Enquête sur les modes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants, 2020
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Diffusion : 2021-04-07
Un peu plus de la moitié (52 %) des enfants canadiens de moins de 6 ans ont été confiés à un service de garde officiel ou informel de novembre 2020 à janvier 2021, en baisse par rapport à la proportion de 60 % observée en 2019. En juin 2020, dans les débuts de la pandémie de COVID-19 et au moment où les mesures de confinement et les restrictions en matière de services de garde étaient les plus strictes, 10 % des parents ayant participé à une enquête par approche participative ont déclaré avoir eu recours à un service de garde pour leur enfant de 0 à 5 ans.
Ces résultats, qui découlent de l'Enquête sur les modes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants (EMAGJE), tiennent compte de toutes les formes de services de garde pour les enfants de 0 à 5 ans, officiels ou informels, par une personne autre que leurs parents ou leur tuteur ou tutrice. Il peut s'agir par exemple de services en garderie, de services de garde à domicile par une personne apparentée ou non ou encore de programmes de garde avant et après l'école. Le gardiennage occasionnel et la maternelle n'ont pas été considérés comme des services de garde d'enfants aux fins de cette enquête.
Au début de la pandémie de COVID-19, la plupart des provinces et des territoires ont exigé la fermeture des garderies agréées, bien que des services de garde limités étaient offerts aux travailleurs essentiels. La situation des services de garde d'enfants en milieu familial officiels et informels variait selon la province ou le territoire, tout comme la prévalence des cas de COVID-19. Toutefois, pendant la période de collecte de l'EMAGJE à la fin de 2020, de nombreuses garderies étaient opérationnelles, mais devaient composer avec des mesures de sécurité supplémentaires, dont des pratiques en matière de santé et de sécurité plus rigoureuses et, dans certains cas, la réduction de la capacité. La période de collecte de l'enquête a également coïncidé avec une augmentation des cas de COVID-19 au Canada, en particulier au Québec, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.
Les enfants de moins de 6 ans vivant au Québec sont les plus susceptibles d'être confiés à un service de garde, et le taux de participation est semblable à celui de 2019
Comme c'était le cas en 2019, des différences ont été constatées dans les taux de participation dans l'ensemble des provinces et des territoires pendant la pandémie. Les enfants de moins de 6 ans vivant au Québec (75 %) étaient les plus susceptibles d'être confiés à un service de garde, ce qui était semblable à la proportion de 78 % observée en 2019. À titre de comparaison, les enfants de 0 à 5 ans vivant en Alberta étaient beaucoup moins susceptibles d'être confiés à un service de garde à la fin de 2020 (41 %) qu'en 2019 (54 %).
Graphique 1
Proportion des enfants de moins de 6 ans étant confiés à une forme quelconque de service de garde, provinces et territoires, 2019 et 2020
Le recours aux services de garde variait également en fonction de l'âge de l'enfant, quoique les tendances par groupe d'âge étaient semblables à celles de 2019. Un cinquième (20 %) des enfants de moins d'un an ont été confiés à une forme quelconque de service de garde, comparativement aux trois cinquièmes (60 %) des enfants de 1 à 3 ans. Plus de la moitié (57 %) des enfants de 4 et 5 ans ont été confiés à une forme quelconque de service de garde, qu'ils fréquentent ou non l'école ou la maternelle. Plus précisément, 63 % des enfants ne fréquentant pas encore l'école avaient été confiés à un service de garde et 54 % des enfants fréquentant l'école avaient été confiés à un service de garde.
Les garderies, les programmes préscolaires et les centres de la petite enfance demeurent les modes de garde les plus couramment utilisés
Pendant la pandémie, les types de services de garde et les taux d'utilisation ont été semblables à ceux de 2019, malgré les faibles variations observées. Comme c'était le cas avant la pandémie, les garderies, les programmes préscolaires ou les centres de la petite enfance (CPE) sont demeurés les modes de garde les plus couramment utilisés (49 % des enfants en service de garde), suivis de la garde par une personne apparentée autre que leurs parents (28 %) et des garderies en milieu familial (19 %). En 2020, les enfants ont été légèrement plus susceptibles d'être confiés à la garde d'une personne apparentée par rapport à 2019 et légèrement moins susceptibles de participer à un programme de garde avant ou après l'école.
Graphique 2
Chez les enfants confiés à un service de garde, proportion des enfants de moins de 6 ans dans les différents modes de garde, 2019 et 2020
L'âge de l'enfant joue également un rôle important dans le mode de garde utilisé. Parmi les enfants de moins d'un an en service de garde, c'est-à-dire 1 enfant sur 5, la moitié avaient été confiés à la garde d'une personne apparentée. À titre de comparaison, environ la moitié des 60 % d'enfants de 1 à 3 ans en service de garde fréquentaient la garderie, un CPE ou étaient dans un programme préscolaire.
Chez les enfants de 4 et 5 ans en service de garde, 65 % de ceux qui n'allaient pas encore à l'école ou à la maternelle fréquentaient la garderie, un CPE ou étaient dans un programme préscolaire. Chez les enfants de 4 et 5 ans en service de garde et à l'école, environ un tiers de ceux qui ont été confiés à un service de garde fréquentaient la garderie, un CPE ou étaient dans un programme préscolaire et un tiers participaient à un programme de garde avant ou après l'école.
L'emplacement est la raison la plus souvent citée pour justifier le choix d'un mode de garde en particulier
Les raisons justifiant le choix d'un mode de garde en particulier avant la pandémie sont semblables à celles énoncées pendant la pandémie. La raison la plus souvent invoquée demeure l'emplacement (citée par 55 % des parents ayant eu recours à un service de garde), suivi de la personne offrant le service de garde (47 %), du prix abordable (40 %) et des heures d'ouverture (36 %).
Cependant, au moment de l'enquête à la fin de 2020, 14 % des parents ou des tuteurs ou tutrices qui avaient recours à un service de garde ont déclaré que la disponibilité limitée pendant la pandémie constituait l'une des raisons justifiant l'utilisation de leur mode de garde actuel. Dans le cadre de l'enquête, on n'a pas demandé si les parents ou les tuteurs ou tutrices avaient été contraints de changer leur mode de garde ou s'ils avaient choisi de le faire pendant cette période.
Environ les deux cinquièmes des parents ayant recours à un service de garde pendant la pandémie déclarent avoir eu de la difficulté à en trouver
Environ 4 parents sur 10 qui avaient recours à des services de garde officiels ou informels à la fin de 2020 ont déclaré avoir eu de la difficulté à trouver un service de garde. Parmi les parents ayant déclaré avoir recours à une garderie agréée à titre de principal mode de garde, 38 % ont déclaré avoir des difficultés à en trouver. Parmi les parents ayant recours à une garderie non agréée (ce qui comprend la garde par une personne apparentée), 46 % ont déclaré avoir rencontré au moins une difficulté. Les parents d'enfants de 1 à 3 ans étaient les plus susceptibles de déclarer des difficultés à trouver un service de garde (41 %), tandis que les parents d'enfants de 4 et 5 ans fréquentant l'école étaient les moins susceptibles de déclarer ces difficultés (28 %).
La majorité (63 %) des parents n'ayant pas recours à un service de garde n'étaient pas à la recherche d'un tel service. Cependant, parmi les parents qui n'utilisaient pas de service de garde, mais qui en avaient cherché un, plus de la moitié ont déclaré avoir éprouvé des difficultés à trouver un service de garde.
En ce qui concerne les types de difficultés rencontrées par les parents, parmi les parents ayant recours à un service de garde et ayant déclaré avoir eu des difficultés à en trouver, 56 % ont dit avoir eu des difficultés à trouver un service de garde dans leur collectivité et 43 % ont déclaré avoir eu des difficultés à trouver un service de garde abordable. Un peu plus du quart de ces parents ont dit avoir eu de la difficulté à trouver un service de garde pendant la pandémie.
Parmi les parents qui n'utilisaient pas de service de garde et qui ont déclaré avoir eu des difficultés à en trouver, 59 % ont indiqué que la difficulté était de trouver un service de garde abordable et 43 % ont eu de la difficulté à trouver un service de garde pendant la pandémie.
Les difficultés à trouver un service de garde peuvent avoir des répercussions sur la capacité des parents à travailler
La difficulté de trouver un service de garde d'enfants peut entraîner une ou plusieurs conséquences négatives pour le parent, notamment sa capacité à travailler.
Chez les parents ayant recours à un service de garde et ayant déclaré avoir des difficultés à en trouver, les conséquences les plus souvent invoquées étaient la modification de leur horaire de travail (36 %), le fait de travailler moins d'heures (31 %) ou d'avoir à utiliser plusieurs modes de garde ou un mode temporaire (29 %). Parmi les parents qui ont eu des difficultés à trouver un service de garde et qui ne l'utilisaient pas à ce moment-là, 41 % ont retardé leur retour au travail.
Le quart des parents n'ayant pas recours à un service de garde sont d'avis que le service de garde n'est pas sécuritaire pendant la pandémie
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les parents ont choisi de ne pas recourir à un mode de garde non parental pendant la pandémie. Or, ces raisons reflétaient en grande partie celles invoquées en 2019. À la fois avant et pendant la pandémie, la raison la plus souvent invoquée pour ne pas avoir recours à un mode de garde (officiel ou informel) était qu'un parent ou un tuteur ou une tutrice déclarait avoir choisi de rester à la maison (37 % de ceux qui n'utilisaient pas de service de garde à la fin de 2020, par rapport à 43 % en 2019), qu'un parent était en congé de maternité ou en congé parental (25 % par rapport à 28 % en 2019) ou qu'un parent était sans emploi (14 % par rapport à 16 % en 2019). Près de 1 parent sur 4 (23 % en 2020 et 25 % en 2019) d'enfants de moins de 6 ans qui n'étaient pas confiés à un service de garde a déclaré que la raison justifiant ce choix était le coût trop élevé.
Les parents ont également déclaré des raisons particulières pour ne pas avoir recours à un service de garde pendant la pandémie. Plus du quart (28 %) des parents qui n'avaient pas recours à un service de garde ont déclaré qu'ils n'avaient pas l'impression que le service était sécuritaire pendant la pandémie, bien que des différences aient été constatées selon la province ou le territoire. Environ 1parent sur 8à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nunavut qui n'avait pas recours à un service de garde a déclaré qu'il n'était pas sécuritaire d'avoir recours à ce service pendant la pandémie, comparativement à environ 1parent sur 3en Ontario ou en Colombie-Britannique.
Graphique 3
Proportion des parents d'enfants de moins de 6 ans qui n'avaient pas recours au service de garde en 2020 et qui étaient d'avis que le service n'était pas sécuritaire pendant la pandémie, selon la province ou le territoire
Près du tiers (29 %) des parents qui n'utilisaient pas de service de garde à la fin de 2020 ont déclaré y avoir eu recours précédemment; on ne leur a toutefois pas demandé le moment où ils avaient eu recours au service de garde ni le type de service de garde utilisé avant la pandémie.
Regard vers l'avenir
L'EMAGJE fournit des renseignements à jour sur le recours aux services de garde pendant la pandémie qui peuvent être comparés aux tendances observées avant la pandémie. Les constatations laissent croire qu'une diminution de 8 points de pourcentage a été enregistrée en ce qui concerne le recours aux services de garde pendant la pandémie. Cependant, on observe de nombreuses complexités liées au recours à un service de garde et au type de service auxquels les enfants peuvent être confiés pendant la pandémie; les parents travaillent peut-être à domicile ou se voient offrir différentes options en raison des fermetures, des réouvertures et des règlements liés à la pandémie dans l'ensemble des provinces et des territoires.
Ces résultats montrent les répercussions que la COVID-19 a eues sur les parents dans leur recherche et leur utilisation d'un service de garde pendant cette période sans précédent. La disponibilité des services de garde et la fermeture des écoles sont une conséquence involontaire de la pandémie de COVID-19. La concession que de telles fermetures ont exigée sur le plan économique est qu'il était difficile pour les parents de travailler, en particulier les parents de jeunes enfants. Cela peut avoir une incidence importante sur les femmes en particulier, qui sont plus susceptibles de porter le poids de la responsabilité en matière de garde d'enfants. De plus, les conséquences scolaires, émotionnelles et sociales pour les enfants en raison de l'isolement et du manque d'occasions favorisant le développement doivent faire l'objet d'une recherche plus approfondie.
Note aux lecteurs
L'Enquête sur les modes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants (EMAGJE) dresse un portrait actuel du recours aux services de garde des jeunes enfants au Canada. Elle peut également permettre de mieux comprendre les raisons pour lesquelles les familles choisissent de recourir ou non à différents modes de garde.
L'EMAGJE a été réalisée dans le cadre du programme Rapidonnées offert par le Centre du développement et de l'intégration des données sociales de Statistique Canada afin de répondre rapidement aux besoins urgents en matière de données.
Les données ont été recueillies dans les provinces et les territoires du 10 novembre 2020 au 11 janvier 2021. Le taux de réponse était de 55 % dans les provinces et de 40 % dans les territoires, ce qui correspond à un échantillon de 10 605 enfants. Cet échantillon est représentatif d'environ 2,3 millions d'enfants au Canada. Ce taux de réponse est semblable à celui d'autres enquêtes du programme Rapidonnées.
La population visée était les enfants de 0 à 5 ans, bien que les renseignements aient été obtenus auprès d'un parent, d'un tuteur ou une tutrice ou d'une personne qui était bien informée des modes de garde de l'enfant (ou de l'absence de modes de garde). La majorité des répondants étaient des femmes (91 %). Les enfants vivant en établissement institutionnel ou dans une réserve ont été exclus de la population visée.
Des poids d'échantillonnage ont été appliqués de sorte que les analyses soient représentatives des enfants canadiens de 0 à 5 ans vivant dans les provinces et les territoires. Des poids bootstrap ont également été appliqués pour vérifier s'il existe des écarts significatifs (p < 0,05) afin de tenir compte du plan de sondage complexe.
Une nouvelle infographie et le Carrefour d'information sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants sont maintenant accessibles
Le présent rapport s'inscrit dans une série de produits diffusés par Statistiques Canada portant sur les services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants.
Une infographie connexe intitulée « Modes de garde utilisés pour les enfants de 0 à 5 ans, 2020 » est également disponible.
Tous les renseignements et les produits de 2019 diffusés à ce jour se trouvent dans le nouveau Carrefour d'information sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants, également disponible aujourd'hui. Les données de EMAGJE de 2020 seront diffusées le vendredi 9 avril 2021.
Produits
Une infographie connexe intitulée « Modes de garde utilisés pour les enfants de 0 à 5 ans, 2020 » est également accessible.
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