Les victimes de violence familiale et de violence entre partenaires intimes, affaires déclarées par la police au Canada, 2021
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Diffusion : 2022-10-19
Depuis le début de la pandémie de COVID-19 en 2020, la question de la violence familiale et de la violence entre partenaires intimes suscite plus d'attention. Comme nombre de Canadiens passent plus de temps à la maison avec les membres de leur ménage, et vivent, travaillent et étudient souvent de façon isolée en cette période d'incertitude et de stress, la sécurité des personnes qui se trouvent dans une situation de violence est à l'avant-plan des préoccupations des services aux victimes, tels que les maisons d'hébergement pour les victimes de violence.
Aujourd'hui, le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités de Statistique Canada diffuse une série de tableaux de données téléchargeables qui présentent les comptes et les caractéristiques des victimes de violence familiale et de violence de la part d'un partenaire intime dans les affaires déclarées par la police, y compris l'âge et le genre des victimes, le type de lien entre l'auteur présumé et la victime, le type de violence subie et d'autres variables d'intérêt importantes (voir la note aux lecteurs). Le présent article traite des tendances générales en ce qui concerne la violence familiale et la violence entre partenaires intimes dans les affaires déclarées par la police dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité et de l'Enquête sur les homicides.
Il est important de noter que les renseignements présentés dans cet article ne tiennent compte que des incidents de violence familiale et de violence entre partenaires intimes qui ont été signalés à la police. Or, il arrive souvent que ces types d'incidents ne soient pas signalés aux autorités. Par exemple, selon les résultats de l'Enquête sociale générale de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), 1 victime de violence conjugale autodéclarée sur 5 (19 %) a indiqué que la violence qu'elle a subie a été signalée à la police (pour de plus amples renseignements, voir l'article intitulé « La violence conjugale au Canada, 2019 »). Plus particulièrement pendant la pandémie, la réduction des contacts sociaux en personne avec des amis, des membres de la famille élargie et des tiers (p. ex. enseignants et médecins) peut avoir eu une incidence sur la reconnaissance de la violence et des mauvais traitements et leur signalement aux autorités.
Les affaires de violence familiale déclarées par la police augmentent pour une cinquième année consécutive
En 2021, les services de police ont dénombré 127 082 victimes de violence familiale (violence commise par un conjoint, un parent, un enfant, un frère ou une sœur, ou un membre de la famille élargie), ce qui se traduit par un taux de 336 victimes pour 100 000 personnes. Il s'agit d'une cinquième augmentation annuelle consécutive. Les femmes et les filles représentaient les deux tiers (69 %) des victimes de violence familiale, et leur taux de violence familiale était plus de deux fois plus élevé que celui observé chez les hommes et les garçons (457 victimes par rapport à 212 victimes pour 100 000 personnes).
De 2020 à 2021, ce type de violence a augmenté de 3 %, tandis que la violence non familiale a augmenté davantage (+6 %). Cependant, comparativement à 2019 (l'année ayant précédé la pandémie), la violence familiale enregistrée en 2021 a augmenté de 4 % et la violence non familiale a crû de 1 %. La hausse des affaires de violence familiale est probablement attribuable au fait que les gens passent plus de temps à la maison, souvent en s'isolant des autres, pendant la pandémie.
En 2009, première année au cours de laquelle des données comparables sur les tendances ont été recueillies, le taux de violence familiale était de 344 victimes pour 100 000 personnes. Le taux a diminué d'une année à l'autre de 2009 à 2014, année où il a commencé à augmenter. En 2021, le taux de violence familiale était de 2 % inférieur à celui observé en 2009. Plus précisément, comparativement à 2009, la violence familiale envers les femmes et les filles a diminué de 5 %, tandis que la violence familiale envers les hommes et les garçons a augmenté de 4 %. À l'échelle des provinces, de 2009 à 2021, la violence familiale a le plus augmenté au Québec (+23 %) et au Nouveau-Brunswick (+22 %), tandis que les diminutions les plus importantes ont été enregistrées en Colombie-Britannique (-28 %) et à l'Île-du-Prince-Édouard (-16 %).
La forme la plus extrême de violence familiale est l'homicide. Parmi les 788 victimes d'homicide déclarées en 2021, 154 ont été tuées par un membre de leur famille. Parmi ces victimes, 6 sur 10 (60 %) étaient des femmes et des filles. Le nombre de victimes d'homicide commis par un membre de la famille en 2021 était pratiquement le même qu'en 2020 (153 victimes), mais il a augmenté comparativement à 2019 (145 victimes).
L'augmentation graduelle des affaires de violence entre partenaires intimes déclarées par la police se poursuit pour une septième année consécutive
En 2021, la police a dénombré 114 132 victimes de violence de la part d'un partenaire intime (violence commise par les conjoints et conjointes mariés, les conjoints et conjointes de fait, les partenaires amoureux et les autres partenaires intimes, actuels et anciens) de 12 ans et plus (344 victimes pour 100 000 personnes). Il s'agissait de la septième année consécutive d'augmentation graduelle pour ce type de violence. Parmi ces victimes, 8 sur 10 (79 %) étaient des femmes et des filles, et le taux de victimisation était près de quatre fois plus élevé chez les femmes et les filles que chez les hommes et les garçons (537 par rapport à 147).
Comparativement à 2020, le taux de violence de la part d'un partenaire intime a augmenté de 2 % en 2021, tandis que la violence aux mains d'une personne autre qu'un partenaire intime a augmenté de 6 %. Toutefois, comparativement à 2019, avant la pandémie, la violence de la part d'un partenaire intime était de 4 % plus élevée en 2021, alors que la violence aux mains d'une personne autre qu'un partenaire intime était de 2 % plus élevée.
De 2009 à 2021, la violence de la part d'un partenaire intime subie par les femmes et les filles a diminué de 3 %, et la violence aux mains d'un partenaire intime subie par les hommes et les garçons a augmenté de 6 %. Au cours de cette période, les provinces qui ont enregistré les hausses les plus marquées de violence entre partenaires intimes étaient le Nouveau-Brunswick (+39 %) et le Québec (+28 %), tandis que les plus fortes baisses ont été observées en Colombie-Britannique (-28 %) et à l'Île-du-Prince-Édouard (-19 %).
Selon le dernier cycle de l'Enquête sociale générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation), qui permet de recueillir des renseignements autodéclarés sur les expériences de victimisation, 3,5 % des Canadiens vivant dans les provinces avaient été victimes de violence conjugale au cours des cinq années précédant 2019. Il s'agit d'un recul important par rapport au taux de 6,2 % enregistré en 2009. Cela était le cas tant chez les femmes (4,2 % par rapport à 6,4 %) que chez les hommes (2,7 % par rapport à 6,0 %). Pour en savoir plus sur la violence conjugale autodéclarée, voir l'article intitulé « La violence conjugale au Canada, 2019 ».
Hausse marquée des agressions sexuelles commises par un partenaire intime déclarées par la police
Parmi les victimes en 2021, le taux d'agressions sexuelles de niveau 1 (agression de nature sexuelle qui porte atteinte à l'intégrité sexuelle de la victime) a connu une hausse marquée (+19 % par rapport à 2020), tandis que les affaires de violence déclarées par la police en général ont augmenté de façon moins prononcée (+5 %). Une hausse marquée des agressions sexuelles de niveau 1 a également été observée chez les partenaires intimes (+22 %), comparativement à 2020.
Les agressions sexuelles de niveau 2 (agressions sexuelles armées ou causant des lésions corporelles) ont également augmenté chez les partenaires intimes par rapport à 2020 (+6 %). Parallèlement, les agressions sexuelles de niveau 3 (agressions sexuelles graves) ont diminué (-12 %).
Parmi les victimes de violence entre partenaires intimes, d'autres types de violence ont aussi augmenté en 2021. Par exemple, les affaires de harcèlement criminel ont augmenté de 10 % en 2021 comparativement à 2020 et à 2019, tandis que les affaires de communications indécentes et harcelantes se sont accrues de 11 % depuis 2020 et de 29 % depuis 2019. Les affaires de menaces sont demeurées relativement inchangées (-0,5 %) en 2021 par rapport à 2020, et ont augmenté de 3 % par rapport à 2019.
En 2021, 90 victimes d'homicide ont été tuées par un partenaire intime. Les trois quarts (76 %) de ces victimes étaient des femmes et des filles. Le nombre de victimes d'homicide aux mains d'un partenaire intime en 2021 était plus élevé qu'en 2020 (84 victimes) et qu'en 2019 (77 victimes).
Les affaires de violence familiale envers les enfants et les jeunes déclarées par la police ont augmenté de 25 % depuis 2009
En 2021, les enfants et les jeunes de 17 ans ou moins représentaient 1 victime de violence familiale déclarée par la police sur 5 (19 %). Parmi ces 24 504 enfants et jeunes, plus de 6 sur 10 (64 %) étaient des filles. Le taux de violence familiale envers les enfants et les jeunes était de 343 victimes pour 100 000 personnes, et il était près de deux fois plus élevé chez les filles (447) que chez les garçons (242).
En 2021, la violence familiale envers les enfants et les jeunes était de 9 % plus élevée qu'en 2019, avant la pandémie. Comparativement à 2020, le taux de violence familiale envers les enfants et les jeunes a augmenté de 13 %. Les tendances à plus long terme révèlent que, depuis 2009, la violence familiale envers les enfants et les jeunes a augmenté de 25 %, et de façon plus prononcée chez les filles (+31 %) que chez les garçons (+14 %).
Depuis 2009, les affaires de violence familiale envers les personnes âgées déclarées par la police ont augmenté de 37 %
En 2021, 5 799 personnes de 65 ans et plus ont été victimes de violence familiale déclarée par la police, ce qui représente 5 % des victimes de ce type de violence. Le taux de violence familiale était plus élevé chez les femmes âgées que chez les hommes âgés (88 victimes par rapport à 76 victimes pour 100 000 personnes), et près de 6 victimes de violence familiale envers les personnes âgées sur 10 (57 %) étaient des femmes.
En 2021, la violence familiale envers les personnes âgées a augmenté de 8 % par rapport à 2020 et de 14 % par rapport à 2019, avant la pandémie. Des hausses semblables ont été observées chez l'ensemble des personnes âgées victimes de violence familiale, sans égard à leur genre. Cependant, comparativement à 2009, le taux de violence familiale envers les personnes âgées a augmenté de 37 %.
Pour de plus amples renseignements sur la violence envers les personnes âgées, voir l'article intitulé « La violence envers les personnes âgées et les perceptions de ces dernières à l'égard de la sécurité au Canada ».
Note aux lecteurs
Depuis 1998, Statistique Canada diffuse une publication annuelle intitulée « La violence familiale au Canada : un profil statistique » dans le cadre de l'Initiative de lutte contre la violence familiale du gouvernement du Canada, qui se consacre à la violence entre partenaires intimes et à la violence familiale envers les enfants, les jeunes et les personnes âgées. Comme l'an dernier, cependant, les tableaux de données liés à cette publication sont diffusés sous forme de série de tableaux téléchargeables (35-10-0199-01, 35-10-0200-01, 35-10-0201-01 et 35-10-0202-01). Ces tableaux permettent au Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités de Statistique Canada de publier des données annuelles sur la violence familiale déclarée par la police dans un format plus actuel et convivial. Une série de tableaux sur les victimes de crimes violents déclarés par la police en général sont également publiés aujourd'hui, à savoir les tableaux 35-10-0049-01, 35-10-0050-01 et 35-10-0051-01.
Les données qui figurent dans le présent article sont fondées sur la base de données sur les tendances du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC). Le Programme DUC sert à recueillir des renseignements détaillés sur les affaires criminelles qui ont été portées à l'attention des services de police canadiens. Les renseignements recueillis comprennent les caractéristiques liées aux affaires, aux victimes et aux auteurs présumés. En 2021, les données sur les tendances déclarées par les services de police représentaient 99 % de la population du Canada.
La violence familiale désigne la violence commise par les conjoints et conjointes (mariés, séparés, divorcés et vivant en union libre, et les partenaires amoureux actuels et anciens qui vivaient ensemble au moment de l'affaire), les parents (biologiques et adoptifs, les beaux-parents et les parents de famille d'accueil), les enfants (biologiques et adoptés, les beaux-fils et belles-filles, et les enfants en famille d'accueil), les frères et sœurs (biologiques, les demi-frères et demi-sœurs, et les frères et sœurs par alliance, par adoption et de famille d'accueil) et les membres de la famille élargie (p. ex. les grands-parents, les oncles et tantes, les cousins et cousines, et les membres d'une belle-famille). La violence entre partenaires intimes désigne la violence commise par les conjoints et conjointes mariés, les conjoints et conjointes de fait, les partenaires amoureux et les autres partenaires intimes, actuels et anciens.
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