Estimations démographiques trimestrielles
juillet à septembre 2017
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Faits saillants
- Au 1er octobre 2017, la population du Canada était estimée à 36 885 049 personnes.
- Entre le 1er juillet et le 1er octobre 2017, la population du Canada a augmenté de 176 966 personnes (+0,5 %), soit la plus forte augmentation observée durant un trimestre depuis 1971.
- Au cours du troisième trimestre de 2017, la croissance démographique du Canada était principalement attribuable à la migration internationale (+138 315), un niveau jamais observé depuis 1971.
- Une part importante de l'accroissement migratoire international était expliquée par une hausse sans précédent du nombre de résidents non permanents (+79 804).
- L'Ontario et le Nunavut ont tous deux présenté l'accroissement démographique le plus élevé durant cette période (+0,6 % chacun).
- Les estimations provisoires du dernier trimestre indiquent que l'Alberta enregistrait des gains migratoires interprovinciaux de 743 personnes, suivant huit trimestres consécutifs négatifs, et une croissance totale de 0,5 % (+19 905).
Analyse
La population du Canada poursuit sa croissance à un rythme soutenu
Selon les estimations provisoires, la population du Canada était estimée à 36 885 049 au 1er octobre 2017, en hausse de 176 966 par rapport au 1er juillet 2017. Tous trimestres confondus, cette hausse en nombre absolu était la plus forte à avoir été observée depuis le début de la période couverte par le système actuel de comptabilité démographique (juillet 1971). Par ailleurs, le Canada a atteint un sommet dans sa croissance démographique trimestrielle avec 0,5 %. Tous trimestres confondus, c'est la deuxième fois seulement que le pays enregistre un tel niveau de croissance depuis juillet 1971, la première fois ayant été observé au troisième trimestre de 1988.
Tableau de données du graphique A1
année | pourcentage |
---|---|
1997 | 0,30 |
1998 | 0,25 |
1999 | 0,30 |
2000 | 0,32 |
2001 | 0,35 |
2002 | 0,29 |
2003 | 0,29 |
2004 | 0,31 |
2005 | 0,34 |
2006 | 0,33 |
2007 | 0,34 |
2008 | 0,38 |
2009 | 0,38 |
2010 | 0,37 |
2011 | 0,37 |
2012 | 0,38 |
2013 | 0,39 |
2014 | 0,36 |
2015 | 0,36 |
2016 | 0,42 |
2017 | 0,48 |
Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
La migration internationale continue d'expliquer la plus grande partie de l'accroissement démographique
À l'échelle nationale, la croissance démographique repose sur deux facteurs : l'accroissement naturelNote 1 et l'accroissement migratoire internationalNote 2, tandis que les estimations de la population pour les provinces et les territoires tiennent également compte de l'accroissement migratoire interprovincial.
L'accroissement migratoire international est demeuré le principal moteur de la croissance démographique canadienne avec un accroissement estimé à 138 315 entre le 1er juillet et le 30 septembre 2017, un niveau jamais observé depuis le début de la période couverte par le système actuel de comptabilité démographique (juillet 1971). Au Canada, la hausse au cours du dernier trimestre était essentiellement stimulée par une augmentation sans précédent du nombre de résidents non permanents (+79 804)Note 3, niveau historique tous trimestres confondus depuis juillet 1971. Cette hausse était principalement expliquée par un accroissement du nombre de détenteurs de permis d'études, mais également par une hausse à parts égales du nombre de détenteurs de permis de travail et du nombre de demandeurs d'asile. À cet effet, un nombre important des demandeurs d'asile était né à Haïti, surtout parmi ceux arrivés au Québec. Le nombre de résidents non permanents au troisième trimestre de 2017 surpasse même le nombre d'immigrants admis au Canada au cours de cette période (+70 132), une situation rarement observée dans le passé. Le nombre d'immigrants est néanmoins le second plus important pour un troisième trimestre depuis les six dernières années, après celui observé au troisième trimestre de 2015 (+78 899). Les composantes de l'émigration nette (émigration, émigration de retour et solde de l'émigration temporaire) sont demeurées stables.
Selon les estimations provisoires, l'accroissement naturel au troisième trimestre de 2017 était de 38 651 personnes, soit la différence entre 103 730 naissances et 65 079 décès. L'accroissement naturel est passé sous la barre des 40 000, ce qui ne s'était pas vu dans un troisième trimestre depuis 2005. Le nombre de naissances est souvent plus important de juillet à septembre (les mois d'été) au Canada, en raison de la saisonnalité. Un même phénomène est visible pour les décès, à la différence qu'il y a davantage de décès au premier trimestre, soit de janvier à mars (saison hivernale). Il est par ailleurs attendu, au cours des prochaines années, que l'accroissement naturel diminue, principalement sous l'effet du vieillissement de la population qui entraine une hausse du nombre de décès observés chaque année.
Tableau de données du graphique A2
année | Accroissement naturel | Accroissement migratoire international | Accroissement démographique |
---|---|---|---|
nombre | |||
1997 | 39 814 | 51 541 | 88 842 |
1998 | 38 934 | 40 047 | 76 466 |
1999 | 37 567 | 55 769 | 90 820 |
2000 | 31 981 | 68 775 | 98 239 |
2001 | 33 964 | 77 695 | 109 434 |
2002 | 33 177 | 61 070 | 92 025 |
2003 | 35 445 | 59 998 | 93 221 |
2004 | 35 211 | 66 440 | 99 430 |
2005 | 36 917 | 75 175 | 109 869 |
2006 | 40 042 | 77 090 | 108 481 |
2007 | 42 397 | 79 403 | 113 148 |
2008 | 44 795 | 89 890 | 126 037 |
2009 | 45 301 | 91 491 | 128 143 |
2010 | 41 035 | 93 793 | 126 177 |
2011 | 43 828 | 82 719 | 126 547 |
2012 | 42 836 | 87 988 | 130 824 |
2013 | 41 836 | 94 903 | 136 739 |
2014 | 41 238 | 88 066 | 129 304 |
2015 | 40 495 | 88 303 | 128 798 |
2016 | 40 020 | 111 097 | 151 117 |
2017 | 38 651 | 138 315 | 176 966 |
Note : Avant 2011, l'accroissement démographique n'est pas égal à la somme de l'accroissement naturel et de l'accroissement migratoire international car l'écart résiduel doit également être considéré dans le calcul. Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
La population croît partout sauf à Terre-Neuve-et-Labrador
Au cours du troisième trimestre de 2017, la population était en augmentation dans toutes les provinces et tous les territoires, sauf à Terre-Neuve-et-Labrador où le taux d'accroissement démographique était de -0,1 %Note 4. Le Nunavut et l'Ontario (+0,6 % chacun) ont présenté le taux d'accroissement démographique le plus élevé au Canada. Par ailleurs, le taux d'accroissement démographique a atteint 0,5 % à l'Île-du-Prince-Édouard, en Alberta, en Colombie-Britannique et au Yukon. La croissance de la population de ces dernières provinces et territoire était égale à celle du Canada dans son ensemble (+0,5 %), dont 19 905 personnes de plus en Alberta.
Par rapport à la même période l'année dernière, une hausse du taux d'accroissement démographique était perceptible en Nouvelle-Écosse, au Québec, en Alberta et dans les territoires (Graphique A3). Les données montrent également un passage d'un taux négatif à un taux positif pour les Territoires du Nord-Ouest, et inversement pour Terre-Neuve-et-Labrador (bien que les taux s'approchent de la valeur nulle dans le dernier cas).
Tableau de données du graphique A3
Provinces et territoires | 2016 | 2017 | 2016 (Canada) | 2017 (Canada) |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
T.-N.-L. | 0,1 | -0,1 | 0,4 | 0,5 |
Î.-P.-É. | 0,4 | 0,5 | 0,4 | 0,5 |
N.-É. | 0,3 | 0,4 | 0,4 | 0,5 |
N.-B. | 0,2 | 0,2 | 0,4 | 0,5 |
Qc | 0,3 | 0,4 | 0,4 | 0,5 |
Ont. | 0,6 | 0,6 | 0,4 | 0,5 |
Man. | 0,4 | 0,4 | 0,4 | 0,5 |
Sask. | 0,4 | 0,4 | 0,4 | 0,5 |
Alb. | 0,3 | 0,5 | 0,4 | 0,5 |
C.-B. | 0,4 | 0,5 | 0,4 | 0,5 |
Yn | 0,2 | 0,5 | 0,4 | 0,5 |
T.N.-O. | -0,5 | 0,4 | 0,4 | 0,5 |
Nt | 0,3 | 0,6 | 0,4 | 0,5 |
Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
La migration internationale est le principal moteur de la croissance de presque toutes les provinces
Au cours du troisième trimestre de 2017, l'accroissement migratoire international a constitué le principal facteur de la croissance démographique de presque toutes les provinces ainsi qu'au Yukon, affichant même des niveaux positifs sans précédent pour un troisième trimestre dans six provinces et un territoire. Toutefois, en Alberta, l'accroissement naturel et l'accroissement migratoire international expliquaient une proportion semblable de la croissance démographique. Par ailleurs, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut continuaient d'afficher les plus hauts taux d'accroissement naturel, qui à eux seuls expliquaient 68 % et 81 % respectivement de leur accroissement démographique. Les statistiques montrent que la fécondité dans ces deux territoires est plus élevée qu'ailleurs au CanadaNote 5.
Dans la plupart des provinces, une hausse du nombre de résidents non permanents expliquait les augmentations constatées au chapitre de l'accroissement migratoire international. Entre autres, le Québec enregistrait un gain de 14 601 résidents non permanentsNote 6, en hausse importante par rapport au troisième trimestre de 2016 (+5 902). Aussi, l'Ontario affichait une augmentation des résidents non permanents de 39 862 par rapport à 30 821 au même trimestre un an auparavant. Le nombre de résidents non permanents a augmenté de 14 702 en Colombie-Britannique, comparativement à 9 107 au même trimestre l'année dernière.
Tableau de données du graphique A4
Provinces et territoires | Accroissement naturel | Accroissement migratoire international | Accroissement migratoire interprovincial | Accroissement démographique |
---|---|---|---|---|
taux (%) | ||||
Canada | 0,11 | 0,38 | 0,00 | 0,48 |
T.-N.-L. | -0,01 | 0,17 | -0,23 | -0,07 |
Î.-P.-É. | 0,04 | 0,69 | -0,23 | 0,50 |
N.-É. | 0,01 | 0,29 | 0,09 | 0,39 |
N.-B. | 0,02 | 0,21 | -0,06 | 0,16 |
Qc | 0,09 | 0,31 | -0,03 | 0,38 |
Ont. | 0,10 | 0,45 | 0,05 | 0,60 |
Man. | 0,16 | 0,44 | -0,20 | 0,39 |
Sask. | 0,16 | 0,43 | -0,23 | 0,35 |
Alb. | 0,20 | 0,24 | 0,02 | 0,46 |
C.-B. | 0,06 | 0,42 | 0,01 | 0,50 |
Yn | 0,17 | 0,33 | 0,05 | 0,54 |
T.N.-O. | 0,30 | 0,14 | 0,00 | 0,44 |
Nt | 0,52 | 0,08 | 0,04 | 0,65 |
Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
Population | Acccroissement démographique, troisième trimestre | ||||
---|---|---|---|---|---|
2016 | 2017 | ||||
nombre | taux (%) | nombre | taux (%) | ||
Canada | 36 885 049 | 151 117 | 0,4 | 176 966 | 0,5 |
T.-N.-L. | 528 430 | 313 | 0,1 | -387 | -0,1 |
Î.-P.-É. | 152 784 | 627 | 0,4 | 763 | 0,5 |
N.-É. | 957 600 | 2 727 | 0,3 | 3 731 | 0,4 |
N.-B. | 760 868 | 1 222 | 0,2 | 1 213 | 0,2 |
Qc | 8 425 996 | 22 720 | 0,3 | 31 962 | 0,4 |
Ont. | 14 279 196 | 77 338 | 0,6 | 85 812 | 0,6 |
Man. | 1 343 371 | 5 435 | 0,4 | 5 262 | 0,4 |
Sask. | 1 168 057 | 5 002 | 0,4 | 4 132 | 0,4 |
Alb. | 4 306 039 | 14 440 | 0,3 | 19 905 | 0,5 |
C.-B. | 4 841 078 | 21 305 | 0,4 | 23 918 | 0,5 |
Yn | 38 669 | 84 | 0,2 | 210 | 0,5 |
T.N.-O. | 44 718 | -211 | -0,5 | 198 | 0,4 |
Nt | 38 243 | 115 | 0,3 | 247 | 0,6 |
Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
L'Alberta a montré un accroissement migratoire interprovincial positif (+743) selon les estimations démographiques provisoires, suivant huit trimestres consécutifs de pertes migratoires interprovinciales (non illustré). La dernière fois que l'Alberta avait enregistré un nombre aussi important de trimestres consécutifs déficitaires remonte à la deuxième portion des années 1980, alors que cette province avait enregistré des pertes migratoires interprovinciales pendant dix trimestres consécutifs. Dans ses échanges avec les autres provinces et territoires, les gains migratoires de l'Alberta sont survenus principalement en provenance de la Saskatchewan, du Manitoba et de Terre-Neuve-et-Labrador, en partie amoindris par des pertes vers l'Ontario. L'Ontario (+7 807) a d'ailleurs continué d'afficher le plus fort accroissement migratoire interprovincial en nombre absolu, s'alimentant de la majorité des provinces, avec une affluence particulière du Québec, du Manitoba et de l'Alberta. La Nouvelle-Écosse figurait au deuxième rang en ce qui concerne les plus forts gains interprovinciaux avec 827 personnes, les migrants provenant notamment de Terre-Neuve-et-Labrador, du Québec, de l'Ontario et de la Colombie-Britannique. Cette dernière a également affiché des gains migratoires interprovinciaux de l'ordre de 543 personnes.
Au Québec, l'accroissement migratoire interprovincial est demeuré négatif (-2 479). Il faut remonter au quatrième trimestre de 2009 pour observer un solde de la migration interprovinciale supérieur à zéro en sol québécois (+15). Le solde migratoire interprovincial est également négatif pour la Saskatchewan (-2 693) et le Manitoba (-2 744), avec des sorties plus importantes vers l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique.
Tableau de données du graphique A5
Provinces et territoires | Migrants - Entrants | Migrants - Sortants | Solde |
---|---|---|---|
nombre | |||
T.-N.-L. | 1 472 | -2 669 | -1 197 |
Î.-P.-É. | 787 | -1 138 | -351 |
N.-É. | 4 748 | -3 921 | 827 |
N.-B. | 3 055 | -3 548 | -493 |
Qc | 6 999 | -9 478 | -2 479 |
Ont. | 24 227 | -16 420 | 7 807 |
Man. | 2 962 | -5 706 | -2 744 |
Sask. | 3 544 | -6 237 | -2 693 |
Alb. | 17 775 | -17 032 | 743 |
C.-B. | 14 272 | -13 729 | 543 |
Yn | 301 | -282 | 19 |
T.N.-O. | 565 | -563 | 2 |
Nt | 257 | -241 | 16 |
Source : Statistique Canada, Division de la démographie. |
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