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Étude : Scolarité et gains des populations noires nées au Canada

Diffusion : 2023-08-22

Au Canada, la population noire est diversifiée et en croissance. En 2021, 1,5 million de personnes au Canada ont déclaré être Noires, en hausse par rapport à 1,2 million cinq ans plus tôt, et plus de 300 origines ethniques ou culturelles différentes ont été déclarées dans le cadre du Recensement de la population. Bien que les expériences en matière de scolarité et de travail chez les personnes noires au Canada soient tout aussi diversifiées, les conditions socioéconomiques de cette population, y compris les taux d'emploi et les gains, sont généralement moins favorables que celles de la population non autochtone et non racisée (ci-après appelée la population non racisée). Cette situation prévaut même en tenant compte des différences liées à l'âge et au niveau de scolarité.

Une nouvelle étude publiée aujourd'hui permet d'examiner la diversité de la population noire afin de mieux comprendre sa situation en matière de scolarité ainsi que ses résultats sur le marché du travail. L'accent est mis sur trois populations noires nées au Canada : celle dont au moins un parent est né en Afrique (d'origine africaine), celle dont au moins un parent est né dans les Caraïbes (d'origine caribéenne) et celle dont les deux parents sont nés au Canada (d'origine canadienne).

Selon l'étude, bien que la proportion globale de personnes noires nées au Canada âgées de 25 à 54 ans et titulaires d'un baccalauréat ou d'un grade universitaire supérieur au baccalauréat (29 %) était presque égale à celle de leurs homologues non racisés (28 %), des différences importantes ont été constatées entre les trois populations noires nées au Canada. La population noire d'origine canadienne âgées de 25 à 54 ans (16 %) était beaucoup moins susceptible d'être titulaire d'un baccalauréat ou d'un grade universitaire supérieur au baccalauréat que leurs homologues noirs d'origine caribéenne (27 %) et leurs homologues noirs d'origine africaine (46 %).

De plus, les femmes noires avaient généralement atteint un niveau de scolarité plus élevé que celui des hommes noirs. La proportion de la population noire née au Canada titulaire d'un baccalauréat ou d'un grade universitaire supérieur au baccalauréat était la plus élevée chez les femmes noires d'origine africaine (57 %) et la plus faible chez les hommes noirs d'origine canadienne (12 %).

Ces différences en matière de scolarité étaient liées à des gains comparativement plus élevés chez la population noire d'origine africaine et à des gains plus faibles chez la population noire d'origine canadienne. Les variations relatives au niveau de scolarité correspondaient à un écart d'environ 8 000 $ dans les salaires annuels entre les populations noires ayant les niveaux de scolarité les plus élevés (d'origine africaine) et celles ayant les niveaux de scolarité les moins élevés (d'origine canadienne), tant chez les femmes que chez les hommes. Même si les variations du niveau de scolarité constituaient la plus importante source d'écarts salariaux entre les différentes populations noires, d'autres facteurs majeurs liés aux disparités salariales existaient et étaient communs à plusieurs populations noires.

Le sous-emploi est plus courant chez les populations noires

Le sous-emploi représentait un autre facteur important des écarts salariaux. Dans l'ensemble, toutes les populations noires nées au Canada étaient plus susceptibles d'occuper des emplois peu spécialisés par rapport à leurs études et/ou de travailler à temps partiel ou durant une partie de l'année, comparativement à leurs homologues non racisés dont les deux parents sont nés au Canada (c.-à-d. de troisième génération ou plus).

Bien que le sous-emploi ait joué un rôle dans les écarts de revenus entre toutes les populations noires nées au Canada, l'ampleur de l'effet variait considérablement entre les populations noires. Comparativement à la population de troisième génération ou plus non racisée, la plus faible différence de revenus a été observée chez les femmes noires d'origine caribéenne, où le sous-emploi était lié à des revenus inférieurs de 1 400 $. Quant aux écarts de revenus les plus importants, ils ont été constatés chez les hommes noirs d'origine africaine et caribéenne, lesquels ont gagné environ 4 000 $ de moins en raison du sous-emploi.

Les écarts salariaux vont au-delà du niveau de scolarité, de la profession ou du nombre d'heures travaillées

Les trois populations noires ont fait face à des écarts salariaux supplémentaires qui ne pouvaient pas être attribués aux différences dans le groupe professionnel, les semaines travaillées, le travail à temps partiel ou à temps plein, le niveau de scolarité, la langue, la région du Canada ou la structure familiale. Ces écarts salariaux pourraient être liés à des facteurs non observés, qui peuvent comprendre des différences salariales au sein de la même profession, la durée de l'emploi, une profession précise et l'accès aux promotions.

Pour les hommes noirs, ces différences inexpliquées constituaient le facteur le plus important des écarts de revenus par rapport à la population de troisième génération ou plus non racisée. Les écarts négatifs variaient de 6 500 $ chez les hommes noirs d'origine africaine à plus de 8 000 $ chez les hommes noirs d'origine caribéenne et canadienne. Chez les femmes noires, ils variaient de 2 900 $ chez les femmes noires d'origine africaine à 4 100 $ chez les femmes noires d'origine caribéenne.

La constatation de différences inexpliquées dans les revenus entre les populations noires et la population non racisée, même lorsque d'autres écarts sont pris en compte, concorde avec les résultats d'études antérieures. La constatation selon laquelle ces différences se produisent dans trois populations noires différentes et qu'elles sont constamment plus importantes chez les hommes que chez les femmes indique qu'elles pourraient être attribuables aux disparités possibles qui touchent l'ensemble des personnes noires.

Les populations noires n'étaient pas les seules confrontées à d'importants écarts salariaux inexpliqués. Des écarts du même ordre sont observés chez les femmes et les hommes latino-américains et philippins de deuxième génération. Des analyses supplémentaires de ces populations visant à trouver les sources de ces effets représentent un domaine intéressant pour de futures recherches.

  Note aux lecteurs

La population cible de cet article est la population non immigrante née au Canada et âgée de 25 à 54 ans, qui n'a pas fréquenté l'école de septembre 2020 au 11 mai 2021. Les personnes dont la principale langue parlée à la maison était une langue autochtone et celles vivant dans les territoires étaient exclues, car la trop petite taille de ces populations ne permettait pas de les inclure dans l'analyse de régression. L'analyse des gains prenait en compte les salaires et se limitait à la population n'ayant pas de revenu provenant d'un travail autonome.

Les trois populations noires analysées dans le cadre de l'étude représentent 94,5 % des personnes noires de la population cible. Les autres n'ont pas été inclus dans l'analyse de régression.

L'article fait appel à une analyse descriptive et à une analyse de décomposition par régression.

Produits

L'article intitulé « Éducation et revenus des populations noires nées au Canada » est maintenant accessible dans la publication Regards sur la société canadienne (Numéro au catalogue75-006-X).

L'infographie « Populations noires nées au Canada : niveau de scolarité et salaires » est maintenant accessible dans le cadre de la série Statistique Canada – Infographies (Numéro au catalogue11-627-M).

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