Section 1
Introduction

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

À la suite d'une étude critique et de vastes consultations auprès des utilisateurs sur les seuils de faible revenu (SFR), Statistique Canada a introduit la mesure de faible revenu (MFR) en tant que seuil de faible revenu de rechange au début des années 1990.1 La MFR est une mesure relative du faible revenu basé sur une répartition. Grâce à la MFR, on détermine l'état de faible revenu d'une personne comparativement aux revenus des autres personnes de la société, et non par rapport à un ensemble de besoins minimaux. Ainsi, les seuils de MFR ne dépendent pas d'aspects spécifiques liés aux préférences et aux coutumes des consommateurs d'un pays. Cette caractéristique fait de la MFR un indicateur adéquat pour les comparaisons internationales, et c'est la raison pour laquelle l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) l'utilise pour comparer les faibles revenus de ses pays membres.2

La méthodologie générale de MFR a également été utilisée par plusieurs auteurs canadiens pour déterminer les seuils de faible revenu et étudier les problèmes liés au faible revenu et à la pauvreté au Canada, d'un point de vue national et international. Par exemple, Osberg et Xu (1999), ont comparé les faibles revenus entre les provinces canadiennes ainsi qu'entre ces dernières et trois pays (Belgique, États-Unis et Suède). Plus récemment, Veall (2008) a analysé, sur une période de trente ans, les taux de faible revenu parmi les personnes âgées au Canada, en Australie, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Enfin, la province de l'Ontario a adopté, en 2009, la MFR en tant qu'indicateur de progrès de sa stratégie d'atténuation de la pauvreté.

Le moment semble venu de mener une révision méthodologique de la MFR afin de la préserver et de bien tirer parti de son efficacité. Premièrement, rappelons qu'à la création de cette méthodologie canadienne, certains de ses aspects différaient de ceux qui étaient utilisés par d'autres pays et par les organisations internationales. Par exemple, la famille économique est l'unité de dénombrement pour la MFR au Canada, tandis qu'à l'échelle internationale, on utilise comme unité de base le ménage, dans lequel les membres regroupent leurs ressources.

Le deuxième point tout aussi important, voire plus, est que les pratiques internationales, comme l'échelle d'équivalence adoptée pour tenir compte des économies d'échelle liées à la consommation, ont évolué au fil des années, alors que la méthodologie de MFR demeure inchangée. En outre, l'une des nouvelles normes reconnaît que l'utilisation de diverses mesures du faible revenu permet de mieux décrire les aspects du phénomène complexe de la pauvreté qu'un seuil unique. Par exemple, la Grande-Bretagne a officiellement adopté trois différents seuils de faible revenu, et la province de l'Ontario a établi deux seuils de MFR ainsi qu'une série d'autres indicateurs. La MFR actuelle pourrait donc être consolidée afin de faciliter les comparaisons internationales et de fournir une mesure relative du faible revenu dans le contexte d'autres seuils de faible revenu au Canada.

Le présent document propose trois modifications à la méthodologie de MFR existante. Présentement, la MFR considère la famille économique comme l'unité de dénombrement, dans laquelle les membres rassemblent leurs revenus et tirent parti des économies d'échelle en termes de consommation. En prenant exemple sur les pratiques de l'OCDE et Luxembourg Income Study (LIS), la première modification consisterait à remplacer la famille économique par le ménage en tant qu'unité de dénombrement. Comme deuxième modification, nous proposons de remplacer l'échelle d'équivalence propre à la méthodologie canadienne de MFR par la racine carrée de la taille du ménage, qui est plus largement utilisée, afin de tenir compte des économies d'échelle en termes de consommation. Enfin, nous proposons de modifier la méthode par laquelle les seuils de faible revenu sont estimés. Avec la méthodologie actuelle, les familles économiques sont classées selon leur revenu ajusté et la taille de la famille; et la moitié du revenu médian estimé pour cette répartition est définie comme seuil de faible revenu standard (pour un adulte célibataire). À cet égard, notre proposition est de classer les personnes plutôt que les familles économiques, de sorte à déterminer le revenu médian et, ainsi, le seuil de faible revenu.

La présente étude rend compte des répercussions de chacune des trois modifications ainsi que de leur incidence conjointe sur les statistiques du faible revenu des trente dernières années. Nous avons constaté que les deux premières modifications ont un impact mineur sur les statistiques du faible revenu au Canada. Cependant, la troisième modification a un impact significatif. Par exemple, les taux globaux de faible revenu obtenus avec les MFR existantes et les MFR proposées commencent à afficher un écart à partir du milieu des années 1980; en effet, avec la MFR révisée, ces taux sont systématiquement supérieurs aux taux calculés avec la MFR existante.

Le présent document commence par une analyse de la méthodologie de MFR actuelle, puis traite des trois modifications. Il décrit ensuite l'impact de chaque modification sur la fréquence du faible revenu et examine leur incidence conjointe, puis se termine par un résumé.


Notes

  1. Pour de plus amples détails, voir Wolfson et al. (1989).
  2. Consulter la publication la plus récente (OCDE, 2008) sur le site Web de l'OCDE.
Date de modification :