Estimations démographiques trimestrielles
Octobre à décembre 2018

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Date de diffusion : le 21 mars 2019

Faits saillants pour le quatrième trimestre de 2018 (1^er octobre 2018 au 1^er janvier 2019)

• Au 1^er janvier 2019, la population du Canada s’élevait à 37 314 442 personnes.
• L’accroissement démographique au Canada au cours du quatrième trimestre de 2018 était de 71 871 personnes.
• Le Canada a accueilli 71 131 nouveaux immigrants durant cette période, le plus grand nombre pour un quatrième trimestre depuis le début de la période à l’étude^Note 1.

Faits saillants pour l’année civile 2018 (1^er janvier 2018 au 1^er janvier 2019)

• En 2018, le Canada a crû de plus d’un demi-million de personnes pour la première fois depuis le début de la période à l’étude^Note 2.
• Le nombre d’immigrants (321 065) et l’augmentation du nombre de résidents non permanents (+160 841) étaient les plus élevés au cours d’une année civile depuis le début de la période à l’étude^Note 2.
• L’Alberta a affiché un accroissement migratoire interprovincial positif (+7 736) en 2018, ce qui constitue un changement de tendance par rapport aux deux dernières années (-8 591 en 2017 et -17 821 en 2016).
• Terre-Neuve-et-Labrador est la seule province où la population a diminué en 2018 (-3 819). Cette baisse est la conséquence d’un accroissement naturel^Note 3 et d’un accroissement migratoire interprovincial négatifs.

Analyse

Le Canada continue de croître à un rythme élevé

Historiquement, le quatrième trimestre est celui où la croissance de la population au Canada est la plus faible, en raison de mouvements saisonniers associés aux naissances et à l’accueil d’immigrants et de résidents non permanents. Au cours des 10 dernières années, le taux d’accroissement démographique moyen lors de ce trimestre était de 0,1 %, soit un niveau inférieur aux taux moyens du premier trimestre (+0,2 %), du deuxième trimestre (+0,4 %) et du troisième trimestre (+0,4 %). L’accroissement démographique de 71 871 personnes (+0,2 %) enregistré au quatrième trimestre de 2018 était donc, dans ce contexte, relativement élevé. Il était également en continuité avec l’accroissement déjà fort de 73 363 personnes (+0,2 %) enregistré au quatrième trimestre de 2017. La population du Canada s’élevait à 37 314 442 personnes au 1^er janvier 2019.

L’accroissement migratoire international^Note 4, estimé à 52 411 personnes entre le 1^er octobre et le 31 décembre 2018, a continué d’être le principal moteur de croissance de la population canadienne. L’accroissement migratoire international au quatrième trimestre s’expliquait avant tout par l’arrivée de nouveaux immigrants (71 131). Il s’agit du plus grand nombre d’immigrants accueillis au cours d’un quatrième trimestre depuis le début de la période à l’étude^Note 1. Cette forte immigration était atténuée par le départ de 15 967 émigrants ainsi que par une légère baisse du nombre de résidents non permanents (-2 231).

L'accroissement démographique est le plus élevé en Alberta et au Nunavut et le plus faible à Terre-Neuve-et-Labrador

C’est en Alberta et au Nunavut (+0,4 %) que la population a crû le plus rapidement au pays au cours du quatrième trimestre, devant les Territoires du Nord-Ouest et le Manitoba (+0,3 %). En Ontario, l’accroissement démographique est demeuré à un niveau soutenu (+0,2 %) pour un quatrième trimestre, poursuivant une tendance amorcée en 2016. En Nouvelle-Écosse (+0,1 %), le taux d’accroissement démographique était plus faible que la moyenne canadienne, mais il était toutefois le plus élevé observé depuis 1992 pour cette province.

La population de Terre-Neuve-et-Labrador a quant à elle décliné de -1 283 personnes (-0,2 %) au quatrième trimestre. Cette baisse de la population était en continuité avec celles enregistrées lors des quatrièmes trimestres de 2017 (-0,2 %) et de 2016 (-0,1 %).

La migration internationale est le principal moteur de croissance de la plupart des provinces

Dans 9 provinces sur 10, la migration internationale était le principal facteur de croissance au cours du quatrième trimestre. Seule la Nouvelle-Écosse a affiché un accroissement migratoire interprovincial (+596) plus soutenu par rapport à l’accroissement migratoire international (+461). Quant aux trois territoires, leurs taux d’accroissement naturel ont compté parmi les plus élevés au pays; ce facteur a d’ailleurs le plus contribué à la hausse de leurs populations.

À Terre-Neuve-et-Labrador, la baisse de la population était due à la différence entre le nombre de naissances et de décès (-380), ainsi qu’à la migration interprovinciale déficitaire (-1 121).

Le Manitoba et la Saskatchewan comptaient, eux aussi, plus de sortants que d’entrants interprovinciaux au quatrième trimestre, avec des soldes de -1 948 et -1 603 personnes respectivement. C’était le cinquième trimestre consécutif où les soldes de ces provinces étaient les deux plus faibles au Canada. Ces déficits étaient toutefois largement compensés par les autres facteurs de l’accroissement démographique. Les soldes de la migration internationale au Manitoba (+4 161) et en Saskatchewan (+2 851) correspondaient aux deux taux les plus élevés au pays, soit respectivement 0,3 % et 0,2 %. Également, seuls les taux d’accroissement naturel du Nunavut (+0,5 %) et des Territoires du Nord-Ouest (0,2 %) étaient supérieurs à ceux du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Ontario, de l’Alberta et du Yukon (0,1 %).

Deux provinces, l’Ontario et l’Alberta, ainsi que les Territoires du Nord-Ouest ont bénéficié de contributions positives de l’accroissement naturel, de la migration internationale et de la migration interprovinciale. Alors que l’accroissement migratoire international de 24 162 représentait le facteur prédominant de l’accroissement total de l’Ontario (69 %), la croissance albertaine était expliquée presque à parts égales par l’accroissement naturel (41 %) et par la migration internationale (42 %). Même si le solde de la migration interprovinciale était un facteur d’accroissement moins important, l’Ontario et l’Alberta ont affiché les soldes les plus élevés au Canada, soit respectivement +3 502 personnes et +2 623 personnes.

La population du Canada a augmenté d’un demi-million de personnes en 2018

La disponibilité des estimations de population du quatrième trimestre permet de compléter les estimations de l’année 2018. En 2018, la population du Canada a crû de 528 421 personnes, franchissant le cap du demi-million au cours d’une année civile pour la première fois depuis la fin des années 1950. Cette hausse correspondait à un taux d’accroissement démographique annuel de 1,4 %, soit le plus élevé depuis l’année 1990. Une forte augmentation de la population canadienne avait déjà été remarquée suite à la publication des estimations annuelles pour la période du 1^er juillet 2017 au 30 juin 2018. Au cours de cette période, la population canadienne a crû de 518 588 personnes (+1,4 %).

L’accroissement migratoire international, qui a atteint 425 245 personnes, fut le principal facteur de cet accroissement démographique, loin devant l’accroissement naturel, qui s’est établi à 103 176 personnes. Cette croissance liée à la migration internationale était expliquée par le nombre d’immigrants (321 065), ainsi que par le solde des résidents non permanents (+160 841), qui furent chacun les plus élevés au cours d’une année civile depuis le début de la période à l’étude^Note 2.

La population de plusieurs provinces a crû à un rythme considérable en 2018. Pour une troisième année consécutive, l’Île-du-Prince-Édouard (+2,1 %) a affiché un taux d’accroissement démographique supérieur ou égal à 2,0 %, suivant cinq années pendant lesquelles la croissance n’avait jamais dépassé 0,9 %. En Nouvelle-Écosse, le taux d’accroissement démographique (1,1 %) était le plus élevé depuis 1983. Se situant à 1,1 % en 2018, le taux de croissance de la population du Québec n’avait atteint un tel niveau qu’à deux reprises depuis le début de la période à l’étude, soit en 1988 et en 2009. Finalement, en Ontario, il faut remonter à la période de 1987 à 1989 pour retrouver des taux d’accroissement démographique supérieurs à celui enregistré au cours l’année 2018 (+1,8 %).

Terre-Neuve-et-Labrador (-0,7 %) et les Territoires du Nord-Ouest (-0,8 %) ont pour leur part connu une baisse de leur population entre le 1^er janvier 2018 et le 1^er janvier 2019. Une telle diminution de la population n’avait pas été enregistrée dans une province ou dans un territoire canadien depuis 2005, laquelle était également survenue à Terre-Neuve-et-Labrador (-0,8 %).

Notes