Section 1 : Contexte et information relative à l'enquête
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Section 1.1 Objectifs de l'enquête et besoins en matière de renseignements
Section 1.2 Déroulement de l'enquête et définition de l'échantillon
Section 1.3 Composition des échantillons et thèmes des principaux modules de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle
Section 1.4 Potentiel et limites de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle
Référence
Notes
Au printemps 2003, le gouvernement du Canada déposait un Plan d'action pour les langues officielles. Ce plan quinquennal porte sur des domaines jugés prioritaires par les minorités de langue officielle, soit : l'éducation, le développement des communautés et une fonction publique exemplaire. Les objectifs du plan d'action visent à favoriser l'épanouissement des minorités de langue française et de langue anglaise du Canada et à appuyer leur développement.
Afin d'obtenir un aperçu de la situation actuelle des minorités francophones et anglophones dans des domaines tels que la famille, l'éducation, la santé, la petite enfance et la langue d'usage dans la sphère publique, un partenariat a vu le jour entre plusieurs ministères et agences du gouvernement fédéral1 intéressés par la mise en oeuvre du Plan d'action afin de financer une enquête postcensitaire2. Il s'agit de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) qui s'intéresse précisément aux personnes de langue française à l'extérieur du Québec et de langue anglaise au Québec.
Les données de l'EVMLO permettent d'approfondir la compréhension de la situation actuelle des individus appartenant à ces groupes sur des sujets aussi variés que l'enseignement dans la langue de la minorité, l'accès à différents services dans cette langue (ceux de la santé, par exemple) ou les pratiques linguistiques dans les activités quotidiennes à la maison et à l'extérieur du foyer.
Section 1.1 Objectifs de l'enquête et besoins en matière de renseignements
L'enquête poursuit deux objectifs principaux. En premier lieu, elle permet de recueillir des renseignements relatifs à des domaines jugés prioritaires par les communautés minoritaires de langue officielle, tels que l'éducation, la santé et la justice. En second lieu, elle produit de l'information utile à différents ministères ou agences en vue de l'élaboration de politiques et de la mise en œuvre de leurs programmes. En outre, la base de données ainsi produite offre des éléments de réponse aux problématiques identifiées par les chercheurs gouvernementaux, universitaires et privés en ce qui concerne les minorités de langue officielle.
Les renseignements recueillis au moyen de l'enquête permettent non seulement de nous éclairer sur la situation des minorités de langue officielle relativement à leur capital démographique, social, économique et culturel, mais aussi d'avoir une meilleure connaissance de leurs pratiques et de leur vécu langagier. L'exploitation de cette base de données permet ainsi d'approfondir notre compréhension de la trajectoire linguistique des membres des minorités de langue officielle de la petite enfance à la vie adulte, de la dynamique linguistique au sein des familles exogames, des motivations à l'origine de la transmission de la langue maternelle aux enfants et de celles qui justifient le choix du système scolaire. Elle permet également de produire des statistiques sur la langue d'usage dans la sphère publique, que ce soit en termes d'accessibilité aux services de santé ou gouvernementaux dans la langue de la minorité, ou d'utilisation des langues dans les commerces, les associations professionnelles ou non professionnelles et dans le milieu de travail. En outre, ces statistiques procurent de l'information sur les possibilités qu'ont les membres des communautés de langue officielle en situation minoritaire de s'épanouir dans la langue de la minorité.
Section 1.2 Déroulement de l'enquête3 et définition de l'échantillon
La collecte des données de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) a eu lieu durant les mois d'octobre 2006 à janvier 2007, soit près de 6 mois après le Recensement de 2006. Elle consistait en un interview téléphonique d'environ 40 minutes, faisant appel aux techniques d'entrevue téléphonique assistée par ordinateur (ITAO). Les entrevues ont été menées en français ou en anglais selon le choix du répondant4.
Les répondants de l'EVMLO ont été sélectionnés à partir de l'échantillon de personnes ayant rempli le questionnaire long au Recensement de 20065, soit un ménage sur cinq. La sélection des répondants est basée sur les réponses aux questions sur la langue maternelle, la connaissance des langues officielles et la langue parlée le plus souvent à la maison. Cette façon de procéder permet de s'assurer que l'enquête englobe toutes les personnes considérées comme faisant partie des minorités de langue officielle. Les critères utilisés dans l'EVMLO pour la sélection de l'échantillon sont les suivants :
- Personnes de langue française à l'extérieur du Québec
- Celles qui ont le français en tant que langue maternelle, seul ou avec une autre langue;
- Celles qui ont une langue non officielle (que nous nommons allophones) comme langue maternelle et qui, parmi les deux langues officielles, ne connaissent que le français;
- Celles qui ont une langue non officielle comme langue maternelle, qui connaissent le français et l'anglais et qui parlent soit une langue non officielle soit le français, seul ou avec une autre langue, le plus souvent à la maison.
- Celles qui ont l'anglais en tant que langue maternelle, seul ou avec une autre langue;
- Celles qui ont une langue non officielle comme langue maternelle et qui, parmi les deux langues officielles, ne connaissent que l'anglais;
- Celles qui ont une langue non officielle comme langue maternelle, qui connaissent le français et l'anglais et qui parlent soit une langue non officielle soit l'anglais, seul ou avec une autre langue, le plus souvent à la maison.
En raison de considérations historiques, le critère de la langue maternelle est souvent utilisé pour désigner les populations francophones et anglophones du pays. Les statistiques fondées sur ce critère ont non seulement l'avantage d'être approximativement comparables depuis plus d'un demi-siècle, mais l'article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés de 1982 l'utilise comme l'une des conditions permettant aux parents d'envoyer leurs enfants à l'école primaire ou secondaire dans la langue de la minorité. Toutefois, les mutations qu'a connues au fil des ans la composition de la population canadienne sont susceptibles d'entraîner une redéfinition ou un élargissement de la notion de groupe ou de communauté francophone ou anglophone dans la mesure où un nombre important de personnes dont la langue maternelle n'est ni le français ni l'anglais font une utilisation prédominante ou courante de l'une ou l'autre, voire des deux, dans leur quotidien.
C'est pourquoi il a été suggéré d'adopter une définition des minorités de langue officielle qui tient compte de cette réalité. Les données de l'EVMLO permettent bien entendu de distinguer les personnes selon leur langue maternelle, mais afin d'éviter toute confusion possible, le présent rapport utilise les vocables « population ou personne de langue anglaise » et « population ou personne de langue française » pour désigner les minorités de langue officielle du Québec et celle de l'extérieur du Québec, respectivement.
Section 1.3 Composition des échantillons et thèmes des principaux modules de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle
L'enquête comprend deux univers : 1) les adultes âgés de 18 ans ou plus et 2) les enfants de moins de 18 ans dont le parent (qui est le répondant) appartient à la minorité de langue officielle. Deux échantillons ont donc été tirés. Les taux de réponse obtenus sont de 70,5 % pour celui des adultes et de 76,1 % pour celui des enfants. Les deux bases de données définitives contiennent a) 20 067 adultes et b) 15 550 enfants. La taille des échantillons tient compte du fait que les communautés minoritaires de langue officielle sont distinctes d'une province à l'autre, mais aussi d'une région à l'autre au sein de la même province. Elles ne font pas face aux mêmes situations selon qu'elles sont concentrées ou dispersées sur le territoire. L'annexe B présente la ventilation de l'échantillon et de la population cible selon les provinces, les territoires et les régions pour lesquels il serait possible d'obtenir des estimations fiables6.
En outre, au Québec, étant donné la situation particulière des allophones dans la région métropolitaine de recensement de Montréal et de la forte concurrence qui y prévaut entre le français et l'anglais, un échantillon d'allophones ayant le français comme première langue officielle parlée a été ajouté à celui de l'échantillon d'allophones ayant l'anglais comme première langue officielle parlée. Un tel ajout devrait permettre d'avoir une meilleure compréhension de leur orientation linguistique. Toutefois, étant donné l'objet du présent rapport, ce sous-échantillon n'est toutefois pas inclus dans les statistiques qui y sont présentées7.
Le contenu du questionnaire de l'enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) reflète les besoins d'information d'un certain nombre de partenaires fédéraux. Il a été déterminé à la suite d'une série de tests qualitatifs et d'une enquête pilote. Cette dernière a permis d'évaluer le libellé des questions, la cohérence entre elles, le format du questionnaire ainsi que les procédures de saisie de l'entrevue téléphonique assistée par ordinateur.
L'enquête comportait une série de modules portant sur plusieurs thématiques. Une partie commune du questionnaire recueillait de l'information démographique, linguistique et culturelle au sujet du répondant et, le cas échéant, de l'enfant ainsi que des membres du ménage. Ces modules portaient notamment sur les compétences linguistiques du répondant, sur sa scolarisation, sur sa trajectoire linguistique de l'enfance à la vie adulte, sur son appartenance identitaire et sur sa vitalité subjective perçue, sur son activité économique et sur son revenu.
D'autres thématiques étaient abordées exclusivement lors des interviews effectuées auprès de l'échantillon adulte, alors que certaines visaient spécifiquement l'échantillon des enfants8. Dans le présent rapport, les informations présentées à la section 2 sur l'appartenance identitaire et les perceptions subjectives à l'égard de la vitalité ont été tirées de l'échantillon des adultes. Celles présentées à la section 3 sur les pratiques et les comportements langagiers dans la sphère publique, de même que celles de la section 4 sur l'accès aux services de soins de santé, sont aussi tirées uniquement de l'échantillon des adultes, tandis que la section 5 sur la fréquentation scolaire porte uniquement sur l'échantillon des enfants.
Section 1.4 Potentiel et limites de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle
Le recensement est la plus importante source d'information produite par Statistique Canada sur la situation des minorités de langue officielle au pays. En dépit de cette richesse et du fait que le recensement permet d'obtenir de l'information à un niveau géographique très détaillé, d'autres sources de données permettent d'analyser des sujets spécifiques de façon beaucoup plus approfondie; l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) est l'une d'elles.
Comme nous venons de l'indiquer, cette enquête couvre donc un nombre important de thèmes variés sur lesquels l'analyse de données permettra d'enrichir les connaissances. Toutefois, en dépit du grand potentiel analytique de l'enquête, celle-ci comporte un certain nombre de limites. D'abord, le niveau de raffinement géographique doit, en général, se limiter à celui des provinces et, pour le Nouveau-Brunswick, l'Ontario et le Québec, aux régions identifiées pour lesquelles il serait possible d'obtenir des estimations fiables. À cet égard, mentionnons que, aux fins de l'enquête, le Nouveau-Brunswick a été subdivisé en trois régions, soit le Nord, le Sud-Est et le reste de la province. L'Ontario a, quant à elle, été subdivisée en cinq régions, soit le Nord-Est, le Sud-Est, la division de recensement d'Ottawa, celle de Toronto et le reste de la province. Quant au Québec, des statistiques fiables peuvent être obtenues pour les régions de l'Est du Québec, l'Estrie et le Sud du Québec, la région de Québec et de ses environs, celle de l'Ouest du Québec, la RMR de Montréal et le reste de la province9.
Comme son nom l'indique, l'enquête porte sur la notion de « vitalité » des minorités de langue officielle10. Cette notion est devenue d'utilisation courante depuis au moins une dizaine d'années. L'EVMLO, ne prétend pas couvrir l'ensemble des thématiques et des problématiques qu'englobe la notion de vitalité. Elle n'en aborde que certains volets, parmi les plus importants. De plus, bien qu'elles puissent présenter certaines similitudes, les préoccupations et les problématiques qui touchent les communautés minoritaires de langue officielle de l'extérieur du Québec et celles du Québec ne sont pas les mêmes. C'est le cas également de celles qui sont propres aux minorités de langue officielle de chacune des provinces, voire des diverses régions au sein de ces dernières.
Par conséquent, un questionnaire standardisé ne peut donc prétendre couvrir l'ensemble des particularités propres à chacune d'elles. Cela étant dit, l'EVMLO permet néanmoins de mettre en lumière un certain nombre de thématiques qu'elles ont en commun. Le présent rapport ne présente qu'une partie de la riche information que recèle cette enquête.
Les sections de ce rapport abordent différents sujets. La section qui suit porte sur l'appartenance identitaire et la vitalité subjective. La section 3 présente de l'information sur les pratiques et les comportements langagiers dans la sphère publique alors que la section 4 porte sur l'utilisation des services de soins de santé et de l'accès à ces services dans la langue de la minorité. Quant à la cinquième et dernière section, elle aborde le sujet de la fréquentation scolaire des enfants.
Référence
Bourhis, Richard Y. et Dominique Lepicq (2004).
La vitalité des communautés francophone et anglophone du Québec : bilan et perspectives depuis la loi 101.
Cahier de recherche # 11, Montréal : Chaire Concordia – UQAM en études ethniques.
Giles, Howard and Patricia Johnson (1981).
« The Role of Language in Ethnic Group Relations». In Intergroup Behavior, John C. Turner and Howard Giles (eds), Oxford: Blackwell.
Giles, Howard, Richard Y. Bourhis and Donald M. Taylor (1977).
« Towards a Theory of Language in Ethnic Group Relations ».
In Language Ethinicity and Intergroup relations, H. Giles (ed), pp. 307 to 348. London: Academic Press.
Harwood, Jake, Howard Giles and Richard Y. Bourhis (1994).
« The Genesis of Vitality Theory: Historical Patterns and Discoursal Dimensions ». International Journal of the Sociology of Languag, 108, pp. 167 to 206.
Notes
- La liste des partenaires fédéraux ayant participé au financement et au développement de l'enquête est présentée à l'annexe G.
- Une enquête postcensitaire utilise la base de données du recensement afin de sélectionner l'échantillon des répondants.
- Nous ne fournissons ici, en guise d'introduction, que les principaux éléments de nature méthodologique. L'annexe A fournit de l'information détaillée sur le cadre et les aspects méthodologiques de l'enquête.
- Les intervieweurs avaient comme directive d'aborder d'abord les répondants en français à l'extérieur du Québec et en anglais au Québec. Toutefois, dès le début de l'interview, les intervieweurs devaient demander aux répondants s'ils préféraient qu'on s'adresse à eux en français ou en anglais.
- Dans le cas de Terre-Neuve-et-Labrador et de l'Île-du-Prince-Édouard, le questionnaire abrégé (2A) a été utilisé, étant donné la faible taille de l'échantillon de la minorité de langue officielle.
- Étant donné la taille de leur population respective, les trois territoires ont dû être regroupés afin d'obtenir des estimations qui soient statistiquement fiables.
- Au Québec, les bases de données définitives comportent a) 769 adultes allophones et b) 694 enfants allophones dont un parent a le français comme première langue officielle parlée. L'annexe A portant sur la méthodologie de l'enquête traite notamment des facteurs ayant influé sur la composition et la taille finales de ce sous-échantillon.
- Les données portant sur l'échantillon des enfants ont été recueillies auprès du parent appartenant à la minorité de langue officielle.
- L'annexe C présente la liste des divisions de recensement qui constituent les grandes régions pour ces trois provinces.
- Cette notion est explicitée dans de nombreux travaux. Voir, par exemple, ceux de Giles et al. (1977), Harwood et al. (1994), Giles et Johnson (1981) ou Bouhis et Lepicq (2004).
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