Les armes à feu et les crimes violents au Canada, 2023
Diffusion : 2025-02-25
Après avoir atteint son niveau le plus élevé en 14 ans en 2022, le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu a diminué de 1,7 % en 2023. Les homicides commis à l'aide d'une arme à feu ont également affiché un recul pour la première fois depuis 2018.
À l'instar des années précédentes, les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu représentaient une petite part (2,6 %) des crimes violents déclarés par la police au Canada en 2023.
L'article de Juristat diffusé aujourd'hui, intitulé « Les armes à feu et les crimes violents au Canada, 2023 », fait état des plus récentes données déclarées par la police en ce qui a trait aux crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu. Il est notamment question des affaires dans lesquelles une arme à feu était présente, ainsi que des infractions se rapportant explicitement aux armes à feu, à savoir la décharge d'une arme à feu avec une intention particulière, l'usage d'une arme à feu lors de la perpétration d'un acte criminel et le fait de braquer une arme à feu. Fondé sur les données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité et de l'Enquête sur les homicides, l'article traite des caractéristiques des affaires, des victimes et des auteurs présumés, ainsi que des tendances au fil du temps.
Après avoir atteint leur niveau le plus élevé en 14 ans en 2022, les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu diminuent en 2023
Selon les données policières, il y a eu 14 416 affaires de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu en 2023, ce qui se traduit par un taux de 37 affaires de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu pour 100 000 habitants, en baisse de 1,7 % par rapport à un an plus tôt. En revanche, le taux global d'affaires de crimes violents a augmenté de 4,0 %.
Les tendances en matière de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu ont généralement suivi les tendances globales concernant les crimes violents.
À plus long terme, les affaires de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu ont augmenté de 55 % depuis 2013 (passant de 24 affaires pour 100 000 habitants cette année-là à 37 affaires en 2023), tandis que les crimes violents en général ont progressé de 30 % au cours de cette période (passant de 1 075 à 1 397).
Les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu diminuent dans les régions urbaines du sud des provinces, mais augmentent dans toutes les autres régions
De 2022 à 2023, le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu a diminué de 6,5 % dans les régions urbaines du sud des provinces, ce qui a entraîné un recul du taux global. Toutes les autres régions ont affiché des augmentations, les plus importantes ayant été observées dans les régions rurales du sud des provinces (+19 %) et les régions urbaines du nord des provinces (+13 %). Les taux ont également augmenté dans les territoires (+9,4 %) et les régions rurales du nord des provinces (+6,5 %).
En 2023, le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu dans les territoires s'est établi à 180 affaires pour 100 000 habitants, ce qui représente le taux le plus élevé de toutes les régions du Canada. En comparaison, le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu dans les provinces se situait à 165 affaires pour 100 000 habitants dans les régions rurales du Nord et à 45 affaires pour 100 000 habitants dans les régions urbaines du Nord. Les taux les plus faibles ont été enregistrés dans les régions rurales du Sud (41) et les régions urbaines du Sud (32).
Les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu sont souvent considérés comme un phénomène urbain, se produisant dans des régions où la population est importante et dense. La grande majorité (84 %) de la population canadienne vivait dans des régions urbaines des provinces en 2023. Bien que le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu ait été le plus faible dans les régions urbaines du sud des provinces en 2023, un peu plus de 7 affaires de ce genre sur 10 (71 %) se sont produites dans cette région. Par ailleurs, 4,0 % de ces crimes ont eu lieu dans les régions urbaines du nord des provinces.
Les taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu sont les plus élevés dans les territoires et les Prairies
À l'instar des années précédentes, les taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu étaient les plus élevés dans les territoires et les provinces des Prairies en 2023.
Le Nunavut (312 affaires pour 100 000 habitants) et les Territoires du Nord-Ouest (171) ont affiché les taux les plus élevés en 2023, suivis de la Saskatchewan (127), du Manitoba (81) et du Yukon (71).
Parallèlement, les taux les plus faibles ont été observés à Terre-Neuve-et-Labrador (22 affaires pour 100 000 habitants) et au Québec (25).
La baisse globale (-1,7 %) du taux national de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu observée de 2022 à 2023 est en grande partie attribuable aux diminutions de taux enregistrées en Ontario (-6,6 % ou -180 affaires), en Colombie-Britannique (-6,6 % ou -57 affaires), au Québec (-3,9 % ou -35 affaires) et dans les Territoires du Nord-Ouest (-28 % ou -29 affaires).
Parallèlement, des hausses notables du taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu ont été relevées en Saskatchewan (+11 % ou +186 affaires), au Manitoba (+14 % ou +166 affaires), au Nunavut (+73 % ou +54 affaires), à l'Île-du-Prince-Édouard (+155 % ou +28 affaires) et en Nouvelle-Écosse (+5,1 % ou +26 affaires).
La diminution des crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu dans les régions urbaines du sud des provinces est surtout attribuable aux baisses observées à Toronto, à Calgary, à Montréal et à Vancouver
Parmi les régions métropolitaines de recensement (RMR), c'est Toronto qui a enregistré le plus grand nombre d'affaires de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu (2 449) en 2023, et ce, dans une large proportion. En tant que RMR la plus peuplée du Canada, Toronto s'est pourtant classée au 11e rang pour ce qui est du taux (40 affaires pour 100 000 habitants).
Les taux les plus élevés parmi les RMR se trouvaient à Red Deer (80), à Regina (79), à Chilliwack (55), à Winnipeg (54) et à Saskatoon (53) en 2023.
Parallèlement, les taux les plus faibles ont été observés à Victoria (9), à Guelph (11), à Peterborough (12), à Sherbrooke (14) et à Belleville–Quinte West (16).
Dans les régions, le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu n'a diminué que dans les régions urbaines du sud des provinces de 2022 à 2023. Alors que plusieurs RMR ont enregistré une baisse en 2023, la diminution observée dans les régions urbaines du Sud est en grande partie attribuable au fléchissement du taux à Toronto (-9,2 % ou -157 affaires), à Calgary (-22 % ou -130 affaires), à Montréal (-12 % ou -127 affaires) et à Vancouver (-15 % ou -75 affaires).
En ce qui concerne les autres grandes RMR du Canada, le taux a augmenté à Edmonton (+11 % ou +100 affaires) et à Ottawa (+5,7 % ou +25 affaires) en 2023.
On note une diminution des taux de crimes violents commis à l'aide d'armes de poing, de carabines ou de fusils de chasse, ou d'armes à feu entièrement automatiques ou à canon scié
En 2023, environ la moitié (49 %) des crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu mettaient en cause une arme de poing, une proportion en baisse par rapport à celle de 53 % enregistrée en 2022. Toutefois, les armes de poing sont demeurées le type d'arme à feu le plus souvent présent dans les affaires de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu en 2023; venaient ensuite les armes semblables à une arme à feu ou les types inconnus d'armes à feu (31 %), les carabines ou les fusils de chasse (15 %) et les armes à feu entièrement automatiques ou les fusils à canon scié (4,7 %).
Le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme de poing a diminué de 8,6 % pour passer de 20 affaires pour 100 000 habitants en 2022 à 18 affaires en 2023. Quant aux crimes violents mettant en cause des carabines et des fusils de chasse, le taux a diminué de 4,0 % pour passer de 5,9 affaires pour 100 000 habitants à 5,6 affaires.
Parallèlement, le taux de crimes violents commis au moyen d'armes semblables à une arme à feu ou d'armes à feu dont le type était inconnu a augmenté de 13 % en 2023 (passant de 10 affaires pour 100 000 habitants à 11 affaires).
Bien qu'il ne soit pas possible de déterminer la raison exacte de cette augmentation, la fabrication illicite d'armes à feu, à savoir les armes à feu fabriquées par des particuliers, ou « armes fantômes », constitue une préoccupation croissante en matière de sécurité au Canada. Les craintes sont liées, notamment, à l'augmentation de l'utilisation des imprimantes 3D, de même qu'à l'importation et à la distribution de pièces, qui sont utilisées pour fabriquer des armes à feu non marquées et non traçables qui n'ont pas été mises à l'essai et qui sont dangereuses.
Pour ce qui est des chiffres, en 2023, on dénombrait 436 affaires de moins de crimes violents commis à l'aide d'une arme de poing par rapport à l'année précédente, ainsi que 25 affaires de moins mettant en cause une carabine ou un fusil de chasse.
Parallèlement, on a relevé 633 affaires de plus dans lesquelles une arme semblable à une arme à feu ou un type inconnu d'arme à feu était présent sur les lieux de l'affaire en 2023.
Après avoir augmenté chaque année depuis 2018, les homicides commis à l'aide d'une arme à feu affichent une baisse en 2023
De 2018 à 2022, le taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu a augmenté chaque année au Canada. Toutefois, en 2023, il a reculé de 18 % (passant de 0,88 affaire pour 100 000 habitants à 0,72 affaire). En 2023, il y a eu 54 homicides de moins commis à l'aide d'une arme à feu comparativement à l'année précédente (289 par rapport à 343).
Une baisse a également été observée pour ce qui est du taux d'homicides en général, qui a reculé de 14 % (passant de 2,27 affaires pour 100 000 habitants en 2022 à 1,94 affaire en 2023). Les taux d'homicides commis à l'aide d'une arme pointue (-20 %) et d'homicides causés par des coups portés (-16 %) ont aussi diminué.
Malgré ces baisses, le taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu en 2023 était 5,6 % plus élevé qu'en 2018 (0,68 ou 253 homicides). Les taux d'homicides commis à l'aide d'une arme pointue (+19 %) et d'homicides en général (+8,3 %) ont également augmenté au cours de cette période, tandis que le taux d'homicides causés par des coups portés a diminué de 5,3 %.
Le taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu était 89 % plus élevé en 2023 qu'en 2013, année au cours de laquelle la police a déclaré 0,38 affaire pour 100 000 habitants (134 homicides). En revanche, depuis 2013, la police a fait état de hausses beaucoup plus faibles pour ce qui est des homicides commis à l'aide d'une arme pointue (+5,0 %), des homicides causés par des coups portés (+7,2 %) et des homicides en général (+33 %).
En 2023, les homicides par arme à feu représentaient près de 4 homicides sur 10 (38 %) où la méthode principale utilisée pour causer la mort était connue. La décharge d'une arme à feu était la principale cause de décès chez les victimes d'homicide, suivie des armes pointues (31 %), des coups portés (17 %) et d'autres méthodes (14 %).
Dans le cas des homicides, la décharge d'une arme à feu a été la méthode principale le plus souvent utilisée pour causer la mort chaque année depuis 2016.
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Note aux lecteurs
Dans le présent communiqué, un crime violent commis à l'aide d'une arme à feu désigne un crime où une arme à feu était présente sur les lieux de l'affaire, et pour lequel la police a jugé que l'arme à feu était pertinente au crime, que celle-ci ait été utilisée ou non. Les armes à feu comprennent les armes de poing, les carabines ou les fusils de chasse, les armes à feu entièrement automatiques ou à canon scié, ainsi que les armes semblables à une arme à feu, comme les pistolets de départ, les pistolets lance-fusées, les armes à air comprimé, les armes fantômes et les armes à balles BB. Les infractions se rapportant explicitement aux armes à feu — comme la décharge d'une arme à feu avec une intention particulière, l'usage d'une arme à feu lors de la perpétration d'un acte criminel et le fait de braquer une arme à feu — sont également incluses dans les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu. La variation en pourcentage est fondée sur des taux non arrondis.
La base de données sur les tendances du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) fondé sur l'affaire est établie à partir d'une enquête à base de microdonnées qui permet de saisir des renseignements détaillés sur les crimes signalés à la police. Les données portent sur les caractéristiques des affaires, des victimes et des auteurs présumés. On estime que la couverture des tendances de 2009 à 2023 s'élève à 99 % de la population du Canada. Pour permettre de réaliser des comparaisons au fil du temps, la base de données sur les tendances comprend seulement les services de police qui ont toujours participé au Programme DUC.
Une affaire peut comprendre plus d'une infraction. Afin d'assurer la comparabilité des données, les chiffres qui figurent dans le présent communiqué sont fondés sur l'infraction la plus grave dans l'affaire. La police détermine l'infraction la plus grave en fonction des règles de classification normalisées du Programme DUC qui tiennent compte, par exemple, de la nature violente ou non de l'infraction ainsi que de la peine maximale prévue par le Code criminel. La présente diffusion repose sur une approche hybride, adoptée pour la première fois lors de la diffusion des données sur les armes à feu de 2022. Désormais, chaque victime correspond à une seule affaire, tout comme chaque affaire où il n'existe aucun enregistrement relatif à la victime. Toutes les victimes et toutes les affaires sont recensées de la même façon, que les services de police aient fourni ou non un enregistrement de la victime.
Au Québec, le système de gestion de l'information utilisé par la plupart des services de police donne lieu à une proportion relativement élevée de valeurs inconnues pour la variable « arme la plus dangereuse sur les lieux de l'affaire » du Programme DUC. Bien que les crimes commis à l'aide d'une arme à feu soient probablement correctement enregistrés dans la grande majorité des cas, un sous-dénombrement demeure possible. Ainsi, il convient de faire preuve de prudence lorsque l'on compare les données du Québec à celles d'autres provinces ou territoires. La présente analyse exclut les données du Service de police de la Ville de Québec en raison de préoccupations liées à la qualité des données pour la variable « arme la plus dangereuse sur les lieux de l'affaire ».
L'Enquête sur les homicides permet de recueillir des données auprès de la police sur les caractéristiques des affaires, des victimes et des auteurs présumés d'homicide au Canada. Cette enquête permet de recueillir des renseignements sur l'ensemble des homicides depuis 1961. Les homicides dont la police est informée des mois ou des années après qu'ils se soient produits sont comptabilisés dans l'année au cours de laquelle les services de police en ont été informés.
Aux fins du Programme DUC et de l'Enquête sur les homicides, une arme à feu désigne toute arme qui permet de tirer des coups de feu, des balles ou tout autre projectile et qui peut causer la mort d'une personne ou lui infliger des lésions corporelles graves. Différents types d'armes à feu se distinguent les uns des autres (présentés par ordre décroissant de gravité selon la hiérarchie de détermination de l'arme la plus dangereuse) :
Arme à feu entièrement automatique : Toute arme à feu permettant de tirer rapidement plusieurs balles de façon continue à chaque pression de la détente.
Carabine ou fusil de chasse à canon scié : Toute carabine ou tout fusil de chasse modifié de façon à ce que la longueur du canon soit inférieure à 457 millimètres ou que la longueur totale de l'arme soit inférieure à 660 millimètres.
Arme de poing : Toute arme à feu destinée à être tenue et actionnée d'une seule main.
Carabine ou fusil de chasse : Toute arme à feu longue dont la longueur du canon est supérieure ou égale à 660 millimètres.
Arme semblable à une arme à feu : Toute arme susceptible de projeter un objet par le canon au moyen de poudre, de dioxyde de carbone comprimé, d'air comprimé, etc. Comprend, par exemple, les pistolets de départ, les pistolets lance-fusées, les armes à air comprimé, les armes fantômes et les armes à balles BB. Cette catégorie comprend également les armes à feu de type inconnu.
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