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En 2004, les Autochtones de 19 à 50 ans vivant à l'extérieur des réserves en Ontario et dans les provinces de l'Ouest étaient deux fois et demie plus susceptibles d'être obèses ou d'avoir de l'embonpoint que leurs homologues non autochtones, selon une nouvelle étude.
L'étude, qui est publiée aujourd'hui dans Rapports sur la santé, a permis de déterminer que cette différence rend principalement compte des taux plus élevés d'obésité et d'embonpoint chez les femmes autochtones, particulièrement celles de 19 à 30 ans.
Des études antérieures ont montré que les Autochtones vivant à l'extérieur des réserves sont plus susceptibles que les autres Canadiens de déclarer des problèmes de santé chroniques, plus particulièrement des problèmes comme le diabète, l'hypertension et l'arthrite, dont on a établi le lien avec l'obésité.
Les Autochtones font aussi face à des disparités en matière de logement, de scolarité, d'emploi et de sécurité alimentaire. En fait, outre les habitudes alimentaires, l'étude a permis de déterminer que les différences dans l'obésité et l'embonpoint peuvent aussi être le résultat des différences entre les Autochtones et les non-Autochtones en ce qui a trait au revenu, à la scolarité et à l'activité physique durant les loisirs.
Les recherches concernant les différences dans les habitudes alimentaires contribuent à expliquer les causes sous-jacentes de l'obésité et à cibler les efforts afin d'améliorer les résultats en matière de santé.
Les niveaux de revenu, de scolarité et d'activité physique durant les loisirs comportent un lien avec le surpoids. Toutefois, dans cette étude, les relations entre ces facteurs et l'obésité chez les Autochtones vivant à l'extérieur des réserves n'étaient pas nécessairement les mêmes que celles déclarées pour l'ensemble de la population.
Le fait de vivre dans un ménage à faible revenu était lié à un taux plus élevé d'obésité pour les Autochtones vivant à l'extérieur des réserves, mais le revenu du ménage ne comportait pas de lien avec l'obésité chez les non-Autochtones. Lorsque d'autres facteurs étaient pris en compte, cette relation n'était plus significative.
L'association entre la scolarité et le surpoids différait aussi. Chez les non-Autochtones, le surpoids était plus répandu dans les ménages peu scolarisés, c'est-à-dire ceux dont aucun membre n'avait de diplôme d'études secondaires. Par contre, les Autochtones vivant à l'extérieur des réserves dans des ménages peu scolarisés étaient moins susceptibles d'avoir de l'embonpoint ou d'être obèses que ceux qui vivaient dans des ménages plus scolarisés.
L'inactivité durant les loisirs était liée à un surpoids pour l'ensemble de la population autochtone et non autochtone. Même si les deux groupes étaient tout aussi susceptibles d'être inactifs, les conséquences semblaient plus importantes pour les Autochtones. Parmi les personnes inactives, 50 % des Autochtones vivant à l'extérieur des réserves étaient obèses, comparativement à 23 % des non-Autochtones.
Les taux d'embonpoint/d'obésité chez les hommes autochtones et non autochtones étaient statistiquement similaires. Toutefois, les femmes autochtones étaient plus susceptibles que les femmes non autochtones d'avoir de l'embonpoint/d'être obèses.
Les taux plus élevés d'embonpoint/d'obésité chez les femmes autochtones étaient liés en partie à l'apport plus élevé de calories chez celles de 19 à 30 ans. Dans cette fourchette d'âge, l'apport quotidien moyen des femmes autochtones dépassait de 359 calories celui des femmes non autochtones.
Il n'y avait pas de différence statistiquement significative entre l'apport moyen de calories des hommes autochtones et non autochtones, ni des femmes autochtones et non autochtones, chez les 31 à 50 ans.
Comme c'était le cas pour les Canadiens globalement, nombre d'Autochtones vivant à l'extérieur des réserves ne suivaient pas les recommandations du Guide alimentaire canadien. Par exemple, un pourcentage important d'entre eux ne consommait pas le nombre suggéré de portions de légumes et de fruits, de produits céréaliers et de produits laitiers.
Les hommes autochtones consommaient considérablement moins de produits laitiers que les hommes non autochtones (environ la moitié d'une portion de moins par jour). Les femmes autochtones consommaient presque une portion de moins par jour de légumes et fruits et de produits céréaliers que les femmes non autochtones.
Les répercussions de ces différences sont évidentes dans la proportion de calories quotidiennes provenant des divers groupes d'aliments et des «autres aliments», qui comprennent les bonbons, l'huile, les boissons gazeuses et les condiments. Les «autres aliments» constituaient plus de 35 % du nombre moyen de calories consommées quotidiennement par les femmes autochtones de 19 à 30 ans vivant à l'extérieur des réserves, comparativement à 24 % pour les femmes non autochtones. Cette différence explique à elle seule 90 % de l'apport calorique quotidien plus élevé des femmes autochtones de 19 à 30 ans.
Un examen plus étroit des habitudes alimentaires des femmes montre en outre des différences significatives quant à la consommation d'aliments entre les repas. Les femmes autochtones de 19 à 30 ans tiraient 36 % de leurs calories quotidiennes des aliments consommés entre les repas, comparativement à 28 % des calories pour les femmes non autochtones.
En outre, les «autres aliments» représentaient 63 % des calories consommées entre les repas par les femmes autochtones de 19 à 30 ans, comparativement à 43 % pour leurs homologues non autochtones.
Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 5049.
L'article «L'obésité et les habitudes alimentaires de la population autochtone», qui fait partie de la diffusion en ligne d'aujourd'hui des Rapports sur la santé, vol. 19, no 1 (82-003-XWF, gratuit), est maintenant accessible à partir du module Publications de notre site Web.
Pour obtenir plus de renseignements sur les Rapports sur la santé, communiquez avec Christine Wright au 613-951-1765 (christine.wright@statcan.gc.ca), Division de l'information et de la recherche sur la santé.
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Didier Garriguet au 613-951-7187 (didier.garriguet@statcan.gc.ca), Division de l'information et de la recherche sur la santé.