Enquête canadienne sur les mesures de la santé : données de laboratoire environnementales, 2018-2019
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Diffusion : 2021-12-14
Les parabènes et les phtalates chez les Canadiens, 2007 à 2019
Dans leur vie quotidienne, les Canadiens sont exposés à des substances chimiques de l'environnement qui peuvent être introduites dans l'organisme par ingestion, inhalation ou contact avec la peau à partir de sources naturelles présentes dans l'environnement ou de produits fabriqués par l'humain. Le risque de cette exposition sur leur santé n'est pas toujours connu et les sources d'exposition peuvent varier grandement.
L'exposition à une gamme de substances chimiques peut être surveillée par l'analyse d'échantillons de sang et d'urine, ce que l'on appelle la biosurveillance humaine. Au Canada, cette biosurveillance est réalisée en partie au moyen de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) depuis 2007.
Parmi toutes les substances chimiques de l'environnement, les parabènes et les phtalates sont deux groupes qui suscitent un intérêt particulier. Les recherches menées au cours des décennies précédentes ont soulevé des questions afin de comprendre l'exposition à ces substances et leurs effets sur la santé. En mesurant régulièrement ces dernières, il est possible de déterminer si les niveaux d'exposition des Canadiens varient au fil du temps. Des résultats récents de l'ECMS ont révélé que les concentrations moyennes de parabènes et de phtalates retrouvées dans l'urine ont diminué de manière significative chez les Canadiens, de 2007 à 2019.
Les concentrations moyennes du méthylparabène (-46 %) et du propylparabène (-58 %) décelées au sein de la population canadienne âgée de 3 à 79 ans ont diminué environ de moitié de 2012-2013 à 2018-2019. Une diminution similaire a été observée pour ce qui est des phtalates dont les concentrations retrouvées chez les Canadiens âgés de 6 à 49 ans ont diminué de 77 % de 2007-2009 à 2018-2019.
La majorité des Canadiens ont des traces de parabènes dans leur organisme
Les parabènes sont couramment utilisés comme agents de conservation pour prévenir la croissance de bactéries et de moisissures dans les produits de soins personnels, y compris les cosmétiques, de même que dans les produits de santé naturels, les produits pharmaceutiques, les aliments et leur emballage et les produits antiparasitaires. Des études ont révélé que l'exposition aux parabènes peut avoir des effets nocifs sur la santé mais des recherches supplémentaires sont nécessaires afin de mieux comprendre leurs répercussions sur la santé.
Les résultats de l'ECMS de 2018-2019 révèlent que, parmi les différents types de parabènes, le méthylparabène a été détecté chez la majorité des Canadiens (85,3 %), suivi du propylparabène (60,8 %), de l'éthylparabène (35,1 %) et du butylparabène (10,3 %), ce qui en fait les parabènes les plus courants décelés au sein de la population.
Tendance à la baisse des concentrations moyennes de méthylparabène et de propylparabène
Les résultats de l'ECMS indiquent que les concentrations urinaires moyennes de méthylparabène chez la population canadienne en 2018-2019 (11 µg/L) étaient significativement inférieures à celles observées en 2012-2013 (21 µg/L) et en 2014-2015 (17 µg/L). Cela représente une diminution des concentrations de 46 % de 2012 à 2019.
De même, les concentrations moyennes de propylparabène en 2018-2019 (1,2 µg/L) étaient significativement inférieures à ce qu'elles étaient en 2012-2013 (2,9 µg/L), en 2014-2015 (2,5 µg/L) et en 2016-2017 (1,9 µg/L). Cela représente une diminution des concentrations de 58 % de 2012 à 2019.
En général, de 2012 à 2019, les concentrations de méthylparabène et de propylparabène étaient approximativement deux fois plus élevées chez les adultes (de 20 à 79 ans) que chez les enfants et les jeunes (de 3 à 19 ans) (données non présentées). Pour ces deux types de parabènes, les concentrations moyennes étaient significativement plus élevées chez les femmes que chez les hommes. Ces résultats étaient constants pour l'ensemble des cycles de l'enquête pour lesquels des données ont été recueillies.
En 2018-2019, presque tous les Canadiens de 6 à 49 ans avaient des niveaux détectables de phtalates dans leur organisme
Les phtalates sont utilisés pour rendre les plastiques plus flexibles et résilients, et comme solvants dans les produits ménagers. Le phtalate de bis(2-éthylhexyle) (DEHP) appartient à la famille des phtalates et est communément mesuré. Des études ont révélé que l'exposition au DEHP peut avoir des effets sur le développement et la reproduction, ainsi que des effets systémiques pouvant toucher le foie et les reins.
Les résultats de l'ECMS de 2018-2019 révèlent, dans l'ensemble, que les concentrations moyennes de DEHP chez les Canadiens de 6 à 49 ans étaient significativement inférieures à ce qu'elles étaient il y a une décennie (en 2007-2009). Cela représente une diminution de 77 % des concentrations de DEHP.
En 2007-2009, les concentrations de DEHP chez les enfants (de 6 à 11 ans) et les jeunes (de 12 à 19 ans) étaient significativement plus élevées que chez les adultes (de 20 à 49 ans), alors que, en 2018-2019, seuls les enfants avaient des concentrations de DEHP significativement plus élevées que celles mesurées chez les jeunes et les adultes.
Dans le cadre de leur engagement commun à produire des données de biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada, Santé Canada et Statistique Canada collaborent depuis 2007 à l'élaboration d'une série de rapports nationaux. L'un des plus récents, le Sixième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada, est diffusé aujourd'hui par Santé Canada. Ce dernier porte sur l'exposition à un large éventail de substances chimiques de l'environnement. En plus de ce rapport collaboratif, Santé Canada diffusera également plusieurs fiches de biosurveillance sur des substances chimiques de l'environnement telles que Les parabènes dans la population canadienne et Le phtalate de bis(2-éthylhexyle) (DEHP) dans la population canadienne.
Il est important de noter que la présence de parabènes et de métabolites du DEHP dans l'urine indique une exposition récente à ces substances chimiques. Leur présence dans l'urine ne signifie pas nécessairement qu'elles auront un effet à court ou long terme sur la santé. Des facteurs comme le niveau actuel d'exposition, la durée et le moment de l'exposition ainsi que la toxicité de la substance chimique sont des considérations importantes pour déterminer si un effet sur la santé pourrait survenir.
À propos des parabènes et du DEHP
En 2020, le gouvernement du Canada a réalisé une ébauche d'évaluation préalable du groupe des parabènes, en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999). Dans le rapport d'évaluation, il est proposé de désigner le méthylparabène, le propylparabène et le butylparabène, mais non l'éthylparabène, comme substances dangereuses pour la santé humaine. Des mesures de gestion des risques ont été proposées pour répondre aux préoccupations en matière de santé que suscitent ces substances, y compris des mesures visant à réduire l'exposition au méthylparabène et au propylparabène dans les produits de santé naturels, et la désignation du butylparabène comme substance dont l'utilisation est interdite ou restreinte dans la Liste critique des ingrédients des cosmétiques.
Le gouvernement du Canada a conclu que le DEHP est dangereux pour la santé humaine en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999) et a mis en place des outils afin de limiter ou prévenir l'utilisation du DEHP dans les produits de consommation, y compris le vinyle trouvé dans les jouets pour enfants et les produits de soins pour enfants. Le DEHP figure aussi dans la Liste critique des ingrédients des cosmétiques. Les Canadiens peuvent tout de même y être exposés lors de l'utilisation de produits de consommation contenant du DEHP, y compris des jouets, des articles pour enfants, des matériaux de construction et des produits de soins personnels comme les cosmétiques, les médicaments en vente libre et les produits de santé naturels. Les Canadiens peuvent également être exposés au DEHP et à d'autres phtalates lorsqu'ils inhalent l'air intérieur ou ingèrent des aliments et des boissons.
Note aux lecteurs
De nouvelles données environnementales des laboratoires provenant de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) pour 2018-2019 sont maintenant offertes.
Dans le cadre de l'ECMS, les parabènes et leurs métabolites ont été mesurés dans l'urine d'un échantillon représentatif à l'échelle nationale de Canadiens âgés de 3 à 79 ans, du cycle 3 (2012-2013) au cycle 6 (2018-2019).
Les métabolites d'intérêt du phtalate de bis(2-éthylhexyle) (DEHP), mesurés dans le cadre de l'ECMS, sont ceux du phtalate de mono (2-éthylhexyle) (MEHP), du phtalate de mono (2-éthyle-5-oxohexyle) (MEOHP) et du phtalate de mono (2-éthyle-5-hydroxyhexyle) (MEHHP). Le DEHP est présenté comme étant la somme des concentrations du MEHP, du MEHHP et du MEOHP mesurées dans l'urine des Canadiens. Au cycle 1 de l'enquête (2007-2009), le DEHP a été mesuré dans un échantillon représentatif de Canadiens âgés de 6 à 49 ans. Lors du cycle 2 (2009-2011), du cycle 5 (2016-2017) et du cycle 6 (2018-2019), la fourchette d'âge a été élargie pour s'étendre de 3 à 79 ans. Le DEHP n'a pas été mesuré au cycle 3 (2012-2013) ni au cycle 4 (2014-2015). Aux fins de la présente analyse, les mesures du DEHP ont été comparées entre les groupes d'âge de 6 à 49 ans selon les différents cycles de l'enquête.
Les substances chimiques détectées peuvent avoir une ou plusieurs sources, naturelles ou anthropiques. Le qualificatif « détectable » a été défini comme représentant un niveau d'analytes de parabène ou de DEHP dans l'urine d'un répondant égal ou supérieur à la limite de détection (LDD). La LDD correspond à la plus petite concentration chimique qui puisse être détectée avec précision.
Les concentrations de parabènes et de DEHP sont présentées comme des moyennes géométriques, qui sont un type de moyennes moins influencées par les valeurs extrêmes lorsque les données sont fortement biaisées, c'est-à-dire lorsque les données sont inégalement réparties vers des valeurs plus élevées ou plus faibles.
Plus de 40 % des répondants avaient des concentrations urinaires inférieures à la LDD pour ce qui est du butylparabène et de l'éthylparabène. Cela signifie que la population représentative n'avait pas des niveaux détectables pour ces analytes qui auraient permis de calculer une concentration moyenne. Les valeurs moyennes ne sont pas calculées pour l'analyte à moins qu'il y ait plus de 60 % de la population dont la concentration dans l'urine est supérieure à la LDD. Les moyennes géométriques ne peuvent pas être calculées pour l'éthylparabène et le butylparabène en raison de ces faibles fréquences de détection.
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