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Alors que le français et l'anglais demeurent les principales langues parlées au Canada, la diversité linguistique continue de s'accroître au pays

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Diffusion : 2022-08-17

Malgré les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les arrivées au pays, l'immigration a continué de contribuer à l'accroissement de la diversité linguistique du Canada.

Le français et l'anglais demeurent toutefois — et de loin — les langues les plus parlées au Canada; plus de 9 Canadiens et Canadiennes sur 10 parlent l'une des deux langues officielles à la maison au moins régulièrement.

Le Recensement de 2021 révèle également que 4,6 millions de Canadiennes et Canadiens parlent une langue autre que le français ou l'anglais de façon prédominante à la maison (c'est-à-dire qu'ils parlent cette langue le plus souvent à la maison, sans y parler d'autres langues le plus souvent à égalité. Voir l'encadré « Langues connues et parlées : différents concepts pour mieux se comprendre »). Ces personnes représentent 12,7 % de la population canadienne, une proportion en hausse depuis 30 ans — elle était de 7,7 % en 1991, au moment où les niveaux d'immigration augmentaient.

De plus, 1 Canadien ou Canadienne sur 4, soit 9 millions de personnes, avait une langue maternelle autre que le français ou l'anglais en 2021, un record depuis l'inclusion au recensement d'une question sur la langue maternelle, en 1901.

Le Canada est un pays riche de sa diversité linguistique. Les langues connues et parlées au pays sont intimement liées à l'identité, et à la culture des Canadiennes et Canadiens, ainsi qu'au rapport que ceux-ci entretiennent avec leur communauté. Que ce soit durant la petite enfance, à la maison, à l'école ou au travail, elles ponctuent leur vie au quotidien. Elles s'inscrivent aussi dans des ensembles culturels et historiques plus vastes, qui s'étendent au-delà des frontières du Canada. Par exemple, en 2022, l'Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone estimait qu'il y avait 321 millions de locuteurs du français dans le monde, dont la moitié résidait en Afrique.

Les langues officielles du Canada, le français et l'anglais, sont des langues couramment parlées par la très vaste majorité de la population canadienne pour échanger ou avoir recours à des services. Bien qu'elles soient toutes deux parlées partout au pays, l'anglais est en situation minoritaire au Québec alors que le français est en situation minoritaire dans les autres provinces et territoires, de même qu'au Canada dans son ensemble.

Les langues autochtones existent depuis bien avant la formation du Canada. Alors que s'entame la Décennie internationale des langues autochtones, la préservation, la vitalité et la croissance des plus de 70 langues autochtones distinctes qui sont parlées au pays demeurent importantes et d'actualité.

Aujourd'hui, Statistique Canada diffuse une quatrième série de résultats du Recensement de 2021 qui portent sur la langue maternelle, les langues parlées à la maison et les langues maîtrisées par les Canadiens et Canadiennes.

Les données du recensement sur les langues sont essentielles pour comprendre l'évolution du portrait linguistique du Canada, de même que pour élaborer ou bonifier les programmes et services qui sont offerts à l'ensemble de la population canadienne. Elles sont également utilisées dans l'élaboration, l'application et l'administration de diverses lois fédérales et provinciales, comme la Loi sur les langues officielles du Canada, la Loi sur les langues autochtones du Canada, la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick, la Loi sur les services en français de l'Ontario et la Charte de la langue française du Québec.

Faits saillants

L'anglais est la première langue officielle parlée d'un peu plus de 3 Canadiens sur 4. Cette proportion a augmenté, passant de 74,8 % en 2016 à 75,5 % en 2021.

Le français est la première langue officielle parlée d'un nombre croissant de Canadiens, mais la proportion qu'ils représentent a diminué de 2016 (22,2 %) à 2021 (21,4 %).

De 2016 à 2021, le nombre de Canadiens qui parlent français de façon prédominante à la maison a augmenté au Québec, en Colombie-Britannique et au Yukon, mais a diminué dans les autres provinces et territoires.

La proportion de Canadiens qui parlaient français de façon prédominante à la maison était à la baisse partout au pays, sauf au Yukon.

Au Québec, le nombre de personnes dont l'anglais est la première langue officielle parlée a franchi le cap du million de locuteurs pour la première fois au recensement. La proportion de la population que ces locuteurs représentent est passée de 12,0 % en 2016 à 13,0 % en 2021. Dans la province, 7 locuteurs de l'anglais sur 10 habitaient l'île de Montréal ou la Montérégie.

La proportion de Canadiens bilingues français-anglais (18,0 %) demeure pratiquement inchangée par rapport à 2016. De 2016 à 2021, la hausse du taux de bilinguisme au Québec (le taux passant de 44,5 % à 46,4 %) a compensé la diminution observée à l'extérieur du Québec (de 9,8 % à 9,5 %).

Au Canada, 4 personnes sur 10 peuvent soutenir une conversation dans plus d'une langue. Cette proportion a augmenté, passant de 39,0 % en 2016 à 41,2 % en 2021. En outre, 1 Canadien sur 11 pouvait s'exprimer dans trois langues ou plus.

En 2021, 1 Canadien sur 4 avait au moins une langue maternelle autre que le français ou l'anglais, et 1 Canadien sur 8 parlait une langue autre que le français ou l'anglais de façon prédominante à la maison, des sommets atteints pour la première fois au recensement.

Soutenue par l'immigration, la croissance du nombre de Canadiens qui parlaient de façon prédominante à la maison une langue originaire de l'Asie du Sud comme le gujarati, le pendjabi, l'hindi ou le malayalam était particulièrement importante de 2016 à 2021. Au cours de cette période, le taux d'accroissement de la population qui parlait l'une de ces langues était au moins huit fois plus grand que celui de la population canadienne dans son ensemble.

En revanche, le nombre de Canadiens parlant de façon prédominante à la maison certaines langues européennes dont l'italien, le polonais ou le grec était à la baisse.

En dehors du français et de l'anglais, le mandarin et le pendjabi étaient les langues les plus parlées au pays. En 2021, plus d'un demi-million de Canadiens parlaient le mandarin de façon prédominante à la maison et plus d'un demi-million parlaient le pendjabi.

Parmi les Canadiens dont la langue maternelle est autre que le français ou l'anglais, 7 sur 10 parlaient une langue officielle à la maison au moins régulièrement.

En 2021, 189 000 personnes ont déclaré avoir au moins une langue maternelle autochtone et 183 000 ont déclaré parler une langue autochtone à la maison au moins régulièrement. Les langues cries et l'inuktitut sont les principales langues autochtones parlées au Canada.

Parmi les personnes dont la langue maternelle est autochtone, 4 sur 5 parlaient cette langue au moins régulièrement à la maison, et la moitié y parlait cette langue de façon prédominante.

Langues connues et parlées : différents concepts pour mieux se comprendre

Les renseignements sur la langue maternelle des Canadiens, les langues qu'ils connaissent et celles qu'ils parlent à la maison révèlent une diversité de contextes linguistiques. Certains de ces contextes sont plus simples, comme dans le cas des Canadiens qui ne connaissent qu'une seule langue. D'autres sont plus complexes, notamment dans le cas des Canadiens qui parlent plus d'une langue à la maison ou qui ont plus d'une langue maternelle. Les concepts du Recensement de la population permettent de jeter un éclairage sur ces différents contextes.

Langues connues

Les Canadiens déclarent avoir connaissance d'une langue lorsqu'ils estiment avoir la capacité de soutenir une conversation dans cette langue. Les Canadiens qui peuvent soutenir une conversation dans deux langues sont « bilingues », et ceux qui peuvent soutenir une conversation dans trois langues sont « trilingues ».

Langues maternelles

Les Canadiens déclarent qu'une langue est leur langue maternelle lorsqu'ils ont appris celle-ci dans l'enfance et qu'ils la comprennent toujours.

En 2021, 96,0 % des Canadiens ont déclaré avoir une seule langue maternelle et 4,0 % ont déclaré avoir deux langues maternelles ou plus, ce qui signifie qu'ils ont appris ces langues en même temps dans l'enfance. Le nombre et la proportion des personnes qui déclarent avoir plus d'une langue maternelle sont en hausse depuis 2006.

Dans le présent communiqué, à moins d'indication contraire, on réfère au nombre de personnes ayant une seule langue maternelle. Lorsqu'on réfère à l'ensemble des personnes ayant déclaré une langue maternelle donnée, donc aux Canadiens qui ont déclaré cette langue maternelle uniquement ou conjointement avec une ou d'autres langues maternelles, on précise qu'il s'agit du nombre de personnes ayant déclaré cette langue maternelle « seule ou en combinaison avec une autre langue ».

Langues parlées à la maison

Dans ce communiqué, le nombre de Canadiens qui parlent une langue à la maison « au moins régulièrement » correspond à l'ensemble des personnes qui ont déclaré parler cette langue à la maison, que ce soit régulièrement ou le plus souvent, seule ou en combinaison avec d'autres langues. En 2021, plus de 4 Canadiens sur 5 (81,3 %) parlaient une seule langue au moins régulièrement à la maison alors que 18,7 % d'entre eux y parlaient plus d'une langue sur une base au moins régulière.

Le nombre de Canadiens qui parlent une langue de « façon prédominante » à la maison correspond au nombre de personnes qui parlent une seule langue le plus souvent à la maison. Ce nombre comprend donc les personnes qui parlent une seule langue au moins régulièrement à la maison et celles qui, même si elles parlent plus d'une langue à la maison, ont identifié une — et une seule — langue parlée le plus souvent à la maison. Certaines personnes ne parlent aucune langue de façon prédominante à la maison; il s'agit de celles qui déclarent parler plus d'une langue le plus souvent, autrement dit, à égalité (4,3 % de la population).

Première langue officielle parlée

La première langue officielle parlée désigne la première langue officielle (le français ou l'anglais) parlée par les Canadiens. Elle est déterminée à partir de la connaissance des langues, de la langue maternelle et de la langue parlée le plus souvent à la maison. Une illustration détaillée de ce concept figure dans le document de référence « Première langue officielle parlée de la personne ».

Dans ce communiqué, à moins d'indication contraire, on réfère au nombre de personnes dont la première langue officielle parlée est le français seulement ou l'anglais seulement. Le nombre de Canadiens ayant à la fois le français et l'anglais comme première langue officielle parlée (476 000 personnes représentant 1,3 % de la population) n'a pas été réparti entre le français et l'anglais. Par ailleurs, 673 000 Canadiens (ou 1,8 % de la population) n'avaient pas de première langue officielle parlée.

Pour en savoir plus

Pour en connaître davantage sur le traitement et l'interprétation des réponses multiples aux questions du recensement portant sur les langues, veuillez consulter le guide « Interprétation et présentation des données linguistiques du recensement ». Il est également possible de visionner des vidéos sur les concepts de langue du recensement.

La proportion de Canadiens dont l'anglais est la première langue officielle parlée s'accroît, alors que celle pour qui c'est le français diminue

La vaste majorité des Canadiens connaissent et parlent au moins une des deux langues officielles du Canada. En 2021, 98,1 % de la population du pays pouvait soutenir une conversation en français ou en anglais, et 92,9 % parlaient l'une ou l'autre de ces langues au moins régulièrement à la maison.

Parmi les deux langues officielles, une majorité de Canadiens parlaient l'anglais à la maison au moins régulièrement (74,2 %) ou de façon prédominante (63,8 %), et plus de la moitié de la population du pays avait l'anglais comme langue maternelle (54,9 %). De 2016 à 2021, le nombre de Canadiens dont l'anglais est la première langue officielle parlée est passé de 26,0 millions à 27,6 millions. La proportion qu'ils représentent était également à la hausse au cours de cette période, passant de 74,8 % à 75,5 %.

Carte 1  Vignette de la carte 1: La proportion de la population dont le français est la première langue officielle parlée est la plus élevée est au Québec, suivi du Nouveau-Brunswick et du Yukon
La proportion de la population dont le français est la première langue officielle parlée est la plus élevée est au Québec, suivi du Nouveau-Brunswick et du Yukon

Depuis 1971, soit la première année de recensement pour laquelle des renseignements sont recueillis sur la première langue officielle parlée, le nombre et la proportion de Canadiens dont la première langue officielle parlée est l'anglais sont en croissance.

Comme par le passé, l'immigration a contribué à cette tendance puisque c'est vers l'anglais que se tourne une majorité d'immigrants après leur arrivée au pays. Par exemple, en 2021, 80,6 % des Canadiens dont la langue maternelle est autre que le français ou l'anglais (« langues tierces » dans la suite du communiqué) avaient l'anglais comme première langue officielle parlée, comparativement à 6,1 % qui avaient le français. Une part importante des Canadiens de langue maternelle tierce sont des personnes immigrantes.

Infographie 1  Vignette de l'infographie 1: Le nombre de personnes qui parlent français de façon prédominante à la maison continue d'augmenter au Canada, mais leur poids démographique diminue
Le nombre de personnes qui parlent français de façon prédominante à la maison continue d'augmenter au Canada, mais leur poids démographique diminue

Au total, le français était la première langue officielle parlée de plus de 7,8 millions de Canadiens en 2021, en hausse par rapport à 2016 (7,7 millions). Cependant, comme cette croissance (+1,6 %) était inférieure à celle de la population totale (+5,2 %), la proportion de la population canadienne dont le français est la première langue officielle parlée a diminué de 2016 (22,2 %) à 2021 (21,4 %), poursuivant la baisse observée au cours des dernières décennies. En 1971, le français était la première langue officielle parlée de 27,2 % des Canadiens.

La plupart des indicateurs de l'évolution du français au Canada suivent cette même tendance : hausse en nombres absolus et baisse en pourcentage de la population, le nombre de locuteurs d'autres langues augmentant proportionnellement plus rapidement.

En 2021, plus de 1 Canadien sur 5 (22,6 %) parlait français à la maison au moins régulièrement. Le nombre de Canadiens parlant français de façon prédominante à la maison est passé de 6,9 millions à 7,0 millions de 2016 à 2021, alors que la part de la population qu'ils représentent a reculé au cours de cette période, passant de 20,0 % à 19,2 %. De même, on observe une légère hausse du nombre de Canadiens qui avaient le français comme langue maternelle (de 7 167 000 à 7 189 000), mais une baisse de la proportion qu'ils représentent, passant de 20,6 % à 19,6 %. La même constatation a été faite en ce qui concerne le nombre de personnes pouvant soutenir une conversation en français, qui a atteint 10,7 millions en 2021, tout en poursuivant sa baisse en proportion, laquelle a commencé en 1981. La proportion de Canadiens pouvant soutenir une conversation en français était alors de 31,8 %, comparativement à 29,1 % en 2021.

Au Québec, la proportion de la population qui parle français de façon prédominante à la maison diminue depuis 2001

À l'instar de la situation à l'échelle canadienne, le nombre de locuteurs du français augmente au Québec, mais la part qu'ils représentent au sein de la population québécoise diminue.

En 2021, 85,5 % de la population québécoise a déclaré parler français à la maison au moins régulièrement. Le nombre de personnes qui parlaient le français de façon prédominante à la maison est passé de 6,4 millions en 2016 à 6,5 millions en 2021, mais la proportion de la population qu'elles représentent a diminué (passant de 79,0 % à 77,5 %) au cours de cette période. Parallèlement, la proportion de la population du Québec qui parlait français le plus souvent à égalité avec une autre langue à la maison a légèrement augmenté de 2016 (3,3 %) à 2021 (3,5 %).

Infographie 2  Vignette de l'infographie 2: Au Québec, le poids démographique des personnes qui parlent français de façon prédominante à la maison diminue depuis 2001
Au Québec, le poids démographique des personnes qui parlent français de façon prédominante à la maison diminue depuis 2001

De plus, on observe au Québec, de 2016 à 2021, une croissance en nombre, mais une diminution de la proportion de la population qui avait le français comme langue maternelle (passant de 77,1 % à 74,8 %), comme première langue officielle parlée (de 83,7 % à 82,2 %) ou qui pouvait soutenir une conversation en français (de 94,5 % à 93,7 %).

Dans la plupart des 17 régions du Québec, le français demeurait la première langue officielle parlée de plus de 90 % de la population (p. ex. 91,3 % dans les Laurentides, 97,9 % en Mauricie, 99,1 % au Bas-Saint-Laurent). Cependant, ce n'était pas le cas dans les régions de la Montérégie (84,6 %), de l'Outaouais (77,1 %), de Laval (68,9 %), de l'île de Montréal (58,4 %) et du Nord-du-Québec (31,1 %).

De 2016 à 2021, la proportion de la population dont le français était la première langue officielle parlée a diminué dans toutes les régions du Québec, sauf dans la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (+1,1 point de pourcentage). Les diminutions les plus importantes ont eu lieu au Nord-du-Québec (-3,6 points de pourcentage), à Laval (-3,0 points de pourcentage), sur l'île de Montréal (-2,4 points de pourcentage) et en Outaouais (-2,4 points de pourcentage).

À l'extérieur du Québec et des territoires, le nombre de Canadiens dont le français est la seule première langue officielle parlée est à la baisse dans toutes les provinces, sauf en Colombie-Britannique

Dans son Plan d'action pour les langues officielles – 2018-2023 : Investir dans notre avenir, le gouvernement du Canada soulignait l'importance de la vitalité des communautés de langue officielle en situation minoritaire dans le tissu social du pays, et reconnaissait du même souffle une diminution du pourcentage des personnes de langue française au Canada hors Québec.

Au Canada hors Québec, le français demeurait, en 2021, la deuxième langue en importance après l'anglais; plus de 2,7 millions de personnes pouvaient y soutenir une conversation en français, soit 1 personne sur 10.

De plus, au Canada hors Québec, près de 1,1 million de personnes parlaient le français à la maison au moins régulièrement, y compris plus d'un demi-million de personnes (532 000) qui le parlaient de façon prédominante. Le nombre de personnes qui parlent français de façon prédominante à la maison en dehors du Québec est cependant en baisse de 36 000 depuis 2016.

Le nombre de personnes dont le français était la seule langue maternelle a lui aussi diminué à l'extérieur du Québec de 2016 à 2021 (-49 000), poursuivant la tendance observée de 2011 à 2016.

Cependant, si on additionne ce nombre et le nombre croissant de personnes qui ont appris le français en même temps qu'une autre langue (l'anglais la plupart du temps) dans leur enfance, la tendance diffère. On observe plutôt, de 2016 à 2021, une croissance du nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle, seule ou en combinaison avec une autre langue (+36 000). Ce nombre a atteint 1,1 million en 2021.

Le nombre de résidants du Canada hors Québec dont le français était la seule première langue officielle parlée (sans répartition des « français et anglais », voir l'encadré « Langues connues et parlées : différents concepts pour mieux se comprendre ») a diminué de 36 000 locuteurs depuis 2016, mais se maintenait au-delà de 900 000 personnes. Cette diminution, la première depuis la période allant de 1991 à 1996, s'observait dans chacune des provinces, sauf en Colombie-Britannique (+1 200). Dans les territoires, le nombre de locuteurs était plutôt stable, sauf au Yukon où il était à la hausse (+200). La proportion de Canadiens vivant à l'extérieur du Québec dont le français est la première langue officielle parlée est pour sa part passée de 3,6 % en 2016 à 3,3 % en 2021.

Cette diminution s'explique par une combinaison de facteurs, notamment une population en moyenne plus âgée (une population plus âgée compte généralement davantage de décès), la transmission incomplète du français d'une génération à la suivante et les transferts linguistiques (c'est-à-dire lorsqu'une personne parle une autre langue que sa langue maternelle à la maison). Les migrations interprovinciales et internationales jouent pour leur part un rôle variable à cet égard d'une période à l'autre, puis d'une région à l'autre.

Plus de la moitié de la population ayant le français comme première langue officielle parlée au Canada hors Québec vivait en Ontario, et le quart habitait au Nouveau-Brunswick. En 2021, le français était la première langue officielle parlée de 30,0 % de la population du Nouveau-Brunswick, de 4,5 % de la population du Yukon et de 3,4 % de la population de l'Ontario.

Infographie 3  Vignette de l'infographie 3: Hors Québec, le français demeure la première langue officielle parlée de plus de 900 000 personnes, mais leur poids démographique est en baisse
Hors Québec, le français demeure la première langue officielle parlée de plus de 900 000 personnes, mais leur poids démographique est en baisse

Dans plusieurs municipalités au Canada hors Québec, une proportion importante de la population avait le français comme première langue officielle parlée. Par exemple, c'était le cas de plus du tiers de la population de Wellington (Fire district) à l'Île-du-Prince-Édouard (42 %), de Clare en Nouvelle-Écosse (56 %), de Paquetville (Paroisse) au Nouveau-Brunswick (98 %), de Hearst en Ontario (86 %), de St-Pierre-Jolys au Manitoba (40 %) et de Falher en Alberta (41 %).

Le français était également la première langue officielle parlée d'une proportion notable de la population de plusieurs grands centres urbains (aussi appelés régions métropolitaines de recensement) à l'extérieur du Québec, notamment de Moncton (32,6 %), du Grand Sudbury (22,7 %) et d'Ottawa (14,9 %) (voir la note aux lecteurs pour plus de renseignements sur Ottawa). Dans ces trois grands centres urbains, le poids démographique des personnes dont le français est la première langue officielle parlée a toutefois diminué de 2016 à 2021 (-2,2 points de pourcentage à Moncton, -2,9 points de pourcentage dans le Grand Sudbury et -1,1 point de pourcentage à Ottawa).

Au Québec, 1 personne sur 10 parle anglais de façon prédominante à la maison

Au Québec, l'anglais est la langue officielle du Canada en situation minoritaire. En 2016 à 2021, la proportion de la population de cette province dont l'anglais est la seule langue maternelle a peu changé (passant de 7,5 % en 2016 à 7,6 % en 2021), bien que le nombre de personnes pour qui c'était le cas ait été à la hausse au cours de la période (+38 000), atteignant 639 000 locuteurs en 2021. Si l'on considère tous les Québécois qui ont l'anglais comme langue maternelle, seule ou en combinaison avec une autre langue, on constate une augmentation plus prononcée (+125 000). Cette hausse est attribuable à une croissance du nombre de personnes qui ont déclaré avoir à la fois le français et l'anglais comme langues maternelles.

Près de 1 personne sur 5 au Québec (19,2 %) parlait anglais à la maison au moins régulièrement, plus de la moitié desquelles y parlait l'anglais en combinaison avec le français, une langue tierce, ou le français et une langue tierce. Le nombre de personnes qui parlaient anglais de façon prédominante à la maison (874 000 en 2021) représentait pour sa part 10,4 % de la population du Québec, en hausse par rapport à 9,7 % en 2016. Le poids démographique des personnes qui parlaient anglais le plus souvent à la maison à égalité avec une autre langue était lui aussi en croissance (passant de 2,3 % en 2016 à 2,8 % en 2021).

La proportion de personnes ayant l'anglais comme première langue officielle parlée est aussi à la hausse, passant de 12,0 % en 2016 à 13,0 % en 2021. Il s'agit dans ce cas d'un retour près du seuil observé en 1981. Pour la première fois depuis que des données comparables sont compilées, le nombre de personnes ayant l'anglais comme première langue officielle parlée a franchi le cap du million de locuteurs au Québec en 2021.

La croissance du poids démographique des locuteurs de l'anglais au Québec s'explique par plusieurs facteurs, notamment le fait que la population de langue anglaise est plus jeune en moyenne (et compte donc proportionnellement moins de décès), ainsi que par certaines tendances migratoires récentes. On sait d'autres sources de données que le nombre de résidents non permanents a augmenté de manière importante au Québec depuis 2016, et que le solde de la migration interprovinciale de la province, bien que toujours déficitaire, s'est amélioré au cours de la période récente. Historiquement, les populations d'expression anglaise sont surreprésentées dans les mouvements migratoires interprovinciaux du Québec.

Les personnes ayant l'anglais comme première langue officielle parlée étaient concentrées dans certaines régions de la province. Par exemple, plus de 7 locuteurs sur 10 (71,7 %) résidaient sur l'île de Montréal ou en Montérégie.

Infographie 4  Vignette de l'infographie 4: Au Québec, le nombre de personnes dont la première langue officielle parlée est l'anglais franchit le cap du million
Au Québec, le nombre de personnes dont la première langue officielle parlée est l'anglais franchit le cap du million

Le poids démographique des personnes dont l'anglais est la première langue officielle parlée était plus élevé dans les régions du Nord-du-Québec (54,4 %), de l'île de Montréal (30,6 %), de l'Outaouais (19,1 %) et de Laval (19,0 %). C'est également dans ces régions où le poids démographique de cette population a le plus augmenté de 2016 à 2021 (+7,8 points de pourcentage au Nord-du-Québec, +2,2 points de pourcentage sur l'île de Montréal, +1,7 point de pourcentage à Laval, et +1,7 point de pourcentage en Outaouais). En revanche, l'anglais était la première langue officielle parlée de moins de 1 % de la population des régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean (0,7 %) et du Bas-Saint-Laurent (0,7 %).

Enfin, au Québec, plus de 1 personne sur 2 pouvait soutenir une conversation en anglais en 2021. C'est la première fois que ce seuil est franchi depuis le Recensement de 1901, lorsque des renseignements ont été recueillis sur la connaissance des langues officielles pour une première fois. En 2021, la vaste majorité de ces personnes pouvaient également soutenir une conversation en français.

Le taux de bilinguisme français-anglais est en hausse au Québec, mais diminue au Canada hors Québec

Infographie 5  Vignette de l'infographie 5: Le taux de bilinguisme français-anglais augmente au Québec et diminue hors Québec depuis 2001
Le taux de bilinguisme français-anglais augmente au Québec et diminue hors Québec depuis 2001

Infographie 6  Vignette de l'infographie 6: Près de 6 personnes bilingues français-anglais sur 10 habitent au Québec
Près de 6 personnes bilingues français-anglais sur 10 habitent au Québec

Carte 2  Vignette de la carte 2: Le taux de bilinguisme français-anglais est le plus élevé au Québec, suivi du Nouveau-Brunswick et du Yukon
Le taux de bilinguisme français-anglais est le plus élevé au Québec, suivi du Nouveau-Brunswick et du Yukon

Parmi les différentes formes de plurilinguisme, la capacité de soutenir une conversation en français et en anglais relève d'un intérêt particulier, plus particulièrement dans le contexte où la dynamique des deux langues officielles du Canada est l'objet de politiques et programmes divers.

Le taux de bilinguisme français-anglais a atteint 18,0 % au Canada en 2021, demeurant relativement stable par rapport au précédent sommet atteint en 2016 (17,9 %).

Cette relative stabilité résulte en fait de deux tendances évoluant en sens contraire, le taux de bilinguisme français-anglais ayant été à la hausse au Québec, mais à la baisse à l'extérieur du Québec.

Au Québec, la proportion de personnes bilingues français-anglais est passée de 44,5 % en 2016 à 46,4 % en 2021. Exception faite d'un léger recul de 2001 à 2006, le taux de bilinguisme français-anglais augmente au Québec depuis plusieurs décennies. En 1961, il était de 25,5 %.

Bien que le nombre de personnes bilingues français-anglais ait augmenté à l'extérieur du Québec (+53 000) de 2016 à 2021, le taux de bilinguisme français-anglais a, quant à lui, diminué (passant de 9,8 % à 9,5 %). Cela s'explique par une augmentation plus marquée du nombre de personnes pouvant soutenir une conversation uniquement en anglais, ou ni en français ni en anglais. Le taux de bilinguisme français-anglais a atteint un sommet au Canada hors Québec en 2001 (10,3 %).

La concentration des personnes bilingues français-anglais au Québec a augmenté de 2016 à 2021. En 2021, c'est près de 6 Canadiens bilingues français-anglais sur 10 (59,2 %) qui vivaient au Québec, comparativement à 57,7 % en 2016.

Au Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue au pays, le taux de bilinguisme français-anglais est demeuré plutôt stable au cours de la période (33,9 % en 2016 et 34,0 % en 2021).

La proportion de Canadiens bilingues français-anglais était plus élevée chez ceux dont le français était la langue maternelle. De 2016 à 2021, le taux de bilinguisme français-anglais a augmenté chez les Canadiens de langue maternelle française (passant de 46,2 % à 47,6 %), mais a diminué légèrement chez ceux de langue maternelle anglaise (de 9,2 % à 9,0 %) ou tierce (de 11,7 % à 11,5 %).

Le taux de bilinguisme français-anglais était également particulièrement élevé chez les Canadiens dont la langue maternelle est une langue officielle en situation minoritaire, c'est-à-dire l'anglais au Québec et le français au Canada à l'extérieur du Québec. Par rapport à 2016, le taux de bilinguisme français-anglais était stable en 2021 parmi les personnes de langue maternelle française au Canada à l'extérieur du Québec, se maintenant à 85,3 %. Parmi les personnes de langue maternelle anglaise au Québec, il était en baisse (67,1 % en 2021 par rapport à 68,8 % en 2016).

Dans l'ensemble, plus de 4 Canadiens sur 10 peuvent soutenir une conversation dans plus d'une langue

En plus de la ou des langues apprises dans l'enfance et parlées à la maison, plusieurs Canadiens peuvent soutenir une conversation dans une, deux ou plusieurs autres langues, qu'il s'agisse de langues officielles ou de langues tierces. Toutes langues confondues, en 2021, 58,8 % des Canadiens pouvaient soutenir une conversation dans une seule langue, 32,1 % étaient bilingues, 7,6 % étaient trilingues et 1,5 % pouvaient soutenir une conversation dans quatre langues ou plus.

La proportion de Canadiens pouvant soutenir une conversation dans plus d'une langue en 2021 (41,2 %) est plus élevée qu'elle ne l'était en 2016 (39,0 %).

En comparaison, en 2016, dans l'Europe des Vingt-Huit, la Commission européenne (lien en anglais seulement) indiquait qu'environ un tiers des adultes de 25 à 64 ans connaissait deux langues, et qu'un autre tiers connaissait au moins trois langues. Cette situation variait grandement d'un pays à l'autre. Au Royaume-Uni, par exemple, le tiers de la population de 25 à 64 ans connaissait plus d'une langue, alors que, en France, c'était 6 personnes sur 10. Dans les pays européens ayant plus d'une langue officielle, il n'est pas rare qu'une proportion élevée d'adultes de 25 à 64 ans connaissent trois langues, voire plus. C'était le cas en 2016 pour plus de 6 Belges, Suisses ou Finlandais sur 10.

En 2021, parmi les provinces et territoires du Canada, c'est au Nunavut que le taux de bilinguisme était le plus élevé (68,0 %), en raison du bilinguisme inuktitut-anglais. C'est au Québec que le taux de trilinguisme était le plus élevé (12,2 %). Dans le grand centre urbain de Montréal, près de 1personne sur 5était trilingue en 2021.

Montréal se distinguait d'ailleurs à cet égard : 69,8 % de sa population pouvait soutenir une conversation dans deux langues ou plus; il s'agit de la proportion la plus élevée de tous les grands centres urbains du Canada. Suivaient Ottawa–Gatineau (60,0 %) et Toronto (56,1 %). À l'inverse, cette proportion était plus faible à St. John's (13,5 %), Belleville–Quinte West (14,6 %) et Peterborough (15,0 %).

Sous l'effet de l'immigration, plus de Canadiens parlent une langue autre que le français ou l'anglais à la maison, en particulier des langues originaires de l'Asie du Sud

La croissance du nombre de Canadiens parlant certaines langues autres que le français ou l'anglais a été particulièrement importante de 2016 à 2021. Le nombre de Canadiens qui parlaient une langue tierce de façon prédominante à la maison s'est accru de 16,0 % pour passer de 4,0 millions à 4,6 millions.

Graphique 1  Graphique 1: Plus d'un demi-million de personnes parlent le mandarin ou le pendjabi de façon prédominante à la maison au Canada
Plus d'un demi-million de personnes parlent le mandarin ou le pendjabi de façon prédominante à la maison au Canada

Alors que la population canadienne a augmenté de 5,2 % au cours de cette période, principalement sous l'effet de l'apport migratoire, la croissance du nombre de Canadiens qui parlaient une langue originaire de l'Asie du Sud de façon prédominante à la maison a été plus prononcée, et plus particulièrement pour ceux parlant le malayalam (+129 % pour atteindre 35 000 personnes), l'hindi (+66 % pour atteindre 92 000 personnes), le pendjabi (+49 % pour atteindre 520 000 personnes) ou le gujarati (+43 % pour atteindre 92 000 personnes). Ainsi, le taux d'accroissement du nombre de locuteurs de ces langues était au moins huit fois plus grand que celui de l'ensemble de la population canadienne.

D'autres langues parlées de façon prédominante à la maison étaient en forte croissance, notamment le tigrigna (+114 % pour atteindre 22 000 personnes), une langue originaire de l'Afrique de l'Est, ainsi que le turc (+48 % pour atteindre 28 000 personnes), le tagalog (+29 % pour atteindre 275 000 personnes), l'arabe (+28 % pour atteindre 286 000 personnes), les langues persanes (+26 % pour atteindre 180 000 personnes) et l'espagnol (+20 % pour atteindre 317 000 personnes).

Infographie 7  Vignette de l'infographie 7: Le mandarin est la principale langue tierce parlée de façon prédominante à la maison à Toronto et à Vancouver; à Montréal, c'est l'espagnol et l'arabe
Le mandarin est la principale langue tierce parlée de façon prédominante à la maison à Toronto et à Vancouver; à Montréal, c'est l'espagnol et l'arabe

Carte 3  Vignette de la carte 3: À Toronto et Vancouver, plus de 1 personne sur 4 parle une langue tierce de façon prédominante à la maison
À Toronto et Vancouver, plus de 1 personne sur 4 parle une langue tierce de façon prédominante à la maison

Le mandarin (531 000 locuteurs) et le pendjabi (520 000 locuteurs) demeuraient les deux langues tierces parlées de façon prédominante à la maison par le plus grand nombre de Canadiens en 2021. Bien que sa croissance ait été inférieure à celle du pendjabi (+49 %), le nombre de locuteurs du mandarin était aussi en hausse de 2016 à 2021 (+15 %).

La forte croissance du nombre de locuteurs de certaines langues tierces s'explique principalement par l'immigration. Selon la Base de données longitudinale sur l'immigration, le quart des résidents permanents admis au pays de mai 2016 à décembre 2020 étaient nés dans un pays de l'Asie du Sud, et 1 sur 5 était né en Inde. De plus, environ 1 résident permanent sur 10 admis au Canada au cours de la même période était né en Chine ou aux Philippines, pays où sont parlés le mandarin et le tagalog, respectivement.

Il en allait autrement de plusieurs langues européennes. Par exemple, le nombre de Canadiens qui parlaient italien (-23 000), polonais (-10 000) ou grec (-6 000) de façon prédominante à la maison était en baisse de 2016 à 2021. Cette baisse est en grande partie liée au vieillissement des locuteurs de ces langues, une part importante de ceux-ci ayant immigré au Canada avant 1980. De plus, relativement peu d'immigrants étaient récemment arrivés au Canada en provenance de l'Italie, de la Pologne ou de la Grèce.

Les Canadiens qui parlaient une langue autre que le français ou l'anglais de façon prédominante à la maison étaient plus susceptibles d'habiter dans les grands centres urbains du pays que les autres Canadiens. Alors que moins de 3 Canadiens sur 4 (73,8 %) habitaient dans un grand centre urbain en 2021, c'était le cas de plus de 9 Canadiens sur 10 (92,4 %) qui parlaient une langue autre que le français ou l'anglais de façon prédominante à la maison. Les grands centres urbains accueillent chaque année une part importante des immigrants qui s'installent au Canada, ce qui contribue à accroître la diversité de leur population.

Pendant ce temps, aux États-Unis

Bien que le Canada ait deux langues officielles et que ce n'est pas le cas aux États-Unis, il y a certains parallèles à faire entre ces deux pays quant aux langues qui y sont parlées à la maison.

Selon l'American Community Survey (lien en anglais seulement) de 2019, plus de 1 Américain sur 5 (21,8 %) âgé de 5ans et plus parlait à la maison une langue autre que l'anglais. Au Canada, 22,7 % de la population parlait une langue autre que le français ou l'anglais à la maison au moins régulièrement en 2021. L'espagnol est la principale langue parlée après l'anglais aux États-Unis, devant les langues chinoises, le vietnamien, le tagalog et l'arabe. En 2019, on comptait également plus d'un million de personnes qui parlaient français à la maison aux États-Unis.

De 2016 à 2019, on notait, aux États-Unis comme au Canada, une augmentation du nombre de personnes parlant les langues chinoises et les langues originaires d'Asie du Sud (notamment l'hindi et le gujarati). Comme au Canada, on observait aux États-Unis une diminution du nombre de personnes parlant le polonais, le grec ou l'italien à la maison.

Près de 7 Canadiens sur 10 dont la langue maternelle n'est ni le français ni l'anglais parlent une langue officielle à la maison

Les deux langues officielles du Canada, le français et l'anglais, demeurent des langues de convergence, c'est-à-dire qu'elles sont apprises, parlées et adoptées comme langue d'usage par un nombre important de Canadiens dont ce n'est pas la langue maternelle.

En effet, de nombreux Canadiens dont la langue maternelle est une langue autre que le français ou l'anglais parlent l'une des deux langues officielles du Canada à la maison, que ce soit sur une base régulière ou de façon prédominante.

En 2021, près de 7 Canadiens sur 10 (68,8 %) de langue maternelle tierce parlaient une langue officielle à la maison au moins régulièrement, et plus du tiers (34,8 %) y parlaient une langue officielle de façon prédominante. Cette dernière proportion était identique en 2016.

Au Québec, près de 1 personne de langue maternelle tierce sur 2 (47,9 %) parlait français à la maison au moins régulièrement en 2021, et 37,5 %, l'anglais. De 2016 à 2021, la proportion de personnes de langue maternelle tierce qui vivaient dans cette province et qui parlaient français de façon prédominante à la maison a augmenté légèrement, passant de 18,8 % à 20,1 %, alors que la proportion qui parlait anglais de façon prédominante à la maison est demeurée relativement stable au cours de la même période, passant de 15,3 % à 15,4 %.

Au Canada hors Québec, 68,5 % des personnes de langue maternelle tierce parlaient anglais au moins régulièrement à la maison en 2021, et 1,5 % y parlaient français au moins régulièrement. Cependant, la proportion de personnes de langue maternelle tierce qui parlaient français au moins régulièrement à la maison était plus élevée au Nouveau-Brunswick (8,6 %) et dans certains grands centres urbains, comme Ottawa (10,4 %) et Moncton (14,0 %).

Au Canada, plus de 180 000 personnes parlent une langue autochtone à la maison au moins régulièrement

« Les langues autochtones sont fondamentales pour les peuples autochtones sur le plan identitaire et en rapport avec leurs cultures, leurs liens avec la terre, leur spiritualité, leurs visions du monde et leur autodétermination. » (Extrait de la Loi sur les langues autochtones).

La Loi sur les langues autochtones

Promulguée en 2019, la Loi sur les langues autochtones prévoit la mise en place de mécanismes et de mesures afin de faciliter un financement adéquat, durable et à long terme destiné à la réappropriation, à la revitalisation, au maintien et au renforcement des langues autochtones parlées au Canada. Cette loi établit le Bureau du commissaire aux langues autochtones, lequel a pour mandat de contribuer à la promotion des langues autochtones, de soutenir les peuples autochtones dans leurs efforts de revitalisation des langues autochtones, de faciliter le règlement de différends et d'examiner les plaintes, et de promouvoir la sensibilisation du public à la richesse et à la diversité des langues autochtones.

Réserves et établissements partiellement dénombrés

Le contexte de la pandémie de COVID-19 a posé certains défis dans la collecte de renseignements auprès de plusieurs communautés des Premières Nations, des Métis ou des Inuits. Certaines réserves et certains établissements qui ont été dénombrés en 2016 ne l'ont été que partiellement en 2021, ce qui peut avoir eu une incidence sur le nombre de personnes déclarant connaître ou parler certaines langues autochtones. Ainsi, les comparaisons avec les recensements précédents doivent être faites avec prudence. Pour en apprendre davantage, veuillez consulter la note technique qui porte sur ce sujet.

Il est possible de dégager certaines tendances quant à l'évolution du nombre de locuteurs des langues autochtones en observant uniquement les municipalités, réserves et établissements ayant participé au recensement à la fois en 2016 et en 2021. Selon cette méthode, le nombre de personnes déclarant une langue maternelle autochtone, seule ou en combinaison avec une autre langue, a diminué de 6,8 % de 2016 à 2021 au Canada, alors que le nombre de personnes déclarant pouvoir soutenir une conversation dans une langue autochtone a diminué de 3,3 % au cours de la même période.

En septembre 2022, Statistique Canada diffusera davantage de renseignements sur les langues et l'identité autochtones.

En 2022, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a lancé la Décennie internationale des langues autochtones afin de souligner l'importance de préserver les langues autochtones et de les revitaliser, plus précisément pour protéger les droits des peuples autochtones à la liberté d'expression, à l'éducation dans leur langue maternelle et à la participation à la vie publique dans leur langue.

Selon l'UNESCO, la situation des langues autochtones est précaire dans plusieurs pays, y compris au Canada, où plusieurs langues autochtones seraient à risques ou en danger de disparaître. Les conséquences négatives de siècles d'histoire coloniale sur l'utilisation et la transmission des langues autochtones au Canada ont été mises en lumière par la Commission royale sur les peuples autochtones.

Plus de 70 langues autochtones distinctes sont parlées au Canada. Dans plusieurs cas, la transmission incomplète des langues autochtones aux prochaines générations se reflète dans la diminution et le vieillissement des populations qui parlent ces langues. En 2021, plus d'une vingtaine de langues autochtones au Canada étaient la langue maternelle de 500 personnes ou moins, personnes dont l'âge médian était de 60 ans et plus.

Plusieurs efforts de revitalisation des langues autochtones sont déployés au Canada, entre autres par l'entremise de la Loi sur les langues autochtones.

Au Canada, 189 000 personnes ont déclaré avoir une langue maternelle autochtone, seule ou en combinaison avec une autre langue, et 183 000 ont déclaré parler une langue autochtone à la maison au moins régulièrement en 2021. De ceux-ci, 86 000 parlaient une langue autochtone de façon prédominante à la maison.

Davantage de personnes pouvaient soutenir une conversation dans une langue autochtone; c'était le cas de 243 000 personnes en 2021. Comme lors des recensements précédents, le nombre de personnes pouvant soutenir une conversation dans une langue autochtone surpasse le nombre de personnes ayant une langue maternelle autochtone. Ceci est le reflet de l'apprentissage de ces langues comme langues secondes dans les communautés autochtones.

Les langues cries et l'inuktitut sont les principales langues autochtones parlées à la maison au Canada. La langue inuite ou l'inuktut, qui comprend notamment l'inuktitut, l'inuinnaqtun et l'inuvialuktun, a le statut de langue officielle au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest.

Graphique 2  Graphique 2: L'inuktitut, les langues cries et l'innu (montagnais) sont les langues autochtones parlées de façon prédominante à la maison par le plus grand nombre de personnes
L'inuktitut, les langues cries et l'innu (montagnais) sont les langues autochtones parlées de façon prédominante à la maison par le plus grand nombre de personnes

Les langues autochtones les plus parlées diffèrent selon les régions du pays. Dans les provinces de l'Atlantique, le mi'kmaq est la langue autochtone parlée de façon prédominante à la maison par le plus grand nombre de locuteurs, sauf à Terre-Neuve-et-Labrador, où il s'agit de l'innu (montagnais).

Par ailleurs, les langues cries sont les langues autochtones comptant le plus de locuteurs au Québec et dans les provinces des Prairies, alors qu'il s'agit des langues ojibwées en Ontario.

Les principales langues autochtones parlées à la maison étaient différentes en Colombie-Britannique (dakelh [carrier]), dans les Territoires du Nord-Ouest (tlicho [flanc-de-chien]) et au Nunavut (inuktitut). Au Yukon, plusieurs langues autochtones sont parlées par un nombre semblable de locuteurs, par exemple les langues tutchones, le kaska (nahani) et le gwich'in.

Parmi les personnes ayant une langue maternelle autochtone, seule ou en combinaison avec une autre langue, 4 sur 10 habitaient l'une des provinces des Prairies, et le quart habitait au Québec. D'ailleurs, le Québec est la province où l'on comptait le plus grand nombre de personnes qui avaient au moins une langue maternelle autochtone (45 600). D'autres provinces et territoires où résident un nombre important de locuteurs de langues autochtones incluaient la Saskatchewan (27 500), le Manitoba (26 500), l'Alberta (24 600) et le Nunavut (23 000).

Le fait de parler sa langue maternelle à la maison est un indicateur de rétention de celle-ci et un facteur associé à sa transmission aux prochaines générations.

En 2021, près de 4 personnes sur 5 dont la langue maternelle est autochtone parlaient cette langue au moins régulièrement à la maison (78,2 %), et plus de la moitié la parlaient de façon prédominante à la maison (51,3 %).

Cette proportion était plus élevée pour certaines langues. En effet, en 2021, environ les trois quarts de ceux dont la langue maternelle est l'atikamekw, l'innu (montagnais), l'inu ayimun (cri du sud-est) ou l'inuktitut parlaient cette langue de façon prédominante à la maison. Cette proportion variait également selon l'âge. Par exemple, parmi les personnes de langue maternelle autochtone âgées de moins de 25 ans, environ les deux tiers (65,6 %) parlaient cette langue de façon prédominante à la maison.

Regard vers l'avenir : raconter l'histoire des Canadiens et des Canadiennes

Les données du Recensement de 2021 qui seront diffusées au cours des prochains mois permettront de présenter un portrait plus complet de la population canadienne.

La prochaine diffusion des données du Recensement de la population de 2021, qui aura lieu le 21 septembre 2022, portera sur les Premières Nations, Métis et Inuits au Canada et comprendra un portrait du logement au Canada.

Le 30 novembre 2022, d'autres diffusions examineront elles aussi les langues utilisées au travail et, pour la première fois, présenteront des renseignements sur l'instruction dans la langue officielle en situation minoritaire au Canada.

Veuillez consulter le calendrier de diffusion du Recensement de 2021 pour connaître les dates de diffusion des données et des analyses touchant différents thèmes tout au long de 2022.






  Note aux lecteurs

Nous vous invitons à télécharger l'application StatsCAN pour visualiser les résultats du recensement.

Un portrait plus précis des langues parlées à la maison et du plurilinguisme

Dans le Recensement de 2021, les questions sur la langue parlée à la maison ont été modifiées par rapport aux recensements précédents afin d'en faciliter la compréhension, de réduire le fardeau de réponse et de rehausser la qualité des données.

Tous les Canadiens devaient répondre à deux questions sur les langues parlées à la maison lors de chacun des recensements, de 2001 à 2016. Dans la première question, on demandait aux Canadiens (l'ensemble de la population) quelle langue ils parlaient le plus souvent à la maison, et, dans la deuxième question, quelles autres langues ils parlaient régulièrement à la maison.

Dans le Recensement de 2021, on demandait d'abord aux Canadiens quelles langues ils parlaient au moins régulièrement à la maison; puis, on demandait seulement à ceux qui fournissaient plus d'une réponse à cette première question, laquelle ou lesquelles de ces langues ils parlaient le plus souvent à la maison. Ainsi, les Canadiens qui parlaient une seule langue à la maison devaient répondre à une seule question plutôt qu'à deux.

Les concepts et les données sur la langue parlée le plus souvent à la maison demeurent comparables avec ceux des cycles précédents. Toutefois, les comparaisons entre les cycles pour les langues parlées à la maison le plus souvent à égalité doivent être faites avec prudence. Enfin, il est déconseillé de comparer les données pour la langue parlée au moins régulièrement à la maison avec celles des cycles précédents.

Enfin, une nouvelle catégorie a été introduite dans le Recensement de 2021 afin de regrouper les personnes déclarant avoir plus d'une langue maternelle tierce ou déclarant parler plus d'une langue tierce à la maison. Dans les recensements précédents, il n'y avait pas de distinction entre les personnes déclarant une langue tierce et celles qui en déclaraient deux ou plus. Ainsi, la nouvelle catégorie de « langues tierces multiples » permet de mieux représenter les diverses formes de plurilinguisme des Canadiens, tout en ayant une incidence minime sur les comparaisons avec les cycles précédents.

Définitions, concepts et géographie

Les taux d'accroissement démographique présentés dans ce communiqué sont calculés en faisant la différence dans la taille de la population entre deux dates (entre deux recensements, par exemple), divisée par la population de la première date. Ils sont exprimés sous forme de variation en pourcentage.

Tous les résultats présentés dans ce communiqué reposent sur les limites géographiques de 2021.

Dans ce communiqué, le terme « grand centre urbain » désigne une région métropolitaine de recensement (RMR). Une RMR est un centre urbain comptant 100 000 habitants ou plus.

Le grand centre urbain d'Ottawa correspond à la partie ontarienne de la RMR d'Ottawa–Gatineau.

Le terme « région » réfère dans ce communiqué à une région économique.

Le terme « municipalité » réfère dans ce communiqué à une subdivision de recensement.

Les termes « Canadiens » et « Canadiennes » désignent les personnes qui résident au Canada, sans égards au statut de citoyenneté.

Pour une définition détaillée des concepts linguistiques ou géographiques du recensement, veuillez consulter le dictionnaire du recensement ou voir les capsules des concepts.

Produits et diffusions du Recensement de la population de 2021

Aujourd'hui, Statistique Canada diffuse la quatrième série de résultats tirés du Recensement de la population de 2021.

Plusieurs produits du Recensement de 2021 sont maintenant accessibles à partir du module Web du Programme du recensement de 2021. Ce module Web a été conçu pour donner un accès facile et sans frais aux données du recensement.

Les produits analytiques comprennent cet article dans Le Quotidien et deux infographies. D'autres articles de la série Recensement en bref seront publiés au cours des prochains mois.

Les produits de données comprennent les résultats ayant trait à la connaissance des langues officielles, à la langue maternelle, et aux langues parlées à la maison, pour de nombreuses régions géographiques normalisées, et sont accessibles au moyen du Profil du recensement, des Faits saillants en tableaux et des tableaux de données.

La série Perspective géographique présente des données et des faits saillants sur des thèmes clés du présent article dans Le Quotidien, et ce, pour divers niveaux géographiques.

Les produits de référence sont conçus pour aider les utilisateurs à tirer le maximum des données du recensement. Ils comprennent le Guide du Recensement de la population, 2021, le Dictionnaire, Recensement de la population, 2021, les questionnaires du Recensement de la population de 2021, et les Lignes directrices sur la qualité des données du Recensement de 2021. Le Guide de référence sur les langues, Recensement de la population, 2021 et le Guide de référence sur l'instruction dans la langue officielle minoritaire, Recensement de la population, 2021 sont également accessibles.

Les produits et les services géographiques liés au Recensement de 2021 se trouvent sous l'onglet Géographie du recensement. Cela comprend GéoRecherche, un outil de cartographie interactif, et des cartes thématiques, qui montrent des données pour diverses régions géographiques normalisées, ainsi que la série Perspective géographique et le Visualiseur des données du Programme du recensement, qui sont des outils de visualisation des données.

Les vidéos sur les concepts du recensement peuvent être visualisées à partir du Centre de formation du recensement.

La carte à cases interactive, Langues maternelles selon la géographie, Recensement de 2021, illustre la proportion de la population selon la langue maternelle.

Les deux infographies suivantes, Diversité croissante des langues, autres que le français ou l'anglais, parlées à la maison et Plus d'une langue à son arc : Le taux de bilinguisme français-anglais augmente au Québec et diminue à l'extérieur du Québec sont également accessibles.

Au cours des prochains mois, Statistique Canada continuera à diffuser les résultats du Recensement de la population de 2021 et dressera un portrait encore plus complet de la population canadienne. Veuillez consulter le calendrier de diffusion du Recensement de 2021 pour connaître les dates de diffusion des données et des analyses touchant différents thèmes, tout au long de 2022.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

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