Postes vacants, troisième trimestre de 2022
Diffusion : 2022-12-19
Les employeurs canadiens cherchaient activement à pourvoir 959 600 postes vacants au troisième trimestre, en baisse de 3,3 % par rapport au sommet atteint au deuxième trimestre (992 200). Le nombre de postes vacants au troisième trimestre est demeuré élevé; il était en hausse de 8,3 % par rapport au troisième trimestre de 2021 et en hausse de 72,7 % par rapport au premier trimestre de 2020 (sauf indication contraire, les données qui figurent dans le présent communiqué sont désaisonnalisées).
Le taux de postes vacants — qui correspond au nombre de postes vacants exprimé en proportion de la demande de main-d'œuvre totale (postes occupés et vacants) — s'est établi à 5,4 % au troisième trimestre de 2022, en baisse par rapport à 5,7 % au deuxième trimestre. Cela dit, il a augmenté par rapport à son niveau du premier trimestre de 2020 (3,3 %), soit au début de la pandémie de COVID-19.
On comptait en moyenne 1,1 chômeur pour chaque poste vacant au Canada au troisième trimestre de 2022, un ratio semblable au creux record enregistré au deuxième trimestre. À titre de comparaison, au premier trimestre de 2020, le Canada comptait en moyenne 2,3 chômeurs pour chaque poste vacant. Le ratio chômeurs-postes vacants a baissé régulièrement depuis le premier trimestre de 2016, suivant l'augmentation du taux de postes vacants.
Les changements du nombre et du taux de postes vacants varient d'une province à l'autre
Au troisième trimestre, le nombre de postes vacants a diminué au Québec (-6,7 % pour s'établir à 232 400), en Colombie-Britannique (-4,7 % pour s'établir à 155 400) et en Ontario (-3,6 % pour s'établir à 364 000). Parallèlement, le nombre de postes vacants a augmenté au Manitoba (+10,7 % pour atteindre 32 400) et en Saskatchewan (+7,5 % pour atteindre 24 300), tandis qu'il était relativement stable dans les autres provinces.
Les régions économiques qui ont enregistré une forte baisse proportionnelle du nombre de postes vacants comprenaient Lanaudière (-25,1 % pour s'établir à 8 200), l'Outaouais (-16,3 % pour s'établir à 6 900) et Chaudière-Appalaches (-12,3 % pour s'établir à 11 800), au Québec, et Stratford–Bruce Peninsula (-14,7 % pour s'établir à 8 000), en Ontario.
La Colombie-Britannique (6,2 %) et le Québec (5,8 %) ont continué d'afficher les taux de postes vacants les plus élevés parmi les provinces au troisième trimestre, comme c'est le cas depuis le deuxième trimestre de 2019. En Colombie-Britannique, la région économique de North Coast et Nechako (7,9 %) a enregistré le taux de postes vacants le plus élevé, tandis que la région économique de Lower Mainland–Southwest (5,8 %) a enregistré le taux le plus faible. Au Québec, le taux de postes vacants était le plus élevé dans la région économique des Laurentides (6,9 %) et le plus faible dans la région économique de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (4,5 %).
Terre-Neuve-et-Labrador (3,8 %) a continué d'enregistrer le taux de postes vacants le plus bas parmi l'ensemble des provinces au troisième trimestre. Dans cette province, le taux de postes vacants variait de 3,3 % dans la région économique de la péninsule d'Avalon à 5,1 % dans la région économique de Côte-ouest–Northern Peninsula.
Le Québec (0,8) et la Colombie-Britannique (0,9) ont également continué d'afficher les ratios chômeurs-postes vacants les plus faibles de toutes les provinces, tandis que Terre-Neuve-et-Labrador (3,2) a continué d'afficher le ratio le plus élevé.
Le nombre de postes vacants diminue dans les services professionnels, scientifiques et techniques
Dans les services professionnels, scientifiques et techniques, le nombre de postes vacants a diminué de 15,4 % par rapport au sommet atteint au deuxième trimestre pour s'établir à 63 100 au troisième trimestre. Il s'agit de la première baisse observée dans le secteur depuis le quatrième trimestre de 2020.
Parmi les professions prédominantes dans ce secteur, le nombre de postes vacants a diminué parmi le personnel professionnel des sciences naturelles et appliquées (-17,4 % pour s'établir à 42 100), le personnel technique assimilé aux sciences naturelles et appliquées (-8,0 % pour s'établir à 24 700) et le personnel professionnel en gestion des affaires et en finance (-9,4 % pour s'établir à 27 400). Le nombre de postes vacants dans ces groupes professionnels est demeuré en hausse de près de 50 % par rapport au premier trimestre de 2020 (données non désaisonnalisées).
Bien que toujours élevé, le nombre de postes vacants diminue dans les services d'hébergement et de restauration
Au troisième trimestre, on comptait 140 000 postes vacants dans les services d'hébergement et de restauration, en baisse de 6,5 % (-9 700) par rapport au deuxième trimestre. Comme c'est le cas depuis l'été 2021, le taux de postes vacants dans le secteur des services d'hébergement et de restauration au troisième trimestre (10,0 %) était le plus élevé de tous les secteurs, malgré la baisse enregistrée au cours de ce trimestre.
Le nombre de postes vacants diminue dans les secteurs de la fabrication, du commerce de détail, de la finance et des assurances et du commerce de gros
Dans le secteur de la fabrication, le nombre de postes vacants a reculé de 8,7 % pour s'établir à 78 500 au troisième trimestre. Il s'agit de la première diminution dans ce secteur depuis le troisième trimestre de 2019 (les données sur les postes vacants n'ont pas été recueillies aux deuxième et troisième trimestres de 2020). Du troisième trimestre de 2019 au troisième trimestre de 2022, la demande de main-d'œuvre est restée stable car la hausse du nombre de postes vacants (+32 500) a contrebalancé la baisse de l'emploi salarié (-33 000). Cela a entraîné une augmentation du taux de postes vacants, qui est passé de 2,8 % au troisième trimestre de 2019 à 4,8 % au même trimestre en 2022.
D'un trimestre à l'autre, le nombre de postes vacants a également diminué au troisième trimestre dans le commerce de détail (-4,7 % pour s'établir à 104 800), la finance et les assurances (-8,6 % pour se situer à 39 100) et le commerce de gros (-7,1 % pour se fixer à 35 000).
Le nombre de postes vacants demeure stable dans le secteur de la construction
Le secteur de la construction comptait 81 100 postes vacants au troisième trimestre, un nombre pratiquement inchangé par rapport au sommet atteint au trimestre précédent. Le taux de postes vacants s'est établi à 6,7 % au troisième trimestre, en hausse par rapport à 6,1 % au même trimestre en 2021 car la croissance du nombre de postes vacants (+17,4 %) a continué de surpasser la croissance de l'emploi salarié (+6,4 %).
Le nombre de postes vacants a augmenté parmi les électriciens/électriciennes (+51,5 %; +1 800), les charpentiers-menuisiers/charpentières-menuisières (+19,6 %; +2 100) et les aides de soutien des métiers et manœuvres en construction (+12,9 %; +2 900) par rapport au troisième trimestre de 2021 (données non désaisonnalisées).
Le nombre de postes vacants dans les soins de santé et l'assistance sociale atteint un nouveau sommet
Le nombre de postes vacants dans les soins de santé et l'assistance sociale a augmenté de 9,5 % (+13 000) pour atteindre un sommet historique de 150 100 au troisième trimestre.
Pendant que l'emploi salarié dans les soins de santé et l'assistance sociale était en hausse de 3,0 % (+65 700) au troisième trimestre par rapport au même trimestre en 2021, la demande totale de main-d'œuvre a augmenté davantage (+4,3 %; +98 500) au cours de cette période. Cela a entraîné une importante augmentation sur 12 mois (+28,0 %; +32 900) du nombre de postes vacants.
Par rapport au trimestre précédent, le nombre de postes vacants a augmenté au troisième trimestre parmi les infirmiers autorisés/infirmières autorisées et les infirmiers psychiatriques autorisés/infirmières psychiatriques autorisées (+17,0 % pour atteindre 27 600); les aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires (+37,5 % pour atteindre 26 200) et les infirmiers auxiliaires/infirmières auxiliaires (+20,7 % pour atteindre 13 100). Ensemble, ces professions ont été à l'origine de la majorité (69,2 %) des postes vacants dans les professions de la santé au troisième trimestre (données non désaisonnalisées).
Le resserrement continu du marché du travail entraîne une augmentation de la proportion de postes vacants de longue durée
Comme le souligne une analyse récente de la Banque du Canada (lien en anglais seulement), la relation entre le chômage et le nombre de postes vacants peut être résumée par la courbe de Beveridge. Selon celle-ci, le taux de chômage augmente généralement à mesure que le taux de postes vacants diminue, et réciproquement. Au deuxième trimestre de 2022, le taux de postes vacants a atteint un sommet, tandis que le taux de chômage s'est établi à un creux record. Au troisième trimestre, le taux de postes vacants a diminué et le taux de chômage a légèrement augmenté, ce qui a entraîné un léger mouvement vers le bas le long d'une courbe de Beveridge.
Pour un taux de postes vacants donné, une proportion plus élevée de postes vacants de longue durée (postes vacants pour lesquels des efforts de recrutement sont en cours depuis 90 jours ou plus) indique que les employeurs ont plus de difficulté à pourvoir les postes. Du premier trimestre de 2020 au troisième trimestre de 2022, la proportion de postes vacants de longue durée est passée de 28,5 % à 38,4 % (données non désaisonnalisées).
Parmi les professions de la santé, près de la moitié (49,9 %) de tous les postes vacants l'étaient depuis 90 jours ou plus, ce qui représente la plus grande proportion parmi l'ensemble des grandes catégories professionnelles. Depuis le premier trimestre de 2020, la proportion de postes vacants de longue durée a augmenté parmi le personnel professionnel en soins infirmiers (+10,8 points de pourcentage pour atteindre 53,5 %), le personnel professionnel des soins de santé (à l'exclusion des soins infirmiers) (+5,0 points de pourcentage pour atteindre 51,1 %) et le personnel technique des soins de santé (+8,0 points de pourcentage pour atteindre 48,2 %), alors qu'elle a peu varié parmi le personnel de soutien des services de santé (47,9 %) (données non désaisonnalisées).
Les salaires offerts enregistrent une hausse marquée dans 10 des 40 grandes catégories professionnelles
En réaction au resserrement du marché du travail et aux difficultés d'embauche, certains employeurs augmentent les salaires offerts pour leurs postes vacants. Comparativement au même trimestre un an plus tôt, le salaire horaire moyen offert a augmenté de 7,5 % pour s'établir à 24,20 $ au troisième trimestre. À titre de comparaison, le salaire horaire moyen de l'ensemble des employés (mesuré au moyen de l'Enquête sur la population active) a augmenté de 5,3 % au cours de la même période (les données utilisées dans cette section ne sont pas désaisonnalisées).
Une partie de cette augmentation a été attribuable à un changement dans la composition relative des postes vacants, qui sont passés de postes moins bien rémunérés à des postes mieux rémunérés. Calculée à l'aide d'une méthode qui maintient la composition des postes vacants par profession à la moyenne du troisième trimestre de 2021, la croissance des salaires offerts sur 12 mois aurait été de 5,5 % au troisième trimestre de 2022.
Par rapport à un an plus tôt, le salaire horaire moyen offert au troisième trimestre a augmenté autant, sinon plus que la moyenne nationale (+7,5 %) dans 10 des 40 grands groupes de la Classification nationale des professions, lesquels représentent 25,4 % du nombre total de postes vacants. Les grandes catégories professionnelles où les salaires offerts ont enregistré une augmentation nettement supérieure à la moyenne comprenaient les cadres intermédiaires des métiers, des transports, de la production et des services d'utilité publique (+10,8 % pour atteindre 41,40 $), le personnel de soutien des services de santé (+10,7 % pour atteindre 22,45 $), les monteurs/monteuses dans la fabrication (+10,4 % pour atteindre 20,05 $) et les opérateurs/opératrices de machinerie reliée à la transformation et à la fabrication et autre personnel assimilé (+10,2 % pour atteindre 20,20 $). En revanche, les dispensateurs/dispensatrices de soins et le personnel de soutien en enseignement, en droit et en protection publique (+2,5 % pour atteindre 19,80 $), le personnel de soutien de bureau (+3,1 % pour atteindre 21,20 $) et les manœuvres à la récolte, en aménagement paysager et en ressources naturelles (+3,8 % pour atteindre 19,85 $) ont enregistré les plus faibles taux de croissance des salaires offerts.
Note aux lecteurs
L'Enquête sur les postes vacants et les salaires (EPVS) fournit des données exhaustives sur les postes vacants et les salaires offerts selon le secteur d'activité et la profession détaillée pour le Canada, les provinces, les territoires et les régions économiques. Les données sur les postes vacants et les salaires offerts sont diffusées trimestriellement.
Les estimations selon le secteur sont fondées sur la version 3,0 du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord de 2017. Les estimations selon la région géographique sont fondées sur la Classification géographique type de 2016. Les estimations selon la profession correspondent à la version 1,3 de la Classification nationale des professions (CNP) de 2016. La CNP est une structure hiérarchique à quatre niveaux de groupes de professions comportant des niveaux successifs de désagrégation. La structure est la suivante : (1) 10 grandes catégories professionnelles (CNP à un chiffre); (2) 40 grands groupes (CNP à deux chiffres); (3) 140 groupes intermédiaires (CNP à trois chiffres); (4) 500 groupes de base (CNP à quatre chiffres).
En raison de la pandémie de COVID-19, la collecte des données de l'EPVS a été suspendue pour les deuxième et troisième trimestres de 2020.
En janvier 2020, un nouveau questionnaire électronique a été mis en place. Les modifications mineures apportées au contenu sont documentées dans le plus récent Guide de l'Enquête sur les postes vacants et les salaires (). 75-514-G
Depuis la période de référence d'octobre 2020, des estimations mensuelles provisoires de l'EPVS sont diffusées chaque mois en même temps que la diffusion des données de l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures travaillées. Ces estimations fournissent des renseignements sur le nombre et le taux de postes vacants selon la province et selon le secteur d'activité.
La population cible de l'enquête comprend tous les emplacements commerciaux au Canada, à l'exclusion de ceux dont l'activité principale relève des secteurs des organismes religieux et des ménages privés. Les administrations publiques fédérale, provinciales et territoriales, ainsi que les organismes publics internationaux et autres organismes publics extraterritoriaux sont également exclus de l'enquête.
Des données trimestrielles désaisonnalisées sur les postes vacants sont utilisées dans ce communiqué et disponibles en ligne (tableaux 14-10-0398-01, 14-10-0399-01 et 14-10-0400-01). Les analyses des niveaux et des taux de postes vacants par secteur (20 grands groupes de secteurs industriels), CNP à un chiffre (10 grandes catégories professionnelles), province et région économique sont fondées sur des données désaisonnalisées. Néanmoins, les analyses des niveaux et des taux de postes vacants par sous-secteur, CNP à deux chiffres, CNP à trois chiffres et CNP à quatre chiffres sont fondées sur des données non désaisonnalisées.
La présente analyse porte sur les différences entre les estimations qui sont statistiquement significatives à un niveau de confiance de 68 %.
Prochaine diffusion
Les données sur les postes vacants de l'EPVS pour le quatrième trimestre de 2022 seront diffusées le 21 mars 2023.
Produits
Il est possible d'obtenir en ligne de plus amples renseignements sur les concepts et l'utilisation des données de l'Enquête sur les postes vacants et les salaires dans le Guide de l'Enquête sur les postes vacants et les salaires (). 75-514-G
Il est également possible de consulter le produit « Indicateurs du marché du travail, selon la province, le territoire et la région économique, données non désaisonnalisées » (). Cette application Web dynamique donne accès aux indicateurs du marché du travail de Statistique Canada pour le Canada, selon la province, le territoire et la région économique, et elle permet aux utilisateurs d'obtenir un aperçu des indicateurs clés du marché du travail, de consulter le classement géographique pour chaque indicateur en utilisant une carte et un tableau interactifs ainsi que d'insérer facilement les données dans d'autres programmes. 71-607-X
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