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Étude : Les réfugiés syriens réinstallés au Canada en 2015 et 2016

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Diffusion : 2019-02-12

En 2015, le gouvernement canadien a annoncé un plan visant à réinstaller 25 000 réfugiés syriens au Canada avant la fin de février 2016, en raison de la guerre qui faisait rage en Syrie depuis 2011 et de la crise humanitaire qui s'en est suivie.

Pour les réfugiés, les premiers mois ou les premières années dans un nouveau pays peuvent s'avérer difficiles. Les réfugiés ont souvent moins d'attestations d'études et de compétences linguistiques en français ou en anglais que les autres immigrants. Ils peuvent également avoir moins de réseaux sociaux et de relations, particulièrement s'ils ne bénéficient pas d'un parrain du secteur privé. Par conséquent, les réfugiés ont souvent besoin de temps et de soutien pour s'établir dans le pays, acquérir des compétences et se trouver un emploi.

Aujourd'hui, pour la première fois, Statistique Canada publie une analyse détaillée des conditions socioéconomiques et des caractéristiques démographiques des réfugiés syriens qui ont été réinstallés au Canada durant la période allant du 1er janvier 2015 au 10 mai 2016 — une période au cours de laquelle plusieurs réfugiés syriens ont été admis au Canada.

Par « réfugiés réinstallés », on entend ceux qui ont été sélectionnés à l'étranger alors qu'ils étaient hors de leur pays d'origine ou de résidence habituelle, et qui ont reçu le statut de résident permanent en raison d'une crainte fondée de retourner dans ce pays.

L'étude, intitulée « Les réfugiés syriens réinstallés au Canada en 2015 et 2016 », s'appuie principalement sur les données du recensement, qui constitue la plus riche source d'information sur les réfugiés syriens dont l'organisme dispose actuellement. Les données de la Base de données longitudinales sur l'immigration de 2016 sont également utilisées pour examiner la situation de revenu des réfugiés admis en novembre et en décembre 2015.

À mesure que d'autres données sur la situation socioéconomique des réfugiés syriens au Canada seront disponibles, Statistique Canada pourra enrichir cette analyse et brosser un portrait plus complet de leur établissement et de leur intégration au fil du temps.

Les familles comptant des enfants forment la grande majorité des réfugiés originaires de la Syrie

Les indicateurs démographiques et familiaux relatifs aux réfugiés syriens se veulent un reflet de leur processus de sélection. La priorité a été accordée aux familles comptant des enfants, tandis que les jeunes adultes sans enfants étaient moins susceptibles d'être sélectionnés.

Plus particulièrement, 85 % des familles syriennes étaient composées d'un couple ayant des enfants, et ces familles comptaient en moyenne 2,8 enfants. En comparaison, 63 % des familles réfugiées originaires d'autres pays étaient composées d'un couple ayant des enfants, et ces familles comptaient en moyenne 2,2 enfants.

La population des réfugiés syriens comptait donc plus d'enfants que celle des réfugiés originaires d'autres pays, de même qu'une plus petite proportion de personnes âgées de 15 à 29 ans. En 2016, 44 % des réfugiés syriens avaient moins de 15 ans, tandis que cette proportion s'élevait à 31 % parmi les réfugiés provenant d'autres pays.

Les caractéristiques des réfugiés pris en charge par le gouvernement sont différentes de celles des réfugiés parrainés par le secteur privé

Parmi les réfugiés syriens qui sont venus s'établir au Canada en 2015 et 2016, plus de la moitié étaient pris en charge par le gouvernement. Cette proportion était comparable à celle des réfugiés originaires d'autres pays.

Étant donné que le gouvernement a accordé la priorité aux réfugiés vulnérables et aux jeunes familles comptant des enfants, les caractéristiques démographiques des réfugiés pris en charge par le gouvernement étaient assez différentes de celles des réfugiés parrainés par le secteur privé.

En 2016, 94 % des familles syriennes réfugiées prises en charge par le gouvernement étaient des couples ayant des enfants, et ces familles comptaient en moyenne 3,2 enfants. L'âge médian des réfugiés syriens pris en charge par le gouvernement était de 13 ans.

En comparaison, 78 % des familles réfugiées parrainées par le secteur privé étaient des couples ayant des enfants, et ces familles comptaient en moyenne 2,2 enfants. L'âge médian des réfugiés syriens parrainés par le secteur privé était de 26 ans.

Les réfugiés syriens pris en charge par le gouvernement étaient aussi moins susceptibles de parler au moins une langue officielle (environ 20 %) que les réfugiés syriens parrainés par le secteur privé (67 %). Leur population était également beaucoup moins susceptible d'être composée de personnes titulaires d'un diplôme d'études universitaires (2 % par rapport à 25 %).

Le profil des réfugiés pris en charge par le gouvernement fait ressortir une population plus vulnérable et faisant face à de plus grands défis d'intégration sur le marché du travail que les réfugiés parrainés par le secteur privé.

Une fois les différences sociodémographiques prises en compte, les réfugiés syriens sont autant susceptibles de travailler que les réfugiés originaires d'autres pays

Les réfugiés syriens affichaient un taux d'emploi moins élevé que les réfugiés originaires d'autres pays, principalement parce qu'ils étaient au Canada depuis moins longtemps. Au moment du Recensement de 2016, sur lequel ces résultats sont fondés, les réfugiés syriens comptaient environ quatre mois de résidence au pays en moyenne, alors que les réfugiés originaires d'autres pays en comptaient huit en moyenne.

Parmi les réfugiés syriens âgés de 20 à 59 ans qui sont arrivés au Canada en 2015 et 2016, 24 % des hommes et 8 % des femmes occupaient un emploi le jour du recensement, soit le 10 mai. Cela se compare à 39 % des hommes et 17 % des femmes réfugiés originaires d'autres pays.

Les compétences linguistiques étaient un autre facteur pris en considération. En 2016, 55 % des réfugiés syriens ne parlaient ni le français ni l'anglais, comparativement à 28 % des réfugiés originaires d'autres pays.

Lorsqu'on tenait compte de ces facteurs et d'autres caractéristiques sociodémographiques, l'écart des taux d'emploi entre les réfugiés syriens et les réfugiés originaires d'autres pays diminuait de manière importante chez les hommes et devenait pratiquement nul chez les femmes.

La participation des réfugiés au marché du travail peut changer rapidement au cours des premières années suivant leur admission en raison de l'amélioration graduelle de leurs compétences linguistiques et professionnelles.

Le revenu moyen des réfugiés syriens était semblable à celui des réfugiés originaires d'autres pays

Les niveaux de revenu annuel peuvent être examinés pour les réfugiés âgés de 20 à 59 ans qui ont été admis au Canada en novembre et décembre 2015 et qui, le 31 décembre 2016, avaient accumulé de 12 à 14 mois de résidence au Canada.

Le revenu moyen des réfugiés syriens était comparable à celui des réfugiés originaires d'autres pays ayant la même durée de résidence au Canada, les niveaux de revenu annuel variant de 15 000 $ à 20 000 $.

Après 2016, le Canada a continué d'accueillir des réfugiés syriens, principalement au moyen du parrainage par le secteur privé. Au total, près de 60 000 réfugiés syriens ont été réinstallés au Canada depuis 2015.

Statistique Canada continuera de suivre les progrès des réfugiés syriens à mesure que de nouvelles données deviennent disponible, y compris des données plus récentes tirées de la Base de données longitudinales sur l'immigration.

  Note aux lecteurs

Les données de la présente analyse sont tirées du Recensement de la population de 2016 et de la Base de données longitudinales sur l'immigration (BDIM) de 2016. Les réfugiés réinstallés sont définis comme étant les immigrants qui ont été sélectionnés à l'étranger alors qu'ils étaient hors de leur pays d'origine ou de résidence habituelle et qui ont reçu le statut de résident permanent en raison d'une crainte fondée de retourner dans ce pays. Les réfugiés pris en charge par le gouvernement sont les réfugiés ayant reçu un soutien pour leur réinstallation provenant du gouvernement fédéral. Les réfugiés parrainés par le secteur privé sont ceux qui ont été parrainés par des organisations, des groupes de citoyens canadiens et/ou résidents permanents ou qui disposaient des fonds nécessaires pour subvenir à leurs propres besoins et à ceux de toutes les personnes à leur charge après leur arrivée au Canada.

Cette étude utilise les données du recensement pour examiner la situation sociodémographique et la situation d'emploi des réfugiés réinstallés au Canada durant la période allant du 1er janvier 2015 au 10 mai 2016. Au cours de cette période, un grand nombre de réfugiés syriens ont été admis au Canada en très peu de temps, particulièrement de décembre 2015 à la fin de février 2016. L'étude examine également le revenu annuel en 2016 des réfugiés syriens qui sont arrivés au Canada en novembre ou en décembre 2015. Dans un proche avenir, de nouvelles données tirées de la BDIM, dont des données annuelles sur le revenu pour 2017, deviendront disponibles, ce qui permettra alors une analyse du revenu en 2017 des réfugiés syriens admis en 2016.

Produits

L'étude intitulée « Résultats du Recensement de 2016 : Les réfugiés syriens réinstallés au Canada en 2015 et 2016 » est maintenant accessible dans la publication Regards sur la société canadienne (Numéro au catalogue75-006-X).

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias au 613-951-4636 (STATCAN.mediahotline-ligneinfomedias.STATCAN@canada.ca).

Pour obtenir plus de renseignements au sujet de Regards sur la société canadienne, communiquez avec Sébastien LaRochelle-Côté (613-951-0803; sebastien.larochelle-cote@canada.ca).

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