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Productivité du travail, rémunération horaire et coût unitaire de main-d'œuvre, premier trimestre de 2022

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Diffusion : 2022-06-03

Productivité trimestrielle du travail

Premier trimestre de 2022

-0,5 % baisse

(variation trimestrielle)

Le recul de la productivité du travail se poursuit

La productivité du travail dans les entreprises canadiennes a reculé de 0,5 % au premier trimestre, soit une baisse semblable à celle observée au trimestre précédent (-0,6 %).

Il s'agit du septième trimestre consécutif de baisse de la productivité, après une hausse record enregistrée au deuxième trimestre de 2020, lequel a été caractérisé par les premières mesures de confinement mises en place de la mi-mars au début du mois de mai 2020.

Graphique 1  Graphique 1: La croissance des heures travaillées dépasse celle de la production des entreprises pour un troisième trimestre consécutif
La croissance des heures travaillées dépasse celle de la production des entreprises pour un troisième trimestre consécutif

Au premier trimestre de 2022, la productivité est inférieure de 1,3 % au niveau affiché au quatrième trimestre de 2019, le dernier trimestre avant le début de la pandémie de COVID-19.

Le premier trimestre de 2022 a été marqué par le resserrement des mesures de santé publique en réaction au variant Omicron de la COVID-19 dans la plupart des régions du pays en janvier et ensuite par l'assouplissement de ces mesures en février et mars. Cela a perturbé à la fois l'activité économique et le marché du travail pendant l'ensemble du trimestre. Ainsi, la croissance de la production des entreprises a ralenti au premier trimestre. Parallèlement, le rythme de croissance des heures travaillées a également décéléré, mais il a continué de dépasser celui de la production des entreprises, ce qui a donné lieu à une baisse de la productivité au premier trimestre.

La croissance de la production des entreprises se poursuit, mais à un rythme moins soutenu que le trimestre précédent

La croissance du produit intérieur brut réel des entreprises a ralenti pour s'établir à 0,9 % au premier trimestre, en baisse par rapport à la hausse de 2,0 % enregistrée au trimestre précédent. Avec cette progression, la production s'est rapprochée nettement de son niveau prépandémie (-0,5 % par rapport au quatrième trimestre de 2019).

Le ralentissement enregistré au premier trimestre provient principalement de la production des entreprises productrices de services (en hausse de 0,6 % après s'être accrue de 2,3 % au quatrième trimestre de 2021). Presque tous les secteurs d'activité de services ont affiché un rythme de croissance plus lent de leur production, sous l'effet du resserrement des restrictions en réaction au variant Omicron de la COVID-19 au début du trimestre. À l'inverse, la production a poursuivi sa progression dans les entreprises productrices de biens (en hausse de 1,8 % au premier trimestre de 2022, après avoir augmenté de 1,6 % au trimestre précédent).

Graphique 2  Graphique 2: Comparaison des variations de la production des entreprises et des heures travaillées
Comparaison des variations de la production des entreprises et des heures travaillées

Le rythme de croissance des heures travaillées ralentit aussi

Graphique 3  Graphique 3: Évolution de la récupération des heures travaillées selon les secteurs d'activité, premier trimestre de 2022
Évolution de la récupération des heures travaillées selon les secteurs d'activité, premier trimestre de 2022

L'augmentation des heures travaillées dans le secteur des entreprises, qui avait atteint 2,6 % au trimestre précédent, a ralenti pour s'établir à 1,4 % au premier trimestre. Malgré ce ralentissement, les heures travaillées ont dépassé pour la première fois leur niveau prépandémie (+0,8 % par rapport au quatrième trimestre de 2019). Cela montre un rattrapage un peu plus rapide que celui de la production des entreprises.

Les heures travaillées se sont accrues à un rythme similaire à la fois dans les entreprises productrices de biens (+1,4 %) et dans les entreprises productrices de services (+1,4 %) au premier trimestre. Dans l'ensemble, tous les principaux secteurs d'activité ont affiché une augmentation des heures travaillées, à l'exception des services d'hébergement et de restauration (-1,6 %).

Pour la moitié des principaux secteurs d'activité, le rattrapage des heures travaillées n'est pas encore complet par rapport au quatrième trimestre de 2019, et la réduction des écarts entre les secteurs s'est poursuivie. Au total, 7 des 16 secteurs d'activité ont dépassé leur niveau prépandémie, alors que le secteur de la fabrication a retrouvé son niveau d'avant la pandémie (+0,0 %).

L'augmentation des heures travaillées au premier trimestre reflète une hausse de 0,2 % de l'emploi et une croissance de 1,2 % des heures travaillées par emploi. Le nombre de personnes qui occupaient plus d'un emploi a augmenté de 1,3 %, après avoir affiché une croissance de 5,8 % au quatrième trimestre de 2021. Parallèlement, le nombre de personnes qui étaient absentes sans rémunération a enregistré une forte hausse (+11,2 %), après avoir diminué de 2,1 % au quatrième trimestre de 2021.

Répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les heures travaillées dans le secteur des entreprises, premier trimestre de 2022

Les estimations des heures travaillées dans le secteur des entreprises sont essentiellement fondées sur les données mensuelles de l'Enquête sur la population active (EPA). Il convient de noter que les heures travaillées (utilisées pour mesurer la productivité) tiennent compte à la fois des emplois principaux et des emplois secondaires, contrairement à l'EPA qui tient uniquement compte de l'emploi principal. L'enquête principale de l'EPA menée pour la période de référence des mois de janvier, de février, et de mars ne rend pas compte des pertes d'heures de travail survenues en dehors des semaines de référence. Tout comme pour les huit trimestres précédents, pour comptabiliser les heures perdues en raison de la pandémie, les estimations ont été ajustées au moyen d'une compilation de questions supplémentaires ajoutées au questionnaire de l'EPA en février, mars et avril 2022 pour les mois de référence respectifs de janvier, février et mars 2022. Les données sur les heures travaillées et les mesures connexes (y compris la productivité du travail) pour le premier trimestre de 2022 reflètent ces ajustements.

Les pertes d'heures de travail en raison de la pandémie de COVID-19 sont plus élevées qu'au trimestre précédent

Lorsque l'on tient compte uniquement des travailleurs actifs ou en congé payé, l'effet global de la pandémie de COVID-19 sur le temps de travail dans le secteur des entreprises a été une perte nette de 86,0 millions d'heures au premier trimestre. Cela représente une perte plus élevée que celle enregistrée au quatrième trimestre de 2021 (-55,4 millions d'heures).

À l'échelon industriel, les pertes d'heures de travail au premier trimestre ont varié différemment selon les secteurs.

Les pertes d'heures de travail observées au premier trimestre se retrouvent surtout dans la construction, les autres services commerciaux, la fabrication, le commerce de détail, les services professionnels ainsi que les services d'hébergement et de restauration. Ces secteurs ont été les plus touchés par les restrictions mises en place en réaction au variant Omicron, comme ils l'ont aussi été plus tôt au cours de la pandémie lors du resserrement des mesures de santé publique en réaction aux autres variants. Près de 74 % de l'ensemble des heures perdues au premier trimestre provenaient de ces six secteurs, où une plus grande proportion d'emplois requiert de travailler en proximité physique avec d'autres personnes.

Au premier trimestre, 13,2 millions d'heures de travail ont été perdues dans le secteur de la construction, soit la perte la plus importante de tous les secteurs.

Graphique 4  Graphique 4: Les heures de travail perdues au premier trimestre de 2022 en raison de la pandémie de COVID-19 selon l'industrie, secteur des entreprises
Les heures de travail perdues au premier trimestre de 2022 en raison de la pandémie de COVID-19 selon l'industrie, secteur des entreprises

Les entreprises productrices de services sont essentiellement à l'origine du recul de la productivité

Au premier trimestre, la baisse de la productivité dans le secteur des entreprises était principalement attribuable aux entreprises productrices de services, dont la productivité a diminué de 0,8 %, à la suite d'un recul de 0,6 % au cours de chacun des deux trimestres précédents. Par ailleurs, la productivité dans les entreprises productrices de biens s'est accrue de 0,4 %, après avoir été inchangée au quatrième trimestre de 2021.

Dans l'ensemble, la productivité a reculé dans 9 des 16 principaux secteurs d'activité et elle était pratiquement inchangée dans les autres services commerciaux.

Au premier trimestre, le secteur de l'extraction minière et de l'extraction de pétrole et de gaz (-3,6 %) et le commerce de gros (-2,8 %) ont affiché des baisses marquées de leur productivité. En revanche, les hausses de productivité les plus marquées ont été enregistrées dans le secteur de l'agriculture et de la foresterie (+3,4 %), les services publics (+2,6 %), la construction (+1,3 %) et la fabrication (+1,2 %).

Aux États-Unis, la productivité du travail dans les entreprises a diminué de 2,0 % au premier trimestre, après avoir affiché une forte hausse au quatrième trimestre de 2021 (+1,5 %). Il s'agit de la baisse trimestrielle la plus importante depuis le deuxième trimestre de 1960, alors que la productivité avait baissé de 2,1 %. Au premier trimestre de 2022, le PIB réel des entreprises américaines (-0,6 %) a reculé pour la première fois depuis le deuxième trimestre de 2020, tandis que les heures travaillées (+1,4 %) ont augmenté plus rapidement qu'au quatrième trimestre de 2021 (+0,6 %).

Le rythme de croissance des coûts unitaires de la main-d'œuvre s'accélère

Les coûts unitaires de la main-d'œuvre — c'est-à-dire les coûts de la main-d'œuvre par unité de production — dans les entreprises canadiennes ont crû de 2,7 % au premier trimestre, après avoir enregistré une croissance nulle au trimestre précédent.

Ce rythme de croissance accéléré des coûts unitaires de main-d'œuvre reflète la forte hausse de la rémunération moyenne par heure travaillée (+2,3 %), alors que la productivité a reculé de 0,5 %. Au quatrième trimestre de 2021, la rémunération horaire avait reculé de 0,6 %.

Après avoir été inchangée au trimestre précédent, la valeur moyenne du dollar canadien par rapport au dollar américain a diminué de 0,5 % au premier trimestre. Compte tenu de cette dépréciation, les coûts unitaires de main-d'œuvre exprimés en dollars américains dans les entreprises canadiennes ont crû de 2,2 %, après n'avoir affiché aucune variation le trimestre précédent.

À titre de comparaison, les coûts unitaires de main-d'œuvre des entreprises américaines ont augmenté de 2,8 % au premier trimestre, après avoir affiché une légère hausse de 0,3 % au trimestre précédent. Il s'agit du taux de croissance trimestriel le plus élevé depuis le quatrième trimestre de 2020, alors que le taux avait été de 3,3 %.



Objectifs de développement durable

Le 1er janvier 2016, des pays du monde entier ont officiellement commencé à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le plan d'action des Nations Unies axé sur la transformation qui vise à relever des défis mondiaux urgents au cours des 15 années suivantes. Ce plan repose sur 17 objectifs précis liés au développement durable.

Le communiqué intitulé « Productivité du travail, rémunération horaire et coût unitaire de main-d'œuvre » est un exemple de la manière dont Statistique Canada appuie le suivi des progrès relatifs aux objectifs mondiaux de développement durable. Ce communiqué contribuera à mesurer l'objectif suivant :

  Note aux lecteurs

Des données volatiles depuis le premier trimestre de 2020

Depuis le début de la crise sanitaire due à la COVID-19, les données d'un trimestre à l'autre ont été particulièrement volatiles, ce qui reflète les répercussions de la pandémie et des mesures sanitaires sur l'activité économique et le marché du travail. Étant donné les fortes fluctuations enregistrées au cours des neuf derniers trimestres (incluant le premier trimestre de 2022), les variations en pourcentage par rapport au niveau affiché avant la pandémie, c'est-à-dire par rapport au quatrième trimestre de 2019, peuvent mieux rendre compte de l'évolution de la productivité et de ses mesures connexes que les variations en pourcentage d'un trimestre à l'autre. Cependant, les données trimestrielles figurant au tableau 1 du présent communiqué sont uniquement présentées dans le format habituel, soit la variation en pourcentage par rapport au même trimestre de l'année précédente et la variation en pourcentage d'un trimestre à l'autre.

Révisions

Dans la présente diffusion sur la productivité du travail et les mesures connexes, les données ont été révisées rétroactivement jusqu'au premier trimestre de 2021 aux niveaux agrégé et des industries. Ces révisions concordent avec celles intégrées dans le communiqué sur le produit intérieur brut (PIB) trimestriel selon les revenus et les dépenses et le communiqué sur le PIB mensuel par industrie, diffusés le 31 mai 2022.

La présente diffusion intègre également les nouvelles données repères pour 2021 sur la productivité du travail et les mesures connexes à l'échelle provinciale et territoriale, lesquelles ont été diffusées le 20 mai 2022.

Mesures de productivité

Dans le présent communiqué, le terme productivité désigne la productivité du travail. Aux fins de cette analyse, la productivité du travail et les variables connexes portent uniquement sur le secteur des entreprises.

La productivité du travail est une mesure du PIB réel par heure travaillée.

Le coût unitaire de la main-d'œuvre correspond au coût des salaires et des avantages sociaux des travailleurs par unité du PIB réel.

L'approche visant à mesurer la production réelle dans le secteur des entreprises diffère de celle utilisée dans les estimations par industrie. Pour le secteur des entreprises, la mesure de la production est fondée sur l'approche du PIB selon les dépenses aux prix du marché. Cette approche est semblable à celle utilisée pour mesurer la productivité trimestrielle aux États-Unis. Cependant, la mesure de la production par industrie est fondée sur l'approche de la valeur ajoutée aux prix de base.

Tous les taux de croissance indiqués dans le présent communiqué sont arrondis à une décimale. Ils sont calculés en utilisant des indices arrondis à la troisième décimale, lesquels sont maintenant accessibles dans les tableaux de données.

Toutes les variables fondamentales nécessaires à l'analyse de la productivité (comme les heures travaillées, l'emploi, la production et la rémunération) sont désaisonnalisées. Pour obtenir des renseignements sur la désaisonnalisation, consultez la page Web Données désaisonnalisées — Foire aux questions.

Prochaine diffusion

Les données du deuxième trimestre de 2022 sur la productivité du travail, la rémunération horaire et le coût unitaire de main-d'œuvre seront diffusées le 2 septembre.

Produits

Le portail Statistiques des comptes économiques, accessible sous l'onglet Sujets de notre site Web, offre un portrait à jour des économies nationale et provinciales et de leur structure.

La publication Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (Numéro au catalogue13-605-X) est accessible.

Le Guide de l'utilisateur : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-606-G) est accessible.

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