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Mesure et analyse de l'écart de rémunération entre les sexes : un aperçu conceptuel et méthodologique

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Diffusion : 2019-08-30

L'écart de rémunération entre les sexes : Pourquoi y a-t-il des estimations différentes?

L'inégalité de rémunération entre les femmes et les hommes est un phénomène persistant au Canada et partout dans le monde. L'écart de rémunération entre les sexes, soit la différence entre les gains des femmes et ceux des hommes provenant d'un emploi rémunéré, exprimée en proportion des gains des hommes, est utilisé à grande échelle pour documenter l'inégalité de rémunération selon le sexe et pour suivre les progrès réalisés à cet égard. Cependant, la taille de l'écart de rémunération entre les sexes varie selon la manière dont il est mesuré. Chaque méthode de mesure met en lumière un aspect particulier de l'inégalité des gains fondée sur le sexe.

En 2017, par exemple, les estimations de l'écart de rémunération brut ou « non ajusté » entre les sexes au Canada variaient de 13 % à 31 %. Bien que toutes ces estimations soient techniquement correctes, chaque méthode employée pour les obtenir fait appel à des entrées et des hypothèses différentes. Étant donné que la taille de l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes varie selon la méthode utilisée, il est important de comprendre les différences entre les approches; la « meilleure » méthode varie selon l'utilisation prévue de l'estimation.

Le Centre des statistiques sur le genre, la diversité et l'inclusion de Statistique Canada a diffusé aujourd'hui l'étude intitulée « Mesure et analyse de l'écart de rémunération entre les sexes : un aperçu conceptuel et méthodologique », qui examine les différentes méthodes permettant de mesurer l'écart de rémunération entre les sexes. Cette analyse contribue à une discussion sur les normes internationales en matière de mesure de l'écart de rémunération entre les sexes et vise à améliorer notre compréhension de la signification et de l'interprétation des différentes estimations de ce phénomène.

Graphique 1  Graphique 1: Écart de rémunération entre les sexes chez les femmes et les hommes employés âgés de 15 ans et plus, Canada, 2017
Écart de rémunération entre les sexes chez les femmes et les hommes employés âgés de 15 ans et plus, Canada, 2017

Quelles sont les principales méthodes employées pour estimer l'écart de rémunération entre les sexes?

Il existe trois principales méthodes permettant de mesurer l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes, soit en utilisant : 1) les gains annuels de tous les travailleurs, 2) les gains annuels des travailleurs employés à temps plein toute l'année, ou 3) le salaire horaire de tous les travailleurs. En outre, l'écart de rémunération entre les sexes peut être calculé en fonction du salaire annuel moyen ou médian, ou en fonction du salaire horaire moyen ou médian des travailleurs. Pour les besoins du présent communiqué du Quotidien, les moyennes ont été utilisées afin de calculer l'écart de rémunération entre les sexes.

Méthode 1 : Comparaison des gains annuels de l'ensemble des femmes et des hommes employés

Cette méthode produit l'estimation la plus grande de l'écart de rémunération entre les sexes. En utilisant cette méthode, les gains annuels de l'ensemble des femmes employées sont comparés à ceux de tous les hommes employés. Lorsque l'écart est mesuré de cette façon, les femmes employées âgées de 16 ans et plus gagnaient en moyenne 0,69 $ pour chaque dollar gagné par les hommes en 2017 (un écart de rémunération entre les sexes de 31 %).

Cette estimation peut être considérée comme étant la mesure la plus inclusive de l'écart salarial entre les sexes, car elle prend en compte les différences entre les sexes autant en ce qui a trait à la rémunération (à savoir le coût de la main-d'œuvre) qu'aux heures et aux semaines travaillées (à savoir l'offre de main-d'œuvre) pour les employés dans toutes les situations d'emploi.

Les données montrent que les femmes passent généralement moins de temps à occuper un travail rémunéré que les hommes. Alors que les femmes et les hommes âgés de 15 ans et plus qui occupaient un emploi ont travaillé en moyenne 44 semaines en 2015-2016 (tous emplois confondus), les femmes occupées ont travaillé en moyenne 32,9 heures par semaine à leur emploi principal en 2017, soit 5,5 heures de moins que les hommes employés. Par conséquent, les femmes (43,6 %) étaient moins susceptibles que les hommes (56,4 %) d'occuper un emploi à temps plein toute l'année, c'est-à-dire de travailler surtout 30 heures ou plus par semaine pendant 49 à 52 semaines lors d'une année donnée.

Méthode 2 : Comparaison des gains annuels des femmes et des hommes employés à temps plein toute l'année

La deuxième méthode consiste à calculer l'écart de rémunération entre les sexes parmi les travailleurs employés à temps plein toute l'année. En excluant les personnes employées à temps partiel ou pour une partie de l'année, cette méthode réduit les effets des différences entre les hommes et les femmes au chapitre des heures et des semaines de travail sur l'écart de rémunération entre les sexes. Pour cette raison, cette méthode donne une estimation plus petite de l'écart de rémunération entre les sexes que la méthode 1 (gains annuels de tous les travailleurs).

Les femmes âgées de 16 ans et plus qui ont travaillé à temps plein toute l'année ont gagné en moyenne 0,73 $ pour chaque dollar gagné par les hommes en 2017 (un écart de rémunération entre les sexes de 27 %).

Toutefois, cette estimation n'exclut que partiellement les différences entre les sexes relatives à l'offre de main-d'œuvre, car même parmi les travailleurs employés à temps plein toute l'année, les femmes travaillent souvent moins d'heures par semaine ou moins de semaines par année que les hommes. Par exemple, parmi les travailleurs à temps plein âgés de 15 ans et plus, les femmes ont travaillé en moyenne trois heures de moins par semaine que les hommes en 2017. Ces différences entre les sexes relatives à l'offre de main-d'œuvre ressortent dans l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes lorsque celui-ci est estimé selon les gains annuels des travailleurs employés à temps plein toute l'année.

Méthode 3 : Comparaison des salaires horaires des femmes et des hommes

Cette méthode produit la plus petite estimation de l'écart de rémunération entre les sexes. Les femmes occupées âgées de 15 ans et plus gagnaient en moyenne 0,87 $ pour chaque dollar gagné par les hommes occupés sur une base horaire (un écart salarial entre les sexes de 13 %). Seul le coût unitaire (par heure) de main-d'œuvre est pris en compte dans cette estimation, et elle n'est donc pas affectée par les différences relatives au nombre d'heures et de semaines travaillées par les femmes et les hommes.

La meilleure méthode varie selon l'utilisation prévue

Il existe différents points de vue quant à la « meilleure » méthode pour mesurer l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes.

Selon un point de vue, les estimations fondées sur les gains annuels, lesquelles indiquent un écart de rémunération plus grand entre les sexes que celles fondées sur les salaires horaires, pourraient être considérées comme confondant les effets des différences de rémunération entre les sexes et des différences entre les sexes relatives à l'offre de main-d'œuvre. Pour ceux qui veulent se concentrer exclusivement sur les différences salariales entre les sexes, il peut être préférable d'estimer l'écart salarial entre les sexes à l'aide des salaires horaires (méthode 3). Par exemple, l'écart salarial entre les sexes porte sur des questions d'équité salariale, c'est-à-dire un salaire égal pour un travail de valeur égale ou comparable pour l'employeur, sans égard aux heures de travail et aux conditions d'emploi des employés.

D'un autre point de vue, les différences entre les sexes en ce qui a trait à l'offre de main-d'œuvre peuvent être considérées comme étant un aspect important de l'écart de rémunération entre les sexes. Si les femmes travaillent moins d'heures rémunérées que les hommes parce qu'elles ont de plus grandes responsabilités relatives aux tâches ménagères, à la garde des enfants et à la prestation de soins, les conséquences financières de ces rôles liés au sexe devraient se refléter dans les estimations de l'écart salarial entre les sexes. Selon ce point de vue, il est préférable d'estimer l'écart de rémunération entre les sexes à l'aide de la méthode 1 (gains annuels de tous les travailleurs). Mesuré de cette façon, l'écart de rémunération entre les sexes témoigne des différences entre les sexes en matière de maîtrise exercée sur les biens et services, ainsi que sur le bien-être matériel.

Les différences entre les sexes en matière de capital humain, de caractéristiques d'emploi, de profession et de secteur ne permettent pas d'expliquer la totalité de l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes

Peu importe la méthode utilisée, l'écart salarial non ajusté entre les sexes découle des différences entre les hommes et les femmes en matière de capital humain (comme la scolarité, l'expérience de travail et l'ancienneté professionnelle), de caractéristiques d'emploi (ce qui comprend la taille de l'entreprise et le statut syndical), de profession et de secteur.

Pour contrôler les effets de ces variables sur l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes ou pour ajuster l'écart, des techniques statistiques sophistiquées sont utilisées. Employer de telles techniques a réduit l'écart salarial entre les sexes de 2017 de 13 % à 11 %, lequel est mesuré à partir des salaires horaires des femmes et des hommes âgés de 15 ans et plus. En particulier, les différences entre les sexes en matière de capital humain, de caractéristiques d'emploi, de profession et de secteur ne permettent pas d'expliquer la totalité de l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes.

  Note aux lecteurs

Dans la présente étude, les gains annuels font référence à la somme des salaires, des traitements et des commissions de tous les emplois d'une personne au cours d'une année donnée avant impôt parmi les employés qui étaient rémunérés à leur emploi principal. Le salaire horaire fait référence à la paye que l'employeur verse à un employé par heure travaillée à son emploi principal.

Aux fins de l'estimation de l'écart de rémunération entre les sexes, les travailleurs sont généralement définis comme étant des employés rémunérés. Les travailleurs autonomes sont généralement exclus parce qu'ils travaillent à leur compte en tant que propriétaires d'entreprise, pigistes ou entrepreneurs indépendants pour une autre entreprise. Habituellement, les gains des travailleurs autonomes proviennent directement de l'entreprise, plutôt que de salaires, de traitements ou de remboursements à la commission, et ils ne sont donc pas comparables aux gains associés à un emploi rémunéré.

Produits

L'article intitulé « Mesure et analyse de l'écart de rémunération entre les sexes : un aperçu conceptuel et méthodologique » est maintenant accessible dans le cadre de la nouvelle publication Études sur le genre et les identités croisées (Numéro au catalogue45200002).

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