Regards sur la société canadienne
Les jeunes hommes et les jeunes femmes sans diplôme d’études secondaires
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par Sharanjit Uppal
Avis de Correction
Des corrections mineures ont été apportées au tableau 4 de cet article. L’Indice des prix à la consommation (IPC) de 2014 est maintenant utilisé afin d’exprimer les valeurs en dollars constants, alors que l’IPC de 2013 était utilisé auparavant. L’interprétation des résultats du tableau ne change pas.
Début de l’encadré
Aperçu de l’étude
Dans le présent article, diverses sources de données sont utilisées afin d’étudier le profil et les résultats sur le marché du travail des jeunes hommes et des jeunes femmes de 25 à 34 ans qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires. Les sources de données comprennent l’Enquête sur la population active (EPA), l’Enquête canadienne sur le revenu (ECR) et l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI).
- En 2016, 8,5 % des hommes et 5,4 % des femmes de 25 à 34 ans n’avaient pas de diplôme d’études secondaires, ce qui représente environ 340 000 jeunes Canadiens.
- La monoparentalité était plus courante chez les jeunes femmes qui n’avaient pas de diplôme d’études secondaires (19 %) que chez les jeunes femmes qui avaient tout au plus un diplôme d’études secondaires (10 %). De plus, 11 % des jeunes hommes et des jeunes femmes sans diplôme d’études secondaires ont déclaré être aux prises avec une incapacité, comparativement à 6 % ou moins de ceux qui avaient tout au plus un diplôme d’études secondaires.
- En 2016, le taux d’emploi des jeunes adultes de 25 à 34 ans sans diplôme d’études secondaires était de 67 % pour les hommes, et de 41 % pour les femmes. En 1990, 75 % des hommes et 50 % des femmes dans la même catégorie de niveau de scolarité occupaient un emploi.
- En 2016, 51 % des femmes sans diplôme d’études secondaires étaient inactives, en hausse par rapport à 40 % en 1990. La proportion d’inactifs a également augmenté parmi les hommes de la même catégorie de niveau de scolarité, passant de 12 % à 22 %.
- Les aides de soutien des métiers et manœuvres en construction ainsi que les conducteurs de camions de transport étaient les deux professions qui employaient le plus d’hommes sans diplôme d’études secondaires. Parmi les femmes de la même catégorie de niveau de scolarité, les deux professions les plus courantes étaient les préposées à l’entretien ménager et au nettoyage — travaux légers et les caissières.
- En moyenne, plus de 60 % du revenu des jeunes femmes sans diplôme d’études secondaires provenait de transferts gouvernementaux. Cette proportion était deux fois plus élevée que celle des jeunes hommes du même niveau de scolarité.
Fin de l’encadré
Introduction
Ce sont les pays occidentaux qui présentent les plus hauts niveaux de scolarité atteints au monde. De nombreuses personnes ne possèdent toutefois aucun diplôme d’études secondaires et, par conséquent, n’ont aucune reconnaissance professionnelle de système scolaire. Par exemple, parmi les Canadiens de 25 ans et plus en 2016, 14 % ont déclaré que leur plus haut niveau de scolarité atteint était « sans diplôme d’études secondairesNote 1 ». Aux États-Unis, la proportion correspondante était de 12 % en 2015Note 2.
Les recherches portant sur les raisons d’abandonner les études secondaires ont permis d’identifier certains facteurs connexes, qui peuvent être regroupés en plusieurs grandes catégories : facteurs liés à la famille; facteurs liés aux pairs; facteurs liés à l’école; facteurs individuels; et facteurs économiquesNote 3. Les facteurs liés à la famille comprennent les faibles niveaux atteints par les parents en matière de scolarité et sur le plan professionnel, le faible revenu familial et la monoparentalité. Le mauvais rendement scolaire et la piètre qualité des écoles sont quelques-uns des facteurs liés à l’école. Les caractéristiques individuelles comme la faible estime de soi, le manque d’aspirations et la grossesse chez les adolescentes sont également liées à l’abandon scolaire. Enfin, si les élèves ayant de faibles compétences cognitives s’attendent à ce que leur rémunération demeure sensiblement la même, qu’ils possèdent un diplôme d’études secondaires ou non, les probabilités qu’ils terminent leurs études secondaires sont plus faibles.
Des recherches menées aux États-Unis ont démontré que le fait de ne pas terminer les études secondaires a non seulement des répercussions sur le plan individuel, mais aussi sur le plan économique et socialNote 4. Les répercussions sur le plan individuel comprennent un faible niveau d’aptitudes aux études et une absence de diplômes, ce qui se traduit en résultats défavorables sur le marché du travail. Parmi les répercussions économiques et sociales figurent un manque à gagner au chapitre du revenu national et des revenus fiscaux, une demande accrue en services sociaux, une augmentation de la criminalité, une moins grande participation sociale, une réduction de la mobilité intergénérationnelle et un moins bon état de santé.
Le présent article vient s’ajouter à la littérature canadienne puisqu’on y examine les caractéristiques les plus susceptibles d’être associées au fait de ne pas avoir terminé les études secondaires. On y examine ensuite dans quelle mesure les caractéristiques du marché du travail et du revenu de ces personnes diffèrent de celles des personnes ayant un niveau de scolarité plus élevé, et ce, tant chez les hommes que chez les femmesNote 5.
L’analyse porte sur les personnes de 25 à 34 ans. Ce groupe d’âge a été sélectionné pour plusieurs raisons. Premièrement, la plupart des personnes qui ont terminé leurs études secondaires y arrivent avant d’atteindre les 25 ans. Deuxièmement, une grande majorité des jeunes adultes dans ce groupe d’âge ont terminé leurs études à cet âge, ce qui rend les comparaisons sur le marché du travail plus pertinentes. Troisièmement, le fait de se concentrer sur les résultats des jeunes reflète davantage les perspectives futures des élèves actuellement au secondaire, qui doivent décider s’ils devraient abandonner l’école ou non. Enfin, il importe d’examiner le rendement des jeunes adultes, puisque les futures perspectives de carrières sont souvent liées au type d’expérience acquise au cours des premières années passées sur le marché du travailNote 6.
L’analyse est effectuée séparément pour les hommes et les femmes, et les comparaisons sont établies avec d’autres catégories de niveau de scolarité (diplôme d’études secondairesNote 7; certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales; et diplôme universitaire). Les questions examinées sont les suivantes :
- Dans quelle mesure la proportion d’hommes et de femmes dont le plus haut niveau de scolarité est inférieur au diplôme d’études secondaires a-t-elle changé au fil du temps?
- Quelles sont les caractéristiques sociodémographiques de ces hommes et de ces femmes?
- En quoi leurs résultats sur le marché du travail, par exemple le taux d’emploi, le taux de chômage, le type de profession et le revenu, sont-ils comparables à ceux des personnes qui ont des niveaux de scolarité plus élevés et comment ces résultats ont-ils changé au fil du temps?
Les données de diverses sources ont été utilisées pour réaliser cette analyse, y compris celles de l’Enquête sur la population active (de 1990 à 2016), de l’Enquête canadienne sur le revenu (de 2012 à 2014) et de l’Enquête canadienne sur l’incapacité (2012) (voir « Sources de données, méthodes et définitions »).
En 2016, 340 000 jeunes Canadiens de 25 à 34 ans n’avaient pas de diplôme d’études secondaires
En 2016, 8,5 % des hommes et 5,4 % des femmes de 25 à 34 ans n’avaient pas de diplôme d’études secondaires. En tout, 340 000 jeunes Canadiens dans ce groupe d’âge, soit 206 900 hommes et 133 100 femmes, n’avaient pas de diplôme d’études secondaires.
Ces chiffres représentent toutefois un changement par rapport à 25 ans auparavant, alors que les proportions étaient significativement plus élevées. En 1990, 22 % des hommes et 19 % des femmes de 25 à 34 ans n’avaient pas terminé leurs études secondaires (graphique 1). Cela représentait 1 million de personnes de 25 à 34 ans (553 700 hommes et 478 200 femmes).
Tableau de données du graphique 1
Tous | Hommes | Femmes | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
1990 | 20,9 | 22,4 | 19,4 |
1991 | 20,2 | 21,7 | 18,7 |
1992 | 19,2 | 21,0 | 17,4 |
1993 | 17,7 | 19,4 | 16,1 |
1994 | 17,9 | 19,5 | 16,2 |
1995 | 16,2 | 17,7 | 14,8 |
1996 | 15,2 | 17,2 | 13,2 |
1997 | 14,1 | 15,6 | 12,6 |
1998 | 13,4 | 14,4 | 12,5 |
1999 | 12,8 | 14,3 | 11,4 |
2000 | 11,8 | 13,1 | 10,4 |
2001 | 10,7 | 11,7 | 9,6 |
2002 | 10,8 | 12,4 | 9,1 |
2003 | 9,8 | 11,3 | 8,2 |
2004 | 9,4 | 11,0 | 7,9 |
2005 | 9,2 | 10,6 | 7,8 |
2006 | 9,0 | 10,5 | 7,5 |
2007 | 8,7 | 10,3 | 7,0 |
2008 | 8,2 | 10,1 | 6,3 |
2009 | 8,1 | 9,6 | 6,7 |
2010 | 7,9 | 9,3 | 6,6 |
2011 | 7,6 | 8,9 | 6,3 |
2012 | 7,8 | 9,3 | 6,4 |
2013 | 7,5 | 9,1 | 6,0 |
2014 | 7,4 | 9,0 | 5,8 |
2015 | 6,7 | 8,0 | 5,3 |
2016 | 6,9 | 8,5 | 5,4 |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 1990 à 2016. |
La proportion des jeunes adultes sans diplôme d’études secondaires a diminué en grande partie pendant les années 1990, ayant baissé de neuf points de pourcentage chez les hommes et les femmes au cours de cette décennieNote 8.Chez les deux sexes, cette baisse a été suivie d’une diminution de quatre points de pourcentage au cours des années 2000. La proportion des jeunes adultes sans diplôme d’études secondaires est demeurée relativement stable depuisNote 9.
Les Autochtones étaient plus susceptibles de ne pas avoir de diplôme d’études secondaires
En 2016, la répartition des hommes de 25 à 34 ans parmi les catégories de niveau de scolarité était la suivante : 8,5 % n’avaient pas de diplôme d’études secondaires; 26,1 % avaient un diplôme d’études secondaires ou avaient fait des études postsecondaires partielles; 35,9 % possédaient un certificat d’une école de métiers ou un diplôme d’études collégiales; et 29,6 % étaient titulaires d’un diplôme universitaire. Chez les femmes, ces proportions étaient de 5,4 %, 18,5 %, 34,3 % et 41,8 %, respectivement (tableau 1).
Hommes | Femmes | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Sans diplôme d’études secondaires | Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | Diplôme universitaire | Sans diplôme d’études secondaires | Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | Diplôme universitaire | |
pourcentage | ||||||||
Tous | 8,5 | 26,1 | 35,9 | 29,6 | 5,4 | 18,5 | 34,3 | 41,8 |
Non-Autochtones nés au Canada | 8,5 | 27,2 | 38,1 | 26,2 | 4,9 | 18,5 | 36,8 | 39,8 |
Autochtones | 20,1 | 34,4 | 36,4 | 9,1 | 15,9 | 28,7 | 37,1 | 18,3 |
Immigrants | 6,5 | 20,7 | 27,4 | 45,4 | 5,3 | 17,0 | 25,9 | 51,8 |
RMR et AR comparativement à d’autres régionsTableau 1 Note 1 | ||||||||
RMR et AR | 7,7 | 25,5 | 34,5 | 32,4 | 4,8 | 18,1 | 32,9 | 44,2 |
À l'extérieur des RMR et AR | 14,2 | 30,3 | 46,0 | 9,6 | 9,9 | 22,0 | 44,7 | 23,4 |
Province | ||||||||
Terre-Neuve-et-Labrador | 8,2 | 24,8 | 45,5 | 21,5 | 3,5 | 21,9 | 42,1 | 32,5 |
Île-du-Prince-Édouard | 6,2 | 32,1 | 31,5 | 30,2 | 4,1 | 18,0 | 34,1 | 43,8 |
Nouvelle-Écosse | 7,3 | 29,1 | 35,7 | 28,0 | 4,5 | 18,0 | 33,7 | 43,8 |
Nouveau-Brunswick | 7,4 | 30,5 | 41,5 | 20,7 | 3,8 | 22,5 | 39,0 | 34,7 |
Québec | 11,5 | 18,0 | 44,0 | 26,5 | 6,2 | 11,9 | 42,1 | 39,8 |
Ontario | 7,6 | 26,2 | 32,5 | 33,7 | 5,1 | 17,6 | 32,1 | 45,3 |
Manitoba | 9,4 | 34,5 | 31,4 | 24,7 | 6,3 | 27,1 | 29,7 | 36,8 |
Saskatchewan | 8,9 | 31,2 | 34,8 | 25,1 | 6,7 | 24,7 | 30,1 | 38,5 |
Alberta | 8,2 | 27,5 | 36,3 | 28,0 | 5,9 | 22,6 | 33,1 | 38,4 |
Colombie-Britannique | 6,2 | 33,2 | 31,1 | 29,5 | 4,5 | 23,6 | 30,1 | 41,8 |
|
Les peuples autochtones (Premières Nations vivant hors réserve, Métis et Inuits) étaient plus susceptibles de ne pas avoir de diplôme d’études secondairesNote 10. Plus précisément, 20 % des hommes autochtones et 16 % des femmes autochtones n’avaient pas de diplôme d’études secondairesNote 11. Parmi les immigrants, les pourcentages étaient de 7 % pour les hommes et de 5 % pour les femmes; parmi les hommes et les femmes non autochtones nés au Canada, les pourcentages étaient de 9 % et de 5 %, respectivementNote 12.
Le Québec a enregistré la proportion la plus élevée de jeunes hommes sans diplôme d’études secondaires (12 %), suivi du Manitoba et de la Saskatchewan (9 % chacun). L’Île-du-Prince-Édouard et la Colombie-Britannique ont, quant à elles, affiché les proportions les plus faibles à ce chapitre (6 % chacune). Les différences étaient moindres dans le cas des femmes. Par ailleurs, les pourcentages étaient plus faibles pour les jeunes hommes et les jeunes femmes vivant dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) et les agglomérations de recensement (AR) que pour ceux qui vivaient à l’extérieur des RMR et des AR.
Les jeunes adultes ayant des niveaux de scolarité plus bas sont plus susceptibles d’avoir des enfants
Il se peut que les jeunes parents ayant un niveau de scolarité plus faible soient moins enclins à se joindre au marché du travail, compte tenu des coûts à assumer pour élever des enfants (comme les services de garde). De même, peut-être que les personnes monoparentales ont plus de difficulté à équilibrer les responsabilités professionnelles avec les exigences familiales. C’est pourquoi il importe d’examiner la situation familiale des jeunes adultes sans diplôme d’études secondairesNote 13.
La proportion d’hommes qui étaient mariés ou qui vivaient en union de fait était plus faible parmi ceux qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires (47 %) que parmi ceux qui possédaient un certificat d’une école de métiers, un diplôme d’études collégiales ou un diplôme universitaire (55 % chacun). Les femmes sans diplôme d’études secondaires étaient, elles aussi, moins susceptibles d’être mariées ou de vivre en union de fait (55 %) que celles qui étaient titulaires d’un certificat d’une école de métiers ou d’un diplôme d’études collégiales (63 %) ou d’un diplôme universitaire (65 %) (tableau 2).
Hommes | Femmes | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Sans diplôme d’études secondaires | Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | Diplôme universitaire | Sans diplôme d’études secondaires | Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | Diplôme universitaire | |
années | ||||||||
Âge moyen | 29,4 | 29,3 | 29,5 | 29,7 | 29,4 | 29,5 | 29,5 | 29,6 |
Âge moyen du conjoint ou de la conjointe | 28,9 | 29,2 | 29,4 | 30,1 | 34,1 | 33,7 | 32,9 | 32,7 |
pourcentage | ||||||||
État matrimonial | ||||||||
Marié ou en union de fait | 47,3 | 43,6 | 55,1 | 54,5 | 54,8 | 58,6 | 63,0 | 64,5 |
Parent seul avec enfant(s) | 1,5 | 0,8 | 1,1 | 0,2 | 18,7 | 9,6 | 7,6 | 1,5 |
CélibataireTableau 2 Note 1 sans enfant | 51,1 | 55,5 | 43,8 | 45,4 | 26,6 | 31,8 | 29,5 | 34,0 |
Âge du plus jeune enfant | ||||||||
Moins de 5 ans | 23,4 | 19,9 | 24,8 | 20,9 | 41,3 | 31,6 | 33,7 | 28,5 |
5 à 9 ans | 6,6 | 3,8 | 4,0 | 1,2 | 15,1 | 13,3 | 10,6 | 3,1 |
10 ans et plus | 1,6 | 0,8 | 0,8 | 0,2 | 5,1 | 2,3 | 1,9 | 0,6 |
Aucun enfant | 68,4 | 75,5 | 70,4 | 77,7 | 38,5 | 52,8 | 53,8 | 67,8 |
Étudiant | 3,2 | 7,8 | 6,0 | 11,3 | 8,2 | 11,4 | 7,5 | 11,1 |
|
La monoparentalité était plus présente chez les femmes ayant un niveau de scolarité moins élevé. En 2016, près de 1 femme sur 5 de 25 à 34 ans sans diplôme d’études secondaires était monoparentale, comparativement à moins de 2 % des femmes titulaires d’un diplôme universitaire. Chez les hommes, cependant, la monoparentalité était sous la barre des 2 %, et ce, peu importe le niveau de scolarité.
Tant chez les hommes que chez les femmes, les personnes sans diplôme d’études secondaires étaient plus susceptibles d’avoir des enfants, mais cela était particulièrement vrai dans le cas des femmes. Parmi les femmes de 25 à 34 ans qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires, 62 % avaient au moins un enfant, comparativement à 32 % de celles qui étaient titulaires d’un diplôme universitaire.
Les femmes qui n’avaient pas de diplôme d’études secondaires étaient non seulement plus susceptibles d’avoir des enfants, mais elles étaient aussi plus susceptibles de les avoir plus jeunesNote 14. Pour le tiers des jeunes mères qui ne possédaient pas de diplôme d’études secondaires, leur plus jeune enfant avait au moins cinq ans, comparativement à environ le dixième des jeunes mères qui étaient titulaires d’un diplôme universitaireNote 15. De même, les hommes sans diplôme d’études secondaires étaient également plus susceptibles d’être parents, et ce, à un plus jeune âge. Cependant, chez les hommes, les différences n’étaient pas aussi prononcées que chez les femmes. Environ 32 % des jeunes hommes sans diplôme d’études secondaires avaient au moins un enfant, comparativement à 22 % des jeunes hommes titulaires d’un diplôme universitaire.
Les jeunes adultes aux prises avec une incapacité sont moins susceptibles de terminer leurs études secondaires
Le fait d’avoir une incapacité peut avoir une incidence sur le niveau de scolaritéNote 16. De plus, le fait de ne pas terminer les études secondaires pourrait avoir une incidence sur le bien-être psychologique et la santé, que ce soit directement ou indirectement, en raison des répercussions sur l’emploi et le revenu. Dans la présente section, on s’appuie sur les données de l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI) de 2012 afin d’étudier les incapacités des jeunes Canadiens selon le niveau de scolarité.
En 2012, les hommes et les femmes sans diplôme d’études secondaires étaient plus susceptibles d’avoir une incapacité (11 %) que les hommes et les femmes ayant un diplôme d’études secondaires ou postsecondaires (6 % ou moins) (graphique 2). Le type d’incapacité le plus courant était également différent. Parmi les personnes ayant déclaré une incapacité, la condition la plus courante parmi les jeunes adultes moins scolarisés était de nature mentale ou psychologique, tandis que les douleurs chroniques étaient l’affliction la plus couramment déclarée par les personnes qui avaient un niveau de scolarité plus élevé.
Tableau de données du graphique 2
Sans diplôme d’études secondaires | Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | Diplôme universitaire | |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
Hommes | 11,3 | 5,1 | 4,0 | 2,5 |
Femmes | 11,2 | 6,1 | 5,0 | 3,7 |
Source : Statistique Canada, Enquête canadienne sur l’incapacité, 2012. |
Il convient de noter que, parmi les jeunes adultes ayant une incapacité, 56 % de ceux qui n’avaient pas de diplôme d’études secondaires présentaient plus d’une incapacité. C’était également le cas de 66 % des jeunes adultes qui avaient un diplôme d’études secondaires, de 67 % de ceux qui possédaient un certificat d’une école de métiers ou un diplôme d’études collégiales, et de 50 % de ceux qui étaient titulaires d’un diplôme universitaire.
Dans les sections qui suivent, l’activité sur le marché du travail et les niveaux de revenu des jeunes adultes sans diplôme d’études secondaires sont comparés à ceux des jeunes adultes ayant des niveaux de scolarité plus élevés.
Les taux d’emploi des jeunes adultes sans diplôme d’études secondaires atteignent leur point le plus bas en plus de 20 ans
Depuis toujours, on observe une différence entre le taux d’emploi des jeunes adultes qui n’ont pas terminé leurs études secondaires et celui des jeunes adultes qui ont des niveaux de scolarité plus élevés. En 1990, le taux d’emploi des hommes sans diplôme d’études secondaires était de 75 % (graphique 3). Par comparaison, le taux d’emploi s’établissait à 87 % chez ceux qui avaient un diplôme d’études secondaires, à 89 % chez ceux qui possédaient un certificat d’une école de métiers ou un diplôme d’études collégiales et à 91 % chez ceux qui étaient titulaires d’un diplôme universitaire.
Tableau de données du graphique 3
Sans diplôme d’études secondaires | Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | Diplôme universitaire | |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
Hommes | ||||
1990 | 74,9 | 86,5 | 89,0 | 90,7 |
1991 | 68,5 | 82,4 | 86,3 | 89,0 |
1992 | 65,9 | 79,9 | 83,6 | 87,5 |
1993 | 66,4 | 79,4 | 84,4 | 87,7 |
1994 | 66,1 | 80,7 | 85,2 | 87,1 |
1995 | 67,7 | 80,9 | 86,0 | 88,4 |
1996 | 68,2 | 81,4 | 86,1 | 87,9 |
1997 | 67,4 | 82,3 | 86,9 | 87,7 |
1998 | 70,4 | 84,0 | 87,6 | 89,4 |
1999 | 70,1 | 83,3 | 89,2 | 89,3 |
2000 | 71,2 | 84,6 | 90,0 | 89,3 |
2001 | 72,3 | 84,4 | 88,6 | 87,4 |
2002 | 70,3 | 82,9 | 88,6 | 87,2 |
2003 | 73,5 | 83,9 | 89,2 | 86,9 |
2004 | 72,0 | 83,8 | 89,5 | 86,8 |
2005 | 72,4 | 84,6 | 89,6 | 86,7 |
2006 | 72,9 | 83,5 | 89,7 | 87,9 |
2007 | 70,6 | 83,8 | 90,3 | 88,2 |
2008 | 68,8 | 84,2 | 90,7 | 88,3 |
2009 | 68,9 | 78,6 | 86,3 | 85,5 |
2010 | 67,5 | 78,6 | 87,8 | 86,2 |
2011 | 70,4 | 80,4 | 88,1 | 85,7 |
2012 | 70,1 | 82,2 | 87,8 | 86,6 |
2013 | 67,8 | 80,1 | 88,6 | 86,2 |
2014 | 67,4 | 78,7 | 88,8 | 85,6 |
2015 | 67,0 | 79,4 | 88,4 | 88,4 |
2016 | 67,0 | 78,1 | 87,6 | 88,5 |
Femmes | ||||
1990 | 50,1 | 69,7 | 79,0 | 83,5 |
1991 | 48,0 | 68,7 | 77,3 | 82,1 |
1992 | 44,8 | 67,1 | 76,3 | 81,2 |
1993 | 42,1 | 64,5 | 75,6 | 81,6 |
1994 | 43,0 | 65,5 | 75,3 | 81,7 |
1995 | 42,5 | 65,4 | 76,2 | 82,3 |
1996 | 41,0 | 66,2 | 77,0 | 81,8 |
1997 | 44,1 | 66,2 | 77,6 | 82,8 |
1998 | 45,7 | 66,2 | 79,4 | 83,6 |
1999 | 46,2 | 67,7 | 79,6 | 84,1 |
2000 | 45,9 | 70,0 | 79,7 | 83,4 |
2001 | 48,6 | 69,3 | 80,1 | 81,8 |
2002 | 46,2 | 68,8 | 81,0 | 81,8 |
2003 | 46,1 | 69,6 | 81,7 | 80,9 |
2004 | 49,8 | 70,4 | 81,5 | 82,3 |
2005 | 47,9 | 69,7 | 81,5 | 82,2 |
2006 | 43,7 | 70,1 | 81,8 | 82,5 |
2007 | 50,2 | 71,1 | 82,8 | 82,5 |
2008 | 48,3 | 69,5 | 82,8 | 81,0 |
2009 | 44,6 | 67,6 | 81,8 | 82,6 |
2010 | 44,8 | 67,6 | 81,4 | 81,4 |
2011 | 43,9 | 67,2 | 81,3 | 81,3 |
2012 | 43,0 | 66,6 | 81,0 | 82,8 |
2013 | 42,8 | 67,3 | 81,5 | 82,4 |
2014 | 41,5 | 66,0 | 81,8 | 82,9 |
2015 | 42,3 | 63,6 | 81,4 | 81,8 |
2016 | 41,3 | 64,5 | 81,8 | 83,7 |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 1990 à 2016. |
L’écart entre les jeunes adultes les moins scolarisés et les plus scolarisés a augmenté au cours de cette période, principalement en raison de la baisse du taux d’emploi chez les moins scolarisés. En 2016, le taux d’emploi était de 67 % parmi les jeunes hommes sans diplôme d’études secondaires, soit le taux le plus bas observé depuis 1994. Par comparaison, le taux d’emploi des jeunes hommes titulaires d’un diplôme universitaire s’établissait à 89 %Note 17.
En 2016, le taux d’emploi des femmes sans diplôme d’études secondaires était de 41 %, soit le taux le plus bas observé pour l’ensemble de la périodeNote 18. Par comparaison, le taux d’emploi s’établissait à 65 % chez celles qui avaient un diplôme d’études secondaires, à 82 % chez celles qui possédaient un certificat d’une école de métiers ou un diplôme d’études collégiales et à 84 % chez celles qui étaient titulaires d’un diplôme universitaireNote 19. Comme c’était le cas chez les hommes, l’écart du taux d’emploi entre les jeunes femmes les moins scolarisées et celles qui avaient fait des études postsecondaires a augmenté de 1990 à 2016.
De 1990 à 2016, les taux d’emploi des jeunes adultes les moins scolarisés ont varié davantage qu’ils n’ont varié chez les jeunes adultes plus scolarisésNote 20. Cela est en partie attribuable au fait que les ralentissements économiques et les reprises subséquentes peuvent entraîner des répercussions différentes sur l’emploi des divers groupes de scolaritéNote 21.
Au cours du ralentissement économique de 1990 à 1992, par exemple, le taux d’emploi des jeunes adultes sans diplôme d’études secondaires a affiché la plus forte baisse (de neuf points de pourcentage chez les hommes et de cinq points de pourcentage chez les femmes). Par comparaison, le taux d’emploi a baissé de trois points de pourcentage chez les hommes et de deux points de pourcentage chez les femmes titulaires d’un diplôme universitaire. Les taux d’emploi des jeunes adultes les moins scolarisés se sont redressés au cours des années subséquentes, mais pas suffisamment pour compenser les pertes enregistrées au début des années 1990.
Au cours du plus récent ralentissement économique (2008-2009) et des années subséquentes, le taux d’emploi a baissé une fois de plus chez les femmes sans diplôme d’études secondaires, mais il est demeuré stable chez leurs homologues masculinsNote 22. Les hommes possédant un diplôme d’études secondaires ont été les plus touchés par la baisse survenue au cours des années suivant le ralentissementNote 23Note 24Note 25.
Un autre indicateur important de l’activité sur le marché du travail est l’intensité du travail des jeunes adultes qui occupent un emploi. Selon des données regroupées tirées des cycles de l’Enquête canadienne sur le revenu (ECR) de 2012, 2013 et 2014, la proportion de travailleurs masculins qui travaillaient toute l’année à temps plein ne variait pas beaucoup d’un niveau de scolarité à l’autre (de 66 % à 72 %)Note 26. Cependant, les travailleuses qui n’avaient pas de diplôme d’études secondaires étaient moins susceptibles de travailler pendant toute l’année à temps plein (50 %) que celles qui possédaient un diplôme d’études collégiales (65 %) ou un diplôme universitaire (63 %). Cela indique que les femmes ayant un niveau de scolarité plus faible sont non seulement moins susceptibles de travailler, mais lorsqu’elles travaillent, elles travaillent également moins d’heures.
Les jeunes adultes ayant des niveaux de scolarité plus faibles sont plus susceptibles d’être inactifs
Le taux de chômage est un autre indicateur important du marché du travail (graphique 4). Le taux de chômage des jeunes hommes et des jeunes femmes ayant atteint les niveaux de scolarité les plus faibles a toujours été plus élevé que celui des jeunes adultes ayant des niveaux de scolarité plus élevés. Chez les hommes, par exemple, le taux de chômage de ceux n’ayant pas de diplôme d’études secondaires n’a jamais été inférieur à 10 % au cours de toute la période de 1990 à 2016, fluctuant entre 12 % et 22 %. Par comparaison, le taux de chômage le plus élevé jamais enregistré chez les hommes possédant un diplôme d’études secondaires était de 13 % (en 1993) et n’a jamais dépassé 7 % chez ceux qui étaient titulaires d’un diplôme universitaire (en 1992). En 2016, le taux de chômage des hommes sans diplôme d’études secondaires était trois fois supérieur à celui des hommes titulaires d’un diplôme universitaire (15 % comparativement à 5 %).
Tableau de données du graphique 4
Sans diplôme d’études secondaires | Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | Diplôme universitaire | |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
Hommes | ||||
1990 | 15,1 | 8,1 | 7,5 | 4,5 |
1991 | 20,5 | 11,7 | 9,6 | 5,6 |
1992 | 21,8 | 12,7 | 11,7 | 7,3 |
1993 | 21,0 | 13,2 | 11,1 | 6,8 |
1994 | 20,1 | 11,7 | 10,2 | 6,4 |
1995 | 18,6 | 11,0 | 8,3 | 5,4 |
1996 | 17,9 | 11,2 | 8,8 | 5,1 |
1997 | 17,9 | 9,8 | 8,0 | 5,6 |
1998 | 16,4 | 8,6 | 7,2 | 4,6 |
1999 | 15,2 | 8,5 | 6,0 | 4,3 |
2000 | 13,6 | 6,8 | 5,2 | 4,4 |
2001 | 13,9 | 7,4 | 6,3 | 5,4 |
2002 | 14,6 | 9,1 | 7,2 | 5,9 |
2003 | 14,2 | 7,9 | 6,4 | 5,7 |
2004 | 14,0 | 7,9 | 6,2 | 5,5 |
2005 | 12,3 | 7,0 | 5,6 | 5,5 |
2006 | 11,6 | 6,8 | 5,4 | 4,3 |
2007 | 14,8 | 7,3 | 5,2 | 4,0 |
2008 | 13,7 | 6,4 | 5,2 | 4,1 |
2009 | 16,0 | 11,5 | 8,5 | 5,6 |
2010 | 17,6 | 10,9 | 6,8 | 5,7 |
2011 | 14,3 | 9,0 | 6,2 | 5,5 |
2012 | 14,7 | 8,2 | 6,6 | 5,6 |
2013 | 14,3 | 8,6 | 6,3 | 5,6 |
2014 | 13,9 | 9,2 | 6,3 | 6,1 |
2015 | 14,6 | 9,0 | 6,5 | 4,6 |
2016 | 14,5 | 10,2 | 6,8 | 5,0 |
Femmes | ||||
1990 | 17,0 | 8,1 | 6,9 | 4,6 |
1991 | 18,4 | 10,4 | 8,3 | 6,4 |
1992 | 19,4 | 10,7 | 8,7 | 5,8 |
1993 | 21,2 | 12,3 | 9,5 | 6,3 |
1994 | 19,7 | 10,9 | 8,5 | 5,9 |
1995 | 19,9 | 10,6 | 7,8 | 5,6 |
1996 | 21,6 | 10,4 | 7,6 | 6,4 |
1997 | 17,9 | 9,9 | 7,4 | 5,3 |
1998 | 18,0 | 9,8 | 6,3 | 4,6 |
1999 | 16,0 | 8,2 | 5,9 | 4,6 |
2000 | 17,5 | 7,2 | 5,6 | 3,9 |
2001 | 13,5 | 7,6 | 5,5 | 4,9 |
2002 | 14,2 | 8,3 | 5,7 | 5,3 |
2003 | 16,7 | 8,3 | 5,7 | 5,5 |
2004 | 13,5 | 7,7 | 5,5 | 5,3 |
2005 | 15,4 | 7,0 | 5,4 | 4,8 |
2006 | 15,0 | 7,2 | 4,9 | 4,5 |
2007 | 12,6 | 6,2 | 4,5 | 3,5 |
2008 | 11,3 | 6,3 | 4,4 | 4,4 |
2009 | 17,0 | 8,7 | 5,7 | 5,1 |
2010 | 17,9 | 9,1 | 6,0 | 5,7 |
2011 | 17,5 | 8,2 | 5,7 | 5,4 |
2012 | 17,3 | 8,4 | 5,5 | 5,2 |
2013 | 15,9 | 8,4 | 5,5 | 5,0 |
2014 | 16,0 | 8,0 | 4,9 | 4,7 |
2015 | 15,1 | 8,7 | 4,8 | 5,0 |
2016 | 16,3 | 8,1 | 5,2 | 5,0 |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 1990 à 2016. |
Des tendances semblables ont été observées chez les femmes. Parmi celles qui n’avaient pas de diplôme d’études secondaires, le taux de chômage a augmenté au début des années 1990, pour diminuer progressivement jusqu’en 2008. Puis, il a de nouveau augmenté au cours du dernier ralentissement économique, en hausse de six points de pourcentage (par comparaison, on a observé des augmentations marginales chez les femmes des autres catégories de niveau de scolarité).
Toutefois, au cours des 25 dernières années, l’un des changements les plus importants à s’être produit sur le marché du travail et à avoir touché les jeunes adultes ayant des niveaux de scolarité plus faibles a été l’augmentation graduelle du nombre d’entre eux qui étaient inactifs, c’est-à-dire, qui n’étaient ni en emploi ni en chômage (graphique 5).
Tableau de données du graphique 5
Sans diplôme d’études secondaires | Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | Diplôme universitaire | |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
Hommes | ||||
1990 | 11,8 | 5,8 | 3,8 | 5,0 |
1991 | 13,9 | 6,7 | 4,6 | 5,7 |
1992 | 15,7 | 8,5 | 5,3 | 5,6 |
1993 | 16,0 | 8,5 | 5,1 | 5,9 |
1994 | 17,3 | 8,6 | 5,1 | 7,0 |
1995 | 16,8 | 9,1 | 6,2 | 6,5 |
1996 | 16,9 | 8,3 | 5,6 | 7,4 |
1997 | 17,8 | 8,7 | 5,5 | 7,1 |
1998 | 15,9 | 8,2 | 5,5 | 6,3 |
1999 | 17,4 | 9,0 | 5,2 | 6,6 |
2000 | 17,6 | 9,2 | 5,1 | 6,6 |
2001 | 16,0 | 8,8 | 5,4 | 7,6 |
2002 | 17,7 | 8,8 | 4,6 | 7,3 |
2003 | 14,3 | 8,9 | 4,7 | 7,8 |
2004 | 16,2 | 9,0 | 4,6 | 8,2 |
2005 | 17,4 | 9,0 | 5,1 | 8,3 |
2006 | 17,6 | 10,3 | 5,2 | 8,1 |
2007 | 17,2 | 9,6 | 4,8 | 8,1 |
2008 | 20,2 | 10,0 | 4,3 | 7,9 |
2009 | 17,9 | 11,2 | 5,6 | 9,4 |
2010 | 18,1 | 11,7 | 5,8 | 8,5 |
2011 | 17,8 | 11,6 | 6,1 | 9,3 |
2012 | 17,9 | 10,4 | 5,9 | 8,3 |
2013 | 20,9 | 12,3 | 5,5 | 8,7 |
2014 | 21,7 | 13,3 | 5,2 | 8,8 |
2015 | 21,6 | 12,7 | 5,5 | 7,3 |
2016 | 21,7 | 13,0 | 6,0 | 6,9 |
Femmes | ||||
1990 | 39,7 | 24,2 | 15,2 | 12,4 |
1991 | 41,2 | 23,4 | 15,7 | 12,3 |
1992 | 44,5 | 24,9 | 16,4 | 13,8 |
1993 | 46,6 | 26,4 | 16,4 | 12,9 |
1994 | 46,4 | 26,4 | 17,8 | 13,2 |
1995 | 47,0 | 26,8 | 17,4 | 12,8 |
1996 | 47,7 | 26,1 | 16,7 | 12,6 |
1997 | 46,3 | 26,5 | 16,2 | 12,5 |
1998 | 44,2 | 26,7 | 15,2 | 12,4 |
1999 | 45,0 | 26,2 | 15,4 | 11,9 |
2000 | 44,4 | 24,5 | 15,5 | 13,3 |
2001 | 43,7 | 25,0 | 15,2 | 14,0 |
2002 | 46,2 | 25,0 | 14,1 | 13,6 |
2003 | 44,7 | 24,2 | 13,3 | 14,4 |
2004 | 42,5 | 23,8 | 13,7 | 13,0 |
2005 | 43,4 | 25,1 | 13,8 | 13,6 |
2006 | 48,6 | 24,4 | 14,0 | 13,7 |
2007 | 42,5 | 24,1 | 13,2 | 14,5 |
2008 | 45,6 | 25,8 | 13,4 | 15,3 |
2009 | 46,2 | 25,9 | 13,2 | 12,9 |
2010 | 45,5 | 25,7 | 13,4 | 13,6 |
2011 | 46,8 | 26,8 | 13,9 | 14,0 |
2012 | 48,0 | 27,3 | 14,2 | 12,7 |
2013 | 49,1 | 26,6 | 13,8 | 13,2 |
2014 | 50,6 | 28,3 | 13,9 | 13,0 |
2015 | 50,1 | 30,4 | 14,5 | 13,9 |
2016 | 50,6 | 29,8 | 13,8 | 11,9 |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 1990 à 2016. |
En 1990, par exemple, 12 % des hommes de 25 à 34 ans sans diplôme d’études secondaires étaient inactifs. Cette proportion a augmenté lors des ralentissements économiques des années 1990 et lors de celui de la fin des années 2000, atteignant 22 % en 2016, soit la proportion la plus élevée enregistrée pendant cette périodeNote 27.
Les femmes sans diplôme d’études secondaires étaient particulièrement plus susceptibles d’être inactives. En 2016, plus de la moitié de celles qui ne possédaient pas de diplôme d’études secondaires étaient inactives. Cette proportion a également augmenté au cours de la période, passant de 40 % en 1990 à 51 % en 2016, soit la proportion la plus élevée enregistrée au cours des 25 dernières annéesNote 28.
La proportion de personnes inactives augmente habituellement lors de périodes de récession, et le ralentissement économique de 2008-2009 n’a pas fait exception à la règle. Cette fois, la proportion des personnes les moins scolarisées qui étaient inactives a cependant continué d’augmenter même après le ralentissement.
L’une des répercussions du manque de participation au marché du travail des jeunes adultes est que ces personnes ne sont pas en mesure d’acquérir l’expérience de travail requise afin d’intégrer pleinement le marché du travail. En 2016, près du quart des jeunes hommes et du tiers des jeunes femmes sans diplôme d’études secondaires qui étaient inactifs n’avaient jamais occupé un emploi, comparativement à environ 1 diplômé universitaire sur 5 et 1 diplômé d’une école de métiers ou d’un collège sur 10 qui étaient inactifs.
La moitié des jeunes femmes et plus du tiers des jeunes hommes sans diplôme d’études secondaires n’étaient ni étudiants, ni employés, ni en formation (« NEET »)
Les chômeurs ainsi que les personnes inactives et non inscrites aux études peuvent être regroupés afin d’avoir un aperçu des personnes qui ne sont ni des étudiants, ni des employés, ni en formation, une situation communément appelée « NEET » dans la littératureNote 29.Même si la proportion d’étudiants est relativement faible parmi les personnes de 25 à 34 ansNote 30, la population NEET peut donner une idée de la population plus à risque de devenir désengagée et exclue de la société.
Puisque les jeunes adultes sans diplôme d’études secondaires sont plus susceptibles d’être chômeurs et inactifs, il n’est pas surprenant de constater que la proportion des jeunes adultes qui n’étaient ni employés, ni aux études était plus élevée parmi eux en 2016 (graphique 6).
Tableau de données du graphique 6
Niveau de scolarité | pourcentage | |
---|---|---|
Hommes | Sans diplôme d’études secondaires | 36,3 |
Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | 19,7 | |
Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | 11,7 | |
Diplôme universitaire | 7,0 | |
Femmes | Sans diplôme d’études secondaires | 50,3 |
Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | 27,6 | |
Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | 16,1 | |
Diplôme universitaire | 12,2 | |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 2016. |
Cependant, les femmes sans diplôme d’études secondaires sont nettement plus susceptibles d’être inactives que les hommes et moins susceptibles d’être employées; en conséquence, les taux NEET des femmes moins scolarisées étaient significativement plus élevés que ceux de leurs homologues masculins. En 2016, plus de la moitié des jeunes femmes sans diplôme d’études secondaires n’étaient ni employées, ni aux études, comparativement à plus du tiers des jeunes hommes ayant le même niveau de scolarité.
Quelles sont les professions les plus populaires auprès des jeunes hommes et des jeunes femmes sans diplôme d’études secondaires?
En 2016, les aides de soutien des métiers et manœuvres en construction ainsi que les conducteurs de camions de transport étaient les deux professions qui employaient le plus de travailleurs masculins sans diplôme d’études secondaires (tableau 3)Note 31, environ 5 % d’entre eux occupant l’une ou l’autre de ces professions. Ces deux professions étaient les plus communes, tant en 1990 qu’en 2016, quoique l’ordre était différent. En 1990, la profession de conducteurs de camions de transport était la plus courante, 7 % des travailleurs masculins y étant employés.
1990 | 2016 | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Hommes | ||
Aides de soutien des métiers et manœuvres en construction | 5,3 | 5,4 |
Conducteurs de camions de transport | 6,6 | 4,7 |
Manutentionnaires | 2,9 | 4,5 |
Concierges et surintendants d’immeubles | 2,4 | 2,8 |
Cuisiniers | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 2,8 |
Charpentiers-menuisiers | 2,6 | 2,7 |
Mécaniciens et réparateurs de véhicules automobiles, de camions et d’autobus | 2,2 | 2,3 |
Ouvriers agricoles | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 2,2 |
Manœuvres en aménagement paysager et en entretien des terrains | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 2,2 |
Conducteurs d’équipement lourd (sauf les grues) | 2,4 | 2,1 |
Gestionnaires en agriculture | 2,7 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Chauffeurs-livreurs — services de livraison et de messagerie | 2,3 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Autres manœuvres des services de transformation, de fabrication et d’utilité publique | 2,1 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Femmes | ||
Préposées à l’entretien ménager et au nettoyage — travaux légers | 4,4 | 9,2 |
Caissières | 4,4 | 8,4 |
Serveuses d’aliments et de boissons | 4,6 | 4,8 |
Serveuses au comptoir, aides de cuisine et personnel de soutien assimilé | 4,3 | 4,7 |
Vendeuses — commerce de détail | 5,7 | 4,1 |
Superviseures des ventes — commerce de détail | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 3,7 |
Éducatrices et aides-éducatrices de la petite enfance | 2,8 | 3,1 |
Aides-infirmières, aides-soignantes et préposées aux bénéficiaires | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 2,9 |
Cuisinières | 3,0 | 2,4 |
Esthéticiennes, électrolystes et personnel assimilé | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 2,2 |
Opératrices de machines à coudre industrielles | 3,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Autres manœuvres des services de transformation, de fabrication et d’utilité publique | 3,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Employées de soutien de bureau générales | 2,8 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
... n'ayant pas lieu de figurer Note : Les informations sur la profession réfèrent à l'emploi actuel si la personne travaille, ou au dernier emploi occupé si la personne a travaillé dans les douze derniers mois. Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 1990 et 2016. |
Parmi les 10 professions les plus communes, 3 étaient différentes en 1990 et en 2016, ce qui indique un changement de profil professionnel au fil du temps. Même s’il y avait certaines différences dans la liste des 10 professions les plus communes pour les deux années, ensemble, ces professions employaient une proportion similaire d’hommes au cours des deux années (31 % en 1990 et 32 % en 2016); cela signifie que la concentration des professions à l’échelle des 10 professions les plus populaires est demeurée inchangée.
Contrairement aux travailleurs masculins, la concentration des professions chez les travailleuses a changé entre les deux années. En 1990, les 10 professions les plus populaires employaient 38 % des travailleuses sans diplôme d’études secondaires. En 2016, cette proportion a augmenté pour atteindre 45 %. Encore une fois, contrairement aux travailleurs masculins, les deux professions les plus populaires auprès des travailleuses sans diplôme d’études secondaires étaient différentes pour les deux années. En 1990, les vendeuses au détail (6 %) et les serveuses d’aliments et de boissons (5 %) étaient les deux professions les plus populaires. En 2016, les préposées à l’entretien ménager et au nettoyage — travaux légers (9 %) et les caissières (8 %) étaient les deux professions les plus communes.
Il y a une similarité évidente dans les 10 professions les plus communes entre les hommes et les femmes dont le niveau de scolarité est inférieur au diplôme d’études secondaires et leurs homologues qui possèdent un diplôme d’études secondaires (voir le tableau A1 dans la section « Supplément d’information » pour obtenir la liste des professions les plus communes auprès des hommes et des femmes qui possèdent un diplôme d’études secondaires). En fait, parmi les travailleuses de ces deux groupes de scolarité, 7 professions qui faisaient partie des 10 professions les plus populaires étaient les mêmes pour les deux groupes. Parmi les travailleurs masculins, 6 professions étaient les mêmes. Même s’il y avait un chevauchement dans la liste des 10 professions les plus communes, il y avait moins de concentration des professions parmi les titulaires d’un diplôme d’études secondaires que parmi leurs homologues moins scolarisés.
Enfin, les taux de travailleurs autonomes étaient légèrement supérieurs chez les jeunes adultes qui avaient des niveaux de scolarité plus faibles. Chez les travailleurs masculins, les proportions de travailleurs autonomes étaient de 15 %, 12 %, 11 % et 10 % à partir du niveau de scolarité le plus faible jusqu’au plus élevé. Parmi les travailleuses, 11 % de celles qui n’avaient pas de diplôme d’études secondaires étaient des travailleuses autonomes, tandis que c’était le cas de 7 % de celles qui étaient titulaires d’un diplôme universitaire.
Plus de 60 % du revenu des jeunes femmes sans diplôme d’études secondaires provenait de transferts gouvernementaux
Selon des données regroupées de l’Enquête canadienne sur le revenu, les gains comptaient pour 66 % du revenu individuel des hommes de 25 à 34 ans sans diplôme d’études secondaires, tandis que 31 % provenaient des transferts gouvernementaux en moyenne (graphique 7)Note 32. En comparaison, plus de 80 % du revenu individuel des hommes ayant un niveau de scolarité plus élevé provenait de leurs gains.
Tableau de données du graphique 7
Sources de revenu personnel | Niveau de scolarité — hommes | |||
---|---|---|---|---|
Sans diplôme d’études secondaires | Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | Diplôme universitaire | |
pourcentage | ||||
Hommes | ||||
Gains | 66,0 | 81,6 | 87,4 | 87,1 |
Autres revenus du marché | 2,8 | 2,5 | 2,2 | 4,4 |
Transferts gouvernementaux | 31,2 | 15,8 | 10,4 | 8,5 |
Femmes | ||||
Rémunération | 36,2 | 58,5 | 73,2 | 77,7 |
Autres revenus du marché | 2,5 | 2,8 | 2,2 | 2,2 |
Transferts gouvernementaux | 61,4 | 38,7 | 24,6 | 20,0 |
Source : Statistique Canada, Enquête canadienne sur le revenu, 2012 à 2014. |
Chez les femmes, la dépendance aux transferts gouvernementaux était significativement plus prononcée. En moyenne, les transferts gouvernementaux représentaient 61 % du revenu individuel des femmes sans diplôme d’études secondaires, comparativement à 39 % pour celles qui possédaient un diplôme d’études secondaires et à moins de 25 % pour celles qui étaient titulaires d’un diplôme d’études postsecondaires (école de métiers, collège ou université).
L’écart des gains entre les jeunes adultes sans diplôme d’études secondaires et ceux des autres catégories de niveau de scolarité était plus prononcé chez les femmes (tableau 4). Parmi les femmes travaillant pendant toute l’année à temps plein, le revenu médian d’emploi des diplômées de l’école secondaire était 43 % plus élevé que celui des femmes n’ayant pas terminé leurs études secondaires (30 200 $ comparativement à 21 100 $). Chez les hommes, la différence était moins marquée, s’établissant à 19 % (43 200 $ comparativement à 36 300 $).
Niveau de scolarité | ||||
---|---|---|---|---|
Sans diplôme d’études secondaires | Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles | Certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales | Diplôme universitaire | |
Hommes | en dollars de 2014 | |||
Revenu d’emploi médianTableau 4 Note 1 | ||||
Employé à un moment donné au cours de l’année de référence | 30 400 | 34 500 | 43 700 | 47 100 |
Employé pendant toute l’année | 36 200 | 41 200 | 49 800 | 56 200 |
Employé pendant toute l’année à temps plein au cours de l’année de référence | 36 300 | 43 200 | 51 200 | 58 400 |
Revenu individuel médianTableau 4 Note 2 | ||||
Revenu individuel total avant impôts | 26 600 | 34 400 | 44 700 | 46 300 |
Revenu individuel total après impôts | 24 700 | 30 400 | 38 500 | 40 500 |
Revenu familial médianTableau 4 Note 2 | ||||
Revenu total de la famille économique avant impôts | 35 200 | 45 200 | 52 200 | 54 000 |
Revenu total de la famille économique après impôts | 31 700 | 39 500 | 44 900 | 47 200 |
Femmes | ||||
Revenu d’emploi médianTableau 4 Note 1 | ||||
Employée à un moment donné au cours de l’année de référence | 13 000 | 20 600 | 28 900 | 37 800 |
Employée pendant toute l’année | 18 400 | 26 400 | 33 700 | 46 300 |
Employée pendant toute l’année à temps plein au cours de l’année de référence | 21 100 | 30 200 | 36 000 | 50 000 |
Revenu individuel médianTableau 4 Note 2 | ||||
Revenu individuel total avant impôts | 19 100 | 21 700 | 31 400 | 37 600 |
Revenu individuel total après impôts | 18 800 | 20 800 | 28 900 | 34 200 |
Revenu familial médianTableau 4 Note 2 | ||||
Revenu total de la famille économique avant impôts | 25 400 | 36 600 | 46 300 | 56 100 |
Revenu total de la famille économique après impôts | 24 400 | 32 800 | 40 300 | 48 400 |
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L’écart moins important observé chez les hommes traduit le fait qu’une proportion considérable d’hommes sans diplôme d’études secondaires occupent des professions dans lesquelles les salaires sont relativement plus élevés, telles que travailleurs de la construction, conducteurs de camions et opérateurs d’équipement lourd, pour n’en nommer que quelques-unes. En revanche, les femmes qui ont un niveau de scolarité semblable sont plus susceptibles d’occuper des professions dans lesquelles les salaires offerts sont susceptibles d’être relativement plus bas, comme celles de préposées à l’entretien ménager et au nettoyage — travaux légers et de caissièresNote 33.
Non seulement les gains et le revenu individuel étaient-ils plus bas chez les jeunes adultes qui n’avaient pas de diplôme d’études secondaires, mais il en était de même pour le revenu familial. Le revenu familial avant impôts des hommes qui possédaient un diplôme d’études secondaires (après avoir tenu compte de la taille du ménage) était supérieur de 28 % à celui des hommes qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires. Parmi les femmes, la différence était encore plus grande, s’établissant à 44 %.
Conclusion
En 2016, 8,5 % des jeunes hommes et 5,4 % des jeunes femmes n’avaient pas terminé leurs études secondaires, ce qui représente 340 000 personnes âgées de 25 à 34 ans. Même si le nombre de personnes sans diplôme d’études secondaires a diminué au fil du temps, ce groupe fait face à des difficultés pouvant limiter leur intégration sur le marché du travail, y compris des taux plus élevés de monoparentalité (pour les femmes) et des taux plus élevés d’incapacité. Par conséquent, il importe d’examiner dans quelle mesure cette population participe au marché du travail.
Récemment, l’écart du taux d’emploi entre les jeunes hommes et les jeunes femmes sans diplôme d’études secondaires et ceux des catégories de niveau de scolarité plus élevées s’est creusé, conséquence de la diminution du taux d’emploi des jeunes adultes les moins scolarisés au cours des 25 dernières années. Les femmes qui n’ont pas terminé leurs études secondaires étaient particulièrement moins susceptibles de travailler que les hommes qui se trouvaient dans la même situation.
Un autre développement important observé au cours des récentes décennies a été l’augmentation de la proportion de jeunes hommes et de jeunes femmes sans diplôme d’études secondaires qui étaient inactifs. Par conséquent, en 2016, la moitié des jeunes femmes et plus du tiers des jeunes hommes sans diplôme d’études secondaires n’étaient ni étudiants, ni employés, ni en formation (NEET). Cette population pourrait être particulièrement plus à risque d’être socialement exclue et trouver encore plus difficile de s’intégrer au marché du travail à mesure qu’elle vieillit.
Parmi les personnes qui travaillaient, les hommes et les femmes sans diplôme d’études secondaires occupaient différentes professions. Parmi les femmes au travail dans cette catégorie de niveau de scolarité, 9 % travaillaient comme préposées à l’entretien ménager et au nettoyage — travaux légers, tandis que 8 % travaillaient comme caissières. Chez les travailleurs masculins, les aides de soutien des métiers et manœuvres en construction (5 %) et les conducteurs de camions de transport (5 %) étaient les deux professions les plus populaires parmi ceux qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires.
Enfin, le présent article a également montré que la dépendance aux transferts gouvernementaux était plus élevée chez les femmes que chez les hommes, ce qui correspond à la plus faible présence des femmes qui n’ont pas terminé leurs études secondaires sur le marché du travail. Les transferts gouvernementaux représentaient plus de 60 % du revenu des femmes sans diplôme d’études secondaires, comparativement à 31 % du revenu des hommes dans la même catégorie de niveau de scolarité.
Sharanjit Uppal est chercheur principal pour la publication Regards sur la société canadienne.
Début de l’encadré 2
Sources de données, méthodes et définitions
Sources de données
Le présent article s’appuie sur des données provenant de trois sources : l’Enquête sur la population active (EPA), l’Enquête canadienne sur le revenu (ECR) et l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI). L’EPA est une enquête mensuelle à participation obligatoire qui permet de recueillir des renseignements sur le marché du travail auprès de tous les membres des ménages de 15 ans et plus, ainsi que des renseignements sur les caractéristiques démographiques et les liens familiaux de tous les membres du ménage. Les habitants des réserves et d’autres établissements autochtones dans les provinces, les membres à temps plein des Forces armées canadiennes et les personnes vivant en établissement sont exclus du champ d’observation de l’enquête. Réunis, ces groupes exclus de l’enquête représentent moins de 2 % de la population canadienne de 15 ans et plus.
Les données de l’EPA sur les personnes de 25 à 34 ans pour la période de 1990 à 2016 ont été utilisées afin d’analyser le niveau de scolarité, la situation d’activité sur le marché du travail et d’autres caractéristiques. Les données antérieures à 1990 n’ont pu être utilisées, car avant 1990, le niveau de scolarité était mesuré comme le nombre d’années d’études terminées, tandis qu’à partir de 1990, il a été mesuré comme étant le plus haut niveau de scolarité.
L’ECR est une enquête multisectorielle élaborée afin d’évaluer le bien-être économique des particuliers et des familles au Canada. Il s’agit d’un supplément annuel de l’EPA. Les données ont été recueillies pour la première fois en 2013, pour l’année de référence 2012. Pendant quatre mois consécutifs, aux fins de l’ECR, on a sélectionné les répondants à l’EPA lors du dernier mois de collecte de l’EPA. L’ECR est un supplément direct de l’EPA, ce qui signifie qu’elle consiste en une brève interview menée peu après celle de l’EPA. Les renseignements tirés de cette interview sont combinés à ceux de l’EPA, ainsi qu’à ceux qui sont recueillis à partir des dossiers de l’impôt sur le revenu des répondants, afin de produire des estimations de revenu pour les particuliers et les familles.
Les données de l’ECR sur les personnes de 25 à 34 ans pour les cycles de 2012, 2013 et 2014 ont été utilisées afin de déterminer indirectement le revenu et l’intensité du travail. Les données des trois années ont été regroupées afin d’augmenter la taille de l’échantillon.
L’ECI est une enquête menée auprès des adultes canadiens dont les activités quotidiennes sont limitées en raison d’un état ou d’un problème de santé à long terme. L’ECI est fondée sur un modèle social de l’incapacité plutôt que sur un modèle médical. La prémisse de ce modèle social est que l’incapacité résulte de l’interaction des limitations fonctionnelles d’une personne et des obstacles que comporte l’environnement de cette personne, notamment les obstacles sociaux et physiques, qui font en sorte qu’il est plus difficile pour cette personne d’exercer ses activités au quotidien.
Les données sur les personnes de 25 à 34 ans tirées de l’ECI de 2012 ont servi à déterminer indirectement les estimations de prévalence de l’incapacité. L’ECI de 2012 était fondée sur un échantillon de personnes ayant déclaré une limitation des activités lors de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011.
Fin de l’encadré 2
Début de l’encadré 3
Différences provinciales dans la proportion de jeunes adultes sans diplôme d’études secondaires
En 1990, le plus haut niveau de scolarité atteint par 1 Canadien sur 5 de 25 à 34 ans était inférieur à un diplôme d’études secondaires (graphique 8). Chez les hommes, l’Île‑du‑Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador se trouvaient en tête de liste avec des proportions de 35 % et 31 %, respectivement. À l’opposé, la Colombie-Britannique (18 %) et l’Alberta (20 %) affichaient les proportions les moins élevées à cet égard. En 2016, les rangs avaient changé. La Colombie-Britannique affichait encore la proportion la plus faible, à savoir 6 %, mais elle avait été rejointe par l’Île-du-Prince-Édouard, qui avait, elle aussi, enregistré une proportion de 6 %. Le Québec affichait, quant à lui, la proportion la plus élevée (12 %), suivi du Manitoba et de la Saskatchewan (9 % chacun).
Tableau de données du graphique 8
1990 | 2016 | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Hommes | ||
Qc | 24,8 | 11,5 |
Man. | 25,2 | 9,4 |
Sask. | 24,1 | 8,9 |
T.-N.-L. | 30,5 | 8,2 |
Alb. | 19,6 | 8,2 |
Ont. | 21,2 | 7,6 |
N.-B. | 28,3 | 7,4 |
N.-É. | 26,3 | 7,3 |
Î.-P.-É. | 34,8 | 6,2 |
C.-B. | 17,7 | 6,2 |
Femmes | ||
Sask. | 18,6 | 6,7 |
Man. | 23,2 | 6,3 |
Qc | 21,0 | 6,2 |
Alb. | 17,0 | 5,9 |
Ont. | 18,7 | 5,1 |
N.-É. | 21,4 | 4,5 |
C.-B. | 16,3 | 4,5 |
Î.-P.-É. | 25,9 | 4,1 |
N.-B. | 21,7 | 3,8 |
T.-N.-L. | 28,5 | 3,5 |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 1990 et 2016. |
En 1990, Terre-Neuve-et-Labrador a enregistré la proportion la plus élevée de femmes sans diplôme d’études secondaires (29 %), suivie de l’Île-du-Prince-Édouard (26 %). La Colombie-Britannique (16 %) et l’Alberta (17 %) ont affiché les proportions les plus faibles à cet égard. En 2016, Terre-Neuve-et-Labrador et le Nouveau-Brunswick ont enregistré les proportions les plus faibles de femmes sans diplôme d’études secondaires (4 % chacun), tandis que la Saskatchewan a affiché la proportion la plus élevée (7 %).
Fin de l’encadré 3
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