Étude : Victimisation par intimidation chez les jeunes de la diversité sexuelle et de genre au Canada
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Diffusion : 2022-10-18
En 2019, 7 jeunes de 15 à 17 ans sur 10 ont déclaré avoir subi de l'intimidation à un moment donné au cours de l'année précédente. Le risque de subir des moqueries ou des insultes ou d'être exclu était plus élevé chez les jeunes de la diversité sexuelle et de genre, qui comprend les personnes transgenres ou non binaires ou ayant une attirance pour des personnes du même genre, que chez les jeunes cisgenres attirés exclusivement par des personnes d'un genre différent.
Selon les données de l'Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes de 2019, 77 % des jeunes de la diversité sexuelle et de genre avaient été victimes d'intimidation au cours de l'année précédente. Il s'agit d'une proportion plus élevée que celle observée chez les jeunes cisgenres attirés exclusivement par des personnes d'un genre différent (69 %).
Ces conclusions sont tirées d'une nouvelle étude intitulée « Victimisation par intimidation chez les jeunes de la diversité sexuelle ou de genre au Canada », qui met en évidence l'ampleur et la gravité des expériences autodéclarées d'intimidation chez les jeunes attirés par des personnes du même genre, ainsi que chez les jeunes transgenres et non binaires. L'association entre l'intimidation, la santé mentale et le bien-être, y compris les idées suicidaires, a également fait l'objet d'une étude. Pour la première fois, il est possible d'analyser l'intimidation chez les jeunes de la diversité sexuelle et de genre à l'aide de données nouvellement accessibles recueillies auprès d'un échantillon représentatif à l'échelle nationale. Ces adolescentes et adolescents représentaient 18 % des jeunes de 15 à 17 ans en 2019.
L'intimidation a été mesurée en demandant aux répondantes et aux répondants s'ils avaient été victimes, au cours des 12 derniers mois, de l'une de 10 formes différentes d'intimidation, allant des moqueries à la destruction de biens, en passant par la cyberintimidation, comme le fait d'avoir de l'information blessante à propos de soi publiée sur Internet.
Le tiers des jeunes de la diversité sexuelle et de genre victimes d'intimidation font état d'une mauvaise santé mentale
Non seulement les jeunes de la diversité sexuelle et de genre sont plus susceptibles d'être victimes d'intimidation que les jeunes cisgenres attirés exclusivement par des personnes d'un genre différent, mais ils ont souvent une moins bonne santé mentale. Après la prise en compte de facteurs sociodémographiques et socioéconomiques (voir la note aux lecteurs), les jeunes de la diversité sexuelle et de genre étaient deux fois plus susceptibles de qualifier leur santé mentale de mauvaise (33 %), comparativement aux autres jeunes victimes d'intimidation (16 %) et aux jeunes de la diversité sexuelle et de genre n'ayant pas été intimidés (16 %). La probabilité de déclarer une mauvaise santé mentale était la plus faible chez les jeunes cisgenres non intimidés attirés exclusivement par des personnes d'un genre différent (6 %).
En outre, les jeunes victimes d'intimidation présentaient un risque plus élevé de déclarer avoir eu récemment des idées suicidaires, même si, là encore, ce phénomène était plus fréquent chez les jeunes de la diversité sexuelle et de genre. En 2019, les jeunes victimes d'intimidation qui étaient attirés par des personnes du même genre ou qui étaient transgenres ou non binaires (27 %) étaient deux fois plus susceptibles d'avoir envisagé de s'enlever la vie au cours de l'année précédente que les autres jeunes victimes d'intimidation (13 %). Les jeunes cisgenres qui n'étaient pas victimes d'intimidation et qui étaient attirés exclusivement par des personnes d'un genre différent étaient les moins susceptibles (5 %) d'avoir eu des pensées suicidaires au cours de l'année précédente.
Les jeunes victimes d'intimidation étaient les plus susceptibles de faire l'école buissonnière, possiblement en raison d'une moins bonne santé mentale ou du désir d'éviter les actes d'intimidation ou les deux. Après la prise en compte de facteurs sociodémographiques et socioéconomiques, la probabilité d'avoir fait l'école buissonnière trois fois ou plus au cours de l'année précédente était de 20 % chez les jeunes de la diversité sexuelle et de genre victimes d'intimidation et de 16 % chez leurs homologues cisgenres victimes d'intimidation, mais attirés exclusivement par des personnes d'un genre différent. En comparaison, la probabilité était de 10 % chez les jeunes de la diversité sexuelle et de genre n'ayant pas été victimes d'intimidation et de 9 % chez les jeunes cisgenres attirés exclusivement par des personnes d'un genre différent n'ayant pas été victimes d'intimidation.
Les jeunes de la diversité sexuelle et de genre subissent un plus grand nombre de formes d'intimidation
L'accumulation de stress et les problèmes de santé émotionnelle liés à l'intimidation sont susceptibles d'être exacerbés si une personne est intimidée fréquemment et de diverses façons. Dans l'ensemble, les jeunes de la diversité sexuelle et de genre ont plus souvent déclaré des actes d'intimidation hebdomadaires ou quotidiens : 10 % ont indiqué deux incidents ou plus liés à l'intimidation au moins une fois par semaine, comparativement à 6 % des jeunes cisgenres attirés exclusivement par des personnes d'un genre différent.
De plus, près de 1 jeune de la diversité sexuelle et de genre sur 6 (16 %) a été victime de 6 à 10 formes d'intimidation différentes au cours des 12 derniers mois, comparativement à 1 sur 10 (10 %) chez les autres jeunes.
Note aux lecteurs
Cette étude a été financée par Femmes et Égalité des genres Canada.
L'étude est fondée sur les résultats de l'Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes (ECSEJ) de 2019. Pour la première fois, il est possible d'analyser l'intimidation chez les jeunes de la diversité sexuelle et de genre à l'aide de données nouvellement accessibles recueillies auprès d'un échantillon représentatif à l'échelle nationale.
Les données ont été recueillies directement auprès des répondantes et des répondants du 11 février 2019 au 2 août 2019. L'ECSEJ de 2019 porte sur la population âgée de 1 à 17 ans au 31 janvier 2019 vivant dans les provinces et les territoires. La population d'intérêt pour l'étude est constituée de jeunes de 15 à 17 ans, car les questions sur les préférences en matière d'attirance sexuelle ont été posées à ces jeunes.
L'ECSEJ comprend 10 éléments au sujet des expériences d'intimidation. L'énoncé précis de la question est le suivant : Il arrive que certaines personnes tourmentent, blessent ou contrarient intentionnellement d'autres personnes. Au cours des 12 derniers mois, à quelle fréquence as-tu vécu les situations suivantes?
- Quelqu'un s'est moqué de toi, t'a injurié ou t'a insulté
- Quelqu'un a fait circuler des rumeurs à ton sujet
- Quelqu'un a menacé de te faire du mal
- Quelqu'un t'a poussé, bousculé, fait trébucher ou craché dessus
- Quelqu'un a essayé de te faire faire des choses contre ton gré
- Quelqu'un t'a exclu par exprès d'activités
- Quelqu'un a détruit par exprès tes biens
- Quelqu'un a affiché de l'information blessante à ton sujet sur Internet
- Quelqu'un t'a menacé ou insulté par courriel, par messagerie instantanée, par message texte ou dans un jeu en ligne
- Quelqu'un t'a par exprès exclu d'une communauté en ligne
Les estimations liées à la santé mentale, aux idées suicidaires et à l'absentéisme scolaire chez les jeunes sont fondées sur des probabilités prédites découlant d'une régression logistique. La régression logistique a été corrigée pour tenir compte d'une gamme de caractéristiques sociodémographiques et socioéconomiques, de caractéristiques de la communauté et des ménages ainsi que de la participation des parents (p. ex. la fréquence à laquelle les jeunes discutent de leurs activités quotidiennes avec leurs parents).
Définitions
Les jeunes de la diversité sexuelle et de genre comprennent les jeunes ayant au moins une certaine attirance pour des personnes du même genre (attirance exclusive ou égale pour les personnes des deux genres), les jeunes transgenres et les jeunes non binaires.
Produits
L'article intitulé « Victimisation par intimidation chez les jeunes de la diversité sexuelle ou de genre au Canada » est maintenant accessible dans Regards sur la société canadienne (). 75-006-X
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