Section 1 : Estimations démographiques totales

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Cette section présente principalement les estimations provisoires de la population pour le Canada, les provinces et les territoires au 1er juillet 2013 et une analyse détaillée des composantes de l’accroissement démographique. Il est important de mentionner que les estimations diffusées aujourd’hui se fondent désormais sur le Recensement de 2011 qui a été rajusté 1  pour sa couverture. En conséquence, une brève analyse de l’impact du changement de base et des accroissements intercensitaires observés au cours des deux derniers cycles est offerte. Enfin, l’évolution des poids démographiques des provinces et territoires depuis les 30 dernières années est également présentée.

Portrait national

Population et croissance

Au 1er juillet 2013, la population du Canada était estimée à 35 158 300 personnes, en hausse de 404 000 ou 1,2 % 2  depuis la dernière année (2012-2013). Cette croissance est égale à celle observée au cours de l’année précédente (2011-2012) et semblable à l’accroissement moyen des 30 dernières années (+1,1 %). À l’exception de la période comprise entre 1986 et 1990, le taux d’accroissement a peu fluctué depuis 30 ans, oscillant entre 0,8 % et 1,2 %.

Changement de base (2011)

Les estimations diffusées dans cette publication se fondent désormais sur les comptes du Recensement de 2011, rajustés pour le sous-dénombrement net du recensement et les réserves indiennes partiellement dénombrées. Les estimations de population entre le 1er juillet 2006 et le 1er juillet 2011 sont désormais de niveau intercensitaire. En conséquence, les estimations postcensitaires au 1er juillet 2011 ont été revues à la baisse de 171 115, soit une erreur en fin de période de 0,50 %. Il s’agit d’une augmentation par rapport à celle enregistrée en 2001 (0,16 %) et en 2006 (0,14 %).

L'erreur en fin de période constitue une mesure de l'exactitude des estimations postcensitaires. Elle se définit comme la différence entre l’estimation postcensitaire définitive au jour du recensement, et la population du recensement rajustée. Cette erreur provient principalement de deux sources : les erreurs principalement dues à l’échantillonnage dans la couverture du recensement et les erreurs relatives aux composantes de l'accroissement démographique pendant la période intercensitaire.

Accroissement intercensitaire

Au 1er juillet 2011, la population estimée basée sur le recensement de 2011 était de 34 342 800. À l’échelle nationale, l’accroissement démographique intercensitaire entre 2006 et 2011 a atteint 5,3 %, soit un accroissement de 1,8 million d’habitants. Cette croissance s’est avérée plus soutenue que lors de la période intercensitaire 2001-2006 alors qu’elle avait atteint 4,9 %. Entre 2006 et 2011, l’accroissement migratoire international a été responsable des deux tiers de l’accroissement démographique au Canada.

Entre 2006 et 2011, l’accroissement démographique du Canada (+5,3 %) a été le plus élevé des pays du G8 3  qui inclut les États-Unis (+3,4 %), le Royaume-Uni (+3,4 %), l’Italie (+3,1 %), la France (+2,8 %), le Japon (+0,1 %), la Russie (+0,1 %) et l’Allemagne (-0,8 %). L’accroissement démographique canadien n’est toutefois pas le plus élevé des pays industrialisés, étant inférieur entre autres à ceux estimés au Luxembourg (+8,7 %), en Irlande (+7,8 %) et en Australie (+7,6 %).

En général, la croissance démographique des provinces et territoires entre 2006 et 2011 a été plus élevée qu'au cours de la période entre 2001 et 2006, à l’exception de l’Ontario, de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest. Par ailleurs, le nombre d’habitants de chacune des provinces et territoires a augmenté entre 2006 et 2011. En comparaison, trois provinces avaient vu leur population diminuer entre 2001 et 2006, soit Terre-Neuve-et-Labrador, le Nouveau-Brunswick et la Saskatchewan.

Pour la période intercensitaire 2006-2011, l’accroissement démographique a été faible dans les provinces de l’Atlantique et fort dans les provinces de l’Ouest et la plupart des territoires. La croissance a été plus forte qu’à l’échelle nationale (+5,3 %) au Nunavut (+10,4 %), en Alberta (+10,2 %), au Yukon (+9,3 %), en Saskatchewan (+7,2 %) et en Colombie-Britannique (+5,9 %). En contrepartie, les effectifs de population ont cru moins rapidement aux Territoires du Nord-Ouest (+0,7 %), en Nouvelle-Écosse (+0,7 %) et au Nouveau-Brunswick (+1,3 %).

Évolution du poids démographique des provinces et territoires

Au cours des 30 dernières années, la population des Prairies et de la Colombie-Britannique combinée a été en forte progression (+39,5 %) alors que celle des provinces de l'Atlantique n’a que légèrement augmentée (+3,5 %). À titre comparatif, la population canadienne a augmenté de 32,4 % au cours de cette période. En conséquence, le poids démographique des provinces de l'Ouest a augmenté de 2,2 points de pourcentage depuis 1983, atteignant 31,2 % au 1er juillet 2013, comparativement à une diminution de 2,3 points de pourcentage pour les provinces de l’Atlantique dont le poids démographique est maintenant de 6,7 %. Pour sa part, la population de l’Ontario a crû presque deux fois plus rapidement (+39,8 %) que celle du Québec (+21,0 %) au cours de cette période. Parmi les provinces, c’est l’Alberta qui a enregistré la plus forte croissance depuis 1983, soit un accroissement de 50,8 %. L’accroissement démographique dans les territoires a été de 43,5 % pour la même période.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les différences dans l’intensité de l’accroissement démographique depuis 30 ans. Par exemple, la migration interprovinciale a été plus favorable aux provinces de l'Ouest et moins favorable aux provinces de l’Atlantique. L`accroissement naturel a généralement été plus élevé dans les provinces des Prairies et dans les territoires alors qu’il a été plus faible dans les provinces de l’Atlantique. Enfin, un afflux supérieur de migrants internationaux a été enregistré en Ontario et en Colombie-Britannique.

Au 1er juillet 2013, il a été estimée que les trois quarts des Canadiens vivaient dans trois provinces : l’Ontario (38,5 %), le Québec (23,2 %) et la Colombie-Britannique (13,0 %). L’Ontario demeurait la province la plus populeuse au pays avec 13,5 millions d’habitants. La province la moins populeuse était l’Île-du-Prince-Édouard avec 145 000 habitants. Avec près de 8,2 millions d’habitants, le Québec occupait toujours le second rang en terme d’effectifs de population parmi les provinces, suivi de la Colombie-Britannique avec 4,6 millions et de l’Alberta qui a franchi le cap des 4 millions d’habitants au cours de 2013. Parmi les territoires, le nombre d’habitants se situait à 35 600 pour le Nunavut, 36 700 pour le Yukon et 43 500 pour les Territoires du Nord-Ouest.

Portrait régional, 2012-2013

Croissance différentielle des provinces et des territoires

Il peut y avoir, au chapitre de la croissance démographique, une grande variation entre les provinces et territoires du pays. Les estimations provisoires 4  pour 2012-2013 montrent que l’accroissement démographique des provinces de l’Atlantique a été relativement faible 5 , voire négatif en Nouvelle-Écosse (-0,5 %), et généralement fort dans les provinces de l’Ouest. La croissance a été plus soutenue qu’à l’échelle nationale (+1,2 %) en Alberta (+3,4 %), au Nunavut (+2,5 %) et en Saskatchewan (+1,9 %).

Des niveaux record en migration internationale et interprovinciale expliquaient la forte croissance démographique en Alberta. Dans les provinces de l’Atlantique, la faible croissance découlait principalement d’un faible accroissement naturel et des plus fortes pertes migratoires interprovinciales depuis six ans. Par rapport à 2011-2012, l’accroissement démographique en 2012-2013 a fortement diminué au Yukon, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse. Au contraire, la croissance s’est fortement accélérée en Alberta et au Nunavut.

Facteurs de l’accroissement démographique

À l’échelle nationale, la croissance démographique est le résultat de deux facteurs, soit l’accroissement naturel et l’accroissement migratoire international. L’accroissement naturel résulte de la différence entre le nombre de naissances et de décès. L’accroissement migratoire international fait référence à l’ensemble des mouvements entre le Canada et l’étranger menant à un changement de lieu habituel de résidence, et comprend les composantes suivantes : l’immigration, l’émigration, l’émigration de retour, le solde de l’émigration temporaire ainsi que le solde des résidents non permanents.

La migration internationale prend de plus en plus d’importance comme moteur de la croissance démographique du pays et en est, sans interruption depuis 1993, la principale source 6 . En 2012-2013, l’accroissement migratoire international a été responsable des deux tiers (67,7 %) de l’accroissement démographique au Canada. En comparaison, l’importance du solde migratoire international 7  comptait en moyenne pour 36,2 % de l’accroissement démographique entre 1982-1983 et 1992-1993. Pour l’année se terminant le 30 juin 2013, l’accroissement migratoire international a été estimé à 273 400 personnes, soit plus du double de l’accroissement naturel (+130 600).

Accroissement naturel

Selon les données provisoires, l’accroissement naturel pour l’année se terminant le 30 juin 2013 a été estimé à 130 600 personnes, en baisse par rapport à 134 100 pour l’année précédente. En 2012-2013, l’accroissement naturel a résulté de la différence entre les 383 800 naissances et les 253 200 décès estimés pour cette année. Le nombre de personnes qui se sont ajoutées par accroissement naturel en 2012-2013 a donc diminué d’environ 3 500 personnes par rapport à 2011-2012. Ceci découle du fait que les décès ont augmenté plus rapidement que les naissances au cours de cette période.

Le taux d’accroissement naturel s’établissait à 0,4 % en 2012-2013, soit un niveau similaire à celui observé depuis 2005-2006. En général, l’accroissement naturel était plus faible dans les provinces de l’Atlantique et significativement plus élevé dans les territoires. Il est à noter que pour la première fois au pays, une province affichait un taux négatif d’accroissement naturel (-0,1 %), soit Terre-Neuve-et-Labrador. Au pays, le Nunavut a enregistré le plus fort taux d’accroissement naturel (+1,9 %) alors que parmi les provinces, le plus fort taux d’accroissement naturel a été observé en Alberta (+0,8 %). De fait, cette province détient ce titre sans interruption depuis 1980-1981.

Naissances

Pour l’année se terminant le 30 juin 2013, le nombre de naissances est estimé à 383 800 au Canada, un nombre en légère hausse par rapport à l’année précédente (378 800). En 2012-2013, le taux brut de natalité, soit le rapport entre les naissances et la population moyenne au cours de la période, était estimé à 1,1 %. Dans la dernière année, ces taux ont été plus élevés dans les territoires et plus faibles dans les provinces de l’Atlantique. Le plus fort taux de natalité a été observé au Nunavut (+2,4 %) alors que parmi les provinces, l’Alberta et la Saskatchewan ont enregistré les plus forts taux de natalité (+1,4 %), suivi de près par le Manitoba (+1,3 %). La natalité de ces régions est notamment alimentée par un plus fort niveau de fécondité, comme l’indiquent les indices synthétiques de fécondité (ISF) les plus récents 8 . Pour une analyse détaillée de l’accroissement démographique pour les différentes composantes, veuillez vous référer au Rapport sur l'état de la population du Canada 9  (cat no. 91-209-X).

Décès

Pour l’année se terminant le 30 juin 2013, le nombre de décès a été estimé à 253 200 au Canada, ce qui constitue une légère hausse par rapport à l’année précédente (244 600). L’augmentation du nombre de décès est expliquée en grande partie par la croissance démographique, mais aussi par le vieillissement de la population. Ceci fait qu’une plus forte proportion de la population se retrouve dans les groupes d’âge plus avancés où l’intensité de la mortalité est plus forte.

En 2012-2013, le taux brut de mortalité, soit le rapport entre les décès et la population moyenne au cours de la période, a été estimé à 0,7 % au Canada. Ces taux ont été plus faibles dans les territoires et plus forts dans les provinces de l’Atlantique. Par rapport à 2011-2012, le nombre de décès a augmenté dans toutes les provinces et territoires. Au Canada, les plus forts taux de mortalité ont été observés dans toutes les provinces en Atlantique (+0,9 %) et en Saskatchewan (+0,9 %) alors que les Territoires du Nord-Ouest (+0,4 %) détenaient le plus faible niveau de mortalité au pays. Parmi les provinces, l’Alberta a encore enregistré en 2012-2013 le plus faible taux de mortalité au pays (+0,6 %), et ce pour une 32e année consécutive. Ceci s’explique par une population plus jeune en Alberta que dans les autres provinces canadiennes.

Accroissement migratoire international

Le solde migratoire international a été estimé à 273 400 personnes pour l’année se terminant le 30 juin 2013, en baisse par rapport à l’année précédente (+277 400). Le taux d’accroissement migratoire international a atteint 0,8 % en 2012-2013 et est comparable au niveau estimé l’année précédente. En 2012-2013, le taux d’accroissement migratoire international était supérieur à la moyenne nationale dans trois provinces : l’Alberta (+1,3 %), la Saskatchewan (+1,2 %) et le Manitoba (+1,1 %).

Immigrants

Près de 263 000 immigrants ont élu domicile au Canada pour l’année se terminant le 30 juin 2013, un nombre supérieur à 250 000 pour une quatrième année consécutive et en hausse par rapport à 2011-2012 (+260 100). En 2012-2013, le taux d’immigration était estimé à 0,8 % au Canada. Parmi les provinces et territoires, les taux d’immigration les plus élevés ont été observés au Manitoba (+1,0 %), en Saskatchewan (+0,9 %) et en Alberta (+0,9 %).

La distribution régionale de l’immigration au Canada a beaucoup évolué au cours des dernières décennies. En 2012-2013, l’Ontario demeurait la province qui avait accueilli le plus d’immigrants au pays. Toutefois, cette tendance tend à diminuer depuis quelques années. Entre 1982-1983 et 2007-2008, l’Ontario avait accueilli entre 44,3 % et 59,6 % de tous les immigrants arrivant au Canada. En 2012-2013, seulement 40,2 % de tous les immigrants se sont établis dans cette province. Ceci constitue sa deuxième plus faible proportion depuis 1971-1972, soit la première année couverte par le système actuel de comptabilité démographique.

Comparativement à 2011-2012, trois provinces ont accueilli plus d’immigrants en 2012-2013 : l’Ontario (+4 500), l’Alberta (+2 300) et le Québec (+1 700). Enfin, deux provinces ont accueilli en 2012-2013 un nombre record d’immigrants, soit le Québec (+56 000) et l’Alberta (+36 800). La Saskatchewan (+9 800) a accueilli son deuxième plus fort contingent d’immigrants.

Solde des résidents non permanents

Le solde des résidents non permanents représente la variation des effectifs de résidents non permanents à une date précise entre deux années. Pour l’année se terminant le 30 juin 2013, le solde de résidents non permanents s’établissait à +49 300, en baisse de 11,9 % par rapport au solde de +56 000 observé en 2011-2012. Les soldes de résidents non permanents ont été positifs en 2012-2013 dans toutes les provinces. Les plus forts soldes ont été observés en Alberta avec +19 600, en Colombie-Britannique +11 500 et en Ontario +7 500. Enfin, des niveaux annuels record ont été observés pour deux provinces, soit le Manitoba (+ 1 900) et la Saskatchewan (+3 900).

Émigration, émigration de retour et solde de l’émigration temporaire

En 2012-2013, les estimations provisoires indiquent que 57 100 Canadiens ont émigré, 36 600 émigrants sont revenus au Canada de manière permanente et que le solde de l’émigration temporaire était égal à 18 400. À l’aide de ces trois composantes, l’émigration nette 10  à l’étranger peut donc être estimée à 38 900 pour l’année se terminant le 30 juin 2013. L’émigration nette est concentrée dans trois provinces, soit l’Ontario (+14 700), la Colombie-Britannique (+12 000) et le Québec (+9 200). Le taux d’émigration nette est supérieur au niveau national (0,1 %) uniquement pour la Colombie-Britannique (0,3 %).

Accroissement migratoire interprovincial

Au niveau provincial et territorial, la croissance démographique est le résultat non seulement de l’accroissement naturel et du solde migratoire international, mais aussi du solde de la migration interprovinciale. Le solde migratoire interprovincial représente la variation de la taille d’une population au cours d’une période donnée résultant des mouvements de populations entre les provinces et territoires du pays qui ont mené à changement de lieu habituel de résidence.

Pour l’année se terminant le 30 juin 2013, le solde migratoire interprovincial a été positif que dans deux provinces, soit en Alberta (+52 700 ou +1,3 %) et en Saskatchewan (+1 800 ou +0,2 %). En 2012-2013, l’Alberta fût la seule province ayant vu son solde migratoire augmenter. L’Alberta a surtout tiré profit des échanges migratoires avec l’Ontario (+22 400), la Colombie-Britannique (+11 200), la Nouvelle-Écosse (+4 900) et le Québec (+4 200).

En 2012-2013, une majorité d’entrants interprovinciaux au Québec provenait de l’Ontario (64,2 %) et une majorité de sortants interprovinciaux de la Colombie-Britannique ont quitté pour l’Alberta (56,9 %). Enfin, ces soldes migratoires sont à leurs plus bas niveaux depuis 6 ans pour l’ensemble des provinces de la région de l’Atlantique et au Manitoba, depuis 5 ans au Québec, depuis 11 ans en Colombie-Britannique et enfin, depuis 32 ans en Ontario.

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