La conduite avec les facultés affaiblies au Canada, 2019

par Samuel Perreault, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités

Début de l'encadré

Faits saillants

  • Le taux d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police a augmenté de 19 % en 2019 par rapport à 2018, mettant ainsi fin à une tendance à la baisse amorcée en 2011.
  • Plusieurs mesures législatives ciblant la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue ont été mises en place en 2018. En 2019, la police a déclaré 6 453 affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, ce qui représentait 8 % de toutes les affaires de conduite avec les facultés affaiblies et une hausse du taux de 43 % par rapport à 2018. La conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool, également visée par les nouvelles mesures législatives, a augmenté de 15 % en 2019.
  • Le taux de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort a atteint son plus faible niveau depuis que des données sur le sujet sont recueillies, ayant diminué de 38 % par rapport à 2018. Le taux de conduite avec les facultés affaiblies causant des lésions corporelles a toutefois affiché une légère hausse (+4 %).
  • Parmi les provinces, l’Île-du-Prince-Édouard, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador ont enregistré les taux de conduite avec les facultés affaiblies les plus élevés en 2019. L’Ontario, le Québec et le Manitoba ont affiché les taux les plus faibles.
  • Parmi les régions métropolitaines de recensement, Moncton, Abbotsford–Mission et Lethbridge ont enregistré les taux de conduite avec les facultés affaiblies les plus élevés, alors que Kingston, Toronto et Winnipeg ont affiché les plus faibles taux.
  • La conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool connaît une forte période de pointe les fins de semaine et tard en soirée. En revanche, le taux de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue varie peu d’un moment à l’autre de la journée, la police ayant enregistré environ autant de ces affaires entre 11 h et 15 h qu’entre 23 h et 3 h.
  • Les conducteurs aux facultés affaiblies sont le plus souvent des hommes et de jeunes adultes. C’est toutefois parmi ces groupes que la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool a le plus diminué et que la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue a le moins progressé.
  • Les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue mènent encore peu à des accusations en vertu des nouvelles limites de concentration de drogue dans le sang. De plus, elles prennent davantage de temps à être classées par la police et sont moins susceptibles d’être classées par mise en accusation.
  • Les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue traitées par les tribunaux de juridiction criminelle prennent près de deux fois plus de temps à être traitées que les causes relatives à l’alcool. Par ailleurs, elles requièrent en moyenne un plus grand nombre de comparutions et sont moins susceptibles de se solder par un verdict de culpabilité.
  • La pandémie de COVID-19 semble avoir mené à une baisse des affaires de conduite avec les facultés affaiblies. De mars 2020 à février 2021, un échantillon de services de police a fait état d’une diminution de 14 % des affaires liées à la capacité de conduire affaiblie et de 33 % de la conduite avec les facultés affaiblies causant la mort ou des lésions corporelles par rapport à la même période un an plus tôt.

Fin de l'encadré

La conduite avec les facultés affaiblies est un enjeu de sécurité publique majeur au Canada. Malgré des progrès notables au cours des dernières décennies, la conduite avec les facultés affaiblies demeure l’une des principales causes de mort criminelle au Canada. Selon les données déclarées par la police, la conduite avec les facultés affaiblies aurait causé la mort de pas moins de 155 personnes au Canada en 2019, soit 88 conducteurs aux facultés affaibliesNote  et 67 autres usagers de la route, en plus de faire 540 blessésNote  . En comparaison, outre l’homicide, l’ensemble des autres infractions criminelles causant la mort ont fait un total de 108 victimes en 2019.

En plus du coût humain, la conduite avec les facultés affaiblies a un coût financier important pour les contribuables canadiens, notamment en raison des importantes ressources policières qu’elle mobilise et du lourd fardeau qu’elle fait peser sur le système de justice. Malgré une diminution des causes de conduite avec les facultés affaiblies au cours des 10 dernières années, il s’agit toujours de l’infraction la plus souvent traitée par les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes. En outre, une étude menée en 2013 pour le compte de MADD Canada avait estimé à 20,6 milliards de dollars l’ensemble des coûts sociaux associés à la conduite avec les facultés affaiblies (Pitel et Solomon, 2013).

En 2018, la légalisation du cannabis à des fins récréatives s’est accompagnée de certaines préoccupations à l’égard de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Des études ont d’ailleurs pointé vers une possible augmentation de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, du moins temporaire, dans les États ayant légalisé le cannabis à usage récréatif (Nazif-Munoz et autres, 2020; Kamer et autres, 2020; Aydelotte et autres, 2019; Lane et Hall, 2019). En outre, avant la légalisation du cannabis, les services de police du Canada interceptaient déjà de plus en plus de conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue (Moreau, 2019; Perreault, 2016)Note  .

Ainsi, parallèlement à la légalisation du cannabis à usage récréatif, le gouvernement du Canada a mis en place certaines mesures pour combattre la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. En juin 2018, l’ancien projet de loi C-46, Loi modifiant le Code criminel (infractions relatives aux moyens de transport) et apportant des modifications corrélatives à d’autres lois, a reçu la sanction royale. Des modifications ont par la suite été apportées aux articles du Code criminel portant sur la conduite avec les facultés affaiblies. Plus précisément, la police s’est vu octroyer de nouveaux pouvoirs dans le dépistage de l’alcool et des drogues, y compris l’instauration du dépistage obligatoire de l’alcool. Des limites per se (c.-à-d. des limites préétablies de concentration dans le sang) ont été instaurées pour plusieurs drogues ainsi que pour la conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues (voir l’encadré 2).

À l’aide des données policières recueillies au moyen du Programme de déclaration uniforme de la criminalité et des données de l’Enquête intégrée sur les tribunaux de juridiction criminelle, cet article de Juristat présente une analyse des principales tendances en matière de conduite avec les facultés affaiblies au Canada; une attention particulière est portée à la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Ce rapport a été commandité par le ministère de la Justice du Canada.

Début de l'encadré 1

Encadré 1
Définition de la conduite avec les facultés affaiblies

Le Code criminel du Canada prévoit les infractions de conduite avec les facultés affaiblies suivantes :

  • 320.14 (1) Commet une infraction (capacité de conduire affaiblie) quiconque :
    • a) conduit un moyen de transport alors que sa capacité de conduire est affaiblie à un quelconque degré par l’effet de l’alcool ou d’une drogue ou par l’effet combiné de l’alcool et d’une drogue;
    • b) sous réserve du paragraphe (5), a, dans les deux heures suivant le moment où il a cessé de conduire un moyen de transport, une alcoolémie égale ou supérieure à quatre-vingts milligrammes d’alcool par cent millilitres de sang;
    • c)  sous réserve du paragraphe (6), a, dans les deux heures suivant le moment où il a cessé de conduire un moyen de transport, une concentration de drogue dans le sang égale ou supérieure à celle établie par règlement pour cette drogue;
    • d) sous réserve du paragraphe (7), a, dans les deux heures suivant le moment où il a cessé de conduire un moyen de transport, une alcoolémie et une concentration de drogue dans le sang égales ou supérieures à celles établies par règlement, pour l’alcool et cette drogue, pour les cas où ils sont combinés.
  • 320.15 (1) Commet une infraction quiconque, sans excuse raisonnable, sachant que l’ordre a été donné, omet ou refuse d’obtempérer à un ordre donné en vertu des articles 320.27 ou 320.28 (articles visant le dépistage d’alcool ou de drogues).

Chacun de ces articles est suivi des paragraphes (2) et (3) en vertu desquels sont créées les infractions graves ayant causé des lésions corporelles (2) ou la mort (3). Le paragraphe (4) de l’article 320.14 crée également l’infraction de « Moindre concentration de drogue dans le sang », soit :

  • (4) Sous réserve du paragraphe (6), commet une infraction quiconque a, dans les deux heures suivant le moment où il a cessé de conduire un moyen de transport, une concentration de drogue dans le sang égale ou supérieure à celle établie par règlement pour cette drogue, mais inférieure à celle établie par règlement pour l’application de l’alinéa (1)c).

Lois provinciales et territoriales

En plus des dispositions prévues au Code criminel, les lois provinciales et territoriales sur la sécurité routière prévoient la suspension du permis de conduire en cas de conduite avec facultés affaiblies, de même que la tolérance zéro pour les jeunes conducteurs et les conducteurs débutants. La majorité des provinces et territoires prévoient aussi des amendes pour les conducteurs qui affichent un taux d’alcoolémie élevé (généralement 50 mg d’alcool par 100 ml de sang ou plus, mais inférieur à 80 mg d’alcool par 100 ml de sang), ainsi que la possibilité d’imposer un programme d’évaluation ou d’éducation, ou l’obligation d’utiliser un antidémarreur éthylométrique. Les sanctions administratives provinciales et territoriales se sont d’ailleurs considérablement durcies au cours des dernières décennies et leur usage s’est accru (Solomon et autres, 2020). Un document préparé par le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances présente un sommaire des principales mesures en vigueur dans chaque province et territoire (Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, 2020a).

Il convient de noter que les affaires de conduite avec facultés affaiblies en vertu des lois provinciales (mais pas en vertu du Code criminel) ne sont pas comprises dans les données présentées dans cet article.

Fin de l’encadré 1

Les affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police atteignent leur plus haut niveau en près de 10 ans

En 2019, les services de police au Canada ont déclaré un total de 85 673 affaires de conduite avec les facultés affaiblies, soit le nombre le plus élevé enregistré depuis 2011 (tableau 1). En tenant compte de la taille de la population, cela représente un taux de 228 affaires pour 100 000 habitants, en hausse de 19 % par rapport à l’année précédente et de 21 % par rapport au creux atteint en 2017 (graphique 1).

Graphique 1 début

Graphique 1 Taux d'affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police, Canada, 1986 à 2019

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Taux pour 100 000 habitants(figurant comme en-tête de colonne).
Année Taux pour 100 000 habitants
1986 577
1987 561
1988 538
1989 529
1990 502
1991 502
1992 467
1993 410
1994 372
1995 349
1996 325
1997 301
1998 291
1999 283
2000 258
2001 267
2002 255
2003 245
2004 252
2005 243
2006 234
2007 241
2008 255
2009 263
2010 257
2011 261
2012 242
2013 221
2014 210
2015 201
2016 197
2017 189
2018 191
2019 228

Graphique 1 fin

Malgré cette hausse récente, le taux de conduite avec les facultés affaiblies demeure nettement inférieur à ce qu’il était 35 ans plus tôt. Lorsque des données comparables ont commencé à être recueillies en 1986, la police déclarait alors 577 affaires pour 100 000 habitants. Jusqu’au début des années 2000, ce taux a diminué en moyenne de 5,5 % chaque année, avant de se stabiliser à environ 250 affaires pour 100 000 habitants pendant la décennie 2000. La décennie 2010 a été marquée par une autre tendance à la baisse jusqu’en 2018, année où les plus récentes modifications au Code criminel en matière de conduite avec les facultés affaiblies ont été mises en place.

En 2018, la police s’est vu attribuer de nouveaux pouvoirs dans le dépistage de l’alcool et de la drogue au volant, et de nouvelles catégories d’infractions ont fait leur apparition (voir l’encadré 1 et l’encadré 2). De plus, le gouvernement du Canada a investi 161 millions de dollars sur cinq ans afin de lutter contre la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, notamment pour former les policiers, augmenter la capacité d’application de la loi, faciliter l’achat de matériel de détection, stimuler la recherche et mettre sur pied des campagnes de sensibilisation (Sécurité publique Canada, 2020). Plusieurs services de police, y compris la Gendarmerie royale du Canada, ont d’ailleurs fait de la conduite avec les facultés affaiblies l’une de leurs priorités organisationnelles (Gendarmerie royale du Canada, 2021).

Malgré les nombreux décès attribuables à la conduite avec les facultés affaiblies, la majorité des affaires ne font aucune victime directe. Comme c’est le cas pour la plupart des crimes qui ne font aucune victime, le taux d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police est plus susceptible de varier en fonction des pratiques d’application de la loi et des priorités des services de police que ne le sont plusieurs autres crimes. Ainsi, il est possible que la hausse observée en 2019 soit, du moins en partie, attribuable à une meilleure détection par la police des cas de conduite avec les facultés affaiblies. De plus, des changements apportés aux règles de déclaration des affaires fondées et non fondées ont également pu avoir une incidence sur la hausse du nombre d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police (voir l’encadré 3).

La conduite avec les facultés affaiblies causant la mort atteint son plus bas niveau

En raison de leur niveau de gravité plus élevé et de la présence de victimes, les affaires de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort ou des lésions corporelles sont plus susceptibles d’être portées à l’attention de la policeNote  . Ainsi, les tendances en matière de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort ou des lésions corporelles pourraient s’avérer être de meilleurs indicateurs de la tendance réelle de la conduite avec les facultés affaiblies ou, du moins, de l’ampleur des méfaits liés à cette infraction.

En 2019, la police a déclaré 66 affaires de conduite avec les facultés affaiblies ayant causé la mort, comparativement à 105 l’année précédenteNote  . Il s’agit du plus faible nombre d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort enregistré depuis que des données comparables ont commencé à être recueillies en 1986. Durant cette période, le taux de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort a diminué de plus de 60 %; il est passé de 0,75 affaire pour 100 000 habitants en 1986 à 0,18 affaire pour 100 000 en 2019 (graphique 2).

Graphique 2 début

Graphique 2 Taux d'affaires de conduite avec les facultés affaiblies ayant causé la mort ou des lésions corporelles déclarées par la police, Canada, 1986 à 2019

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Mort et Lésions corporelles, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Mort Lésions corporelles
taux pour 100 000 habitants
1986 1 6
1987 1 6
1988 1 6
1989 1 5
1990 1 5
1991 1 5
1992 1 5
1993 1 4
1994 1 4
1995 1 4
1996 1 4
1997 1 4
1998 0 4
1999 1 4
2000 1 4
2001 0 3
2002 0 3
2003 1 3
2004 0 3
2005 0 3
2006 1 3
2007 1 3
2008 1 3
2009 0 3
2010 0 2
2011 0 2
2012 0 2
2013 0 2
2014 0 2
2015 0 2
2016 0 2
2017 0 1
2018 0 1
2019 0 1

Graphique 2 fin

La conduite avec les facultés affaiblies causant des lésions corporelles présente également une tendance générale à la baisse, malgré une légère hausse par rapport à 2018. En 2019, la police a recensé 483 affaires de conduite avec les facultés affaiblies ayant causé des lésions corporelles, soit 26 de plus que le creux atteint en 2018. Néanmoins, le taux de conduite avec les facultés affaiblies causant des lésions corporelles en 2019 (1,28 affaire pour 100 000 habitants) était la moitié de ce qu’il était 10 ans plus tôt et près de cinq fois inférieur à ce qu’il était en 1986, alors qu’il atteignait 6,06 affaires pour 100 000 habitants.

Début de l'encadré 2

Encadré 2
Historique de certaines modifications au Code criminel ayant une incidence sur les infractions de conduite avec les facultés affaiblies

1921 : Le Parlement inscrit au Code criminel l’infraction punissable par procédure sommaire pour conduite en état d’ébriété.

1925 : L’infraction de conduite sous l’effet de stupéfiants est créée.

1969 : L’infraction de conduite en état d’ébriété adoptée en 1921 est abrogée. L’infraction de conduite avec facultés affaiblies est retenue et le Parlement ajoute l’infraction de conduite avec un taux d’alcoolémie dépassant 80 mg d’alcool par 100 ml de sang et l’infraction de refus de fournir un échantillon d’haleine au moyen d’un alcootest approuvé en tant qu’infraction punissable par procédure sommaire (transformée en infraction mixte en 1975).

1985 : L’interdiction de conduire un véhicule avec les facultés affaiblies comprend maintenant les aéronefs et les bateaux. Les peines maximales sont alourdies, passant à 14 ans lorsque la conduite avec facultés affaiblies cause la mort, et à 10 ans lorsqu’elle cause des lésions corporelles. Une période d’interdiction obligatoire de conduire est introduite et des ajustements sont apportés aux peines.

1999 : La conduite d’un véhicule avec un taux d’alcoolémie dépassant 160 mg d’alcool par 100 ml de sang devient un facteur aggravant aux fins de détermination de la peine. Un juge peut dorénavant imposer au contrevenant de suivre un traitement ou d’utiliser un antidémarreur éthylométrique. Les périodes minimales d’interdiction de conduire sont augmentées et l’amende minimale pour une première infraction pour conduite avec facultés affaiblies passe de 300 $ à 600 $.

2000 : La peine maximale pour conduite avec facultés affaiblies causant la mort est alourdie; l’infraction devient passible d’une peine d’emprisonnement à vie.

2008 : L’amende minimale pour une première infraction passe de 600 $ à 1 000 $. La peine minimale pour une seconde infraction passe de 14 à 30 jours d’emprisonnement, et de 90 à 120 jours pour les infractions subséquentes. De plus, la police est dorénavant autorisée à effectuer des tests de sobriété en bordure de la route et à demander des évaluations par des agents évaluateurs auprès de conducteurs soupçonnés de conduire avec les facultés affaiblies par la drogue.

2018 : Plusieurs modifications en matière de conduite avec les facultés affaiblies ont été apportées au Code criminel dans le cadre de la Loi modifiant le Code criminel (infractions relatives aux moyens de transport) et apportant des modifications corrélatives à d’autres lois, L.C. 2018, ch. 21 (anciennement le projet de loi C-46). Plus précisément, ces modifications :

  • autorisent la police à utiliser du « matériel de dépistage de drogues approuvé » (p. ex. appareils de dépistage de drogues par la salive) au bord de la route;
  • édictent trois nouvelles infractions de conduite avec une concentration de drogue dans le sang au-delà d’une limite préétablie dans les deux heures suivant la conduite (aussi appelées « limites per se »), y compris pour la combinaison d’alcool et de drogues. Les limites per se sont établies par règlement et ne figurent pas dans le Code criminel;
  • permettent à la police de demander un échantillon d’haleine d’un conducteur, même en l’absence de soupçon à l’égard de la présence d’alcool dans le corps du conducteur (aussi appelé « dépistage obligatoire ») et facilitent la capacité de la police de demander un échantillon de sang et éliminent l’exigence selon laquelle un échantillon doit être prélevé par un médecin ou sous sa supervision directe;
  • permettent à un expert en reconnaissance de drogues de témoigner sans exiger qu’il soit qualifié comme expert dans chaque cas, conformément à la décision de 2017 de la Cour suprême du Canada dans l’affaire R. c. Bingley.

Fin de l’encadré 2

Le taux d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue déclarées par la police est en hausse

Bien que la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue soit un acte criminel depuis 1925, celle-ci était relativement difficile à prouver jusqu’à récemment. En 2008, de nouveaux outils ont été autorisés par le Code criminel afin de faciliter les enquêtes en matière de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Cela comprenait la mise en place du Programme d’évaluation et de classification des drogues ainsi que des épreuves de coordination de mouvements (voir l’encadré 3). C’est également à partir de l’année 2008 que les données déclarées par la police ont commencé à faire la distinction entre les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue et les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool. La légalisation du cannabis à usage récréatif en 2018 a amené de nouvelles préoccupations à l’égard de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. En réponse à ces préoccupations, le gouvernement canadien a mis en place une série de mesures législatives et des investissements importants afin de contrer la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, que celle-ci implique le cannabis ou toute autre drogue (Sécurité publique Canada, 2020).

En 2019, la police a déclaré 6 453 affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, ce qui s’est traduit par un taux de 17 affaires pour 100 000 habitants (tableau 2)Note  . Bien que ces affaires ne représentent que 8 % de l’ensemble des affaires de conduite avec les facultés affaiblies, le taux a progressé de 43 % par rapport à l’année précédente et était environ quatre fois plus élevé que le taux enregistré en 2009 (4,3 affaires pour 100 000 habitants), soit la première année complète pour laquelle des données sur la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue déclarées par la police ont été compilées. À l’inverse, le taux de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool a reculé de 20 %Note  depuis 2009. Ainsi, de 2009 à 2019, la proportion des affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue est passée de moins de 2 % à 8 % de l’ensemble des affaires de conduite avec les facultés affaiblies (graphique 3).

Graphique 3 début

Graphique 3 Taux d'affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police, selon la substance ayant affaibli les facultés, Canada, 2009 à 2019

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Conduite avec les facultés affaiblies par l'alcool, Conduite avec les facultés affaiblies par les drogues, Alcool et Drogues, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Conduite avec les facultés affaiblies par l'alcoolTableau de Note 1 Conduite avec les facultés affaiblies par les droguesTableau de Note 2
Alcool Drogues
taux pour 100 000 habitants
2009 258 4
2010 251 5
2011 255 5
2012 237 6
2013 215 6
2014 203 7
2015 194 8
2016 189 9
2017 180 10
2018 179 12
2019 206 17

Graphique 3 fin

Le nombre d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue causant la mort ou de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue causant des lésions corporelles (40 affaires en 2019 pour ces deux infractions combinées) est demeuré relativement stable au cours des trois dernières années. Cependant, il était environ le double de ce qui était déclaré par la police 10 ans plus tôt.

Parmi les nouvelles mesures législatives mises en place en 2018, il convient de souligner la création de nouvelles infractions per se visant précisément la conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues. Les concentrations d’alcool et de drogues dans le sang nécessaires pour constituer une infraction criminelle sont inférieures à ce qu’elles sont lorsque seulement une substance est en cause. Des études ont révélé que, même en petites concentrations, la combinaison d’alcool et de drogues affecte significativement la capacité de conduire et augmente de beaucoup le risque d’accident (Downey et autres, 2013; Hartman, 2015).

À partir de 2018, la police a commencé à consigner et à déclarer les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de droguesNote  . Avant cette date, la majorité de ces affaires étaient plus susceptibles d’être consignées comme des affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcoolNote  . Par conséquent, les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues sont combinées aux affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool dans les analyses de tendance présentées dans ce rapport, y compris au graphique 3. En 2019, la police a déclaré 4 618 affaires de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues, ce qui représente un taux de 12 affaires pour 100 000 habitants. La police a également fait état de 1 784 affaires de conduite avec les facultés affaiblies par une substance non préciséeNote  , ce qui s’est traduit par un taux de 4,7 affaires pour 100 000 habitants (tableau 2).

Étant donné les nouvelles mesures législatives et les moyens additionnels dont dispose la police pour détecter la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, il est possible qu’au moins une partie de la hausse observée découle d’une meilleure détection plutôt que d’une augmentation réelle de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Selon les résultats de l’Enquête sur l’administration policière, 604 experts en reconnaissance des drogues (ERD) ont été formés au cours de l’année financière 2018-2019, ce qui porte le nombre total de ces experts à un peu plus d’un millier. Outre les ERD, plus de 8 000 policiers ont complété durant cette même période une formation ou une mise à niveau portant sur le test de sobriété normalisé (aussi appelé «épreuve de coordination des mouvements »). Ainsi, il apparaît évident que la sensibilisation et la capacité de détection de la police à l’égard de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue ont rapidement évolué ces dernières années et pourraient en partie expliquer certaines hausses observées.

Néanmoins, bien que la capacité de détection se soit améliorée, des études ont fait ressortir que la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue est nettement sous-détectée (Brubacher et autres, 2018; Solomon et Chamberlain, 2014) et que la drogue pourrait être en cause aussi souvent ― peut-être plus ― que l’alcool dans les affaires de conduite avec les facultés affaiblies (Goldenbeld, 2020; Brubacher et autres, 2018; Beirness et Beasley, 2018; Brown et autres 2017; Minaker et autres, 2017). Ainsi, un examen effectué par Sécurité publique Canada a permis de conclure que les données disponibles pointaient vers une augmentation de la proportion des affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue comparativement aux affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool (Sécurité publique Canada, 2020).

Selon les données de l’Enquête nationale sur le cannabis, il ne semble toutefois pas que la conduite avec les facultés affaiblies par le cannabis ait augmenté depuis la légalisation du cannabis à usage récréatif. Pour la période post-légalisation couvrant les trois premiers trimestres de 2019, 13,2 % des consommateurs de cannabis détenant un permis de conduire ont déclaré avoir conduit dans les deux heures suivant une consommation au moins une fois au cours des trois mois précédant l’enquête, soit une proportion semblable à celle observée pour la période pré-légalisation couvrant les trois premiers trimestres de 2018 (14,2 %) (Rotermann, 2020). De même, les résultats de cette enquête ont révélé que la proportion de Canadiens qui ont déclaré avoir été passagers à bord d’un véhicule conduit par une personne ayant consommé du cannabis était passée de 5,3 % pour la période précédant la légalisation à 4,2 % après la légalisation. Des constats similaires ont aussi été tirés de l’Enquête québécoise sur le cannabis (Institut de la statistique du Québec, 2020).

Ces études portent toutefois uniquement sur le cannabis, alors que les données sur les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue déclarées par la police comprennent l’affaiblissement des facultés par tout type de drogue. Bien que le cannabis soit probablement une substance intoxicante relativement fréquente, celui-ci n’est à l’origine que d’une partie des affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Selon différentes études, d’autres drogues, y compris des médicaments pouvant affecter les capacités de conduire, seraient aussi très souvent en cause (Brubacher et autres, 2018,; Sécurité publique Canada, 2020; Beirness, 2020).

Hausse des affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool déclarées par la police

La plupart des nouvelles mesures législatives mises en place en 2018 visent la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, mais plusieurs d’entre elles ― comme le dépistage obligatoire de l’alcool et les nouvelles limites per se pour la conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues ― visent la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool. En 2019, les services de police au Canada ont déclaré un taux de 206 affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool (ou par une combinaison d’alcool et de drogues) pour 100 000 habitants, en hausse de 15 % par rapport à l’année précédente (graphique 3)Note  Note .

Bien que cette augmentation puisse sembler relativement faible comparativement à la hausse de 43 % enregistrée pour la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, cela représente néanmoins plus de 11 000 affaires additionnelles de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool, alors que la hausse de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue représente environ 2 000 affaires de plus. De fait, malgré des années de hausses observées au chapitre de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool représente toujours plus de 90 % de l’ensemble des affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police. Ainsi, les tendances observées pour l’ensemble de la conduite avec les facultés affaiblies reflètent largement les tendances de la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool.

L’Île-du-Prince-Édouard enregistre le taux de conduite avec les facultés affaiblies le plus élevé parmi les provinces

Le taux de conduite avec les facultés affaiblies varie de part et d’autre du pays. En 2019, l’Île-du-Prince-Édouard a affiché le taux le plus élevé d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police parmi les provinces, soit 645 affaires pour 100 000 habitants. C’était la première fois en plus de 20 ans qu’une province autre que la Saskatchewan enregistrait le taux le plus élevé. Cette dernière province a enregistré un taux de 539 affaires pour 100 000 habitants, soit le deuxième taux en importance parmi les provinces (graphique 4).

Graphique 4 début

Graphique 4 Taux d'affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police, selon la substance ayant affaibli les facultés et selon la province ou le territoire, 2019

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Province ou territoire (titres de rangée) et Alcool, Combinaison d'alcool et de drogues, Drogues et Substance non précisée, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoire Alcool Combinaison d'alcool et de drogues Drogues Substance non précisée
taux pour 100 000 habitants
Newfoundland and Labrador 341 25 52 12
Prince Edward Island 536 61 48 0
Nova Scotia 322 17 31 8
New Brunswick 316 14 36 1
Quebec 151 7 17 1
Ontario 81 11 6 6
Manitoba 284 11 13 1
Saskatchewan 479 32 27 1
Alberta 290 12 22 2
British Columbia 297 16 32 11
Yukon 1956 22 91 0
Northwest Territories 2918 132 89 0
Nunavut 1640 114 26 0
Canada 194 12 17 5

Graphique 4 fin

À l’inverse, l’Ontario a enregistré le plus faible taux d’affaires (104 affaires pour 100 000 habitants) de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police parmi les provinces en 2019; venait ensuite le Québec, dont le taux s’établissait à 176 affaires pour 100 000 habitants. Ces deux provinces étaient les seules à avoir enregistré un taux inférieur à la moyenne nationale (228 affaires pour 100 000 habitants). Ces différences entre les provinces pourraient cependant être en partie attribuables à la façon dont les différents services de police déclarent les données sur la conduite avec les facultés affaiblies (voir l’encadré 3).

Toutes les provinces ont affiché une hausse du taux de conduite avec les facultés affaiblies en 2019 par rapport à l’année précédente. Les plus fortes hausses ont été enregistrées dans les provinces de l’Atlantique, où les taux ont augmenté de 95 % à Terre-Neuve-et-Labrador, de 56 % à l’Île-du-Prince-Édouard et de 53 % au Nouveau-Brunswick. À l’autre extrémité du pays, la Colombie-Britannique a également enregistré une hausse relativement élevée, le taux de conduite avec les facultés affaiblies ayant crû de 45 %. La Saskatchewan (+1 %), l’Ontario (+5 %) et le Québec (+6 %) ont inscrit les plus faibles hausses. Ces variations reflètent largement les tendances de la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool, y compris par une combinaison d’alcool et de drogues, sauf en Ontario. Dans cette province, la conduite avec les facultés affaiblies, tant par l’alcool que par la drogue, a reculé; la hausse de la conduite avec les facultés affaiblies étant attribuable à une augmentation marquée du nombre d’affaires où la substance ayant affaibli les facultés n’était pas précisée.

Malgré ces augmentations, la moitié des provinces affichaient un taux inférieur à ce qu’il était 10 ans plus tôt. Seules les provinces de l’Atlantique et l’Alberta ont enregistré en 2019 un taux de conduite avec les facultés affaiblies supérieur à celui observé en 2009.

Dans les territoires, les taux de conduite avec les facultés affaiblies sont nettement supérieurs à ceux enregistrés dans les provinces. Affichant un taux près de trois fois plus élevé que celui de l’Île-du-Prince-Édouard, le Nunavut (1 779 affaires pour 100 000 habitants) est le territoire qui a inscrit le taux le plus faible parmi tous les territoires en 2019. Pour leur part, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest ont affiché des taux de 2 068 et de 3 139 affaires pour 100 000 habitants, respectivement (tableau 1).

Les taux d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police dans les territoires ont considérablement augmenté au cours des dernières années, une tendance qui s’était amorcée bien avant les nouvelles mesures mises en place en 2018. Ainsi, par rapport à ce qui a été déclaré par la police en 2015, les taux ont augmenté de 71 % au Yukon, de 159 % dans les Territoires du Nord-Ouest et de 238 % au Nunavut.

Terre-Neuve-et-Labrador affiche le taux le plus élevé de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue parmi les provinces

Dans toutes les provinces, l’alcool demeure en cause dans la grande majorité des affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police, et ce sont les affaires relatives à l’alcool qui expliquent le plus les différences entre les provinces. Néanmoins, on observe également des différences entre les provinces en ce qui concerne la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue.

À l’instar de la conduite avec les facultés affaiblies dans son ensemble, l’Ontario (6 affaires pour 100 000 habitants), le Manitoba (13) et le Québec (17) ont enregistré les plus faibles taux de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue en 2019 (tableau 2, graphique 4). À l’inverse, c’est Terre-Neuve-et-Labrador qui a affiché le taux le plus élevé de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue (52 affaires pour 100 000 habitants), suivie de l’Île-du-Prince-Édouard (48), du Nouveau-Brunswick (36), de la Colombie-Britannique (32) et de la Nouvelle-Écosse (31). C’est d’ailleurs dans ces mêmes provinces, sauf l’Île-du-Prince-Édouard, qu’on a enregistré les proportions parmi les plus élevées de consommateurs de cannabis dans le cadre de l’Enquête nationale sur le cannabis (Rotermann, 2020,). Cependant, l’Île-du-Prince-Édouard (61 affaires pour 100 000 habitants) et la Saskatchewan (32) ont enregistré les plus hauts taux de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues.

En 2019, toutes les provinces, sauf l’Ontario (-5 %), ont affiché une hausse de leur taux d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue déclarées par la police par rapport à l’année précédente. La plus forte hausse a été enregistrée en Colombie-Britannique, où le taux a plus que doublé. Comme il a été mentionné précédemment, il est possible que cette hausse soit au moins en partie attribuable à une meilleure détection; la police dispose, depuis 2018, de moyens additionnels pour détecter et intercepter les conducteurs ayant les facultés affaiblies par la drogue.

Début de l'encadré 3

Encadré 3
Modifications de la classification des affaires fondées dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité

En collaboration avec les services de police, Statistique Canada a mis à jour en 2018 la définition d’« affaire criminelle fondée » et d’« affaire criminelle non fondée », et ce, afin de tenir compte de l’adoption d’une approche de déclaration des crimes davantage axée sur la victime qui rend compte des complexités de certaines infractions telles que l’agression sexuelle, la violence familiale et la violence entre partenaires intimes. Les modifications à ces définitions visent à inclure parmi les « affaires criminelles fondées » les affaires pour lesquelles il n’existe aucune preuve crédible confirmant que l’affaire n’a pas eu lieu et celles qui sont fondées sur des rapports fournis par une tierce partie (p. ex. un usager de la route signalant un conducteur ayant potentiellement les facultés affaiblies).

Compte tenu de ces nouvelles définitions, il est possible que la police classe plus d’affaires comme étant « fondées ». Puisque les statistiques officielles sur la criminalité portent sur les affaires « fondées », ces changements aux définitions sont susceptibles d’avoir eu une incidence à la hausse sur le nombre d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police.

Les différents services de police modifient graduellement leurs pratiques de déclaration en fonction de ces nouvelles normes, mais l’état de la transition peut varier selon les services de police. Par conséquent, certaines différences observées entre les régions pourraient être en partie attribuables à des différences dans les pratiques de déclaration des affaires fondées et classées. Le tableau ci-dessous indique la proportion des affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police qui n’ont pas été classées, selon la province.


Tableau de l'encadré 3
Affaires de conduite avec les facultés affaiblies, selon l'état de classement et la province ou le territoire, 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Affaires de conduite avec les facultés affaiblies. Les données sont présentées selon Province ou territoire (titres de rangée) et Proportion des affaires n'ayant pas été classées, Variation en points de pourcentage par rapport à 2018 et Variation en points de pourcentage par rapport à 2009, calculées selon pourcentage et points de pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoire Proportion des affaires n'ayant pas été classées Variation en points de pourcentage par rapport à 2018 Variation en points de pourcentage par rapport à 2009
pourcentage points de pourcentage
Terre-Neuve-et-Labrador 69 23 24
Île-du-Prince-Édouard 67 12 40
Nouvelle-Écosse 44 12 16
Nouveau-Brunswick 57 22 37
Québec 4 1 1
Ontario 2 0 0
Manitoba 52 11 25
Saskatchewan 53 2 32
Alberta 46 6 19
Colombie-Britannique 41 28 33
Yukon 76 13 41
Territoires du Nord-Ouest 79 10 56
Nunavut 80 14 47
Canada 33 11 20

En plus des modifications aux définitions d’affaires fondées et non fondées, de nouvelles catégories ont été ajoutées à l’état de classement d’une affaire, dont les suivantes : « Affaire sous enquête», « Affaire dont la preuve est insuffisante pour procéder à une mise en accusation » et « Affaire où la victime ou le plaignant refuse de collaborer ». Dans l’ensemble, 97 % des affaires de conduite avec les facultés affaiblies non classées l’étaient en raison de preuves insuffisantes.

Fin de l’encadré 3

La majorité des régions métropolitaines de recensement enregistrent un taux de conduite avec les facultés affaiblies inférieur au taux national

La plupart des régions métropolitaines de recensement (RMR)Note  ont enregistré en 2019 un taux de conduite avec les facultés affaiblies inférieur au taux observé pour le Canada (228 pour 100 000 habitants). Parmi les 34 RMR, seules Moncton, Abbotsford–Mission, Lethbridge, Vancouver, Victoria, Halifax et Edmonton ont affiché un taux de conduite avec les facultés affaiblies supérieur à 228 affaires pour 100 000 habitants (tableau 3, graphique 5).

Graphique 5 début

Graphique 5 Taux d'affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police, selon la substance ayant affaibli les facultés et selon la région métropolitaine de recensement, 2019

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Région métropolitaine de recensement (titres de rangée) et Alcool, Combinaison d'alcool et de drogues, Drogues et Substance non précisée, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région métropolitaine de recensementTableau de Note 1 Tableau de Note 2 Tableau de Note 3 Alcool Combinaison d'alcool et de drogues Drogues Substance non précisée
taux pour 100 000 habitants
Moncton 442 21 67 0
Abbotsford–Mission 338 5 17 3
Lethbridge 202 12 34 38
Vancouver 206 10 23 14
Victoria 214 12 22 3
Halifax 214 0 8 15
Edmonton 204 6 22 2
Canada 194 12 17,2 4,7
St. John's 147 17 32 25
Kelowna 188 4 24 0
Sherbrooke 167 11 35 2
Saguenay 188 2 16 1
Saint John 179 3 4 1
Regina 152 20 8 3
Trois-Rivières 156 6 17 0
Saskatoon 148 21 8 0
Brantford 138 7 27 4
Québec 142 4 19 0
Barrie 128 19 5 12
Thunder BayTableau de Note 4 158 0 0 0
Belleville 107 34 4 9
GatineauTableau de Note 5 121 10 13 4
Montréal 118 6 14 0
Peterborough 109 18 8 3
Calgary 114 4 6 0
Grand Sudbury 87 25 3 4
St. Catharines–Niagara 83 13 8 0
Hamilton 79 6 10 5
Ottawa–Gatineau 79 7 9 3
London 76 7 10 2
Windsor 80 3 6 2
Guelph 78 1 5 3
Kitchener–Cambridge–Waterloo 63 2 9 12
OttawaTableau de Note 6 66 6 7 3
Winnipeg 68 3 3 1
Toronto 59 3 5 6
Kingston 36 6 2 5

Graphique 5 fin

Affichant un taux de 529 affaires pour 100 000 habitants, la RMR de Moncton a enregistré de loin le plus haut taux d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police parmi les RMR. Abbotsford–Mission suivait, ayant enregistré 364 affaires pour 100 000 habitants. Par ailleurs, Moncton est la RMR qui a affiché à la fois le taux le plus élevé de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool et le taux le plus élevé de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. À l’inverse, Kingston a enregistré le plus faible taux de conduite avec les facultés affaiblies parmi les RMR (49 affaires pour 100 000 habitants); venaient ensuite Toronto (73), Winnipeg (76) et OttawaNote  (82).

Les taux relativement faibles de conduite avec les facultés affaiblies dans les RMR pourraient s’expliquer par divers facteurs. Plus précisément, on compte proportionnellement moins de ménages possédant un véhicule dans les RMR qu’à l’extérieur de celles-ciNote  . De plus, les distances à parcourir en milieu rural sont généralement plus longues, de sorte que les conducteurs aux facultés affaiblies sont plus longtemps sur la route et les risques d’incidents, plus élevés. Les modes de transport alternatif peuvent également être plus limités dans les régions à l’extérieur des RMR (Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, 2017; Robertson et autres, 2016; Paré et Larochelle, 2004).

Début de l'encadré 4

Encadré 4
La conduite avec les facultés affaiblies en période de pandémie

La pandémie de COVID-19 a apporté son lot de bouleversements susceptibles d’influer sur une multitude d’enjeux sociaux, dont la conduite avec les facultés affaiblies. Plus particulièrement, les restrictions sanitaires pourraient susciter chez plusieurs personnes du stress et de l’anxiété, ce qui pourrait les amener à consommer plus ou différemment, y compris des médicaments. En outre, les alternatives à la voiture pourraient être moins disponibles ou les gens pourraient hésiter à les utiliser pour éviter d’être exposés au virus (p. ex. dans les transports en commun). Les conditions de conduite pourraient aussi être différentes (Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, 2020b).

En revanche, les premières données sur le sujet semblent indiquer qu’il n’y a pas eu, dans l’ensemble, d’augmentation marquée de la consommation d’alcool. Ainsi, la majorité des Canadiens n’auraient pas modifié leur fréquence de consommation, alors que la proportion de personnes ayant augmenté leur consommation d’alcool est relativement semblable à celle des personnes qui ont diminué leur consommation à ce chapitre (Statistique Canada, 2021; Institut national de santé publique du Québec, 2020), Alors que le stress et l’ennui ont été invoqués pour expliquer une augmentation de la consommation d’alcool, la diminution des occasions de socialiser ont, à l’inverse, amené plusieurs personnes à moins consommer.

En revanche, les personnes qui ont augmenté la fréquence de leur consommation étaient plus susceptibles de déclarer une consommation abusive, soit cinq consommations lors d’une même occasion. Les consommateurs de cannabis étaient également un peu plus susceptibles de déclarer avoir augmenté leur consommation (Statistique Canada, 2021). En outre, la plupart des études ont révélé que les jeunes adultes ― soit le groupe le plus à risque de conduire avec les facultés affaiblies ― étaient plus susceptibles d’avoir augmenté leur consommation d’alcool ou de drogues depuis le début de la pandémie (Statistique Canada, 2021; Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, 2020c; Institut national de santé publique du Québec, 2020).

Le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités de Statistique Canada réalise une collecte de données d’enquête spéciale auprès d’un échantillon de services de police partout au Canada pour mesurer les répercussions de la COVID-19 sur certains types de crimes et de demandes d’intervention, y compris certaines infractions relatives à la conduite avec les facultés affaiblies. Les services de police ayant participé à l’enquête desservent 71 % de la population canadienneNote  .

Selon les données transmises par les services de police participant à l’enquête, la conduite avec les facultés affaiblies aurait reculé pendant la pandémie. Pour la période allant de mars 2020 à février 2021, ces services de police ont fait état de 57 115 affaires de capacité de conduite affaiblieNote  , en baisse de 14 % par rapport à la même période un an plus tôt. La diminution est encore plus marquée pour ce qui est de la conduite avec les facultés affaiblies causant la mort ou des lésions corporelles, le nombre de ces affaires déclarées par les services de police participant à l’enquête ayant reculé de 33 % durant la même période (graphique de l’encadré 4). Malgré le fait que la consommation d’alcool ne semble pas avoir changé significativement dans le contexte de la pandémie, il est probable que des changements dans les habitudes de consommation ― par exemple, consommer à la maison plutôt que dans un bar ou chez des amis ― puissent avoir eu une incidence à la baisse sur le nombre de conducteurs aux facultés affaiblies sur les routes.

Graphique de l'encadré 4 début

Graphique de l'encadré 4
Affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par certains services de police avant et pendant la pandémie de COVID-19, 2019 et 2020

Tableau de données du graphique de l'encadré 4 
Tableau de données du graphique de l'encadré 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique de l'encadré 4. Les données sont présentées selon Mois (titres de rangée) et 2019 et 2020, calculées selon nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Mois 2019 2020
nombre
Mars 5 492 4 247
Avril 5 301 3 735
Mai 5 741 5 194
Juin 6 534 5 823
Juillet 6 751 6 673
Août 6 987 6 251
Septembre 5 579 5 533
Octobre 5 357 4 986
Novembre 5 219 4 296
Décembre 5 336 4 110
JanvierTableau de Note 1 4 229 3 598
FévrierTableau de Note 1 4 653 3 079

Graphique de l'encadré 4 fin

Fin de l’encadré 4

Un peu plus de la moitié des affaires de conduite avec les facultés affaiblies sont classées par mise en accusation

Un peu plus de la moitié (56 %) des affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police en 2019 ont été classées par mise en accusationNote  (graphique 6). À l’inverse, 10 % des affaires de conduite avec les facultés affaiblies ont été classées sans mise en accusation, et 33 % des affaires n’avaient pas été classées (c.-à-d. non résolues).

Graphique 6 début

Graphique 6 Proportion des affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police, selon l'état de classement et la substance ayant affaibli les facultés, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6 Substance ayant affaibli les capacités, Ensemble de la conduite avec les facultés affaiblies, Facultés affaiblies par l'alcool, Facultés affaiblies par l'alcool et les drogues, Facultés affaiblies par les drogues et Facultés affaiblies — substance non précisée, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Substance ayant affaibli les capacités
Ensemble de la conduite avec les facultés affaiblies Facultés affaiblies par l'alcool Facultés affaiblies par l'alcool et les drogues Facultés affaiblies par les drogues Facultés affaiblies — substance non précisée
pourcentage
Affaires non classées 33 31 44 46 35
Affaires classées par mise en accusation 56 57 53 49 64
Affaires classées sans mise en accusation 10 12 3 5 1

Graphique 6 fin

Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi une affaire de conduite avec les facultés affaiblies n’est pas classée. Ainsi, il est possible qu’au moment de transmettre les données, la police n’ait pas terminé son enquête (p. ex. elle peut être en attente de résultats d’analyses toxicologiques). Il se peut aussi que la police ne dispose pas de preuves suffisantes pour classer l’affaire (p. ex. lorsqu’une source crédible signale un conducteur aux facultés affaiblies mais que celui-ci n’a pu être intercepté).

De même, plusieurs raisons peuvent amener la police à ne pas déposer d’accusations criminelles à l’égard d’un conducteur aux facultés affaiblies, par exemple lorsque les différentes lectures de l’alcootest donnent des résultats contradictoires ou lorsque la police a dû interrompre l’intervention pour répondre à un appel plus urgent. Dans certains cas, la police peut aussi choisir de traiter l’affaire en vertu de lois provinciales. Ainsi, la Colombie-Britannique a adopté des modifications à la Motor Vehicle Act en septembre 2010 qui permettent, entre autres, la suspension immédiate et indéterminée du permis de conduire d’un conducteur soupçonné d’avoir conduit avec un taux d’alcoolémie supérieur à 80 mg d’alcool par 100 ml de sang. Dans cette province, la proportion d’affaires classées par des accusations criminelles est ainsi passée de 70 % en 2009 à 18 % en 2019.

Les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue sont moins susceptibles d’être classées par mise en accusation

Les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue et, dans une moindre mesure, les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues, sont un peu moins susceptibles d’être classées par mise en accusation que les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool ou par une substance non précisée. Ainsi, en 2019, un peu moins de la moitié (49 %) des affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue avaient été classées par mise en accusationNote  . Une proportion semblable (46 %) des affaires n’avaient pas été classées et 5 % avaient été classées sans mise en accusation (graphique 6).

Il peut être plus difficile de détecter et de prouver les facultés affaiblies par la drogue que par l’alcool. Alors que les policiers connaissent relativement bien les signes de consommation d’alcool, les signes de consommation de drogues peuvent être moins bien connus ou plus difficiles à déceler (Beirness et Porath, 2019;Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, 2019).

La police dispose habituellement d’un accès facile à un appareil de détection approuvé qui permet de déceler facilement la présence et la concentration d’alcool. Les appareils de détection de la drogue sont toutefois encore relativement rares. De plus, les récentes modifications législatives permettent désormais aux policiers de demander un échantillon d’haleine en bordure de route même en l’absence de doute quant à la présence d’alcool dans le corps du conducteur. En revanche, un doute raisonnable est requis pour qu’un agent puisse demander le prélèvement d’un échantillon de fluides corporels en bordure de route. Enfin, la disponibilité des agents évaluateurs peut aussi être un enjeu, particulièrement dans les régions plus éloignées ou isolées (Sécurité publique Canada, 2020; Asbridge et Ogilvie, 2015).

La proportion d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies classées par mise en accusation a diminué en 2019

La proportion des affaires classées par mise en accusation a connu une baisse en 2019 par rapport aux années précédentes (graphique 7). Dans l’ensemble, le recul a été de 12 % par rapport à 2018; la proportion d’affaires classées par mise en accusation est passée de 64 % à 56 %. La baisse est encore plus prononcée (-27 %) par rapport à 2009, alors que 78 % des affaires de conduite avec les facultés affaiblies étaient classées par mise en accusation.

On observe cette situation tant pour la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool que pour la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, dont les taux de classement par mise en accusation ont diminué de 27 %Note  et de 11 %, respectivement, par rapport à 2009. Dans le cas de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, la tendance globale jusqu’en 2018 révélait une lente augmentation du taux de classement par mise en accusation.

Graphique 7 début

Graphique 7 Proportion des affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police, selon l'état de classement et la substance ayant affaibli les facultés, Canada, 2009 à 2019

Tableau de données du graphique 7 
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Affaires classées par mise en accusation (drogues), Affaires classées sans mise en accusation (drogues), Affaires classées par mise en accusation (alcool) et Affaires classées sans mise en accusation (alcool), calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Affaires classées par mise en accusation (drogues) Affaires classées sans mise en accusation (drogues) Affaires classées par mise en accusation (alcoolTableau de Note 1) Affaires classées sans mise en accusation (alcoolTableau de Note 1)
pourcentage
2009 55 19 78 9
2010 52 22 75 12
2011 53 24 68 19
2012 58 18 71 14
2013 60 16 70 16
2014 56 15 70 15
2015 60 15 71 14
2016 62 13 70 14
2017 61 13 67 14
2018 61 10 64 14
2019 49 5 57 11

Graphique 7 fin

La baisse de la proportion d’affaires classées par mise en accusation ne correspond cependant pas à une augmentation équivalente d’affaires classées sans mise en accusation. La proportion d’affaires classées sans mise en accusation a aussi connu un recul, passant de 14 % des affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police en 2018 à 10 % des affaires en 2019.

La baisse de la proportion d’affaires classées avec ou sans mise en accusation s’explique surtout par une hausse de la proportion d’affaires non classées, qui est passée de 22 % en 2018 à 33 % de l’ensemble des affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police en 2019. Parmi ces affaires, la grande majorité d’entre elles n’avaient pu être classées en raison de preuves insuffisantes (97 % des affaires non classées). Les affaires encore sous enquête au moment de transmettre les données à Statistique Canada représentaient 2 % des affaires de conduite avec facultés affaiblies non classées. Des changements apportés aux définitions d’affaires criminelles fondées et non fondées pourraient avoir mené à une hausse du nombre d’affaires non classées, et donc en grande partie expliquer la baisse de la proportion des affaires classées (voir l’encadré 3).

Les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue prennent davantage de temps à être classées

En plus d’être un peu moins susceptibles d’être classées par mise en accusation, les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue sont plus susceptibles de prendre un certain temps à classer. Tout comme les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l'alcool (76 %) ou de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues (84 %), la majorité (59 %) des affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue ont été classées en un jour ou moins en 2019 (graphique 8).

Graphique 8 début

Graphique 8 Temps écoulé entre le moment où l'affaire de conduite avec les facultés affaiblies est venue à l'attention de la police et le moment où l'affaire a été classée, selon la substance ayant affaibli les facultés, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 8 
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8 Substance ayant affaibli les capacités, Alcool, Combinaison d'alcool et de drogues, Drogues et Substance non précisée, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Substance ayant affaibli les capacités
Alcool Combinaison d'alcool et de drogues Drogues Substance non précisée
pourcentage
Un jour ou moins 76 84 59 90
2 à 30 jours 7 3 4 3
31 jours et plus 17 14 37 6

Graphique 8 fin

En revanche, près de 4 affaires sur 10 (37 %) de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue ayant été classées ont requis 31 jours ou plus pour l’être. En comparaison, parmi les affaires classées de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool, 17 % ont requis 31 jours pour être classées. Dans le cas de la conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues, 14 % ont eu besoin d’un tel délai (graphique 8).

Le temps requis pour classer certaines affaires peut être un indicateur de la complexité de celles-ci. Ainsi, il est généralement admis qu’il est plus difficile de détecter et de prouver l’affaiblissement des facultés par la drogue que par l’alcool (Sécurité publique Canada, 2020; Beirness et Porath, 2019; Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, 2019). De plus, la police est parfois confrontée à certains délais dans les analyses toxicologiques. Le laboratoire de la Gendarmerie royale du Canada chargé d’effectuer les analyses toxicologiques a d’ailleurs vu son financement accru afin d’augmenter sa capacité (Sécurité publique Canada, 2020).

En plus de nécessiter davantage de temps pour être classées que les autres affaires de conduite avec les facultés affaiblies, les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue ont vu leur temps de classement augmenter depuis 2009. Le temps moyen requis pour classer une affaire de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue a presque triplé depuis 2009, alors qu’il demeurait presque inchangé pour la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool (graphique 9). Ainsi, pendant cette période, la proportion d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue classées en un jour ou moins est passée de 75 % à 59 %. À l’inverse, la proportion d’affaires ayant requis au moins 90 jours a triplé durant la même période, passant de 10 % à 29 %.

Graphique 9 début

Graphique 9 Temps moyen écoulé entre le moment où l'affaire de conduite avec les facultés affaiblies est venue à l'attention de la police et le moment où l'affaire a été classée, selon la substance ayant affaibli les facultés, Canada, 2009 à 2019

Tableau de données du graphique 9 
Tableau de données du graphique 9
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 9. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Alcool et Drogues, calculées selon temps moyen (en jours) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année AlcoolTableau de Note 1 Drogues
temps moyen (en jours)
2009 16,7 21,2
2010 17,1 19,9
2011 14,6 30,1
2012 15,3 40,7
2013 14,2 39,4
2014 14,9 39,8
2015 15,5 42,0
2016 16,5 43,3
2017 16,8 45,5
2018 16,6 49,7
2019 15,6 56,2

Graphique 9 fin

Peu d’accusations ont été portées en vertu des nouvelles limites per se pour la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue

Une des nouvelles mesures législatives instaurées en 2018 concernait l’ajout d’infractions au Code criminel établissant des limites per se pour certaines drogues (voir l’encadré 1 et l’encadré 2). Une limite per se permet, lorsqu’il est établi qu’une quantité de substance intoxicante est présente dans le corps au-delà d’une limite préétablie, de déposer des accusations sans qu’il ne soit nécessaire de prouver l’affaiblissement de la capacité de conduire. Une limite per se bien connue (80 mg / 100 ml de sang, ou plus communément 0,08) est en vigueur pour l’alcool depuis 1969.

Cependant, les données de 2019 révèlent que ces nouvelles dispositions sont encore peu utilisées pour porter ou recommander des accusations. En 2019, la police a porté (ou recommandé) une accusation en vertu de l’article 320.14 (1) (c) du Code criminel ― l’article portant sur les limites per se pour la drogue ― contre environ 1 auteur présumé de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue sur 6 (17 %). Cette proportion était encore plus faible en ce qui a trait à l’article 320.14 (1) (d) portant sur les limites per se dans les cas de conduite avec facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues : des accusations en vertu de cet article ont été portées contre 1 % des auteurs présumés de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues. En comparaison, l’article 320.14 (1) (b) portant sur la limite per se pour l’alcool (80 mg / 100 ml de sang) a été invoqué à l’égard de 75 % des conducteurs aux facultés affaiblies par l’alcool (graphique 10).

Graphique 10 début

Graphique 10 Accusations portées ou recommandées par la police à l'endroit des auteurs présumés de conduite avec les facultés affaiblies, selon la substance ayant affaibli les facultés, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 10 
Tableau de données du graphique 10
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 10. Les données sont présentées selon Articles du Code criminel (C.cr.) ou lois en vertu desquelles des accusations ont été portées
(titres de rangée) et Alcool, Combinaison d'alcool et de drogues et Drogues, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Articles du Code criminel (C.cr.) ou lois en vertu desquelles des accusations ont été portéesTableau de Note 1
Alcool Combinaison d'alcool et de drogues Drogues
pourcentage
C.cr. 320.14 (1)(a) 68 86 67
C.cr. 320.14 (1)(b) 75 24 1
C.cr. 320.14 (1)(c) 0 1 17
C.cr. 320.14 (1)(d) 0 1 0
C.cr. 320.14 (2) (3) 1 0 1
C.cr. 320.14 (4) 0 0 0
C.cr. 320.14 n.s.Tableau de Note 2 0 0 1
C.cr. 320.15 12 25 10
C.cr. — Autres délits de la routeTableau de Note 3 8 7 11
C.cr. — autreTableau de Note 4 7 13 17
Loi sur les droguesTableau de Note 5 1 8 12
Loi provincialeTableau de Note 6 20 20 18
Autre loi 0 0 0

Graphique 10 fin

La majorité (de 67 % à 86 %, selon la substance) des conducteurs aux facultés affaiblies ont été accusés en vertu de l’article 320.14 (1) (a), soit l’article portant sur la conduite avec les facultés affaiblies en général, sans établir de limite per se. Par ailleurs, plusieurs conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue ont été accusés en vertu d’une infraction au Code criminel autre qu’un délit de la route (17 %), à l’une des lois fédérales régissant les drogues (12 %), comme la Loi sur le cannabis, ou à une loi provinciale (18 %).

Bien que les accusations en vertu des limites per se soient peu courantes dans les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, il est probable que ces accusations deviennent plus fréquentes à mesure que les capacités de détection seront améliorées et déployées.

Début de l'encadré 5

Encadré 5
Programme d’évaluation et de classification des drogues

Le Programme d’évaluation et de classification des drogues (PECD) est un protocole en 12 étapes, systématique et normalisé, en vigueur aux États-Unis et au Canada, qui permet d’obtenir une évaluation fiable des conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue. Au Canada, le PECD a été mis en œuvre en 2008 dans la foulée des modifications législatives apportées afin de fournir de nouveaux outils pour faciliter les enquêtes sur la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Ainsi, la police pouvait faire passer une épreuve de coordination des mouvements sur le bord de la route aux conducteurs soupçonnés d’avoir les facultés affaiblies de même qu’une évaluation par un expert en reconnaissance des drogues. Ce sont ces derniers qui procèdent à l’évaluation PECD, de laquelle découlent les résultats servant de preuve de l’affaiblissement des capacités de conduire.

Parallèlement aux modifications législatives portant sur la conduite avec les facultés affaiblies apportées en 2018, le gouvernement a annoncé un investissement de 161 millions de dollars sur cinq ans pour lutter contre la conduite avec les facultés affaiblies, dont une partie est destinée à la formation des policiers. Au cours de l’année financière 2018-2019, 4 725 agents de police ont reçu de la formation sur l’épreuve de coordination des mouvements, 3 439 ont complété une formation de mise à jour et 604 experts en reconnaissance des drogues additionnels ont été formés (tableau de l’encadré).


Tableau de l'encadré 5
Nombre de policiers ayant complété une formation portant sur le test de sobriété normalisé ou une formation d'expert en reconnaissance des drogues, selon la province, 2018-2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Nombre de policiers ayant complété une formation portant sur le test de sobriété normalisé ou une formation d'expert en reconnaissance des drogues. Les données sont présentées selon Province (titres de rangée) et Policiers ayant complété une formation portant sur le test de sobriété normalisé, Policiers ayant complété un cours d'appoint portant sur le test de sobriété normalisé et Policiers ayant complété une formation d'expert en reconnaissance des drogues, calculées selon nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province Policiers ayant complété une formation portant sur le test de sobriété normalisé Policiers ayant complété un cours d'appoint portant sur le test de sobriété normalisé Policiers ayant complété une formation d'expert en reconnaissance des drogues
nombre
Terre-Neuve-et-LabradorTableau de Note 1 50 12 5
Île-du-Prince-Édouard 39 5 5
Nouvelle-Écosse 31 11 16
Nouveau-Brunswick 119 24 8
QuébecTableau de Note 2 438 2 282 52
OntarioTableau de Note 3 3 401 1 000 419
Manitoba 76 6 11
Saskatchewan 33 6 17
Alberta 394 15 47
Colombie-Britannique 144 78 24
CanadaTableau de Note 4 4 725 3 439 604

Fin de l’encadré 5

Le taux de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool est en forte baisse chez les jeunes conducteurs

La majorité des auteurs présumés de conduite avec les facultés affaiblies sont des hommes et de jeunes adultes. En 2019, les hommes représentaient 77 % des personnes inculpées de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool ou par une combinaison d’alcool et de drogues. Cette proportion a toutefois diminué depuis 2009, alors que les hommes représentaient 84 % des personnes inculpées. En 1986, 92 % des personnes inculpées de conduite avec les facultés affaiblies étaient des hommes.

La situation est semblable chez les jeunes conducteurs. Alors que les conducteurs de 20 à 34 ans ne représentent qu’environ le quart des titulaires de permis, ils représentaient 44 % des auteurs présumés de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool ou une combinaison d’alcool et de drogues en 2019. C’est toutefois chez les jeunes conducteurs que les plus fortes baisses du taux ont été observées par rapport à 2009. Bien que le taux de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool ait reculé dans tous les groupes d’âge depuis 2009 (-39 % dans l’ensemble), les baisses ont été les plus marquées chez les titulaires de permis âgés de moins de 20 ans (-71 %) et de 20 à 24 ans (-53 %) (graphique 11).

Graphique 11 début

Graphique 11 Auteurs présumés de conduite avec les facultés affaiblies par l'alcool (ou une combinaison d'alcool et de drogues), selon le groupe d'âge, Canada, 2009 et 2019

Tableau de données du graphique 11 
Tableau de données du graphique 11
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 11. Les données sont présentées selon Groupe d'âge (titres de rangée) et Année, 2009 et 2019, calculées selon taux pour 100 000 titulaires de permis de conduire unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d'âge Année
2009 2019
taux pour 100 000 titulaires de permis de conduire
Moins de 16 ans 186 44
16 à 19 ans 505 145
20 à 24 ans 738 349
25 à 34 ans 502 342
35 à 44 ans 346 257
45 à 54 ans 267 176
55 à 64 ans 142 118
65 ans et plus 52 43
Total 322 195

Graphique 11 fin

Il est possible que les campagnes de sensibilisation, qui visent souvent les groupes les plus à risque, aient pu contribuer au recul des taux de conduite avec les facultés affaiblies. Par ailleurs, en ce qui concerne les baisses observées chez les jeunes conducteurs, il est à noter que l’ensemble des provinces imposent désormais une tolérance zéro pour l’alcool au volant chez les jeunes conducteurs et les conducteurs débutants (Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, 2020a).

La conduite avec les facultés affaiblies par la drogue augmente au sein de tous les groupes d’âge

La majorité des conducteurs ayant les facultés affaiblies par l’alcool sont des hommes et de jeunes adultes, et on observe le même constat pour ce qui est de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. En 2019, les hommes représentaient 77 % des personnes inculpées de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, une proportion néanmoins inférieure à celle de 81 % enregistrée en 2009.

Ce sont aussi les jeunes conducteurs de 20 à 34 ans qui ont affiché les taux de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue les plus élevés. Bien qu’ils représentent environ le quart des titulaires de permis de conduire, ceux-ci représentaient un peu moins de la moitié (44 %) des auteurs présumés de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Ces données viennent corroborer les résultats de l’Enquête nationale sur le cannabis, selon lesquels les hommes et les jeunes de 15 à 24 ans sont plus susceptibles de consommer du cannabis que les femmes ou les Canadiens plus âgés. En outre, parmi les consommateurs de cannabis, les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de déclarer avoir conduit dans les deux heures suivant une consommation. De même, les jeunes et les hommes étaient plus susceptibles de déclarer avoir été passagers à bord d’un véhicule conduit par une personne ayant consommé du cannabis (Rotermann, 2020).

De 2009 à 2019, le taux de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue a doublé chez les conducteurs de 20 à 24 ans (il est passé de 11 à 22 affaires pour 100 000 titulaires de permis) et a triplé chez ceux de 25 à 34 ans (il est passé de 8 à 24 affaires pour 100 000 titulaires de permis) (graphique 12). Néanmoins, le taux de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue a augmenté au sein de tous les groupes d’âge, et les plus fortes hausses ont été enregistrées parmi les conducteurs de 35 à 44 ans (+281 %) et de 55 à 64 ans (+292 %).

Graphique 12 début

Graphique 12 Auteurs présumés de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, selon le groupe d'âge, Canada, 2009 et 2019

Tableau de données du graphique 12 
Tableau de données du graphique 12
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 12. Les données sont présentées selon Groupe d'âge (titres de rangée) et Année, 2009 et 2019, calculées selon taux pour 100 000 titulaires de permis de conduire unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d'âge Année
2009 2019
taux pour 100 000 titulaires de permis de conduire
Moins de 20 ans 11 20
20 à 24 ans 11 22
25 à 34 ans 8 24
35 à 44 ans 5 20
45 à 54 ans 4 10
55 à 64 ans 1 5
65 ans et plus 1 1
Total 5 13

Graphique 12 fin

À l’inverse, la plus faible augmentation a été notée chez les conducteurs de moins de 20 ans (+90 %). La plupart des provinces ont élargi leur programme de tolérance zéro pour les jeunes conducteurs et les conducteurs débutants afin que la drogue soit également visée. De plus, une part importante des mesures préventives dans le cadre de la légalisation du cannabis a été dirigée vers les campagnes de sensibilisation sur les médias sociaux et les campagnes d’éducation dans les écoles secondaires (Sécurité publique Canada, 2020).

La conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool atteint un sommet pendant la nuit les fins de semaine, mais pas la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue

Le nombre d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool atteint un sommet les fins de semaine, entre 2 h et 3 h. En 2019, près de la moitié (44 %) des affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool sont survenues un samedi ou un dimanche et près du tiers (32 %) sont survenues entre 23 h et 3 h, toutes journées confondues (graphique 13).

Graphique 13 début

Graphique 13 Proportion des affaires de conduite avec les facultés affaiblies, selon le jour et l'heure où ces affaires sont survenues et selon la substance ayant affaibli les facultés, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 13 
Tableau de données du graphique 13
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 13 Alcool, Drogues et Combinaison d'alcool et de drogues, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Alcool Drogues Combinaison d'alcool et de drogues
pourcentage
Lundi 0h 0,8 0,5 0,8
1h 0,6 0,5 0,7
2h 0,6 0,4 0,6
3h 0,4 0,4 0,2
4h 0,2 0,3 0,3
5h 0,1 0,2 0,1
6h 0,1 0,3 0,2
7h 0,1 0,4 0,2
8h 0,1 0,4 0,2
9h 0,2 0,4 0,2
10h 0,2 0,4 0,3
11h 0,2 0,6 0,2
12h 0,2 0,8 0,4
13h 0,3 0,5 0,4
14h 0,3 0,5 0,6
15h 0,4 0,8 0,6
16h 0,5 0,8 0,6
17h 0,5 0,6 0,6
18h 0,5 0,6 0,6
19h 0,5 0,5 0,6
20h 0,6 0,8 0,9
21h 0,7 0,7 0,8
22h 0,6 0,6 0,7
23h 0,6 0,7 0,6
Mardi 0h 0,6 0,3 0,6
1h 0,6 0,5 0,6
2h 0,5 0,3 0,3
3h 0,4 0,3 0,4
4h 0,2 0,2 0,2
5h 0,1 0,1 0,1
6h 0,1 0,3 0,1
7h 0,1 0,2 0,3
8h 0,1 0,5 0,2
9h 0,1 0,4 0,3
10h 0,2 0,4 0,3
11h 0,2 0,7 0,2
12h 0,2 0,5 0,3
13h 0,3 0,8 0,4
14h 0,3 0,5 0,4
15h 0,4 0,8 0,5
16h 0,4 0,9 0,8
17h 0,5 0,8 0,7
18h 0,5 0,6 0,7
19h 0,6 0,6 0,6
20h 0,7 0,6 0,7
21h 0,7 0,7 0,8
22h 0,7 0,7 0,8
23h 0,7 0,5 0,7
Mercredi 0h 0,6 0,5 0,6
1h 0,6 0,5 0,4
2h 0,5 0,4 0,5
3h 0,3 0,3 0,3
4h 0,2 0,3 0,1
5h 0,1 0,2 0,1
6h 0,1 0,2 0,1
7h 0,1 0,5 0,3
8h 0,1 0,6 0,3
9h 0,2 0,4 0,1
10h 0,2 0,4 0,4
11h 0,2 0,5 0,3
12h 0,2 0,9 0,4
13h 0,3 0,5 0,4
14h 0,3 0,9 0,6
15h 0,4 0,6 0,4
16h 0,4 1,0 0,6
17h 0,5 0,9 0,5
18h 0,5 0,6 0,7
19h 0,6 0,8 0,7
20h 0,7 0,6 0,8
21h 0,8 0,6 0,7
22h 0,8 0,7 0,8
23h 0,8 0,8 0,8
Jeudi 0h 0,8 0,6 0,5
1h 0,7 0,7 0,6
2h 0,7 0,5 0,6
3h 0,5 0,3 0,5
4h 0,2 0,2 0,3
5h 0,1 0,2 0,2
6h 0,1 0,2 0,2
7h 0,1 0,4 0,2
8h 0,1 0,6 0,2
9h 0,2 0,5 0,4
10h 0,2 0,7 0,4
11h 0,2 0,7 0,4
12h 0,2 0,7 0,4
13h 0,3 0,7 0,6
14h 0,3 0,8 0,5
15h 0,5 0,9 0,6
16h 0,5 0,8 0,6
17h 0,6 0,9 0,8
18h 0,6 0,8 0,6
19h 0,7 0,7 0,8
20h 0,8 0,7 0,9
21h 0,9 0,8 1,1
22h 1,0 0,8 0,9
23h 1,1 0,5 0,9
Vendredi 0h 1,0 0,5 0,8
1h 1,1 0,5 0,8
2h 1,0 0,3 0,9
3h 0,8 0,5 0,5
4h 0,3 0,1 0,3
5h 0,2 0,2 0,3
6h 0,2 0,3 0,3
7h 0,1 0,3 0,3
8h 0,1 0,5 0,2
9h 0,2 0,4 0,3
10h 0,2 0,7 0,4
11h 0,2 0,6 0,3
12h 0,3 0,7 0,3
13h 0,3 0,7 0,5
14h 0,4 0,7 0,5
15h 0,5 0,9 0,8
16h 0,6 1,0 0,8
17h 0,7 0,8 0,8
18h 0,8 0,7 1,0
19h 0,9 0,9 1,0
20h 1,2 1,0 1,1
21h 1,4 0,9 1,1
22h 1,7 1,0 1,4
23h 1,8 1,2 1,3
Samedi 0h 2,0 0,9 1,4
1h 2,4 0,7 1,6
2h 2,5 0,8 1,6
3h 1,9 0,7 1,6
4h 0,9 0,5 0,7
5h 0,5 0,4 0,6
6h 0,3 0,3 0,2
7h 0,3 0,4 0,3
8h 0,3 0,4 0,6
9h 0,3 0,6 0,6
10h 0,3 0,6 0,4
11h 0,4 0,6 0,4
12h 0,4 0,6 0,4
13h 0,5 0,7 0,6
14h 0,5 0,7 0,6
15h 0,6 0,9 0,7
16h 0,7 1,2 0,7
17h 0,9 0,8 1,0
18h 0,9 0,9 0,9
19h 1,1 0,8 0,9
20h 1,2 0,9 1,0
21h 1,6 0,9 1,3
22h 1,7 1,1 1,6
23h 1,9 0,8 1,2
Dimanche 0h 1,9 0,9 1,3
1h 2,3 0,6 1,4
2h 2,5 0,8 1,6
3h 1,9 0,6 1,2
4h 0,9 0,4 0,5
5h 0,5 0,2 0,5
6h 0,3 0,3 0,5
7h 0,3 0,4 0,3
8h 0,2 0,4 0,3
9h 0,3 0,4 0,2
10h 0,3 0,4 0,2
11h 0,3 0,6 0,4
12h 0,3 0,7 0,3
13h 0,4 0,5 0,5
14h 0,5 0,6 0,4
15h 0,6 0,6 0,8
16h 0,7 0,9 0,6
17h 0,7 0,9 0,8
18h 0,7 0,7 0,7
19h 0,9 0,7 1,0
20h 1,0 0,5 1,0
21h 1,0 0,7 0,9
22h 0,9 0,6 0,7
23h 0,9 0,6 0,6

Graphique 13 fin

Les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue n’atteignent toutefois pas de sommet aussi prononcé. Environ 1 affaire de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue sur 6 (17 %) est survenue un samedi et 14 % sont survenues un dimanche, soit des proportions relativement semblables à ce qui est observé n’importe quel autre jour de la semaine. De même, c’est entre 16 h et 17 h qu’on a enregistré le plus grand nombre d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue en 2019 (7 %). Néanmoins, la proportion d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies survenues entre 15 h et 19 h (23 %) n’était pas beaucoup plus élevée que celle observée pour les affaires survenues entre 19 h et 23 h (21 %), 11 h et 15 h (18 %) ou 23 h et 3 h (17 %).

Le fait de viser les périodes de pointe connues serait l’une des approches les plus efficaces pour lutter contre l’alcool au volant (Éduc’alcool, 2010). Ainsi, l’absence de période de pointe claire pour la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue pourrait constituer une difficulté supplémentaire dans la lutte contre celle-ci.

Les causes de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool et de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue traitées par les tribunaux de juridiction criminelle

En 2018-2019, la conduite avec les facultés affaiblies était la deuxième infraction la plus souvent traitée par les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes. De plus, selon une récente étude, les causes de conduite avec les facultés affaiblies étaient les plus susceptibles de dépasser les délais de traitement imposés par l’arrêt Jordan (Karam et autres, 2020). Le précédent rapport sur la conduite avec les facultés affaiblies préparé par le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités de Statistique Canada avait également révélé que les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue prenaient environ deux fois plus de temps à être traitées que les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool (Perreault, 2016).

En raison de l’augmentation des affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue déclarées par la police, ainsi que des nouvelles mesures législatives mises en place dans la foulée de la légalisation du cannabis à usage récréatif en 2018, un suivi de l’évolution des tendances des causes de conduite avec les facultés affaiblies devient d’autant plus pertinent. Ainsi, on a entrepris de réactualiser l’étude de 2016 afin de dresser un portrait à jour du traitement des causes de conduite avec les facultés affaiblies par les tribunaux de juridiction criminelle, selon qu’il s’agit de facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue.

Par rapport à l’étude de 2016, une catégorie a été ajoutée afin d’analyser les tendances des causes de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues. Cette catégorie d’infraction était inexistante avant 2018. Cependant, la police pouvait inscrire plus d’un code d’infraction pour une même affaire, notamment un code de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool et un autre de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue (voir les notes 5 et 6). Bien qu’en raison de cette méthodologie le nombre de ces affaires était probablement sous-estimé avant 2018, l’analyse des caractéristiques de celles-ci pourrait néanmoins nous renseigner sur les différents cheminements dans les tribunaux.

Le temps médian de traitement des causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue a diminué en 2018-2019

Pour la première fois en quatre ans, le temps médian de traitement des causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue a reculé en 2018-2019, passant de 246,5 jours en 2017-2018 à 211 jours (-14 %). Cependant, cette baisse fait suite à une hausse de 8 % observée l’année précédente (graphique 14).

Graphique 14 début

Graphique 14 Temps médian de traitement des causes de conduite avec les facultés affaiblies par les tribunaux de juridiction criminelle, selon la substance ayant affaibli les facultés, Canada, 2010-2011 à 2018-2019

Tableau de données du graphique 14 
Tableau de données du graphique 14
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 14. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Alcool, Combinaison d'alcool et de drogues, Drogues et Code criminel, sauf les délits de la route, calculées selon temps median (en jours)
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Alcool Combinaison d'alcool et de drogues Drogues Code criminel, sauf les délits de la routeTableau de Note 1
temps median (en jours)
2010-2011 106 50 190 113
2011-2012 116 64 208 113
2012-2013 110 89 231 116
2013-2014 146 57 247 120
2014-2015 113 79 223 121
2015-2016 103 82 224 125
2016-2017 114 90 228 134
2017-2018 119 85 247 135
2018-2019 115 64 211 139

Graphique 14 fin

Malgré la diminution du temps médian de traitement des causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, celui-ci demeurait près de deux fois plus élevé que le temps médian de traitement des causes de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool (115 jours), qui a également légèrement fléchi en 2018-2019 (-3 %).

Le nombre de comparutions nécessaires pour régler une cause de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue est également supérieur à ce qui est requis dans le cas des causes relatives à l’alcool, et pourrait donc expliquer les plus longs temps de traitement. En 2018-2019, les causes relatives à la drogue avaient requis en moyenne 7,8 comparutions, par rapport à 5,5 comparutions pour les causes relatives à l’alcool. Par ailleurs, le nombre moyen de comparutions est relativement similaire lorsque l’on considère l’ensemble de la période de 2010-2011 à 2018-2019 (7,7 comparutions et 5,2 comparutions, respectivement) (tableau 4).

Bien que les causes de conduite avec les facultés affaiblies concernant la drogue soient beaucoup plus longues à traiter, il en est tout autrement lorsque la cause concerne une combinaison d’alcool et de drogues. En 2018-2019, ces causes avaient requis un temps médian de 64 jours pour être traitées, ce qui représente également un recul par rapport à l’année précédente (-25 %).

Ainsi, le temps médian de traitement a diminué pour tous les types de causes de conduite avec les facultés affaiblies, alors que ce temps médian augmentait de 3 % pour l’ensemble des causes criminelles (sauf les délits de la route)Note  . En revanche, le temps de traitement pour chacun des types de causes de conduite avec les facultés affaiblies demeurait supérieur à ce qu’il était en 2010-2011.

Malgré que le temps médian de traitement des causes de conduite avec les facultés affaiblies soit plus long lorsqu’il est question de facultés affaiblies par la drogue plutôt que par l’alcool, les causes relatives à la drogue comprennent habituellement moins de chefs d’accusation. Pour la période allant de 2010-2011 à 2018-2019, la majorité (62 %) des causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue ne comprenaient qu’une seule accusation. En comparaison, la majorité des causes relatives à l’alcool comptaient deux accusations.

Comme il a été mentionné précédemment, les affaires de conduite avec les facultés affaiblies mènent souvent à des accusations en vertu de l’article du Code criminel visant la conduite avec les facultés affaiblies en général et en vertu de l’article établissant la limite per se pour l’alcool, alors que les affaires de conduite avec les facultés affaiblies mènent pour la plupart à des accusations seulement en vertu du premier.

Dans toutes les provinces, les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue prennent davantage de temps à être traitées

Dans l’ensemble des provinces et des territoires, les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue requièrent davantage de temps pour être traitées que les causes de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool. Dans toutes les provinces, sauf l’Alberta, le temps médian nécessaire au règlement de ces causes surpassait le temps médian de l’ensemble des causes criminelles chez les adultes en 2018-2019. Néanmoins, on observe d’importantes variations d’une province à l’autre pour ce qui est du temps médian requis pour traiter les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue.

C’est à l’Île-du-Prince-Édouard qu’on enregistre le plus court temps médian pour traiter les causes de conduite avec les facultés affaiblies (64 jours pour la période de 2010-2011 à 2018-2019). C’est toutefois dans la même province qu’on observe, proportionnellement, le plus grand écart entre le temps médian pour traiter une cause relative à l’alcool et une cause relative à la drogue. Il faut dire que le temps médian pour y traiter une cause de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool n’y est que d’un jour, soit beaucoup moins que la médiane de 30 jours observée en Saskatchewan, la province ayant affiché le second plus court temps de traitement (graphique 15).

Graphique 15 début

Graphique 15 Temps médian de traitement des causes de conduite avec les facultés affaiblies par les tribunaux de juridiction criminelle, selon la substance ayant affaibli les facultés et selon le secteur de compétence,  2010-2011 à 2018-2019

Tableau de données du graphique 15 
Tableau de données du graphique 15
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 15. Les données sont présentées selon Secteur de compétence
(titres de rangée) et Code Criminel, sauf les délits de la route (2018-2019), Alcool, Drogues et Combinaison d'alcool et de drogues, calculées selon temps médian (en jours) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Secteur de compétence
Code Criminel, sauf les délits de la route (2018-2019)Tableau de Note 1 Alcool Drogues Combinaison d'alcool et de drogues
temps médian (en jours)
Terre-Neuve-et-Labrador 206 79 235 85
Île-du-Prince-Édouard 51 1 64 8
Nouvelle-Écosse 189 48 232 112
Nouveau-Brunswick 134 94 190 127
Québec 163 229 288 271
Ontario 138 94 214 65
Manitoba 140 91 302 50
Saskatchewan 85 30 107 39
Alberta 141 99 133 86
Colombie-Britannique 120 267 275 274
Territoires 101 37 92 53
Canada 139 114 225 71

Graphique 15 fin

La Colombie-Britannique et le Québec sont les deux seules provinces où le temps médian de traitement des causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue n’a pas été au moins le double du temps requis pour traiter une cause relative à l’alcool pendant la période de 2010-2011 à 2018-2019. Cependant, ce n’est pas tant parce que les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue y ont été traitées rapidement, mais plutôt parce que le temps médian pour traiter tout type de cause de conduite avec les facultés affaiblies y a été nettement supérieur à la moyenne nationale. Seul le Manitoba a affiché un temps médian de traitement des causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue supérieur à celui enregistré au Québec et en Colombie-Britannique.

Quant aux causes de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues, elles ont dans l’ensemble requis un temps médian plus court que les autres types de causes de conduite avec les facultés affaiblies. Toutefois, c’est surtout en raison du temps médian plus court observé pour ces causes en Ontario, au Manitoba et en Alberta. Dans toutes les autres provinces et dans les territoires, les causes relatives à une combinaison d’alcool et de drogues ont requis un temps médian de traitement supérieur à celui des causes relatives à l’alcool pendant la période de 2010-2011 à 2018-2019.

Les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue sont moins susceptibles que celles de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool de se solder par un verdict de culpabilité

La plus grande complexité des affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue par rapport à celles de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool se traduit également par le fait que les causes relatives à la drogue sont moins susceptibles de se solder par un verdict de culpabilité. Pendant la période allant de 2010-2011 à 2018-2019, environ 82 % des causes de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool ont abouti à un verdict de culpabilité, comparativement à 64 % des causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue (graphique 16). Par ailleurs, on observe cet écart même lorsqu’on ne tient compte que des causes dans lesquelles un plaidoyer de non-culpabilité a été enregistré. Parmi ces causes, 41 % de celles relatives à l’alcool se sont soldées par un verdict de culpabilité, comparativement à 30 % des causes relatives à la drogue (tableau 4).

Graphique 16 début

Graphique 16 Proportion des causes de conduite avec les facultés affaiblies réglées par les tribunaux de juridiction criminelle ayant mené à un verdict de culpabilité, selon la substance ayant affaibli les facultés et selon le secteur de compétence, 2010-2011 à 2018-2019

Tableau de données du graphique 16 
Tableau de données du graphique 16
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 16. Les données sont présentées selon Secteur de compétence
(titres de rangée) et Alcool, Drogues et Combinaison d'alcool et de drogues, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Secteur de compétence

Alcool Drogues Combinaison d'alcool et de drogues
pourcentage
Terre-Neuve-et-Labrador 87 59 83
Île-du-Prince-Édouard 93 73 90
Nouvelle-Écosse 88 52 76
Nouveau-Brunswick 88 69 84
Québec 89 81 85
Ontario 80 59 83
Manitoba 88 52 90
Saskatchewan 88 69 86
Alberta 70 52 67
Colombie-Britannique 85 68 100
Territoires 91 57 90
Canada 82 64 78

Graphique 16 fin

Cependant, il semble que la proportion de causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue se soldant par un verdict de culpabilité soit en hausse, puisqu’elle atteignait 70 % en 2018-2019 (tableau 4).

Dans toutes les provinces, les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue étaient un peu moins susceptibles d’aboutir à un verdict de culpabilité que les causes de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool. C’est en Nouvelle-Écosse, en Alberta et au Manitoba (52 % dans chacune de ces provinces) que les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue étaient les moins susceptibles de se solder par un verdict de culpabilité. Le Québec (81 %) et l’Île-du-Prince-Édouard (73 %) ont affiché les plus fortes proportions de causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue s’étant soldées par un verdict de culpabilité pendant la période de 2010-2011 à 2018-2019 (graphique 16).

La proportion de causes de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool qui ont abouti à un verdict de culpabilité variait beaucoup moins d’une province à l’autre. Au cours de la période étudiée, cette proportion allait de 70 % en Alberta à 93 % à l’Île-du-Prince-Édouard.

L’amende et l’ordonnance de saisie ou d’interdiction sont les peines les plus souvent imposées

Au cours de la période de 2010-2011 à 2018-2019, les peines les plus souvent imposées dans les causes de conduite avec facultés affaiblies étaient l’amende et l’ordonnance de saisie ou d’interdiction, soit dans environ 9 causes avec condamnation sur 10, et ce, tant pour les causes de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool que par la drogue (graphique 17). Puisque le fait de conduire avec les facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue est passible d’une peine minimale comprenant une amende de 1 000 $ et d’une interdiction de conduire un véhicule pendant une période d’un an, on pouvait s’attendre à ce que ces peines soient les plus souvent imposées.

Graphique 17 début

Graphique 17 Causes avec condamnation de conduite avec les facultés affaiblies, selon certaines peines et la substance ayant affaibli les facultés, 2010-2011 à 2018-2019

Tableau de données du graphique 17 
Tableau de données du graphique 17
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 17 Type de peine, Amende, Ordonnance d'interdiction, Probation, Emprisonnement et Absolution inconditionnelle ou sous conditions, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de peine
Amende Ordonnance d'interdiction Probation Emprisonnement Absolution inconditionnelle ou sous conditions
pourcentage
Alcool 89 90 11 9 1
Drogues 88 92 15 8 2
Combinaison d'alcool et de drogues 84 92 12 11 2

Graphique 17 fin

À l’inverse, il était plutôt rare qu’une peine d’emprisonnement soit imposée. Moins de 1 cause de conduite avec les facultés affaiblies sur 10, que ce soit par l’alcool ou la drogue, s’est soldée par une peine d’emprisonnement. Les causes de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues pendant la période étudiée étaient cependant un peu plus susceptibles de s’être soldées par une peine d’emprisonnement (11 %).

Le montant moyen des amendes est un peu moins élevé pour la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue que pour la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool

Les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue s’étant soldées par une amende de 2010-2011 à 2018-2019 ont donné lieu, en moyenne, à des amendes un peu moins élevées que les causes de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool. Le montant moyen d’une amende pour les causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue s’est élevé à 1 177 $, comparativement à une moyenne de 1 267 $ pour les causes de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool (tableau 4). Plus précisément, les amendes dépassaient 1 000 $ dans près de 6 causes sur 10 (57 %) de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool, comparativement à un peu plus de 4 causes sur 10 (42 %) de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue (graphique 18).

Graphique 18 début

Graphique 18 Causes de conduite avec les facultés affaiblies avec condamnation et peines imposant de payer une amende, selon le montant de l'amende et selon la substance ayant affaibli les facultés, Canada, 2010-2011 à 2018-2019

Tableau de données du graphique 18 
Tableau de données du graphique 18
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 18. Les données sont présentées selon Montant de l'amende (titres de rangée) et Alcool, Drogues et Combinaison d'alcool et de drogues, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Montant de l'amende Alcool Drogues Combinaison d'alcool et de drogues
pourcentage
500 $ ou moins 1 3 1
501 $ à 1 000 $ 42 55 39
1 001 $ à 1 500 $ 43 34 45
Plus de 1 500 $ 14 9 16

Graphique 18 fin

Cependant, ce sont les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues qui étaient les plus susceptibles de donner lieu à une amende relativement élevée. Un peu plus de 1 cause de conduite avec les facultés affaiblies par une combinaison d’alcool et de drogues sur 6 (61 %) a donné lieu à une amende de plus de 1 000 $ pendant la période allant de 2010-2011 à 2018-2019, l’amende moyenne s’établissant à 1 299 $.

Plusieurs facteurs peuvent avoir une incidence sur la ou les peines imposées. Les juges doivent tenir compte des principes clés de la détermination de la peine, comme la gravité de l’infraction, les dommages causés et les antécédents de l’accusé. De plus, le Code criminel prévoit des peines minimales plus lourdes dans les cas de récidive de conduite avec facultés affaiblies, notamment des peines d’emprisonnement.

Résumé

Au cours des dernières décennies, des progrès importants ont été accomplis en ce qui a trait à la conduite avec les facultés affaiblies. Depuis 1986, le taux de conduite avec les facultés affaiblies a reculé de 60 % et le taux de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort a diminué de 77 %. Néanmoins, la conduite avec les facultés affaiblies demeure, après l’homicide, la seconde cause criminelle de décès et fait encore des centaines de blessés chaque année. Elle est également la deuxième infraction la plus souvent traitée par les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes et l’infraction la plus susceptible de dépasser les délais imposés par l’arrêt Jordan.

En 2018, la légalisation du cannabis à usage récréatif a amené certaines préoccupations à l’égard de la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Parallèlement à cette légalisation, le gouvernement du Canada a entrepris de revoir les dispositions du Code criminel concernant la conduite avec les facultés affaiblies, notamment en créant de nouvelles infractions et en élargissant les pouvoirs des policiers dans la détection des facultés affaiblies.

En 2019, le taux d’affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police (228 pour 100 000 habitants) était en hausse de 19 % par rapport à l’année précédente. Plus précisément, le taux de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool a augmenté de 15 % alors que le taux de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue a augmenté de 43 %. Les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue représentaient 8 % de toutes les affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police en 2019.

Parmi les provinces, l’Ontario a enregistré le plus faible taux de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool et le plus faible taux de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. L’Île-du-Prince-Édouard a pour sa part enregistré le plus haut taux de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool, alors que Terre-Neuve-et-Labrador a affiché le taux le plus élevé de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Parmi les 34 régions métropolitaines de recensement, seules Moncton, Abbotsford–Mission, Lethbridge, Vancouver, Victoria, Halifax et Edmonton ont enregistré en 2019 un taux de conduite avec les facultés affaiblies plus élevé que la moyenne nationale.

Comparativement aux affaires de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool, les affaires de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue prennent davantage de temps à être classées et sont moins susceptibles d’être classées par mise en accusation. Par ailleurs, les causes de conduite avec les facultés affaiblies traitées par les tribunaux de juridiction criminelle prennent aussi environ deux fois plus de temps à être réglées lorsqu’elles concernent la drogue au volant, et elles sont moins susceptibles de se solder par un verdict de culpabilité. Le temps médian nécessaire au règlement des causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue s’est toutefois amélioré; il est passé de 246,5 jours en 2017-2018 à 211 jours en 2018-2019.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Affaires de conduite avec les facultés affaiblies déclarées par la police, selon le type d'infraction et la province ou le territoire, 2019

Tableau 2 Affaires de conduite avec les facultés affaiblies, selon la substance ayant affaibli les facultés, le type d'infraction et la province ou le territoire, 2019

Tableau 3 Affaires de conduite avec les facultés affaiblies, selon la substance ayant affaibli les facultés et selon la région métropolitaine de recensement, 2019

Tableau 4 Certaines caractéristiques des causes de conduite avec les facultés affaiblies traitées par les tribunaux de juridiction criminelle, selon que les facultés étaient affaiblies par l'alcool, la drogue ou une combinaison d'alcool et de drogues, Canada, 2018-2019 et 2010-2011 à 2018-2019

Description de l’enquête

Programme de déclaration uniforme de la criminalité

Le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) a été mis sur pied en 1962 avec la collaboration et l’aide de l’Association canadienne des chefs de police. Le Programme DUC a été conçu pour mesurer les affaires criminelles qui ont été signalées aux services de police fédéraux, provinciaux, territoriaux et municipaux au Canada.

Pour qu’une affaire soit comptabilisée dans les statistiques de la criminalité, elle doit être classée comme « fondée ». Une affaire est « fondée » s’il a été déterminé après l’enquête policière que l’infraction déclarée s’est produite ou qu’il y a eu tentative de commettre l’infraction, ou qu’il n’y a pas de preuve crédible confirmant que l’affaire n’a pas eu lieu. Cela comprend les rapports fournis par une tierce partie qui répondent à ces critères. Une affaire criminelle comprend une ou plusieurs infractions liées qui ont été commises au cours d’un seul événement criminel et qui ont été signalées à la police. Les services de police peuvent déclarer un maximum de quatre infractions pour chaque affaire; toutefois, cette façon de procéder est utilisée depuis la fin des années 1980 seulement, et elle n’a pas été adoptée par tous les services de police. Afin d’assurer la comparabilité des données, les chiffres figurant dans le présent article sont fondés sur l’infraction la plus grave dans l’affaire, qui est déterminée d’après une règle de classification normalisée utilisée par tous les services de police.

Enquête intégrée sur les tribunaux de juridiction criminelle

L’Enquête intégrée sur les tribunaux de juridiction criminelle (EITJC) est menée par le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités (Statistique Canada), en collaboration avec les ministères provinciaux et territoriaux responsables des tribunaux de juridiction criminelle au Canada. L’EITJC sert à recueillir des renseignements statistiques sur les causes traitées par les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes et les tribunaux de la jeunesse qui comportent des infractions au Code criminel et aux autres lois fédérales.

Tous les tribunaux de la jeunesse au Canada déclarent des données à la composante de l’enquête sur les jeunes depuis l’exercice 1991-1992. Tous les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes déclarent des données à la composante de l’enquête sur les adultes depuis l’exercice 2006-2007, à l’exception des cours supérieures de l’Île-du-Prince-Édouard (années précédant 2018-2019), de l’Ontario, du Manitoba et de la Saskatchewan, ainsi que des cours municipales du Québec. Ces données n’ont pas pu être extraites des systèmes de déclaration électronique de ces provinces et, par conséquent, n’ont pas été déclarées à l’enquête.

L’unité d’analyse de base est la cause. Une cause comprend une ou plusieurs accusations portées contre une personne ou une société qui ont été traitées par les tribunaux en même temps et qui ont fait l’objet d’une décision finale. Elle regroupe toutes les accusations portées contre la même personne et dont une ou plusieurs dates clés se chevauchent (date de l’infraction, date de l’introduction, date de la première comparution, date de la décision ou date de la détermination de la peine) en une seule cause.

Les causes sont comptées dans l’exercice financier au cours duquel elles sont réglées. Chaque année, la base de données de l’EITJC est considérée comme finale à la fin de mars afin de permettre la production de statistiques judiciaires pour l’exercice financier précédent.

Fichier combiné de l’Enquête intégrée sur les tribunaux de juridiction criminelle et du Programme de déclaration uniforme de la criminalité

Aux fins du présent rapport, on a combiné les données de l’EITJC à celles du Programme DUC afin de distinguer les causes de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool des causes de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue.

On a d’abord identifié, pour les années 2010-2011 à 2018-2019, l’ensemble des causes traitées par les tribunaux de juridiction criminelle pour lesquelles l’accusation la plus grave était la conduite avec facultés affaiblies. En utilisant un processus de couplage hiérarchique déterministe, on a ensuite tenté d’identifier, parmi les affaires déclarées par la police entre 2008 et 2019, celles qui correspondaient aux causes de conduite avec facultés affaiblies traitées par les tribunaux.

Enquête sur l’administration policière

L’Enquête sur l’administration policière (EAP) permet de recueillir des données sur l’effectif policier et les dépenses auprès de chacun des services de police municipaux, provinciaux et fédéraux au Canada. Sont exclus du champ de l’enquête les organismes de sécurité suivants : le Service canadien du renseignement de sécurité, la police des chemins de fer et la police militaire, ainsi que les ministères chargés de l’application de certaines lois, par exemple, en matière d’impôt sur le revenu, de douanes et d’accise, d’immigration, de pêches et de faune. En sont également exclus les services de sécurité privés et les enquêteurs privés.

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