Nombre provisoire de décès et surmortalité, janvier 2019 à juin 2020
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Diffusion : 2020-08-28
La COVID-19 a eu et continue d'avoir des répercussions évidentes sur les collectivités et les familles dans l'ensemble du pays et bien des gens ont perdu des membres de leur famille et des amis. Pour comprendre les répercussions directes et indirectes de la pandémie, il est important de mesurer la surmortalité, qui se produit lorsque le nombre de décès au cours d'une période est supérieur à ce qui serait attendu pour cette période. Par ailleurs, même en l'absence d'une pandémie, il existe toujours une variation d'une année à l'autre du nombre de personnes qui meurent au cours d'une semaine donnée. Cela signifie que les valeurs auxquelles on peut s'attendre se situeraient pour la plupart dans une certaine fourchette.
Des niveaux variés de surmortalité ont été observés à l'étendue du Canada de mars à juin 2020. Une surmortalité a été observée de manière similaire chez les deux sexes, mais de manière disproportionnée chez les personnes âgées de plus de 85 ans.
Un ensemble de données provisoires mis à jour tiré de la Base canadienne de données sur les décès de la Statistique de l'état civil est diffusé aujourd'hui dans le cadre de l'engagement de Statistique Canada à fournir des renseignements actuels et pertinents sur la COVID-19 et ses répercussions sur les Canadiens.
Les diffusions précédentes étaient axées sur les nombres de décès déclarés par les provinces et les territoires, qui ne comprennent pas tous les décès survenus pendant la période de référence en raison des délais de déclaration. Statistique Canada diffuse pour la première fois aujourd'hui des estimations provisoires des décès qui ont été corrigées pour tenir compte de la nature incomplète des nombres, lorsque cela est possible. Ces ajustements s'ajoutent aux nombres pour y incorporer les décès qui n'ont pas encore été déclarés à Statistique Canada, selon les schémas de déclaration provinciaux et territoriaux passés et actuels. Les estimations provisoires seront révisées dans les diffusions subséquentes à mesure que plus de renseignements seront déclarés.
Au cours des deux premiers mois de la pandémie, il y a eu plus de surmortalité que ce que l'on a indiqué être attribuable à la COVID-19 selon les nouvelles estimations provisoires de décès
À l'étendue du Canada, il y a eu plus de décès que ce à quoi l'on aurait pu s'attendre, en l'absence d'une pandémie, de mars à avril, la période avant que le nombre de décès attribuables à la COVID-19 atteigne son apogée. Même si cette tendance correspondait largement aux nombres de décès déclarés attribuables au virus, une surmortalité supplémentaire a aussi été observée. Cela pourrait être causé par des conséquences indirectes de la pandémie comme des rendez-vous ou des traitements médicaux manqués, ou par des situations, plus particulièrement au début de la pandémie, où il se pourrait que des personnes soient décédées du virus avant de se faire tester ou traiter. De plus, des facteurs non liés à la COVID-19 pourraient contribuer à l'augmentation du nombre de décès. Au Québec, par exemple, on a enregistré 2 636 décès de plus que le nombre attendu de mars à avril. Cela revient à 504 décès de plus que les 2 132 décès attribués à la COVID-19 à cette période.
Cette tendance a aussi été apparente en Colombie-Britannique, qui a affiché une surmortalité significative au cours de cette période. En Colombie-Britannique, les autorités sanitaires ont déclaré 104 décès attribuables à la COVID-19 de mars jusqu'à avril, comparativement à 336 décès en surnombre. Ces données laissent supposer qu'il y a eu 232 décès en surnombre de plus au cours de cette période que les décès attribués au virus même. De plus, au-delà des impacts directs et indirects de la COVID-19, d'autres facteurs en Colombie-Britannique, incluant un nombre inférieur de décès à ce qui serait attendu dans la période précédant la pandémie, auraient pu avoir eu un effet sur cette surmortalité additionnelle.
Bien que Statistique Canada ne possède pas encore suffisamment de données pour les estimations provisoires de décès de l'Ontario, les renseignements déclarés par la province jusqu'à maintenant indiquent qu'elle a observé une surmortalité tout au long du mois d'avril.
Au cours des premiers mois de la pandémie, la COVID-19 s'est classée parmi les principales causes de décès au Canada et, en particulier, elle a causé plus de décès au Québec en avril et mai que toute autre cause, y compris le cancer et les maladies cardiaques. En Colombie-Britannique, la COVID-19 a causé plus de décès en avril que certaines des principales causes de décès, notamment l'Alzheimer, la grippe et la pneumonie, les maladies du foie et les maladies du rein.
Depuis le début de mai, le nombre de décès a reculé pour atteindre les niveaux attendus
À l'étendue du Canada, le nombre de décès a reculé de mai à juin, pour se rapprocher des niveaux attendus en l'absence d'une pandémie. Pour certains secteurs de compétence, au cours de cette période, le nombre de décès déclarés comme liés au virus a dépassé le nombre de décès en surnombre.
Au Québec, par exemple, on a enregistré 1 837 décès de plus que le nombre attendu de mai à juin, ce qui est inférieur aux 2 834 décès attribués directement à la COVID-19 par les autorités sanitaires. Une explication possible pour cette différence pourrait être le résultat de la première vague du virus qui a touché les populations vulnérables de manière disproportionnée, dont certaines étaient susceptibles de présenter un risque plus élevé de mourir dans les mois subséquents, pandémie ou pas.
La plupart des provinces et des territoires n'ont aucune preuve évidente de surmortalité en raison de la pandémie de la COVID-19
Alors que l'Alberta a affiché un nombre de décès supérieur lors de la plupart des semaines de 2020 au nombre observé lors des années précédentes, cette tendance avait été observée avant la pandémie. Alors que 145 décès ont été attribués à la COVID-19 dans la province de mars à juin, cela n'a pas mené à un nombre total hebdomadaire de décès au-delà de la fourchette attendue en l'absence d'une pandémie.
En Nouvelle-Écosse, au cours de la semaine se terminant le 25 avril, 37 décès en surnombre ont été enregistrés au-delà de la fourchette attendue. Cependant, alors que cela peut être partiellement attribuable aux 15 décès déclarés comme liés au virus cette semaine-là, les vies perdues lors de la fusillade des 18 et 19 avril ont pu aussi influer sur ce chiffre. Les chiffres hebdomadaires restants s'inscrivent tous à l'intérieur des limites de ce qui serait attendu.
Selon les estimations provinciales, le Manitoba, la Saskatchewan et les Territoires du Nord-Ouest ont connu des semaines uniques de surmortalité de mars à juin. Cependant, cela ne s'est pas produit au cours de plusieurs semaines et il est attendu que le nombre hebdomadaire de décès se situe occasionnellement au-delà de la fourchette attendue, indépendamment de la surmortalité.
Aucune donnée ne permet d'affirmer qu'il y a eu surmortalité dans les autres provinces et territoires déclarants, soit Terre-Neuve-et-Labrador, l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, et le Nunavut. Autrement dit, le nombre de décès hebdomadaires signalés dans ces secteurs de compétence se situe dans la même fourchette que les chiffres attendus en l'absence d'une pandémie.
Statistique Canada continuera de fournir régulièrement des renseignements récents sur la surmortalité, au fur et à mesure que ces renseignements deviendront accessibles pendant la pandémie.
Infographie 1
Nombre provisoire de décès hebdomadaires ajusté, nombre de décès attendu et décès dus à la COVID-19, Québec
Infographie 2
Nombre provisoire de décès hebdomadaires ajusté, nombre de décès attendu et décès dus à la COVID-19, Colombie-Britannique
Infographie 3
Nombre provisoire de décès hebdomadaires ajusté, nombre de décès attendu et décès dus à la COVID-19, Alberta
Infographie 4
Nombre provisoire de décès hebdomadaires ajusté, nombre de décès attendu et décès dus à la COVID-19, Nouvelle-Écosse
Note aux lecteurs
Les données diffusées aujourd'hui sont provisoires puisqu'elles ne sont pas fondées sur tous les décès qui sont survenus pendant la période de référence en raison des délais de déclaration et que les données ne sont pas disponibles pour le Yukon. Le nombre de décès provisoire est fondé sur ce qui est déclaré à Statistique Canada par les registraires provinciaux et territoriaux de l'état civil. Les estimations provisoires de décès ont été corrigées pour tenir compte des données incomplètes, lorsque cela est possible. Le nombre de cas de surmortalité dont il est question dans la présente analyse renvoie à des estimations provisoires. Pour de plus amples détails sur ces modèles et sur la Base canadienne de données sur l'état civil, veuillez consulter les Définitions, sources de données et méthodes relatives aux enquêtes : 3233— Base canadienne de données de l'état civil – décès.
Le nombre et les estimations provisoires de décès diffusés aujourd'hui pour les 27 premières semaines de 2020 pourraient ne pas correspondre à ceux d'autres sources (p. ex. rapports des médias), ou au nombre et aux estimations des autorités provinciales ou territoriales de la santé ou d'autres organismes. Le nombre et les estimations provisoires de décès seront révisés dans les diffusions subséquentes à mesure que les déclarations provinciales augmenteront.
Le nombre et les estimations provisoires de décès pour les 27 premières semaines de 2020 sont diffusés pour les provinces et territoires déclarants suivants : Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Québec, Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique et Territoires du Nord-Ouest. Le nombre de décès provisoire pour les 27 premières semaines pour le Nouveau-Brunswick, l'Ontario et le Nunavut est également diffusé. Certaines causes de décès regroupées provisoires pour les six premiers mois de 2020 sont diffusées pour l'ensemble des provinces et territoires, à l'exception du Yukon.
Les références à la période de mars à juin désignent la période allant de la semaine se terminant le 28 mars à la semaine se terminant le 6 juin. Les références à la période de mars à fin avril désignent la période allant de la semaine se terminant le 28 mars à la semaine se terminant le 2 mai. Les références à la période de mai à début juin désignent la période allant de la semaine se terminant le 9 mai à la semaine se terminant le 6 juin.
Le nombre de décès attribués à la COVID-19 au Canada en date du 4 juillet est tiré de la page COVID-19 : Mise à jour sur l'éclosion de l'Agence de la santé publique du Canada (site consulté le 17 août). Pour obtenir les renseignements les plus récents, veuillez consulter le site Web de l'Agence de la santé publique du Canada.
Pour déterminer plus facilement les tendances relatives au nombre de décès hebdomadaires selon le groupe d'âge et le sexe, par province et territoire, un nouvel élément visuel interactif est offert, Nombre de décès hebdomadaires : outil interactif.
Les renseignements sur les décès liés à la COVID-19 déclarés par l'Agence de la santé publique du Canada sont fondés sur les données soumises par les autorités provinciales et territoriales. Il peut y avoir des différences quant à la façon dont les provinces et les territoires déclarent la date du décès. Cette date peut faire référence à la date réelle du décès ou à la date à laquelle le décès a été enregistré par le secteur de compétence. La source officielle pour les causes de décès sera la Base de données canadienne des statistiques de l'état civil à mesure que les données seront disponibles..
Produits
De plus amples renseignements sur la surmortalité pendant la pandémie de COVID-19 au Canada sont accessibles dans l'article intitulé « La surmortalité au Canada pendant la pandémie de la COVID-19 », lequel est diffusé aujourd'hui dans le cadre de la publication StatCan et la COVID-19 : des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleur (45280001).
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