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La variation spatiale des niveaux de productivité et des taux de croissance de la productivité est considérable. Les écarts les plus prononcés sont peut-être ceux observés entre pays, mais des différences demeurent fort évidentes dans les espaces nationaux. Dans le présent document, nous essayons d'expliquer la variation spatiale du niveau de productivité des établissements manufacturiers d'une ville à l'autre (régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement) au Canada.

L'étude a deux objectifs. Le premier est de confirmer l'existence, la nature et la grandeur des économies d'agglomération, c'est-à-dire les accroissements de productivité du travail liés au regroupement spatial de l'activité économique. En théorie, il existe trois mécanismes grâce auxquels la concentration géographique des entreprises d'une même industrie pourrait accroître le rendement de ces entreprises. Premièrement, le regroupement géographique des entreprises stimule le développement des industries en amont qui fournissent des facteurs spécialisés (par exemple, machines et équipement) susceptibles d'accroître la productivité d'un secteur en aval. Deuxièmement, la colocalisation des entreprises est souvent associée à la création de réservoirs relativement grands de main-d'œuvre englobant les compétences dont les entreprises ont besoin dans l'agglomération. Les entreprises qui n'ont pas accès à ces réservoirs de main-d'œuvre spécialisée pourraient être obligées d'embaucher des travailleurs dont les compétences sont moins appropriées, ce qui risque de réduire leur productivité. Enfin, d'aucuns pensent que la grande proximité des entreprises favorise le flux des connaissances, ce qui a des effets favorables sur la productivité. Ces mécanismes permettent d'expliquer pourquoi des entreprises pourraient choisir de se regrouper spatialement et pourquoi la productivité des entreprises établies dans ces zones de concentration pourrait être plus élevée que celle des entreprises qui s'installent à l'extérieur de ces zones.

L'analyse de données au niveau de l'établissement provenant de l'Enquête annuelle des manufactures de 1999 révèle, après neutralisation des effets d'une série de caractéristiques des établissements et des entreprises, que les trois mécanismes d'agglomération ont une influence positive sur la productivité des établissements. Ces derniers sont plus productifs s'ils sont situés dans des villes spécialisées dans des industries en amont (fournisseuses de facteurs). Les établissements sont également plus productifs si les compétences que doivent avoir leurs travailleurs concordent bien avec celles disponibles dans la région urbaine où ils sont situés. Enfin, les établissements sont plus productifs s'ils appartiennent à une industrie comptant un grand nombre d'établissements à proximité, ce qui favorise les externalités de connaissances entre ces établissements.

Le deuxième objectif de l'étude est de déterminer la portée géographique des externalités de connaissances. Nous évaluons cette portée en établissant le lien entre le nombre d'établissements entourant un établissement particulier et le niveau de productivité de ce dernier. L'analyse montre que l'effet des externalités de connaissances sur la productivité est spatialement circonscrit, sa portée étant au plus d'un rayon de 10 km seulement autour des établissements individuels. Le nombre d'établissements situés au-delà de 10 km d'un établissement n'a aucune incidence sur le niveau de productivité de celui-ci.

En plus d'examiner l'effet des économies d'agglomération sur la productivité de l'ensemble de la population d'établissements, l'étude vise aussi à déterminer comment ces économies influent sur la productivité des établissements dans des secteurs particuliers. L'analyse montre que le recours des entreprises individuelles aux économies associées à l'emplacement varie selon les secteurs auxquels les entreprises sont agrégées. Ces secteurs sont définis en fonction des facteurs qui influent sur le processus de concurrence, à savoir l'accès aux ressources naturelles, le coût de la main-d'œuvre, les économies d'échelle, la différenciation des produits et l'application des connaissances scientifiques. Les réservoirs de main-d'œuvre spécialisée, les réseaux acheteurs-fournisseurs et les externalités de connaissances sont des facteurs qui n'ont pas la même importance dans tous les secteurs. Pourtant, quelles que soient les forces d'agglomération dont le rôle est important, dans la plupart des secteurs, une ou deux d'entre elles ont un effet significatif sur la productivité. Donc, la concentration géographique de l'industrie a une influence favorable sur le rendement dans une grande gamme de secteurs comprenant des établissements commerciaux qui s'appuient sur des stratégies fort différentes en vue de préserver leur avantage concurrentiel.

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