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Estimations démographiques annuelles : Canada, provinces et territoires

2008

91-215-X


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Analyse

Avec le 2ème trimestre de 2008, se termine l’année démographique 2007-2008. Au 1er juillet 2008, la population canadienne était estimée à 33 311 400, en hausse de 384 000 par rapport au 1er juillet de l’année précédente.

Au cours des 12 mois menant au 1er juillet 2008, la population canadienne s’est accrue de 1,2 %. Cette croissance est la plus forte à être observée depuis 1991-1992. Le taux de croissance démographique du pays est en hausse pour une cinquième année consécutive.

Un solde migratoire international élevé

L’augmentation de la croissance démographique du pays observée en 2007-2008 s’explique notamment par une forte hausse du solde migratoire international. Au cours de l’année, les gains du pays dans ses échanges de population avec le reste du monde se sont élevés à 257 100, un niveau qui n’a été dépassé qu’une seule fois (292 100 en 1988-1989) lorsque l’on regarde les séries historiques à partir de 1971-1972.

Cette hausse du solde migratoire international résulte à la fois de l’augmentation du nombre d’immigrants ainsi que d’une hausse marquée du nombre de résidents non permanents.

Au cours de l’année 2007-2008, le Canada a reçu 249 600 immigrants, une hausse de 11 500 par rapport à l’année précédente. Si le nombre d’immigrants de la dernière année demeure loin du sommet établi en 1992-1993 (266 900 immigrants), il n’en demeure pas moins supérieur à la moyenne annuelle observée au cours des cinq dernières années (2002-2003 à 2006-2007) qui est de 235 100 personnes.

Graphique 1 Facteurs de l'accroissement démographique annuel, 1973-1974 à 2007-2008, Canada

La Colombie-Britannique est la province qui a présenté le taux d’immigration le plus élevé (9,9 pour mille). Il s’agit de la première année depuis 1998-1999 pour laquelle cette province domine au chapitre du taux d’immigration. Parmi les autres provinces à avoir présenté un taux supérieur à celui du pays (7,5 pour mille), on retrouve l’Île-du-Prince-Édouard (9,2 pour mille), le Manitoba (8,9 pour mille) et l’Ontario (8,9 pour mille). L’immigration en 2007-2008 a atteint de nouveaux sommets à l’Île-du-Prince-Édouard, en Saskatchewan et en Alberta.

Le nombre de résidents non permanents, aussi appelés résidents temporaires, est également en hausse. Au cours de l’année 2007-2008, ce nombre s’est accru de 50 100 personnes, une hausse qui n’a pas été observée au pays depuis la fin des années 1980. Depuis 2003-2004, le nombre de résidents non permanents au pays a augmenté de 111 200 personnes.

C’est en Alberta que le nombre de résidents non permanents s’est accru le plus rapidement (5,4 pour mille). La hausse a été marquée également en Colombie-Britannique (2,5 pour mille), dans le Territoire du Yukon (3,3 pour mille) et à l’Île-du-Prince-Édouard (1,7 pour mille) qui sont les seules autres juridictions à afficher une hausse plus rapide que celle du pays (1,5 pour mille). L’augmentation du nombre de résidents non permanents a atteint de nouveaux sommets dans les quatre provinces de l’ouest, à l’Île-du-Prince-Édouard ainsi que dans le Territoire du Yukon.

Un accroissement naturel en hausse

L’accroissement naturel du pays est également en hausse. En 2007-2008, cet accroissement était estimé à 126 900, un sommet depuis 1997-1998 (127 400). L’accroissement naturel canadien est en hausse constante depuis 2002-2003 alors qu’il avait atteint un creux historique de 106 600.

Le nombre de naissances du pays a été estimé pour l’année 2007-2008 à 364 100, une hausse de 6 800 par rapport à l’année précédente. Le nombre de naissances est en hausse constante au pays depuis le creux historique de 2000-2001 (327 100). A 11,0 pour mille, le taux de natalité du pays est en légère hausse pour une troisième année consécutive. Il faut remonter en 1999-2000 pour observer un taux supérieur à celui de 2007-2008.

C’est au Nunavut que le taux de natalité est le plus élevé. À 25,1 pour mille, il fait plus que doubler le taux canadien. Parmi les provinces, l’Alberta domine avec un taux de 13,4 pour mille. Le Québec (11,1 pour mille), le Manitoba (12,3 pour mille) et la Saskatchewan (12,6 pour mille) sont les autres provinces à présenter une natalité supérieure à celle du pays.

La natalité augmente dans plusieurs régions du pays, notamment au Québec et en Alberta. Au Québec, la natalité est en hausse constante pour une cinquième année consécutive et il faut remonter en 1996-1997 pour observer un taux supérieur à celui de 2007-2008. La natalité albertaine de 2007-2008 est la plus élevée à être observé depuis 1995-1996.

Situation normale dans un contexte de vieillissement démographique, le nombre de décès est également en hausse. Au cours de 2007-2008, le nombre de décès au pays a été estimé à 237 200, en hausse de 4 700. Le taux brut de mortalité du pays s’établit maintenant à 7,2 pour mille.

Le taux brut de mortalité est plus élevé dans les provinces présentant des proportions de personnes âgées plus importantes telles que Terre-Neuve-et-Labrador et la Saskatchewan. Il est moins élevé dans les juridictions plus jeunes telles que les territoires et l’Alberta.

Une croissance démographique plus forte dans l’ouest

À l’exception des Territoires du Nord-Ouest, toutes les juridictions du pays ont vu leur population augmenter au cours de l’année 2007-2008. La croissance démographique demeure toutefois plus forte dans l’ouest du pays. Les quatre provinces à l’ouest de l’Ontario ont en effet toutes présenté un taux de croissance supérieur à celui du pays. L’Île-du-Prince-Édouard est la seule province à l’est de l’Ontario pour laquelle le même phénomène a été observé.

Malgré une diminution de ses gains migratoires interprovinciaux qui ont été les moins élevés depuis 1995-1996, l’Alberta demeure et ce, pour une septième année consécutive, la province ayant la plus forte croissance démographique. Au cours de l’année 2007-2008, la population de la province s’est accrue de 2,1 %, une croissance inférieure à celle des trois dernières années mais qui double presque tout de même celle du pays.

Les pertes migratoires interprovinciales de l’Alberta en 2007-2008 se sont principalement faites vers ses voisines, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique avec lesquelles elle a perdu près de 13 000 personnes. Avec le reste du pays, le solde migratoire interprovincial albertain est largement positif (22 900). Par comparaison, le solde albertain de 2005-2006, au plus fort du boom, était largement positif avec toutes les juridictions.

En plus de son accroissement naturel qui est le plus élevé parmi les provinces, l’Alberta compte maintenant sur un des soldes migratoires internationaux les plus forts au pays. Les gains migratoires internationaux albertains sont en hausse constante depuis 2002-2003.

Graphique 2 Taux d'accroissement de la population, 2006-2007 et 2007-2008, Canada, provinces et territoires

La Colombie-Britannique a présenté en 2007-2008 la deuxième croissance la plus élevée parmi les provinces du pays derrière l’Alberta. Il s’agit de la plus forte croissance britanno-colombienne depuis 1996-1997. Le rythme d’augmentation de la population de la province est d’ailleurs à la hausse pour une sixième année consécutive.

De moindres gains en migration interprovinciale par rapport à l’année dernière n’ont pas empêché la croissance de la Colombie-Britannique qui a également reposé sur un accroissement naturel légèrement à la hausse ainsi que sur une augmentation record de son solde migratoire international.

Quant à la Saskatchewan, elle a présenté en 2007-2008 sa plus forte croissance démographique depuis 1971-1972. La population de la province est en augmentation pour une deuxième année consécutive, situation qui n’avait pas été observée depuis le milieu des années 1990. En plus de présenter son plus fort accroissement naturel depuis 1999-2000, cette province a également affiché en 2007-2008 des soldes migratoires international et interprovincial record.

Il est à noter que la Saskatchewan a dominé les provinces canadiennes en 2007-2008 au chapitre du taux de migration interprovinciale, une première pour cette province. C’est la première fois depuis 1996-1997 que l’Alberta est supplantée à ce titre.

La population du Manitoba a affiché sa plus forte augmentation depuis 1982-1983. Cette croissance repose sur une combinaison de facteurs. Même s’il est légèrement inférieur à celui de l’année dernière, le solde migratoire international manitobain demeure l’un des plus élevés au pays. De plus, la province a présenté son accroissement naturel le plus élevé depuis 1997-1998. Finalement, elle a connu en 2007-2008 une forte diminution de ses pertes migratoires interprovinciales, les plus faibles à être observées depuis 1983-1984, dernière année pour laquelle le Manitoba a présenté des gains en migration interprovinciale.

Des provinces atlantiques en croissance

Pour la première fois depuis 1991-1992, les provinces atlantiques ont toutes affiché une croissance démographique. Elles ont toutes profité du ralentissement de l’attraction albertaine ainsi que d’une augmentation de leur solde migratoire international.

La population de Terre-Neuve-et-Labrador a augmenté en 2007-2008, une première depuis 1991-1992. La croissance terre-neuvienne s’explique par une augmentation de ses soldes migratoires. Tout d’abord, la province a connu son premier excédent migratoire interprovincial depuis 1982-1983. Par rapport à l’année dernière, son solde migratoire interprovincial est passé d’un déficit de 4 100 personnes à des gains de 1 300. De plus, Terre-Neuve-et-Labrador a affiché son plus fort solde migratoire international depuis 1998-1999.

L’Île-du-Prince-Édouard a dominé les provinces atlantiques avec une croissance de 1,2 %, sa plus forte croissance démographique depuis 1977-1978. Un solde migratoire international record ainsi que les plus forts gains interprovinciaux depuis 2003-2004 expliquent la croissance soutenue de la province. Le solde migratoire international de l’Île-du-Prince-Édouard est en hausse pour une cinquième année consécutive.

La Nouvelle-Écosse a présenté sa plus forte croissance démographique depuis 2002-2003. La croissance néo-écossaise a résulté d’un solde migratoire international le plus élevé depuis 1995-1996 ainsi que de moindres pertes en migration interprovinciale.

La population du Nouveau-Brunswick a quant à elle affiché sa plus forte croissance depuis 1991-1992. Tout comme pour sa voisine, la Nouvelle-Écosse, la croissance 2007-2008 de la province a été le fruit d’une hausse de son solde migratoire international, le plus élevé depuis 1975-1976, ainsi qu’une diminution marquée de ses pertes en migration interprovinciale.

Au centre du pays

Malgré une croissance supérieure à celle de l’année dernière, la population de l’Ontario augmente à un rythme inférieur à celui du pays pour une deuxième année consécutive. Une hausse du solde migratoire international et des pertes interprovinciales légèrement inférieures à celle de l’année dernière expliquent cette augmentation de la croissance démographique ontarienne.

Le taux de croissance démographique du Québec est le plus élevé depuis 1990-1991. L’augmentation des naissances ainsi qu’une hausse du solde migratoire international, le plus élevé depuis 1988-1989, expliquent la situation démographique québécoise.

Il est intéressant de constater que ce sont les juridictions du centre du pays (Ontario et Québec) qui ont présenté les taux de migration interprovinciale les plus déficitaires parmi les provinces. Alors que l’attraction albertaine a eu moins d’impact ailleurs au pays, ces deux provinces ont continué d’afficher d’importantes pertes migratoires vers l’Alberta.

Le Québec est la seule province pour laquelle le déficit migratoire avec l’Alberta a augmenté en 2007-2008 par rapport à l’année précédente. Quant à l’Ontario, si ses pertes face à l’Alberta sont moindres qu’en 2006-2007, il n’en reste pas moins que près de 85 % de son déficit migratoire interprovincial demeure attribuable à ses échanges avec cette province.

Dans le nord

Pour la première fois depuis 2002-2003, le Yukon a supplanté le Nunavut au chapitre de la croissance démographique dans les territoires. En plus de connaître ses plus forts gains de migration interprovinciale depuis 1995-1996, le territoire a présenté un solde migratoire international record.

Quant au Nunavut, il a affiché la croissance la plus faible de sa courte histoire et ce, malgré le fait que son accroissement naturel est le plus élevé au pays. Ce faible accroissement s’explique principalement par une forte augmentation des pertes migratoires interprovinciales du territoire, les plus élevées depuis sa création.

Les Territoires du Nord-Ouest ont été la seule juridiction du pays à présenter en 2007-2008 un bilan démographique négatif. Cette décroissance est notamment due à une forte hausse des pertes migratoires interprovinciales du territoire.

Des changements de tendances

Une analyse faite sur une base annuelle ne doit pas cacher le fait que les tendances peuvent varier à l’intérieur d’une même année. Ainsi, l’analyse de la situation démographique des trois derniers mois de l’année 2007-2008 montre que l’attraction albertaine, après quelques trimestres d’essoufflement, reprend de la vigueur.

Pour une analyse de la situation démographique canadienne pour la période avril à juin 2008, le lecteur peut se référer à la section analytique de la publication Estimations démographiques trimestrielles, Vol. 22, no. 2.