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Nombre provisoire de décès et surmortalité, janvier 2020 à janvier 2022

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Diffusion : 2022-04-14

Statistique Canada continue d'éclairer les politiques de santé publique actuelles et futures en recueillant et en diffusant des statistiques sur la mortalité pendant la pandémie de COVID-19. Statistique Canada publie aujourd'hui une mise à jour des données provisoires tirées de la Base canadienne de données de l'état civil — Décès, laquelle porte sur la période allant de janvier 2020 à janvier 2022.

À la fin de novembre 2021, le variant Omicron, hautement transmissible, a été détecté au Canada. Au cours des semaines et des mois qui ont suivi, le nombre d'infections et de séjours à l'hôpital liés à la COVID-19 a augmenté pour atteindre un sommet en janvier 2022, ce qui a donné lieu au plus grand nombre d'infections et d'hospitalisations jamais enregistré pendant la pandémie.

Pour comprendre les répercussions directes et indirectes de la pandémie, il est important de mesurer la surmortalité, laquelle se produit lorsque le nombre de décès enregistrés au cours d'une période donnée est supérieur au nombre de décès attendus. Il convient de noter que, même sans pandémie, le nombre de décès survenus au cours d'une semaine donnée varie toujours d'une année à l'autre. Par conséquent, le nombre de décès auquel on peut s'attendre devrait se situer dans une certaine fourchette. On constate une surmortalité lorsque le nombre hebdomadaire de décès enregistrés est constamment plus élevé que le nombre de décès attendus, mais surtout lorsque le nombre hebdomadaire de décès dépasse ceux qui se situent dans la fourchette du nombre de décès attendus pendant plusieurs semaines consécutives.

Selon les données provisoires publiées aujourd'hui, on estime que 28 987 décès en surnombre ont été déclarés au Canada de mars 2020 à la fin novembre 2021. Il s'agit de 6,0 % de décès de plus que ce à quoi on aurait pu s'attendre en l'absence d'une pandémie, après avoir tenu compte des changements dans la population, comme le vieillissement. Parallèlement, 28 600 décès directement attribuables à la COVID-19 ont été déclarés au cours de la même période. Au-delà des décès attribuables à la maladie elle-même, la pandémie pourrait aussi avoir des conséquences indirectes qui augmentent ou diminuent le nombre de décès en raison de divers facteurs, y compris les procédures médicales retardées, l'augmentation de la consommation de substances ou une diminution des décès attribuables à d'autres causes, comme la grippe.

Avec l'émergence du variant Omicron à la fin de 2021, la surmortalité a augmenté en janvier 2022 dans certaines provinces

Le Canada a connu des périodes importantes de surmortalité depuis le début de la pandémie qui coïncident typiquement avec l'augmentation des décès attribuables à la COVID-19. À une période durant laquelle le variant Delta était plus répandu, le Canada a connu une surmortalité importante du début août 2021 à la mi-novembre 2021. Au cours de cette période de 15 semaines, on a enregistré 7 395 décès en surnombre, soit 9,1 % de décès de plus que ce à quoi on s'attendait en l'absence d'une pandémie.

Avec l'émergence du variant Omicron, les cas signalés de COVID-19 et les hospitalisations ont atteint des sommets. Toutefois, avec cette vague, le Canada a-t-il connu une surmortalité importante, ou plus de décès que ce à quoi on s'attendrait en l'absence d'une pandémie?

Les données provisoires à l'échelle nationale et pour la plupart des provinces et territoires ne sont pas disponibles à partir de décembre 2021. Par contre, parmi les secteurs de compétence pour lesquels les données sont disponibles, une surmortalité a été observée suivant l'émergence du variant Omicron.

Par exemple, le nombre de cas de surmortalité en Alberta a diminué en décembre 2021, après une période de mortalité importante à l'automne. Après la hausse du nombre de cas de COVID-19 signalés en décembre, le nombre de décès en surnombre en Alberta a augmenté en janvier 2022 pour atteindre environ 150 décès en surnombre par semaine à la fin du mois; ceci représente 25 % de décès de plus que prévu s'il n'y avait pas eu de pandémie.

À mesure que la pandémie évolue, la surmortalité touche de plus en plus les jeunes Canadiens

Depuis le début de la pandémie, il y a eu trois périodes distinctes de surmortalité globale à l'échelle nationale. Au cours de ces périodes, les répercussions de la surmortalité sont passées d'une incidence prédominante sur les Canadiens plus âgés à une incidence croissante sur les groupes d'âge plus jeunes. Dans une certaine mesure, ce changement peut être attribuable à l'augmentation des effets indirects de la pandémie, tels que les rendez-vous médicaux manqués et l'augmentation de la consommation de substances.

La première période de surmortalité durant la pandémie a commencé en avril 2020 et a duré jusqu'au début juin 2020, ce qui a entraîné 8 156 décès en surnombre, soit 14,8 % de décès de plus que prévu. Les femmes (22,5 %) et les hommes (17,4 %) de plus de 85 ans ont été les plus touchés, ayant affiché un nombre de décès plus élevé que prévu du début avril au début juin. Pour les Canadiens plus âgés, la surmortalité a coïncidé avec le nombre de décès directement attribuables à la COVID-19 durant cette période. D'autre part, même s'il y a eu une surmortalité parmi les groupes d'âge plus jeunes durant cette première période, les hommes et les femmes de moins de 45 ans ont été les moins touchés avec 11,8 % et 8,6 % de décès de plus que prévu, respectivement. Contrairement à leurs homologues plus âgés, cependant, la surmortalité chez la population plus jeune ne correspondait pas aux décès attribuables à la COVID-19. Environ 1,3 % des décès chez les hommes de moins de 45 ans et 1,0 % des décès chez les femmes dans le groupe d'âge de 0 à 44 ans étaient attribuables à la COVID-19. Cela suggère que d'autres facteurs, incluant les répercussions indirectes possibles de la pandémie, étaient en cause. Par exemple, on a observé une augmentation en 2020 des décès attribuables à des empoisonnements accidentels, y compris des surdoses, qui ont touché de façon disproportionnée les jeunes Canadiens.

La deuxième période de surmortalité a été marquée à la fois par une baisse de l'incidence de la surmortalité parmi les plus âgés et une augmentation parmi les Canadiens plus jeunes. Cette deuxième période observée de la fin octobre 2020 à la fin janvier 2021 a duré beaucoup plus longtemps entraînant 8 163 décès en surnombre, ou 9,9 % de plus que prévu. Les jeunes hommes et jeunes femmes de moins de 45 ans sont devenus les plus touchés, avec 19,7 % et 11,7 % de décès de plus que prévu, respectivement. De manière semblable à la première période, la surmortalité chez les jeunes Canadiens a continué de devancer les décès attribuables à la COVID-19. Environ 1,6 % des décès parmi les hommes de moins de 45 ans et 1,9 % des décès parmi les femmes du même groupe d'âge étaient attribuables à la COVID-19. Cela suggère que le rôle des effets indirects de la pandémie, tels que l'augmentation de la consommation de substances entraînant des surdoses, pourrait avoir augmenté depuis la première vague. D'autre part, parmi les Canadiens de 85 ans et plus, l'incidence de la surmortalité a baissé à 10,4 % chez les femmes et 13,1 % chez les hommes de décès de plus que prévu. Contrairement aux jeunes Canadiens, les décès attribuables à la COVID-19 continuent de jouer un rôle important dans la surmortalité observée parmi les Canadiens de 85 ans et plus —16,0 % des décès parmi les femmes et 15,1 % des décès parmi les hommes étaient attribuables à la COVID-19 durant cette période.

Durant la troisième période de surmortalité à l'échelle nationale survenue du début août à la mi-novembre 2021, les personnes de moins de 45 ans ont continué d'être les plus touchées. La surmortalité parmi les jeunes hommes et les jeunes femmes était, respectivement, 24,4 % et 17,6 % de décès de plus que prévu. La surmortalité chez les personnes les plus âgées, celles de 85 ans et plus, a diminué, les hommes ayant affiché 6,4 % de décès de plus que prévu et les femmes, 3,8 %. Pour les périodes plus récentes, l'information sur les causes de décès peut être moins complète. Cela signifie qu'il est encore trop tôt pour bien comprendre comment les décès directement attribuables à la COVID-19 pourraient avoir eu des répercussions sur les tendances de surmortalité au cours de cette troisième période.

Il est conseillé aux utilisateurs de faire preuve de prudence lorsqu'ils utilisent ces ensembles de données provisoires. Les données sont provisoires parce qu'elles ne reflètent pas tous les décès survenus au cours de cette période. Certains décès sur lesquels enquêtent des coroners ou des médecins légistes exigent souvent de longues enquêtes. Par conséquent, il peut être plus long de déclarer à Statistique Canada les renseignements sur la cause du décès pour les décès faisant l'objet d'une enquête. En raison de ces délais de déclaration, les données provisoires sous-représenteraient le nombre réel de décès attribuables à certaines causes, y compris les suicides, au cours de cette période. Des données plus complètes sur les causes de décès pour 2020 ont été diffusées le 24 janvier 2022.

Statistique Canada continuera de mettre à jour, chaque mois, des données plus récentes sur les décès, les causes de décès et les comorbidités à mesure que ces données deviennent disponibles, afin de tenir les Canadiens informés alors que la pandémie se poursuit.

  Note aux lecteurs

Les données diffusées aujourd'hui sont provisoires puisqu'elles ne sont pas fondées sur tous les décès qui sont survenus pendant la période de référence en raison des délais de déclaration, et puisque les données ne sont pas disponibles pour le Yukon. Les chiffres provisoires sur les décès sont fondés sur les données déclarées à Statistique Canada par les registraires provinciaux et territoriaux de l'état civil. Les estimations provisoires des décès ont été corrigées pour tenir compte des données incomplètes, dans la mesure du possible. Le nombre de cas de surmortalité dont il est question dans la présente analyse renvoie aux estimations provisoires. Pour obtenir des renseignements sur les méthodes utilisées, veuillez consulter le module « Définitions, sources de données et méthodes » relatif à la Base canadienne de données de l'état civil – Décès.

Les chiffres et les estimations provisoires des décès diffusés aujourd'hui pourraient ne pas correspondre à ceux provenant d'autres sources, comme les reportages dans les médias, ou à ceux provenant des autorités provinciales ou territoriales de la santé ou d'autres organismes.

Il existe plusieurs façons de mesurer la surmortalité, et chacune présente ses points forts et ses points faibles. Il existe également un certain nombre de défis pour mesurer la surmortalité, surtout lorsque vient le temps d'estimer correctement le nombre de décès attendus comparativement au nombre de décès actuel, en ayant comme base de comparaison un contexte sans pandémie de COVID-19. Des variations importantes peuvent être observées d'une année à l'autre dans le nombre annuel de décès, particulièrement dans les provinces les moins peuplées et dans les territoires. De plus, le décompte annuel des décès peut être influencé par les changements survenus au sein de la composition de la population, plus particulièrement relativement à l'âge, et les changements observés dans les taux de mortalité (par exemple, une réduction de la mortalité). Dans le contexte canadien, où l'on retrouve une population vieillissante et croissante, le nombre de décès a augmenté de façon constante au cours des dernières années; par conséquent, on s'attend à un nombre plus élevé de décès en 2020 et en 2021, indépendamment de la COVID-19.

Un autre défi qui se pose est la difficulté de recueillir des données actuelles sur le nombre de décès. Compte tenu de ces considérations, la méthode choisie par Statistique Canada pour estimer les décès attendus — qui a également été adoptée par des organisations de plusieurs autres pays, dont les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis — est adaptée d'un algorithme de détection des maladies infectieuses qui a été largement utilisé pour surveiller la mortalité ces dernières années.

De plus amples renseignements sur la surmortalité enregistrée dans le contexte de la pandémie de COVID-19 au Canada peuvent être obtenus dans l'article « La surmortalité au Canada pendant la pandémie de la COVID-19 ».

La totalisation des causes de décès est fondée sur la cause initiale du décès, définie par l'Organisation mondiale de la Santé comme la maladie ou le traumatisme qui a déclenché l'évolution morbide menant directement au décès, ou comme les circonstances de l'accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel. La cause principale du décès est déterminée parmi les causes et les conditions énumérées sur le certificat médical de la cause du décès, lequel est rempli par un professionnel de la santé, un médecin légiste ou un coroner. Il est possible d'obtenir de plus amples renseignements sur les causes de décès, y compris la classification et la certification des décès liés à la COVID-19, dans l'étude «Comorbidités liées aux décès impliquant la COVID-19 au Canada».

Les références à la période allant de mars 2020 à la fin novembre 2021 désignent la période allant de la semaine se terminant le 28 mars 2020 à la semaine se terminant le 27 novembre 2021.

Les références à la période allant du début avril 2020 au début juin 2020 désignent la période allant de la semaine se terminant le 4 avril 2020 à la semaine se terminant le 6 juin 2020.

Les références à la période allant de la fin octobre 2020 à la fin janvier 2021 désignent la période allant de la semaine se terminant le 31 octobre 2020 à la semaine se terminant le 30 janvier 2021.

Les références à la période allant du début août 2021 à la mi-novembre 2021 désignent la période allant de la semaine se terminant le 7 août 2021 à la semaine se terminant le 13 novembre 2021.

Produits

Le portail Statistiques sur l'espérance de vie et décès, qui fournit des renseignements sur les décès au Canada, a été mis à jour aujourd'hui. Il présente un Tableau de bord des décès provisoires et de la surmortalité au Canada, qui fournit des renseignements récents sur les tendances de la surmortalité ainsi que des outils interactifs de visualisation de données.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

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