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Nombre provisoire de décès et surmortalité, janvier 2020 à mars 2022

Diffusion : 2022-06-09

L'émergence de variants préoccupants de la COVID-19 ainsi que la réponse communautaire à l'évolution des mesures de santé publique continuent d'influencer le cours de la pandémie de COVID-19 au Canada et dans le monde. Dans le cadre de son engagement à tenir les Canadiens informés des effets de la pandémie, Statistique Canada publie aujourd'hui une nouvelle mise à jour de l'ensemble de données provisoires tirées de la Base canadienne de données sur l'état civil – Décès, qui porte sur la période allant du 1er janvier 2020 au 2 avril 2022.

Pour comprendre les répercussions directes et indirectes de la pandémie, il est important de mesurer la surmortalité, laquelle se produit lorsque le nombre de décès enregistrés au cours d'une période donnée est supérieur au nombre de décès attendu. Il convient de noter que, même sans pandémie, le nombre de décès survenus au cours d'une semaine donnée varie toujours d'une année à l'autre. Par conséquent, le nombre de décès auquel on peut s'attendre devrait se situer dans une certaine fourchette. On constate une surmortalité lorsque le nombre hebdomadaire de décès enregistrés est constamment plus élevé que le nombre de décès attendu, mais surtout lorsque le nombre hebdomadaire de décès dépasse ceux qui se situent dans la fourchette du nombre de décès attendu pendant plusieurs semaines consécutives.

À la mi-février 2022, le nombre de décès au Canada depuis le début de la pandémie de COVID-19 a été plus de 7 % supérieur à celui auquel on aurait pu s'attendre

Selon les données provisoires publiées aujourd'hui, on estime que 40 349 décès en surnombre ont été déclarés au Canada de mars 2020 à la mi-février 2022. Il s'agit de 7,4 % de décès de plus que ce à quoi on aurait pu s'attendre s'il n'y avait pas eu de pandémie, après avoir tenu compte des changements dans la population, comme le vieillissement. Au cours de la même période, 32 490 décès directement attribuables à la COVID-19 ont été déclarés. En plus des décès attribuables à la maladie elle-même, la pandémie pourrait aussi avoir des conséquences indirectes qui augmentent ou diminuent le nombre de décès. Les tendances des statistiques sur la mortalité pendant la pandémie pourraient être affectées en raison de divers facteurs, dont les procédures médicales retardées, l'augmentation de la consommation de substances ou une diminution des décès attribuables à d'autres causes, comme la grippe.

Les décès en surnombre augmentent au Canada en janvier 2022, alors qu'Omicron est le principal variant de la COVID-19

Le Canada a connu une nouvelle période de surmortalité importante à compter de janvier 2022. Du début à la fin de janvier, on a enregistré 4 085 décès en surnombre à l'échelle nationale, soit 13,2 % de plus que le nombre attendu s'il n'y avait pas de pandémie. Dans l'ensemble, le nombre total de décès a augmenté de 13,8 % pour passer de 30 866 en décembre 2021 à 35 125 en janvier 2022. S'il n'y avait pas eu de pandémie, l'augmentation prévue d'un mois à l'autre aurait été de 5,5 %.

En janvier, une surmortalité a été observée dans diverses régions du pays. Par exemple, dans les provinces de l'est du Canada, Terre-Neuve-et-Labrador a enregistré 93 décès en surnombre en janvier 2022, soit 16,0 % de plus que prévu, tandis que le Québec a enregistré 1 692 décès en surnombre, soit 22,4 % de plus que prévu. Dans les provinces de l'Ouest, la Saskatchewan a enregistré 184 décès en surnombre en janvier, soit 18,3 % de plus que le nombre attendu s'il n'y avait pas de pandémie, l'Alberta a enregistré 577 décès en surnombre – 19,9 % de plus que prévu, et la Colombie-Britannique a enregistré 904 décès en surnombre – 22,2 % de plus que prévu.

Les jeunes Canadiens affichent un pourcentage plus élevé de surmortalité au début de 2022

Au début de 2022, des tendances en matière de surmortalité ont été observées dans tous les groupes d'âge, mais elles étaient relativement plus marquées parmi les personnes de moins de 45 ans.

À l'échelle nationale, chez les personnes de moins de 45 ans, on a enregistré 15,6 % de décès de plus que le nombre attendu en janvier s'il n'y avait pas de pandémie. Par contre, il y a eu 12,8 % de décès de plus que prévu chez les personnes 45 ans et plus au cours du même mois. Cette disparité entre les groupes d'âge était particulièrement prononcée dans les provinces les plus à l'Ouest.

Chez les personnes de moins de 45 ans, le nombre de décès en janvier 2022 était 35,9 % plus élevé en Saskatchewan que celui attendu s'il n'y avait pas de pandémie, 51,6 % plus élevé en Alberta et 48,7 % plus élevé en Colombie-Britannique. En comparaison, chez les 45 ans et plus, le nombre de décès était plus élevé de 17,6 % en Saskatchewan, de 18,8 % en Alberta et de 21,0 % en Colombie-Britannique.

Bien qu'il soit encore trop tôt pour connaître les causes de décès survenus au mois de janvier 2022, puisque ces données ne sont pas encore disponibles, il est important de se rappeler que la surmortalité permet de mesurer les répercussions directes et indirectes de la pandémie. Depuis le début de la pandémie, on constate que de nombreux décès en surnombre chez les jeunes Canadiens peuvent être attribuables à d'autres causes, comme les surdoses. Avec l'apparition de nouveaux variants préoccupants, dont Omicron, il pourrait également y avoir une augmentation du nombre de décès directement attribuables à la COVID-19 parmi ce groupe d'âge.

La surmortalité est plus élevée chez les hommes, particulièrement dans les provinces de l'Ouest

Bien qu'à l'échelle nationale on ait enregistré 11,7 % de décès de plus que prévu chez les hommes en janvier comparativement à 6,8 % chez les femmes, des tendances différentes ont émergé partout au pays. Par exemple, en janvier 2022, à Terre-Neuve-et-Labrador, la surmortalité était plus faible chez les hommes (14,4 %) que chez les femmes (17,8 %). En revanche, la surmortalité était 1,5 fois plus élevée chez les hommes en l'Alberta (23,6 %) que chez les femmes (15,7 %), et 1,6 fois plus élevée chez les hommes en Colombie-Britannique (26,5 %) que chez les femmes (16,6 %).

Chaque mois, Statistique Canada continuera de fournir des données plus récentes sur les décès, les causes de décès et les comorbidités à mesure que ces données deviennent accessibles, afin de tenir les Canadiens informés alors que la pandémie se poursuit.

  Note aux lecteurs

Les données diffusées aujourd'hui sont provisoires puisqu'elles ne sont pas fondées sur tous les décès qui sont survenus pendant la période de référence en raison des délais de déclaration, et puisque les données ne sont pas disponibles pour le Yukon. Les chiffres provisoires sur les décès sont fondés sur les données déclarées à Statistique Canada par les registraires provinciaux et territoriaux de l'état civil. Les estimations provisoires des décès ont été corrigées pour tenir compte des données incomplètes, dans la mesure du possible. Le nombre de cas de surmortalité dont il est question dans la présente analyse renvoie aux estimations provisoires. Pour obtenir des renseignements sur les méthodes utilisées, veuillez consulter le module « Définitions, sources de données et méthodes » relatif à la Base canadienne de données de l'état civil – Décès.

Les chiffres et les estimations provisoires des décès diffusés aujourd'hui pourraient ne pas correspondre à ceux provenant d'autres sources, comme les reportages dans les médias, ou à ceux provenant des autorités provinciales ou territoriales de la santé ou d'autres organismes.

Il existe plusieurs façons de mesurer la surmortalité, et chacune présente ses points forts et ses points faibles. Un certain nombre de défis se posent également quand vient le temps de mesurer la surmortalité, surtout lorsqu'il faut estimer correctement le nombre de décès attendu comparativement au nombre de décès actuel, en ayant comme base de comparaison un contexte sans pandémie de COVID-19. Des variations importantes peuvent être observées d'une année à l'autre dans le nombre annuel de décès, particulièrement dans les provinces les moins peuplées et dans les territoires. De plus, le décompte annuel des décès peut être influencé par les changements survenus au sein de la composition de la population, plus particulièrement relativement à l'âge, et les changements observés dans les taux de mortalité (par exemple une réduction de la mortalité). Dans le contexte canadien, où l'on retrouve une population vieillissante et croissante, le nombre de décès a augmenté de façon constante au cours des dernières années; par conséquent, on s'attend à un nombre plus élevé de décès en 2020 et en 2021, indépendamment de la COVID-19.

Un autre défi qui se pose est la difficulté de recueillir des données actuelles sur le nombre de décès. Compte tenu de ces considérations, la méthode choisie par Statistique Canada pour estimer les décès attendus — qui a également été adoptée par des organisations de plusieurs autres pays, dont les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis — est adaptée d'un algorithme de détection des maladies infectieuses qui a été largement utilisé pour surveiller la mortalité ces dernières années.

À partir de la diffusion d'aujourd'hui, un terme de population a été ajouté aux régressions de façon à produire un taux de mortalité attendu plutôt qu'un nombre de décès attendu. Pour une semaine donnée, le nombre de décès attendu est obtenu en multipliant le taux de mortalité attendu à l'estimation de la population pour la semaine en question. Cette modification permet de tenir compte directement de l'effet de l'accroissement démographique sur le nombre de décès attendu. Auparavant, l'effet de l'accroissement démographique était capté par un facteur temporel qui permettait également d'estimer l'incidence d'autres facteurs, comme les changements dans la composition de la population, particulièrement en ce qui a trait à l'âge, et dans l'évolution des taux de mortalité.

De plus amples renseignements sur la surmortalité enregistrée dans le contexte de la pandémie de COVID-19 au Canada peuvent être obtenus dans l'article « La surmortalité au Canada pendant la pandémie de la COVID-19 ».

La totalisation des causes de décès est fondée sur la cause initiale du décès, définie par l'Organisation mondiale de la Santé comme la maladie ou le traumatisme qui a déclenché l'évolution morbide menant directement au décès, ou comme les circonstances de l'accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel. La cause principale du décès est déterminée parmi les causes et les conditions énumérées sur le certificat médical de la cause du décès, lequel est rempli par un professionnel de la santé, un médecin légiste ou un coroner. Il est possible d'obtenir de plus amples renseignements sur les causes de décès, y compris la classification et la certification des décès liés à la COVID-19, dans l'étude « Comorbidités liées aux décès impliquant la COVID-19 au Canada ».

Les références à la période allant de mars 2020 à la mi-février 2022 désignent la période allant de la semaine se terminant le 28 mars 2020 à la semaine se terminant le 12 février 2022.

Les références au mois de janvier 2022 désignent la période allant de la semaine se terminant le 8 janvier 2022 à la semaine se terminant le 5 février 2022.

Produits

Le portail Statistiques sur l'espérance de vie et décès, qui fournit des renseignements sur les décès au Canada, a été mis à jour aujourd'hui. Il présente un Tableau de bord des décès provisoires et de la surmortalité au Canada, qui fournit des renseignements récents sur les tendances de la surmortalité ainsi que des outils interactifs de visualisation de données.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

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