Série thématique sur l'ethnicité, la langue et l'immigration
Résultats en éducation et sur le marché du travail des enfants issus de l’immigration selon leur région d’origine

Par Martin Turcotte, Centre de la statistique ethnoculturelle, langue et immigration, Statistique Canada

Date de diffusion : le 15 novembre 2018

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Aperçu

À partir des données intégrées des recensements de 2006 et de 2016, la présente étude examine les résultats sur le plan de la scolarité et du marché du travail d’une cohorte d’enfants issus de l’immigration qui étaient âgés de 9 à 17 ans en 2006. Dans le cadre de l’étude, les résultats des enfants d’immigrants issus de diverses régions d’origine sont comparés avec ceux d’enfants de parents nés au Canada.

  • Les enfants d’immigrants étaient généralement plus susceptibles de terminer des études postsecondaires que leurs homologues de troisième génération ou plus. Par exemple, parmi les enfants d’immigrants âgés de 13 à 17 ans en 2006, 43 % avaient obtenu un diplôme d’études universitaires en 2016, comparativement à 29 % de leurs homologues de troisième génération ou plus.
  • Les enfants d’immigrants originaires de l’Asie étaient particulièrement plus susceptibles d’avoir un niveau de scolarité élevé. Par exemple, en 2016, les enfants d’immigrants originaires de l’Asie de l’Est étaient deux fois et demie plus susceptibles d’être titulaires d’un diplôme d’études universitaires que leurs homologues de troisième génération ou plus.
  • Les enfants de parents dont le niveau de scolarité est faible ont généralement tendance à avoir un niveau de scolarité faible eux aussi. Toutefois, le niveau de scolarité des parents a une incidence moins grande sur la scolarité des enfants issus de l’immigration que sur celle des enfants dont les parents sont nés au Canada.
  • Parmi les diplômés universitaires de 30 à 34 ans qui travaillaient à temps plein toute l’année, les hommes qui sont nés de parents immigrants gagnaient moins que leurs homologues de troisième génération ou plus, et ce, même après la prise en compte des autres facteurs.
  • Chez les femmes de 30 à 34 ans qui travaillaient à temps plein toute l’année et qui avaient un diplôme d’études universitaires, les écarts de rémunération entre les enfants issus de l’immigration et ceux de troisième génération ou plus étaient généralement non significatifs, une fois les autres facteurs pris en compte.

Introduction

En plus de maintenir une tradition humanitaire d’accueil de réfugiés, un des objectifs des politiques d’immigration canadiennes est de favoriser la croissance et la prospérité économique du pays. En outre, l’immigration internationale doit aider à combler les pénuries actuelles et anticipées de main-d’œuvre qualifiée.

Étant donné ces objectifs, on accorde une importance de premier plan à la scolarisation et à la formation professionnelle au moment de la sélection des candidats à l’immigration. Ainsi, on considère que les immigrants pourront s’intégrer plus facilement s’ils sont en mesure de trouver un emploi, et qu’ils trouveront plus facilement un bon emploi s’ils ont terminé avec succès des études postsecondaires dans un établissement d’enseignement reconnu.

Les statistiques illustrent le fait que la scolarisation constitue un critère de sélection des immigrants au Canada. Par exemple, parmi les immigrants âgés de 25 à 34 ans et admis entre 2011 et 2016, 57 % possédaient un certificat, un diplôme ou un grade universitaires de niveau du baccalauréat ou de niveau supérieur (cette proportion étant même de 71 % chez ceux appartenant à la catégorie des immigrants économiques). En comparaison, 30 % des non-immigrants du même groupe d’âge avaient obtenu un diplôme d’études universitairesNote 1.

À court terme, combler les pénuries de main-d’œuvre en accueillant une population immigrante bien formée peut être bénéfique pour l’économie canadienne. L’incidence de l’immigration sur l’évolution sociale et économique du pays peut aussi se faire sentir à beaucoup plus long terme, notamment parce que la majorité des immigrants auront des enfants nés au Canada. Ces enfants peuvent être considérés, tels qu’on les nomme dans cet article, comme des enfants ou des jeunes « issus de l’immigration ».

Étant donné leur histoire familiale particulière, marquée par l’établissement de leurs parents dans un nouvel environnement, les enfants issus de l’immigration se distinguent des autres de différentes façons (Statistique Canada, 2017a). Entre autres, ils sont susceptibles de développer une culture « métissée », qui se modèle initialement sur celle des parents et de la communauté d’origine, mais qui, par la suite, emprunte à la culture des amis, des enseignants et d’autres adultes fréquentés à l’extérieur du foyer, ainsi que des établissements fréquentés (école, travail, etc.). Ils contribuent ainsi à la diversité sociale et culturelle du pays.

Les enfants issus de l’immigration peuvent aussi contribuer à la hausse du niveau général de scolarité au Canada. En effet, au Canada, et contrairement à plusieurs autres pays européens, les enfants issus de l’immigration sont, globalement, plus susceptibles d’entreprendre et de terminer des études postsecondaires que leurs homologues non immigrants (p. ex. Kamanzi, et coll. 2016; OCDE, 2017; Chen et Hou, 2019).

Malgré ces tendances générales, tous les immigrants et tous les enfants issus de l’immigration n’ont pas le même profil éducationnel, et certains réussissent mieux que d’autres. Éventuellement, certains peuvent avoir plus ou moins de succès sur le marché du travail (p. ex. Chen et Hou, 2019). En outre, bien que les enfants issus de l’immigration obtiennent très majoritairement leur diplôme au Canada et qu’ils maîtrisent très bien les langues de travail, ils peuvent être plus susceptibles de subir de la discrimination pendant le processus d’embauche (p. ex. Oreopoulos, 2011, pour des données canadiennes).

Dans le présent article, on s’intéresse aux résultats en éducation et sur le marché du travail des enfants issus de l’immigration selon leur région d’origine, c’est-à-dire le lieu de naissance des parents immigrants (voir « Sources de données, concepts et méthodes » pour plus de détails). Le fait de mieux connaître les régions d’origine des enfants issus de l’immigration qui sont plus à risque de difficultés scolaires peut permettre de développer des programmes de soutien ciblés pour les accompagner dans leur parcours. En parallèle, déterminer les régions d’origine au sein desquelles les taux de diplomation postsecondaire et universitaire sont exceptionnellement élevés peut encourager la réalisation d’analyses plus approfondies afin de mieux comprendre les facteurs non mesurés à l’origine de ces réussites (p. ex. Somerville et Robinson, 2016, à propos des enfants issus de l’immigration de l’Asie du Sud).

Il est aussi important, pour le développement de politiques et de programmes visant à favoriser l’employabilité et à lutter contre la discrimination dans l’emploi, de déterminer les régions d’origine pour lesquelles les résultats sur le marché du travail sont moins favorables. Si les enfants issus de l’immigration réussissent en général mieux à l’école et sont plus susceptibles d’obtenir des diplômes d’études postsecondaires, on devrait s’attendre à ce qu’ils obtiennent aussi de meilleurs résultats sur le marché du travail. Mais est-ce vraiment le cas?

Dans ce contexte, le présent article vise à répondre aux deux questions suivantes :

  • Dans quelle mesure les enfants issus de l’immigration diffèrent-ils entre eux, selon leur région d’origine et par rapport aux enfants de parents nés au Canada, en ce qui a trait à leurs résultats en éducation?
    • Dans quelle mesure les écarts de résultats observés en éducation, entre les régions d’origine, peuvent-ils être expliqués par des variations au chapitre de la situation familiale et socioéconomique durant l’enfance, de même que des caractéristiques individuelles?
  • Est-ce que les enfants issus de l’immigration des différentes régions d’origine obtiennent, à niveau de scolarité équivalent et une fois devenus de jeunes adultes, des résultats sur le marché du travail qui sont comparables à ceux de jeunes dont les parents sont nés au Canada (emploi et gains)?

Afin de répondre à la première question de recherche, on utilise les données intégrées des recensements de 2006 et de 2016. On compare les résultats en éducation en 2016 (obtention ou non d’un diplôme), selon les régions d’origine des jeunes issus de l’immigration, en tenant compte de différentes caractéristiques mesurées en 2006 (lorsque les enfants vivaient avec leurs parents).

Plus précisément, on s’intéresse aux résultats en éducation de deux cohortes de jeunes : 1) celle de jeunes âgés de 9 à 13 ans en 2006 chez qui l’on estime la propension à avoir obtenu au moins un diplôme d’études secondaires en 2016, alors qu’ils sont âgés de 19 à 23 ans; 2) celle de jeunes âgés de 13 à 17 ans en 2006 pour lesquels on s’intéresse à l’obtention en 2016, alors qu’ils sont âgés de 23 à 27 ans : a) d’un certificat, d’un diplôme ou d’un grade d’études postsecondaires; b) d’un diplôme ou d’un grade d’études universitaires de niveau du baccalauréat ou de niveau supérieur; c) d’un diplôme ou d’un grade d’études universitaires de niveau du baccalauréat ou de niveau supérieur dans un domaine des STGM (science, technologie, génie et mathématiques).

Une étude récente de Chen et Hou (2019) a examiné les résultats en éducation et sur le marché du travail des enfants issus de l’immigration, mais selon les groupes de minorité visible, à l’aide d’une approche par cohortes synthétiques. La présente étude enrichit ce portrait, mais elle s’intéresse plutôt aux régions d’origine des enfants issus de l’immigrationNote 2. De plus, les données intégrées des recensements de 2006 et de 2016 permettent de mesurer et de prendre en compte de manière directe un plus grand nombre de facteurs associés aux résultats en éducation, en particulier la scolarité des parents et les revenus familiaux durant l’enfance.

Pour répondre à la deuxième question de recherche, on s’intéresse à deux ensembles de résultats sur le marché du travail des jeunes adultes : l’emploi, notamment l’emploi à temps plein toute l’année, et les gains d’emploi (ou salaires). Dans cette deuxième partie de l’article, seules les données du Recensement de 2016 sont utilisées, et la population d’intérêt est celle des personnes âgées de 30 à 34 ans nées au Canada ou issues de l’immigrationNote 3. On compare, comme dans les sections précédentes, les résultats sur le marché du travail des jeunes issus de l’immigration, selon leur région d’origine, à ceux des Canadiens de troisième génération ou plus. Des détails à propos de la source de données, des concepts et des méthodes sont fournis dans l’encadré « Source de données, concepts et méthodes ».

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Source de données, concepts et méthodes

Dans la présente étude, on utilise principalement les données intégrées des recensements de 2006 et de 2016. Les principaux avantages de cette intégration de données sont : 1) la disponibilité des renseignements à propos de l’environnement familial des jeunes, avant qu’ils ne quittent le foyer parental. En effet, les données non appariées ou « régulières » du recensement incluent le niveau de scolarité atteint par les enfants issus de l’immigration, mais elles ne permettent pas, lorsque les jeunes ont quitté le domicile familial et qu’ils ont terminé leur programme d’études postsecondaires, de connaître les caractéristiques socioéconomiques de leur famille d’origine (scolarité et revenu des parents, structure familiale, etc.)Note 4; 2) une taille d’échantillon relativement importante, qui permet de regrouper les jeunes selon plusieurs régions d’origine distinctes (précisément 16 dans le cas de cette étude, y compris le Canada)Note 5; 3) la possibilité de comparer les résultats des enfants issus de l’immigration (génération 1.5 et deuxième génération) avec ceux des Canadiens de troisième génération ou plus, ce qui n’est pas possible avec certaines bases de données qui incluent uniquement des renseignements à propos des immigrants.

Étant donné que la majorité des enfants et des adolescents âgés de 9 à 17 ans vivaient avec leurs parents en 2006 (98 % de l’échantillon), ceux pour qui ce n’était pas le cas ont été exclus de l’analyse. Les jeunes âgés de 18 ans ou plus en 2006 ont été exclus parce que, à partir de cet âge, une proportion plus forte de ces jeunes ne vivent plus avec leurs parents (ce qui rend impossible la prise en compte des variables de contexte familial). Le sous-échantillon du recensement apparié 2006-2016, utilisé dans le cadre de cette étude, était de 122 810 répondants. Toutes les analyses ont été pondérées à l’aide d’un poids tenant compte de la probabilité de sélection à la fois au Recensement de 2006 et au Recensement de 2016.

Enfants issus de l’immigration

Dans la présente étude, les enfants issus de l’immigration sont tous les enfants et les adolescents nés d’un ou de deux parents immigrants. Ces enfants sont soit nés au Canada (la majorité), soit arrivés au Canada avant l’âge de 15 ans (à savoir des membres de la génération 1.5, qui ont donc tous été en contact avec le système scolaire canadien et qui ont obtenu, le cas échéant, un diplôme d’études secondaires ou postsecondaires au Canada). Il est à noter que l’inclusion ou l’exclusion des enfants de la génération 1.5, c’est-à-dire les enfants ayant immigré avant l’âge de 15 ans, n’affectait pas les conclusions générales de l’étude.

Région d’origine

La région d’origine des enfants issus de l’immigration constitue la principale variable d’intérêt. Dans la présente étude, la région d’origine correspond, dans tous les cas, au lieu de naissance des parents et non au lieu de naissance des enfants. Ce choix a été fait pour éviter d’attribuer aux enfants immigrants un lieu de naissance résultant de la migration transitoire plutôt que de la région d’origine de leurs parents. Par exemple, un enfant issu de l’immigration qui est né aux États-Unis, mais dont les deux parents sont nés en Inde (Asie du Sud), se verra attribuer comme région d’origine l’Asie du Sud plutôt que les États-Unis ou l’Amérique du Nord. Il est à noter que, dans le cas où les lieux de naissance des parents diffèrent, on utilise le lieu de naissance de la mère, sauf lorsque la mère est née au Canada; dans ce cas, le lieu de naissance du père est utilisé.

Les enfants de troisième génération ou plus sont ceux dont les deux parents sont nés au Canada. Il s’agit de la région de référence pour la majorité des analyses de la présente étude. Il est à noter que, dans le texte, on utilise les concepts de région d’origine ou de région de naissance des parents de manière interchangeable.

Outre le Canada, les 15 autres régions d’origine retenues, dont les principaux pays d’origine sont indiqués entre parenthèses, sont les suivantes : Amérique du Nord (États-Unis), Amérique centrale (Mexique, Salvador, Guatemala), Antilles et Bermudes (Jamaïque, Haïti, Trinité-et-Tobago), Amérique du Sud (Guyana, Brésil, Chili), Europe de l’Ouest (Allemagne, France, Pays-Bas), Europe de l’Est (Pologne, Fédération de Russie, Roumanie), Europe du Nord (Royaume-Uni), Europe du Sud (Portugal, Italie), Afrique subsaharienne (République sud-africaine, Ghana, Tanzanie, Nigeria, Kenya), Afrique du Nord (Égypte, Maroc, Algérie), Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient (Liban, Iran, Afghanistan, Syrie), Asie de l’Est (Chine, Hong Kong, Corée du Sud), Asie du Sud-Est (Philippines, Vietnam, Cambodge), Asie du Sud (Inde, Sri Lanka), et Océanie et autres (Fidji, Australie, Nouvelle-Zélande).

Niveau de scolarité

Au moins un diplôme d’études secondaires indique si une personne a au moins obtenu un diplôme d'études secondaires ou une attestation d'équivalence. Dans les Tableaux 1 et 2 ainsi que les Graphiques 1 et 2, « au moins un diplôme d’études secondaires » inclut les personnes qui ont obtenu un diplôme d'études secondaires ou une attestation d'équivalence, un certificat, diplôme ou grade postsecondaire, ou les deux.

Les certificats, diplômes ou grades d’études postsecondaires comprennent les certificats d’apprenti, les certificats ou diplômes d’une école de métiers, les certificats ou diplômes d’un programme de niveau collégial, y compris le cégep au Québec, et les certificats, diplômes ou grades d’études universitaires.

Les diplômes ou grades d’études universitaires (baccalauréat ou plus) incluent les baccalauréats, les diplômes en médecine, les maîtrises et les doctorats acquis. Il est à noter que les baccalauréats obtenus au niveau collégial sont aussi inclus.

La variable plus haut niveau de scolarité est utilisée comme variable indépendante dans les analyses qui portent sur les résultats sur le marché du travail. Les catégories sont mutuellement exclusives. Par exemple, « diplôme d’études secondaires » inclut seulement les personnes qui ont obtenu un diplôme d’études secondaires mais pas de titres postsecondaires.

La variable plus haut niveau de scolarité des parents est utilisée dans l’analyse des résultats des enfants sur le plan de l’éducation. Les catégories sont similaires à celles utilisées en ce qui concerne le plus haut niveau de scolarité et sont aussi mutuellement exclusives.

Taux d’emploi

Pourcentage des personnes qui occupaient un emploi durant la semaine précédant le recensement (mai 2016).

Emploi à temps plein toute l’année

Emploi occupé par une personne durant 49 semaines ou plus en 2015 et majoritairement à temps plein.

Gains d’emploi

Gains qui correspondent aux salaires, traitements et commissions d’un travail rémunéré. Les revenus d’emploi des travailleurs autonomes sont exclus. Pour le Recensement de 2016, la période de référence est l’année 2015.

Analyses multivariées

Dans la première section, des modèles de régression logistique ont été utilisés pour estimer les probabilités prédites ajustées d’avoir atteint un niveau de scolarité donné (secondaire, postsecondaire, universitaire, et universitaire dans un domaine de la science, de la technologie, du génie et des mathématiques). Dans les tableaux, les variables de contrôle sont maintenues à leur valeur moyenne pour l’échantillon en question (c’est-à-dire la moyenne des valeurs pour les répondants qui sont inclus dans le modèle en question). L’ensemble des variables de contrôle incluses dans les modèles est présenté dans le tableau 2. Les taux d’emploi ajustés ont aussi été obtenus par régression logistique. Finalement, les analyses multivariées des gains médians prédits ont été réalisées à l’aide de régressions par quantile.

Fin de la boîte de texte

Section 1 : Résultats en éducation selon la région d’origine

Dans la société et l’économie actuelles, l’obtention d’un diplôme d’études secondaires est pratiquement considérée comme un minimum et ne garantit pas une intégration réussie sur le marché du travail (Uppal, 2017)Note 6.

Dans la cohorte des enfants âgés de 9 à 13 ans en 2006, 92 % des enfants avaient au moins obtenu leur diplôme d’études secondaires 10 ans plus tard, en 2016. Cette proportion était plus élevée pour les enfants issus de l’immigration (96 %) que pour les enfants canadiens de troisième génération ou plus (91 %) (graphique 1 et tableau 1).

Les enfants issus de l’immigration de toutes les régions d’origine étaient plus susceptibles que ceux de troisième génération ou plus d’avoir au moins obtenu leur diplôme d’études secondaires — les deux seules exceptions étant celles des enfants issus d’un pays d’Amérique centrale (84 %), et des Antilles et des Bermudes (91 %).


Tableau 1
Pourcentage des enfants et des adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006 ayant obtenu un diplôme d’études en 2016, selon la région d’origine et le type de diplôme
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage des enfants et des adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006 ayant obtenu un diplôme d’études en 2016 Type de diplôme obtenu en 2016, Au moins un diplôme d’études secondaires, Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires, Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur) et Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur) dans un domaine des STGM (science, technologie, génie et mathématiques) , calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de diplôme obtenu en 2016
Au moins un diplôme d’études secondairesTableau 1 Note 1 Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondairesTableau 1 Note 2 Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur)Tableau 1 Note 2 Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur) dans un domaine des STGM (science, technologie, génie et mathématiques) Tableau 1 Note 2
pourcentage
Total 92 68 33 8
Région d’origine
Canada 91 67 29 6
Autres pays 96 72 43 12
Région d’origine détaillée
Canada 91 67 29 6
Amérique du Nord 94 66 38 8
Amérique centrale 84 51 19 2
Antilles et Bermudes 91 61 24 4
Amérique du Sud 94 67 28 7
Europe de l’Ouest 94 72 39 11
Europe de l’Est 97 76 47 11
Europe du Nord 95 67 37 8
Europe du Sud 95 72 38 7
Afrique subsaharienne 97 70 48 14
Afrique du Nord 94 79 52 16
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 97 75 45 13
Asie de l’Est 98 82 67 24
Asie du Sud-Est 98 77 42 12
Asie du Sud 98 76 56 17
Océanie et autres 96 63 28 7

En revanche, la presque totalité des enfants âgés de 9 à 13 ans dont les parents étaient originaires d’un pays de l’Asie de l’Est, de l’Asie du Sud et de l’Asie du Sud-Est avaient au moins obtenu leur diplôme d’études secondaires en 2016 (98 % pour chacune de ces régions).

graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Région d’origine (titres de rangée) et Diplôme d’études secondaires, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région d’origine Diplôme d’études secondaires
pourcentage
Amérique centrale 84
Canada 91
Antilles et Bermudes 91
Amérique du Nord 94
Europe de l’Ouest 94
Amérique du Sud 94
Afrique du Nord 94
Europe du Sud 95
Europe du Nord 95
Océanie et autres 96
Europe de l’Est 97
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 97
Afrique subsaharienne 97
Asie du Sud-Est 98
Asie du Sud 98
Asie de l’Est 98

En ce qui concerne l’obtention d’un certificat, d’un diplôme ou d’un grade d’études postsecondaires (qui comprend un programme de métier ou d’apprenti, un certificat ou diplôme de niveau collégial, y compris le cégep au Québec, ou un certificat, diplôme ou grade universitaire), le scénario était relativement similaire.

Ainsi, parmi les jeunes âgés de 13 à 17 ans en 2006, ceux issus de l’immigration étaient légèrement plus susceptibles d’avoir obtenu un certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires en 2016 que ceux de troisième génération ou plus (72 % et 67 %, respectivement). Parmi les régions d’origine, les résultats étaient moins favorables pour les deux mêmes régions qu’en matière de diplomation au niveau secondaire, soit l’Amérique centrale (51 %), et les Antilles et les Bermudes (61 %).

Les jeunes issus de l’immigration de l’Asie de l’Est étaient quant à eux proportionnellement les plus nombreux à avoir obtenu un certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires en 2016 (82 %), suivis de ceux de l’Afrique du Nord (79 %) et de l’Asie du Sud-Est (77 %).

Même s’il existait des écarts entre les régions d’origine pour les niveaux de scolarité secondaire et postsecondaire, les différences les plus marquées étaient enregistrées en ce qui concerne l’obtention d’un diplôme d’études universitaires (de niveau du baccalauréat ou de niveau supérieur).

Plus précisément, parmi les jeunes âgés de 13 à 17 ans en 2006 et issus de l’immigration, 43 % avaient obtenu, 10 ans plus tard, un diplôme d’études universitaires. En comparaison, cette proportion était de 29 % pour les jeunes de parents nés au Canada (tableau 1).

Bien que les enfants issus de l’immigration avaient, de manière générale, une forte propension à avoir obtenu un diplôme d’études universitaires, les adolescents originaires de l’Asie de l’Est (Chine, Hong Kong, etc.) se démarquaient tout particulièrement : parmi cette cohorte de jeunes âgés de 13 à 17 ans en 2006, 67 % avaient obtenu un diplôme d’études universitaires en 2016. Des proportions plus élevées que la moyenne étaient aussi enregistrées chez les adolescents issus de l’immigration de l’Asie du Sud (56 %) et de l’Afrique du Nord (52 %).

En fait, les jeunes de toutes les sous-régions de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie présentaient des proportions de diplômés universitaires plus élevées que la moyenne des jeunes Canadiens de troisième génération ou plus.

Le scénario était cependant différent pour les adolescents âgés de 13 à 17 ans en 2006 et issus de l’immigration de l’Amérique centrale (taux d’obtention d’un diplôme d’études universitaires de 19 % en 2016), de même que pour leurs homologues issus de l’immigration des Antilles et des Bermudes (24 %).

Environ un jeune issu de l’immigration de l’Asie de l’Est sur quatre avait obtenu un diplôme d’études universitaires dans un domaine des STGM

Les domaines des STGM (science, technologie, génie et mathématiques) sont considérés comme importants, car ils sont associés à l’innovation et la hausse de la productivité et offrent des salaires généralement plus élevés. Différentes initiatives sont mises en place pour rendre ces domaines plus populaires auprès des jeunes, en particulier auprès des jeunes femmesNote 7.

Des études antérieures ont démontré que les immigrants avaient plus tendance que les non-immigrants à obtenir un diplôme dans un domaine des STGM (p. ex. Hango, 2013). C’est également le cas pour leurs enfants. En effet, parmi les adolescents issus de l’immigration âgés de 13 à 17 ans en 2006, 12 % avaient obtenu, 10 ans plus tard, un diplôme d’études universitaires dans un domaine des STGM, par rapport à 6 % des enfants canadiens de troisième génération ou plus.

Ces résultats généraux masquent des écarts importants selon la région d’origine chez les jeunes issus de l’immigration. Ainsi, parmi les jeunes issus de l’immigration de l’Asie de l’Est et âgés de 13 à 17 ans en 2006, 24 % avaient terminé des études universitaires dans un domaine des STGM en 2016. Les proportions correspondantes étaient aussi plus élevées que la moyenne chez les jeunes originaires de l’Asie du Sud (17 %), de l’Afrique du Nord (16 %) et de l’Afrique subsaharienne (14 %).

En revanche, la proportion de ceux ayant obtenu un diplôme d’études universitaires dans un domaine des STGM était de 2 % chez les adolescents issus de l’immigration de l’Amérique centrale et de 4 % chez ceux issus de l’immigration des Antilles et des Bermudes (tableau 1).

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Écarts de résultats entre garçons et filles issus de l’immigration

Depuis le début des années 1990, les jeunes femmes sont plus susceptibles que les jeunes hommes de terminer des études universitaires (Statistique Canada, 2017). Cette tendance s’observe chez les Canadiens de troisième génération comme chez les enfants issus de l’immigration, et ce, peu importe la région d’origine (tableau de l’encadré). L’écart relatif (soit la proportion des filles divisée par celle des garçons) est néanmoins plus prononcé pour certaines régions d’origine que pour d’autres.


Tableau de l’encadré
Pourcentage qui ont obtenu un diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur), selon le sexe et la région d’origine, 2006 à 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage qui ont obtenu un diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur). Les données sont présentées selon Région d’origine (titres de rangée) et Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur), Garçons, Filles, Différence entre les filles et les garçons et Écart relatif entre les filles et les garçons, calculées selon pourcentage, points de pourcentage et ratio unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région d’origine Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur)
Garçons Filles Différence entre les filles et les garçons Écart relatif entre les filles et les garçons
pourcentage points de pourcentage ratio
Asie de l’Est 62 72 10 1,15
Asie du Sud 50 61 11 1,21
Océanie et autres 24 32 8 1,36
Afrique du Nord 43 61 18 1,40
Europe de l’Ouest 32 46 14 1,42
Amérique du Nord 32 45 13 1,43
Europe de l’Est 38 55 17 1,44
Afrique subsaharienne 39 56 17 1,44
Amérique du Sud 22 34 12 1,54
Amérique centrale 15 23 8 1,56
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 35 55 20 1,58
Asie du Sud-Est 32 51 19 1,60
Europe du Sud 29 46 17 1,60
Canada 21 36 15 1,71
Europe du Nord 25 48 23 1,91
Antilles et Bermudes 16 31 15 1,96

Par exemple, chez les adolescents de 13 à 17 ans en 2006 et issus de l’immigration des Antilles et des Bermudes, les filles étaient près de deux fois plus susceptibles que les garçons d’avoir obtenu un diplôme d’études universitaires de niveau du baccalauréat ou de niveau supérieur en 2016 (taux d’obtention de 31 % et de 16 %, respectivement, pour un ratio de 1,96). En comparaison, cet écart selon le genre était nettement plus faible au sein de certaines régions d’origine : par exemple, la proportion de jeunes femmes originaires de l’Asie de l’Est ayant obtenu un diplôme d’études universitaires était de 72 %, comparativement à 62 % pour les jeunes hommes (ratio de 1,15 entre les filles et les garçons). Les garçons originaires de l’Asie du Sud réussissaient aussi mieux, relativement aux filles de leur région d’origine, que leurs homologues masculins de parents nés au Canada.

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Caractéristiques des parents et de la famille, et résultats en éducation

Les écarts de résultats en éducation des jeunes, selon leur région d’origine, doivent être interprétés prudemment. Entre autres, ces écarts peuvent refléter des différences quant à l’origine socioéconomique des enfants (p. ex. Croll, 2004) ou leurs caractéristiques individuelles, qui peuvent varier selon la région d’origine. Cette section présente les différents facteurs associés aux résultats en éducation et la façon dont ceux-ci varient, selon les régions d’origine.

De manière générale, on sait que les enfants qui viennent de familles plus favorisées socioéconomiquement sont nettement plus susceptibles d’entreprendre et de réussir eux-mêmes avec succès des études postsecondaires (OCDE, 2017; Zafira, 2012; etc.). La scolarité des parents est reconnue, encore plus que le niveau de revenu ou de patrimoine financier, comme un des facteurs les plus fortement associés à la réussite et à la persévérance scolaire des enfants — en particulier aux niveaux postsecondaire et universitaire (Childs, et coll. 2018).

La force de la corrélation entre la scolarité des parents et les résultats en éducation des enfants est illustrée au tableau A1 en annexe; par exemple, de 2006 à 2016, parmi les adolescents de 13 à 17 ans dont les parents n’avaient pas obtenu de diplôme d’études secondaires ni de titres postsecondaires, 12 % avaient réussi à obtenir un diplôme d’études universitaires de niveau du baccalauréat ou de niveau supérieur 10 ans plus tard. En comparaison, cette proportion atteignait 63 % chez ceux dont au moins un parent avait obtenu un diplôme ou grade d’études universitaires supérieur au baccalauréat. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette corrélation entre la scolarité des parents et les résultats des enfants en éducation (consulter l’encadré pour plus de détails à propos de ces raisons). Mais le fait demeure : elle est l’une des plus robustes et persistantes au fil des années.

Comme l’illustre le tableau A2 en annexe, les enfants issus de l’immigration sont proportionnellement plus nombreux à avoir des parents titulaires d’un diplôme d’études universitaires. En 2006, 39 % des enfants et des adolescents issus de l’immigration et âgés de 9 à 17 ans vivaient avec au moins un parent titulaire d’un diplôme d’études universitaires; en comparaison, c’était le cas de 26 % de leurs homologues de troisième génération ou plus.

Les jeunes issus de l’immigration et originaires de régions qui enregistraient les taux de diplomation universitaire plus élevés étaient aussi, de manière générale, proportionnellement plus nombreux à avoir des parents plus fortement scolarisés. C’était le cas des jeunes issus de toutes les sous-régions de l’Asie et de l’Afrique. Plus précisément, 62 % des enfants âgés de 9 à 17 ans et issus de l’immigration de l’Afrique du Nord vivaient, en 2006, avec des parents titulaires d’un diplôme d’études universitaires. La proportion correspondante était de 52 % pour leurs homologues originaires de l’Asie de l’Est.

En comparaison, seulement 21 % des jeunes issus de l’immigration de l’Amérique centrale et 20 % de ceux dont la région d’origine était les Antilles et les Bermudes résidaient avec un parent ayant obtenu un diplôme d’études universitaires. Comme il a été souligné précédemment, ces deux régions d’origine étaient aussi celles pour lesquelles les plus faibles taux de diplomation universitaire étaient enregistrés.

Début de la boîte de texte
Scolarité des parents et résultats des enfants : pourquoi les enfants de parents plus instruits réussissent-ils mieux à l’école?

Comme l’ont illustré un grand nombre d’études, les enfants dont les parents sont plus fortement scolarisés sont avantagés à plusieurs égards dans leur parcours scolaire. Cet avantage existe dès que les enfants commencent le niveau élémentaire et il se maintient, voire s’accentue, au fil des années.

Des variations existent d’une société à l’autre, certaines favorisant plus que d’autres la mobilité sociale. Aussi, les possibilités de poursuivre des études postsecondaires, pour les enfants de tous les milieux socioéconomiques, sont plus grandes qu’elles ne l’étaient avant le financement étatique des systèmes scolaires publics (Croll, 2004). Cela étant dit, l’inégalité des chances à la naissance, selon le niveau d’instruction des parents, demeure un état de fait au Canada comme partout ailleurs dans le monde.

On pourrait croire que les enfants dont les parents sont plus fortement scolarisés ont de meilleurs résultats en éducation et qu’ils terminent plus fréquemment des études universitaires parce que leur famille a des moyens financiers plus importants.

Cela n’est vrai qu’en partie et ne constitue pas la raison principale de l’explication. En effet, à niveau de revenu familial équivalent, les enfants dont les parents sont plus instruits demeurent nettement plus susceptibles de terminer des études universitaires; en outre, l’incidence de la scolarité des parents sur les résultats en éducation s’est montrée, études après études, plus importante que celle du revenu familial (Childs, et coll. 2018).

En fait, c’est un ensemble de facteurs liés aux valeurs, aux attentes et aux comportements des parents qui expliquent les résultats en éducation de leurs enfants. Tout d’abord, les parents plus instruits ont plus tendance que les autres à s’engager dans différentes activités liées à des résultats positifs en éducation et associées au « capital culturel » transmis par la famille : lire et communiquer avec les enfants, participer à des activités culturelles, acheter des livres pour la maison, valoriser les nouveaux apprentissages de connaissances, etc. (Childs, et coll. 2018). Ce capital culturel est déterminant pour la réussite scolaire des enfants dès leurs premiers pas à l’école.

En plus de fournir davantage de ressources matérielles favorables à la réussite scolaire, les parents plus instruits ont généralement des aspirations et des attentes plus élevées en ce qui a trait à la scolarisation de leurs enfants (Feliciano, 2006)Note 8. Cela se reflète, par exemple, par le fait que les parents plus fortement scolarisés ont tendance à épargner des sommes plus importantes, notamment au moyen de régimes enregistrés d’épargne-études, et ce, sans égard à leur niveau de revenu, l’épargne étant plus corrélée à la scolarité des parents qu’à l’importance de leurs ressources financières (Frenette, 2017).

À force d’entendre leurs parents souligner l’importance des études, les enfants intériorisent ce message et développent eux-mêmes des aspirations et des attentes élevées en matière de réussite scolaire. Dans leur vision du monde, ces enfants en viennent à considérer comme « normal » et attendu le fait de réussir à l’école, de même qu’ils considèrent comme « naturelle » la possibilité d’entreprendre et de terminer des études universitaires et, par la suite, d’obtenir un emploi à titre de professionnel (Dumais, 2002).

En résumé, les études montrent que les parents plus scolarisés fournissent et transmettent à leurs enfants un ensemble de ressources et de valeurs qui permettent à ces derniers, plus qu’aux autres jeunes, d’entreprendre et de réussir avec succès leurs études secondaires et postsecondaires, souvent au niveau universitaire.

Fin de la boîte de texte

Ressources financières

Bien que l’incidence des ressources financières sur les résultats en éducation soit moindre que celle de la scolarisation des parents, les ressources financières peuvent quand même jouer un rôle direct dans les parcours scolaires des enfants.

Le lien entre le niveau de revenu familial durant l’adolescence et la probabilité d’obtenir un diplôme d’études universitaires plus tard est aussi évident. À titre d’exemple, parmi les jeunes dont la famille appartenait au décile inférieur de revenus familiaux lorsqu’ils avaient entre 13 et 17 ans, 23 % avaient obtenu un diplôme d’études universitaires; en comparaison, cette proportion était de 58 % chez ceux appartenant au décile supérieur de revenus familiaux (tableau A1).

Comme on le constate au tableau A2, le revenu familial médian en 2006 des enfants issus de l’immigration (62 340 $) était moins élevé que celui des enfants de troisième génération ou plus (68 740 $) (malgré une scolarisation plus élevée des parents nés hors du Canada).

Des revenus familiaux médians inférieurs à 60 000 $ étaient enregistrés chez les enfants dont les parents étaient originaires de l’Asie de l’Ouest et centrale et du Moyen-Orient (47 030 $), de l’Amérique centrale (54 610 $), et des Antilles et des Bermudes (55 600 $), notamment. Au contraire, les revenus familiaux médians des enfants issus de l’immigration de l’Europe du Nord (78 320 $) et de l’Amérique du Nord (74 010 $) étaient supérieurs à ceux des enfants de troisième génération ou plus (tableau A2).

Une autre mesure de capital économique est le niveau de patrimoine, qui peut être mesuré par le statut de propriétaire d’un logement dans le recensement. De manière générale, les enfants issus de l’immigration étaient un peu moins susceptibles que ceux de troisième génération ou plus de vivre au sein d’une famille qui était propriétaire de son logement (78 % et 84 % respectivement). Comme pour les revenus familiaux, ces taux de propriété variaient selon la région d’origine.

Structure familiale et résultats en éducation

La structure familiale, indépendamment de la situation économique des parents, est un autre facteur pouvant avoir une incidence sur les résultats en éducation des enfants. De manière générale, les enfants qui résident avec deux parents mariés sont plus susceptibles de réussir avec succès un diplôme d’études secondaires et d’obtenir par la suite un diplôme d’études postsecondaires (Abada, et coll. 2009; McLanahan et Percheski, 2008). C’est moins fréquemment le cas pour les enfants qui grandissent au sein de familles monoparentales. Dans ces dernières, les ressources financières sont souvent moindres et les ressources en temps parental sont aussi plus rares, ce qui peut impliquer un niveau moyen d’appui et de soutien aux enfants moins grand (aide aux devoirs, révision, etc.) (p. ex. Astone et McLanahan, 1991).

Ces tendances se reflètent dans les données intégrées des recensements de 2006 et de 2016 (tableau A1). Ainsi, parmi les enfants âgés de 9 à 13 ans qui vivaient avec un parent seul en 2006, 85 % avaient au moins obtenu leur diplôme d’études secondaires 10 ans plus tard; en comparaison, c’était le cas de 95 % des enfants qui vivaient avec deux parents mariés.

Les enfants issus de l’immigration sont, globalement, plus susceptibles que les enfants de troisième génération ou plus de vivre avec deux parents mariés. Les structures familiales varient cependant sensiblement selon les régions d’origine. Par exemple, parmi les jeunes issus de l’immigration des Antilles et des Bermudes, 41 % des enfants vivaient avec un parent seul (tableau A3). Cette proportion était aussi plus élevée que la moyenne chez ceux dont la région d’origine était l’Afrique subsaharienne (26 %). En comparaison, seulement 5 % des jeunes issus de l’immigration de l’Asie du Sud vivaient avec un parent seul (94 % d’entre eux vivant avec des parents mariés, soit la proportion la plus élevée parmi les régions d’origine).

La recherche a par ailleurs montré que le type de lieu de résidence — rural ou urbain —pouvait avoir une incidence sur les parcours scolaires, en particulier au niveau postsecondaire. En outre, la probabilité de s’inscrire à un programme d’études universitaires augmente au fur et à mesure que la distance entre le lieu de résidence et de l’établissement d’enseignement diminue, toutes choses étant égales (Frenette, 2002).

Or, les enfants issus de l’immigration sont grandement surreprésentés dans les grandes régions métropolitaines, où la plupart des institutions d’enseignement postsecondaires sont situées (et donc plus facilement accessibles, les enfants n’ayant pas à quitter le domicile parental, notamment). Plus précisément, en 2006, 90 % des enfants âgés de 9 à 17 ans et issus de l’immigration résidaient dans une région métropolitaine de recensement (RMR), comparativement à seulement 60 % des enfants canadiens de troisième génération ou plus.

Certaines régions d’origine étaient associées à des pourcentages plus élevés de résidence au sein d’une RMR; par exemple, presque tous les enfants issus de l’immigration de l’Asie de l’Est, de l’Asie du Sud et de l’Afrique du Nord résidaient dans une RMR en 2006 (97 % dans chacun des cas). En revanche, c’était moins souvent le cas chez ceux issus de l’immigration de l’Europe de l’Ouest (68 %) ou de l’Amérique centrale (71 %).

En plus des caractéristiques du capital humain (éducation des parents), du capital social (structure familiale) et du capital économique (revenu du ménage), certains éléments du capital culturel peuvent être associés de manière positive aux résultats en éducation. On constate que le bilinguisme français-anglais est associé positivement à l’obtention d’un diplôme; par exemple, parmi les adolescents âgés de 13 à 17 ans en 2006, 45 % de ceux qui étaient bilingues anglais-français avaient obtenu un diplôme d’études universitaires 10 ans plus tard, comparativement à 29 % de ceux qui n’étaient pas bilingues (tableau A1).

De manière générale, les enfants issus de l’immigration étaient un peu plus susceptibles d’être bilingues anglais-français (22 % comparativement à 19 % des enfants canadiens de troisième génération ou plus).

Parmi les autres facteurs pouvant avoir une incidence sur les parcours scolaires et disponibles dans le recensement, il convient de mentionner la situation professionnelle des parents et la stabilité résidentielle, le fait de déménager fréquemment et de changer d’école ayant été associé, dans certaines études, à des résultats en éducation moins favorables pour les enfants (Haelermans et De Witte, 2015; Gasper, et coll. 2012).

Ces résultats descriptifs mettent en lumière la diversité des situations au sein desquelles les enfants issus de l’immigration évoluent durant l’enfance. Ainsi, les enfants de certaines régions d’origine peuvent être proportionnellement plus nombreux à avoir des parents plus instruits tout en ayant des revenus familiaux inférieurs à la moyenne (p. ex. ceux de l’Asie de l’Est).

Parallèlement, d’autres enfants (p. ex. ceux de l’Amérique du Nord) possèdent pratiquement toutes les caractéristiques associées à la réussite scolaire et académique : parents plus instruits, revenus plus élevés que la moyenne, stabilité résidentielle, etc. Le tableau A5 permet de résumer dans quelle mesure les caractéristiques socioéconomiques des enfants des différentes régions d’origine se distinguent par rapport à celles de l’ensemble des enfants. À titre d’exemple, les revenus familiaux médians après impôt des enfants originaires de l’Amérique centrale étaient de 7 900 $ inférieurs à ceux de l’ensemble des jeunes. En outre, la proportion des jeunes originaires de l’Amérique du Nord dont les parents étaient titulaires d’un diplôme d’études universitaires était de 17 points de pourcentage supérieure à celle enregistrée pour l’ensemble des jeunes.

Analyse multivariée : obtention d’au moins un diplôme d’études secondaires

On peut résumer les résultats décrits précédemment ainsi : 1) les enfants issus de l’immigration ont, pour la plupart des régions d’origine, de meilleurs résultats en éducation que les enfants de troisième génération ou plus; 2) les caractéristiques familiales et socioéconomiques associées aux résultats en éducation des enfants issus de l’immigration varient en fonction de leur région d’origine; 3) en ce qui concerne un des facteurs les plus fortement associés aux résultats en éducation, soit la scolarité des parents, les enfants issus de l’immigration de la plupart des régions (sauf l’Amérique centrale, et les Antilles et les Bermudes) sont favorisés relativement à leurs homologues de troisième génération ou plus.

Dans quelle mesure les écarts entre les enfants et les adolescents, en ce qui a trait aux résultats en éducation selon la région d’origine, peuvent s’expliquer par des différences en ce qui concerne leurs caractéristiques socioéconomiques?

Pour plusieurs régions d’origine, la prise en compte de la scolarité des parents et du revenu familial, de la structure familiale et d’autres facteurs réduisait sensiblement l’écart qui les séparait des enfants de troisième génération ou plus (graphique 2 et tableau 2).

Par exemple, sans tenir compte du profil de la famille d’origine, la probabilité qu’un enfant de 9 à 13 ans issu de l’immigration de l’Europe du Nord ait au moins obtenu son diplôme d’études secondaires était de 4 points de pourcentage supérieure à celle d’un enfant de parents nés au Canada. Lorsque les autres facteurs étaient pris en compte, cet écart était réduit à moins de 1 point de pourcentage (graphique 2).


Tableau 2
Probabilité prédite d’avoir obtenu un diplôme en 2016, enfants et adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilité prédite d’avoir obtenu un diplôme en 2016 Type de diplôme obtenu en 2016, Au moins un diplôme d’études secondaires, Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires, Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur) et Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur) dans un domaine des STGM (science, technologie, génie et mathématiques), calculées selon probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de diplôme obtenu en 2016
Au moins un diplôme d’études secondairesTableau 2 Note 1 Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondairesTableau 2 Note 2 Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur)Tableau 2 Note 2 Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur) dans un domaine des STGM (science, technologie, génie et mathématiques)Tableau 2 Note 2
probabilité prédite
Région d’origine (modèle 1)
Canada (réf.) 0,94 0,69 0,27 0,05
Autres pays 0,97Note * 0,75Note * 0,37Note * 0,08Note *
Région d’origine détaillée (modèle 2)
Canada (réf.) 0,94 0,69 0,26 0,05
Amérique du Nord 0,94 0,65Note * 0,28 0,04
Amérique centrale 0,93 0,63Note * 0,22 0,02Note *
Antilles et Bermudes 0,95Note * 0,66 0,23Note * 0,04
Amérique du Sud 0,97Note * 0,71 0,25 0,06
Europe de l’Ouest 0,95 0,72 0,31Note * 0,08Note *
Europe de l’Est 0,97Note * 0,77Note * 0,38Note * 0,07Note *
Europe du Nord 0,95 0,68 0,27 0,05
Europe du Sud 0,96Note * 0,73Note * 0,32Note * 0,06
Afrique subsaharienne 0,99Note * 0,75Note * 0,42Note * 0,10Note *
Afrique du Nord 0,97Note * 0,74 0,40Note * 0,10Note *
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 0,99Note * 0,80Note * 0,43Note * 0,10Note *
Asie de l’Est 0,99Note * 0,86Note * 0,66Note * 0,18Note *
Asie du Sud-Est 0,99Note * 0,82Note * 0,40Note * 0,10Note *
Asie du Sud 0,99Note * 0,81Note * 0,53Note * 0,12Note *
Océanie et autres 0,97Note * 0,73 0,26 0,06
Plus haut niveau de scolarité atteint par les parents
Aucun certificat, diplôme ou grade (réf.) 0,88 0,52 0,13 0,03
Diplôme d’études secondaires 0,93Note * 0,63Note * 0,21Note * 0,04Note *
Certificat ou diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 0,95Note * 0,70Note * 0,26Note * 0,05Note *
Baccalauréat 0,97Note * 0,79Note * 0,46Note * 0,11Note *
Diplôme, certificat ou grade universitaire supérieur au baccalauréat 0,97Note * 0,81Note * 0,52Note * 0,12Note *
Décile de revenu de la famille économique
Premier (réf.) 0,92 0,63 0,23 0,06
Deuxième 0,93 0,64 0,23 0,05
Troisième 0,94Note * 0,65 0,24 0,05
Quatrième 0,94Note * 0,68Note * 0,26Note * 0,05
Cinquième 0,95Note * 0,69Note * 0,25 0,05
Sixième 0,96Note * 0,70Note * 0,29Note * 0,06
Septième 0,96Note * 0,72Note * 0,30Note * 0,06
Huitième 0,96Note * 0,74Note * 0,32Note * 0,06
Neuvième 0,97Note * 0,76Note * 0,35Note * 0,07
Dixième 0,97Note * 0,79Note * 0,42Note * 0,07Note *
Au moins un parent travaille à temps plein
Oui (réf.) 0,95 0,68 0,29 0,06
Non 0,95 0,71Note * 0,29 0,06
Logement en 2006
Locataire (réf.) 0,92 0,63 0,23 0,05
Propriétaire / valeur du logement de moins de 100 000 $ 0,94Note * 0,69Note * 0,25Note * 0,05
Propriétaire / valeur du logement de 100 000 $ à 250 000 $ 0,96Note * 0,71Note * 0,28Note * 0,06Note *
Propriétaire / valeur du logement de plus de 250 000 $ 0,96Note * 0,75Note * 0,35Note * 0,07Note *
Structure familiale
Couple marié 0,96Note * 0,72 0,30 0,06Note *
Union libre 0,94Note * 0,64Note * 0,23Note * 0,04Note *
Parent seul (réf.) 0,95 0,71 0,29 0,05
Stabilité résidentielle depuis les cinq dernières années
A déménagé (réf.) 0,95 0,67 0,26 0,05
N’a pas déménagé 0,96Note * 0,72Note * 0,31Note * 0,06Note *
Type de lieu de résidence
Hors d’une région métropolitaine (réf.) 0,95 0,73 0,27 0,06
Agglomération de recensement 0,95 0,71Note * 0,29Note * 0,06
Région métropolitaine de recensement 0,95 0,70Note * 0,30Note * 0,06
Région de résidence
Atlantique 0,97Note * 0,72 0,35Note * 0,08Note *
Québec 0,93Note * 0,80Note * 0,25Note * 0,04Note *
Ontario (réf.) 0,96 0,71 0,33 0,07
Prairies 0,96Note * 0,60Note * 0,33 0,07
Alberta 0,95Note * 0,62Note * 0,27Note * 0,07
Colombie-Britannique 0,96Note * 0,60Note * 0,24Note * 0,06Note *
Territoires 0,85Note * 0,53Note * 0,20Note * 0,01Note *
Bilinguisme anglais-français
Non (réf.) 0,95 0,69 0,27 0,05
Oui 0,97Note * 0,76Note * 0,40Note * 0,08Note *
Sexe
Garçon (réf.) 0,94 0,64 0,22 0,07
Fille 0,97Note * 0,77Note * 0,39Note * 0,05Note *
Âge en 2006
9 ans 0,94Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
10 ans 0,95Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
11 ans 0,96 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
12 ans 0,96 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
13 ans (réf.) 0,96 0,63 0,24 0,06
14 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,69Note * 0,28Note * 0,06
15 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,73Note * 0,31Note * 0,06
16 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,74Note * 0,33Note * 0,06
17 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,75Note * 0,33Note * 0,06

graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Région d’origine (titres de rangée) et Différence observée et Différence ajustée (modélisation), calculées selon probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région d’origine Différence observée Différence ajustée (modélisation)
probabilité prédite
Amérique centrale -0,07 -0,01
Amérique du Nord 0,03 0,00
Europe de l’Ouest 0,03 0,01
Europe du Nord 0,04 0,01
Antilles et Bermudes 0,00 0,01
Europe du Sud 0,04 0,02
Afrique du Nord 0,03 0,03
Amérique du Sud 0,03 0,03
Océanie et autres 0,06 0,03
Europe de l’Est 0,06 0,03
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 0,06 0,05
Asie du Sud 0,07 0,05
Asie du Sud-Est 0,07 0,05
Afrique subsaharienne 0,07 0,05
Asie de l’Est 0,08 0,05

Un phénomène similaire était observable pour les enfants issus de l’immigration de l’Amérique centrale. Comme il a été mentionné précédemment, ces derniers ont des parents moins fortement scolarisés que la moyenne, un revenu familial plus faible, des taux de propriété résidentielle plus bas, etc. (tableaux A2 à A5). Lorsque ces variables étaient maintenues constantes à leur valeur moyenne, les enfants issus de l’immigration de l’Amérique centrale étaient tout aussi susceptibles d’obtenir au moins un diplôme d’études secondaires que les enfants de parents nés au Canada (différence non significative entre les probabilités prédites).

Cela étant dit, les caractéristiques socioéconomiques et familiales durant l’enfance n’étaient pas suffisantes pour expliquer les plus forts taux de diplomation au secondaire de nombre de jeunes issus de l’immigration, notamment tous ceux originaires de l’Asie et de l’Afrique (qui obtenaient presque tous leur diplôme d’études secondaires et enregistraient des probabilités d’achèvement de 99 % dans de nombreux cas) (tableau 2). D’autres facteurs non pris en compte pourraient être à l’origine de ces résultats considérablement plus élevés que la moyenne (pour plus de détails, consulter l’encadré « Pourquoi les enfants d’immigrants obtiennent-ils de meilleurs résultats en éducation? »).

Il convient de noter que la plupart des autres facteurs inclus dans l’analyse avaient une incidence conforme aux attentes. Ainsi, la probabilité d’avoir obtenu au moins un diplôme d’études secondaires était plus élevée chez les enfants de 9 à 13 ans qui avaient des parents plus fortement scolarisés et des revenus familiaux supérieurs, dont la famille était propriétaire du logement, dont les parents étaient mariés, qui n’avaient pas déménagé récemment, qui ne résidaient pas au Québec ou dans un territoire (là où l’on enregistrait les plus faibles taux de diplomation) et qui étaient bilingues. Finalement, les filles âgées de 9 à 13 ans étaient plus susceptibles que les garçons d’avoir au moins obtenu leur diplôme d’études secondaires (tableau 2).

Analyse multivariée : obtention d’un diplôme d’études postsecondaires

Sans tenir compte des caractéristiques familiales et individuelles, les adolescents issus de l’immigration étaient légèrement plus susceptibles que ceux de troisième génération ou plus d’avoir obtenu leur certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires 10 ans plus tard (écart de 5 points de pourcentage, tableau 1). Si l’on isolait l’influence des autres facteurs, cet écart demeurait similaire (tableau 2).

La prise en compte des facteurs associés aux résultats en éducation n’avait pas la même incidence pour toutes les régions d’origine. Dans certains cas, l’écart diminuait de façon marquée. Par exemple, sans égard à leurs caractéristiques socioéconomiques, la probabilité que les adolescents de parents originaires de l’Amérique centrale aient obtenu un diplôme d’études postsecondaires était de 16 points de pourcentage inférieure à celle de leurs homologues de troisième génération ou plus. Si l’on tenait compte des facteurs socioéconomiques, cet écart était réduit de plus de la moitié, passant à 5 points de pourcentage (graphique 3).

graphique 3

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Région d’origine (titres de rangée) et Différence observée et Différence ajustée, calculées selon probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région d’origine Différence observée Différence ajustée
probabilité prédite
Amérique centrale -0,16 -0,05
Amérique du Nord -0,01 -0,04
Antilles et Bermudes -0,06 -0,03
Europe du Nord 0,01 -0,01
Amérique du Sud 0,01 0,03
Europe de l’Ouest 0,05 0,03
Océanie et autres -0,03 0,04
Europe du Sud 0,05 0,08
Afrique du Nord 0,13 0,05
Afrique subsaharienne 0,04 0,06
Europe de l’Est 0,09 0,08
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 0,08 0,12
Asie du Sud 0,10 0,13
Asie du Sud-Est 0,10 0,14
Asie de l’Est 0,15 0,18

En ce qui concerne les adolescents originaires de certains sous-continents, le fait de tenir compte de ces facteurs accentuait plutôt l’écart positif qui les distinguait de ceux de troisième génération ou plus. C’était notamment le cas de ceux originaires de toutes les régions du continent asiatique.

Par exemple, sans tenir compte des facteurs socioéconomiques et des autres caractéristiques individuelles (écart initial), la probabilité que les adolescents originaires de l’Asie de l’Ouest et centrale et du Moyen-Orient obtiennent un certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires était de 8 points de pourcentage plus élevée par rapport à leurs homologues de troisième génération ou plus. L’écart ajusté, soit après la prise en compte des variables de contrôle, était de 12 points de pourcentage plus élevé. Le scénario était similaire pour les adolescents de l’Asie de l’Est, de l’Asie du Sud-Est et de l’Asie du Sud : après la prise en compte des variables de contrôle, l’écart s’était accentué.

Ces résultats suggèrent que, si les adolescents asiatiques avaient eu des caractéristiques socioéconomiques familiales semblables à celles de la moyenne des adolescents, leur taux de diplomation au niveau postsecondaire aurait été encore plus élevé que celui qui a été observé.

Analyse multivariée : obtention d’un diplôme d’études universitaires

Le niveau universitaire est certainement celui pour lequel les écarts sont les plus prononcés entre les adolescents issus de l’immigration et ceux de troisième génération ou plus. C’est aussi pour ce niveau de scolarité que l’incidence des variables de capital humain, de capital économique et de capital culturel est la plus marquée. En outre, il semblerait que l’incidence du facteur « origine immigrante » de ce type de diplôme soit la plus importante. Si l’on tenait compte de leurs caractéristiques individuelles et familiales en 2006, les jeunes issus de l’immigration avaient une probabilité d’avoir obtenu un diplôme d’études universitaires de 10 points de pourcentage supérieure à celle de leurs homologues de parents nés au Canada (tableau 2).

Comme dans les analyses pour les niveaux secondaire et postsecondaire en général, la prise en compte des facteurs associés à l’obtention d’un diplôme d’études universitaires avait une incidence différente selon la région d’origine.

graphique 4

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Région d’origine (titres de rangée) et Différence observée et Différence ajustée, calculées selon probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région d’origine Différence observée Différence ajustée
probabilité prédite
Amérique centrale -0,10 -0,04
Antilles et Bermudes -0,05 -0,03
Amérique du Sud 0,00 -0,01
Océanie et autres -0,01 0,00
Europe du Nord 0,08 0,01
Amérique du Nord 0,10 0,02
Europe de l’Ouest 0,10 0,05
Europe du Sud 0,09 0,06
Europe de l’Est 0,18 0,12
Asie du Sud-Est 0,13 0,14
Afrique du Nord 0,23 0,14
Afrique subsaharienne 0,19 0,16
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 0,16 0,17
Asie du Sud 0,27 0,27
Asie de l’Est 0,38 0,40

En ce qui a trait à certaines régions d’origine, comme l’Afrique subsaharienne et toutes les sous-régions de l’Asie, les résultats demeuraient pratiquement inchangés lorsque l’on tenait compte des caractéristiques familiales et personnelles des jeunes. Par exemple, si l’on maintenait ou non les autres facteurs constants, la probabilité prédite qu’un adolescent âgé de 13 à 17 ans en 2006 et issu de l’immigration de l’Asie du Sud (Inde, Sri Lanka) ait obtenu un diplôme d’études universitaires 10 ans plus tard demeurait de 27 points de pourcentage supérieure à celle de ses homologues d’origine canadienne (graphique 4).

De surcroît, le fait de tenir compte ou non des caractéristiques socioéconomiques ne changeait pratiquement rien aux taux de diplomation universitaire exceptionnels des enfants issus de l’immigration de l’Asie de l’Est, soit principalement ceux de la Chine et de Hong Kong (probabilité prédite ajustée d’obtenir un diplôme d’études universitaires de 66 %) (tableau 2).

Ces résultats sont particulièrement remarquables étant donné : 1) l’incidence déterminante de la scolarité des parents quant à la probabilité, pour les adolescents, d’obtenir un diplôme d’études universitairesNote 9; 2) le fait que les enfants issus de ces régions aient des parents en moyenne plus fortement scolarisés. En ce qui concerne les adolescents de l’Asie et de l’Afrique subsaharienne, on doit donc conclure que d’autres facteurs non mesurés dans le recensement sont à l’origine de leur propension nettement plus élevée que la moyenne à obtenir un diplôme d’études universitaires.

En ce qui a trait aux adolescents de l’Europe de l’Ouest, de l’Europe de l’Est, de l’Europe du Sud et de l’Afrique du Nord, la prise en compte des autres variables réduisait la différence qui les séparait de leurs homologues de troisième génération ou plus, mais elle ne l’éliminait pas. Ainsi, ils demeuraient plus susceptibles de terminer des études universitaires, toutes choses étant égales. Pour eux aussi, d’autres facteurs non mesurés dans le recensement pourraient expliquer les écarts de taux de diplomation.

Finalement, pour ce qui est des adolescents issus de l’immigration de l’Europe du Nord et de l’Amérique du Nord, leurs plus grands succès du point de vue de la diplomation universitaire résultaient principalement, en fait, des caractéristiques socioéconomiques relativement favorables de leur milieu familial (parents plus instruits, revenus sensiblement plus élevés que la moyenne, prévalence élevée de parents mariés, etc.). En effet, à caractéristiques équivalentes, ils n’étaient pas plus susceptibles que leurs homologues de troisième génération ou plus d’avoir obtenu leur diplôme d’études universitaires (graphique 4).

Il convient de mentionner que, en ce qui concerne l’obtention d’un diplôme d’études universitaires dans un domaine des STGM, les conclusions étaient similaires (tableau 2, colonne 4). En effet, si l’on tenait compte du capital humain, du capital économique et des autres facteurs associés aux résultats en éducation, les enfants issus de l’immigration demeuraient plus susceptibles que ceux de parents nés au Canada d’obtenir un tel diplôme. C’était particulièrement le cas des jeunes originaires de l’Afrique et de l’Asie, les jeunes issus de l’Asie de l’Est se démarquant assez notablement de ceux de toutes les autres régions d’origine.

Début de la boîte de texte
Pourquoi les enfants des immigrants obtiennent-ils de meilleurs résultats en éducation?

Comme l’illustre cette étude, les enfants issus de l’immigration ont plus tendance que leurs homologues de troisième génération ou plus à obtenir un diplôme d’études postsecondaires (en particulier un diplôme d’études universitaires). Des résultats semblables ont été observés dans le passé au Canada (Abada, et coll. 2009) ainsi qu’aux États-Unis (pour une revue de littérature, voir Feliciano et Lanuza, 2015)Note 10.

Bon nombre des raisons exactes pour lesquelles les enfants issus de l’immigration fréquentent l’université et y obtiennent des diplômes plus fréquemment restent, pour le moment, à préciser.

L’une des hypothèses les plus répandues pour expliquer ces écarts persistants repose sur le rôle et l’influence déterminants des parents des enfants issus de l’immigration, c’est-à-dire les immigrants eux-mêmes (Goyette et Xie, 1999). Selon plusieurs auteurs, les immigrants forment, par définition, une population motivée et ambitieuse; lorsqu’ils décident de quitter leur pays, ils envisagent la possibilité d’une vie meilleure pour eux, mais surtout pour leurs enfants (Feliciano, 2005; Feliciano, 2006). Et cette vie meilleure passe souvent par la réussite scolaire de leurs enfants.

Ainsi, de manière générale, les parents immigrants cultiveraient des attentes et des aspirations plus élevées pour leurs enfants que les parents nés au pays et ils feraient tout leur possible pour leur transmettre ces ambitions (Feliciano et Lanuza, 2015). Cette transmission intergénérationnelle des objectifs se ferait plus facilement parce que les enfants d’immigrants auraient souvent un sentiment d’obligation plus fort envers leur famille que les enfants de parents non immigrants (Hardway, Fuligni et Witkow, 2004)Note 11.

En outre, au sein de certaines communautés immigrantes, le fait que les enfants réussissent bien à l’école et obtiennent un diplôme d’études universitaires maintiendrait, voire augmenterait, le statut social et le prestige de la famille, ce qui pourrait aussi avoir une incidence sur le niveau de motivation des parents et des enfants (p. ex. Somerville et Robinson, 2016).

Par ces processus de socialisation, nombre d’enfants issus de l’immigration assimileraient les valeurs transmises par leurs parents et les membres de leur communauté immigrante durant l’enfance, ce qui orienterait ainsi leurs choix et leurs comportements par rapport aux études (p. ex. Feliciano, 2006; Feliciano et Lanuza, 2015). Au Canada, par exemple, une étude utilisant les données de l’Enquête auprès des jeunes en transition a montré que les enfants issus de l’immigration étaient, à 15 ans, proportionnellement plus nombreux à souhaiter entreprendre et terminer des études universitaires que leurs homologues non issus de l’immigration (Krahn et Taylor, 2005).

Selon certains auteurs, cependant, ces explications seraient encore insuffisantes pour expliquer les succès des immigrants de deuxième génération. En effet, même si l’on contrôlait un grand nombre de facteurs, notamment les aspirations parentales, la littératie et les résultats scolaires durant l’adolescence, les enfants issus de l’immigration demeuraient surreprésentés parmi ceux qui accèdent à l’université (Childs, et coll. 2017)Note 12.

Fin de la boîte de texte

Probabilité accrue d’obtenir un diplôme d’études universitaires chez les enfants issus de l’immigration dont les parents sont moins instruits

Dans la plupart des pays de l’OCDE, la transmission intergénérationnelle d’une scolarité postsecondaire se fait de manière moins directe chez les enfants de parents immigrants que chez les autres (OCDE, 2017). Toutefois, les immigrants moins instruits souhaitent que leurs enfants persévèrent le plus longtemps possible à l’école, et ce, beaucoup plus fréquemment que leurs homologues de troisième génération ou plus (Feliciano, 2006).

C’est aussi ce que l’on constate dans la présente analyse, lorsque l’on se concentre sur l’obtention d’un diplôme d’études universitaires chez les jeunes (à savoir la mesure dans laquelle l’association entre la scolarisation des parents et les résultats des enfants est la plus forte).

En effet, parmi les enfants dont les parents avaient obtenu au plus un diplôme d’études secondaires, les enfants issus de l’immigration étaient plus susceptibles d’obtenir un diplôme d’études universitaires que ceux dont les parents étaient nés au Canada, et ce, pour la presque totalité des régions d’origine.

Plus précisément, chez les jeunes Canadiens de troisième génération ou plus dont les parents avaient au plus obtenu un diplôme d’études secondaires, la probabilité prédite (ajustée pour les caractéristiques socioéconomiques) de terminer des études universitaires était de 11 %. En comparaison, cette probabilité était de 3 à presque 6 fois plus élevée pour leurs homologues issus de l’immigration de l’Afrique subsaharienne, de l’Asie du Sud, de l’Afrique du Nord et de l’Asie de l’Est (tableau 3).


Tableau 3
Probabilité prédite d’avoir obtenu un diplôme ou un grade universitaire en 2016 (baccalauréat ou niveau supérieur), adolescents âgés de 13 à 17 ans en 2006, selon le plus haut niveau de scolarité des parents et la région d’origine
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilité prédite d’avoir obtenu un diplôme ou un grade universitaire en 2016 (baccalauréat ou niveau supérieur) Plus haut niveau de scolarité des parents, Incidence de la scolarité des parents, Études secondaires ou moins (réf.), Certificat ou diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat, Baccalauréat et Diplôme ou grade universitaire supérieur au baccalauréat, calculées selon probabilité prédite d’obtention d’un diplôme d’études universitaires et Effet marginal relatif unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Plus haut niveau de scolarité des parents Incidence de la scolarité des parentsTableau 3 Note 1
Études secondaires ou moins (réf.) Certificat ou diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat Baccalauréat Diplôme ou grade universitaire supérieur au baccalauréat
probabilité prédite d’obtention d’un diplôme d’études universitaires Effet marginal relatif
Région d’origine
Canada 0,11 0,17Note * 0,34Note * 0,40Note * 270
Autres pays 0,23 0,27Note * 0,47Note * 0,55Note * 139
Région d’origine détaillée
Canada 0,11 0,17Note * 0,34Note * 0,40Note * 270
Amérique du Nord 0,20 0,22 0,52Note * 0,58Note * 190
Amérique centrale 0,09 0,23 0,46Note * 0,52Note * 451
Antilles et Bermudes 0,15 0,17 0,31Note * 0,31Note * 106
Amérique du Sud 0,09 0,14 0,26Note * 0,38Note * 348
Europe de l’Ouest 0,14 0,17 0,26Note * 0,34Note * 141
Europe de l’Est 0,19 0,22 0,41Note * 0,44Note * 133
Europe du Nord 0,16 0,16 0,37Note * 0,39Note * 153
Europe du Sud 0,16 0,24Note * 0,47Note * 0,50Note * 206
Afrique subsaharienne 0,35 0,39 0,46 0,59Note * 68
Afrique du Nord 0,44 0,37 0,77Note * 0,71Note * 63
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 0,12 0,19Note * 0,38Note * 0,40Note * 238
Asie de l’Est 0,62 0,68 0,76Note * 0,82Note * 31
Asie du Sud-Est 0,25 0,24 0,33Note * 0,42Note * 67
Asie du Sud 0,41 0,57Note * 0,69Note * 0,71Note * 72
Océanie et autres 0,52 0,42 0,73 0,79 53

En ce qui concerne spécialement les jeunes issus de l’immigration de l’Asie de l’Est dont les parents avaient obtenu au plus un diplôme d’études secondaires, leur probabilité de terminer des études universitaires (62 %) était même supérieure à celle des jeunes Canadiens de troisième génération ou plus dont les parents avaient obtenu un diplôme d’études universitaires supérieur au baccalauréat (40 %) (tableau 3).

En fait, de manière générale et pour la plupart des régions d’origine, le niveau de scolarité des parents avait une incidence moins importante sur les résultats des enfants issus de l’immigration que sur ceux des enfants de parents nés au Canada. On peut appuyer cette conclusion à l’aide du calcul de l’effet marginal relatif, qui représente l’augmentation, en pourcentage, de la probabilité prédite de terminer des études universitaires chez les jeunes dont les parents ont une scolarité postsecondaire supérieure au niveau du baccalauréat par rapport à ceux dont les parents ont obtenu au plus un diplôme d’études secondaires.

Ainsi, pour les jeunes de troisième génération ou plus, le fait d’avoir des parents diplômés de l’université (diplôme, grade ou certificat supérieurs au baccalauréat), comparativement à des parents avec au plus un diplôme d’études secondaires, augmentait leur probabilité prédite d’avoir terminé des études universitaires de 270 %. En comparaison, pour les jeunes issus de l’immigration de l’Asie de l’Est, le fait d’avoir des parents très fortement scolarisés (niveau supérieur au baccalauréat) par rapport à des parents moins instruits (au plus un diplôme d’études secondaires) augmentait de seulement 31 % leur probabilité prédite d’avoir obtenu un diplôme d’études universitaires.

Les deux seules régions d’origine qui présentaient des effets marginaux supérieurs à ceux enregistrés pour les jeunes de troisième génération ou plus étaient l’Amérique centrale (451 %) et l’Amérique du Sud (348 %). Pour toutes les autres régions d’origine, l’incidence de la scolarisation des parents, sur la probabilité d’avoir obtenu un diplôme d’études universitaires, était moins prononcée.

En résumé de cette première partie du rapport, les résultats ont montré que les enfants issus de l’immigration étaient, globalement, plus susceptibles d’obtenir un diplôme secondaire et postsecondaire que ceux de parents nés au Canada. Certaines régions d’origine se démarquaient particulièrement. En outre, la probabilité prédite ajustée d’obtenir un diplôme d’études universitaires était supérieure à la moyenne pour 9 des 15 régions d’origine : Europe de l’Ouest, Europe de l’Est, Europe du Sud, Afrique subsaharienne, Afrique du Nord, Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient, Asie de l’Est, Asie du Sud-Est, et Asie du Sud. Si l’on neutralisait l’effet des caractéristiques individuelles et familiales associées à la scolarisation, les jeunes de chacune de ces régions demeuraient plus susceptibles d’avoir obtenu un diplôme d’études universitaires.

En revanche, la probabilité ajustée d’obtenir un diplôme d’études universitaires était semblable à celle des enfants d’origine canadienne pour cinq régions d’origine : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Europe du Nord, et Océanie et autres. Finalement, cette probabilité était plus faible pour les enfants issus de l’immigration des Antilles et des Bermudes.

Dans la seconde partie du rapport, on s’intéresse aux résultats sur le marché du travail des enfants issus de l’immigration, encore une fois selon leur région d’origine. Dans la mesure où une scolarisation plus élevée est associée à des résultats plus positifs sur le marché du travail, on devrait s’attendre à ce que ces indicateurs d’emploi soient plus favorables pour les enfants issus de l’immigration venant des régions pour lesquelles les taux de diplomation postsecondaire sont les plus élevés. Mais est-ce vraiment le cas?

Section 2 : Résultats sur le marché du travail selon la région d’origine

Pour les immigrants récents, deux facteurs sont fréquemment associés au fait qu’ils éprouvent davantage de difficultés d’intégration au marché du travail que les non-immigrants : 1) l’obtention de leur diplôme d’études postsecondaires à l’étranger, ces diplômes n’étant pas toujours aussi bien reconnus par les employeurs que des diplômes canadiens; 2) la connaissance et la maîtrise insuffisantes de l’anglais ou du français.

Ces deux facteurs ne devraient cependant pas défavoriser les enfants issus de l’immigration considérés dans la présente étude. En effet, ceux-ci ont tous fréquenté le système scolaire du pays, et la presque totalité de ceux qui ont obtenu un diplôme d’études secondaires ou postsecondaires l’ont reçu d’un établissement canadien. Les jeunes issus de l’immigration ont par ailleurs généralement une excellente connaissance du français ou de l’anglais; souvent, ils connaissent même une troisième langue, ce qui peut aussi représenter un atout.

Dans cette deuxième section, on s’intéresse aux résultats des jeunes adultes âgés de 30 à 34 ans et issus de l’immigration, qui, dans la majorité des cas, ont intégré le marché du travail (ce qui est moins souvent le cas chez les 25 à 29 ans). Les jeunes adultes issus de l’immigration des différentes régions d’origine réussissent-ils à tirer profit de leurs diplômes? En théorie, on devrait s’attendre à ce que les résultats sur le marché du travail des jeunes issus de l’immigration soient meilleurs que ceux de Canadiens de troisième génération ou plus (et d’autant plus meilleurs chez les jeunes issus de certaines régions d’origine, comme l’Asie de l’Est ou l’Asie du Sud, dont les taux de diplomation sont nettement plus élevés). En fait, étant donné leur scolarisation supérieure, on pourrait s’attendre à observer de meilleurs résultats sur le marché du travail des jeunes adultes issus de l’immigration de l’Amérique du Nord ainsi que de toutes les sous-régions de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique. Si l’on tenait compte du niveau de scolarité et éventuellement du domaine d’études, les écarts entre les régions d’origine devraient néanmoins être réduits sensiblement (voire éliminés par rapport aux jeunes adultes de parents nés au Canada).

Sans tenir compte d’autres facteurs, le taux d’emploi des jeunes adultes issus de l’immigration (83,3 %) était légèrement supérieur à celui des jeunes de parents nés au Canada (81,8 %). Les taux d’emploi variaient néanmoins considérablement d’une région d’origine à l’autre (tableau 4).

En 2016, les taux d’emploi les plus faibles étaient enregistrés par les jeunes adultes issus de l’immigration de l’Amérique centrale (76,8 %), des Antilles et des Bermudes (78,2 %), et de l’Asie de l’Ouest et centrale et du Moyen-Orient (78,3 %). En revanche, 85,7 % des jeunes issus de l’immigration de l’Europe du Sud et 86,6 % de ceux originaires de l’Asie de l’Est occupaient un emploi.


Tableau 4
Taux d’emploi et taux d’emploi à temps plein toute l’année, personnes âgées de 30 à 34 ans, selon la région d’origine, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Taux d’emploi et taux d’emploi à temps plein toute l’année Taux d’emploi, Taux d’emploi à temps plein toute l’année, Total, Femmes et Hommes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Taux d’emploi Taux d’emploi à temps plein toute l’année
Total Femmes Hommes Total Femmes Hommes
pourcentage
Région d’origine
Canada 81,8 78,9 84,8 51,4 44,1 58,8
Autres pays 83,3 79,9 86,5 52,7 45,6 59,6
Région d’origine détaillée
Canada 81,8 78,9 84,8 51,4 44,1 58,8
Amérique du Nord 81,3 76,5 85,9 50,2 41,0 59,2
Amérique centrale 76,8 67,4 86,6 45,9 35,0 57,2
Antilles et Bermudes 78,2 76,8 79,7 46,0 42,1 50,4
Amérique du Sud 81,9 78,1 85,6 51,0 43,8 58,3
Europe de l’Ouest 84,5 80,0 89,0 53,7 44,4 62,9
Europe de l’Est 84,4 81,3 87,4 52,9 45,8 59,9
Europe du Nord 84,2 80,4 88,0 54,3 46,2 62,1
Europe du Sud 85,7 83,0 88,2 56,3 49,3 63,1
Afrique subsaharienne 81,0 78,9 83,1 49,2 42,4 56,1
Afrique du Nord 81,5 79,6 83,2 46,3 39,3 53,1
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 78,3 72,5 83,8 47,1 39,1 54,6
Asie de l’Est 86,6 85,6 87,5 58,5 53,8 62,8
Asie du Sud-Est 85,0 84,0 86,0 54,4 49,9 58,6
Asie du Sud 82,6 77,6 87,3 51,5 44,4 58,2
Océanie et autres 84,5 81,7 87,2 50,4 42,8 57,6

Ces taux d’emploi variaient aussi selon le sexe et la région d’origine : les femmes étaient moins susceptibles d’occuper un emploi, et l’écart entre les hommes et les femmes était plus prononcé pour certaines régions d’origine que pour d’autres. Par exemple, alors que 84 % des femmes issues de l’immigration de l’Asie du Sud-Est occupaient un emploi, cette proportion était presque identique pour les hommes (86 %). En revanche, seulement 67,4 % des femmes issues de l’immigration de l’Amérique centrale occupaient un emploi, par rapport à 86,6 % de leurs homologues masculins (tableau 4).

En ce qui concerne le taux d’emploi à temps plein toute l’année, les jeunes issus de l’immigration, considérés dans leur ensemble, présentaient un taux légèrement supérieur à celui enregistré chez leurs homologues de parents nés au Canada (respectivement 52,7 % et 51,4 %).

Cependant, ce taux variait d’un minimum de 45,9 % chez ceux dont la région d’origine était l’Amérique centrale à un maximum de 58,5 % chez ceux dont la région d’origine était l’Asie de l’Est.

D’une certaine façon, bon nombre de ces écarts entre régions d’origine au chapitre de l’emploi et de l’emploi à temps plein toute l’année sont attendus (puisque les taux de diplomation secondaire et postsecondaire varient d’une région d’origine à l’autre). La question est donc de savoir si, à niveau de scolarité et à caractéristiques sociodémographiques équivalents, les jeunes issus de l’immigration obtiennent des résultats similaires.

Comme l’illustre le tableau 5, lorsque l’on maintenait le niveau de scolarité et les autres variables sociodémographiques constants, la probabilité prédite d’occuper un emploi d’un jeune adulte de 30 à 34 ans dont les parents étaient nés au Canada était de 84 %. Pour ce qui est des jeunes issus de l’immigration de plusieurs régions d’origine, cette probabilité était relativement similaire.


Tableau 5
Probabilité prédite d’occuper un emploi et d’occuper un emploi à temps plein toute l’année, selon la région d’origine, personnes âgées de 30 à 34 ans, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilité prédite d’occuper un emploi et d’occuper un emploi à temps plein toute l’année Taux d’emploi et Taux d’emploi à temps plein toute l’année, calculées selon probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Taux d’emploi Taux d’emploi à temps plein toute l’année
probabilité prédite
Région d’origine détaillée
Canada (réf.) 0,84 0,52
Amérique du Nord 0,83Note * 0,50Note *
Amérique centrale 0,84 0,50Note *
Antilles et Bermudes 0,79Note * 0,45Note *
Amérique du Sud 0,83Note * 0,50Note *
Europe de l’Ouest 0,85 0,52
Europe de l’Est 0,83Note * 0,49Note *
Europe du Nord 0,85Note * 0,53
Europe du Sud 0,87Note * 0,55Note *
Afrique subsaharienne 0,79Note * 0,46Note *
Afrique du Nord 0,77Note * 0,42Note *
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 0,77Note * 0,44Note *
Asie de l’Est 0,83Note * 0,53Note *
Asie du Sud-Est 0,86Note * 0,53
Asie du Sud 0,81Note * 0,47Note *
Océanie et autres 0,86 0,51
Plus haut niveau de scolarité atteint
Aucun certificat, diplôme ou grade (réf.) 0,55 0,30
Diplôme d’études secondaires 0,76Note * 0,46Note *
Certificat ou diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 0,86Note * 0,53Note *
Baccalauréat 0,91Note * 0,62Note *
Certificat, diplôme ou grade universitaire supérieur au baccalauréat 0,91Note * 0,58Note *
Sexe
Femme (réf.) 0,79 0,43
Homme 0,88Note * 0,61Note *
Âge en 2016
30 ans (réf.) 0,84 0,51
31 ans 0,84 0,51Note *
32 ans 0,84Note * 0,52Note *
33 ans 0,85Note * 0,52Note *
34 ans 0,85Note * 0,53Note *
Région de résidence
Atlantique 0,80Note * 0,50Note *
Québec 0,87Note * 0,50Note *
Ontario (réf.) 0,84 0,55
Prairies 0,83Note * 0,53Note *
Alberta 0,83Note * 0,51Note *
Colombie-Britannique 0,84Note * 0,48Note *
Territoires 0,79Note * 0,50Note *

Cependant, les probabilités d’emploi ajustées selon l’âge, le sexe, la région d’origine et le plus haut niveau de scolarité atteint étaient plus faibles chez les jeunes adultes originaires de l’Asie de l’Ouest et centrale et du Moyen-Orient (77 %), de l’Afrique du Nord (77 %), des Antilles et des Bermudes (79 %), de l’Afrique subsaharienne (79 %), et de l’Asie du Sud (81 %). En comparaison, la probabilité d’emploi ajustée des jeunes d’origine canadienne était de 84 %.

En ce qui concerne le travail à temps plein toute l’année, la probabilité prédite d’avoir occupé un emploi à temps plein toute l’année était de 52 % chez les jeunes adultes dont les parents étaient nés au Canada. Comparativement, les taux d’emploi à temps plein toute l’année ajustés étaient plus faibles pour bon nombre d’autres régions d’origine. En outre, les probabilités prédites ajustées d’emploi à temps plein toute l’année étaient plus faibles chez les jeunes adultes issus de l’immigration de l’Afrique du Nord (42 %), de l’Asie de l’Ouest et centrale et du Moyen-Orient (44 %), des Antilles et des Bermudes (45 %), de l’Afrique subsaharienne (46 %), et de l’Asie du Sud (47 %) (tableau 5)Note 13.

En somme, nombre de jeunes adultes issus de l’immigration, malgré leur niveau de scolarité plus élevé que leurs homologues non issus de l’immigration, ne parvenaient pas à trouver un emploi stable à temps plein.

Variations des gains d’emploi selon la région d’origine

Globalement, les gains annuels médians des jeunes adultes issus de l’immigration étaient supérieurs à ceux de leurs homologues de parents nés au Canada (46 580 $ et 43 470 $ respectivement, soit une différence d’environ 3 110 $) (tableau 6).

Cet écart positif était plus important chez les jeunes adultes originaires de l’Asie de l’Est, leurs gains annuels médians étant de 12 200 $ supérieurs comparativement à ceux des Canadiens de troisième génération ou plus. En revanche, les gains annuels médians des jeunes adultes issus de l’immigration de l’Amérique centrale et des Antilles et des Bermudes étaient inférieurs de 5 030 $ et de 5 800 $ respectivement.


Tableau 6
Écarts au chapitre des gains d’emploi annuels médians, selon la région d’origine, personnes âgées de 30 à 34 ans, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Écarts au chapitre des gains d’emploi annuels médians Gains annuels, Gains annuels, emploi à temps plein toute l’année, Gains annuels, emploi à temps plein toute l’année des titulaires d’un diplôme ou grade d’études universitaires (baccalauréat ou niveau supérieur), Total, Femmes et Hommes, calculées selon dollars unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Gains annuels Gains annuels, emploi à temps plein toute l’année Gains annuels, emploi à temps plein toute l’année des titulaires d’un diplôme ou grade d’études universitaires (baccalauréat ou niveau supérieur)
Total Femmes Hommes Total Femmes Hommes Total Femmes Hommes
dollars
Région d’origine
Canada (réf.) 43 470 35 530 52 430 53 920 46 840 59 840 66 190 61 420 72 880
Autres pays 3 110 5 130 490 3 330 5 740 1 290 2 220 2 580 870
Région d’origine détaillée
Canada (réf.) 43 470 35 530 52 430 53 920 46 840 59 840 66 190 61 420 72 880
Amérique du Nord -440 -310 410 2 550 3 010 1 880 1 680 1 940 -860
Amérique centrale -5 030 -4 560 -6 630 -5 540 -3 030 -7 810 -6 380 -5 060 -7 410
Antilles et Bermudes -5 800 250 -12 670 -6 020 490 -11 380 -5 610 -2 650 -8 510
Amérique du Sud -690 3 540 -6 070 -1 630 2 670 -4 420 -1 770 -400 -3 700
Europe de l’Ouest 2 980 2 180 4 070 3 510 3 180 3 580 810 -860 730
Europe de l’Est 5 630 7 720 3 250 5 800 8 450 3 840 3 610 3 680 2 910
Europe du Nord 3 990 3 860 3 320 4 080 4 610 3 360 1 930 2 090 1 340
Europe du Sud 4 180 4 350 3 250 2 920 3 320 2 450 1 970 970 2 350
Afrique subsaharienne 3 730 6 820 -1 190 4 780 9 180 1 200 3 230 4 490 190
Afrique du Nord 2 970 4 330 50 6 460 7 570 4 360 3 220 1 140 3 650
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 2 180 4 470 -530 5 820 7 820 4 230 4 140 2 930 2 560
Asie de l’Est 12 200 16 540 6 460 10 660 15 120 6 770 4 420 5 730 1 580
Asie du Sud-Est 2 660 7 370 -2 950 1 160 6 230 -2 950 2 880 5 340 -950
Asie du Sud 6 030 8 990 2 750 6 900 10 520 4 700 3 800 3 720 3 840
Océanie et autres 3 020 4 280 310 2 130 6 800 510 2 600 3 950 250

L’analyse multivariée de régression par quantile illustre le rôle déterminant de la scolarisation dans les gains d’emploi. Selon cette analyse, les titulaires d’un diplôme d’études universitaires âgés de 30 à 34 ans avaient des gains annuels médians qui étaient de 36 220 $ supérieurs à ceux des personnes qui n’avaient pas obtenu de diplôme d’études secondaires (tableau 7).

En outre, si l’on ajustait les résultats pour tenir compte de la scolarité, de l’âge, du sexe et de la région de résidence, les gains médians prédits des jeunes adultes issus de l’immigration étaient en fait, pour 11 des 15 régions d’origine, plus faibles comparativement à ceux de leurs homologues de troisième génération ou plus.


Tableau 7
Gains médians ajustés, selon la région d’origine et d’autres caractéristiques prises en compte par la régression, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Gains médians ajustés Gains annuels, Gains annuels, emploi à temps plein toute l’année, Gains annuels, emploi à temps plein toute l’année des titulaires d’un diplôme ou grade d’études universitaires (baccalauréat ou niveau supérieur), Total, Femmes et Hommes, calculées selon dollars unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Gains annuels Gains annuels, emploi à temps plein toute l’année Gains annuels, emploi à temps plein toute l’année des titulaires d’un diplôme ou grade d’études universitaires (baccalauréat ou niveau supérieur)
         Total        Femmes        Hommes          Total        Femmes        Hommes          Total        Femmes          Hommes
dollars
Région d’origine détaillée
Canada (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Amérique du Nord -3 290Note * -2 750Note * -4 270Note * -1 690Note * -710 -2 250Note * 510 1 130 -1 390
Amérique centrale -2 910Note * -1 690Note * -4 120Note * -3 060Note * -2 720Note * -3 840Note * -4 810Note * -2 880 -7 270Note *
Antilles et Bermudes -5 350Note * -850 -10 220Note * -4 680Note * -420 -9 440Note * -4 560Note * -2 810Note * -6 950Note *
Amérique du Sud -2 460Note * 1 380 -6 090Note * -2 150Note * 680 -4 630Note * -3 540Note * -1 560 -6 970Note *
Europe de l’Ouest -990Note * -1 090Note * -1 010 -610 -130 -950 -1 670Note * -1 250 -2 220Note *
Europe de l’Est -370 1 800Note * -2 400Note * -170 1 500Note * -1 750Note * -1 080 -150 -2 400Note *
Europe du Nord -480 1 010Note * -2 050Note * -360 630 -1 360Note * -640 -870 -400
Europe du Sud 2 470Note * 2 940Note * 2 110Note * 1 840Note * 1 850Note * 1 480Note * 1 580Note * 1 830Note * 790
Afrique subsaharienne -3 890Note * 190 -8 060Note * -2 150Note * 1 190 -5 140Note * -1 350 340 -3 330Note *
Afrique du Nord -2 080Note * -1 900 -3 000Note * 2 350Note * 2 720 2 620 790 2 390 -360
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient -2 570Note * -820 -3 720Note * 1 230 2 920Note * -170 -370 680 -1 110
Asie de l’Est 1 280Note * 7 550Note * -4 050Note * 20 3 950Note * -3 930Note * -120 2 260Note * -3 450Note *
Asie du Sud-Est -1 050Note * 5 310Note * -6 630Note * -2 200Note * 2 520Note * -6 590Note * -2 550Note * -190 -6 160Note *
Asie du Sud -350 2 750Note * -3 730Note * 60 2 780Note * -1 990Note * -1 760Note * -1 170 -3 030Note *
Océanie et autres -590 4 350Note * -5 100Note * -1 560 3 050 -4 980Note * -1 390 -1 410 -4 850
Plus haut niveau de scolarité atteint
Aucun certificat, diplôme ou grade (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Diplôme d’études secondaires 8 900Note * 9 690Note * 7 920Note * 6 710Note * 7 820Note * 5 750Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Certificat ou diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 18 310Note * 15 370Note * 20 690Note * 15 530Note * 12 550Note * 18 000Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Baccalauréat 32 740Note * 31 950Note * 32 370Note * 30 490Note * 30 540Note * 29 540Note * -3 190Note * -3 760Note * -2 610Note *
Diplôme, certificat ou grade universitaire supérieur au baccalauréat 36 220Note * 36 920Note * 33 280Note * 35 690Note * 37 010Note * 32 780Note * référence référence référence
Sexe
Femme (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Homme 18 120Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 13 670Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 6 140Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Âge
30 ans (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
31 ans 1 970Note * 1 410Note * 2 510Note * 1 640Note * 1 640Note * 1 830Note * 2 680Note * 2 390Note * 2 900Note *
32 ans 3 340Note * 2 310Note * 4 560Note * 3 430Note * 2 830Note * 3 920Note * 5 450Note * 4 320Note * 6 750Note *
33 ans 4 830Note * 3 150Note * 6 560Note * 4 720Note * 3 900Note * 5 630Note * 8 000Note * 6 180Note * 10 110Note *
34 ans 6 670Note * 5 110Note * 8 300Note * 6 400Note * 5 440Note * 7 430Note * 11 150Note * 9 640Note * 13 380Note *
Région de résidence
Atlantique -5 900Note * -4 940Note * -7 200Note * -5 870Note * -5 190Note * -6 580Note * -7 760Note * -6 210Note * -9 810Note *
Québec -5 430Note * -2 710Note * -8 160Note * -7 440Note * -5 930Note * -8 870Note * -11 990Note * -11 130Note * -13 250Note *
Ontario (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Prairies 2 230Note * -220 4 760Note * 2 830Note * 1 390Note * 4 200Note * -420 370 -1 160
Alberta 13 420Note * 6 550Note * 19 700Note * 15 650Note * 11 180Note * 19 560Note * 13 160Note * 11 090Note * 16 010Note *
Colombie-Britannique -600Note * -2 840Note * 1 380Note * 820Note * -800Note * 2 200Note * -3 470Note * -3 780Note * -3 040Note *
Territoires 11 460Note * 15 340Note * 8 110Note * 23 200Note * 21 840Note * 23 060Note * 22 250Note * 21 110Note * 23 940Note *
Domaine d’études (diplôme ou grade universitaire)
Science et technologie de la science Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 12 140Note * 11 020Note * 13 390Note *
Génie et technologie du génie Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 33 020Note * 33 160Note * 34 580Note *
Mathématiques et informatique et science de l’information Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 22 500Note * 19 560Note * 24 580Note *
Commerce et administration Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 22 130Note * 18 340Note * 26 310Note *
Arts et sciences humaines (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Sciences sociales et de comportements Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 9 200Note * 7 160Note * 12 720Note *
Droit, professions connexes et études du droit Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 33 900Note * 30 490Note * 38 220Note *
Soins de santé Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 27 050Note * 26 380Note * 26 470Note *
Éducation et enseignement Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 12 110 12 060Note * 10 930Note *
Métiers, services, ressources naturelles et conservation Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 10 520Note * 9 470Note * 12 180Note *
Constante 14 090Note * 15 870Note * 31 310Note * 26 740Note * 27 750Note * 39 880Note * 48 470Note * 50 520Note * 51 960Note *

La différence était particulièrement prononcée pour les jeunes adultes issus de l’immigration des Antilles et des Bermudes, et de l’Afrique subsaharienne. Plus précisément, les gains médians prédits des personnes de 30 à 34 ans issues de l’immigration des Antilles et des Bermudes étaient de 5 350 $ inférieurs à ceux des Canadiens de troisième génération ou plus (tableau 7). Chez les hommes, l’écart était encore plus marqué : les gains médians prédits des hommes de 30 à 34 ans dont la région d’origine est les Antilles et les Bermudes étaient de 10 220 $ inférieurs à ceux de leurs homologues dont la région d’origine était le Canada, une fois les autres facteurs considérés maintenus constants. Chez les hommes issus de l’immigration de l’Afrique subsaharienne, cet écart de gains par rapport à leurs homologues originaires du Canada était de 8 060 $, une fois les autres facteurs pris en compte.

Gains d’emploi à temps plein toute l’année

Certains de ces écarts de gains peuvent être expliqués par la propension des personnes de certaines régions d’origine à travailler à temps partiel (volontairement ou non). En analysant les gains chez ceux ayant travaillé à temps plein toute l’année, on compare des personnes qui sont dans une situation similaire du point de vue des heures et des semaines travaillées en 2015.

De manière générale et sans tenir compte des différences de profils, le salaire médian des jeunes adultes issus de l’immigration ayant travaillé à temps plein toute l’année était plus élevé de 3 330 $ que celui des personnes de parents nés au Canada (tableau 6). Cependant, si l’on considérait le fait que leur niveau de scolarité était plus élevé pour la forte majorité des régions d’origine, le portrait changeait sensiblement.

L’exemple était particulièrement notable et éloquent chez les hommes issus de l’immigration de l’Asie de l’Est (qui sont, comme on le sait, parmi les plus susceptibles de détenir un diplôme d’études universitaires). En ce qui les concerne, les gains annuels non ajustés d’un emploi à temps plein toute l’année étaient de 6 770 $ supérieurs à ceux des Canadiens de troisième génération ou plus (tableau 6). En revanche, à niveau de scolarité et à caractéristiques sociodémographiques équivalents, leurs gains prédits étaient de 3 930 $ inférieurs à ceux des Canadiens troisième génération ou plus (tableau 7 et graphique 5A). En fait, chez les hommes de la majorité des régions d’origine, les gains annuels médians ajustés étaient inférieurs à ceux des personnes d’origine canadienne.

graphique 5a

Tableau de données du graphique 5a 
Tableau de données du graphique 5a
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5a. Les données sont présentées selon Région d’origine (titres de rangée) et Différence observée et Différence ajustée, calculées selon dollars unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région d’origine Différence observée Différence ajustée
dollars
Amérique du Nord 1 880 -2 250
Amérique centrale -7 810 -3 840
Antilles et Bermudes -11 380 -9 440
Amérique du Sud -4 420 -4 630
Europe de l’Ouest 3 580 -950
Europe de l’Est 3 840 -1 750
Europe du Nord 3 360 -1 360
Europe du Sud 2 450 1 480
Afrique subsaharienne 1 200 -5 140
Afrique du Nord 4 360 2 620
Asie de l’Ouest et centrale
et Moyen-Orient
4 230 -170
Asie de l’Est 6 770 -3 930
Asie du Sud-Est -2 950 -6 590
Asie du Sud 4 700 -1 990
Océanie et autres 510 -4 980

Le portrait était plus nuancé en ce qui a trait aux femmes. Si les femmes dont la région d’origine était l’Amérique centrale avaient des gains ajustés plus faibles (-2 720 $), ce n’était pas le cas pour celles des autres régions d’origine. De manière générale, leurs gains médians se rapprochaient de ceux des Canadiennes de troisième génération ou plus, ou les dépassaient (graphique 5B).

graphique 5b

Tableau de données du graphique 5b 
Tableau de données du graphique 5b
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5b. Les données sont présentées selon Région d’origine (titres de rangée) et Différence observée et Différence corrigée, calculées selon dollars unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région d’origine Différence observée Différence corrigée
dollars
Amérique du Nord 3 010 -710
Amérique centrale -3 030 -2 720
Antilles et Bermudes 490 -420
Amérique du Sud 2 670 680
Europe de l’Ouest 3 180 -130
Europe de l’Est 8 450 1 500
Europe du Nord 4 610 630
Europe du Sud 3 320 1 850
Afrique subsaharienne 9 180 1 190
Afrique du Nord 7 570 2 720
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 7 820 2 920
Asie de l’Est 15 120 3 950
Asie du Sud-Est 6 230 2 520
Asie du Sud 10 520 2 780
Océanie et autres 6 800 3 050

Gains des universitaires occupant un emploi à temps plein toute l’année, selon le domaine d’études

Le dernier indicateur retenu, en ce qui concerne les résultats sur le marché du travail, est celui des gains annuels des titulaires d’un diplôme d’études universitaires ayant travaillé à temps plein toute l’année.

Comme il a été illustré précédemment, les jeunes issus de l’immigration sont, collectivement, plus susceptibles d’opter pour un domaine scientifique (STGM) dans le contexte de leurs études universitaires. Ces choix de domaines d’études devraient mener à des emplois mieux rémunérés (Wall, et coll. 2018) et donc à des gains plus élevés chez les personnes issues de l’immigration.

Sans tenir compte de leur domaine d’études et de leurs autres caractéristiques, les jeunes issus de l’immigration, titulaires d’un diplôme d’études universitaires, et ayant travaillé à temps plein toute l’année, avaient des gains un peu plus élevés que leurs homologues de troisième génération ou plus (2 220 $ de plus; voir le tableau 6 pour les résultats non ajustés). L’écart positif était encore plus important chez les femmes titulaires d’un diplôme d’études universitaires issues de l’immigration (2 580 $ de plus).

Si l’on neutralisait l’incidence du domaine d’études en plus des autres caractéristiques sociodémographiques, le portrait demeurait similaire pour les femmes universitaires de la majorité des régions d’origine. En effet, ces femmes avaient des gains annuels semblables à leurs homologues de parents nés au Canada, voire supérieurs dans le cas des femmes universitaires issues de l’Asie de l’Est (+2 260 $) et de l’Europe du Sud (+1 830 $).

Le portrait était différent pour les hommes universitaires ayant travaillé à temps plein toute l’année. En effet, chez ceux-ci, les gains annuels des hommes issus de l’immigration étaient plus faibles que ceux de leurs homologues non issus de l’immigration pour 9 des 15 régions d’origine (tableau 7). Les écarts les plus marqués étaient enregistrés chez les universitaires dont la région d’origine était l’Amérique centrale (-7 270 $), l’Amérique du Sud (-6 970 $), les Antilles et les Bermudes (-6 950 $), et l’Asie du Sud-Est (-6 160 $). Chez les hommes, les régions d’origine pour lesquelles on constatait des gains d’emploi qui se rapprochaient le plus de ceux de Canadiens de troisième génération ou plus étaient l’Europe du Nord, l’Europe du Sud et l’Afrique du Nord.

Plusieurs raisons peuvent être à l’origine de ces écarts au chapitre des gains annuels des hommes universitaires ayant travaillé à temps plein toute l’année, selon leur région d’origine, à savoir les réseaux sociaux restreints et les relations insuffisantes au sein d’entreprises établies, la discrimination, etc. Néanmoins, la présente étude ne vise pas à relever ces raisons, et les variables qui en permettraient l’analyse ne sont pas nécessairement incluses dans le recensement.

Cela étant dit, les écarts observés sur le marché du travail apportent une nuance au portrait généralement positif constaté au chapitre des résultats en éducation des jeunes issus de l’immigration. À niveau de scolarité équivalent (et à domaine d’études équivalent dans le cas des universitaires), les jeunes hommes issus de l’immigration de la majorité des régions d’origine ont des gains d’emploi inférieurs à ceux enregistrés chez les jeunes hommes de parents nés au Canada. De telles tendances n’ont cependant pas été observées chez les femmes.

Conclusion

La présente étude a confirmé un résultat général constaté dans d’autres recherches, à savoir que les enfants issus de l’immigration obtenaient de meilleurs résultats en éducation que ceux dont les parents sont nés au Canada. À l’aide d’une intégration des données des recensements de 2006 et de 2016, cette étude a permis d’approfondir ce constat général et d’analyser la mesure dans laquelle les résultats en éducation et sur le marché du travail des enfants issus de l’immigration variaient en fonction de leur région d’origine, c’est-à-dire le lieu de naissance de leurs parents.

La première question à laquelle on tentait de répondre dans cette étude était la suivante : « Dans quelle mesure les enfants issus de l’immigration diffèrent-ils entre eux, selon leur région d’origine et si l’on tient compte des variations de leur situation familiale et socioéconomique durant l’enfance, en ce qui concerne leurs résultats en éducation? »

Pour ce qui est des études secondaires, les enfants issus de l’immigration de pratiquement toutes les régions d’origine étaient plus susceptibles d’obtenir au moins un diplôme d’études secondaires que ceux de parents nés au Canada. Les enfants issus de l’immigration africaine et asiatique se démarquaient particulièrement : leur probabilité de réussir et d’obtenir leur diplôme d’études secondaires se rapprochait en effet de 100 %. Les différences entre les régions d’origine des jeunes issus de l’immigration étaient cependant relativement mineures, étant donné le fait qu’une grande majorité de jeunes obtiennent leur diplôme d’études secondaires.

Au niveau universitaire, cependant, de plus grands écarts entre régions d’origine étaient constatés. Si l’on neutralise l’incidence de la scolarité des parents, du revenu familial et de la structure familiale durant l’adolescence, les taux prédits d’obtention d’un diplôme d’études universitaires étaient les plus bas chez les enfants des Antilles et des Bermudes (23 % comparativement à 26 % chez les jeunes nés de parents canadiens).

En revanche, les taux prédits ajustés d’obtention d’un diplôme d’études universitaires atteignaient des sommets chez les jeunes issus de l’immigration dont la région d’origine était l’Afrique du Nord (40 %), l’Asie du Sud-Est (40 %), l’Afrique subsaharienne (42 %), l’Asie du Sud (53 %) et l’Asie de l’Est (66 %).

En effet, la caractéristique qui est généralement la plus étroitement associée aux résultats en éducation, soit la scolarité des parents, avait une incidence souvent plus faible chez les jeunes issus de l’immigration. Lorsque leurs parents étaient relativement peu instruits, les enfants issus de l’immigration surpassaient de loin les enfants de parents nés au Canada en matière de taux de diplomation universitaire. Des facteurs non mesurés par le recensement peuvent être à l’origine de ces écarts persistants favorisant les enfants issus de l’immigration de certaines régions par rapport à ceux dont les parents sont nés au Canada (p. ex. des aspirations et des attentes plus grandes des parents immigrants en matière d’éducation de leurs enfants).

La deuxième question de recherche posée était la suivante : « Est-ce que les avantages observés chez les enfants issus de l’immigration, du point de vue des résultats en éducation, se traduisaient par des avantages mesurables sur le marché du travail (emploi et salaires)? »

Les résultats de l’étude suggèrent que les jeunes issus de l’immigration de certaines régions d’origine obtenaient un moins bon rendement du capital investi dans leur formation scolaire. Ainsi, les taux d’emploi à temps plein toute l’année, ajustés selon le niveau de scolarité, étaient plus faibles que celui des jeunes adultes de parents nés au Canada chez ceux dont la région d’origine était l’Afrique du Nord, l’Asie de l’Ouest et centrale et le Moyen-Orient, les Antilles et les Bermudes, l’Afrique subsaharienne, et l’Asie du Sud.

En ce qui a trait aux gains d’emploi, ceux des femmes issues de l’immigration étaient généralement semblables à ceux des femmes dont les parents sont nés au Canada. Le portrait était différent pour les hommes. En effet, à niveau de scolarité équivalent, les gains d’emploi à temps plein toute l’année des hommes issus de l’immigration étaient plus faibles que ceux des Canadiens de troisième génération ou plus, pour bon nombre de régions d’origine. Les désavantages au chapitre des gains d’emploi à temps plein étaient particulièrement importants chez les hommes des régions d’origine suivantes : Amérique centrale, Antilles et Bermudes, Amérique du Sud, Afrique subsaharienne, Asie de l’Est, Asie du Sud-Est, Océanie et autres. Chez les titulaires d’un diplôme d’études universitaires, les hommes issus de l’immigration et travaillant à temps plein avaient aussi des gains d’emploi ajustés plus faibles que leurs homologues de troisième génération ou plus, même si l’on tenait compte des domaines d’études, qui tendent à varier selon la région d’origine.

Le recensement ne permet pas d’examiner la mesure dans laquelle des facteurs liés à la discrimination, à des facteurs culturels, ou à des aspirations plus ou moins élevées selon les régions sont associés aux résultats en éducation et sur le marché du travail. Il ne permet pas non plus d’examiner l’étendue et l’influence des réseaux de connaissances ou encore de mesurer le nombre d’années d’expérience sur le marché du travail (notamment durant les études postsecondaires).

L’étude permet néanmoins de déterminer, au sein des cohortes récentes de jeunes issus de l’immigration, les groupes d’origine qui s’en tirent le mieux et ceux qui éprouvent plus de difficultés en matière de diplomation aux niveaux secondaires, postsecondaires et universitaires. Par ailleurs, des études plus poussées portant sur les groupes plus à risque permettraient de mieux cerner les défis et les opportunités qui contribuent à leur succès et à leurs difficultés.


Tableau A1
Pourcentage des enfants et des adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006 ayant obtenu un diplôme en 2016, selon le type de diplôme et les caractéristiques familiales et individuelles en 2006
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage des enfants et des adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006 ayant obtenu un diplôme en 2016 Type de diplôme obtenu en 2016, Au moins un diplôme d’études secondaires, Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires et Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur), calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de diplôme obtenu en 2016
Au moins un diplôme d’études secondairesTableau A1 Note 1 Certificat, diplôme ou grade d’études postsecondairesTableau A1 Note 2 Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur)Tableau A1 Note 2
pourcentage
Plus haut niveau de scolarité atteint par les parents
Aucun certificat, diplôme ou grade 77 46 12
Diplôme d’études secondaires 89 59 21
Certificat ou diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat 92 67 26
Baccalauréat 97 80 54
Diplôme, certificat ou grade universitaire supérieur au baccalauréat 98 83 63
Niveau de revenu (déciles)
Premier 84 54 23
Deuxième 86 57 22
Troisième 89 59 23
Quatrième 90 63 25
Cinquième 92 66 26
Sixième 94 68 30
Septième 95 71 33
Huitième 96 73 37
Neuvième 97 77 44
Dixième 98 82 58
Au moins un parent travaille à temps plein
Non 84 55 22
Oui 93 69 34
Logement en 2006
Locataire (référence) 83 53 19
Propriétaire / valeur du logement de moins de 100 000 $ 88 64 20
Propriétaire / valeur du logement de 100 000 $ à 250 000 $ 93 69 30
Propriétaire / valeur du logement de plus de 250 000 $ 97 75 46
Type de famille
Deux parents mariés 95 71 37
Deux parents en union de fait 86 63 20
Parent seul 85 58 22
Stabilité résidentielle depuis les cinq dernières années
Non 91 63 29
Oui 93 71 35
Type de région de résidence
Rural 89 64 22
Agglomération de recensement 90 64 26
Région métropolitaine de recensement 94 70 37
Région de résidence
Atlantique 94 67 31
Québec 88 75 26
Ontario 94 70 39
Prairies 91 55 29
Alberta 92 62 32
Colombie-Britannique 95 62 33
Territoires 74 47 20
Bilinguisme anglais-français
Non 91 65 29
Oui 96 79 45
Sexe
Garçon 90 62 25
Fille 94 75 41

Tableau A2
Situation socioéconomique des enfants et des adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006, selon la scolarité des parents et la région d’origine
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Situation socioéconomique des enfants et des adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006 Plus haut niveau de scolarité atteint par les parents, Situation socioéconomique de la famille, Diplôme d’études secondaires ou moins, Certificat ou diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat, Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur), Revenu médian après impôt de la famille économique, Parents propriétaires du logement et Au moins un parent travaille à temps plein, calculées selon pourcentage et dollars unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Plus haut niveau de scolarité atteint par les parents Situation socioéconomique de la famille
Diplôme d’études secondaires ou moins Certificat ou diplôme d’études postsecondaires inférieur au baccalauréat Diplôme ou grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur) Revenu médian après impôt de la famille économique Parents propriétaires du logement Au moins un parent travaille à temps plein
pourcentage dollars pourcentage
Total 23 46 30 66 960 82 91
Région d’origine
Canada 24 50 26 68 740 84 92
Autres pays 23 38 39 62 340 78 89
Région d’origine détaillée
Canada 24 50 26 68 740 84 92
Amérique du Nord 16 37 47 74 010 84 93
Amérique centrale 40 38 21 54 610 67 87
Antilles et Bermudes 22 57 20 55 600 65 84
Amérique du Sud 27 46 27 60 870 71 90
Europe de l’Ouest 14 48 39 70 360 85 93
Europe de l’Est 11 39 50 60 340 75 93
Europe du Nord 18 46 36 78 320 88 94
Europe du Sud 34 41 25 72 310 87 93
Afrique subsaharienne 18 41 41 61 790 62 81
Afrique du Nord 9 30 62 57 480 61 83
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 25 32 43 47 030 66 79
Asie de l’Est 23 24 52 51 150 81 85
Asie du Sud-Est 27 35 38 63 170 79 90
Asie du Sud 26 26 47 56 080 78 91
Océanie et autres 28 47 25 70 540 83 93

Tableau A3
Caractéristiques individuelles, de la famille et du milieu de résidence des enfants et des adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006, selon la région d’origine
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Caractéristiques individuelles Situation familiale, Lieu de résidence, Capital culturel, Deux parents mariés, Vivant en union libre, Parent seul, Stabilité résidentielle depuis les cinq dernières années, Rural, Agglomération de recensement, Région métropolitaine de recensement et Bilinguisme anglais-français, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Situation familiale Lieu de résidence Capital culturel
Deux parents mariés Vivant en union libre Parent seul Stabilité résidentielle depuis les cinq dernières années Rural Agglomération de recensement Région métropolitaine de recensement Bilinguisme anglais-français
pourcentage
Total 73 10 17 66 18 12 69 20
Région d’origine
Canada 69 13 18 70 24 16 60 19
Autres pays 80 4 16 56 5 5 90 22
Région d’origine détaillée
Canada 69 13 18 70 24 16 60 19
Amérique du Nord 77 7 17 68 18 13 69 23
Amérique centrale 72 8 19 54 17 12 71 23
Antilles et Bermudes 55 5 41 56 2 2 96 24
Amérique du Sud 72 7 21 54 3 3 94 20
Europe de l’Ouest 76 8 16 68 20 12 68 25
Europe de l’Est 83 4 13 51 3 3 94 27
Europe du Nord 78 5 17 66 11 11 79 18
Europe du Sud 84 3 12 69 2 3 94 23
Afrique subsaharienne 70 3 26 51 3 3 94 24
Afrique du Nord 84 2 13 51 1 2 97 48
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 86 1 13 44 2 2 96 33
Asie de l’Est 86 2 12 52 1 2 97 17
Asie du Sud-Est 81 4 15 54 1 4 95 17
Asie du Sud 94 1 5 43 1 2 97 17
Océanie et autres 78 3 19 65 8 8 84 15

Tableau A4
Région de résidence des enfants et des adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006, selon la région d’origine
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Région de résidence des enfants et des adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006 Région de résidence en 2006, Atlantique, Québec, Ontario, Prairie, Alberta, Colombie-Britannique et Territoires, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région de résidence en 2006
Atlantique Québec Ontario Prairie Alberta Colombie-Britannique Territoires
pourcentage
Total 7 24 40 7 10 11 0
Région d’origine
Canada 9 29 34 8 11 9 0
Autres pays 2 15 55 4 9 16 0
Région d’origine détaillée
Canada 9 29 34 8 11 9 0
Amérique du Nord 9 12 42 5 13 18 0
Amérique centrale 1 24 43 11 12 10 0
Antilles et Bermudes 1 24 66 2 3 4 0
Amérique du Sud 0 20 63 6 6 5 0
Europe de l’Ouest 4 24 39 5 12 15 0
Europe de l’Est 1 14 62 5 9 9 0
Europe du Nord 3 3 56 5 13 18 0
Europe du Sud 1 17 69 3 4 7 0
Afrique subsaharienne 1 14 57 4 10 13 0
Afrique du Nord 1 63 29 2 4 2 0
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 2 27 53 2 8 8 0
Asie de l’Est 1 7 47 2 10 33 0
Asie du Sud-Est 1 11 48 7 14 19 0
Asie du Sud 0 6 66 2 6 20 0
Océanie et autres 0 2 16 5 16 60 1

Tableau A5
Différences entre les résultats moyens au chapitre des régions d’origine et les résultats moyens de l’ensemble des enfants, selon certaines caractéristiques familiales et individuelles, enfants et adolescents âgés de 9 à 17 ans en 2006
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Différences entre les résultats moyens au chapitre des régions d’origine et les résultats moyens de l’ensemble des enfants. Les données sont présentées selon Région d’origine détaillée (titres de rangée) et Revenu médian après impôt de la famille économique, Scolarité des parents (diplôme ou grade universitaire ou plus), Parents propriétaires du logement, Réside avec des parents mariés, Stabilité résidentielle depuis les cinq dernières années, Réside dans une RMR, Réside ailleurs qu’au Québec, Bilingue anglais-français et Différence entre la moyenne pour la région d’origine et la moyenne de tous les enfants, calculées selon dollars et écart par rapport au total en points de pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région d’origine détaillée Revenu médian après impôt de la famille économique Scolarité des parents (diplôme ou grade universitaire ou plus) Parents propriétaires du logement Réside avec des parents mariés Stabilité résidentielle depuis les cinq dernières années Réside dans une RMR Réside ailleurs qu’au Québec Bilingue anglais-français
Différence entre la moyenne pour la région d’origine et la moyenne de tous les enfants
dollars écart par rapport au total en points de pourcentage
Canada 1 200 -4 2 -3 4 -9 -4 -1
Amérique du Nord 2 900 17 2 4 2 0 12 3
Amérique centrale -7 900 -9 -16 0 -12 2 1 3
Antilles et Bermudes -5 100 -10 -17 -18 -10 27 0 4
Amérique du Sud -3 300 -3 -11 0 -12 24 4 0
Europe de l’Ouest 1 200 8 2 4 2 -1 0 5
Europe de l’Est -1 600 20 -7 11 -15 25 10 7
Europe du Nord 5 100 6 6 6 0 9 21 -2
Europe du Sud 1 900 -6 5 12 3 25 7 3
Afrique subsaharienne -3 800 11 -20 -2 -14 25 10 5
Afrique du Nord -5 500 32 -21 12 -14 27 -38 28
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient -11 000 13 -16 13 -22 27 -2 14
Asie de l’Est -7 200 22 -1 14 -13 28 17 -2
Asie du Sud-Est -3 700 8 -3 8 -12 26 14 -2
Asie du Sud -7 800 17 -4 21 -23 27 19 -3
Océanie et autres 500 -5 1 5 -1 15 22 -4

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