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Culture, tourisme et Centre de la statistique de l'éducation : documents de recherche

Les compétences en mathématiques et en sciences à 15 ans et le choix du programme universitaire : différences selon le sexe

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Le présent document s’est attardé au choix d’un programme à l’université, en mettant l’accent en particulier sur l’aptitude aux mathématiques et aux sciences et sur le sexe. La relation entre ces trois facteurs peut être étroitement liée au statut socioéconomique futur, parce que des travaux antérieurs ont démontré que les femmes choisissent des domaines (comme les sciences humaines et les sciences sociales) où la rémunération est généralement moindre que les domaines habituellement choisis par les hommes (comme les programmes en STGM) (Finnie, 2001; Gerber et Cheung, 2008). Puisque l’aptitude aux mathématiques et aux sciences à l’école secondaire est reliée aux programmes d’études où les mathématiques et les sciences sont essentielles (tels que les programmes en STGM) (Trusty, 2002; Trusty, Robinson, Plata et Ng, 2000), le but du présent document consistait à établir une relation entre l’aptitude aux mathématiques et aux sciences des jeunes hommes et des jeunes femmes et leur choix de programme à l’université. Les jeunes réfléchissent souvent à leur choix de programme universitaire lorsqu’ils sont encore à l’école secondaire. De nombreux facteurs entrent en jeu, comme l’influence des parents et des amis, mais l’un des plus importants est peut-être l’aptitude à une matière en particulier.

L’analyse a permis de confirmer que les jeunes hommes choisissent plus souvent de s’inscrire à des programmes en STGM à l’université, tandis que les jeunes femmes optent pour les sciences sociales, les arts et les sciences humaines ou des domaines liés à la santé. Cette constatation corrobore des ouvrages antérieurs publiés au Canada (voir Christie et Shannon, 2001; McMullen et coll., 2010) et aux États-Unis (voir Bobbit-Zeher, 2007; Geber et Cheung, 2008). Tel que prévu et conformément aux ouvrages antérieurs (voir Trusty, 2002; Trusty et coll., 2000), nous avons constaté que les jeunes possédant de solides compétences en mathématiques et en sciences s’inscrivent plus souvent dans des programmes qui exigent et utilisent ces compétences (p. ex. les programmes en STGM) et, finalement, l’analyse a confirmé qu’il y avait une différence marquée entre les sexes en ce qui a trait aux scores obtenus en mathématiques à l’école secondaire (les hommes obtiennent habituellement des scores plus élevés), mais non pour les scores obtenus en sciences. Cette constatation était la même dans l’ensemble du Canada (voir Bussière et coll., 2007) et dans un certain nombre de pays (voir Downey et Vogt Yuan, 2005; Niederle et Vesterlund, 2010; OCDE, 2012).

De nouveaux résultats, faisant appel à une mesure combinant le sexe et les niveaux d’aptitude aux mathématiques et aux sciences, présentent deux constatations principales. Premièrement, les hommes, peu importe leur aptitude aux mathématiques ou aux sciences, étaient plus susceptibles de s’inscrire dans les domaines des STGM que les jeunes femmes possédant une aptitude en mathématiques élevée. Autrement dit, même les hommes ayant une aptitude aux mathématiques plus faible s’inscrivent à des programmes en STGM bien plus souvent que les femmes qui possèdent des compétences en mathématiques plus élevées. Ces différences étaient toujours présentes dans des modèles incluant et excluant d’autres facteurs importants tels que les notes en mathématiques/sciences et les capacités autoévaluées en mathématiques. Des constatations semblables, bien que plus faibles, ont été identifiées avec les résultats basés sur l’aptitude aux sciences. Deuxièmement, les femmes qui ont une aptitude en mathématiques/sciences élevée sont plus portées à s’inscrire à des programmes en STGM que les femmes ayant une aptitude faible. Toutefois, la différence selon l’aptitude mesurée au moyen des scores du PISA s’explique par les notes en mathématiques/sciences et les capacités autoévaluées en mathématiques. Autrement dit, lorsque l’on tient compte des notes en mathématiques/sciences et de la perception qu’a une personne de ses capacités en mathématiques, l’aptitude aux mathématiques/sciences n’exerce pas d’impact sur le choix d’un programme en STGM à l’université chez les femmes. Pour les hommes, il n’existe pas de véritable différence dans la probabilité de s’inscrire à un programme en STGM en fonction de l’aptitude aux mathématiques. L’aptitude aux sciences importe au départ, mais disparaît en présence d’autres facteurs importants. D’autres travaux seront nécessaires pour examiner à fond quels facteurs exercent la plus grande incidence.

En ayant recours à des mesures objectives de l’aptitude aux mathématiques et aux sciences à l’école secondaire, le présent document démontre que l’aptitude pure dans certaines matières pertinentes à l’inscription à des programmes en STGM à l’université ne garantit pas nécessairement que les « meilleurs » candidats s’inscrivent à ces programmes de sciences et de mathématiques. Par exemple, les jeunes femmes les plus qualifiées en raison de leur aptitude aux mathématiques et aux sciences étaient moins portées à s’inscrire à des programmes en STGM que les jeunes hommes ayant une aptitude moins bonne. De toute évidence, d’autres travaux seront nécessaires pour mieux comprendre les raisons pour lesquelles les personnes les plus aptes et les plus qualifiées choisissent de ne pas s’inscrire à des domaines d’études offrant des possibilités de rémunération future plus élevée. Certaines recherches laissent entendre que, parce que les jeunes femmes accordent peut-être plus d’importance que les jeunes hommes aux responsabilités et aux rôles familiaux ainsi qu’aux relations personnelles lorsqu’elles choisissent leur future profession, elles peuvent se tenir loin des programmes qu’elles jugent aller à l’encontre de ces priorités (voir Halpern et coll., 2007; Lee 2002; OCDE, 2012; Turner et Bowen, 1999; et Ware et Lee, 1988). Ces questions n’ont pas été analysées dans le présent document et demeurent un sujet de recherche futur.

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