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Enquête nationale sur le cannabis, deuxième trimestre de 2018

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Diffusion : 2018-08-09

Environ 1,4 million de Canadiens ont déclaré avoir été passagers dans un véhicule conduit par quelqu'un qui avait consommé du cannabis dans les deux heures précédentes. De plus, selon les données combinées du premier et du deuxième trimestre, un consommateur de cannabis sur sept possédant un permis de conduire a déclaré avoir pris le volant au moins une fois dans les deux heures après avoir consommé la drogue au cours des trois derniers mois.

La Loi sur le cannabis (C-45) devrait entrer officiellement en vigueur le 17 octobre 2018. En préparation à ce changement, Statistique Canada ajuste le système statistique national afin de mesurer les répercussions sociales et économiques de la légalisation du cannabis.

Afin de surveiller la consommation de cannabis avant et après la modification législative, l'Enquête nationale sur le cannabis (ENC) de Statistique Canada recueille des données tous les trois mois (trimestrielles) tout au long de l'année 2018. Cette diffusion fournit les plus récents renseignements à propos du changement dans la façon de consommer du cannabis au Canada, ainsi que des renseignements à propos de sa consommation par rapport à la conduite automobile. Les nouveaux renseignements liés à l'ENC pour le deuxième trimestre (collecte de la mi-mai à la mi-juin) comprennent également des données pour les provinces, de même que les capitales des territoires.

Environ un consommateur de cannabis sur sept (14 %) possédant un permis de conduire déclare conduire dans les deux heures suivant sa consommation

Il subsiste des préoccupations liées à la sécurité quant à déterminer si la légalisation pour les adultes entraînera une augmentation non seulement de la consommation de cannabis, mais aussi de la conduite automobile sous l'influence du cannabis.

Statistique Canada effectue habituellement un suivi de la conduite sous l'influence du cannabis en répertoriant les incidents de conduite sous l'influence d'une drogue déclarés à la police. Ces données indiquent que les incidents de conduite sous l'influence d'une drogue ont plus que doublé de 2009 à 2017. Une partie de l'augmentation pourrait toutefois refléter les améliorations dans la détection et les rapports policiers plus complets plutôt qu'une augmentation de la fréquence de tels incidents.

La conduite sous l'influence d'une drogue n'est pas toujours détectée par la police, et l'ENC comprenait des questions à propos de la conduite après la consommation de cannabis afin de fournir un portrait statistique plus complet de ce phénomène.

Selon les plus récentes données recueillies au cours de la première moitié de 2018 (enquêtes des premier et deuxième trimestres combinées), 14 % des consommateurs de cannabis possédant un permis de conduire valide ont déclaré avoir conduit dans les deux heures après en avoir consommé. Les hommes étaient presque deux fois plus susceptibles de déclarer ce comportement que les femmes.

La proportion des personnes ayant déclaré avoir conduit dans les deux heures variait peu dans l'ensemble du pays. La Colombie-Britannique était l'exception, 8 % de ses conducteurs ayant déclaré ce comportement, ce qui représente une part beaucoup moins élevée que la moyenne nationale.

La conduite dans les deux heures suivant la consommation de cannabis était aussi plus de quatre fois (27 %) plus courante chez les conducteurs ayant déclaré consommer du cannabis tous les jours ou presque tous les jours qu'elle l'était chez les consommateurs moins fréquents (6 %).

Un Canadien sur vingt a été passager dans des véhicules conduits par des personnes ayant consommé du cannabis dans les deux heures précédentes

Le fait d'être passager dans un véhicule dont le conducteur a consommé du cannabis dans les deux heures précédentes peut être dangereux. Selon les données du deuxième trimestre, 5 % (1,4 million) des Canadiens âgés de 15 ans ou plus dans les provinces et les capitales territoriales étaient passagers dans des véhicules conduits par des personnes qui avaient consommé du cannabis dans les deux heures précédentes. Tandis que la probabilité qu'une personne déclare cette activité ne variait pas selon le sexe, elle variait selon l'âge. Les adolescents et les jeunes adultes âgés de 15 à 24 ans ont déclaré avoir été passagers dans des véhicules conduits par des personnes qui avaient potentiellement les facultés affaiblies plus de deux fois plus fréquemment que les personnes âgées de 25 ou plus.

Au deuxième trimestre de 2018, 12 % des résidents de Whitehorse et 10 % des résidents d'Iqaluit ont déclaré avoir été passagers dans un véhicule conduit par une personne qui avait consommé du cannabis, chiffres qui sont supérieurs aux estimations pour le reste du Canada (autres provinces et capitales territoriales combinées). Les résidents de la Saskatchewan (3 %) ont déclaré des occurrences inférieures à la moyenne.

Chez les consommateurs de cannabis actuels, 25 % ont déclaré avoir embarqué dans un véhicule dont le conducteur avait consommé, comparativement à 2 % des non-consommateurs de cannabis.

Les comportements à risque sont souvent liés. Une analyse supplémentaire montre que les deux tiers des personnes qui ont conduit un véhicule dans les deux heures suivant leur consommation de cannabis ont aussi déclaré avoir été passagers dans des véhicules conduits par des personnes qui avaient consommé du cannabis dans les deux heures précédentes.

Près de 16 % des Canadiens déclarent avoir consommé du cannabis au cours des trois derniers mois

L'ENC du deuxième trimestre a montré qu'environ 4,6 millions de personnes à l'échelle nationale, ou près de 16 % des Canadiens âgés de 15 ans ou plus, ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de la période de trois mois précédente. Cette proportion est similaire à ce qui a été déclaré au premier trimestre.

Selon les données d'enquête du deuxième trimestre de 2018, 21 % des Néo-Écossais et 18 % des Ontariens ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours des trois derniers mois. Ces pourcentages sont supérieurs aux estimations pour le reste du Canada (autres provinces et capitales territoriales combinées). La consommation au cours des trois mois précédents était aussi plus élevée que la moyenne nationale dans chacune des capitales territoriales : Whitehorse (23 %), Yellowknife (27 %) et Iqaluit (33 %). Parallèlement, la consommation au cours des trois mois précédents était inférieure à la moyenne nationale au Québec (11 %) et en Saskatchewan (10 %).

Le taux de consommation du cannabis chez les hommes (19 %) au deuxième trimestre est demeuré supérieur à celui des femmes (12 %). La consommation de cannabis a tendance à diminuer avec l'âge et l'enquête indique que la consommation chez les 15 à 24 ans (33 %) était presque deux fois et demie le taux des personnes âgées de 25 ans ou plus (13 %).

Tandis que la consommation est plus courante chez les jeunes et que différentes régions ont différentes concentrations de jeunes, il est probable qu'au moins une partie de la variation géographique de la prévalence de la consommation du cannabis est attribuable à la démographie, p. ex., à la composition d'une région selon l'âge. Cela est particulièrement vrai dans le cas des capitales territoriales, où les populations sont considérablement plus jeunes que dans le reste du pays.

Tandis que la consommation déclarée au deuxième trimestre a été stable à l'échelle nationale, un examen plus approfondi par région donne à penser que quelques changements pourraient se produire. Par exemple, les pourcentages des groupes ayant déclaré consommer du cannabis ont augmenté d'un trimestre à l'autre en Ontario et ont baissé en Saskatchewan. On assure une surveillance continue de ces chiffres afin d'être en mesure d'obtenir une meilleure compréhension des tendances en matière de consommation du cannabis.

Les hommes préfèrent les fleurs et les feuilles séchées, tandis que les femmes préfèrent les produits comestibles

On a posé aux Canadiens qui ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours des trois derniers mois des questions à propos des types de produits consommés pendant cette période, ainsi que de la quantité de chaque produit. À l'instar du premier trimestre, les données du deuxième trimestre indiquent que les fleurs/feuilles séchées étaient le produit le plus populaire (86 %), suivi des produits comestibles (32 %). Le hachisch et le kif (20 %), les concentrés liquides (20 %) et les vaporisateurs stylos (cartouches d'huile de cannabis) (19 %) étaient d'autres produits populaires consommés par un cinquième des consommateurs de cannabis.

L'analyse selon le sexe montre que des pourcentages plus élevés d'hommes que de femmes ont déclaré consommer des fleurs/feuilles séchées, tandis que le contraire était vrai pour les produits comestibles. Par exemple, la consommation de fleurs/feuilles séchées a été déclarée par 90 % des hommes et 81 % des femmes, tandis que 26 % des hommes ont indiqué consommer des produits comestibles comparativement à 41 % des femmes. La consommation d'autres produits ne variait pas selon le sexe.

Graphique 1  Graphique 1: Pourcentage ayant déclaré avoir consommé chacun des produits du cannabis au cours des trois derniers mois par sexe, population à domicile de 15 ans ou plus, Canada, deuxième trimestre de 2018
Pourcentage ayant déclaré avoir consommé chacun des produits du cannabis au cours des trois derniers mois par sexe, population à domicile de 15 ans ou plus, Canada, deuxième trimestre de 2018

Près d'un million de Canadiens ont déclaré dépenser plus de 250 $ en cannabis en trois mois

Au deuxième trimestre, un tiers des consommateurs de cannabis ont déclaré ne rien dépenser pour le cannabis qu'ils consommaient, 25 % ont dépensé jusqu'à 100 $, 21 % ont dépensé jusqu'à 250 $ et les 21 % restants, plus de 250 $. Ces pourcentages étaient pratiquement les mêmes que pour les dépenses déclarées au cours de la période de trois mois précédente.

Comme on pouvait s'y attendre, la fréquence de consommation de cannabis déclarée était associée au montant dépensé. Autrement dit, les dépenses plus élevées étaient concentrées chez les consommateurs fréquents, et les dépenses inférieures ou nulles étaient concentrées chez les consommateurs peu fréquents. Par exemple, chez les consommateurs de cannabis ayant déclaré qu'ils avaient seulement essayé ou consommé du cannabis une fois ou deux au cours de la période, plus de 60 % ont indiqué qu'ils n'avaient rien dépensé. En revanche, près de la moitié des consommateurs quotidiens ou quasi quotidiens ont déclaré avoir dépensé plus de 250 $, et 30 % ont déclaré avoir dépensé entre 100 $ et 250 $.

Graphique 2  Graphique 2: Répartition cumulative du montant dépensé pour du cannabis au cours des trois derniers mois par fréquence de consommation au cours de la même période de trois mois, population à domicile de 15 ans et plus, Canada, deuxième trimestre de 2018
Répartition cumulative du montant dépensé pour du cannabis au cours des trois derniers mois par fréquence de consommation au cours de la même période de trois mois, population à domicile de 15 ans et plus, Canada, deuxième trimestre de 2018

Les Canadiens qui consomment actuellement du cannabis sont plus susceptibles de déclarer une consommation accrue avec la légalisation

On a demandé aux Canadiens s'ils pensaient changer leur comportement après la légalisation du cannabis à des fins non médicales pour les adultes. Dans l'ensemble, plus de 8 sur 10 d'entre eux (82 %) ont déclaré qu'ils ne seraient pas susceptibles d'essayer le cannabis ou d'augmenter leur consommation avec la légalisation, proportion qui a été relativement stable par rapport au résultat du premier trimestre (79 %). Cependant, l'intention de consommer du cannabis à l'avenir et lorsqu'il sera légal dépendait en grande partie de la situation de consommation actuelle de la personne. Chez les consommateurs actuels, 28 % ont indiqué qu'ils seraient susceptibles d'augmenter leur consommation, ce qui représente quatre fois le pourcentage (6 %) des personnes qui ne consommaient pas actuellement.





  Note aux lecteurs

Statistique Canada a travaillé de concert avec des partenaires provenant de Santé Canada, de Sécurité publique Canada et de l'Agence de la santé publique du Canada à l'élaboration de cette nouvelle enquête intitulée Enquête nationale sur le cannabis (ENC).

Cette enquête s'inscrit dans le cadre du nouveau programme Rapidonnées, offert par la Division des enquêtes spéciales de Statistique Canada dans le but de répondre plus rapidement aux besoins de données urgents.

L'objectif principal de l'ENC visait à déterminer le niveau de consommation de cannabis au cours des trois derniers mois et la probabilité que les répondants changent leur comportement lié au cannabis pendant la période immédiatement avant et après la légalisation du cannabis à des fins non médicales pour les adultes le 17 octobre 2018.

Les données du deuxième trimestre ont été recueillies dans les 10 provinces et les capitales territoriales (Whitehorse, Yellowknife ou Iqaluit) en mai et juin 2018 et celles du premier trimestre, en février et mars 2018 (dans les provinces seulement).

La population cible pour l'enquête est la population à domicile âgée de 15 ans ou plus et exclut les résidents des établissements institutionnels, les itinérants et les personnes qui vivent dans des réserves autochtones.

Le taux de réponse de l'enquête pour le deuxième trimestre était de 51,3 %, ce qui s'est traduit par un échantillon de 7 285. Les chiffres correspondants pour le premier trimestre sont 51,2 % (taux de réponse) et 5 817 (échantillon).

Aux fins de la présente analyse et enquête :

Les consommateurs de cannabis sont définis comme ayant consommé toute forme de cannabis au cours des trois derniers mois à des fins médicales ou non médicales.

Le cannabis comprend la marijuana, le hachisch, l'huile de hachisch ou toute autre préparation de la plante du cannabis.

Le pourcentage de consommateurs de cannabis qui consomment chaque type de produit, p. ex., fleurs ou feuilles séchées, a été calculé selon que le répondant a soit fourni une quantité valide, soit indiqué une unité de mesure associée à un produit, p. ex., grammes ou 1/4 d'once.

On a appliqué des poids d'échantillonnage, afin que les analyses soient représentatives de la population canadienne.

Toutes les différences entre les caractéristiques et les groupes de comparaison analysés sont statistiquement significatives à p < 0,05 et ont été mises à l'essai au moyen de statistiques du test t et des poids de rééchantillonnage bootstrap afin de tenir compte du plan d'échantillonnage complexe.

Une analyse provisoire des résultats du deuxième trimestre a été estimée avec et sans les données des capitales territoriales. Puisque les résultats n'ont pas varié de manière considérable avec les données des territoires, tous les résultats du deuxième trimestre présentés incluaient ces données.

Limites et avertissements relativement aux données :

L'information fournie est autodéclarée et n'a pas été validée. La désirabilité sociale et la crainte de représailles, qui sont toutes les deux des sources éventuelles de biais, peuvent être particulièrement pertinentes dans le cadre de cette analyse. Les changements au fil du temps dans la volonté des répondants d'admettre qu'ils consomment de la drogue pourraient influencer les statistiques, mais cela demeure difficile à mesurer.

L'ENC, enquête trimestrielle permanente, a été conçue afin de surveiller les changements de comportement à court terme pendant les quelques mois précédant et suivant l'adoption de la Loi sur le cannabis.

Dans le cas de certaines analyses, la petite taille de l'échantillon peut avoir nui à la capacité d'obtenir une signification statistique. De plus, les covariables pertinentes n'étaient pas toutes disponibles. La combinaison des cycles et la détermination de la moyenne des résultats dans les trimestres peuvent améliorer la puissance statistique et la stabilité des estimations.

Pour obtenir plus d'information au sujet des statistiques sur le cannabis :

Centre de statistiques sur le cannabis de Statistique Canada

L'article suivant peut également être intéressant : Les statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada en 2017, diffusées le 23 juillet 2018.

Statistique Canada recueille de l'information sur les prix du cannabis au moyen d'un site d'approche participative, StatsCannabis. Nous vous invitons à visiter le site et à transmettre vos informations en toute confiance; la participation est anonyme.

Visiter aussi :

Dispositions législatives concernant la conduite avec capacités affaiblies

Lois et règlementation sur le cannabis

Conduite avec facultés affaiblies

Produits

L'infographie « Enquête nationale sur le cannabis, 2e trimestre de 2018 », qui fait partie de Statistique Canada — Infographies (Numéro au catalogue11-627-M), est maintenant disponible.

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Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias au 613-951-4636 (STATCAN.F SSD-Client Services / DES-Service à la clientèle F.STATCAN).

Date de modification :