Chapitre 6 : Projection de l'émigration

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Par Nora Bohnert, Patrice Dion et Jonathan Chagnon

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Introduction

Selon le Programme des estimations démographiques (PED), l’émigration se compose des émigrants, des émigrants de retour et du solde des personnes temporairement à l’étranger. Collectivement, ces trois composantes sont estimées avoir contribué à une proportion relativement faible des changements démographiques récemment.

De toutes les composantes démographiques qui sont utilisées dans le PED, ces composantes sont les plus difficiles à estimer avec précision. Comme il n’y a pas d’obligation au Canada pour l’enregistrement des départs (temporaires ou permanents), l’estimation du nombre de personnes quittant le pays fait appel à des techniques indirectes et en constante évolution. Pour cette raison, les statistiques disponibles sur ces trois composantes ont toujours été d’une moins bonne précision que celles des autres composantesNote 1.

Composantes de l’émigration

Émigration

Les émigrants sont des citoyens canadiens ou des immigrants reçus ayant quitté le Canada pour s’établir de façon permanente dans un autre pays. Malgré des fluctuations annuelles, le nombre annuel d’émigrants a peu changé au fil du temps, s’établissant en moyenne à 48 400 au cours des années 1990 et à 55 000 de 2000-2001 à 2011-2012. Les répondants de l’Enquête d’opinion sur les tendances démographiques futures n’avaient pas à fournir d’estimations précises concernant l’émigration future, mais se voyaient tout de même demander de fournir des commentaires à l’égard de cette composante. En général, les répondants avaient l’impression que l’émigration est une composante plutôt négligeable des projections de population dans le cas du Canada. Dans l’ensemble, ils n’anticipaient pas de grandes fluctuations des niveaux d’émigration.

Malgré le fait que les variations passées du nombre d’émigrants paraissent, en termes absolus, assez faibles (du moins en comparaison aux autres composantes de la croissance démographique), la mesure de l’émigration introduit des incertitudes dans les niveaux futurs projetés. En effet, les difficultés associées à la mesure de l’émigration ainsi que le signe presque toujours positif de la composante de l’écart résiduel des estimations intercensitaires (reflétant une surestimation de la population dans les estimations postcensitaires) indiquent qu'une part non négligeable de la composante de l’écart résiduel est constitué d’émigrants non dénombrésNote 2. En fait, les estimations de l’émigration provenant des données de l’Enquête de contre-vérification des dossiers du recensement (CVD) pour la période 2001-2006 et 2006-2011 sont considérablement plus élevées que celles provenant du PED pour les mêmes périodesNote 3. Bien que ces différences ne soient statistiquement significatives que dans deux provinces, soit l’Ontario et la Colombie-Britannique, celles-ci comptent pour environ les trois quarts des émigrants canadiens au cours des dernières annéesNote 4.

Afin de refléter l’incertitude associée aux estimations de l’émigration, trois hypothèses distinctes ont été formulées pour les provinces de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. Les hypothèses des composantes d’émigration sont basées sur les taux par âge et sexe estimés au cours de la période de référence 2002-2003 à 2011-2012. Pour l’hypothèse moyenne, des facteurs ont été calculés afin d’ajuster les estimations sur la base d’un ratio du nombre d’émigrants total provenant du PED par rapport aux estimations de la CVD, et ce distinctement pour les deux périodes 2001-2002 à 2005-2006 et 2006-2007 à 2010-2011. Ces facteurs servent à modifier le nombre d’émigrants estimé au cours de la période de référence 2002-2003 à 2011-2012, les facteurs pour la période 2001-2002 à 2005-2006 étant appliqués aux estimations de la période 2002-2003 à 2005-2006, et celui pour la période 2006-2007 à 2010-2011 étant appliqué à la période 2006-2007 à 2011-2012Note 5. Les estimations ajustées ont ensuite servi au calcul des taux moyens d’émigration par âge, sexe et province.

Des hypothèses faibles et fortes pour l’Ontario et la Colombie-Britannique ont été formulées de la même façon, en utilisant cette fois-ci les bornes d’un intervalle de confiance à 95 % des estimations d’émigration de la CVD. Dans les autres provinces et territoires, une seule hypothèse a été formulée. Elle est basée sur les taux moyens d’émigration observés au cours de la période de 2002-2003 à 2011-2012 dans le PED. Dans toutes les hypothèses, les taux demeurent constants du début à la fin de la projection.

Émigration de retour

Les émigrants de retour sont des citoyens canadiens ou des immigrants reçus qui, ayant auparavant émigré du Canada, sont revenus s’y établir de façon permanente. Le nombre annuel d’émigrants de retour a augmenté quelque peu au cours des deux dernières décennies. De 1990-1991 à 1999-2000, le nombre annuel moyen d’émigrants de retour a été estimé à 17 300, tandis que la moyenne pour la période de 2000-2001 à 2011-2012 était estimée à 31 900.

Afin de refléter les tendances récentes, une seule hypothèse d’émigration de retour a été formulée sur la base des taux moyens estimés du PED au cours de la période de référence 2002-2003 à 2011-2012. À l’échelle nationale, le taux est de 1,0 émigrant de retour pour mille.

Solde de l’émigration temporaire

Les émigrants temporaires sont des citoyens canadiens ou des immigrants reçus qui vivent temporairement dans un autre pays et qui ne possèdent plus de lieu habituel de résidence au Canada. Les données disponibles sur cette composante indiquent un solde annuel qui découle de deux mouvements : les personnes quittant le Canada temporairement et celles de retour au Canada après avoir vécu temporairement à l’extérieur du paysNote 6. À l’instar des autres composantes de l’émigration, l’hypothèse de l’émigration temporaire est basée sur le taux moyen observé au cours de la période de 2002-2003 à 2011-2012 selon l’âge, le sexe et la province ou le territoire. À l’échelon du Canada, le taux net équivaut à 0,7 émigrant temporaire pour mille.

Émigration nette

L’émigration nette est calculée comme les émigrants, moins les émigrants de retour, plus le solde des personnes temporairement à l’étranger. Depuis 1991-1992, l’émigration nette telle qu’estimée au PED, a fluctué entre 1,0 et 2,0 émigrants pour mille, un léger repli du taux ayant été observé depuis les années 2000. Avec les ajustements faits pour l’Ontario et la Colombie-Britannique, les hypothèses d’émigration nette pour le Canada en entier sont légèrement plus élevées que la moyenne historique (1,4), se situant entre 1,6 et 2,1 émigrants nets pour mille.

Les hypothèses de chaque composante de l’émigration sont résumées dans le tableau 6.1.

Références

Statistique Canada. 2012. Méthodes d'estimation de la population et des familles à Statistique Canada, no 91-528-X au catalogue.

Notes

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