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Productivité du travail, rémunération horaire et coût unitaire de main-d'œuvre, quatrième trimestre de 2021

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Diffusion : 2022-03-04

Productivité trimestrielle du travail

Quatrième trimestre de 2021

-0,5 % baisse

(variation trimestrielle)

La productivité baisse à nouveau, mais beaucoup moins qu'au cours des cinq trimestres précédents

La productivité du travail dans les entreprises canadiennes a diminué de 0,5 % au quatrième trimestre, alors que les heures travaillées ont augmenté un peu plus que la production des entreprises. Il s'agit d'une baisse moins prononcée que celle enregistrée au cours de chacun des cinq trimestres précédents.

Graphique 1  Graphique 1: Les heures travaillées dans les entreprises canadiennes augmentent à un rythme un peu plus rapide que la production réelle
Les heures travaillées dans les entreprises canadiennes augmentent à un rythme un peu plus rapide que la production réelle

Au quatrième trimestre, la productivité a baissé pour un sixième trimestre consécutif, après la hausse historique observée au deuxième trimestre de 2020. Depuis le troisième trimestre de 2020, les heures travaillées ont augmenté davantage ou diminué moins que la production des entreprises. Par rapport au quatrième trimestre de 2019, soit le dernier trimestre avant le début de la pandémie, la productivité a diminué de 1,2 % au quatrième trimestre de 2021.

Les mesures de santé publique en place au quatrième trimestre étaient essentiellement les mêmes qu'au troisième trimestre, et étaient parmi les moins restrictives depuis le début de la pandémie. Malgré l'émergence du variant Omicron et la mise en place de nouvelles règles de santé publique à partir de la mi-décembre, la croissance de la production des entreprises s'est poursuivie au quatrième trimestre, dépassant même celle enregistrée au trimestre précédent. Parallèlement, les heures travaillées ont continué d'augmenter à un rythme comparable à celui enregistré au troisième trimestre et ont de nouveau dépassé la croissance de la production.

La production des entreprises poursuit sa croissance à un rythme plus élevé qu'au troisième trimestre

Le produit intérieur brut (PIB) réel des entreprises a progressé de 2,0 % au quatrième trimestre, après s'être accru de 1,4 % au trimestre précédent. Grâce à cette progression, la production s'est rapprochée nettement de son niveau prépandémie (-1,1 % par rapport au quatrième trimestre de 2019).

Au quatrième trimestre, la production dans les entreprises productrices de services a presque retrouvé son niveau prépandémie (-0,1 % par rapport au quatrième trimestre de 2019). En revanche, la production dans les entreprises productrices de biens est toujours en phase de rattrapage.

Dans l'ensemble, tous les principaux secteurs d'activité ont accru leur production au quatrième trimestre de 2021, à l'exception des services publics (-0,1 %).

Les heures travaillées enregistrent une hausse comparable à celle enregistrée au troisième trimestre

Les heures travaillées dans le secteur des entreprises ont crû de 2,6 % au quatrième trimestre, soit une hausse comparable à celle enregistrée au trimestre précédent (+2,7 %). Grâce à cette augmentation, au quatrième trimestre, les heures travaillées se sont établies à 0,1 % au-dessus de leur niveau prépandémie.

Graphique 2  Graphique 2: Comparaison des variations de la production des entreprises et des heures travaillées
Comparaison des variations de la production des entreprises et des heures travaillées

Au quatrième trimestre, les heures travaillées se sont accrues tant dans les entreprises productrices de biens (+1,8 %) que dans les entreprises productrices de services (+2,9 %).

Pour certains secteurs d'activité, le rattrapage des heures travaillées n'est pas encore complet par rapport au quatrième trimestre de 2019, mais les écarts entre les secteurs se sont réduits. Au total, 7 des 16 secteurs d'activité ont dépassé leur niveau prépandémie.

Graphique 3  Graphique 3: Évolution de la récupération des heures travaillées selon les secteurs d'activité, quatrième trimestre de 2021
Évolution de la récupération des heures travaillées selon les secteurs d'activité, quatrième trimestre de 2021

L'augmentation des heures travaillées au quatrième trimestre s'explique en grande partie par la hausse de 2,2 % de l'emploi, tandis que les heures travaillées par emploi ont augmenté légèrement (+0,4 %). Le nombre de personnes qui occupaient plus d'un emploi a augmenté de 5,5 %, après avoir affiché une croissance de 7,6 % au troisième trimestre. Parallèlement, le nombre de personnes qui étaient absentes sans rémunération a reculé de 1,9 %, après avoir diminué de 14,2 % au troisième trimestre.

Les pertes d'heures de travail dans le secteur des entreprises sont semblables à celles subies au troisième trimestre

Si l'on tient compte uniquement des travailleurs actifs ou en congé payé, l'effet net de la COVID-19 sur les heures de travail dans le secteur des entreprises a été une perte de 55,9 millions d'heures au quatrième trimestre. Il s'agit d'une perte comparable à celle enregistrée au troisième trimestre (-57,3 millions d'heures).

À l'échelon industriel, les pertes d'heures de travail au quatrième trimestre concernent encore la plupart des secteurs d'activité et elles sont aussi d'une ampleur semblable à celles observées au trimestre précédent.

Les secteurs les plus touchés par les pertes d'heures de travail au quatrième trimestre sont, tout comme depuis le début de la pandémie, les autres services commerciaux, le commerce de détail, les services d'hébergement et de restauration, la construction, les services professionnels ainsi que la fabrication. Ces six secteurs, qui comprennent diverses entreprises qui ne peuvent fonctionner sans proximité physique, étaient à l'origine de près de 70 % des heures perdues au quatrième trimestre.

Graphique 4  Graphique 4: Les heures de travail perdues au quatrième trimestre de 2021 en raison de la pandémie de COVID-19 selon l'industrie, secteur des entreprises
Les heures de travail perdues au quatrième trimestre de 2021 en raison de la pandémie de COVID-19 selon l'industrie, secteur des entreprises

Pour un deuxième trimestre consécutif, les autres services commerciaux ont continué d'afficher la perte la plus importante de tous les secteurs : ils ont enregistré une perte nette de 8,2 millions d'heures au quatrième trimestre. Ce secteur comprend diverses entreprises dont une grande partie des activités, comme celles des services personnels et des services de blanchissage (y compris des salons de coiffure et des salons de beauté) ainsi que les services de réparation et d'entretien, sont touchées par les mesures de santé publique.

Les entreprises productrices de services sont principalement à l'origine de la baisse de la productivité

Au quatrième trimestre, le recul de la productivité était principalement attribuable aux entreprises productrices de services, dont la productivité a diminué de 0,8 %, à la suite d'une baisse similaire au trimestre précédent (-0,9 %). Par ailleurs, la productivité dans les entreprises productrices de biens a augmenté légèrement (+0,1 %), après avoir affiché une diminution de 1,2 % au troisième trimestre.

Dans l'ensemble, la productivité a reculé dans 10 des 16 principaux secteurs d'activité et elle était inchangée dans la construction.

Au quatrième trimestre, les services d'hébergement et de restauration (-6,1 %) ainsi que les services immobiliers (-3,5 %) ont affiché des baisses marquées de leur productivité. En revanche, les hausses de productivité les plus importantes ont été enregistrées dans les arts, les spectacles et les loisirs (+7,8 %) ainsi que dans le secteur de l'agriculture et de la foresterie (+7,4 %).

Aux États-Unis, la productivité du travail dans les entreprises a rebondi de 1,6 % au quatrième trimestre, après avoir affiché une baisse de 1,2 % au trimestre précédent. Il s'agit du taux de croissance trimestriel le plus élevé depuis le deuxième trimestre de 2020, alors que le taux avait été de 2,5 %. Au quatrième trimestre de 2021, le rythme de croissance du PIB réel des entreprises américaines s'est accéléré pour atteindre 2,2 %, alors qu'il était de 0,4 % au trimestre précédent. La croissance des heures travaillées, qui avait atteint 1,7 % au troisième trimestre, a, pour sa part, ralenti pour s'établir à 0,6 % au quatrième trimestre.

Répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les heures travaillées dans le secteur des entreprises, quatrième trimestre de 2021

Les estimations des heures travaillées dans le secteur des entreprises sont essentiellement fondées sur les données de l'Enquête sur la population active (EPA). Il convient de noter que les heures travaillées (utilisées pour mesurer la productivité) tiennent compte à la fois des emplois principaux et des emplois secondaires, contrairement à l'EPA qui tient uniquement compte de l'emploi principal. L'enquête principale de l'EPA menée pour la période de référence des mois d'octobre, de novembre et de décembre ne rend pas compte des pertes d'heures de travail survenues en dehors des semaines de référence. Pour les comptabiliser, tout comme pour les sept trimestres précédents, les estimations des heures perdues en raison de la pandémie ont été ajustées au moyen d'une compilation de questions supplémentaires ajoutées au questionnaire de l'EPA en novembre 2021, décembre 2021 et janvier 2022 pour les mois de référence respectifs d'octobre, de novembre et de décembre 2021. Les données sur les heures travaillées et les mesures connexes (y compris la productivité du travail) pour le quatrième trimestre de 2021 reflètent ces ajustements.

Les coûts unitaires de main-d'œuvre sont presque au même niveau qu'au troisième trimestre

Dans les entreprises canadiennes, la productivité (-0,5 %) et la rémunération moyenne par heure travaillée (-0,6 %) ont toutes deux diminué à un rythme similaire au quatrième trimestre. En conséquence, les coûts de main-d'œuvre par unité de production des entreprises canadiennes étaient essentiellement inchangés (-0,1 %) au quatrième trimestre, après avoir augmenté au cours des quatre trimestres précédents.

La valeur moyenne du dollar canadien par rapport au dollar américain n'a pas fluctué durant le quatrième trimestre. Cela a fait en sorte que les coûts unitaires de main-d'œuvre dans les entreprises canadiennes exprimés en dollars américains (-0,1 %) étaient essentiellement inchangés, lorsque comparés aux coûts non ajustés pour le taux de change. À titre de comparaison, les coûts unitaires de la main-d'œuvre des entreprises américaines ont augmenté légèrement (+0,1 %), la productivité (+1,6 %) et la rémunération horaire (+1,7 %) ayant toutes deux enregistré des hausses similaires.

Moyennes annuelles 2021

En moyenne au cours de l'année 2021, la productivité du travail dans les entreprises canadiennes a chuté de 6,9 %, alors que les heures travaillées ont connu un rebond beaucoup plus prononcé que la production des entreprises.

Cette chute historique de la productivité survient à la suite d'une croissance record de 8,1 % en 2020, année au cours de laquelle le PIB des entreprises (-6,8 %) et les heures travaillées (-13,3 %) avaient connu des baisses record.

Alors que 2020, année au cours de laquelle la pandémie a été déclarée, était marquée par des mesures sanitaires plus contraignantes dans la plupart des régions du pays, l'année 2021 a connu un net rebond des heures travaillées (+12,1 %) et du PIB réel des entreprises (+4,8 %), grâce aux taux élevés de vaccination contre la COVID-19 et à l'assouplissement des restrictions sanitaires, qui s'est poursuivi. Il s'agit d'une augmentation annuelle inégalée des heures travaillées et de la plus importante hausse de la production des entreprises depuis 2000 (+6,1 %).

Dans le secteur des entreprises, l'effet net de la pandémie sur les heures de travail a été une perte de 377,2 millions d'heures sur l'ensemble de 2021. Cela représente une perte beaucoup moins importante que celle enregistrée en 2020 (-836,5 millions d'heures).

Aux États-Unis, la productivité dans les entreprises s'est accrue de 1,9 % en 2021. Cette hausse annuelle s'explique principalement par une hausse du PIB des entreprises américaines (+7,2 %), tandis que les heures travaillées ont augmenté de 5,2 %. Il s'agit des hausses annuelles les plus élevées depuis 1984, année au cours de laquelle les deux mesures avaient augmenté de 8,9 % et de 5,9 %, respectivement.

Dans les entreprises canadiennes, les coûts unitaires de main-d'œuvre ont augmenté de 4,5 % en 2021, soit leur plus importante hausse annuelle enregistrée depuis 1991 (+5,8 %).

En 2021, la productivité du travail dans les entreprises (-6,9 %) a diminué beaucoup plus que la rémunération horaire (-2,8 %), ce qui a donné lieu à cette augmentation annuelle des coûts unitaires de la main-d'œuvre.

Si l'on tient compte de l'appréciation de 7,0 % du dollar canadien par rapport au dollar américain en 2021 en moyenne annuelle, les coûts unitaires de main-d'œuvre des entreprises canadiennes exprimés en dollars américains ont grimpé de 11,8 %. Il s'agit du taux de croissance annuel le plus élevé depuis 2003 (+14,5 %), alors que le dollar canadien s'était fortement apprécié (+12,4 %).

En comparaison, les coûts unitaires de la main-d'œuvre des entreprises américaines ont crû de 3,4 % en 2021.



Objectifs de développement durable

Le 1er janvier 2016, des pays du monde entier ont officiellement commencé à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le plan d'action des Nations Unies axé sur la transformation qui vise à relever des défis mondiaux urgents au cours des 15 années suivantes. Ce plan repose sur 17 objectifs précis liés au développement durable.

Le communiqué intitulé « Productivité du travail, rémunération horaire et coût unitaire de main-d'œuvre » est un exemple de la manière dont Statistique Canada appuie le suivi des progrès relatifs aux objectifs mondiaux de développement durable. Ce communiqué contribuera à mesurer l'objectif suivant :

  Note aux lecteurs

Des données volatiles depuis le premier trimestre de 2020

Depuis deux ans maintenant, les données d'un trimestre à l'autre ont été particulièrement volatiles, ce qui reflète les répercussions de la pandémie et des mesures sanitaires sur l'activité économique et le marché du travail. Étant donné les fortes fluctuations au cours des huit derniers trimestres, les variations en pourcentage par rapport au niveau affiché avant la pandémie, c'est-à-dire par rapport au quatrième trimestre de 2019, peuvent mieux rendre compte de l'évolution de la productivité et de ses mesures connexes que les variations en pourcentage d'un trimestre à l'autre. Cependant, les données trimestrielles figurant au tableau 1 du présent communiqué sont uniquement présentées dans le format habituel, soit la variation en pourcentage par rapport au même trimestre de l'année précédente et la variation en pourcentage d'un trimestre à l'autre.

Révisions

Dans la présente diffusion, les données ont été révisées rétroactivement jusqu'au premier trimestre de 1997 aux niveaux agrégé et des industries. Ces révisions concordent avec celles intégrées dans les repères annuels sur la productivité du travail et les mesures connexes à l'échelle provinciale et territoriale, diffusées le 11 février 2022. Elles concordent également avec celles intégrées dans le communiqué sur le produit intérieur brut (PIB) trimestriel selon les revenus et les dépenses ainsi que dans celui sur le PIB mensuel par industrie, diffusés le 1er mars 2022. De plus, les indices de toutes les séries au niveau agrégé ont fait l'objet d'une révision historique remontant à 1981, en raison des révisions apportées aux valeurs de l'année de référence 2012. Cependant, les révisions des taux de croissance qui en découlent étaient négligeables.

Mesures de productivité

Dans le présent communiqué, le terme productivité désigne la productivité du travail. Aux fins de cette analyse, la productivité du travail et les variables connexes portent uniquement sur le secteur des entreprises.

La productivité du travail est une mesure du PIB réel par heure travaillée.

Le coût unitaire de la main-d'œuvre correspond au coût des salaires et des avantages sociaux des travailleurs par unité du PIB réel.

L'approche visant à mesurer la production réelle dans le secteur des entreprises diffère de celle utilisée dans les estimations par industrie. Pour le secteur des entreprises, la mesure de la production est fondée sur l'approche du PIB selon les dépenses aux prix du marché. Cette approche est semblable à celle utilisée pour mesurer la productivité trimestrielle aux États-Unis. Cependant, la mesure de la production par industrie est fondée sur l'approche de la valeur ajoutée aux prix de base.

Tous les taux de croissance indiqués dans le présent communiqué sont arrondis à une décimale. Ils sont calculés en utilisant des indices arrondis à la troisième décimale, lesquels sont maintenant accessibles dans les tableaux de données.

Toutes les variables fondamentales nécessaires à l'analyse de la productivité (comme les heures travaillées, l'emploi, la production et la rémunération) sont désaisonnalisées. Pour obtenir des renseignements sur la désaisonnalisation, consultez la page Web Données désaisonnalisées — Foire aux questions.

Prochaine diffusion

Les données du premier trimestre de 2022 sur la productivité du travail, la rémunération horaire et le coût unitaire de main-d'œuvre seront diffusées le 3 juin.

Produits

Le portail Statistiques des comptes économiques, accessible sous l'onglet Sujets de notre site Web, offre un portrait à jour des économies nationale et provinciales et de leur structure.

La publication Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (Numéro au catalogue13-605-X) est accessible.

Le Guide de l'utilisateur : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-606-G) est accessible.

Le Guide méthodologique : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-607-X) est accessible.

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