Un coup d'œil sur l'agriculture canadienne
Les exploitantes et les jeunes exploitants agricoles représentent une nouvelle ère pour les agriculteurs canadiens
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par Matthew Shumsky et Allison Nelson
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Début du texte
La prochaine génération d’exploitants agricoles canadiens émerge et elle change la perception de l’agriculteur conventionnel.
La présente publication se fonde sur des données du Recensement de l’agriculture (REAG) de 2016 couplées à des données du Recensement de la population de 2016 afin de dresser un profil socioéconomique des personnes qui exploitent les entreprises agricoles du Canada. Il s’en dégage l’émergence d’une nouvelle génération comprenant des exploitantes agricoles flexibles et instruites de même que de jeunes exploitants agricoles « ceux âgés de moins de 40 ans » novateurs et ingénieux qui s’attellent à des activités agricoles de plus en plus complexes et automatisées.
Au cours des 20 dernières années, la proportion d’exploitantes agricoles a augmenté. En 1996, les femmes constituaient 25,3 % des exploitants agricoles; en 2016, cette proportion avait atteint 28,7 %, ce qui représente 77 830 exploitantes agricoles.
Début de l’encadré
Faits principaux
Les exploitantes agricoles en 2016 :
- Âge moyen : 54,5 ans
- Âge médian : 55,0 ans
- 10,3 % sont des immigrantes
- Revenu total moyen : 43 216 $
- Revenu total médian : 32 363 $
- Les trois principales langues maternelles (à l’exception du français et de l’anglais) :
- Allemand : 38,8 %
- Néerlandais : 19,7 %
- Pendjabi : 5,3 %
- Les trois principaux lieux de naissance (à l’exception du Canada) :
- Pays-Bas : 17,2 %
- Royaume-Uni : 15,5 %
- États-Unis : 14,6 %
De plus amples détails sur les exploitantes agricoles sont disponibles dans les données du couplage agriculture–population de 2016.
Fin de l’encadré
Les exploitantes agricoles s’adaptent à de nouveaux défis
Face à la modernisation des pratiques agricoles, les exploitantes agricoles accordent une importance accrue à la formation scolaire. Par exemple, en 2016, ce groupe était près de deux fois plus susceptible que 20 ans auparavant de déclarer avoir terminé des études universitaires lorsqu’on leur a demandé leur plus haut niveau de scolarité.
De plus, les jeunes exploitantes agricoles, en particulier, ont tendance à choisir des domaines d’étude touchant directement aux pratiques agricoles. En 2016, environ 20 % des jeunes exploitantes agricoles ont déclaré avoir fait des études dans le domaine de l’agriculture, comparativement à environ 1 exploitante sur 12 parmi celles âgées de 40 ans et plus.
Les exploitants agricoles adoptent de nouvelles manières de se lancer en affaires
Étant donné que le coût des terres est un facteur important dans le domaine de l’agriculture, de nombreuses exploitantes agricoles optent pour la location de terres agricolesNote afin de réduire partiellement le risque financier. Le propriétaire des terres ainsi louées peut être soit un autre exploitant, soit le gouvernement.
En moyenne, les exploitantes agricoles louent davantage de terres que leurs homologues de sexe masculin. En 2016, les exploitations agricoles gérées exclusivement par des femmes ayant déclaré louer des terres louaient une superficie moyenne de 1 051 acres. Du côté des hommes, cette moyenne s’établissait à 818 acres.
En outre, en ce qui concerne les exploitations agricoles gérées exclusivement par des femmes, ces terres louées représentaient en moyenne 71,3 % de l’ensemble de leurs terres agricoles. Les exploitations agricoles gérées exclusivement par des hommes louaient en moyenne à peine plus de la moitié de l’ensemble de leurs terres agricoles (tableau 1).
Exploitation agricole | Terres agricoles louées | |
---|---|---|
Superficie moyenne en acres | Pourcentage moyen | |
Exploitations agricoles gérées exclusivement par des femmes | 1 051 | 71,3 |
Exploitations agricoles gérées exclusivement par des hommes | 818 | 50,6 |
Source : Statistique Canada, Données du couplage agriculture–population, 2016. |
Les jeunes exploitants agricoles diversifient leurs sources de revenus en se trouvant du travail hors ferme
Plutôt que de compter uniquement sur le revenu généré par leurs activités agricoles, les jeunes exploitants agricoles mettent également à profit d’autres voies de production de revenu. Les emplois hors ferme leur permettent de diversifier leurs sources de revenus et de réduire les risques financiers.
En 2016, 58,5 % des exploitants agricoles de moins de 40 ans ont déclaré travailler également hors de leur exploitation. En comparaison, seulement le tiers des exploitants agricoles de 55 ans et plus travaillaient hors de leur exploitation (graphique 1).
Tableau de données du graphique 1
Travail hors de l’exploitation | Groupes d’âge des exploitants agricoles | ||
---|---|---|---|
Moins de 40 ans | De 40 à 54 ans | 55 ans et plus | |
pourcentage | |||
Aucun | 41,5 | 43,5 | 66,1 |
Plus de 40 heures par semaine | 26,0 | 22,7 | 9,7 |
De 30 à 40 heures par semaine | 17,4 | 19,4 | 10,4 |
De 20 à 29 heures par semaine | 6,2 | 6,2 | 5,2 |
Moins de 20 heures par semaine | 8,9 | 8,1 | 8,6 |
Source : Statistique Canada, Données du couplage agriculture–population, 2016. |
Début de l’encadré
Faits principaux
Les jeunes exploitants agricoles en 2016 :
- Les hommes représentent 72,7 %
- Les femmes représentent 27,3 %
- Âge moyen : 32,4 ans
- Âge médian : 33,0 ans
- 5,0 % sont des immigrants
- Revenu total moyen : 48 841 $
- Revenu total médian : 39 563 $
- Les trois principales langues maternelles (à l’exception du français et de l’anglais) :
- Allemand : 55,0 %
- Néerlandais : 18,0 %
- Pendjabi : 7,0 %
- Les trois principaux lieux de naissance (à l’exception du Canada) :
- Pays-Bas : 24,7 %
- États-Unis : 11,9 %
- Mexique : 9,9 %
De plus amples détails sur les jeunes exploitants agricoles sont disponibles dans les données du couplage agriculture–population de 2016.
Fin de l’encadré
Les jeunes exploitants agricoles utilisent leur revenu hors ferme pour atténuer les risques financiers
Pour les exploitants agricoles plus jeunes et souvent nouveaux dans ce domaine, une activité professionnelle hors de l’exploitation agricole peut contribuer à réduire l’incertitude financière en apportant un revenu d’appoint. Les jeunes exploitantes agricoles sont plus susceptibles que les hommes dans leur ensemble de déclarer une activité professionnelle hors de l’exploitation. En 1996, un peu moins de la moitié (48,9 %) des jeunes exploitantes agricoles ont déclaré travailler hors de l’exploitation, une proportion qui a augmenté à 58,2 % en 2016.
Chez les jeunes exploitantes agricoles qui travaillaient hors de leur exploitation en 2016, les domaines d’emploi les plus souvent déclarés étaient les suivants :
- Gestion (22,0 %);
- Affaires, finance et administration (20,9 %);
- Enseignement, droit et services sociaux, communautaires et gouvernementaux (13,3 %);
- Secteur de la santé (12,9 %).
Les jeunes exploitants agricoles de sexe masculin font face aux mêmes obstacles financiers que leurs homologues de sexe féminin pour ce qui est de se faire une place dans l’industrie agricole. Comme elles, ils sont de plus en plus nombreux à déclarer travailler hors de leur exploitation. La proportion de jeunes exploitants agricoles de sexe masculin ayant déclaré travailler hors de leur exploitation est passée de 52,1 % en 1996 à 58,7 % en 2016.
Chez les jeunes exploitants agricoles de sexe masculin qui travaillaient hors de leur exploitation en 2016, les domaines d’emploi les plus souvent déclarés étaient les suivants :
- Gestion (34,4 %);
- Métiers, transport, machinerie et domaines apparentés (26,3 %);
- Ressources naturelles, agriculture et production connexe (14,2 %);
- Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés (6,7 %).
Les jeunes exploitants agricoles ont plus tendance à vivre en milieu urbain afin de tirer profit du travail hors ferme
À mesure qu’augmente la proportion de jeunes exploitants agricoles qui génèrent un revenu hors de leur exploitation, on observe aussi une augmentation du pourcentage de jeunes exploitants qui vivent en milieu urbain. Les régions urbaines offrent de meilleures perspectives d’emploi que les régions rurales, car on y trouve davantage d’entreprises et d’employeurs.
La proportion de jeunes exploitants agricoles vivant en milieu urbain a plus que doublé ces 20 dernières années, passant de 7,3 % en 1996 à 16,0 % en 2016.
Les jeunes exploitants agricoles misent sur la formation scolaire pour améliorer leurs perspectives d’emploi hors ferme
Les jeunes exploitants agricoles sont beaucoup plus susceptibles que les exploitants plus âgés de déclarer travailler hors de leur exploitation. Par conséquent, les jeunes exploitants ont tendance à miser sur la formation scolaire afin d’accroître leurs perspectives d’emploi hors ferme.
Si l’on compare le plus haut niveau de scolarité atteint déclaré par les exploitants agricoles de moins de 40 ans à celui déclaré par les exploitants de 40 ans et plus, on constate qu’en 2016, les jeunes exploitants étaient plus susceptibles que leurs aînés de détenir un certificat ou un diplôme d’apprentissage ou d’une école de métiers (15,7 %), un certificat ou un diplôme d’un collège, d’un cégep ou d’un autre établissement non universitaire (26,5 %) ou un certificat, un diplôme ou un grade universitaire (20,7 %) (graphique 2).
Tableau de données du graphique 2
Plus haut niveau de scolarité | Exploitants agricoles de moins de 40 ans | Exploitants agricoles de 40 ans et plus |
---|---|---|
pourcentage | ||
Diplôme d’études secondaires ou certificat d’équivalence d’études secondaires | 26,3 | 29,1 |
Certificat ou diplôme d’apprenti ou d’une école de métiers | 15,7 | 13,7 |
Certificat ou diplôme d’un collège, d’un cégep ou d’un autre établissement non universitaire | 26,5 | 19,9 |
Certificat, diplôme ou grade universitaire | 20,7 | 17,4 |
Source : Statistique Canada, Données du couplage agriculture–population, 2016. |
Conclusion
En résumé, l’émergence de la nouvelle génération d’exploitants agricoles canadiens a coïncidé avec la complexification et l’automatisation des activités agricoles. L’arrivée d’exploitantes agricoles à la fois flexibles et instruites en synergie avec de jeunes exploitants agricoles novateurs et ingénieux change la perception qu’ont les Canadiens de l’agriculteur type.
Les jeunes exploitantes agricoles s’adaptent aux pratiques agricoles modernes en misant sur la formation scolaire dans des domaines liés à l’agriculture.
Les exploitations agricoles ont tendance à se regrouper et à croître en envergure, ce qui fait augmenter les besoins en capitaux. Les exploitantes agricoles s’adaptent à cette nouvelle réalité en ajustant leurs façons d’acquérir des terres agricoles, que ce soit en les louant d’autres exploitants ou du gouvernement.
En raison des nombreux risques financiers associés au démarrage d’une exploitation agricole, les jeunes exploitants réduisent la volatilité financière en occupant des emplois hors de leur exploitation afin de générer un revenu d’appoint. Pour améliorer leurs perspectives d’emploi hors ferme, une proportion grandissante de jeunes exploitants réside en région urbaine, où l’on trouve une plus grande concentration de commerces et d’entreprises.
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