Revenu agricole, 2018
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Diffusion : 2019-05-28
Le revenu agricole net réalisé des producteurs agricoles a diminué de 45,1 % pour s'établir à 3,9 milliards de dollars en 2018. Il s'agit de la diminution en pourcentage la plus prononcée depuis 2006. Cette baisse est survenue après une diminution de 2,8 % enregistrée en 2017.
Le revenu net réalisé correspond à la différence entre les recettes monétaires et les dépenses d'exploitation des agriculteurs, moins les frais d'amortissement, plus le revenu en nature.
La hausse des coûts des aliments pour animaux, de l'intérêt et de la main-d'œuvre, conjuguée à la faible variation des recettes monétaires agricoles, a entraîné une baisse du revenu agricole net réalisé.
Le revenu net réalisé a diminué dans toutes les provinces, sauf au Nouveau-Brunswick (+7,2 %), où les recettes ont été stimulées par une augmentation de la production de cannabis et de pommes de terre. Plus du tiers de la diminution nationale a été attribuable à une baisse de 68,1 % observée en Alberta.
Les recettes monétaires agricoles affichent une faible variation
Les recettes monétaires agricoles, qui comprennent les recettes des cultures et du bétail ainsi que les paiements de programme, ont affiché une légère hausse de 0,1 % pour se chiffrer à 62,2 milliards de dollars en 2018, après avoir progressé de 2,6 % en 2017.
Les recettes monétaires agricoles ont diminué dans cinq provinces. La baisse la plus prononcée a été enregistrée en Alberta (-4,0 %), alors que les recettes ont augmenté au Nouveau-Brunswick, au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique.
Les recettes du marché ont totalisé 60,0 milliards de dollars en 2018, en hausse de 0,4 %, la légère augmentation des recettes des cultures ayant plus que contrebalancé la légère baisse des recettes du bétail.
Les recettes du marché découlent des prix et des mises en marché. Les mises en marché représentent les quantités vendues, exprimées selon diverses unités de mesure.
L'augmentation des recettes du blé et du cannabis entraîne une légère hausse des recettes des cultures
Les recettes des cultures ont connu une légère hausse de 0,9 % pour atteindre 35,0 milliards de dollars en 2018, la croissance des recettes du blé (sauf le blé dur) et du cannabis ayant plus que contrebalancé la baisse des recettes du canola.
Les recettes du blé (sauf le blé dur) ont augmenté de 11,6 %, ce qui représente une deuxième hausse annuelle consécutive à deux chiffres. Les prix et les quantités vendues ont augmenté en raison des exportations vers la Chine qui ont presque triplé.
Les recettes des producteurs autorisés de cannabis ont totalisé 564,1 millions de dollars en 2018, en hausse par rapport à 189,0 millions de dollars enregistrés en 2017. La consommation de cannabis à des fins récréatives a été légalisée en octobre 2018, ce qui a contribué à la hausse prononcée des recettes de 198,4 %.
Les recettes des producteurs de maïs ont augmenté de 9,9 % sous l'effet de la hausse des prix et des mises en marché.
Les recettes du canola se sont repliées de 6,5 % surtout en raison de la diminution des mises en marché sous l'effet de la baisse des exportations. Les producteurs de canola de l'Alberta ont été particulièrement touchés par ces facteurs, leurs recettes ayant diminué de 16,1 %. Les mises en marché ont diminué d'un pourcentage semblable en raison des perturbations du transport ferroviaire au début de l'année, d'une récolte tardive et d'une baisse de la production.
Les recettes des lentilles ont reculé de 35,1 % sous l'effet d'une baisse des prix. L'imposition de droits sur les importations de lentilles par le gouvernement de l'Inde à la fin de 2017 a freiné les exportations, ce qui a entraîné une baisse marquée des prix. Ces droits ont aussi été imposés sur les importations de pois secs et ont entraîné des conséquences semblables, à savoir une baisse de 17,2 % des prix, qui a donné lieu à une diminution des recettes des pois secs de 19,7 %.
Les recettes du bétail se replient légèrement sous l'effet d'une baisse des recettes des porcs
Les recettes de la production de bétail ont connu une légère baisse de 0,2 % pour s'établir à 25,0 milliards de dollars en 2018.
Les recettes des porcs ont diminué de 8,9 % sous l'effet d'une baisse des prix attribuable au niveau des stocks nord-américains, qui ont atteint des sommets en 2018. Les droits de rétorsion imposés aux États-Unis par la Chine et le Mexique ont également contribué à l'excédent de porcs aux États-Unis, ce qui a réduit la demande pour les exportations canadiennes.
La baisse des recettes du bétail a été contrebalancée par une hausse de 2,8 % des recettes des produits assujettis à la gestion de l'offre. Les recettes des poulets ont augmenté de 5,9 % sous l'effet d'une hausse des prix et des quantités vendues.
Il y a eu peu de variation dans le secteur des bovins et des veaux : les faibles baisses de prix ont été plus que contrebalancées par une hausse des mises en marché, ce qui a donné lieu à une légère augmentation des recettes de 0,1 %.
Les paiements de programme versés aux producteurs ont fléchi de 8,9 % pour se fixer à 2,2 milliards de dollars en 2018. Les paiements d'assurance-récolte ont diminué de 27,2 %, après une hausse de 17,3 % observée en 2017.
Les dépenses agricoles affichent la hausse la plus marquée en six ans
Les dépenses d'exploitation agricole (après remise) se sont accrues de 6,5 % en 2018 pour atteindre 50,6 milliards de dollars, ce qui représente la hausse en pourcentage la plus marquée depuis 2012.
Les coûts des aliments pour animaux ont augmenté de 9,6 %, en grande partie en raison d'une hausse des prix attribuable à l'offre restreinte de céréales fourragères avant la récolte. L'important volume de maïs importé des États-Unis s'est révélé une source de rechange d'aliments pour animaux.
Les frais d'intérêt (+19,5 %) ont fortement augmenté en raison de la hausse des taux d'intérêt moyens (+10,0 %) et des niveaux d'endettement (+8,7 %). Il s'agit de la hausse la plus prononcée des frais d'intérêt depuis 1981 (+49,5 %). Bien qu'en 1981, les frais d'intérêt représentaient une part importante des dépenses d'exploitation totales (18,3 %), ce n'était pas le cas en 2018 : la part des frais d'intérêt a augmenté pour s'établir à 7,2 % des dépenses d'exploitation totales, en hausse par rapport à 6,4 % en 2017.
Les salaires en espèces ont augmenté de 8,0 % en 2018, ce qui représente une hausse bien supérieure à l'augmentation moyenne des cinq années précédentes (+3,5 %). L'augmentation de la production de cannabis et les répercussions sur le secteur horticole des dispositions législatives sur le salaire minimum en Ontario ont renforcé cette hausse des salaires.
Par ailleurs, la hausse des prix a entraîné une augmentation des dépenses en carburant pour les machines de 18,1 % en 2018. Cette hausse a fait suite à une augmentation de 9,3 % stimulée par les prix en 2017.
Les dépenses agricoles totales, à savoir la somme des dépenses d'exploitation et des frais d'amortissement, ont augmenté de 5,9 % pour atteindre 58,4 milliards de dollars en 2018, sous l'effet d'une hausse de 2,2 % des frais d'amortissement.
Les dépenses agricoles totales ont augmenté dans chaque province, les hausses allant de 3,9 % à Terre-Neuve-et-Labrador à 14,0 % au Nouveau-Brunswick.
Le revenu net total affiche une baisse prononcée
Le revenu agricole net total a reculé de 5,2 milliards de dollars pour s'établir à 3,0 milliards de dollars en 2018.
Le revenu agricole net total correspond au revenu net réalisé ajusté en fonction de la variation des stocks de cultures et de bétail des agriculteurs. Il représente le rendement des capitaux propres, la main-d'œuvre agricole non rémunérée, la gestion et le risque.
La baisse des stocks à la ferme d'orge, de maïs, de blé (sauf le blé dur) et de soya, ainsi que la diminution des stocks de bovins et de veaux ont contribué à la baisse de la valeur de la variation des stocks (-865 millions de dollars).
Toutes les provinces ont enregistré des baisses du revenu agricole net total.
Note aux lecteurs
Le revenu net réalisé peut varier énormément d'une exploitation agricole à l'autre en raison de plusieurs facteurs, y compris du type de production de l'exploitation, des prix, des conditions météorologiques et des économies d'échelle. Cette mesure ainsi que d'autres mesures agrégées du revenu agricole sont calculées à l'échelon provincial à l'aide des mêmes concepts que ceux qui sont utilisés pour mesurer les résultats de l'ensemble de l'économie canadienne. Il s'agit de mesures du revenu de l'exploitation agricole et non du revenu du ménage agricole.
Des données financières supplémentaires pour 2018, recueillies au niveau de l'exploitation agricole au moyen d'enquêtes et d'autres sources administratives, seront diffusées ultérieurement au cours de l'année. Ces données fourniront des explications sur les écarts dans le rendement de divers types et diverses tailles d'exploitations agricoles.
Les données provisoires sur le revenu agricole pour l'année civile précédente sont diffusées pour la première fois en mai de chaque année (cinq mois après la période de référence). Les données révisées sont diffusées par la suite au mois de novembre de chaque année et englobent les données ayant été reçues trop tard pour être diffusées dans le premier communiqué. Les données des deux années ayant précédé la période de référence peuvent aussi faire l'objet de révisions.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les recettes monétaires agricoles pour le premier trimestre de 2019, consultez le communiqué intitulé « Recettes monétaires agricoles », diffusé aujourd'hui dans Le Quotidien.
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