Estimations démographiques trimestrielles
Janvier à mars 2018
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Faits saillants
- La population du Canada a franchi le cap des 37 millions de personnes au cours du premier trimestre de 2018, la population totale étant estimée à 37 067 011 au 1er avril 2018. Il a fallu deux ans et deux mois pour passer de 36 à 37 millions de personnes, soit la durée la plus courte jamais observée au pays depuis 1972 pour une hausse de cette ampleur.
- Entre le 1er janvier et le 1er avril 2018, la population du Canada a augmenté de 103 157 personnes (+0,3 %), soit la deuxième plus forte augmentation en nombre pour un premier trimestre depuis 1990.
- Au cours du premier trimestre de 2018, la croissance démographique du Canada a été principalement attribuable à la migration internationale (+88 120), un niveau jamais observé auparavant pour un premier trimestre.
- L'accroissement démographique a été supérieur à celui du Canada au Nunavut (+0,7 %), en Ontario et en Alberta (+0,4 % chacun).
- Les estimations démographiques provisoires du dernier trimestre indiquent que l'Alberta a enregistré des gains migratoires interprovinciaux (+1 862) pour un troisième trimestre successif, suivant deux années consécutives de pertes migratoires interprovinciales.
- La migration interprovinciale était positive pour un onzième trimestre consécutif en Ontario (+4 024).
Analyse
La population du Canada dépasse la barre des 37 millions
Selon les estimations démographiques provisoires, la population du Canada était évaluée à 37 067 011 personnes au 1er avril 2018. La population du Canada est passée de 36 à 37 millions de personnes en deux ans et deux mois seulement. Cette durée est la plus courte jamais observée au pays pour une hausse de cette ampleur. À titre comparatif, depuis 1971, la population du Canada a crû de 1 million de personnes une fois à tous les trois ans et un mois en moyenneNote 1.
La population canadienne a augmenté de 103 157 personnes entre le 1er janvier et le 1er avril 2018. Cet accroissement trimestriel est le deuxième plus fort en nombre (après 2016) pour un premier trimestre depuis 1990. Par ailleurs, le Canada a enregistré un taux de croissance démographique de l'ordre de 0,3 % entre le 1er janvier et le 1er avril 2018.
Tableau de données du graphique A1
Année | Pourcentage |
---|---|
1998 | 0,17 |
1999 | 0,18 |
2000 | 0,22 |
2001 | 0,28 |
2002 | 0,27 |
2003 | 0,22 |
2004 | 0,22 |
2005 | 0,21 |
2006 | 0,23 |
2007 | 0,21 |
2008 | 0,23 |
2009 | 0,25 |
2010 | 0,24 |
2011 | 0,19 |
2012 | 0,24 |
2013 | 0,24 |
2014 | 0,23 |
2015 | 0,13 |
2016 | 0,29 |
2017 | 0,23 |
2018 | 0,28 |
Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
La migration internationale continue d'expliquer la plus grande partie de l'accroissement démographique
À l'échelle nationale, la croissance démographique repose sur deux facteurs : l'accroissement naturelNote 2 et l'accroissement migratoire internationalNote 3. Les estimations de la population des provinces et territoires tiennent également compte de l'accroissement migratoire interprovincial.
L'accroissement migratoire international est demeuré le principal moteur de la croissance démographique canadienne, avec un accroissement estimé à 88 120 entre le 1er janvier et le 1er avril 2018. C'est le niveau le plus élevé à avoir été observé pour un premier trimestre depuis 1972Note 4. Au Canada, la hausse au cours du dernier trimestre était essentiellement stimulée par une augmentation du nombre d'immigrants (+79 951). Ce nombre est le second plus important pour un premier trimestre, après celui observé au premier trimestre de 2016 (+86 245)Note 5.
Le Canada a également enregistré une augmentation nette du nombre de résidents non permanents (+22 283) au premier trimestre de 2018, également en hausse par rapport à la moyenne des dernières années. En effet, au cours d'un premier trimestre, l'augmentation du nombre de résidents non permanents n'avait été plus forte qu'à seulement deux reprises, soit en 2009 (+23 601) et en 1989 (+36 398). Cette hausse globale était expliquée par un effet combiné d'une augmentation du nombre de détenteurs de permis de travail, et dans une moindre mesure d'une hausse du nombre de demandeurs d'asileNote 6. Les composantes de l'émigration nette (émigration, émigration de retour et solde de l'émigration temporaire) sont demeurées stables (-14 114).
Selon les estimations provisoires, l'accroissement naturel au premier trimestre de 2018 était de 15 037 personnes, le plus bas niveau estimé tous trimestres confondusNote 7. L'accroissement naturel résulte de la différence entre 93 944 naissances et 78 907 décès. Le nombre de naissances est souvent plus important de juillet à septembre (les mois d'été) au Canada, en raison d'un mouvement saisonnier. Un même phénomène est visible pour les décès, à la différence qu'il y a davantage de décès au premier trimestre, soit de janvier à mars (durant la saison hivernale). Il est par ailleurs attendu que l'accroissement naturel continue à diminuer au cours des prochaines années, principalement sous l'effet du vieillissement de la population qui entraîne une hausse du nombre de décès observés chaque année.
Tableau de données du graphique A2
Année | Accroissement naturel | Accroissement migratoire international | Accroissement démographique |
---|---|---|---|
nombre | |||
1998 | 21 687 | 32 449 | 51 674 |
1999 | 20 658 | 36 381 | 54 579 |
2000 | 23 615 | 47 030 | 68 158 |
2001 | 23 364 | 65 652 | 86 555 |
2002 | 20 546 | 64 733 | 83 104 |
2003 | 20 909 | 51 107 | 69 841 |
2004 | 20 531 | 51 112 | 69 445 |
2005 | 18 075 | 50 030 | 65 934 |
2006 | 24 736 | 53 349 | 75 912 |
2007 | 22 941 | 54 104 | 68 582 |
2008 | 27 286 | 58 364 | 77 094 |
2009 | 27 786 | 65 141 | 84 465 |
2010 | 29 194 | 61 556 | 82 289 |
2011 | 24 418 | 48 786 | 64 741 |
2012 | 27 101 | 57 564 | 84 665 |
2013 | 22 702 | 60 303 | 83 005 |
2014 | 22 799 | 56 889 | 79 688 |
2015 | 19 203 | 25 939 | 45 142 |
2016 | 20 363 | 84 147 | 104 510 |
2017 | 16 781 | 69 027 | 85 808 |
2018 | 15 037 | 88 120 | 103 157 |
Note : Avant 2012, l'accroissement démographique n'est pas égal à la somme de l'accroissement naturel et de l'accroissement migratoire international car l'écart résiduel doit également être considéré dans le calcul. Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
La population croît partout à l'exception de Terre-Neuve-et-Labrador
La population a été en hausseNote 8 dans toutes les provinces et tous les territoires au cours du premier trimestre de 2018, sauf pour Terre-Neuve-et-Labrador (-0,3 %). Le Nunavut (+0,7 %), l'Ontario et l'Alberta (+0,4 % chacun) ont enregistré une croissance démographique supérieure à celle du pays pris dans son ensemble (+0,3 %).
Par rapport à la même période l'année dernière, une hausse du taux d'accroissement démographique a été observée en Ontario, en Alberta, au Yukon et au Nunavut (Graphique A3). Les données montrent également un passage d'un taux d'accroissement nul à un taux positif au Nouveau-Brunswick.
Tableau de données du graphique A3
Provinces et territoires | 2017 | 2018 | 2017 (Canada) | 2018 (Canada) |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
Terre-Neuve-et-Labrador | -0,17 | -0,31 | 0,23 | 0,28 |
Île-du-Prince-Édouard | 0,33 | 0,23 | 0,23 | 0,28 |
Nouvelle-Écosse | 0,11 | 0,10 | 0,23 | 0,28 |
Nouveau-Brunswick | -0,01 | 0,06 | 0,23 | 0,28 |
Québec | 0,17 | 0,18 | 0,23 | 0,28 |
Ontario | 0,28 | 0,39 | 0,23 | 0,28 |
Manitoba | 0,31 | 0,13 | 0,23 | 0,28 |
Saskatchewan | 0,28 | 0,13 | 0,23 | 0,28 |
Alberta | 0,26 | 0,35 | 0,23 | 0,28 |
Colombie-Britannique | 0,26 | 0,27 | 0,23 | 0,28 |
Yukon | 0,17 | 0,29 | 0,23 | 0,28 |
Territoires du Nord-Ouest | 0,30 | 0,31 | 0,23 | 0,28 |
Nunavut | 0,58 | 0,66 | 0,23 | 0,28 |
Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
La migration internationale est la principale source de l'accroissement démographique d'une majorité de provinces
Au cours du premier trimestre de 2018, l'accroissement migratoire international a constitué le principal facteur de la croissance démographique de presque toutes les provinces enregistrant une hausse de leur population, ainsi qu'au Yukon. De ce fait, l'accroissement migratoire international au premier trimestre a atteint un sommet au Québec et a rarement été aussi élevé dans les provinces de l'Atlantique (sauf à Terre-Neuve-et-Labrador), en Ontario et dans les Territoires du Nord-Ouest. De plus, la migration internationale a permis de contrebalancer les pertes migratoires interprovinciales à l'Île-du-Prince-Édouard, au Québec, au Manitoba, en Saskatchewan et dans les Territoires du Nord-Ouest. Elle a également compensé l'effet de l'accroissement naturel négatif (décès excédentaires par rapport aux naissances) dans les provinces de l'Atlantique (sauf à Terre-Neuve-et-Labrador).
En Alberta, les facteurs de l'accroissement naturel et de l'accroissement migratoire international ont expliqué chacun 44 % de la croissance démographique, le reste étant expliqué par une migration interprovinciale positive. Par ailleurs, le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest ont continué d'afficher les plus hauts taux d'accroissement naturel avec 0,4 % et 0,3 % respectivement. Les niveaux de fécondité dans ces deux territoires sont parmi les plus élevés au CanadaNote 9.
Au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, une hausse du nombre de résidents non permanents a expliqué une partie des augmentations constatées au chapitre de l'accroissement migratoire international. Entre autres, le Québec a affiché un gain de 7 051 résidents non permanents, un niveau jamais observé pour un premier trimestreNote 10. En Ontario, le niveau estimé de 15 662 résidents non permanents fut le second niveau le plus important à avoir été observé pour un premier trimestre après celui de 1989 (+25 678). Du côté de la Colombie-Britannique, la province a enregistré un gain de 3 577 résidents non permanents, un niveau rarement atteint par le passé.
Tableau de données du graphique A4
Provinces et territoires | Accroissement naturel | Accroissement migratoire international | Accroissement migratoire interprovincial | Accroissement démographique |
---|---|---|---|---|
taux (pourcentage) | ||||
Canada | 0,04 | 0,24 | 0,00 | 0,28 |
Terre-Neuve-et-Labrador | -0,10 | 0,00 | -0,21 | -0,31 |
Île-du-Prince-Édouard | -0,01 | 0,36 | -0,12 | 0,23 |
Nouvelle-Écosse | -0,06 | 0,15 | 0,01 | 0,10 |
Nouveau-Brunswick | -0,05 | 0,09 | 0,02 | 0,06 |
Québec | 0,00 | 0,19 | -0,01 | 0,18 |
Ontario | 0,04 | 0,31 | 0,03 | 0,39 |
Manitoba | 0,10 | 0,22 | -0,18 | 0,13 |
Saskatchewan | 0,11 | 0,23 | -0,22 | 0,13 |
Alberta | 0,16 | 0,15 | 0,04 | 0,35 |
Colombie-Britannique | 0,00 | 0,25 | 0,02 | 0,27 |
Yukon | 0,06 | 0,15 | 0,07 | 0,29 |
Territoires du Nord-Ouest | 0,25 | 0,17 | -0,11 | 0,31 |
Nunavut | 0,41 | -0,05 | 0,29 | 0,66 |
Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
Population | Acccroissement démographique, premier trimestre | ||||
---|---|---|---|---|---|
2017 | 2018 | ||||
nombre | taux (%) | nombre | taux (%) | ||
Canada | 37 067 011 | 85 808 | 0,23 | 103 157 | 0,28 |
Terre-Neuve-et-Labrador | 525 983 | -893 | -0,17 | -1 630 | -0,31 |
Île-du-Prince-Édouard | 153 116 | 498 | 0,33 | 348 | 0,23 |
Nouvelle-Écosse | 958 400 | 1 026 | 0,11 | 930 | 0,10 |
Nouveau-Brunswick | 761 214 | -50 | -0,01 | 470 | 0,06 |
Québec | 8 455 402 | 14 308 | 0,17 | 15 477 | 0,18 |
Ontario | 14 374 084 | 39 508 | 0,28 | 55 334 | 0,39 |
Manitoba | 1 348 809 | 4 077 | 0,31 | 1 816 | 0,13 |
Saskatchewan | 1 171 240 | 3 207 | 0,28 | 1 488 | 0,13 |
Alberta | 4 334 025 | 11 282 | 0,26 | 15 253 | 0,35 |
Colombie-Britannique | 4 862 610 | 12 430 | 0,26 | 13 168 | 0,27 |
Yukon | 38 936 | 64 | 0,17 | 111 | 0,29 |
Territoires du Nord-Ouest | 44 736 | 132 | 0,30 | 139 | 0,31 |
Nunavut | 38 456 | 219 | 0,58 | 253 | 0,66 |
Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
L'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique gagnent dans leurs échanges migratoires avec les autres provinces et territoires
L'Alberta a montré un solde migratoire interprovincial positif (+1 862) pour un troisième trimestre consécutif selon les estimations démographiques provisoires, suivant deux années consécutives de pertes migratoires interprovinciales (non illustré). Dans ses échanges avec les autres provinces et territoires, les gains migratoires de l'Alberta sont survenus principalement en provenance de la Saskatchewan, du Manitoba, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador. Ces gains étaient en partie atténués par des pertes migratoires avec l'Ontario et le Québec.
En Ontario, le solde de la migration interprovinciale était positif (+4 024) pour un onzième trimestre successif, une première depuis le début des années 2000. L'Ontario a continué d'afficher le plus fort accroissement migratoire interprovincial en nombres absolus, s'alimentant d'une majorité de provinces et territoires, avec une affluence particulière du Québec, des provinces des Prairies et de la Colombie-Britannique.
La Colombie-Britannique figurait au troisième rang en ce qui concerne les plus forts gains interprovinciaux avec 796 personnes, poursuivant une tendance depuis cinq années de gains ininterrompus au chapitre des migrations interprovinciales. Durant le premier trimestre de 2018, les migrants interprovinciaux en Colombie-Britannique provenaient surtout de la Saskatchewan, du Manitoba et de Terre-Neuve-et-Labrador.
En Nouvelle-Écosse, le solde de la migration interprovinciale est demeuré positif (+90), bien que modeste, pour un cinquième trimestre consécutif. Une telle situation n'avait pas été observée depuis 1985. Ces gains interprovinciaux se sont faits au détriment du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve-et-Labrador.
Au Québec, l'accroissement migratoire interprovincial est demeuré négatif (-740), quoique d'ampleur moindre qu'à l'habitude pour un premier trimestre pour une deuxième année d'affilée (-1 836 en moyenne au premier trimestre entre 2006 et 2016). Tous trimestres confondus, il faut remonter au quatrième trimestre de 2009 pour observer un solde de la migration interprovinciale supérieur à zéro en sol québécois (+15).
Le premier trimestre de 2018 (-1 107) a marqué deux années consécutives de pertes migratoires interprovinciales pour Terre-Neuve-et-Labrador. La dernière fois que la province a connu une aussi longue période de déficits trimestriels continus remonte à 1991-2007. Les trimestres suivants ont plutôt été positifs jusqu'au début de 2016. Les pertes migratoires furent notables avec l'Alberta, après plusieurs trimestres au cours desquels elles s'étaient estompées.
Le Manitoba (-2 458) a également enregistré ses plus fortes pertes migratoires interprovinciales pour un premier trimestre depuis 1972 et la Saskatchewan (-2 526), son premier trimestre le plus bas depuis 1990. Les deux provinces ont enregistré des sorties plus importantes vers l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique.
Tableau de données du graphique A5
Provinces et territoires | Migrants - Entrants | Migrants - Sortants | Solde |
---|---|---|---|
nombre | |||
Terre-Neuve-et-Labrador | 1 484 | -2 591 | -1 107 |
Île-du-Prince-Édouard | 778 | -957 | -179 |
Nouvelle-Écosse | 3 956 | -3 866 | 90 |
Nouveau-Brunswick | 3 110 | -2 965 | 145 |
Québec | 5 571 | -6 311 | -740 |
Ontario | 18 974 | -14 950 | 4 024 |
Manitoba | 2 516 | -4 974 | -2 458 |
Saskatchewan | 3 701 | -6 227 | -2 526 |
Alberta | 17 065 | -15 203 | 1 862 |
Colombie-Britannique | 12 862 | -12 066 | 796 |
Yukon | 463 | -436 | 27 |
Territoires du Nord-Ouest | 572 | -619 | -47 |
Nunavut | 411 | -298 | 113 |
Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
Notes
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