Santé et bien-être des femmes et des filles vivant dans des collectivités présentant divers niveaux d'éloignement, 2015 à 2018
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Diffusion : 2022-03-21
Une nouvelle étude, diffusée aujourd'hui, porte sur la santé et le bien-être des femmes vivant dans des collectivités présentant divers niveaux d'éloignement. Le niveau d'éloignement de ces collectivités est déterminé par leur proximité (ou leur distance) par rapport aux centres de population comme indicateur de l'accessibilité des services, de même que par la taille de la population de ces collectivités. Cette étude, fondée sur l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2015 à 2018, sur la Base canadienne de données de l'état civil – Décès de 2015 à 2018 et sur la Classification de l'indice d'éloignement mise à jour, révèlent qu'il existe des différences significatives entre les femmes et les filles vivant dans les régions plus accessibles et celles vivant dans les régions plus éloignées. Les écarts observés dans les résultats en matière de santé étaient plus importants chez les femmes et les filles autochtones vivant dans les régions plus éloignées. Il convient toutefois de souligner que pour bon nombre de peuples et de communautés autochtones, beaucoup de facteurs influent sur ces écarts, notamment la disponibilité des services de santé traditionnels, culturellement et spirituellement adaptés, ainsi que les politiques et les services visant à promouvoir la santé générale et la santé mentale.
Les femmes et les filles vivant dans les régions très éloignées sont moins susceptibles de déclarer que leur santé générale et leur santé mentale perçues sont très bonnes ou excellentes
De 2015 à 2018, 3 femmes et filles sur 5 (60,9 %) de 12 ans et plus vivant dans les régions facilement accessibles ont déclaré que leur santé générale était très bonne ou excellente. À titre de comparaison, un peu plus de la moitié (51,7 %) des femmes et des filles vivant dans les régions très éloignées ont déclaré la même chose. De plus, les femmes et les filles autochtones vivant dans les régions très éloignées (43,0 %) étaient moins susceptibles que celles vivant dans les régions facilement accessibles (53,0 %) de déclarer avoir une très bonne ou une excellente santé générale.
À l'instar des constatations relatives à la santé générale, la proportion de femmes et de filles de 12 et plus ayant déclaré avoir une bonne ou une excellente santé mentale était plus faible chez celles vivant dans les régions très éloignées (55,8 %) que chez celles vivant dans les régions facilement accessibles (68,4 %). De même, la proportion de femmes et de filles autochtones ayant déclaré avoir une très bonne ou une excellente santé mentale était plus faible chez celles vivant dans les régions très éloignées (47,2 %) que chez celles vivant dans les régions facilement accessibles (56,9 %).
Les femmes et les filles autochtones vivant dans les régions plus accessibles sont plus susceptibles de déclarer avoir eu des pensées suicidaires
Selon les résultats du cycle de 2015-2016 de l'ESCC (les questions sur le suicide n'ont pas été posées lors du cycle de 2017-2018 de l'ESCC), plus de 1 femme ou fille sur 10 (13,3 %) de 15 ans et plus au Canada a déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours de sa vie. Aucune différence significative n'a été observée entre les régions facilement accessibles et les autres régions. La prévalence des pensées suicidaires chez les femmes et les filles autochtones de 15 ans et plus s'était établie à près de 3 sur 10 (29,5 %) au cours de la même période. La plus forte proportion de femmes et de filles autochtones ayant déclaré avoir songé au suicide au cours de leur vie a été enregistrée dans les régions facilement accessibles, où environ le tiers (32,1 %) de la population féminine autochtone a déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours de sa vie.
Les femmes vivant dans les régions très éloignées déclarent les plus faibles niveaux d'activité physique de toutes les régions
Les femmes de 18 ans et plus vivant dans les régions plus éloignées étaient moins susceptibles de respecter le niveau d'activité physique recommandé dans les Directives canadiennes en matière d'activité physique, soit au moins 150 minutes d'activité physique d'intensité modérée ou vigoureuse par semaine. Au cours de la période allant de 2015 à 2018, une plus faible proportion (46,7 %) de femmes ayant déclaré avoir respecté la recommandation des directives a été enregistrée dans les régions très éloignées par rapport aux régions facilement accessibles (53,5 %). À l'inverse, environ 1 femme sur 5 (21,4 %) vivant dans des régions facilement accessibles a déclaré n'avoir fait aucune minute d'activité physique, comparativement à plus de 1 sur 4 (27,5 %) dans les régions très éloignées.
Une tendance semblable a été observée chez les femmes autochtones en ce qui a trait au niveau d'activité physique et à l'éloignement de la collectivité. La proportion était la plus faible chez les femmes autochtones vivant dans les régions très éloignées, où moins de la moitié (47,6 %) respectaient le niveau d'activité physique recommandé dans les directives, comparativement à 64,1 % de celles vivant dans les régions facilement accessibles. Une proportion plus élevée de femmes autochtones vivant dans les régions plus éloignées que de femmes autochtones vivant dans les régions facilement accessibles ont aussi déclaré n'avoir fait aucune minute d'activité physique. Par exemple, la proportion s'est établie à 23,6 % chez celles vivant dans des régions très éloignées, comparativement à 13,8 % chez celles vivant dans les régions facilement accessibles.
Dans l'ensemble, parmi toutes les régions d'éloignement, les régions très éloignées comptaient la plus faible proportion de femmes et de femmes autochtones ayant déclaré avoir respecté le niveau recommandé d'activité physique. L'accès (ou le manque d'accès) à des infrastructures favorisant l'activité physique ainsi qu'à des services culturellement sécuritaires et inclusifs peut expliquer en partie les différences constatées entre les femmes et les femmes autochtones vivant dans des régions présentant divers niveaux d'éloignement.
Les régions très éloignées enregistrent la proportion la plus élevée de femmes et de filles qui n'ont pas de fournisseur habituel de soins de santé
De 2015 à 2018, une majorité de femmes et de filles de 12 ans et plus ont déclaré avoir un fournisseur habituel de soins de santé qu'elles consultent ou à qui elles parlent régulièrement lorsqu'elles ont besoin de soins ou de conseils en matière de santé : environ 9 femmes et filles sur 10 dans les régions facilement accessibles ou moins accessibles, et près de 8 sur 10 dans les régions éloignées. La proportion était nettement plus faible dans les régions très éloignées, où près de 6 femmes et filles sur 10 (55,4 %) ont déclaré avoir un fournisseur habituel de soins de santé.
De même, plus de 80 % des femmes et des filles autochtones vivant dans les régions facilement accessibles ou moins accessibles ont déclaré avoir un fournisseur habituel de soins de santé. La proportion était beaucoup plus faible dans les régions éloignées (75,2 %), et elle atteignait son plus bas niveau dans les régions très éloignées (35,1 %) ― presque 2,5 fois moins que dans les régions facilement accessibles (87,3 %).
Parmi les raisons les plus courantes de ne pas avoir un fournisseur habituel de soins de santé, l'absence de services (« aucun fournisseur disponible dans la région », « aucun fournisseur dans la région ne prend de nouveaux patients » et « le fournisseur est parti ou est retraité ») a été donnée comme l'une des deux principales raisons, quelle que soit la région d'éloignement. Cette raison était cependant plus souvent donnée dans les collectivités plus éloignées, surtout dans les régions très éloignées.
Même si les résultats indiquaient que leur santé mentale était moins bonne, les femmes et les filles autochtones de 12 ans et plus vivant dans les régions éloignées (22,2 %) et très éloignées (19,5 %) étaient moins susceptibles de consulter un professionnel de la santé au sujet de leur santé émotionnelle ou mentale que celles vivant dans les régions facilement accessibles (34,2 %).
Les taux de mortalité, toutes causes confondues et par suicide, sont beaucoup plus élevés chez les femmes et les filles vivant dans les régions plus éloignées
Au cours de la période allant de 2015 à 2018, le taux de mortalité normalisé selon l'âge pour tous les groupes d'âge chez les femmes et les filles était 1,2 fois plus élevé dans les régions accessibles, 1,5 fois plus élevé dans les régions moins accessibles, 1,4 fois plus élevé dans les régions éloignées et près de 1,1 fois plus élevé dans les régions très éloignées que dans les régions facilement accessibles.
Les femmes et les filles vivant dans les régions facilement accessibles affichaient le taux de suicide le plus faible parmi toutes les catégories d'éloignement (5,0 décès pour 100 000 personnes), alors que celui observé dans les collectivités plus éloignées était plus élevé. Le taux de mortalité par suicide normalisé selon l'âge était le plus élevé dans les régions très éloignées, où il était six fois plus élevé (31,5 décès pour 100 000 personnes) que dans les régions facilement accessibles). Contrairement à toutes les autres collectivités, le suicide était la deuxième cause de décès en importance dans les régions très éloignées.
Note aux lecteurs
L'étude utilise les données des cycles 2015-2016 et 2017-2018 de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes et de la Base canadienne de données de l'état civil – Décès de 2015 à 2018, fusionnées avec la Classification de l'indice d'éloignement actualisée. Le rapport est le troisième d'une série de quatre chapitres qui permettent de dresser le portrait des femmes selon l'éloignement relatif de leurs collectivités. La Classification de l'indice d'éloignement actualisée a été élaborée en regroupant l'indice d'éloignement en cinq catégories : les régions facilement accessibles, les régions accessibles, les régions moins accessibles, les régions éloignées et les régions très éloignées. L'indice d'éloignement attribue une valeur relative d'éloignement à chaque subdivision de recensement ― en fonction de la proximité des agglomérations de recensement comme indicateur de l'accessibilité des services. Des renseignements détaillés sur l'élaboration de l'indice d'éloignement et la catégorisation sont fournis dans l'article tiré de la publication Études sur le genre et les identités croisées.
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Le rapport intitulé « Portrait des femmes et des filles selon l'éloignement relatif de leurs collectivités, Série 3 : Santé et bien-être », qui fait partie de la publication Études sur le genre et les identités croisées (45-20-0002), est maintenant accessible.
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