Série thématique sur l'ethnicité, la langue et l'immigration
Le choix de la population de référence pour les statistiques du recensement sur les langues de travail
Avis de correction
La correction suivante a été apportée à ce document : dans le tableau 3, les deux derniers pourcentages de la 4e colonne (Québec, Personnes non occupées ayant une expérience de travail récente) sont 1,9 % (« À l'extérieur du Canada ») et 17,3 % (« Pas de lieu habituel de travail »).
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Début du texte
Depuis 2001, le questionnaire détaillé du Recensement de la population du Canada comprend une question portant sur les langues utilisées au travail. Cette question s’insère dans un module comprenant plusieurs questions sur la situation d’emploi et le travail, posées aux personnes âgées de 15 ans et plus.
Comme c’est le cas pour d’autres questions relatives au travail, la question portant sur les langues utilisées au travail peut faire référence à un emploi occupé par le répondant lors de deux périodes distinctes. On demande d’abord aux répondants de répondre à la question en faisant référence à l’emploi auquel ils ont consacré le plus d’heures au cours de la semaine de référence du recensement – soit, dans le cas du Recensement de 2021, la semaine du 2 au 8 mai 2021. Si les répondants n’ont pas occupé d’emploi lors de cette semaine, on leur demande de répondre en faisant référence à l’emploi qu’ils ont occupé le plus longuement depuis le 1er janvier de l’année précédente (soit, dans le cas du Recensement de 2021, le 1er janvier 2020), le cas échéant.
Il existe donc deux populations distinctes pour lesquelles on dispose de renseignements sur les langues de travail : les personnes occupées lors de la semaine de référence du recensement (17 321 700 personnes au Canada au Recensement de 2021), et les personnes ayant une expérience de travail récente (entre le 1er janvier de l’année précédente et la semaine de référence du recensement), mais qui n’occupaient pas d’emploi lors de la semaine de référence (3 308 820 personnes). Parmi ces dernières, la majorité (55 %) ne faisait plus partie de la population active lors de la semaine de référence du recensementNote , et les autres étaient au chômage.
Cette note technique vise à discuter du choix de la population de référence pour les statistiques sur les langues de travail, et à présenter l’approche en la matière adoptée par Statistique Canada dans le cadre de la diffusion des données du Recensement de 2021.
Choisir une population de référence par défaut qui facilite l’utilisation et l’interprétation des données sur les langues de travail
Dans les produits de Statistique Canada issus des cycles du recensement de 2001 à 2016, les données sur les langues de travail étaient généralement présentées en incluant par défaut à la fois les personnes occupées lors de la semaine de référence du recensement et les autres personnes ayant une expérience de travail récente, mais qui n’occupaient plus d’emploi lors de la semaine de référence du recensement.
Pour la diffusion des données du Recensement de 2021, il y a eu un changement d’approche. Pour la plupart des produits analytiques et de visualisation de données, la population de référence par défaut ne comprend que les personnes ayant occupé un emploi lors de la semaine de référence du recensement. Cela dit, la plupart des tableaux de données sur les langues de travail permettent aux utilisateurs de choisir eux-mêmes la population de référence en fonction de la situation d’activité des personnes, selon leur préférence.
Ce changement de population de référence par défaut est motivé par des considérations relatives à la disponibilité de renseignements complémentaires sur le travail ainsi qu’à la facilité d’interprétation des données.
D’abord, considérer uniquement les travailleurs occupant un emploi dans le cadre des produits relatifs aux langues de travail assure une cohérence avec les autres renseignements du recensement sur le travail (profession, industrie, etc.) et les produits d’analyse et de données qui en découlent. Dans ces derniers, on utilise généralement les personnes occupées lors de la semaine de référence du recensement comme population de référence. De fait, certaines informations clés sur le travail, dont le lieu de travail, ne sont disponibles que pour les personnes ayant occupé un emploi lors de la semaine de référence du recensement.
L’utilisation de cette population de référence plus restreinte permet aussi de faciliter l’interprétation des données. L’interprétation des informations relatives aux personnes inoccupées mais ayant une expérience de travail récente peut être complexe. Cela est d’abord attribuable à l’hétérogénéité de cette population, qui englobe à la fois des chômeurs, des retraités, des étudiants ayant occupé un emploi d’été l’année précédente, des immigrants récents dont le dernier emploi était hors du Canada, etc. Dans tous les cas, l’information porte sur un emploi qui n’était plus occupé par la personne au moment du recensement. Le poste qui était occupé par cette personne peut avoir été attribué à quelqu’un d’autre (auquel cas il s’agit d’une forme de double compte), tout comme il peut tout simplement ne plus exister.
Dans certains cas, il existe des différences de mesure en fonction de la situation d’activité des personnes, par exemple dans les cas où les personnes occupaient simultanément plus d’un emploiNote . En effet, si l’emploi d’intérêt pour la population occupée est celui auquel le travailleur a consacré le plus d‘heures pendant la semaine de référence du recensement, l’emploi d’intérêt pour la population inoccupée est celui que la personne a occupé le plus longuement pendant la période de 16 mois précédant le recensement. Ces deux définitions peuvent référer à des emplois différents.
Enfin, pour les personnes inoccupées mais ayant une expérience de travail récente, le moment exact où un emploi a été occupé depuis le 1er janvier de l’année précédente n’est pas connu. Dans tous les cas, il existe un décalage temporel entre le moment où cet emploi était occupé et le moment du recensement. Considérer cette population pour analyser les dynamiques linguistiques au travail peut donc mener à des incohérences et à des conclusions erronées, en particulier lors de croisements avec d’autres renseignements issus du recensement qui prennent le moment du recensement comme période de référence (p. ex. le lieu de résidence, les langues connues ou parlées à la maison, etc.). De plus, si le recensement permet en principe de brosser un portrait complet des personnes occupées au moment du recensement, il ne permet pas de le faire pour l’ensemble des personnes ayant travaillé depuis le 1er janvier de l’année précédente, puisque certaines de ces dernières auront entretemps quitté le Canada (chose fréquente pour certaines populations telles que les résidents non permanents), auront intégré un ménage collectifNote , ou encore seront décédées.
En somme, l’interprétation des données relatives aux personnes inoccupées mais ayant une expérience de travail récente est complexe, et surtout est différente qu’en ce qui concerne les personnes ayant occupé un emploi lors de la semaine de référence du recensement.
L’effet du choix de la population de référence sur les statistiques relatives aux langues de travail
Le choix de la population de référence, c’est-à-dire l’inclusion ou l’exclusion des personnes inoccupées lors de la semaine de référence du recensement mais ayant une expérience de travail récente, a un effet notable sur le nombre de personnes retenues dans la population, mais un effet limité sur les proportions de gens présentant un profil d’utilisation des langues donné. Cela dit, cet effet peut varier selon les sous-populations auxquelles on s’intéresse.
On examine ici l’effet du choix la population de référence sur les comptes de travailleurs, les taux d’utilisation des langues au travail, les caractéristiques des travailleurs et les tendances au fil du temps en matière de langues de travail. Des données sont présentées pour le Canada dans son ensemble, ainsi que pour le Québec et le Nouveau-Brunswick, puisque ces provinces se distinguent en ce qui a trait aux langues de travail.
Description de figure 1
Ce schéma présente la distribution de la population selon la situation d’emploi au moment du Recensement de 2021.
Au total, il y avait 30,3 millions de personnes âgées de 15 ans ou plus au Canada.
- 17,3 millions de personnes, soit 57 % de la population, étaient en emploi lors de la semaine de référence du recensement.
- 3,3 millions de personnes, soit 11 % de la population, étaient inoccupées, mais avaient travaillé à un moment depuis le 1er janvier 2020.
- 9,7 millions de personnes, soit 32 % de la population, n’avaient pas travaillé depuis le depuis le 1er janvier 2020.
Incidence sur les comptes de travailleurs
Le principal effet de ce choix a trait au nombre total de travailleurs dans la population de référence (tableau 1). Le fait de ne considérer que les personnes occupées lors de la semaine de référence du recensement réduit de 16,0 % la taille totale de la population de référence à l’échelle du Canada (qui passe de 20,6 millions de personnes occupant un emploi ou en ayant occupé un depuis le 1er janvier 2020, à 17,3 millions de personnes occupant un emploi).
Cette proportion peut varier d’une région à l’autre. Par exemple, la réduction du nombre de travailleurs était moindre au Québec (-13,6 %), et plus marquée au Nouveau-Brunswick (-17,5 %). Ces différences peuvent s’expliquer par un ensemble de facteurs, dont des variations en ce qui a trait à la conjoncture de l’emploi ou à la composition de la population de travailleurs (selon l’âge, par exemple).
Canada | Québec | Nouveau-Brunswick | |||||||
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Personnes occupées ou ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées uniquement | Personnes non occupées ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées ou ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées uniquement | Personnes non occupées ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées ou ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées uniquement | Personnes non occupées ayant une expérience de travail récente | |
nombre | |||||||||
Langue utilisée le plus souvent au travail | |||||||||
Total | 20 630 525 | 17 321 700 | 3 308 820 | 4 747 110 | 4 100 445 | 646 660 | 423 255 | 349 210 | 74 040 |
Anglais | 15 879 855 | 13 260 375 | 2 619 475 | 668 485 | 570 385 | 98 100 | 317 535 | 264 635 | 52 900 |
Français | 3 986 330 | 3 446 695 | 539 630 | 3 773 015 | 3 270 095 | 502 920 | 88 705 | 70 110 | 18 600 |
Langue autochtone | 19 435 | 15 105 | 4 335 | 10 215 | 8 160 | 2 060 | 150 | 100 | 50 |
Autre langue non officielle | 291 020 | 211 030 | 79 985 | 26 030 | 18 480 | 7 550 | 615 | 400 | 220 |
Anglais et français | 321 975 | 280 000 | 41 975 | 249 940 | 217 520 | 32 420 | 15 610 | 13 465 | 2 145 |
Anglais et langue(s) non officielle(s) | 115 955 | 95 500 | 20 450 | 7 155 | 5 725 | 1 430 | 595 | 480 | 115 |
Français et langue(s) non officielle(s) | 6 285 | 5 065 | 1 215 | 6 010 | 4 855 | 1 155 | 10 | 0 | 0 |
Anglais, français et langue(s) non officielle(s) | 7 400 | 6 205 | 1 195 | 6 170 | 5 165 | 1 000 | 40 | 25 | 10 |
Langues non officielles multiples | 2 270 | 1 715 | 555 | 90 | 60 | 30 | 0 | 0 | 0 |
Langues utilisées au moins régulièrement au travail | |||||||||
Total | 20 630 525 | 17 321 700 | 3 308 820 | 4 747 110 | 4 100 445 | 646 660 | 423 255 | 349 210 | 74 040 |
Anglais | 14 942 170 | 12 452 045 | 2 490 120 | 350 525 | 290 920 | 59 605 | 284 045 | 235 385 | 48 660 |
Français | 3 164 890 | 2 724 635 | 440 255 | 3 032 285 | 2 617 765 | 414 520 | 63 250 | 48 735 | 14 515 |
Langue autochtone | 6 935 | 5 245 | 1 685 | 4 170 | 3 275 | 900 | 50 | 35 | 20 |
Autre langue non officielle | 162 265 | 109 865 | 52 405 | 14 650 | 9 835 | 4 810 | 340 | 225 | 120 |
Anglais et français | 1 682 510 | 1 475 875 | 206 630 | 1 245 530 | 1 096 060 | 149 475 | 72 790 | 62 660 | 10 130 |
Anglais et langue(s) non officielle(s) | 570 220 | 470 660 | 99 560 | 25 880 | 20 245 | 5 630 | 2 330 | 1 860 | 470 |
Français et langue(s) non officielle(s) | 20 935 | 17 235 | 3 700 | 20 370 | 16 835 | 3 535 | 20 | 0 | 20 |
Anglais, français et langue(s) non officielle(s) | 69 335 | 58 300 | 11 040 | 52 965 | 45 050 | 7 910 | 415 | 320 | 100 |
Langues non officielles multiples | 11 260 | 7 835 | 3 430 | 730 | 455 | 270 | 15 | 0 | 15 |
Source : Statistique Canada, Recensement de 2021. |
Incidence sur les taux d’utilisation des langues au travail
Le choix de la population de référence a aussi un effet, bien que relativement mineur, sur les taux d’utilisation des langues au travail (tableau 2). Ainsi, à l’échelle canadienne, lorsqu’on exclut les personnes qui n’occupaient pas d’emploi lors de la semaine de référence du recensement, on obtient des taux d’utilisation de l’anglais légèrement plus bas, des taux d’utilisation du français légèrement plus élevés et des taux plus bas d’utilisation de langues autres que les langues officielles, et en particulier des langues non autochtones.
Une part de ces différences à l’échelle canadienne, en particulier en ce qui concerne le français et l’anglais, s’explique par un effet de composition. Comme mentionné précédemment, le fait de ne retenir que les personnes occupées a moins d’incidence sur le nombre total de travailleurs dans la population de référence au Québec qu’au Canada dans son ensemble. Puisque c’est dans cette province que se trouve la majorité des travailleurs utilisant le français, cela a pour effet de faire augmenter la part relative du français au travail au Canada.
Pour le Québec, l’effet du choix de la population de référence va dans le même sens qu’au Canada dans son ensemble (soit des taux plus élevés d’utilisation du français lorsqu’on tient compte uniquement des personnes occupées), mais cet effet est nettement plus modeste. Pour le Nouveau-Brunswick, l’effet va dans le sens inverse : retenir uniquement les personnes occupées mène à des taux un peu plus bas d’utilisation du français et plus élevés d’utilisation de l’anglais.
Toutes proportions gardées, l’effet le plus marqué du changement de population de référence concerne l’usage exclusif de langues non officielles autres que les langues autochtones. Considérer uniquement les personnes occupées mène à une baisse de 32 % du nombre de travailleurs déclarant n’utiliser ni le français, ni l’anglais sur une base régulière au travail. Cela s’explique en partie par le fait que la population inoccupée mais ayant une expérience de travail récente comprend plus souvent des personnes dont le dernier emploi avait été exercé à l’extérieur du Canada. Ainsi, en 2016Note , 1,8 % des personnes inoccupées ayant une expérience de travail récente ont répondu aux questions du recensement sur le travail en faisant référence à un emploi exercé à l’extérieur du Canada, contre 0,5 % de celles occupées lors de la semaine de référence du recensement. Ces emplois occupés hors du Canada impliquaient plus souvent l’usage principal ou exclusif de langues autres que le français et l’anglais.
Language | Canada | Québec | Nouveau-Brunswick | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Personnes occupées ou ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées uniquement | Personnes non occupées ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées ou ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées uniquement | Personnes non occupées ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées ou ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées uniquement | Personnes non occupées ayant une expérience de travail récente | |
pourcentage | |||||||||
Langue utilisée le plus souvent au travail | |||||||||
Total | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
Anglais | 77,0 | 76,6 | 79,2 | 14,1 | 13,9 | 15,2 | 75,0 | 75,8 | 71,4 |
Français | 19,3 | 19,9 | 16,3 | 79,5 | 79,7 | 77,8 | 21,0 | 20,1 | 25,1 |
Langue autochtone | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 0,2 | 0,3 | 0,0 | 0,0 | 0,1 |
Autre langue non officielle | 1,4 | 1,2 | 2,4 | 0,5 | 0,5 | 1,2 | 0,1 | 0,1 | 0,3 |
Anglais et français | 1,6 | 1,6 | 1,3 | 5,3 | 5,3 | 5,0 | 3,7 | 3,9 | 2,9 |
Anglais et langue(s) non officielle(s) | 0,6 | 0,6 | 0,6 | 0,2 | 0,1 | 0,2 | 0,1 | 0,1 | 0,2 |
Français et langue(s) non officielle(s) | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Anglais, français et langue(s) non officielle(s) | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Langues non officielles multiples | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Langues utilisées au moins régulièrement au travail | |||||||||
Total | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
Anglais | 72,4 | 71,9 | 75,3 | 7,4 | 7,1 | 9,2 | 67,1 | 67,4 | 65,7 |
Français | 15,3 | 15,7 | 13,3 | 63,9 | 63,8 | 64,1 | 14,9 | 14,0 | 19,6 |
Langue autochtone | 0,0 | 0,0 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Autre langue non officielle | 0,8 | 0,6 | 1,6 | 0,3 | 0,2 | 0,7 | 0,1 | 0,1 | 0,2 |
Anglais et français | 8,2 | 8,5 | 6,2 | 26,2 | 26,7 | 23,1 | 17,2 | 17,9 | 13,7 |
Anglais et langue(s) non officielle(s) | 2,8 | 2,7 | 3,0 | 0,5 | 0,5 | 0,9 | 0,6 | 0,5 | 0,6 |
Français et langue(s) non officielle(s) | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,4 | 0,4 | 0,5 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Anglais, français et langue(s) non officielle(s) | 0,3 | 0,3 | 0,3 | 1,1 | 1,1 | 1,2 | 0,1 | 0,1 | 0,1 |
Langues non officielles multiples | 0,1 | 0,0 | 0,1 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Source : Statistique Canada, Recensement de 2021. |
Incidence sur les caractéristiques des travailleurs
Outre le lieu de travail, les caractéristiques des personnes occupées lors de la semaine de référence du recensement et celles des personnes inoccupées mais ayant une expérience de travail récente diffèrent sur plusieurs autres points (tableau 3).
D’abord, parmi les personnes inoccupées mais ayant une expérience de travail récente, on note une forte surreprésentation des personnes de 15 à 24 ans (groupe d’âge qui comprend notamment beaucoup d’étudiants travaillant uniquement une partie de l’année) et de 60 ans et plus (groupe d’âge qui comprend beaucoup de personnes qui prennent leur retraite).
Les personnes inoccupées au moment du recensement étaient aussi surreprésentées parmi certains secteurs d’activité, notamment ceux affectés par une forte saisonnalité (agriculture, foresterie, pêche et chasse) ainsi que ceux qui ont été les plus perturbés en raison de la pandémie de COVID-19 (arts, spectacles et loisirs; services d’hébergement et de restauration).
Parallèlement aux différences en ce qui concerne les langues de travail, on constate aussi des différences pour ce qui est des langues parlées à la maison. Au Québec, les personnes inoccupées mais ayant une expérience de travail récente étaient proportionnellement un peu plus susceptibles de parler anglais le plus souvent à la maison, et un peu moins susceptibles de parler français le plus souvent. Au Nouveau-Brunswick, on observait plutôt l’inverse.
Caractéristique | Canada | Quebec | New Brunswick | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Personnes occupées | Personnes non occupées ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées | Personnes non occupées ayant une expérience de travail récente | Personnes occupées | Personnes non occupées ayant une expérience de travail récente | |
pourcentage | ||||||
Situation d'activité (semaine de référence du recensement) | ||||||
En emploi | 100,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 100,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 100,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Au chômage | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 45,4 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 37,8 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 43,6 |
Inactifs | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 54,6 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 62,2 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 56,4 |
Âge | ||||||
15 à 24 ans | 11,7 | 25,2 | 12,4 | 26,9 | 12,3 | 24,0 |
25 à 59 ans | 75,7 | 51,1 | 75,7 | 46,1 | 74,4 | 47,3 |
60 ans et plus | 12,6 | 23,7 | 11,9 | 26,9 | 13,3 | 28,7 |
Statut d'immigration | ||||||
Non-immigrants | 71,3 | 71,7 | 80,4 | 78,9 | 91,3 | 93,5 |
Immigrants | 25,5 | 25,3 | 16,6 | 17,5 | 6,6 | 5,1 |
Résidents non permanents | 3,2 | 3,1 | 3,0 | 3,6 | 2,1 | 1,4 |
Secteur d'activité | ||||||
Agriculture, foresterie, pêche et chasse | 2,3 | 2,6 | 1,8 | 2,4 | 3,4 | 8,0 |
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz | 1,3 | 1,2 | 0,6 | 0,5 | 0,8 | 1,1 |
Services publics | 0,8 | 0,4 | 0,7 | 0,3 | 1,1 | 0,5 |
Construction | 7,7 | 8,0 | 6,8 | 6,6 | 6,5 | 11,7 |
Fabrication | 8,3 | 6,5 | 10,5 | 8,1 | 7,9 | 8,8 |
Commerce de gros | 3,3 | 2,2 | 3,4 | 2,5 | 2,5 | 1,6 |
Commerce de détail | 11,2 | 13,9 | 11,7 | 14,4 | 12,1 | 12,7 |
Transport et entreposage | 5,2 | 5,2 | 4,8 | 4,9 | 4,8 | 4,6 |
Industrie de l'information et industrie culturelle | 2,1 | 1,7 | 2,2 | 1,5 | 1,8 | 1,2 |
Finance et assurances | 4,6 | 2,0 | 4,1 | 1,8 | 3,7 | 1,4 |
Services immobiliers et services de location et de location à bail | 1,9 | 1,6 | 1,5 | 1,4 | 1,1 | 1,1 |
Services professionnels, scientifiques et techniques | 8,6 | 6,1 | 8,1 | 5,9 | 5,2 | 3,7 |
Gestion de sociétés et d'entreprises | 0,3 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 0,1 |
Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d'assainissement | 4,0 | 5,9 | 3,8 | 5,8 | 4,2 | 5,7 |
Services d'enseignement | 7,7 | 7,1 | 8,1 | 6,5 | 7,9 | 5,1 |
Soins de santé et assistance sociale | 13,6 | 8,6 | 14,7 | 9,3 | 15,5 | 10,1 |
Arts, spectacles et loisirs | 1,5 | 5,4 | 1,4 | 5,8 | 1,4 | 3,3 |
Services d'hébergement et de restauration | 5,0 | 12,4 | 4,6 | 13,4 | 5,8 | 9,2 |
Autres services (sauf les administrations publiques) | 4,0 | 5,9 | 4,3 | 5,1 | 4,5 | 4,4 |
Administrations publiques | 6,7 | 3,5 | 6,9 | 3,7 | 9,7 | 5,7 |
Langue parlée le plus souvent à la maison | ||||||
Anglais | 63,6 | 66,6 | 10,7 | 12,6 | 69,2 | 67,2 |
Français | 19,8 | 15,8 | 77,7 | 73,6 | 25,7 | 29,0 |
Langue autochtone | 0,1 | 0,2 | 0,3 | 0,4 | 0,0 | 0,1 |
Autre langue non officielle | 12,1 | 13,0 | 7,0 | 8,6 | 2,8 | 1,9 |
Anglais et français | 0,6 | 0,6 | 1,7 | 1,9 | 1,3 | 1,2 |
Anglais et langue(s) non officielle(s) | 3,2 | 3,3 | 0,7 | 1,0 | 0,8 | 0,6 |
Français et langue(s) non officielle(s) | 0,4 | 0,3 | 1,4 | 1,4 | 0,1 | 0,0 |
Anglais, français et langue(s) non officielle(s) | 0,1 | 0,1 | 0,5 | 0,5 | 0,0 | 0,0 |
Langues non officielles multiples | 0,1 | 0,1 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Lieu de travail habituel (2016Tableau 3 Note 1) | ||||||
Dans la province de résidence | 87,1 | 76,0 | 89,2 | 79,0 | 86,8 | 69,3 |
Dans une autre province | 0,9 | 2,1 | 1,7 | 1,8 | 1,6 | 4,5 |
À l'extérieur du Canada | 0,5 | 1,8 | 0,3 | 1,9 | 0,4 | 1,0 |
Pas de lieu habituel de travail | 11,5 | 20,0 | 8,9 | 17,3 | 11,2 | 25,2 |
... n'ayant pas lieu de figurer
|
Incidence sur les tendances au fil du temps
En ce qui a trait aux comparaisons dans le temps, le choix de la population de référence a peu d’effet sur les tendances, en particulier pour des niveaux de géographie précis (graphique 1)Note .
À l’échelle canadienne, l’exclusion des personnes inoccupées lors la semaine de référence du recensement transforme une légère augmentation du pourcentage de travailleurs utilisant principalement l’anglais au travail entre 2016 et 2021 en une légère diminution, et gonfle légèrement une tendance à la hausse du français. Cela reflète essentiellement un effet de composition, dû au fait, discuté plus haut, que le changement de population de référence n’a pas le même impact sur les comptes de travailleurs dans toutes les provinces. En particulier, le fait de ne retenir que les personnes occupées a moins d’impact sur les comptes de travailleurs au Québec – où se retrouvaient la grande majorité (95 % en 2021) des travailleurs utilisant principalement le français au travail –, que dans le reste du Canada. La proportion de personnes résidant au Québec parmi les personnes occupées passait ainsi de 22,9 % en 2016 à 23,7 % en 2021, alors qu’elle passait plutôt de 22,7 % à 23,0 % lorsqu’on incluait aussi les autres personnes ayant une expérience de travail récente.
Lorsqu’on considère uniquement le Québec ou le Nouveau-Brunswick, l’exclusion des personnes inoccupées lors de la semaine de référence du recensement n’affecte pas les tendances observées entre 2016 et 2021 de façon notableNote .
Tableau de données du graphique 1
Canada | Québec | Nouveau-Brunswick | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Personnes occupées ou ayant une expérience de travail récente |
Personnes occupées uniquement | Personnes occupées ou ayant une expérience de travail récente |
Personnes occupées uniquement | Personnes occupées ou ayant une expérience de travail récente |
Personnes occupées uniquement | |||||||
2016 | 2021 | 2016 | 2021 | 2016 | 2021 | 2016 | 2021 | 2016 | 2021 | 2016 | 2021 | |
pourcentage | ||||||||||||
Français utilisé principalement | 19,2 | 19,4 | 19,4 | 19,9 | 79,9 | 79,6 | 80,0 | 79,9 | 21,6 | 20,9 | 20,9 | 20,1 |
Français et anglais utilisés à égalité | 2,1 | 1,6 | 2,2 | 1,7 | 7,2 | 5,4 | 7,3 | 5,4 | 4,4 | 3,7 | 4,4 | 3,9 |
Anglais utilisé principalement | 77,3 | 77,5 | 77,2 | 77,1 | 12,1 | 14,2 | 12,0 | 14,0 | 73,8 | 75,2 | 74,5 | 75,9 |
Note : « Français utilisé principalement » et « Anglais utilisé principalement » incluent les personnes déclarant utiliser l’une seule de ces deux langues le plus souvent au travail, dont celles qui utilisaient l’une de ces langues à égalité avec une langue non officielle. Sources : Statistique Canada, Recensements de 2016 et de 2021. |
Conclusion
Dans le cadre de la diffusion des données du Recensement de 2021 sur les langues de travail, la population de référence utilisée par défaut par Statistique Canada dans les produits analytiques et les produits de visualisation de données est celle des personnes ayant occupé un emploi lors de la semaine de référence du recensement. Ce choix a été motivé par une volonté d’harmoniser la diffusion de ces données avec celle d’autres données du recensement relatives au travail, et de faciliter l’interprétation des données par les utilisateurs. Bien que cette façon de présenter les données n’ait que des effets relativement mineurs sur les statistiques relatives aux langues de travail, elle présente plusieurs avantages touchant à la cohérence et à l’interprétation des données.
Comparativement aux personnes occupées lors de la semaine de référence du recensement, les personnes inoccupées mais ayant une expérience de travail récente présentent un ensemble de caractéristiques particulières (surreprésentation parmi certains groupes d’âge et certains secteurs d’activité, etc.). En fonction de leurs besoins, certains utilisateurs pourront juger judicieux de s’intéresser spécifiquement à ces personnes inoccupées, ou encore de les inclure dans leur population d’intérêt au même titre que les personnes occupées lors de la semaine de référence du recensement. Plusieurs tableaux du Recensement de 2021 permettent de choisir la population de référence désirée, offrant une flexibilité aux utilisateurs. Ces utilisateurs doivent cependant garder en tête qu’il existe des différences dans l’interprétation des données relatives aux langues de travail selon la population de référence.
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