Enquête sociale canadienne : COVID-19 et bien-être
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Diffusion : 2021-09-24
La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sur de nombreux aspects de la vie des Canadiens depuis mars 2020. Au cours de la période d'avril à juin 2021, le quart des Canadiens ont déclaré éprouver un niveau de stress élevé la plupart de leurs journées, et près de la moitié des Canadiens estimaient que leur niveau de stress était plus haut qu'avant la pandémie. Cela était particulièrement le cas chez les femmes, les personnes de 25 à 54 ans, les personnes LGBTQ2+ et les personnes vivant avec des enfants. De plus, près de 1 Canadien sur 5 âgé de 25 à 44 ans a indiqué vouloir reporter à plus tard ses projets d'avoir des enfants en raison la pandémie de COVID-19.
Au printemps 2021, Statistique Canada a lancé l'Enquête sociale canadienne (ESC), une nouvelle enquête dont l'objectif est de comprendre plus rapidement les enjeux sociaux grâce à la collecte de renseignements sur des questions sociales importantes tous les trois mois. D'avril à juin 2021, dans le cadre de l'Enquête sociale canadienne - COVID-19 et bien-être (ESC-CB), des données ont été recueillies sur les Canadiens et les expériences personnelles qu'ils ont vécues pendant la pandémie de COVID-19. La période de collecte a coïncidé avec les fermetures liées à la pandémie et les mesures de distanciation physique instaurées dans la plupart des provinces. Par conséquent, les données rendent compte de l'opinion des Canadiens en cette période de bouleversements sociaux et économiques.
Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de trouver la plupart de leurs journées assez ou extrêmement stressantes
Les résultats de l'ESC-CB montrent qu'un quart des Canadiens ont éprouvé des niveaux de stress élevés, ce qui indique qu'ils ont trouvé la plupart de leurs journées assez ou extrêmement stressantes. Lorsqu'on leur a demandé quel était le niveau de stress dans leur vie, les femmes (27 %) étaient plus susceptibles que les hommes (23 %) de déclarer se sentir assez stressées ou extrêmement stressées pendant la plupart de leurs journées, ce qui reflète les tendances observées au Canada en 2013 et en 2014, avant la pandémie (voir La santé des filles et des femmes au Canada).
De plus, une étude antérieure a révélé que, en mai 2020, les femmes étaient également plus susceptibles que les hommes de déclarer se sentir stressées et avoir une santé mentale moins bonne depuis le début de la pandémie (voir Différences entre les genres en matière de santé mentale pendant la pandémie de COVID-19). Cela pourrait être lié au fait que les femmes sont plus susceptibles de déclarer accomplir la plupart des tâches parentales seules ― plus précisément, rester à la maison avec les enfants et les amener à l'école ou à la garderie ou les ramener à la maison ―, ce qui, en soi, peut entraîner une augmentation des niveaux de stress éprouvés (voir Soins des enfants : répercussions de la COVID-19 sur les parents).
Le niveau de stress perçu par les Canadiens variait également selon le groupe d'âge auquel ils appartenaient. Les Canadiens de 35 à 44 ans (36 %) étaient les plus susceptibles d'indiquer qu'ils trouvaient la plupart de leurs journées assez ou extrêmement stressantes, suivis de ceux de 45 à 54 ans (30 %) et de ceux de 25 à 34 ans (29 %). Les Canadiens de 25 à 54 ans sont les plus susceptibles de participer activement au marché du travail et de s'occuper des enfants à la maison, ce qui pourrait expliquer leur niveau de stress plus élevé. L'ESC-CB a révélé que les personnes vivant avec des enfants affichaient des niveaux de stress quotidien plus élevés que les personnes ne vivant pas avec des enfants. En effet, les Canadiens vivant avec des enfants âgés de moins de 15 ans étaient plus susceptibles d'indiquer que la plupart de leurs journées étaient assez ou extrêmement stressantes (31 %), par rapport à ceux ne vivant pas avec des enfants (22 %).
Par ailleurs, l'état matrimonial ne semblait pas avoir d'incidence sur les niveaux de stress quotidien perçus; les personnes vivant en couple (mariées ou en union libre) ont déclaré des niveaux de stress quotidien élevés dans des proportions comparables à celles affichées par les personnes qui n'étaient pas en couple (tableau 1).
Les personnes LGBTQ2+ étaient plus susceptibles que les personnes non LGBTQ2+ de déclarer se sentir assez ou extrêmement stressées la plupart des journées
Les Canadiens LGBTQ2+ (35 %) ont déclaré ressentir des niveaux de stress élevés la plupart des journées dans de plus fortes proportions que ceux non LGBTQ2+ (24 %). Avant la pandémie, les Canadiens transgenres, non binaires et appartenant à une minorité sexuelle étaient déjà plus susceptibles de présenter des résultats moins favorables en matière de santé mentale que les Canadiens ne faisant pas partie de ces groupes (voir Orientation sexuelle et santé mentale complète et Les expériences de victimisation avec violence et de comportements sexuels non désirés vécues par les personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles et d'une autre minorité sexuelle, et les personnes transgenres au Canada, 2018). Cela pourrait s'expliquer par les expériences de stigmatisation culturelle qu'ils ont vécues ainsi que par leur plus grande vulnérabilité sur le plan des finances et du logement (voir Vulnérabilités liées à la COVID-19 chez les Canadiens et les Canadiennes LGBTQ2+).
Les personnes vivant avec des enfants ont éprouvé des niveaux de stress accrus depuis le début de la pandémie
Les changements découlant de la pandémie ont été stressants pour de nombreux Canadiens. Dans l'ensemble, 46 % d'entre eux ont indiqué que leur niveau de stress perçu était un peu plus élevé ou beaucoup plus élevé qu'il ne l'était avant la pandémie de COVID-19. Les femmes (49 %) ont fait état d'une augmentation de leur niveau de stress dans des proportions légèrement plus importantes que les hommes (44 %). Les résultats de l'ESC-CB indiquent également que les personnes vivant avec des enfants âgés de moins de 15 ans (54 %) étaient plus susceptibles de déclarer que leurs niveaux de stress avaient augmenté depuis le début de la pandémie, par rapport aux Canadiens ne vivant pas avec des enfants (43 %). Ces résultats sont attendus dans le contexte des demandes accrues qui ont été imposées aux parents de jeunes enfants pendant les périodes de fermeture des écoles et de restriction d'autres activités.
De plus, parmi les personnes vivant dans un ménage comptant des enfants âgés de moins de 15 ans, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer que leur niveau de stress avait augmenté par rapport au niveau de stress vécu avant la pandémie. En effet, plus de la moitié (57 %) des femmes vivant avec de jeunes enfants ont déclaré ressentir plus de stress qu'avant la pandémie, par rapport à 50 % des hommes vivant avec de jeunes enfants.
Dans une période où les parents consacraient plus de temps à la supervision des enfants et de leurs activités scolaires, il est plausible que les niveaux de stress vécus par les femmes aient augmenté davantage que ceux éprouvés par les hommes, puisque les femmes sont également plus susceptibles d'accomplir la plupart des tâches parentales (voir Soins des enfants : répercussions de la COVID-19 sur les parents).
À cet égard, les Canadiens appartenant aux groupes d'âge les plus susceptibles d'être actifs sur le marché du travail et d'avoir de jeunes enfants à la maison, c'est-à-dire ceux de 25 à 34 ans (51 %) et de 35 à 44 ans (55 %), étaient également les plus susceptibles de déclarer que le niveau de stress vécu dans leur vie était un peu plus élevé ou beaucoup plus élevé maintenant qu'avant la pandémie, alors que les personnes de 65 ans et plus indiquaient le plus souvent que leur niveau de stress était demeuré le même (60 %).
Les personnes en couple et les personnes LGBTQ2+ étaient plus susceptibles de déclarer des niveaux de stress plus élevés qu'avant la pandémie
Les Canadiens vivant en couple (47 %) étaient légèrement plus susceptibles que ceux non mariés ou ne vivant pas en union libre (44 %) d'indiquer que le niveau de stress vécu au cours de leur vie était maintenant un peu ou beaucoup plus élevé qu'il ne l'était avant la pandémie.
Cela a également été le cas chez les personnes LGBTQ2+, dont plus de la moitié (52 %) ont déclaré des niveaux de stress un peu ou beaucoup plus élevés maintenant qu'avant la pandémie, par rapport à 46 % des personnes non LGBTQ2+. Cela pourrait être en partie lié au profil d'âge plus jeune de cette population, puisque la plupart des Canadiens LGBTQ2+ étaient âgés de 34 ans et moins et que les jeunes Canadiens sont plus susceptibles de déclarer des niveaux de stress accrus depuis le début de la pandémie. En outre, avant la pandémie, les personnes LGBTQ2+ affichaient des niveaux de revenu moins élevés et elles étaient plus à risque de perdre leur emploi (voir Vulnérabilités liées à la COVID-19 chez les Canadiens et les Canadiennes LGBTQ2+). Il est donc plausible que les niveaux de stress qu'elles ont éprouvés aient augmenté davantage que ceux vécus par les personnes non LGBTQ2+ dans un contexte de hausse des taux de chômage.
Près de 1 Canadien sur 5 âgé de 25 à 44 ans voulait avoir des enfants plus tard en raison de la pandémie
La pandémie de COVID-19 a également eu une incidence sur les intentions des Canadiens d'avoir des enfants, comme cela a été documenté aux États-Unis (voir Early Impacts of the COVID-19 Pandemic: Findings from the 2020 Guttmacher Survey of Reproductive Health Experiences [en anglais seulement]) et dans certains pays européens (voir The impact of COVID-19 on fertility plans in Italy, Germany, France, Spain, and the United Kingdom [en anglais seulement]). Près de 1 Canadien sur 5 âgé de 25 à 44 ans (18 %) a déclaré que, en raison de la pandémie, il voulait désormais avoir un enfant plus tard que précédemment prévu, tandis que 14 % ont indiqué vouloir moins d'enfants qu'auparavant. Cela était particulièrement le cas des Canadiens qui ne sont pas mariés ou qui ne vivent pas en union libre : ceux-ci étaient plus susceptibles que les Canadiens vivant en couple d'indiquer vouloir maintenant des enfants plus tard (23 % et 15 % respectivement). Les personnes qui ne sont pas en couple (18 %) étaient également plus susceptibles que celles mariées ou vivant en union libre (12 %) d'indiquer vouloir moins d'enfants en raison de la pandémie.
Bien que ces résultats puissent indiquer une baisse de la fécondité au Canada, du moins à court terme, en raison de la pandémie, certains Canadiens ont également déclaré qu'ils souhaitaient avoir maintenant un plus grand nombre d'enfants ou en avoir plus tôt. En effet, 7 % des Canadiens de 25 à 44 ans ont indiqué qu'ils désirent dorénavant avoir des enfants plus tôt, alors que 4 % en veulent un plus grand nombre qu'avant la pandémie. De futures recherches reposant sur les données de l'ESC permettront d'analyser plus en détail la façon dont ces tendances opposées dans les intentions d'avoir des enfants pourraient avoir une incidence sur les taux de fécondité, et d'explorer le profil des personnes qui ont changé leurs projets d'avoir des enfants en raison de la pandémie de COVID-19.
Note aux lecteurs
Les résultats figurant dans le présent communiqué proviennent du premier volet de l'Enquête sociale canadienne (ESC), le plus récent projet de collecte de données de Statistique Canada. L'objectif de ce projet est de comprendre plus rapidement les enjeux sociaux, en menant des enquêtes sur différents sujets tous les trois mois.
L'ESC permet de recueillir des renseignements sur divers sujets sociaux, parmi lesquels figurent la santé, le bien-être, les répercussions de la COVID-19, les activités, l'emploi du temps et la préparation aux situations d'urgence. La population cible de cette enquête à participation volontaire est constituée des personnes âgées de 15 ans et plus ne résidant pas en établissement et vivant hors réserve dans les 10 provinces du Canada. Statistique Canada recueille les renseignements statistiques en invitant un répondant à répondre par lui-même à un questionnaire électronique ou en demandant à un intervieweur de communiquer avec un répondant pour recueillir les renseignements au moyen d'interviews téléphoniques assistées par ordinateur.
L'ESC-CB porte sur la COVID-19 et le bien-être, et, dans le cadre de cette enquête, des données ont été recueillies sur la santé, le bien-être et les répercussions de la COVID-19.
L'Enquête vise à améliorer notre compréhension des besoins des communautés afin de mettre en œuvre des mesures de soutien appropriées pendant et après la pandémie de COVID-19. Statistique Canada tient à remercier tous les Canadiens et toutes les Canadiennes qui ont pris le temps de participer à l'enquête en cette période de crise.
Les personnes LGBTQ2+ sont déterminées en fonction de leur orientation sexuelle autodéclarée (lesbienne, gaie, bisexuelle ou une autre identité sexuelle minoritaire) ou de leur sexe à la naissance et de leur genre autodéclarés (identité transgenre ou non binaire comme agenre, genre fluide, genderqueer, pangenre ou bispirituelle).
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