Décès

L'espérance de vie à la naissance pour les hommes et pour les femmes a atteint un niveau record en 2003, selon de nouvelles données sur la mortalité.

Pour les deux sexes confondus, l'espérance de vie à la naissance est passée de 79,7 ans en 2002 à un sommet sans précédent de 79,9 ans.

Les deux sexes ont contribué à cette hausse. L'espérance de vie à la naissance pour les femmes a augmenté de 0,3 an en 2003 par rapport à l'année précédente, leur espérance de vie s'étant située à un niveau jamais atteint auparavant, soit 82,4 ans.

L'espérance de vie à la naissance pour les hommes a aussi atteint un niveau record de 77,4 ans en 2003, en hausse de 0,2 an par rapport à l'année précédente. L'augmentation a été légèrement plus faible que pour les femmes. De ce fait, l'écart entre l'espérance de vie des hommes et celle des femmes s'est élargi très légèrement en 2003, étant passé à 5,0 ans, comparativement à 4,9 ans en 2002.

Au cours du dernier quart de siècle, le plus grand écart entre l'espérance de vie des femmes et des hommes a eu lieu en 1979. Cette année-là, l'écart était de 7,4 ans. Entre 1979 et 2003, l'écart s'est rétréci, car l'espérance de vie des hommes s'est améliorée de 6,0 années et celle des femmes de 3,6 années.

Au cours de cette période de 24 ans, les hommes ont eu en moyenne un gain d'une année d'espérance de vie à chaque quatre années civiles, tandis que l'espérance de vie des femmes s'est accrue en moyenne d'un an à chaque 6,7 années civiles.

À l'échelon provincial, l'espérance de vie en 2003 pour les deux sexes confondus était la plus élevée en Colombie-Britannique et en Ontario.

Le nombre de décès augmente en raison du vieillissement de la population

Le nombre de décès est en hausse depuis un certain nombre d'années, du fait de l'augmentation et du vieillissement de la population. En 2003, 226 169 personnes sont décédées au Canada, en hausse de 1,2 % par rapport aux 223 603 décès enregistrés l'année précédente. Durant cette même période, la population canadienne a augmenté de 1,0 %.

Le nombre de décès a augmenté dans chaque province et territoire, sauf à l'Île-du-Prince-Édouard, au Québec et au Yukon, où il a diminué.

Le taux de mortalité normalisé selon l'âge diminue

Afin d'éliminer les effets du vieillissement de la population sur les taux de mortalité, on utilise les «taux de mortalité normalisés selon l'âge» en faisant des comparaisons temporelles. Le taux de mortalité normalisé selon l'âge pour les deux sexes confondus a diminué en 2003 pour s'établir à 586,9 décès pour 100 000 habitants, comparativement à 598,2 en 2002. Ce taux a diminué progressivement à chaque année depuis son dernier sommet atteint en 1993 quand il s'est établi à 694,9 décès.

Le taux a poursuivi sa tendance à la baisse pour les hommes en 2003, s'étant établi à 733,4 décès pour 100 000 habitants, comparativement à 747,8 décès en 2002. Ce niveau est en baisse par rapport à son dernier sommet de 902,1 observé en 1993.

Le taux de mortalité normalisé selon l'âge a aussi diminué pour les femmes pour se situer à 475,4 décès pour 100 000 habitants, après avoir augmenté pour s'établir à 485,7 en 2002. Cette année-là, on a observé une augmentation de ce taux pour la première fois en neuf ans.

L'espérance de vie des personnes âgées s'améliore

L'espérance de vie à 65 ans, qui correspond au nombre d'années en moyenne qu'une personne âgée de 65 ans pourrait s'attendre à vivre, s'est améliorée tant pour les hommes que pour les femmes en 2003.

Les hommes âgés de 65 ans en 2003 pouvaient s'attendre à vivre en moyenne 17,4 années de plus, tandis que les femmes pouvaient s'attendre à vivre 20,8 années de plus.

En 2002, les chiffres comparables étaient de 17,2 ans pour les hommes et de 20,6 ans pour les femmes. L'écart entre les deux sexes est demeuré le même, soit de 3,4 ans.

Le taux de mortalité infantile baisse légèrement

Le taux de mortalité infantile, soit les décès au cours de la première année de vie, a diminué pour s'établir à 5,3 décès pour chaque 1 000 naissances vivantes, comparativement à 5,4 en 2002.

La baisse de la mortalité infantile est due à un déclin à la fois du nombre de décès et du taux de mortalité des enfants âgés entre 7 et 364 jours. Le nombre de ces décès a chuté pour se situer à 668 en 2003, comparativement à 696 en 2002. Cela représente une diminution de 4,0 %. De plus, le taux de mortalité des enfants âgés entre 7 et 364 jours est passé de 2,1 décès pour chaque 1 000 naissances à 2,0.

Les taux de mortalité des enfants âgés de moins d'un jour et des enfants âgés entre 1 et 6 jours sont restés au même niveau qu'en 2002. Ainsi, en 2002 et 2003, le taux de mortalité des enfants âgés de moins d'un jour était de 2,5 décès pour 1 000 naissances et celui des enfants âgés entre 1 et 6 jours était de 0,7 décès.

En 2003, le taux de mortalité infantile masculine s'établissait à 5,7 décès pour 1 000 naissances vivantes, tandis que le taux de mortalité infantile féminine se situait à 4,8. Ces deux taux ont affiché une légère baisse de 0,1 an par rapport à 2002. Il y a eu 1 765 décès infantiles en 2003. Ce nombre était presque le même que celui de 2002, année où il y a eu 1 762 décès infantiles. Par ailleurs, le nombre de naissances vivantes a fait un bond de 1,9 % en 2003.

Le taux de mortalité infantile était supérieur au taux national au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta et dans les trois territoires. Le taux de mortalité infantile de l'Alberta a enregistré une baisse substantielle en 2003 pour s'établir à 6,6 décès infantiles pour 1 000 naissances vivantes, comparativement à 7,3 en 2002.

Six décès sur dix sont attribuables aux maladies de l'appareil circulatoire et au cancer

Au cours du dernier quart de siècle, les causes principales de décès au Canada ont été les maladies de l'appareil circulatoire et les tumeurs malignes, ou le cancer.

En 2003, les maladies de l'appareil circulatoire et le cancer confondus ont causé 6 décès sur 10 (62,0 %).

Les décès dus aux maladies de l'appareil circulatoire ont représenté presque le tiers (32,8 %) de tous les décès en 2003. Toutefois, le nombre de décès dus à ce groupe de causes représentait presque la moitié (47,3 %) de tous les décès en 1979.

Le cancer a causé 65 990 décès en 2003, en hausse de 1,4 % par rapport à 2002. Depuis 1979, la proportion de tous les décès dus au cancer est passée de 22,9 % cette année-là à 29,2 % en 2003.

Les décès dus aux maladies de l'appareil circulatoire et au cancer sont plus fréquents quand les gens avancent en âge, et la population canadienne vieillit. Les taux de mortalité normalisés selon l'âge éliminent les effets du vieillissement de la population sur les tendances de la mortalité.

Le taux de mortalité normalisé selon l'âge de décès dus aux maladies de l'appareil circulatoire a diminué considérablement au cours du dernier quart de siècle, de 408,8 décès pour 100 000 habitants en 1979, à 185,9 décès en 2003.

Au cours de la même période, le taux de mortalité normalisé selon l'âge de décès dus au cancer a diminué beaucoup plus lentement, étant passé de 187,8 décès pour 100,000 habitants en 1979 à 175,6 décès en 2003.

Les décès dus au cancer sont principalement liés à cinq sièges

Plus de 55 % de tous les décès dus au cancer en 2003 étaient dus à une tumeur maligne localisée dans l'un des cinq sièges suivants : poumon, colorectal, sein chez la femme, prostate chez l'homme et pancréas.

Le cancer du poumon a causé 26,3 % de tous les décès dus au cancer en 2003, ce qui représente la proportion la plus grande de tous les sièges. Le nombre de décès dus au cancer du poumon a augmenté de 1,1 % par rapport à 2002 pour s'établir à 17 374 en 2003.

Le taux de mortalité normalisé selon l'âge pour le cancer du poumon, lequel élimine les effets d'une population vieillissante, a diminué en 2003 pour les deux sexes confondus, pour s'établir à 47,0 décès pour 100 000 habitants, comparativement à 47,8 en 2002.

Dans le cas des hommes, le taux de mortalité normalisé selon l'âge pour le cancer du poumon est passé de 65,6 pour 100 000 habitants en 2002 à 65,1 en 2003. Le taux de mortalité masculin pour le cancer du poumon a atteint un sommet à la fin des années 1980 pour s'établir à 81,3 décès pour 100 000 habitants en 1988. Les taux normalisés selon l'âge du cancer colorectal et du cancer de la prostate ont aussi diminué chez les hommes en 2003, ils se sont établis respectivement à 23,0 et 22,8 décès pour 100 000 habitants. Ces deux taux avaient culminé en 1995.

Au cours du dernier quart de siècle, le taux de mortalité du cancer du poumon chez les femmes a doublé, étant passé de 16,3 décès en 1979 à 35,4 décès pour 100 000 habitants en 2003. À l'opposé, les taux de mortalité du cancer colorectal et du cancer du sein chez la femme ont chuté en 2003, s'étant situés respectivement à 14,6 et 24,1 décès pour 100 000 femmes. Ainsi, cette tendance à la baisse qui a débuté au milieu des années 1980 se poursuit.

Les décès dus au cancer du pancréas ont fait un bond de 7,5 % en 2003 pour s'établir à 3 411 pour les deux sexes confondus. Le taux de mortalité normalisé selon l'âge pour le cancer du pancréas a augmenté un peu en 2003, étant passé de 8,7 décès pour 100 000 habitants en 2002 à 9,1 en 2003. Le taux de mortalité chez les hommes était de 10,3 décès pour 100 000 habitants, et celui chez les femmes, de 8,1, les deux taux ayant été un peu plus élevés qu'en 2002.

Éclosions de maladies infectieuses en 2003

Le Canada a connu deux éclosions importantes de maladies infectieuses en 2003. Les données nationales de mortalité montrent que 511 décès sont attribuables au Clostridium difficile (C. difficile) et 30 décès au syndrome respiratoire aiguë sévère (SRAS) chez les Canadiens en 2003. Tous les décès attribuables au SRAS ont eu lieu en Ontario.

Étant donné que le SRAS est une nouvelle maladie, on ne dispose pas de données sur les tendances. En ce qui a trait au C. difficile, on a assisté à une hausse de 67,5 % des décès en 2003 comparativement à 2002.

La presque totalité de la hausse a été enregistrée au Québec, où le nombre de décès dus à cette infection est passé à 355 en 2003, soit plus du double du nombre observé en 2002.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3233.

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