Section 4 : Accès et utilisation des soins de santé dans la langue de la minorité
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Section 4.1 Utilisation des services de santé
Section 4.2 Langue dans laquelle les services ont été reçus
Section 4.2.1 Langue principale
Section 4.3 Importance accordée à l'obtention de services de santé dans la langue de la minorité
Section 4.4 Niveau de difficulté à obtenir des services de santé dans la langue de la minorité
Section 4.5 Raisons pour lesquelles on estime qu'il serait difficile d'obtenir des services de santé dans la langue minoritaire
Notes
L'accès à des soins de santé de qualité est une préoccupation importante pour l'ensemble de la population canadienne. Il n'en va pas autrement chez les minorités de langue officielle. La vulnérabilité relative dans laquelle les personnes se retrouvent lorsqu'elles ont besoin de soins de santé est telle que la capacité de comprendre et d'être compris par les spécialistes de la santé revêtent une importance toute particulière. En outre, une bonne compréhension mutuelle permet une relation efficace entre les professionnels de la santé et l'utilisateur des services.
La description de l'histoire médicale et des symptômes, le diagnostic et l'efficacité du traitement dépendent tous d'une bonne communication entre le professionnel et son patient. De plus, au-delà de leur valeur utilitaire, l'accès à des services de santé dans la langue de son choix jouent un rôle instrumental pour la vitalité de la communauté en offrant des lieux où les membres de la communauté peuvent s'exprimer dans leur langue. En effet, l'institutionnalisation des services de santé dans la langue de la minorité contribue à la capacité de vivre et de s'épanouir en milieu minoritaire.
Dans le cadre de la présente section, nous présenterons tout d'abord des résultats sur les niveaux d'utilisation des principaux services de santé. En deuxième lieu, nous présenterons de l'information portant sur la langue dans laquelle les services de santé ont été reçus. La troisième partie traitera de l'importance accordée à l'obtention de services de santé dans la langue de la minorité et, enfin, la quatrième partie abordera la question de la difficulté perçue à obtenir des services de santé dans la langue de la minorité.
Section 4.1 Utilisation des services de santé
Lors de l'enquête, les répondants étaient interrogés sur leur utilisation de quatre services de soins de santé : un médecin de famille, une infirmière, une ligne d'information téléphonique sur la santé et un « autre » endroit où ils vont habituellement lorsqu'ils sont malades ou à la recherche de conseils en matière de santé. Pour l'essentiel, cette dernière catégorie se réfère à une clinique avec ou sans rendez-vous (45 % des réponses obtenues), à l'hôpital (36 %) ou à un service ou un centre de santé, par exemple, un Centre local de services communautaires (CLSC) (13 %).
D'après les données de l'enquête, les services d'un médecin de famille sont utilisés par une très forte proportion d'adultes chez les minorités de langue officielle. En effet, 81 % des adultes ont indiqué qu'ils ont un médecin de famille et, parmi ceux-ci, 84 % l'ont consulté au cours des douze mois précédant l'enquête. Outre le médecin de famille, l'autre endroit habituel (clinique, hôpital ou service ou centre de santé) est le deuxième lieu ou service le plus fréquenté (près de 70 % des adultes), suivi des services d'une infirmière (environ 30 % des adultes) et, enfin, de la ligne d'information téléphonique sur la santé, soit par 20 % des adultes. Ces résultats ont été observés tant chez les adultes de langue anglaise au Québec que chez ceux de langue française à l'extérieur du Québec. En outre, tant au Québec qu'à l'extérieur de cette province, on observe très peu de variation régionale ou provinciale à cet égard.
Section 4.2 Langue dans laquelle les services ont été reçus
À la lumière de l'information présentée sur le degré d'utilisation des divers services de soins de santé chez les adultes, il importe maintenant d'examiner dans quelle mesure la langue officielle minoritaire est utilisée lors des contacts avec les principaux professionnels de la santé. À cet égard, le questionnaire de l'enquête comprend des questions sur la langue dans laquelle les adultes ont été servis pour chacun des quatre services déjà mentionnés.
Au Québec, les résultats de l'enquête révèlent que 72 % des adultes de langue anglaise ont déclaré utiliser uniquement la langue de la minorité lors des visites chez leur médecin de famille. Parmi les 30 % d'adultes qui ont indiqué avoir utilisé les services d'une infirmière, l'anglais prédominait dans 52 % des cas. Enfin, parmi les adultes de langue anglaise qui ont fréquenté un « autre endroit » pour recevoir des soins de santé, soit 70 % d'entre eux, l'anglais était la langue prédominante des échanges avec les professionnels de la santé dans près de 51 % des cas.
À l'extérieur du Québec, on observe peu d'écart entre le niveau d'utilisation de la langue minoritaire lors des visites chez le médecin de famille et celui avec les autres professionnels de la santé. Ainsi, 35 % des adultes de langue française ont déclaré utiliser le français de façon prédominante avec leur médecin de famille, comparativement à 36 % avec l'infirmière et 33 % lors des contacts avec les professionnels de la santé dans les autres endroits fréquentés pour obtenir des soins.
De plus, à l'extérieur du Québec, ce n'est qu'au Nouveau-Brunswick que l'utilisation du français est plus forte que celle de l'anglais. Ainsi, 77 % des adultes de langue française de cette province ont déclaré utiliser principalement le français avec leur médecin de famille. Cette proportion atteint 79 % lors de la fréquentation d'un « autre endroit » que le bureau d'un médecin de famille pour recevoir des soins de santé.
En Ontario, ces proportions sont de 31 % et 20 %, respectivement. Enfin, à l'exclusion du Manitoba (14 %) et de la Nouvelle-Écosse (16 %), très peu d'adultes ont déclaré utiliser le français avec leur médecin de famille.
Notons qu'au Nouveau-Brunswick, 90 % des adultes de langue française résidant dans le Nord de la province indiquent avoir utilisé principalement le français avec leur médecin de famille, comparativement à 80 % dans la région du Sud-Est et 26 % dans le reste de la province. Quant à l'Ontario, sept adultes sur dix ont déclaré avoir utilisé principalement le français avec leur médecin de famille parmi ceux qui résident dans le Sud-Est de la province. À Ottawa et dans le Nord-Est de la province, ces proportions atteignent 45 % et 35 %, respectivement. Dans le reste de la province, l'utilisation du français y est très faible.
Section 4.2.1 Langue principale
Compte tenu du fait qu'une proportion importante (39 %) d'adultes de langue française à l'extérieur du Québec ont indiqué avoir l'anglais comme langue principale, c'est-à-dire celle dans laquelle ils se sentent le plus à l'aise, il importe du moduler les résultats portant sur l'utilisation des langues lors de l'obtention des soins de santé selon la langue principale. Il y a en effet une distinction importante à faire entre ceux dont le français est la langue principale et qui n'utilisent pas cette langue pour obtenir des services de santé, et ceux qui n'utilisent pas cette langue parce que ce n'est pas celle dans laquelle ils sont le plus à l'aise.
L'examen des résultats de l'ensemble des adultes résidant à l'extérieur du Nouveau-Brunswick révèlent que ceux dont le français est la langue principale déclarent utiliser uniquement cette langue avec leur médecin de famille dans une proportion de 47 % comparativement à seulement 5 % chez ceux ayant l'anglais comme langue principale. Au Nouveau-Brunswick, ces proportions atteignent respectivement 87% et 26%, comparativement à 54 % et 7 % en Ontario.
Rappelons qu'à l'extérieur du Nouveau-Brunswick, seulement 38 % des personnes de langue française ont le français comme langue principale, comparativement à 46 % qui déclarent être plus à l'aise en anglais qu'en français et 16 % indiquant être aussi à l'aise dans une langue que dans l'autre. Au Nouveau-Brunswick, 81 % des adultes de langue française indiquent avoir le français comme langue principale alors que 8% indiquent être à l'aise tant dans cette langue qu'en anglais. En Ontario, ces proportions atteignent respectivement 44 % et 15 %.
Au Québec, compte tenu du fait que 81 % des adultes de langue anglaise indiquent avoir l'anglais comme langue principale et que 7 % déclarent être aussi à l'aise en anglais qu'en français, la question de la langue principale joue peu, dans l'ensemble, sur les résultats.
Section 4.3 Importance accordée à l'obtention de services de santé dans la langue de la minorité
L'enquête apporte une dimension importante à l'étude des services de santé dans la langue de la minorité en posant des questions de perception et d'évaluation subjectives, notamment l'importance accordée à l'obtention des services dans la langue de la minorité et la difficulté d'obtenir des services de santé dans cette langue.
L'aspect subjectif est important et peut jouer un rôle-clé dans la détermination des comportements langagiers. En outre, ces facteurs peuvent aider à éclairer certains des enjeux entourant la prédominance de la langue de la majorité lors de l'utilisation des services de soins de santé. De fait, l'importance accordée à l'obtention de ces services dans la langue de la minorité ainsi que la mesure dans laquelle les membres des minorités de langue officielle se sentent à l'aise de demander à être servis dans cette langue sont deux éléments qui permettent d'approfondir notre compréhension des besoins relatifs aux services de soins de santé dans la langue de la minorité.
Au Québec, parmi les adultes à qui la question a été posée1, près de 75 % de la population de langue anglaise jugent « très important » ou « important » d'obtenir des services de santé en anglais. Parmi les adultes de langue française à l'extérieur du Québec, cette proportion atteint 53 %.
À l'extérieur du Québec, on s'attend à ce que l'importance accordée à l'obtention des services de santé dans la langue de la minorité varie selon la province de résidence. De fait, le Nouveau-Brunswick fait exception avec 80 % des adultes de langue française indiquant qu'il est « très important » ou « important » pour eux de recevoir des services de santé dans la langue de la minorité. Dans les autres provinces, les proportions oscillent entre 23 % en Saskatchewan et 54 % en Ontario.
Graphique 4.1
Proportion d'adultes appartenant à la minorité de langue officielle qui connaissent le français et l'anglais selon l'importance d'obtenir des services de santé dans la langue de la minorité, Québec et Canada moins le Québec, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.
Graphique 4.2
Proportion d'adultes de langue française qui connaissent le français et l'anglais selon l'importance d'obtenir des services de santé dans la langue de la minorité, provinces et Canada moins le Québec, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.
À l'exception de la région de Québec et de ses environs, on observe peu de variation entre les principales régions où résident les adultes de langue anglaise au Québec quant à l'importance accordée à l'obtention de services de santé en anglais.
Au Nouveau-Brunwick, 88 % des adultes qui habitent le Nord de la province estiment très important ou important d'obtenir des services de santé en français. Dans le Sud-Est et dans le reste de la province, cette proportion atteint 78 % et 63 %, respectivement. Enfin, en Ontario, les proportions d'adultes qui considèrent très important ou important d'obtenir de tels services atteignent 76 % dans le Sud-Est de la province, 65 % à Ottawa et 58 % dans le Nord-Est de la province. Ailleurs en Ontario, quatre adultes sur dix sont de cet avis.
On peut supposer que l'importance accordée par les minorités de langue officielle à l'obtention de services de santé dans la langue de la minorité varie en relation directe de la proportion qu'elles représentent au sein des municipalités (ou subdivisions de recensement). Par exemple, à l'extérieur du Québec, les données de l'enquête révèlent que 35 % des adultes de langue française qui résident au sein de municipalités où leur poids relatif est inférieur à 10 % accordent de l'importance (c.-à-d. « important » ou « très important ») au fait de recevoir des services de santé en français comparativement à 59 % de ceux qui résident dans des municipalités où leur poids relatif se situe entre 10 % et 30 %. Chez ceux qui résident dans des municipalités où la proportion qu'ils représentent est égale ou supérieure à 70 %, 87 % d'entre eux accordent de l'importance au fait de recevoir de tels services en français. Rappelons que près de 45 % des adultes de langue française de l'extérieur du Québec résident dans des municipalités où ils représentent moins de 10 % de la population. À l'opposé, 18 % des adultes de langue française résident dans des municipalités où ils forment 70 % ou plus de la population.
Au Québec, à l'exception de ceux habitant des municipalités où leur poids relatif est inférieur à 10 %, la proportion des adultes de langue anglaise qui déclarent accorder de l'importance au fait de recevoir des services en anglais varie moins selon le poids relatif de leur population. Dans l'ensemble, cette proportion oscille en effet entre 75 % et 85 %. Parmi les adultes de langue anglaise qui représentent moins de 10 % de la population de leur municipalité, près de 60 %, déclarent accorder de l'importance au fait de recevoir des services en anglais.
Graphique 4.3
Proportion d'adultes appartenant à la minorité de langue officielle qui connaissent le français et l'anglais selon l'importance accordée à l'obtention de services de santé dans la langue de la minorité par la proportion d'adultes de langue minoritaire dans la municipalité, Québec et Canada moins le Québec, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.
Toutefois, à la lumière des résultats de l'enquête qui révèlent que 39 % des adultes de langue française à l'extérieur du Québec ont l'anglais comme langue principale, les différences observées entre les opinions des membres de la minorité de langue anglaise du Québec et ceux de langue française à l'extérieur du Québec sont beaucoup moins importantes lorsqu'on tient compte de leur langue principale. Ainsi, à l'extérieur du Québec, 80 % des adultes qui ont le français comme langue principale accordent de l'importance au fait de recevoir des services de santé en français. Au Québec, par comparaison, 87 % des adultes dont l'anglais est la langue principale accordent de l'importance au fait de recevoir des services en anglais.
Notons qu'à l'extérieur du Québec, seulement le quart des adultes de langue française qui ont l'anglais comme langue principale (39 % d'entre eux) accordent une telle importance au fait d'obtenir de tels services en français2. Chez ceux qui ont déclaré être aussi à l'aise dans une langue que dans l'autre, cette proportion atteint 44 %.
Section 4.4 Niveau de difficulté à obtenir des services de santé dans la langue de la minorité
Outre l'importance accordée à l'obtention de services de santé dans la langue de la minorité, l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) permet également de mesurer les perceptions en ce qui a trait au degré de difficulté à obtenir de tels services. En général, près de la moitié des adultes ont indiqué qu'il leur serait « facile » ou « très facile » d'obtenir des services de santé dans la langue de la minorité (soit 50 % chez les adultes de langue anglaise au Québec et 47 % chez ceux de langue française à l'extérieur du Québec). Ces résultats peuvent paraître surprenants compte tenu de la prédominance de l'anglais lors de l'utilisation des services de santé, tel que nous l'avons montré dans une section précédente. De plus, on s'attendrait à ce que cette proportion soit plus élevée au Québec, là où l'anglais est utilisé plus souvent que le français dans la grande majorité des services utilisés.
Toutefois, à l'extérieur du Québec, les résultats obtenus sont fortement influencés par les réponses des adultes du Nouveau-Brunswick. Ainsi, à l'extérieur de cette province la proportion d'adultes de langue française qui ont indiqué qu'il leur serait « facile » ou « très facile » d'obtenir des services de santé en français se situe à 34 %. Par ailleurs, c'est dans les provinces à l'est du Nouveau-Brunswick et celles à l'ouest du Manitoba, là où les proportions d'adultes à avoir été servis en français sont les moins élevées, que l'on observe les proportions les plus élevées d'adultes qui indiquent qu'il leur serait « très difficile » ou « difficile » d'obtenir des services dans la langue de la minorité.
Au Québec, à l'exception de la région de Québec et de ses environs (20 %) de même que dans celle qu'on a nommé « Reste du Québec » (31 %) on observe peu de variation à cet égard entre les régions, les proportions oscillant autour de 50 %.
On ne s'étonnera guère de constater, tout comme nous l'avions observé pour l'importance accordée au fait de recevoir des services de santé dans la langue de la minorité, l'influence du poids démographique des minorités linguistiques au sein des municipalités sur la propension à déclarer qu'il est difficile ou très difficile d'obtenir des services de santé pour soi-même dans cette langue.
Ainsi, dans les municipalités où les adultes de langue française forment moins de 10 % de la population, 66 % d'entre eux ont déclaré qu'il leur serait difficile ou très difficile d'obtenir des services en français comparativement à 32 % là où ils forment entre 10 % et 30 % de la population, et seulement 8 % dans les municipalités où leur poids relatif est de 70 % ou plus de la population.
Au Québec, on observe une relation analogue entre ces deux éléments. Dans les municipalités où les adultes de langue anglaise forment moins de 10 % de la population, 47 % d'entre eux indiquent qu'il leur serait difficile d'obtenir des services en anglais, comparativement à 22 % et 14 % là où ils forment entre 30 % et 50 %, et 70 % ou plus, respectivement.
À la lumière de l'information présentée dans cette section, il importe d'apporter des nuances dans l'interprétation des résultats. Le fait d'indiquer qu'il serait facile d'obtenir des services de santé dans la langue officielle minoritaire ne signifie pas pour autant que l'on accorde de l'importance au fait d'obtenir des services pour soi-même dans cette langue, et ce pour toutes sortes de raisons, notamment parce que l'on se considère bilingue. De fait, chez les adultes de langue française à l'extérieur du Québec, les résultats de l'enquête révèlent que 36 % de ceux qui ont l'anglais comme langue principale considèrent qu'il leur serait facile ou très facile d'obtenir des services de santé dans la langue de la minorité.
On observe un résultat analogue chez les adultes de langue française qui considèrent que tant le français que l'anglais sont leurs langues principales. Ces résultats donnent ainsi à penser que les perceptions peuvent ne pas correspondre à la réalité dans la mesure où l'on peut considérer que des services en français sont accessibles sans que l'on ait pour autant l'intention ou l'opportunité de vérifier si une telle perception s'avère fondée.
Graphique 4.4
Proportion des adultes de langue française selon le niveau de difficulté perçu à obtenir des services de santé dans la langue de la minorité, provinces et Canada moins le Québec, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.
Section 4.5 Raisons pour lesquelles on estime qu'il serait difficile d'obtenir des services de santé dans la langue minoritaire
La majorité des répondants qui ont indiqué qu'il leur serait « difficile » ou « très difficile » d'obtenir des services de santé dans la langue de la minorité ont mentionné le manque de professionnels de langue française ou de langue anglaise comme raison pour laquelle ils auraient de la difficulté à obtenir de tels services. À cet égard, les proportions sont de 74 % au Québec et de 88 % à l'extérieur du Québec. De plus, la deuxième raison rapportée est un « problème de communication », à raison de 26 % au Québec et de 11 % à l'extérieur du Québec. Cette dernière raison suggère aussi un problème de langue entre le professionnel et le répondant. Les adultes ont donc une impression marquée d'un manque de professionnels de langue française à l'extérieur du Québec ou anglaise au Québec.
Cette perception a été observée dans toutes les provinces à l'extérieur du Québec. Ainsi, dans chaque province, plus de 65 % des adultes mentionnent le manque de professionnels francophones comme raison expliquant les difficultés qu'ils auraient à obtenir des services de santé en français. Et, pour chacune d'entre elles, la deuxième raison la plus souvent citée est aussi « un problème de communication ».
De même, dans toutes les régions du Québec, le manque de professionnels de langue anglaise apparaît comme la principale raison pour laquelle il serait difficile d'obtenir des services en anglais. Les proportions varient de 70 % dans l'Ouest de la province à 82 % dans l'Est du Québec.
Notes
- La question est posée uniquement aux adultes qui peuvent soutenir une conversation en anglais et en français. Nous faisons l'hypothèse que ceux qui ne peuvent soutenir une conversation que dans une seule des deux langues officielles accorderont une importance à recevoir des services dans cette langue.
- Un tel résultat découle possiblement du fait que certains adultes peuvent considérer important que la minorité de langue officielle reçoivent des services de santé dans sa langue sans qu'ils l'utilisent eux-mêmes dans leur vie de tous les jours.
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