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Juin 2006
Vol. 7, no. 6

L'emploi et le revenu en perspective


Scolarité et gains
Lucy Chung

Entre 1980 et 2000, et particulièrement durant la deuxième moitié des années 1990, l’écart entre les gains des jeunes travailleurs scolarisés et ceux des jeunes travailleurs moins scolarisés s’est accentué. Plusieurs explications ont été proposées. Certains chercheurs attribuent l’écart au changement technologique axé sur les compétences spécialisées, les milieux de travail ayant remplacé la main­d’œuvre manuelle par des technologies plus perfectionnées et des procédés exigeant des travailleurs mieux qualifiés et plus scolarisés. La demande de cette catégorie de travailleurs a entraîné une augmentation des salaires de ces derniers, ce qui s’est traduit par un rendement plus élevé de la scolarité. D’autres explications comprennent la croissance des échanges internationaux (Wood, 1994) et des changements institutionnels comme la désyndicalisation des milieux de travail (Dinardo et Lemieux, 1997).

Dans une économie mondiale, les industries qui n’ont pas besoin d’une main­d’œuvre hautement qualifiée et très scolarisée en cherchent une bon marché partout dans le monde, et la trouvent souvent dans des pays en développement comme la Chine, l’Inde ou le Mexique. Cela laisse les travailleurs canadiens sans diplôme d’études postsecondaires dans une situation très incertaine. En outre, au fur et à mesure que l’économie devient de plus en plus dépendante des travailleurs ayant un niveau de scolarité élevé, il est à prévoir que l’avantage salarial de la scolarité augmentera et que l’écart des gains entre les diplômés universitaires et ceux du secondaire s’accentuera.

Récemment, toutefois, les industries et les professions ayant la plus forte croissance de l’emploi ont changé en raison de l’effervescence des marchés des produits de base et de l’habitation ainsi que de l’augmentation des dépenses de consommation depuis 2000. Celles qui viennent en tête du peloton sont l’extraction minière et l’extraction de pétrole et de gaz, la construction, et l’immobilier, affichant des hausses de 17 %, 18 % et 10 % respectivement entre 2000 et 2004 (Cross, 2005). Le secteur du commerce de détail a également enregistré une forte croissance de l’emploi.

Bien que le nombre d’emplois de col bleu et de col blanc ait augmenté depuis 2000, la croissance la plus importante s’observe dans les postes n’exigeant pas d’études postsecondaires, comme la vente au détail et le travail de bureau pour les emplois de col blanc, et la construction et l’extraction minière pour les emplois de col bleu. On trouve généralement dans ces emplois une plus forte proportion de jeunes travailleurs moins scolarisés.

Les conditions favorables dans ces industries et professions au cours des dernières années soulèvent la question de savoir dans quelle mesure la forte croissance du nombre d’emplois peu spécialisés a pu entraîner depuis 2000 un redressement des salaires des jeunes travailleurs moins scolarisés. La présente étude tente de répondre à cette question en comparant les taux d’emploi, l’écart sur le plan de la scolarité et l’évolution de la demande de travailleurs moins scolarisés et de leurs homologues plus scolarisés entre 1980 et 2005 (voir Sources des données et définitions). Les jeunes travailleurs désignent ceux âgés de 25 à 34 ans, et les travailleurs plus âgés, ceux de 35 à 54 ans.

Niveaux de scolarité toujours à la hausse

En 1980, les personnes sans diplôme d’études secondaires représentaient environ le tiers des jeunes travailleurs et la moitié des travailleurs plus âgés (tableau 1). Toutefois, de 1980 à 2000, la proportion de jeunes travailleurs sans diplôme a diminué de 13 points de pourcentage, comparativement à 25 points pour le groupe plus âgé. Parallèlement, la proportion de travailleurs ayant un grade universitaire a augmenté d’environ 10 points pour l’un et l’autre groupe. La tendance s’est poursuivie au cours des cinq premières années de cette décennie, les deux groupes d’âge affichant une diminution de 3 à 5 points de leur part de travailleurs sans diplôme d’études secondaires et une augmentation de 3 points de leur part de diplômés universitaires. Manifestement, le paysage scolaire a évolué au cours des 25 dernières années, de sorte que maintenant le quart des 25 à 34 ans et le cinquième des 35 à 54 ans sont titulaires d’un diplôme universitaire, tandis que la proportion sans diplôme d’études secondaires a chuté pour s’établir à moins de 15 %. Si la demande de travailleurs moins scolarisés et de travailleurs au niveau de scolarité élevé était constante, on pourrait s’attendre à ce que cette évolution de l’offre ait un effet positif sur l’emploi et les gains des travailleurs moins scolarisés et un effet négatif sur ceux des travailleurs scolarisés.

Baisse des taux d’emploi des hommes durant les années 1980 et 1990

L’augmentation modeste du taux d’emploi global pour les travailleurs de 1980 à 2000 masque des différences sous­jacentes selon le sexe, l’âge et le niveau de scolarité. Par exemple, alors que les femmes ont connu une hausse prodigieuse de leur taux d’emploi (15 points de pourcentage) en raison de leur activité accrue sur le marché du travail, le taux d’emploi des hommes a reculé de 3 points (tableau 2)1. La plus grande partie de la baisse chez les hommes s’est produite entre 1980 et 1990, coïncidant avec la plus profonde et la plus longue récession depuis la Deuxième Guerre mondiale. La baisse a touché les hommes dans tous les groupes d’âge et à tous les niveaux de scolarité, mais particulièrement ceux sans diplôme d’études secondaires2.

Les taux d’emploi de ceux ayant un diplôme d’études secondaires ou un niveau inférieur d’études ont été moindres que ceux des diplômés universitaires tout au long de la période de 1980 à 2000. L’écart s’est accentué durant ces années, les taux d’emploi des hommes moins scolarisés diminuant plus que ceux des hommes scolarisés dans l’un et l’autre groupe d’âge. Durant les cinq dernières années, toutefois, la tendance s’est inversée. Au lieu de continuer de baisser, les taux d’emploi des travailleurs moins scolarisés sont demeurés relativement stables, tandis que ceux de leurs homologues ayant fait des études universitaires n’ont que légèrement fléchi dans l’un et l’autre groupe d’âge.

Chez les jeunes hommes, les diplômés du secondaire ont constaté que leur probabilité d’être occupés est demeurée presque inchangée, tandis que les diplômés universitaires ont vu leur taux d’emploi reculer de 2,5 points de pourcentage. Durant la période de 2000 à 2005, de façon générale, les taux d’emploi ne se sont pas améliorés pour les hommes mais ont continué d’augmenter pour les femmes. La croissance du nombre d’emplois de col bleu n’a pas entraîné l’accroissement attendu de la proportion d’hommes moins scolarisés occupés. Seuls les jeunes hommes qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires ont vu leur taux d’emploi augmenter (passant de 75,0 % en 2000 à 76,5 % en 2005).

Les taux d’emploi des jeunes femmes moins scolarisées ont progressé légèrement durant la période de 2000 à 2005, soit de 2,2 points de pourcentage dans le cas de celles n’ayant pas terminé leurs études secondaires. Cela pourrait s’expliquer par la croissance des emplois dans la vente au détail et des emplois de bureau (Cross, 2005). Les taux d’emploi des femmes titulaires d’un diplôme universitaire sont demeurés relativement constants.

Les taux d’emploi des hommes moins scolarisés auraient peut­être continué de diminuer s’il n’y avait pas eu d’augmentation du nombre d’emplois de col bleu dans les industries de l’extraction minière, de l’extraction de pétrole et de gaz, de la construction, et de l’immobilier — particulièrement étant donné que la part des emplois dans la fabrication a poursuivi sa tendance à la baisse à long terme, passant de 19 % en 1980 à 13 % en décembre 20053.

Décomposition de l’emploi

Aux fins d’analyse, l’emploi est souvent réparti en catégories selon qu’il s’agit d’emplois rémunérés à temps plein, d’emplois rémunérés à temps partiel ou de travail autonome. Pour la période de 1980 à 2000, les taux d’emploi à temps plein ont baissé chez les hommes, indépendamment de leur âge et de leur niveau de scolarité. Cette baisse s’est poursuivie entre 2000 et 2005, mais principalement dans le cas des jeunes travailleurs ayant un grade universitaire (tableau 3). Le taux d’emploi global du groupe scolarisé a reculé de 2,5 points de pourcentage, de même que le taux d’emploi à temps plein (qui est passé de 78,2 % à 75,7 %). En outre, même si le taux d’emploi global des jeunes hommes détenant un diplôme d’études secondaires n’a pas augmenté, un examen des différences selon le type d’emploi révèle une augmentation de 2,5 points de pourcentage de l’emploi rémunéré à temps plein pour ce groupe, contrebalancée toutefois par une diminution du travail autonome (données non présentées).

Entre 1980 et 2000, les taux d’emploi à temps plein des femmes ont augmenté d’au moins 10 points de pourcentage. Cette hausse a été plus prononcée dans le cas du groupe plus âgé, où le taux a crû de près de 17 %. Bien que les taux d’emploi à temps plein aient augmenté à tous les niveaux de scolarité, la hausse était plus prononcée chez les jeunes femmes scolarisées que chez celles moins scolarisées. Le groupe plus âgé a connu une hausse à tous les niveaux de scolarité. Entre 2000 et 2005, le taux d’emploi à temps plein des femmes a continué d’augmenter dans les deux groupes d’âge et à tous les niveaux de scolarité.

Étant donné que les taux d’emploi rémunéré à temps plein ont légèrement progressé depuis 2000 dans le cas des jeunes moins scolarisés de l’un et l’autre sexe, il est intéressant d’examiner l’effet sur leurs gains de cette hausse et du mouvement vers les emplois de col bleu et les emplois de col blanc ne comportant pas de fonctions de gestion qui l’a accompagnée.

Écart sur le plan du niveau de scolarité et des gains

Dans l’ensemble, les gains hebdomadaires médians en dollars constants des travailleurs rémunérés ont peu évolué au cours des 25 dernières années (tableau 4)4. Toutefois, un examen des gains selon l’âge, le sexe et le niveau de scolarité révèle certaines différences. Par exemple, entre 1980 et 2000, les gains hebdomadaires médians des hommes ont diminué de 7 %, tandis que ceux des femmes ont augmenté de 13 %. Au cours des cinq dernières années, les gains médians des hommes sont demeurés relativement constants, alors que ceux des femmes ont continué de progresser (4 %). Les gains hebdomadaires moyens affichaient des profils semblables.

Entre 1980 et 2000, l’augmentation des gains des femmes s’est concentrée chez celles plus âgées, qui ont vu leurs gains hebdomadaires réels moyens s’accroître de 23 %, comparativement à 5 % pour les femmes plus jeunes. Les hommes plus âgés s’en sont également mieux tirés que leurs homologues plus jeunes au cours de cette période, leurs gains hebdomadaires moyens demeurant relativement constants, tandis que ceux des jeunes hommes ont reculé de 11 %5. Les jeunes travailleurs de sexe masculin ont été les plus touchés par les changements négatifs qui sont survenus sur le marché du travail au cours des années 1980 et 1990. D’ailleurs, une étude antérieure montre qu’entre 1980 et 2000, les gains hebdomadaires réels des jeunes diplômés du secondaire de sexe masculin employés dans le secteur privé ont chuté de 20 % (Morissette, Ostrovsky et Picot, 2004).

Les diplômés du secondaire dans l’un et l’autre groupe d’âge ont vu leurs gains fléchir par rapport à ceux ayant un grade universitaire au cours de cette période (sauf pour les femmes plus âgées). Par exemple, les gains hebdomadaires moyens des jeunes diplômés du secondaire de sexe masculin ont chuté de 21 % entre 1980 et 2000, alors que ceux de leurs homologues ayant fait des études universitaires ont affiché une légère hausse, soit 0,3 %. En conséquence, l’écart salarial entre les jeunes travailleurs titulaires d’un diplôme universitaire et ceux possédant un diplôme d’études secondaires s’est élargi au cours de cette période (graphiques A et B).

Au cours des cinq dernières années, toutefois, les tendances des gains se sont modifiées quelque peu. Dans le cas des jeunes hommes, la tendance s’est inversée. Entre 2000 et 2005, les gains hebdomadaires moyens des jeunes employés de sexe masculin titulaires d’un diplôme d’études secondaires ont augmenté de 5 %, tandis que ceux de leurs homologues ayant un grade universitaire ont baissé de 3 %. Même si l’écart sur le plan des gains entre les travailleurs ayant fait des études universitaires et ceux possédant un diplôme d’études secondaires demeure important, ces mouvements récents l’ont un peu rétréci.

Effets sur les gains du cycle de ralentissement et d’expansion

Dans une économie de plus en plus axée sur le savoir comme celle du Canada, la baisse récente des gains réels des hommes ayant un grade universitaire était tout à fait inattendue. Cependant, tandis que bon nombre ont perdu leur emploi au cours de la débâcle technologique de 2001, d’autres ont trouvé du travail dans les industries florissantes du pétrole et du gaz, de l’extraction minière et de la construction. En fait, le boom pétrolier a entraîné une croissance de 43 % de l’emploi dans le secteur pétrolier et gazier entre 2000 et 2004 (Cross, 2005). L’industrie de la construction a également connu un essor au cours de cette période (26 %), tandis que la croissance globale de l’emploi de 2000 à 2005 a été inférieure à 10 %.

Pour déterminer la mesure dans laquelle la baisse des gains des hommes ayant un grade universitaire au cours des cinq dernières années est attribuable à la débâcle du secteur de la haute technologie, on a exclu le secteur de l’informatique et des télécommunications (IT) du calcul des gains hebdomadaires (tableau 5)6. Lorsque ce secteur est exclu, les gains hebdomadaires moyens des jeunes hommes baissent de moins de 1 %, comparativement à 2,8 % lorsqu’il est inclus. Dans le cas des hommes plus âgés, les gains hebdomadaires médians et moyens soit demeurent relativement constants, soit diminuent encore plus lorsque le secteur IT est exclu. Par conséquent, la variation des salaires dans le secteur IT n’explique pas la baisse des gains hebdomadaires de ce groupe de travailleurs.

La croissance de l’emploi dans les secteurs minier, pétrolier et gazier, immobilier et de la construction a vraisemblablement contribué à l’augmentation des gains hebdomadaires des employés ayant un diplôme d’études secondaires7. Cette hausse devrait donc être plus faible lorsque ces secteurs sont exclus, ce qui est effectivement le cas pour certains groupes de travailleurs. Tous les secteurs confondus, les jeunes hommes titulaires d’un diplôme d’études secondaires ont vu leurs gains hebdomadaires moyens augmenter de 5,2 % entre 2000 et 2005. Lorsque les secteurs à forte croissance sont exclus, leurs gains réels augmentent de 3,2 % seulement. Chez les jeunes hommes sans diplôme d’études secondaires, les gains hebdomadaires moyens grimpent de 7,8 % quand tous les secteurs sont inclus. Lorsque les industries de l’extraction minière, de l’extraction de pétrole et de gaz, de la construction et de l’immobilier sont exclues, la hausse n’est que de 3,6 %. Dans le cas des femmes, les secteurs à forte croissance de l’emploi ont eu peu d’effet sur les gains de celles ayant un diplôme d’études secondaires ou un niveau inférieur d’études.

Il semble donc qu’une partie de la baisse des gains hebdomadaires moyens des jeunes travailleurs de sexe masculin titulaires d’un diplôme universitaire mais non de leurs homologues plus âgés soit attribuable au secteur IT. De plus, les secteurs où l’emploi a connu une forte croissance au cours des cinq dernières années ont contribué à l’augmentation des gains chez les jeunes employés de sexe masculin ayant un diplôme d’études secondaires ou un niveau inférieur d’études, mais ont eu peu d’effet sur les gains de leurs homologues plus âgés ou sur ceux des femmes ayant le même niveau de scolarité.

Résumé

Au cours des 25 dernières années, les progrès technologiques ont entraîné une plus forte demande de travailleurs très scolarisés. En 2005, 72 % des Canadiens âgés de 25 à 34 ans avaient fait des études postsecondaires, comparativement à 54 % en 1980.

Les taux d’emploi ont également évolué au cours de cette période. Les femmes, quel que soit leur niveau de scolarité, ont vu leurs taux d’emploi augmenter à mesure qu’elles sont entrées en plus grand nombre sur le marché du travail. Dans le cas des hommes, toutefois, les taux ont baissé. Entre 1980 et 2000, la diminution était plus prononcée chez les hommes ayant un niveau de scolarité inférieur.

La vigueur des marchés des produits de base et de l’immobilier a entraîné au cours des cinq dernières années un mouvement des emplois de col blanc vers ceux de col bleu, auxquels sont affectés principalement les jeunes moins scolarisés. Bien que ce changement ne semble pas avoir fait progresser le taux d’emploi des jeunes hommes moins scolarisés, il a peut­être atténué d’autres pressions à la baisse sur leur taux. Cependant, lorsqu’on examine séparément les taux d’emploi selon qu’il s’agit d’emplois à temps plein, d’emplois à temps partiel ou de travail autonome, on constate que l’emploi à temps plein chez les travailleurs moins scolarisés a effectivement crû au cours des cinq dernières années, mais que cette hausse a été contrebalancée par une diminution du travail autonome.

Coïncidant avec le mouvement récent vers les emplois de col bleu, les gains réels moyens des jeunes hommes moins scolarisés ont augmenté davantage que ceux de tout autre groupe. (Ils ont en fait baissé dans le cas des hommes ayant un grade universitaire.) Néanmoins, les gains réels de ces hommes restent inférieurs à leur niveau enregistré en 1980, et l’écart entre ces derniers et leurs homologues ayant fait des études universitaires demeure important. En outre, la croissance des gains des travailleurs moins scolarisés ne saurait se poursuivre puisque les augmentations récentes semblent être attribuables à des fluctuations à court terme de la demande, principalement en raison de l’essor des secteurs pétrolier et gazier, minier et de la construction.

Sources des données et définitions

La présente étude est fondée sur les données de 1980, 1985, 1990, 1995 et 2000 tirées du recensement. Le recensement, qui est réalisé tous les cinq ans, est la seule source disponible de données uniformes sur le niveau de scolarité au cours de la période de 20 ans étudiée. Comme les données du recensement pour 2005 ne sont pas encore disponibles, on a utilisé les données de l’Enquête sur la population active (EPA) pour analyser les changements survenus sur le marché du travail entre 2000 et 2005. On s’est servi des données de janvier et de juillet pour chaque année.

La population se limite aux personnes de 25 à 54 ans vivant dans des ménages privés et exclut les étudiants à temps plein, les personnes vivant dans les territoires, les travailleurs familiaux non rémunérés et les personnes travaillant dans les Forces armées. Les travailleurs de 55 ans et plus ont été exclus puisque les retraites anticipées ont peut­être eu un effet sur leurs résultats sur le marché du travail. En outre, d’autres chercheurs (Morissette et Johnson, 2004; Morissette, Ostrovsky et Picot, 2004) ont utilisé cette limite d’âge, ce qui facilite les comparaisons avec la présente étude. L’échantillon pour 2000, fondé sur l’EPA et représentant 13,4 millions de Canadiens, comptait 110 668 répondants. Pour 2005, l’échantillon représentait 13,8 millions de Canadiens et comptait 53 114 répondants.

Le niveau de scolarité est divisé en quatre catégories : sans diplôme d’études secondaires, diplôme d’études secondaires, études postsecondaires et grade universitaire. Les gains hebdomadaires réels sont définis comme étant les gains annuels en dollars de 2004 divisés par le nombre de semaines réellement travaillées.

Notes

  1. Les estimations pour les travailleurs de 15 à 24 ans ne sont pas présentées à cause de la petite taille des échantillons.

  2. La baisse des taux d’emploi ne reflète pas une diminution absolue de l’emploi, mais plutôt une diminution relative à la croissance démographique.

  3. La baisse récente du nombre de travailleurs de sexe masculin titulaires d’un diplôme universitaire pourrait être attribuable à la débâcle technologique de 2001. L’année suivante, l’emploi dans le secteur de l’informatique et des télécommunications a diminué de 10 %, et le taux de chômage a bondi, passant de 3,9 % à 6,6 %.

  4. Dans l’ensemble, les gains hebdomadaires médians étaient de 640 $ en 2005; les gains hebdomadaires moyens s’établissaient à 715 $.

  5. Les profils sont presque les mêmes pour les employés à temps plein (tableau 3).

  6. Le secteur IT comprend les industries suivantes du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) : fabrication de machines pour le commerce et les industries de services (3333), fabrication de matériel informatique et périphérique (3341), fabrication de matériel de communication (3342), fabrication de matériel audio et vidéo (3343), fabrication de semi­conducteurs et d’autres composants électroniques (3344), fabrication d’instruments de navigation, de mesure et de commande et d’instruments médicaux (3345), grossistes­distributeurs d’ordinateurs et de matériel de communication (4173), éditeurs de logiciels (5112), télécommunications (5133), services de traitement des données (5142), conception de systèmes informatiques et services connexes (5415) ainsi que réparation et entretien de matériel électronique et de matériel de précision (8112).

  7. Ces secteurs à forte croissance comprennent les industries suivantes du SCIAN : extraction de pétrole et de gaz (2111), activités de soutien à l’extraction minière et à l’extraction de pétrole et de gaz (2131), construction (23) de même que services immobiliers et services de location et de location à bail (53).

Documents consultés

  • CROSS, Philip. « Évolution récente du marché du travail », L’observateur économique canadien, no 11-010 au catalogue de Statistique Canada, mars 2005, vol. 18, no 3, p. 3.1 à 3.10.

  • DINARDO, John, et Thomas LEMIEUX. « Diverging male wage inequality in the United States and Canada, 1981-1988: Do institutions explain the difference? », Industrial and Labor Relations Review, juillet 1997, vol. 50, no 4, p. 629 à 651.

  • MORISSETTE, René, et Anick JOHNSON. Les bons emplois disparaissent-ils au Canada?, no 11F0019MIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, 2004, no 239, « Direction des études analytiques, documents de recherche ».

  • MORISSETTE, René, Yuri OSTROVSKY et Garnett PICOT. Tendances des salaires relatifs des personnes très scolarisées dans une économie du savoir, no 11F0019MIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, 2004, no 232, « Direction des études analytiques, documents de recherche ».

  • WOOD, Adrian. North-South Trade, Employment and Inequality: Changing Fortunes in a Skill-driven World, Oxford, Clarendon Press, 1994.

Article intégral en format PDF

Auteur
Lucy Chung est au service de la Division de la statistique du commerce. On peut la joindre au (613) 951-1903 ou à perspective@statcan.gc.ca.


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Date de modification : 2014-05-14 Avis importants