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Portrait régional : Provinces de l’Atlantique

La RÉ d’Halifax enregistre l’accroissement démographique le plus élevé des provinces de l’Atlantique^Note 1

Parmi les régions économiques (RÉ) des provinces de l’Atlantique, celle de Halifax (N.-É.) a connu la plus forte croissance annuelle de sa population (+10,3 pour mille) entre le 1^er juillet 2014 et le 30 juin 2015. Elle était suivie par les RÉ de Moncton-Richibucto^Note 2 (N.-B.) et de Fredericton-Oromocto (N.-B.), avec des accroissements démographiques annuels respectifs de 8,2 pour mille et de 5,7 pour mille. Seulement deux autres des 15 RÉ des provinces de l’Atlantique ont enregistré des hausses de population, soit Avalon Peninsula (T.-N.-L.), à 4,4 pour mille et l’Île-du-Prince-Édouard à 1,9 pour mille.

La RÉ de Halifax (N.-É.) était également la plus peuplée le 1^er juillet 2015, avec 417 900 habitants, devant les RÉ d’Avalon Peninsula (T.-N.-L.) et de Moncton-Richibucto (N.-B.) qui comptaient respectivement 277 700 et 212 300 habitants.

Les deux tiers des RÉ des provinces de l’Atlantique ont connu une baisse de population

Parmi les 15 RÉ des provinces de l’Atlantique, 10 ont vu leur population décroître entre le 1^er juillet 2014 et le 1^er juillet 2015. La plus forte décroissance au sein des provinces de l’Atlantique s’est produite dans la RÉ de la Côte-sud-Burin Peninsula (T.-N.-L.), qui a vu sa population fléchir d’environ 600 habitants (-15,6 pour mille). Depuis 2010, la population de cette région est passée de 38 600 à 36 300 habitants.  Les autres RÉ ayant affiché les plus fortes diminutions sont celles de Cape Breton (N.-É.) et de Campbellton-Miramichi (N.-B.), dont les taux d’accroissement annuels se chiffraient respectivement à -10,5 pour mille et à -10,0 pour mille.

À  l’échelle du Canada, parmi les 10 RÉ ayant affiché les fortes décroissances, quatre étaient situées dans les provinces de l’Atlantique.

Le taux d’accroissement démographique de la plus récente période (2014-2015) était inférieur au taux annuel moyen de la dernière période quinquennale (2010-2015) dans 12 des 15 RÉ des provinces de l’Atlantique, ce qui traduit une accélération du phénomène de décroissance démographique.

Des pertes démographiques expliquées par l’accroissement naturel et les migrations internes

Les cinq RÉ dont l’accroissement de la population était positif étaient caractérisées par des accroissements naturels, des soldes migratoires internationaux et des soldes migratoires infraprovinciaux positifs ou nuls. Au contraire, dans les 10 RÉ dont la croissance était négative, l’accroissement naturel, la migration internationale et la migration infraprovinciale étaient presque tous négatifs ou nuls. Le seul taux de migration internationale supérieur à 1 pour mille dans ces 10 RÉ se retrouvait à Saint John-St. Stephen (N.-B.) (+2,9 pour mille). Enfin, dans toutes les RÉ des provinces de l’Atlantique, le solde de la migration interprovinciale était négatif ou nul.

Avec un taux de 2,4 pour mille, la RÉ de Halifax (N.-É.) a connu l’accroissement naturel le plus soutenu des provinces de l’Atlantique, où il était en moyenne de -0,6 pour mille. Cette valeur était néanmoins inférieure à celle enregistrée à l’échelle du Canada (+3,4 pour mille). La RÉ de Fredericton-Oromocto (N.-B.) était la seule autre dont l’accroissement naturel était positif. Ainsi, plusieurs RÉ ont enregistré des accroissements naturels négatifs, c'est-à-dire que plus de décès y ont été estimés que de naissances. À ce titre, les RÉ du Cape Breton (N.-É.) et de Notre Dame-Central Bonavista Bay (T.-N.-L.) ont enregistré les plus faibles taux d’accroissement naturel (-4,8 pour mille). Dans ces deux cas, il s’agit des plus bas taux pour des RÉ canadiennes depuis le début des années 2000. En tout, parmi les 10 régions économiques ayant la plus forte décroissance naturelle au Canada, sept font partie des provinces de l’Atlantique.

Au chapitre de la migration internationale, parmi les RÉ des provinces de l’Atlantique, c’est dans celle de l’Île-du-Prince-Édouard (I.-P.-É.) que cette composante de l’accroissement démographique a atteint la valeur la plus élevée (+9,8 pour mille), surpassant même la moyenne nationale (+5,3 pour mille). Par contre, dans une majorité de RÉ des provinces de l’Atlantique (9 sur 15), la migration internationale demeure un facteur marginal, avec des accroissements négligeables de -1 à 1 pour mille.

Dans 14 des 15 RÉ des provinces de l’Atlantique, le solde migratoire interprovincial s’est avéré négatif. Halifax (N.-É.) était la seule RÉ à avoir enregistré des pertes migratoires interprovinciales nulles dans les provinces de l’Atlantique. La plus forte décroissance attribuable à la migration interprovinciale est survenue dans la RÉ de l’Île-du-Prince-Édouard (I.-P.-É.), avec un taux de -8,5 pour mille, se traduisant par une perte nette de 1 200 personnes. Il s’agissait du deuxième plus bas taux au pays, après la RÉ des Territoires du Nord-Ouest (-10,3 pour mille).

En Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, les gains attribuables à la migration infraprovinciale étaient concentrés dans une seule RÉ de chacune de ces provinces. Ces RÉ étaient Halifax (N.-É.) et l’Avalon Peninsula (T.-N.-L.), avec des hausses respectives de 1 500 et 1 100 personnes. Au Nouveau-Brunswick, deux RÉ ont affiché un solde positif au niveau de la migration infraprovinciale. Il s’agit des RÉ de Moncton-Richibucto (N.-B.) (+1 000 personnes) et de Fredericton-Oromocto (N.-B.) (+500 personnes).

Une structure de la population plus âgée dans l’ensemble des RÉ des provinces de l’Atlantique que dans le reste du Canada

Au 1^er juillet 2015, aucune RÉ des provinces de l’Atlantique ne comptait une proportion de 0-14 ans dépassant celle de la moyenne nationale (16,0 %). De plus, la part des personnes de 65 ans et plus était plus élevée que celle du Canada en entier (16,1 %) dans toutes les RÉ des provinces de l’Atlantique, à l’exception de celles d’Halifax (N.-É.) (14,7 %) et d’Avalon Peninsula (T.-N.-L.) (16,1 %).

De toutes les RÉ du Canada, la RÉ du Sud (N.-É.) est celle où l’on comptait la plus forte proportion de personnes âgées de 65 ans et plus (24,4 %) au 1^er juillet 2015. Dans les provinces de l’Atlantique, c’est dans la RÉ de Halifax (N.-É.) que ce groupe d’âge représentait la plus faible part de la population (14,7 %).

Quant au groupe d’âge des 0-14 ans, il regroupait 15,9 % de la population de la RÉ de l’Île-du-Prince-Édouard (I.-P.-É.), la plus forte proportion dans les provinces de l’Atlantique. À l’inverse, c’était dans la RÉ de Campbellton-Miramichi (N.-B.) que les individus de 0-14 ans comptaient pour la plus faible part (12,2 %). Au 1^er juillet 2015, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus était supérieur à celui des 0 à 14 ans dans toutes les RÉ des provinces de l’Atlantique. Néanmoins, trois régions ont une plus forte proportion de population en âge de travailler (15-64 ans) que la moyenne canadienne (67,8 %), soit Halifax (N.-É.), Avalon Peninsula (T.-N.-L.) et Fredericton-Oromocto (N.-B.), alors qu’avec 63,2 %, la région Sud (N.-É.) compte la plus faible proportion des régions de l’Atlantique.

La structure par âge relativement vieille de plusieurs RÉ des provinces de l’Atlantique s’explique notamment en raison d’une fécondité plus faible que dans le reste du pays. En effet, les indices synthétiques de fécondité^Note 3 de Terre-Neuve-et-Labrador (1,45), de la Nouvelle-Écosse (1,47) et du Nouveau-Brunswick (1,54) sont inférieurs à la moyenne canadienne (1,61), alors que celui de l’Île-du-Prince-Édouard s’y apparente (1,62). De surcroît, la persistance d’un solde migratoire interprovincial déficitaire, surtout chez les personnes âgées de 20 à 29 ans, contribue au vieillissement de la population des RÉ des provinces de l’Atlantique. En effet, les taux de migration interprovinciale de ce groupe d’âge en 2014-2015 sont très fortement déficitaires à Terre-Neuve-et-Labrador (-20,6 pour mille), à l’Île-du-Prince-Édouard (-43,8 pour mille), en Nouvelle-Écosse (-8,9 pour mille) et au Nouveau-Brunswick (-20,7 pour mille).

La figure 2.1 permet de comparer, parmi les provinces de l’Atlantique, la RÉ dont la population est la plus jeune (Île-du-Prince-Édouard, I.-P.-É.) à celle dont la population est la plus âgée (Sud, N.-É.). Le principal constat est que même la RÉ la plus jeune possède une structure par âge vieillissante, tel que démontré par la prépondérance des 50-69 ans à l’Île-du-Prince-Édouard (I.-P.-É.). Néanmoins, la structure démographique plus vieille de la RÉ du Sud (N.-É.) est perceptible, comme en témoigne le sommet de la pyramide, plus imposant dans le cas de cette dernière (N.-É.) que pour celle de l’Île-du-Prince-Édouard (I.-P.-É.). Par ailleurs, la population en âge de travailler est moins âgée dans la RÉ de l’Île-du-Prince-Édouard (I.-P.-É.) que dans celle du Sud (N.-É.). En effet, bien que la proportion de 15-64 ans soit semblable dans les deux RÉ, l’Île-du-Prince-Édouard (I.-P.-É.) compte une plus grande part de 15-39 ans, alors que Sud (N.-É.) compte plus de 40-64 ans. Enfin, la proportion des jeunes âgés de 14 ans et moins est plus importante dans la RÉ de l’Île-du-Prince-Édouard (I.-P.-É.) que dans celle du Sud (N.-É.).

Côte-sud-Burin Peninsula est la RÉ où l’âge médian a le plus augmenté au cours des 10 dernières années dans l’ensemble du Canada.

Entre le 1^er juillet 2005 et le 1^er juillet 2015, la variation de l’âge médian de chacune des 15 RÉ à l’exception de Halifax (N.-É.) était supérieure à celle constatée à l’échelle nationale (+1,9 an). Ce constat témoigne d’un vieillissement plus rapide de l’ensemble des RÉ des provinces de l’Atlantique par rapport au reste du Canada. Néanmoins, au 1^er juillet 2015, l’âge médian de la RÉ de Halifax (N.-É.) demeurait inférieur (39,8 ans) à celui du Canada (40,5 ans).

Le vieillissement de la population a été plus rapide dans la RÉ de Côte-sud-Burin Peninsula (T.-N.-L.) que dans toutes les autres RÉ des provinces de l’Atlantique et du Canada. L’âge médian y est ainsi passé de 42,6 ans à 50,1 ans entre 2005 et 2015, pour une augmentation de 7,5 ans. Deux autres RÉ présentaient un âge médian de 50 ans ou plus, soit Sud (N.-É.) à 50,4 ans et Campbellton-Miramichi (N.-B.) à 50,0 ans. La RÉ de Halifax (N.-É.) a enregistré la plus modeste augmentation de son âge médian parmi les provinces de l’Atlantique, avec une hausse de 1,9 an sur 10 années.

Portrait régional : Québec

Les plus fortes croissances de population au Québec ont été enregistrées à Montréal et dans ses régions périphériques

Entre le 1^er juillet 2014 et le 30 juin 2015, le plus fort accroissement démographique a été enregistré dans la région des Laurentides (+11,1 pour mille). Une seule autre région a connu une croissance supérieure à celle du Canada en entier (+8,6 pour mille), soit le Nord-du-Québec (+10,2 pour mille). Suivaient ensuite les autres régions périphériques à Montréal (+7,2 pour mille), soit Laval (+8,2 pour mille), la Montérégie (+7,5 pour mille), et Lanaudière (+7,5 pour mille). La RÉ de Montréal comptait 1 999 800 habitants au 1^er juillet 2015, soit 24,2 % de la population de la province.

Les RÉ de l’est du Québec ont enregistré une baisse de population au cours de la dernière année

En 2014-2015, les quatre RÉ du Québec ayant affiché les plus fortes décroissances de leur population étaient localisées dans l’est du Québec. À l’échelle de la province, la population qui a connu la plus forte décroissance était celle de la Côte-Nord. Cette RÉ totalisait 93 900 habitants au 1^er juillet 2015, en baisse de 1 200 personnes (-12,9 pour mille) par rapport à l’année précédente. La région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, qui avait subi les plus importantes pertes démographiques en 2013-2014, était seconde à ce chapitre en 2014-2015 avec une décroissance de 600 individus (-6,0 pour mille). Trois autres régions présentent des baisses significatives, soit le Bas-Saint-Laurent (-2,9 pour mille), le Saguenay-Lac-Saint-Jean (-1,6 pour mille) et l’Abitibi-Témiscamingue (-1,4 pour mille).

Des facteurs de croissance diversifiés selon la RÉ au Québec

Parmi Montréal et ses régions périphériques, qui ont toutes affiché de forts accroissements démographiques, les principaux facteurs de  croissance variaient. Dans les RÉ de Laval et de Montréal, l’accroissement démographique était essentiellement alimenté par la migration internationale alors que l’augmentation de la population dans les RÉ des Laurentides et de Lanaudière était principalement attribuable à la migration infraprovinciale. La croissance de la Montérégie quant à elle était d’abord le produit de son accroissement naturel. Par ailleurs, la diminution de la population enregistrée par les régions dont la croissance était négative s’expliquait surtout en raison d’échanges migratoires infraprovinciaux déficitaires.

La RÉ du Nord-du-Québec s’est nettement démarquée des 16 autres RÉ québécoises au chapitre de l’accroissement naturel. Un surplus considérable de naissances par rapport aux décès lui a permis d’afficher le plus fort taux d’accroissement naturel (+12,2 pour mille) de la province, loin devant l’Outaouais (+3,8 pour mille). Il s’agissait également du plus fort taux parmi les régions de l’est et du centre du Canada. Ailleurs au Québec, le nombre de naissances a surpassé le nombre des décès dans la plupart des RÉ, sauf en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et en Mauricie, qui ont présenté des taux d’accroissement naturel de -3,6 pour mille et de -1,9 pour mille.

La RÉ de Montréal se distingue des autres RÉ du Québec en raison de l’importance de la migration internationale comme facteur principal d’accroissement démographique. Avec un taux de croissance migratoire internationale de 14,3 pour mille, Montréal a affiché la deuxième plus forte valeur à l’échelle canadienne pour une RÉ, derrière celle de Winnipeg (Man.), avec un taux de 18,1 pour mille. Le solde de la migration internationale pour la RÉ de Montréal s’établissait à +28 500 en 2014-2015 et représentait 68 % des migrations nettes à l’échelle provinciale. Au Québec, la deuxième plus forte croissance attribuable à la migration internationale a été observée dans la RÉ de Laval (+6,1 pour mille, pour un solde de 2 600).

Toutes les RÉ du Québec ont présenté un bilan déficitaire ou nul en matière de migration interprovinciale. L’impact de ce facteur est toutefois demeuré généralement marginal, les taux de migration interprovinciale étant considérés comme nuls ou faibles dans plus de la moitié des RÉ québécoises (10 sur 17), alors qu’il ne constituait pas le principal facteur de croissance ou de décroissance des autres RÉ. Au sein de la province, la RÉ de Montréal est celle qui a affiché la plus forte diminution de population due à la migration interprovinciale (-3,7 pour mille, pour un solde de -7 400 personnes).

Concernant la migration infraprovinciale, la principale dynamique migratoire est caractérisée par les mouvements en partance de la région de Montréal vers ses régions périphériques. En effet, Montréal a affiché un solde de -12 200 personnes, pour un taux de -6,1 pour mille, alors que la Montérégie, les Laurentides et Lanaudière ont affiché de forts soldes positifs (respectivement +4 200, +4 100 et +2 100 personnes). À l’échelle provinciale, le taux le plus élevé se retrouvait dans les Laurentides (+7,0 pour mille), alors que le plus bas était celui de la Côte-Nord (-8,0 pour mille).

La plupart des RÉ du Québec parmi les plus âgées au pays… mais quelques exceptions persistent

Au Québec, la population de la majorité des RÉ présentait une structure démographique plus vieille que celle du Canada en entier. La RÉ de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine se distinguait en regard de sa proportion de personnes de 65 ans et plus (24,0 %), la plus forte valeur au Québec en date du 1^er juillet 2015, et la deuxième plus forte au Canada, après Southern (N.-É.). La  Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine comportait également la plus faible part de 0-14 ans (12,0 %) au pays. La Mauricie et le Bas-Saint-Laurent se retrouvaient également parmi les 10 régions canadiennes les plus vieilles, tant en termes de leur proportion de personnes de 65 ans et plus que de leur proportion de personnes de moins de 15 ans.

Toutefois, les RÉ du Nord-du-Québec et de l’Outaouais montraient des indicateurs témoignant de la jeunesse relative de leur population par rapport à la moyenne nationale, leur part de 65 ans et plus se situant sous la moyenne canadienne et leur proportion de 0-14 ans étant supérieure à celle du pays en entier. D’ailleurs, la proportion de personnes âgées de moins de 15 ans était presque deux fois plus élevée dans la RÉ du Nord-du-Québec que dans l’ensemble de la province (26,9 % et 15,5 % respectivement) et celle de 65 ans et plus y était deux fois moins élevée (7,3 % contre 17,6 %).

La figure 2.2 met en parallèle les pyramides des âges des deux RÉ québécoises avec la population la plus âgée (Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine) et la plus jeune (Nord-du-Québec). La base évasée de la pyramide des âges de la RÉ du Nord-du-Québec témoigne d’une population jeune. Le groupe d’âge des 0-9 ans est d’ailleurs celui dont le poids compte le plus au sein de cette RÉ, contrastant fortement avec la situation qui prévalait dans la RÉ de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Dans cette RÉ, les personnes dans la cinquantaine et dans la soixantaine concentraient les plus grandes parts de la population. La structure par âge plus vieille de la RÉ de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine s’explique notamment par la persistance d’un accroissement naturel négatif de même que de pertes migratoires particulièrement importantes chez la population âgée de 18 à 24 ans. La RÉ du Nord-du-Québec conserve une structure par âge relativement jeune en raison d’une fécondité et d’une mortalité plus élevées.

L’âge médian de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine est le plus élevé au Canada

En plus d’être la RÉ où l’on retrouvait la plus forte proportion de personnes de 65 ans et plus au Québec, la RÉ de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine est aussi celle où le vieillissement de la population s’est produit au rythme le plus rapide. Entre le 1^er juillet 2005 et le 1^er juillet 2015, l’âge médian de sa population est passé de 44,8 ans à 51,3 ans, ce qui représente une hausse de 6,5 ans, comparativement à une hausse de 1,9 année à l’échelle canadienne. Cette RÉ détient également l’âge médian le plus élevé au pays.

Montréal, le Nord-du-Québec, la Capitale-Nationale et Laval constituaient les quatre seules RÉ du Québec où l’augmentation de l’âge médian était inférieure à celle du Canada (1,9 an). La plus faible hausse de l’âge médian au Québec a été enregistrée dans la RÉ de Montréal (+0,3 an entre 2005 et 2015). La très forte immigration internationale impliquant une majorité de personnes de moins de 35 ans (72,3 % au cours de la période 2005-2015), pourrait être un facteur explicatif de cette situation.

Portrait régional : Ontario

Les RÉ les plus peuplées sont aussi celles qui croissent le plus rapidement

Pour la période s’étendant du 1^er juillet 2014 au 30 juin 2015 et parmi toutes les régions économiques de l’Ontario, la RÉ ayant enregistré la plus forte croissance était celle de Toronto (+11,7 pour mille). La seule autre RÉ se situant au-dessus du niveau national (+8,6 pour mille) était Kitchener-Waterloo-Barrie (+10,7 pour mille). Ottawa (8,0 pour mille) et Hamilton-Niagara Peninsula (7,5 pour mille) se retrouvaient au troisième au quatrième rang.

En hausse de 75 100 personnes au cours de la dernière année, la RÉ de Toronto dénombrait 6 429 700 habitants au 1^er juillet 2015, soit un peu moins que la moitié de la population de l’Ontario (47 %). Elle constituait d’ailleurs la RÉ la plus populeuse au pays. Les RÉ de Hamilton-Niagara Peninsula, d’Ottawa et de Kitchener-Waterloo-Barrie totalisaient quant à elles respectivement 1 457 300 (11 %), 1 330 400 (10 %) et 1 313 500 habitants (10 %).

La population des deux RÉ du nord de l’Ontario a diminué au cours de la dernière année

Parmi les RÉ de l’Ontario, la plus forte décroissance s’est produite dans celle du Nord-est, sa population ayant fléchi d’environ 2 800 habitants (-5,0 pour mille) entre le 1^er juillet 2014 et le 30 juin 2015. Le Nord-ouest a lui aussi enregistré une baisse de sa population, avec un taux d’accroissement démographique se chiffrant à -2,1 pour mille (-500 habitants).

En comparaison avec les taux de croissance annuels de la période précédente 2013-2014 et des taux annualisés de la période 2010-2015, le rythme de croissance de la population en 2014-2015 a légèrement ralenti ou a au mieux été stable dans toutes RÉ de l’Ontario.

Les flux migratoires ont été déterminants pour l’accroissement démographique de la plupart de RÉ de l’Ontario

En Ontario, au sein des RÉ ayant enregistré une hausse de leur population entre 2014 et 2015, la migration internationale ou la migration infraprovinciale constituait le principal moteur de croissance. Les RÉ de Toronto et Ottawa devaient la plus grande partie de leur accroissement démographique à la migration internationale. Dans les cinq autres RÉ de l’Ontario dont la population a augmenté au cours de la dernière période, les échanges migratoires infraprovinciaux ont alimenté la majorité de la croissance. Quant aux quatre RÉ ayant affiché une décroissance ou une stagnation au cours de la dernière année, des pertes nettes au chapitre de la migration interprovinciale expliquaient en général cette situation.

Au sein de cette province, la RÉ de Toronto a enregistré le plus fort taux d’accroissement naturel, lequel s’élevait à 5,4 pour mille et correspondait à une hausse de 34 600 personnes (70 200 naissances et 35 600 décès). En revanche, la RÉ de Muskoka-Kawarthas a enregistré le taux d’accroissement naturel le plus faible en Ontario (-2,8 pour mille), soit une perte nette de 1 100 personnes (3 100 naissances et 4 100 décès).

La RÉ de Toronto s’est aussi démarquée au chapitre de la migration internationale. Principal levier de sa croissance, le taux de migration internationale de Toronto (+10,5 pour mille) a atteint la valeur la plus élevée parmi toutes les RÉ de l’Ontario et la troisième plus élevée au Canada. Le solde de la migration internationale s’établissait à 67 100, ce qui représentait 85 % de l’accroissement migratoire international de la province. Il s’agissait toutefois du plus faible solde dans cette région depuis 1998-1999, alors qu’il était de 63 500 personnes. En outre, la migration internationale représentait une source d’accroissement négligeable au sein de cinq des 11 RÉ de l’Ontario (Kinsgton-Pembroke, Nord-est, Stratford-Bruce Peninsula, Nord-ouest et Muskoka-Kawarthas), avec des taux qui se chiffraient entre -0,3 et 0,3 pour mille.

Entre le 1^er juillet 2014 et le 30 juin 2015, le bilan migratoire interprovincial a été déficitaire ou nul dans 10 des 11 RÉ ontarienne, la seule RÉ présentant une croissance étant Ottawa. Les décroissances les plus prononcées dues à ce facteur ont été enregistrées dans les RÉ du Nord-ouest et de Muskoka-Kawarthas (-2,1 pour mille).

La dynamique migratoire infraprovinciale ontarienne gravitait autour de Toronto. En effet, cette RÉ affichait un taux négatif de -3,7 pour mille, ou une perte nette de 23 400 personnes, alors que les principales bénéficiaires étaient les RÉ adjacentes, soit Muskoka-Kawarthas (+8,1 pour mille), Kitchener-Waterloo-Barrie (+7,1 pour mille) et Hamilton-Niagara Peninsula (+5,3 pour mille). Muskoka-Kawarthas se classait d’ailleurs première au Canada en termes de solde migratoire infraprovinciale.

Les structures par âge des RÉ de Toronto et de Kitchener-Waterloo-Barrie plus jeunes que celle du Canada

Bien qu’au 1^er juillet 2015 la structure par âge de l’Ontario s’approchait de la moyenne nationale, toutes les RÉ ne présentaient pas le même profil par âge. Ainsi, les RÉ de Toronto et de Kitchener-Waterloo-Barrie étaient les seules où l’on trouvait à la fois une part de personnes âgées de 0 à14 ans plus élevée que pour le Canada ainsi qu’une proportion moindre de personnes âgées de 65 ans et plus. De plus, elles étaient deux des trois seules RÉ de l’Ontario à afficher un âge médian inférieur à celui du Canada (40,5 ans), soit 39,0 ans pour Toronto et 40,1 ans pour Kitchener-Waterloo-Barrie. London était la troisième, avec un âge médian de 40,2 ans.

Au 1^er juillet 2015, la RÉ de Toronto comptait la plus faible part de personnes âgées de 65 ans et plus en Ontario (14,1 %) alors que la RÉ de Muskoka-Kawarthas était celle où ce groupe d’âge représentait la plus importante part de la population (24,0 %). Muskoka-Kawarthas était également la RÉ où le groupe d’âge des 0-14 ans avait la moins grande importance relative (12,9 %) parmi les RÉ ontariennes. C’est la RÉ de Nord-ouest qui comportait la plus forte proportion de jeunes de moins de 15 ans (16,9 %).

La figure 2.3 permet de comparer la RÉ dont la population était la plus jeune (Nord-ouest) à celle dont la population était la plus âgée (Muskoka-Kawarthas), au 1^er juillet 2015, en Ontario. Même si les différences entre les pyramides des âges des deux RÉ ne sont pas très grandes, il apparaît que les personnes de 65 ans et plus comptent pour une part plus importante à Muskoka-Kawarthas que dans la RÉ du Nord-ouest, le sommet de la pyramide de cette première RÉ étant plus imposant, surtout à partir des 60 ans. De plus, la taille de la population en âge de travailler est proportionnellement  plus importante dans la RÉ du Nord-ouest, tout comme celle des jeunes, tel que montré par la base de cette pyramide plus étroite pour la RÉ de Muskoka-Kawarthas. Dans la RÉ de Muskoka-Kawarthas, le vieillissement de la population est alimenté par un accroissement naturel négatif année après année et par des pertes migratoires internes chez les personnes âgées de 18 à 24 ans, combinées à des gains migratoires chez les personnes âgées de 45 à 64 ans.

Les populations des RÉ de l’Ontario vieillissent plus rapidement que dans le reste du pays

Au cours de la dernière décennie (2005-2015), la plus forte hausse de l’âge médian s’est produite dans la RÉ de Muskoka-Kawarthas (+5,8 ans). Alors que l’âge médian de la population était de 43,6 ans au 1^er juillet 2005, il se hissait à 49,4 ans au 1^er juillet 2015, la valeur la plus élevée en Ontario. Le rythme du vieillissement de la population était au moins deux fois plus rapide que celui de la moyenne nationale (+1,9 an) dans deux autres RÉ ontariennes : à Windsor-Sarnia (+4,5 ans) et à Stratford-Bruce Peninsula (+4,1 ans).

Les RÉ de Toronto, d’Ottawa, et de London sont celles où le vieillissement de la population s’est déroulé le plus lentement en Ontario, avec des hausses respectives de leur âge médian de 2,2 ans, 2,3 ans, et 2,4 ans. Bien qu’elles soient plutôt faibles à l’échelle provinciale, ces hausses demeurent légèrement supérieures à celles observées pour l’ensemble du Canada.

Portrait régional : Prairies

Les RÉ des Prairies affichent les plus fortes croissances de population au pays

Dans les provinces des Prairies^Note 4, entre le 1^er juillet 2014 et le 30 juin 2015, l’accroissement démographique le plus soutenu est survenu dans la RÉ de Calgary (Alb.) (+22,6 pour mille). Les deuxième et troisième accroissements démographiques les plus prononcés dans les provinces des Prairies sont également survenus en Alberta, soit dans les RÉ d’Edmonton (Alb.) (+22,0 pour mille) et de Red-Deer (Alb.) (+17,1 pour mille). Au classement des plus forts taux de croissance annuels de la population parmi les 76 RÉ canadiennes, ces trois régions ne sont devancées que par le Nunavut (+22,9 pour mille).

Les RÉ des provinces des Prairies se sont démarquées très nettement de celles du reste du pays, en raison du dynamisme de la croissance de leur population. Huit des 10 RÉ du pays avec les plus fortes croissances au cours de la dernière année étaient situées dans les provinces des Prairies. De celles-ci, trois se trouvaient en Alberta et en Saskatchewan, et deux dans au Manitoba.

La croissance ralentit dans toutes les RÉ des Prairies

Il faut toutefois souligner le ralentissement de la croissance dans les RÉ des Prairies en 2014-2015, puisque dans chacune des 22 RÉ, cette croissance était inférieure à celle enregistrée en 2013-2014. La RÉ de Wood Buffalo-Cold Lake est notamment passée de 22,4 pour mille à un taux d’accroissement de 10,3 pour mille. De forts ralentissements de croissance sont également survenus à Edmonton (de +33,0 pour mille à +22,0 pour mille) et à Calgary (de +33,3 pour mille à +22,6 pour mille). À l’échelle canadienne, seulement trois RÉ de la Colombie-Britannique ont connu de plus importantes chutes de leur taux de croissance.

Également, trois RÉ des Prairies présentaient des croissances négatives, soit celles de Parklands (Man.), de Yorkton-Melville (Sask.) et de Swift-Current-Moose-Jaw (Sask.), avec des taux respectifs qui étaient de -13,9 pour mille, de -9,6 pour mille et de -1,6 pour mille.

Les migrations ralentissent dans les Prairies

Au cours des dernières années certaines régions des Prairies, affichaient parmi les plus fortes croissances au Canada. Celles-ci tiraient surtout profit de la migration internationale et de la migration interprovinciale pour augmenter la taille de leur population. Or, en 2014-2015, ces composantes ont ralenti ou stagné dans toutes les RÉ des Prairies.

Dans 16 des 22 RÉ des Prairies, le taux d’accroissement naturel a surpassé la moyenne nationale (+3,4 pour mille). Avec 1 000 naissances et 200 décès, la RÉ du Nord (Sask.) a présenté le taux d’accroissement naturel (+18,9 pour mille) le plus soutenu des Prairies et le deuxième plus important au Canada, derrière le Nunavut (+19,4 pour mille). En fait, parmi les 10 régions économiques ayant la plus forte croissance naturelle, six font partie des Prairies. En revanche, Yorkton-Melville (Sask.) est la seule RÉ des Prairies où l’accroissement naturel (-1,8 pour mille) a entraîné une diminution de la population.

Au chapitre de la migration internationale, parmi les RÉ des Prairies, c’est dans celle de Winnipeg (Man.) que ce facteur de croissance a atteint la valeur la plus élevée (+18,1 pour mille). Il s’agissait d’ailleurs du taux le plus élevé des 76 RÉ canadiennes. La seconde RÉ des Prairies avec le taux le plus élevé était Saskatoon-Biggar (Sask.) (+9,9 pour mille). Cette situation contraste par rapport à la période 2013-2014, au cours de laquelle cinq RÉ présentaient des taux de migration internationale supérieurs à 10 pour mille. Les plus importantes baisses de ce taux ont été enregistrées par des RÉ albertaines, notamment à Edmonton, dont le taux est passé de 12,3 pour mille à 3,1 pour mille, à Calgary, dont le taux est passé de 14,7 pour mille à 5,8 pour mille et à Wood Buffalo-Cold Lake, dont le taux est passée de 8,3 pour mille à -0,3 pour mille. Également, c’est dans la RÉ de Banff-Jasper-Rocky Mountain House que se retrouvait le seul solde migratoire international significativement négatif au pays (-2,2 pour mille).

La migration interprovinciale a joué un rôle prépondérant dans la croissance de plusieurs RÉ des Prairies, particulièrement en Alberta. Au cours de la période 2014-2015, la RÉ de Wood Buffalo-Cold Lake (Alb.) a affiché le plus fort taux d’accroissement migratoire interprovincial (+16,5 pour mille) du Canada en entier. D’ailleurs, depuis le début des années 2000, c’est toujours dans cette RÉ que les plus forts taux d’accroissement migratoires interprovinciaux ont été constatés. Également, au cours de la période 2014-2015, sept des 10 RÉ canadiennes ayant la plus forte croissance de la migration interprovinciale étaient situées en Alberta. Malgré cela, toutes les RÉ des Prairies affichaient des taux plus bas ou égaux par rapport à ceux de 2013-2014. De plus, en contraste avec l’Alberta, quatre RÉ du Manitoba font partie des 10 régions économiques ayant la plus forte décroissance de la migration interprovinciale.

Le taux d’accroissement migratoire infraprovincial de la RÉ de Wood Buffalo-Cold Lake (Alb.) est la plus faible valeur du Canada en entier (-20,0 pour mille). À l’opposé, les RÉ du Sud-est (Man.) et d’Interlake (Man.) affichaient les taux de migration infraprovinciale les plus élevés des Prairies, atteignant respectivement 7,7 pour mille et 7,2 pour mille.

Les jeunes comptent pour une proportion importante de la population dans toutes les RÉ des Prairies

Au 1^er juillet 2015, les RÉ des Prairies présentaient une structure par âge relativement plus jeune que celle du pays. Premièrement, la proportion des jeunes de 0 à 14 ans était supérieure à la moyenne nationale dans chacune des 22 RÉ des Prairies. Ensuite, la part des personnes âgées de 65 ans et plus s’établissait à un niveau moindre que celle du pays en entier dans la majorité des RÉ (17 sur 22). Enfin, seulement quatre RÉ de cette partie du pays comptaient davantage de personnes de 65 ans et plus que de jeunes de 0-14 ans (Parklands, Man.; Yorkton-Melville, Sask.; Swift Current-Moose Jaw, Sask. et Interlake, Man.).

Dans les Prairies, la RÉ du Nord (Sask.) se démarque en raison de sa forte proportion de 0-14 ans (31,7 %), la plus élevée des RÉ canadiennes. Elle comptait également la plus faible part de personnes âgées de 65 ans et plus (6,1 %) parmi les 10 provinces. La plus petite proportion de jeunes de 0-14 ans parmi les RÉ des Prairies était, pour sa part, constatée à Winnipeg (Man.), avec 16,3 %, ce qui demeurait malgré tout supérieur à la moyenne canadienne (16,0 %).

Les structures par âge des RÉ de Wood Buffalo-Cold Lake (Alb.) et de Calgary (Alb.) se démarquaient en raison de l’importance relativement moindre du groupe d’âge des 65 ans et plus, mais également en raison du poids démographique considérable de la population en âge de travailler (15 à 64 ans). Avec 72,7 % de la population âgée entre 15 et 64 ans dans la RÉ de Wood Buffalo-Cold Lake (Alb.) et 71,5 % à Calgary, ces proportions étaient les plus élevées dans les Prairies (68,7 %) et parmi les plus fortes au pays (67,8 %).

La figure 2.4 permet de comparer, pour les Prairies, la RÉ avec la population la plus jeune (Nord, Sask.) et celle avec la population la plus âgée (Parklands, Man.). La base très évasée de la pyramide de la RÉ du Nord (Sask.) est révélatrice de l’importance des jeunes au sein de sa population. À l’opposé, la pyramide de la RÉ de Parklands (Man.) se distingue en regard de la prépondérance des groupes d’âge plus avancés comparativement aux autres groupes d’âge, surtout à partir de 50 ans. Cette RÉ se démarque aussi en raison de la proportion relativement moins grande des individus âgés de 20 à 40 ans.

La population des RÉ des Prairies vieillit à un rythme plus lent que le reste du Canada

Dans 19 des 22 RÉ des Prairies, entre le 1^er juillet 2005 et le 1^er juillet 2015, la hausse de l’âge médian de la population a été inférieure à celle observée pour le Canada dans son ensemble (+1,9 an). Cinq RÉ des Prairies ont même enregistré une légère diminution de leur âge médian au cours de cette période de 10 ans. La RÉ du Sud-ouest (Man.) est celle qui a connu la baisse la plus prononcée (-1,4 an).

Seulement quatre des 22 RÉ avaient un âge médian au 1^er juillet 2015 supérieur à celui du Canada. L’âge médian le plus élevé parmi ces régions était de 45,6 ans à Parklands (Man.). À l’opposé, les RÉ du Nord (Sask.) et du Nord (Man.) affichaient les âges médians les plus bas des 10 provinces canadiennes, soit respectivement 25,0 ans et 26,4 ans.

Portrait régional : Colombie-Britannique

Forte croissance démographique dans le sud de la province

Parmi les huit RÉ de la Colombie-Britannique, trois ont enregistré une croissance de leur population et quatre ont enregistré une décroissance entre le 1^er juillet 2014 et le 30 juin 2015.  Les RÉ de Thompson-Okanagan (+14,5 pour mille), Lower Mainland-Sud-ouest (+12,0 pour mille) et Île de Vancouver et la côte (+9,2 pour mille) ont connu une augmentation importante de leur population, car dans les trois cas, la croissance est supérieure à celle du Canada en entier (+8,6 pour mille). 

Dans les cas de Thompson-Okanagan et de l’Île de Vancouver et la côte, la croissance accélère significativement en comparaison avec le taux de croissance de la dernière période quinquennale, qui s’établissait respectivement à 6,5 pour mille et à 5,8 pour mille. En outre, avec 2 876 800 habitants (61,4 % de la population de la province), la RÉ de Lower Mainland-Sud-ouest constituait la deuxième RÉ la plus populeuse au Canada, derrière Toronto.

Plusieurs RÉ subissent des pertes démographiques

Les cinq autres RÉ de la province ont présenté une croissance négative ou neutre durant la période 2014-2015. Dans le cas de trois de ces RÉ, il s’agissait d’un ralentissement majeur de la croissance. En effet, au Canada, aucune RÉ n’a connu de plus importantes diminutions de son taux de croissance entre 2013-2014 et 2014-2015 que celles de Côte-nord (de +4,2 à -16,9 pour mille), de Nord-est (de +6,4 à -12,5 pour mille) et de Cariboo (de +0,1 à -17,1 pour mille). Les taux de croissance de Cariboo et de Côte-nord en 2014-2015 étaient d’ailleurs  les deux taux de croissance les plus faibles parmi les 76 RÉ canadiennes.

Différents types de migrations influencent la croissance de la Colombie-Britannique

Des trois RÉ dont la population a augmenté, deux étaient surtout propulsées par la migration interprovinciale, soit Thompson-Okanagan et Île de Vancouver et la côte, alors que le principal moteur de la croissance dans Lower Mainland-Sud-ouest était la migration internationale. La migration infraprovinciale expliquait principalement la baisse des effectifs parmi les RÉ en décroissance, à l’exception de Nord-est, où c’est la migration interprovinciale qui en était le principal facteur.

La RÉ du Nord-est a enregistré le taux d’accroissement naturel le plus élevé de la province (+9,0 pour mille). À l’inverse, l’accroissement naturel a été de -1,4 pour mille dans les RÉ de l’Île de Vancouver et la côte et de Thompson-Okanagan.

Au chapitre de la migration internationale, parmi les RÉ de la Colombie-Britannique, c’est dans celle de Lower Mainland-Sud-ouest que cette composante a atteint la valeur la plus élevée (+7,6 pour mille). Son solde de la migration internationale de 22,700 comptait pour 96,0 % du total provincial. Dans les sept autres RÉ de la province, le taux d’accroissement migratoire international est demeuré inférieur à la moyenne canadienne (+5,3 pour mille). La seule autre région affichant un solde de la migration internationale significatif était le Nord-est (+3,0 pour mille).

Entre le 1^er juillet 2014 et le 30 juin 2015, le solde de la migration interprovinciale était positif dans six des huit RÉ de la Colombie-Britannique. Les taux d’accroissement migratoires interprovinciaux les plus élevés étaient ceux des RÉ de l’Île de Vancouver et la côte et de Thompson-Okanagan (+6,4 pour mille). Ces deux RÉ, en plus de la RÉ de Kootenay, se retrouvaient parmi les 10 régions économiques ayant la plus forte croissance migratoire interprovinciale au Canada, en compagnie de sept RÉ albertaines.

Quant au solde de la migration infraprovinciale, il était négatif ou stable dans six des huit RÉ. Les pertes les plus importantes ont été enregistrés dans les RÉ du nord-ouest de la province : à Nechako (-11,1 pour mille) et dans les RÉ de Cariboo et de la Côte-nord (-4,1 pour mille). Dans le cas de Nechako, seule la RÉ de Wood Bufffalo-Cold Lake (Alb.) était en plus forte décroissance à l’échelle du Canada. Les RÉ qui ont profité des migrations internes en Colombie-Britannique  étaient celles de Thompson-Okanagan (+4,1 pour mille) et de l’Île de Vancouver et la côte (+2,7 pour mille).

Les RÉ du nord de la province plus jeunes que les RÉ du sud

Les RÉ du nord de la province se distinguent nettement de celles du sud de la province en ce qui a trait à la structure par âge de la population. Au 1^er juillet 2015, les trois RÉ les plus au nord de la Colombie-Britannique (Côte-nord, Nechako et Nord-est) étaient les seules de la province où l’on trouvait à la fois une part de 0-14 ans plus élevée qu’au Canada ainsi qu’une proportion de 65 ans et plus moindre. Les RÉ du sud de la Colombie-Britannique étaient globalement plus âgées, avec des effectifs de 65 ans et plus qui surpassaient ceux des 0-14 ans, à l’exception de la RÉ de Lower Mainland-Sud-ouest où ils s’équivalaient.

Les RÉ de l’Île de Vancouver et la côte et de Thompson-Okanagan comptaient les plus importantes proportions de personnes âgées de 65 ans et plus de la province (22,4 %). En contrepartie, ce groupe d’âge ne représentait que 9,6 % de la population de la RÉ du Nord-est, qui se distinguait également en raison de sa forte part de 0-14 ans (20,5 %). En Colombie-Britannique, la part relative des jeunes de 0-14 ans était à son plus faible niveau dans la RÉ de l’Île de Vancouver et la côte (13,2 %).

La figure 2.5 met en parallèle les pyramides des âges des deux RÉ de la Colombie-Britannique avec la population la plus âgée (Île de Vancouver et la côte) et la plus jeune (Nord-est). Dans la RÉ du Nord-est, le groupe d’âge comptant pour la plus forte proportion de la population était celui des 25 à 29 ans, comparativement à celui des 55 à 59 ans pour la RÉ de l’Île de Vancouver et la côte. De plus, le sommet de la pyramide des âges de l’Île de Vancouver et la côte est plus imposant que pour la RÉ du Nord-est, alors que la base de la RÉ du Nord-est est plus large, ce qui témoigne d’un vieillissement plus accentué à l’Île de Vancouver et la côte. Cette situation s’explique principalement par l’accroissement naturel négatif qui prévaut dans la RÉ de l’Île de Vancouver et la côte et par la forte fécondité dans le Nord-est.

La plupart des RÉ vieillissent plus rapidement que l’ensemble du Canada

Entre le 1^er juillet 2005 et le 1^er juillet 2015, l’âge médian a augmenté de 0,8 an dans la RÉ du Nord-est, atteignant la plus faible valeur à l’échelle de la Colombie-Britannique (34,2 ans). Dans toutes les autres RÉ de la Colombie-Britannique, la hausse de l’âge médian de la population s’est déroulée à un rythme plus rapide que celui du Canada en entier (+1,9 an). C’est dans la RÉ de Nechako que la population a vieilli le plus rapidement, avec une augmentation de l’âge médian de +4,3 ans.

Portrait régional : Territoires

Des accroissements démographiques soutenus pour les trois DR du Nunavut

Au sein des trois territoires du Canada, au cours de la période 2014-2015, les plus fortes croissances de population ont été constatées surtout dans les DR du Nunavut. La DR du Keewatin (Nt) a enregistré le plus important accroissement démographique (+25,0 pour mille) des 10 DR des territoires canadiens. Elle était suivie par les DR de Baffin (Nt), de la Région 4 (Fort Simpson, T.N.-O.) et de Kitikmeot (Nt), avec des accroissements démographiques annuels de 24,7 pour mille, de 14,5 pour mille et de 14,3 pour mille respectivement.

Trois DR des Territoires du Nord-Ouest ont connu des baisses de population

Dans les territoires, trois DR sur 10 ont enregistré des décroissances significatives de leur population. Ces DR étaient toutes situées dans les Territoires du Nord-Ouest. La Région 2 (Norman Wells, T.N.-O.) avec un taux d’accroissement démographique se chiffrant à -13,1 pour mille a affiché la baisse de population la plus prononcée. La Région 3 (Behchokò, T.N.-O.) et la Région 5 (Hay River, T.N.-O.) constituaient les deux autres DR des territoires du Canada à avoir enregistré une baisse de leur population, avec des taux d’accroissement se chiffrant respectivement à -9,1 pour mille et à -6,5 pour mille.

Un surplus de naissances par rapport aux décès explique en majeure partie l’accroissement démographique des DR des territoires

L’accroissement naturel a constitué le principal moteur de la croissance de chacune des DR des territoires du Canada entre le 1^er juillet 2014 et le 30 juin 2015. Pour les DR des territoires ayant connu une décroissance au cours de cette période, cette situation était principalement attribuable à des déficits migratoires interprovinciaux (Région 2 et Région 5) ou à des déficits migratoires infraprovinciaux (Région 3).

Le nombre de naissances dépasse largement le nombre de décès dans chacune des DR du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon. À cet effet, le taux d’accroissement naturel de toutes les DR des territoires a dépassé celui de la moyenne canadienne (+3,4 pour mille). C’est dans la DR du Keewatin (Nt) qu’a été enregistré le taux d’accroissement naturel (+25,3 pour mille) le plus élevé parmi les DR du Canada. Le plus faible taux d’accroissement naturel des territoires est survenu au Yukon (+5,7 pour mille), mais il est néanmoins nettement plus élevé que celui du Canada en entier.

Au chapitre de la migration interprovinciale, il y a une grande variabilité au sein des DR des territoires. D’une part, toutes les DR du Nunavut ont enregistré des gains dans leurs échanges de population avec les autres provinces et territoires. Également, la Région 4 (T.N.-O.) est la DR dont le solde de la migration interprovinciale est le plus élevé (+8,4 pour mille), tous territoires confondus. À l’inverse, toutes les autres DR des Territoires du Nord-Ouest ont plutôt affiché un déficit migratoire interprovincial. La plus forte décroissance attribuable à la migration interprovinciale est survenue dans la Région 5 (T.N.-O.), avec un taux de -19,2 pour mille.

Une structure par âge résolument plus jeune dans les DR des territoires que dans le reste du Canada

En date du 1^er juillet 2015, la part des 65 ans et plus ne dépassait pas le seuil de 10 % dans huit des 10 DR des territoires et est toujours demeurée en deçà de la moyenne nationale de 16,1 %. De plus, le nombre de jeunes de moins de 15 ans correspondait à plus du double de celui des personnes âgées de 65 ans et plus dans toutes les DR des territoires, sauf celles du Yukon et de la Région 5 (T.N.-O.), qui comptaient tout de même beaucoup plus de jeunes que de personnes âgées.

Plus du tiers de la population du Keewatin (Nt) avait moins de 15 ans au 1^er juillet 2014, ce qui représentait la plus importante proportion (34,3 %) pour une DR au Canada. De plus, cette DR comptait la deuxième plus faible proportion de personnes de 65 ans et plus (3,4 %) au Canada. Autrement dit, dans la DR du Keewatin (Nt), on dénombrait donc 10 fois plus de jeunes de 0 à 14 ans que de personnes de 65 ans et plus. La population d’une autre DR était formée à plus de 30 % de jeunes de 0-14 ans, soit la DR de Kitikmeot (Nt), avec une proportion de 30,4 %.

La figure 2.6 permet de comparer la DR avec la population la plus jeune (Keewatin, Nt) et celle avec la population la plus âgée (Région 5, T.N.-O.) dans les territoires. La DR de Keetawin (Nt) présente une part d’enfants plus considérable que la Région 5, (T.N.-O.), comme le montre la base très ample de la pyramide de Keetawin (Nt). Cette situation s’explique notamment par un régime de fécondité et de mortalité plus fort dans cette DR. De plus, dans la Région 5, (T.N.-O.), la taille relativement plus large du sommet de sa pyramide témoigne d’une structure de la population plus âgée.

Le rythme du vieillissement de la population de la majorité des DR des territoires s’apparente à celui du Canada

Bien que l’âge médian de la population de chacune des DR des territoires soit plus faible que dans le reste du Canada, le rythme du vieillissement entre 2005 et 2015 a généralement été semblable à ce qui était observé pour l’ensemble du pays, à l’exception de la Région 3 (T.N.-O.), dont l’âge médian est passé de 31,5 ans à 27,2 ans (-4,4 ans).

Par ailleurs, les Territoires du Nord-Ouest comptaient les trois DR où le vieillissement de la population s’est déroulé le plus rapidement parmi les trois territoires. La plus forte hausse de l’âge médian entre le 1^er juillet 2005 et le 1^er juillet 2015 est survenue dans la DR de la Région 5 (T.N.-O.), passant de 31,7 ans à 36,0 ans (+4,4 ans).

Tableau récapitulatif

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