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Étude : Association entre la fréquence de consommation de cannabis et certains indicateurs sociaux

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Diffusion : 2018-05-03

L'administration fédérale canadienne s'est engagée à légaliser, à réglementer et à restreindre l'accès au cannabis consommé à des fins non médicales en 2018. En vue de se préparer à ce changement, Statistique Canada s'affaire à modifier le système statistique national afin de mesurer les incidences sociales et économiques de la légalisation du cannabis.

Une nouvelle étude diffusée aujourd'hui dans Regards sur la société canadienne examine le lien entre la fréquence de consommation de cannabis et divers indicateurs clés, comme la santé mentale et physique, la confiance envers les institutions et la victimisation. Elle se fonde sur les données de l'Enquête sociale générale sur la victimisation et de l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues.

Selon les résultats de l'étude « Association entre la fréquence de consommation de cannabis et certains indicateurs sociaux », le quart des Canadiens ont essayé le cannabis pour la première fois à l'âge de 18 ans ou moins, et les consommateurs quotidiens de cannabis sont plus susceptibles d'avoir commencé à en consommer à un plus jeune âge.

Toujours selon l'étude, il existe une association entre la présence d'une incapacité physique ou liée à la santé mentale et la consommation fréquente de cannabis, et une association entre la fréquence de la consommation du cannabis et d'autres indicateurs tels que le niveau de confiance envers la police et le système judiciaire et les expériences de victimisation.

Il convient de noter que les liens entre la consommation de cannabis et les indicateurs présentés ci-dessous sont des associations et ne doivent pas être interprétés comme des relations causales.

Le quart des Canadiens ont essayé le cannabis à l'âge de 18 ans ou moins

Parmi les Canadiens de 15 ans et plus, 45 % ont déclaré avoir consommé du cannabis à un moment donné de leur vie. Environ 7 % ont indiqué en avoir consommé au cours du mois précédent, et 1,5 % ont déclaré en consommer quotidiennement.

Le quart (25 %) des Canadiens ont déclaré avoir consommé du cannabis ou l'avoir essayé pour la première fois à l'âge de 18 ans ou moins. Cette proportion était plus élevée chez les hommes (30 %) que chez les femmes (21 %).

Ces résultats sont importants, car les personnes qui ont essayé le cannabis à un plus jeune âge sont plus susceptibles d'en consommer sur une base quotidienne ou hebdomadaire à l'âge adulte.

Parmi les personnes ayant indiqué avoir consommé du cannabis pour la première fois à 14 ans ou moins, 31 % ont dit en consommer maintenant au moins une fois par semaine. En revanche, parmi celles ayant déclaré l'avoir essayé à 16 ans ou plus, moins de 13 % ont dit en consommer maintenant chaque semaine ou chaque jour.

Il existe un lien entre la présence d'une incapacité physique ou une incapacité liée à la santé mentale et la fréquence de la consommation du cannabis, en particulier chez les femmes

Des études antérieures ont montré un lien entre la consommation de cannabis et la santé. Toutefois, cette relation ne signifie pas que la consommation de cannabis entraîne des effets néfastes sur la santé. Elle pourrait plutôt signifier que les personnes ayant des problèmes de santé consomment du cannabis afin d'amoindrir leurs symptômes.

Dans l'étude, deux mesures autodéclarées ont été prises en compte : la présence d'une incapacité physique et la présence d'une incapacité émotionnelle, psychologique ou mentale qui limite parfois les activités quotidiennes.

Les résultats montrent qu'il existe un lien entre la présence d'une incapacité physique ou liée à la santé mentale et la fréquence de la consommation du cannabis. C'était particulièrement le cas chez les femmes.

Par exemple, 43 % des femmes qui consommaient du cannabis quotidiennement ont déclaré avoir une incapacité liée à la santé mentale qui limite leurs activités quotidiennes, comparativement à 7 % des femmes qui n'en avaient pas consommé au cours du mois précédent.

Graphique 1  Graphique 1: Proportion des personnes de 15 ans et plus qui ont déclaré avoir une incapacité liée à la santé mentale, selon le sexe et la fréquence de consommation de cannabis au cours du mois précédant l'enquête, 2014
Proportion des personnes de 15 ans et plus qui ont déclaré avoir une incapacité liée à la santé mentale, selon le sexe et la fréquence de consommation de cannabis au cours du mois précédant l'enquête, 2014

Parmi les hommes, 11 % de ceux qui ont déclaré consommer du cannabis quotidiennement ont déclaré avoir une incapacité liée à la santé mentale, comparativement à 4 % des hommes qui n'en avaient pas consommé au cours du mois précédent.

Les personnes qui consomment du cannabis plus fréquemment sont plus susceptibles d'avoir un niveau de confiance plus faible envers la police

Les personnes qui consomment du cannabis fréquemment ont aussi indiqué avoir de faibles niveaux de confiance envers certaines institutions, comme la police ou le système judiciaire.

Par exemple, parmi les personnes qui ont déclaré consommer du cannabis de manière quotidienne, 38 % des femmes et 34 % des hommes avaient un niveau de confiance plus faible envers la police, comparativement à 6 % des femmes et à 9 % des hommes qui n'en avaient pas consommé au cours du mois précédent. Ces résultats sont les mêmes après avoir tenu compte des différences d'âge et de revenu du ménage.

Graphique 2  Graphique 2: Proportion des personnes de 15 ans et plus qui ont déclaré avoir peu confiance en la police, selon le sexe et la fréquence de consommation de cannabis au cours du mois précédant l'enquête, 2014
Proportion des personnes de 15 ans et plus qui ont déclaré avoir peu confiance en la police, selon le sexe et la fréquence de consommation de cannabis au cours du mois précédant l'enquête, 2014

De plus, 46 % des femmes qui consommaient du cannabis quotidiennement avaient un niveau de confiance plus faible envers le système judiciaire, comparativement à 21 % des femmes qui n'en avaient pas consommé au cours du mois précédent. Chez les hommes, la relation entre la consommation de cannabis et la confiance envers le système de justice n'était pas statistiquement significative.

La consommation fréquente de cannabis est aussi associée à des taux de victimisation plus élevés, même après avoir tenu compte d'autres facteurs associés à la victimisation, comme les caractéristiques personnelles, la santé mentale autodéclarée, les variables de caractéristiques du voisinage, et d'autres mesures du mode de vie (y compris la consommation d'alcool et d'autres drogues illicites).

Les personnes qui consomment du cannabis en conjonction avec d'autres drogues illicites déclarent plus d'effets défavorables liés à la consommation de drogues

Les personnes qui consomment du cannabis plus fréquemment sont plus susceptibles de déclarer des effets défavorables attribuables à leur consommation de cannabis.

Par exemple, 8 % des personnes qui consommaient du cannabis sur une base hebdomadaire ou quotidienne ont déclaré avoir déjà essayé, sans succès, de contrôler, de réduire ou de cesser leur consommation de cannabis, comparativement à moins de 4 % des personnes qui en consommaient une fois par mois ou moins souvent.

Moins d'une personne sur cinq consommait du cannabis en conjonction avec d'autres drogues illicites comme la cocaïne, les amphétamines/méthamphétamines, l'ecstasy, les hallucinogènes, l'héroïne, les substances inhalées ou la salvia, mais celles qui le faisaient étaient plus susceptibles de déclarer des effets défavorables de la consommation de drogue en général.

Notamment, parmi les personnes qui avaient consommé du cannabis en conjonction avec d'autres drogues illicites au cours de l'année précédente, 21 % ont déclaré avoir souffert de troubles physiques causés par la drogue comparativement à 5 % de celles ayant consommé uniquement du cannabis.

Par ailleurs, 15 % des personnes qui consommaient du cannabis en conjonction avec d'autres drogues illicites ont déclaré avoir vécu des conséquences néfastes sur leurs liens d'amitié, leur vie sociale, leur vie à la maison ou leur mariage, comparativement à 3 % de celles qui ne consommaient que du cannabis.

  Note aux lecteurs

Cette étude se fonde sur les données de l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (ECTAD) de 2015 et de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2014 sur la sécurité des Canadiens (victimisation).

Les populations cibles pour ces deux enquêtes étaient composées de la population canadienne âgée de 15 ans et plus ne vivant pas en établissement et résidant dans les provinces. La période de collecte des données de l'ECTAD était toute l'année civile 2015, tandis que celle des données de l'ESG était toute l'année civile 2014.

Les définitions des produits du cannabis utilisées aux fins des deux enquêtes étaient semblables. Cependant, dans l'ECTAD, la fréquence de consommation renvoyait à la consommation au cours des trois mois précédents, alors que pour l'ESG, il s'agissait de la consommation au cours du mois précédent.

Dans l'ECTAD de 2015, le libellé utilisé est le suivant : « Les questions qui suivent ont trait au cannabis. Dans cette série de questions, nous utiliserons le terme marijuana, qui inclut la consommation de marijuana, de haschich, d'huile de haschich ou de tout autre produit dérivé du cannabis. » Les questions suivantes ont été posées : (1) Au cours de votre vie, avez-vous déjà utilisé ou essayé de la marijuana? (2) Avez-vous essayé de la marijuana une fois ou plus d'une fois? (3) Au cours des 12 derniers mois, avez-vous consommé de la marijuana? (4) Au cours des trois derniers mois, avez-vous consommé de la marijuana? (5) Au cours des trois derniers mois, à quelle fréquence avez-vous consommé de la marijuana? (6) À quel âge avez-vous essayé ou commencé à consommer de la marijuana?

Dans l'ESG de 2014, le libellé utilisé est le suivant : « Les questions qui suivent portent sur la consommation de drogues. Veuillez ne pas inclure les médicaments vendus sur ordonnance (prescription) ou en vente libre. » Voici les questions posées : (1) Au cours du dernier mois, avez-vous consommé de la marijuana, du haschich, de l'huile de haschich ou tout autre produit dérivé du cannabis? (2) À quelle fréquence au cours du dernier mois avez-vous consommé de la marijuana, du haschich, de l'huile de haschich ou tout autre produit dérivé du cannabis?

Produits

L'étude intitulée « Association entre la fréquence de consommation de cannabis et certains indicateurs sociaux » est maintenant accessible dans la publication Regards sur la société canadienne (Numéro au catalogue75-006-X).

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca).

Pour obtenir plus de renseignements sur la publication Regards sur la société canadienne, veuillez communiquer avec Sébastien LaRochelle-Côté (613-951-0803; sebastien.larochelle-cote@canada.ca).

Date de modification :