Série thématique sur l'ethnicité, la langue et l'immigration
Rapport technique sur les changements de réponse concernant la question sur l’origine ethnique au recensement : accent sur les origines juives, intégration des données du Recensement de 2016 et de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011
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par Trevor Smith et Scott McLeish
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Début de l’encadréSommaire
Les réponses à la question sur l’origine ethnique du recensement sont un reflet de la perception qu’ont les répondants de leurs antécédents. Comme tels, plusieurs facteurs peuvent influencer des changements de réponses au fil du temps, incluant le climat contemporain social, la connaissance des répondants sur l’historique familiale, ainsi que leur compréhension et point de vue sur le sujet.
Selon le Recensement de 2016, 143 665 personnes vivant au Canada ont déclaré avoir une origine ethnique juive (réponses uniques et multiples combinées). Ce chiffre était 53,6 % inférieur aux 309 650 personnes qui avaient déclaré une origine ethnique juive à l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011. Ce déclin suit une diminution constante, mais moins accentuée auparavant, des personnes déclarant une origine juive depuis le Recensement de 1991.
En examinant les changements de réponses des individus au fil du temps, cette étude démontre le fait que ce déclin n’était pas le résultat de changements démographiques, mais plutôt des répondants qui étaient moins susceptibles de déclarer des origines juives d’un recensement à l’autre, particulièrement de 2011 à 2016.
Cette étude démontre que les exemples apparaissant dans le questionnaire peuvent affecter les résultats, en élevant les origines qui sont parmi les exemples en comparaison avec celles qui ne sont pas dans les exemples. Depuis le Recensement de 1996, la méthodologie appliquée pour sélectionner les exemples d’origines ethniques a été basée sur l’utilisation des catégories les plus fréquentes du recensement précédent. D’après la même méthodologie, « juif » a été retiré de la liste d’exemples puisqu’il n’était plus parmi les réponses les plus fréquentes en 2011. Ce retrait a été un facteur déterminant dans ce changement de comportement des répondants, en ce qui concerne la déclaration des origines juives en 2016. Ce rapport démontre, qu’en général, les exemples et les changements d’exemples ont un effet sur les réponses. Ce phénomène, quoique plus prononcé pour les résultats des origines juives, n’est pas exclusif à l’exemple « juif ». En ajoutant « canadien » comme exemple en 1996, il y a eu un plus grand effet sur les réponses pour les origines canadiennes.
Il est bien sûr difficile de déterminer une estimation de haute qualité des origines juives si les exemples étaient demeurées les mêmes en 2016. Cependant, d’après les comportements observés dans le passé, la rétention de cet exemple en 2016 aurait pu engendrer des estimations totales des origines ethniques juives entre 270 000 et 298 000. Toutefois, il faut noter que les estimations de 143 665 au Recensement de 2016 sont exactes, d’après les informations fournies par les répondants.
En comprenant comment la présence ou l’exclusion d’un sous-ensemble d’exemples peut affecter les réponses, l’idéal serait d’avoir un questionnaire qui, soit n’aurait pas d’exemples ou qui aurait une liste exhaustive de toutes les origines possibles. Toutefois, les contraintes reliées à l’espace disponible dans les questionnaires papier a restreint le nombre d’exemples qu’il était possible d’utiliser dans le passé, ce qui explique pourquoi nous avions établi une méthodologie pour la sélection des exemples.
Tourné vers l’avenir, Statistique Canada travaille présentement de près avec les intervenants afin d’explorer les approches alternatives en ce qui a trait à la collecte des données sur l’origine ethnique, en prenant avantage de l’utilisation croissante de la collecte électronique.
Remerciements
En suivant la diffusion des résultats du Recensement de 2016, Statistique Canada a établi un groupe d’experts pour fournir des conseils et aperçus sur les données sur l’origine ethnique reliées aux origines juives. À cet égard, nous voudrions également remercier Robert Brym (Université de Toronto), Gustave Goldmann (Université d’Ottawa), Steve McDonald (Centre des affaires juives et israéliennes), Charles Shahar (Fondation communautaire juive de Montréal) et Morton Weinfeld (Université McGill) pour avoir participé aux discussions et fourni des informations qui ont aidé à orienter le contenu du rapport.
Nous aimerions aussi mentionner la contribution spéciale des personnes suivantes : Jarod Dobson et Henri Amyotte de la Division de la statistique sociale et autochtone (DSSEA) qui ont contribué à l'analyse des données et à la révision du rapport; et Heather Dryburgh (Direction des domaines spécialisés du recensement, Statistique sociale et Démographie), Éric Caron-Malenfant (DSSEA), Dominic Grenier (Division des méthodes d'enquêtes sociales) et Laurent Martel (Division de la démographie) pour avoir examiné le rapport.
1. Introduction
Selon le Recensement de 2016, 143 665 personnes vivant au Canada ont déclaré avoir une origine ethnique juive (réponses uniques et multiples combinées). Ce chiffre était 53,6 % inférieur aux 309 650 personnes qui avaient déclaré une origine ethnique juive à l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011.
La baisse du nombre de personnes ayant déclaré une origine ethnique juive illustre une tendance qui persiste depuis 2001, même si son amplitude est moindre que la baisse observée de 2011 à 2016. Comme on peut le voir dans le graphique 1, les réponses totales relatives à l’origine ethnique juive baissent depuis le Recensement de 1996, mais les diminutions observées entre les cycles précédant le Recensement de 2016 n’ont jamais dépassé 10 %. En outre, les réponses multiples augmentaient de manière constante jusqu’à la baisse constatée en 2016.
Les facteurs contribuant à cette plus importante baisse des réponses juives ont été analysés durant la certification des données du recensement, avant la diffusion du Recensement de 2016. Cette baisse était notamment attribuable au fait que des personnes ont modifié leurs réponses à la question sur l’origine ethnique entre L’ENM de 2011 et le Recensement de 2016.
On s’attend à ce que les réponses à la question sur l’origine ethnique d’un recensement à un autre changent pour un certain nombre de raisons. Les réponses à la question sur l’origine ethnique sont le reflet de la perception qu’a un répondant de l’ethnicité de ses ancêtres au moment du recensement. Cette perception peut évoluer en fonction des changements à l’environnement social, à la compréhension individuelle du concept et à la connaissance de l’histoire de la famille. Les réponses peuvent aussi être influencées au fil du temps par des variations du libellé, la présentation, les exemples et les instructions utilisés pour la question, ainsi que par le traitement des données.
Suite à la diminution des réponses d’origine ethnique juive par rapport à d’autres origines ethniques, et en se conformant à une méthodologie longuement utilisée, la mention « juif » n’était plus parmi les exemples apparaissant sur le questionnaire du Recensement de 2016, tandis qu’elle était sur la liste d’exemples dans l’ENM de 2011. Le rapport montre que le fait de supprimer « juif » des exemples dans le questionnaire de 2016 pourrait avoir influencé la diminution des réponses « juif » déclarées comme origine ethnique en 2016. Il indique aussi que d’autres changements apportés à la liste d’exemples peuvent avoir influé sur les changements dans les réponses à la question sur l’origine ethnique au fil du temps.
Toutefois, les réponses totales pour « juif » étaient déjà en déclin constant d’un recensement à l’autre depuis 1996. Même si l’absence de « juif » des exemples en 2016 aurait exacerbé une tendance déjà existante, cette absence n’a pas tout à fait introduit un nouveau phénomène.
Ce document examine les différents facteurs pouvant affecter la comparabilité des résultats d’origines ethniques du recensement au fil du temps, en mettant l’emphase sur la diminution des réponses d’origines ethniques juives de 2011 à 2016. Les changements de comportement des répondants sont étudiés en détail, incluant les effets des changements d’exemples d’origines ethniques au fil du temps. Cette analyse est basée sur l’intégration des données de l’ENM de 2011 et du Recensement de 2016.
Tableau de données du graphique 1
Recensement de 1996 | Recensement de 2001 | Recensement de 2006 | ENM de 2011 | Recensement de 2016 | |
---|---|---|---|---|---|
nombre | |||||
Réponses totales concernant l’origine ethnique juive | 351 705 | 348 605 | 315 120 | 309 650 | 143 665 |
Réponses uniques concernant l’origine ethnique juive | 195 810 | 186 475 | 134 045 | 115 640 | 39 715 |
Réponses multiples concernant l’origine ethnique juive | 155 900 | 162 135 | 181 075 | 194 010 | 103 950 |
Sources : Statistique Canada, recensements de la population, 1996, 2001, 2006 et 2016; Enquête nationale auprès des ménages de 2011. |
Concepts
- L’origine ethnique est un sujet complexe qui, dans le contexte du Recensement de population, renvoie aux origines ethniques ou culturelles des ancêtres d’une personne. Les réponses à la question sur l’origine ethnique du recensement sont un reflet de la perception qu’ont les répondants de leurs antécédents. Comme tels, plusieurs facteurs peuvent influencer des changements de réponses au fil du temps, incluant le climat contemporain social, la connaissance des répondants sur l’historique familiale, ainsi que leur compréhension et point de vue sur le sujet. Dans le questionnaire du Recensement de 2016, un « ancêtre » est défini comme étant habituellement plus éloigné que les grands-parents. L’origine ethnique se rapporte aux « racines » de la personne et ne doit pas être confondue avec la citoyenneté, la nationalité, la langue, la religion ou le lieu de naissanceNote .
- Certaines origines ethniques peuvent porter le même nom que d’autres variables, tout en représentant des concepts différents. Par exemple, la catégorie d’origine ethnique « française » renvoie aux personnes qui ont déclaré des origines ethniques ou culturelles françaises; ces personnes n’ont pas nécessairement la citoyenneté française et ne parlent pas obligatoirement le français. Dans le cas de l’origine ethnique juive, le concept d’origine ethnique renvoie aux origines ethniques ou culturelles des ancêtres, ce qui diffère de la religion juive. Une personne peut donc avoir des origines ethniques ou culturelles juives sans être de religion juive, et une personne peut être de religion juive sans que ses ancêtres aient des origines ethniques ou culturelles juives.
- Les répondants peuvent fournir jusqu’à six réponses différentes à la question sur l’origine ethnique. La réponse unique renvoie au fait que le répondant n’a déclaré qu’une seule origine ethnique. Les réponses multiples renvoient au fait que le répondant a déclaré au moins deux origines ethniques. Les réponses totales comprennent le nombre de personnes qui ont déclaré une origine ethnique particulière, que ce soit la seule origine ethnique ou en plus d’autres origines ethniques. En raison des réponses multiples, le nombre total d’origines ethniques est supérieur au total de la population.
- Au fil du temps, il y a eu des variations dans le libellé, la présentation, les exemples et les instructions utilisés pour la question sur l'origine ethnique dans le recensement. La comparabilité historique des données sur l'origine ethnique a donc été influencée par ce facteur, ainsi que par les changements qui ont touché le traitement des données et l'environnement social au moment du recensementNote .
- Ce n’est pas possible d’inclure dans le questionnaire du recensement tous les exemples d’origines ethniques ou culturelles. Toutefois, une plus petite liste de 28 exemples était fournie au Recensement de 2016, afin de guider les répondants à savoir comment répondre à la question. La liste d’exemples était basée sur une méthodologie établie depuis longtemps à Statistique Canada (voir la section 2.1).
- Le problème d’avoir un espace limité pour les exemples et instructions s’applique surtout au questionnaire papier. Toutefois, avec l’usage croissant de la collecte électronique, Statistique Canada examine présentement de nouvelles options pour aider aux répondants à déclarer leurs diverses origines ethniques ou culturelles en vue du Recensement de la population de 2021.
1.1 Facteurs démographiques
Certains facteurs démographiques pourraient expliquer la baisse des réponses relatives à l’origine ethnique juive en 2016. Les facteurs démographiques liés à la croissance sont notamment les naissances, les nouveaux migrants et les mouvements de la population dans le champ d’enquête (p. ex. les personnes passant d’un logement collectif à un logement privé entre deux recensements). Les facteurs liés à la baisse sont notamment les décès, l’émigration et les mouvements de la population hors du champ d’enquête (p. ex. les personnes passant d’un logement privé à un logement collectif entre deux recensements).
En 2016, 9 385 personnes âgées de 0 à 4 ans et 7 110 nouveaux migrants ont déclaré avoir une origine ethnique juive. Si on tient compte seulement des facteurs démographiques et du fait qu’il y a eu 16 495 naissances et nouveaux migrants au cours de la période de 2011 à 2016, pour en arriver à un total de 143 660 personnes ayant déclaré une origine ethnique juive en 2016, il aurait fallu perdre 182 480 personnes en raison de facteurs démographiques, comme les décès, l’émigration et les mouvements de la population hors du champ d’enquête – une baisse de 58,9 % par rapport à 2011.
Si la population juive était disproportionnellement plus âgée que l’ensemble de la population, le taux supérieur de décès et les mouvements de la population hors du champ de l’enquête (comme les maisons pour retraités) auraient pu contribuer à la baisse de la population juive. Cependant, comme le montre le graphique 2, la population juive n’est pas disproportionnellement plus âgée que l’ensemble de la population. En outre, il n’existe aucune donnée probante montrant que plus de la moitié de la population juive a quitté le pays au cours de la période de 2011 à 2016. C’est pourquoi il est impossible d’expliquer la baisse de la population ayant une origine ethnique juive en 2016 seulement à partir de changements démographiques observés.
Tableau de données du graphique 2
Groupe d’âge | Population totale | Origine juive | ||
---|---|---|---|---|
homme | femme | homme | femme | |
pourcentage | ||||
90 ans et plus | -0,3 | 0,6 | -0,6 | 1,2 |
85 à 89 | -0,9 | 1,2 | -1,3 | 1,7 |
80 à 84 | -1,8 | 2,1 | -1,7 | 2,2 |
75 à 79 | -2,6 | 3,0 | -2,8 | 2,9 |
70 à 74 | -3,9 | 4,1 | -3,8 | 3,9 |
65 à 69 | -5,5 | 5,7 | -6,3 | 6,4 |
60 à 64 | -6,5 | 6,7 | -6,7 | 6,1 |
55 à 59 | -7,5 | 7,6 | -6,3 | 6,2 |
50 à 54 | -7,7 | 7,7 | -6,0 | 6,3 |
45 à 49 | -6,7 | 6,8 | -5,9 | 6,2 |
40 à 44 | -6,4 | 6,6 | -7,0 | 6,6 |
35 à 39 | -6,5 | 6,7 | -6,3 | 7,0 |
30 à 34 | -6,7 | 6,7 | -6,6 | 6,5 |
25 à 29 | -6,7 | 6,5 | -5,9 | 5,5 |
20 à 24 | -6,7 | 6,2 | -5,9 | 5,5 |
15 à 19 | -6,1 | 5,6 | -6,2 | 5,9 |
10 à 14 | -5,8 | 5,3 | -6,8 | 6,6 |
5 à 9 | -6,1 | 5,6 | -7,3 | 6,9 |
0 à 4 | -5,7 | 5,3 | -6,7 | 6,4 |
Source : Statistique Canada, Recensement de la population de 2016. |
1.2 Qualité des données du Recensement de 2016
En raison de l’ampleur du changement de réponse, Statistique Canada a évalué si c’était attribuable à des erreurs de données ou de collecte au Recensement de 2016 ou l’ENM de 2011. Cependant, aucune erreur de collecte ou de traitement n’a été décelée. Toutes les réponses portant la mention « juif » (en plus des autres réponses qui sont habituellement codées comme telle, notamment « ashkénaze » et « yiddish ») ont été examinées en profondeur, afin de veiller à ce que le codage soit exact. En outre, la baisse des réponses relatives à l’origine ethnique juive a été observée pour diverses régions géographiques et facteurs de collecte. Il n’existait donc pas de données probantes montrant que la baisse était attribuable à des erreurs de collecte ou de traitement particulières.
L'ENM de 2011 a utilisé une méthodologie différente de celle utilisée au Recensement de 2016, au Recensement de 2006 et aux recensements précédents. Ces différences peuvent avoir une incidence sur la comparabilité entre les estimations du Recensement de 2016 et de l'Enquête nationale auprès des ménages de 2011 pour la variable origine ethniqueNote . Cependant, il n’y avait pas de données probantes montrant que la baisse observée des origines juives était attribuable à cette différence de méthodologie.
1.3 Modification des réponses à la question sur l’origine ethnique
Une autre explication possible à cette diminution des origines juives en 2016, est le fait que les répondants ont modifié leur réponse à la question sur l’origine ethnique au cours de la période de 2011 à 2016. Étant donné que les réponses liées à l’origine ethnique peuvent être influencées par l’évolution des perceptions individuelles et sociétales, on s’attend toujours à ce que les réponses changent quelque peuNote . Cependant, pour qu’une baisse si importante soit observée en ce qui concerne l’origine ethnique juive, un facteur important devait motiver ce changement de réponse.
Ce facteur pourrait être le changement apporté à la liste d’exemples fournie à la question sur l’origine ethnique de 2016. Tel que précisé dans la section 2.1, il est connu que les exemples dans une question peuvent influencer le schéma de réponse. Tel que mentionné précédemment, suite à l’application d’une méthodologie longuement établie pour sélectionner les exemples d’origines ethniques ou culturelles dans le questionnaire, « juif » n’était plus parmi les exemples apparaissant sur le questionnaire du Recensement de 2016 (voir la section 2.1 pour la description de la méthodologie et l’Annexe 1 pour l’image de la question sur l’origine ethnique de 2011 et 2016). En 2011, ainsi que lors des recensements réalisés avant 2011, les répondants étaient peut‑être plus susceptibles d’ajouter l’origine ethnique juive à leur réponse parce qu’ils voyaient la mention dans les exemples fournis. Son retrait de la liste en 2016 peut donc avoir eu une incidence sur le comportement des répondants, ce qui a fait en sorte que moins de personnes ont déclaré avoir cette origine.
Début de l’encadréMéthodologie
- Pour déterminer si les personnes ont modifié leurs réponses, les données du Recensement de 2016 et de l’ENM de 2011 ont été intégrées. On a ainsi créé une nouvelle source de données permettant de suivre des personnes d’un cycle à l’autre, afin de découvrir comment leurs réponses ont pu évoluer entre les recensements.
- Dans ce rapport, par « mobilité de réponse », on entend l’effet des personnes ayant modifié leurs réponses au cours de la période de 2011 à 2016. On estime la mobilité de réponse nette en soustrayant le nombre de personnes qui ne déclarent plus une réponse fournie lors du recensement précédent du nombre de personnes qui ont commencé à fournir une réponse qu’elles n’avaient pas fournie lors du recensement précédent. Une mobilité nette positive renvoie au fait qu’un nombre accru de personnes ont commencé à fournir une réponse par rapport au nombre de personnes ayant arrêté de la fournir. Cela indique que la population visée affiche une croissance qui est attribuable, du moins en partie, à des changements de réponse.
- Parmi les personnes ayant répondu à la fois au questionnaire détaillé du Recensement de 2016 et à l’ENM de 2011, 86,9 %Note se trouvent dans cet ensemble de données intégrées.
- L’ensemble de données intégrées ainsi obtenu comprend 1 389 748 enregistrements. Un poids a été attribué à chaque enregistrement afin de fournir des estimations concernant les changements touchant la population totale dans le champ d’enquête.
- L’ensemble de données comprend les personnes qui vivaient dans des logements privés en 2011 et en 2016 et qui avaient répondu à l’ENM de 2011 et au questionnaire détaillé du Recensement de 2016. Sont exclues de cet ensemble de données les personnes âgées de moins de 5 ans en 2016 (qui n’étaient pas nées durant la réalisation de l’ENM de 2011), les personnes qui ont migré au Canada entre les cycles, les personnes décédées ou qui ont quitté le Canada entre les cycles, et les personnes vivant dans un logement collectif à la date de référence en 2011 ou en 2016.
- L’une des limites de l’ensemble de données est le fait qu’il a été impossible d’intégrer toutes les personnes qui ont répondu à l’ENM de 2011 et au Recensement de 2016. Une autre limite est la possibilité que deux personnes distinctes aient été incorrectement liées dans le cadre du processus d’intégration, une situation susceptible de laisser à penser que la réponse a changé même si ce n’est pas le cas. Tout problème de couverture ou de qualité des données durant un cycle aurait aussi des répercussions sur l’ensemble de données intégrées.
- Toutes les analyses ont été réalisées au moyen des pourcentages, au lieu des fréquences. Les poids de l’ensemble de données intégrées ont été produits uniquement à titre comparatif et pour calculer la croissance, et non pour établir les fréquences.
2. Pourquoi les personnes étaient-elles moins susceptibles de déclarer une origine ethnique juive en 2016?
Le fait de comparer les réponses de 2011 et de 2016 d’une même personne a permis de montrer que la mobilité de réponse a joué un rôle important dans la baisse des réponses concernant l’origine ethnique juive en 2016. Les données montrent combien de personnes ont ajouté l’origine ethnique juive à leurs réponses en 2016 alors qu’elles n’en avaient pas déclaré une en 2011, ainsi que le nombre de personnes qui ont déclaré une origine ethnique juive en 2011 et qui ne l’ont pas fait en 2016. L’effet des personnes qui n’ont pas déclaré une origine ethnique juive en 2011, mais qui l’ont fait en 2016, représente une pression d’une augmentation de 15,5 % en fonction des totaux de 2011. Parallèlement, 70,7 % des personnes ayant déclaré une origine ethnique juive en 2011 ne l’ont pas fait en 2016. Le fait de combiner ces deux chiffres permet d’obtenir une mobilité de réponse nette de -55,3 % en ce qui concerne l’origine ethnique juive.
On s’attend à ce que les réponses à la question sur l’origine ethnique d’un recensement à un autre changent pour un certain nombre de raisons. Tout d’abord, la question permet de donner des réponses multiples. Une personne peut donc choisir, par exemple, de déclarer quatre origines ethniques lors d’un recensement, et seulement trois le suivant. Même si ce changement semble infime pour le répondant, il s’agit tout de même d’une réponse différente. Ensuite, la question sur l’origine ethnique est le reflet de la perception qu’a un répondant de l’ethnicité de ses ancêtres au moment du recensement. Cette perception peut évoluer en fonction des changements à l’environnement social, à la compréhension individuelle du concept et à la connaissance de l’histoire de la familleNote . Habituellement, ces changements de réponse entre deux cycles s’annulent, et n’ont pas d’importantes répercussions sur les tendances en général. Par exemple, entre 2011 et 2016, l’origine ethnique anglaise a observé une pression d’une hausse de 34,5 % parce qu’un nombre accru de personnes ont ajouté l’origine ethnique anglaise en 2016 et 35,2 % l’ont enlevée en 2016. Cela s’est traduit par une légère mobilité nette de -0,7 % pour l’origine ethnique anglaise.
Comme on peut le voir dans le graphique 1, les réponses totales concernant l’origine ethnique juive diminuent depuis 1996. Si la baisse plus importante enregistrée en 2016 a été principalement attribuable aux personnes ayant modifié leurs réponses, plutôt qu’à des changements démographiques, il faut se demander si les baisses observées lors des cycles précédents étaient aussi attribuables au fait que les personnes ont changé leurs réponses. Même si la mobilité de réponse était supérieure au cours de la période allant de 2011 à 2016, le graphique 3 montre que, depuis 2001, la population déclarant une origine ethnique juive a affiché des pertes nettes attribuables à la mobilité de réponse. En fonction des données accessibles, on ne peut toutefois pas dire avec certitude pourquoi des répondants devenaient moins susceptibles d’ajouter l’origine ethnique juive au fil du temps.
Tableau de données du graphique 3
2011-2016 | 2006-2011 | 2001-2006Tableau de Note 1 | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Mobilité nette | -55,3 | -7,2 | -15,9 |
Sources : Statistique Canada, données intégrées des Recensements de 2001 et de 2006, du Recensement de 2006 et de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011; Recensement de 2016. |
2.1 Changements apportés à la liste d’exemples d’origines ethniques
Même si la mobilité de réponse nette de l’origine ethnique juive est négative depuis au moins 2001, la mobilité de réponse estimée pour la période de 2011 à 2016 est encore plus élevée, et exige plus d’explications. Comme mentionné précédemment, un facteur important qui a favorisé la hausse de la mobilité de réponse nette négative de l’origine juive, était probablement le retrait de « juif » de la liste des 28 exemples d’origines ethniques dans le questionnaire du Recensement de 2016, alors qu’il était parmi les exemples dans le questionnaire de l’ENM de 2011 (voir l’annexe 1).
Tel que mentionné précédemment, on sait que le fait de fournir des exemples a tendance à influer sur la manière dont les personnes répondent. Par exemple, lors du Recensement de 2016, le nombre de personnes qui ont immigré au Canada en 1974 a été surévalué parce que 1974 a été utilisée comme exemple d’année d’immigration dans le questionnaireNote . Il est donc préférable d’éviter d’avoir recours à des exemples lorsque c’est possible, parce que les exemples peuvent inciter les personnes à fournir des réponses ou faire en sorte qu’elles éprouvent de la confusion en ce qui concerne les concepts. Par exemple, une personne peut voir la mention « anglais » comme exemple à la question sur l’origine ethnique et supposer que la question porte sur la langue, ou voir une liste de pays et supposer que la question porte sur le lieu de naissance.
Depuis le Recensement de 1996, la méthode utilisée pour choisir les exemples d’origines ethniques et l’ordre de présentation se fonde sur la fréquence des réponses uniques concernant l’origine tirées du cycle précédent. Les 19 premières origines sont choisies comme exemples, et sont classées en fonction de la fréquence, en commençant par la réponse unique la plus fréquemment donnée. Par exemple, les trois premières réponses uniques à l’ENM de 2011 étaient « canadien », « anglais » et « chinois ». Ces trois origines ethniques étaient donc les trois premiers exemples d’origines ethniques fournis dans le cadre du Recensement de 2016.
En plus des 19 exemples fournis en fonction de la fréquence, 5 exemples sont ajoutés pour représenter les Premières Nations, les Métis et les Inuits. Leur emplacement dans la liste se fonde sur la fréquence totale des réponses des Premières Nations lors du cycle précédent. Les trois premiers exemples sont choisis pour fournir des exemples de Premières Nations de l’Est (Mi’kmaq), du Centre (Cris) et de l’Ouest (Salish) du Canada. Après les trois premiers exemples de Premières Nations, il y avait « métis » et « inuit ».
Les quatre derniers exemples de la liste sont ajoutés pour assurer une couverture des régions du monde qui ne sont pas déjà couvertes par les 19 origines les plus fréquemment mentionnées. On peut ainsi s’assurer que les groupes récemment arrivés au Canada, qui ne sont peut-être pas les plus nombreux, sont représentés. En 2016, les origines libanaise, mexicaine, somalienne et colombienne ont été ajoutées à la liste d’exemples, afin d’assurer la couverture du Moyen-Orient, de l’Amérique centrale, de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique du Sud. Les exemples d’origines pour chaque région sont déterminés en fonction de la fréquence la plus élevée des réponses uniques au sein de chaque groupe régional. Comme la fréquence des réponses a changé d’un cycle à l’autre, ces exemples de couverture régionale ont aussi évolué. Par exemple, en 2016, l’origine mexicaine a remplacé l’origine salvadorienne parce que le nombre de Mexicains a dépassé le nombre de Salvadoriens dans l’ENM de 2011.
Puisque l’origine juive ne faisait plus partie des réponses uniques les plus fréquemment fournies à la question sur l’origine ethnique de l’ENM de 2011, elle n’a pas été retenue dans la liste d’exemples au Recensement de 2016. En 2011, les fréquences des réponses uniques pour l’origine juive ont été dépassées par d’autres réponses, particulièrement par les origines iranienne et québécoise. D’après la méthodologie préétablie, l’origine iranienne a donc été ajoutée à la liste d’exemples, tandis que l’origine juive a été supprimée de la liste.
2.2 Pourquoi offrir une liste d’exemples d’origines ethniques?
Si le fait de modifier la liste d’exemples d’origines ethniques est susceptible d’entraîner de telles répercussions sur les réponses, on peut se demander pourquoi une liste est fournie malgré tout. L’origine ethnique est un concept ouvert qui peut produire une variété de réponses. Les exemples sont fournis pour aider les répondants à donner une réponse. Si des exemples ne sont pas fournis, il est possible que des répondants ne sachent pas quel niveau de détail fournir. Par exemple, si les ancêtres du répondant venaient de la Somalie, le répondant pourrait simplement indiquer « africain ». Cependant, en voyant la mention « somalien » dans la liste d’exemples, le répondant pourrait être motivé à fournir un niveau de détail différent. Cependant, tel qu’observé pour la mention « juif » en 2016, la présence ou l’absence d’une origine dans la liste d’exemples fait en sorte qu’il risque d’y avoir d’importants changements de réponses.
2.3 Comment les précédents changements apportés à la liste d’exemples ont-ils influencé les réponses?
Depuis 1996, les changements apportés à la liste d’exemples ont été associés, du moins en partie, à des changements à la fréquence des réponses concernant l’origine touchée. En voici quelques exemples :
- En 2006, la mention « salvadorien » a été ajoutée à la liste d’exemples à la question sur l’origine ethnique, afin d’assurer une couverture géographique de l’Amérique centrale. Les chiffres pour « salvadorien » ont augmenté de 121 % en 2006 par rapport à 2001.
- Dans le cas de l’ENM de 2011, la mention « colombien » a remplacé la mention « chilien » comme exemple pour la couverture régionale de l’Amérique du Sud. Les réponses de « colombien » ont augmenté de 73,7 % de 2006 à 2011. En revanche, les réponses de « chilien » ont baissé de 11,1 % au cours de la même période.
- En 2016, la mention « salvadorien » a été remplacée par la mention « mexicain » comme exemple de couverture pour l’Amérique centrale. Les réponses mentionnant l’origine ethnique mexicaine ont augmenté de 33,8 %, tandis que les réponses totales mentionnant l’origine salvadorienne ont augmenté de 3,5 % de 2011 à 2016 (par rapport à une hausse de 8,2 % de 2006 à 2011).
- La mention « iranien » a remplacé la mention « juif » dans la liste d’exemples en 2016, ce qui a entraîné une hausse de 28,9 % de l’origine iranienne de 2011 à 2016.
La plupart des exemples d’origines ethniques sont des gentilés de pays, mais « juif » ne l’est pas. Il est possible que le retrait de « juif » de la liste d’exemples ait eu des répercussions plus importantes que les changements apportés antérieurement à la liste parce qu’il n’existe aucune réponse semblable à « juif » dans la liste d’exemples. Un Tchèque verra, par exemple, une liste d’origines basées sur d’autres pays et sera probablement en mesure de déduire que « tchèque » est une réponse acceptable, même si elle ne fait pas partie de la liste. En ce qui concerne l’origine juive, la liste d’exemples peut ne pas fournir de concept équivalent et adéquat pour une origine autre que celle basée sur un pays.
Une situation similaire s’est produite lorsque la mention « canadien » a été ajoutée à la liste d’exemples d’origines ethniques en 1996. Jusqu’en 1951, les agents recenseurs avaient pour consigne de ne pas accepter « canadien » comme réponse valide à la question sur l’origine ethnique et culturelleNote . Influencée en partie par une campagne médiatique incitant les personnes à répondre « canadien » à la question sur l’origine ethnique en 1991, la fréquence des réponses uniques a suffisamment augmenté pour faire en sorte que « canadien » se soit retrouvé au cinquième rang de la liste d’exemples d’origines ethniques lors du Recensement de 1996Note . Les réponses « canadien » ont alors augmenté, passant d’environ 1 million en 1991 à 8,8 millions en 1996 (voir le graphique 4). Cette situation est probablement attribuable à l’ajout de « canadien » à la liste d’exemples.
Tableau de données du graphique 4
1981 | 1986 | 1991 | 1996 | 2001 | 2006 | 2011 | 2016 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
nombre | ||||||||
Compte Canadien | 76 395 | 115 375 | 1 033 030 | 8 806 275 | 11 682 680 | 10 066 290 | 10 563 805 | 11 135 965 |
Sources : Statistique Canada, recensements de la population, 1981, 1986, 1991, 1996, 2001, 2006 et 2016; Enquête nationale auprès des ménages de 2011. |
L’effet de l’ajout de l’origine canadienne à la liste d’exemples en 1996 est potentiellement instructif sur l’effet du retrait de l’origine ethnique juive de la liste d’exemples en 2016. Les origines juive et canadienne sont susceptibles d’être touchées, de manière disproportionnée, par le fait d’être ajoutées ou exclues de la liste d’exemples. En ne voyant pas la mention « canadien » dans la liste d’exemples, les personnes n’auraient peut-être pas réalisé qu’il s’agissait d’une réponse possible à la question sur l’origine ethnique, puisque les exemples fournissaient des pays courants d’où immigraient leurs ancêtres. Puisque l’origine ethnique juive n’est pas basée sur un pays, comme la plupart des autres exemples, cette origine peut suivre une tendance similaire, c’est-à-dire que les personnes ne réalisent peut-être pas qu’il s’agit d’une réponse valide si elles n’en ont pas un exemple. Ainsi, les réponses totales pour l’origine ethnique juive sont, comme dans le cas de l’origine ethnique canadienne, influencées par le fait que l’origine apparaît dans la liste d’exemples ou non.
Comme mentionné précédemment, le retrait de « juif » de la liste d’exemples d’origines ethniques n’a pas été le seul changement apporté au questionnaire en 2016. La mention « salvadorien » a été remplacée par la mention « mexicain » comme exemple régional pour l’Amérique centrale. Le total des réponses concernant l’origine ethnique salvadorienne a augmenté de 3,5 %, ce qui laisse entendre que le retrait de cette mention de la liste d’exemples n’a pas eu de répercussions négatives sur le total. Cependant, en évaluant la mobilité de réponse des données intégrées de l’ENM de 2011 et du Recensement de 2016, on peut constater que l’origine ethnique salvadorienne a affiché une mobilité de réponse nette négative de 10,9 %. Cela signifie que, dans l’ensemble, les personnes étaient 10,9 % moins susceptibles de fournir « salvadorien » comme réponse en 2016 par rapport à 2011 (voir le graphique 5). La mention « mexicain », qui remplaçait la mention « salvadorien » dans la liste d’exemples, a affiché une mobilité nette positive de 10,8 %.
À des fins de comparaison, les cinq principales réponses totales à la question sur l’origine ethnique sont comprises dans le graphique 5, ainsi que les origines ajoutées ou enlevées de la liste d’exemples. Le graphique 5 montre que, bien qu’il y ait une grande mobilité de réponse d’un cycle à l’autre (même pour les origines qui demeurent dans la liste d’exemples), dans la plupart des cas, les gains et les pertes s’annulent, faisant en sorte que la mobilité de réponse nette pour ces origines est inférieure à 10 points de pourcentage de 2011 à 2016. En revanche, trois des quatre origines supprimées ou ajoutées lors du Recensement de 2016 ont affiché une mobilité de réponse nette de plus de 10 points de pourcentage.
Tableau de données du graphique 5
Juive – supprimée en 2016 | Salvadorienne – supprimée en 2016 | Mexicaine – ajoutée en 2016 | Iranienne – ajoutée en 2016 | Canadienne | Anglaise | Écossaise | Française | Irlandaise | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
pourcentage | |||||||||
Mobilité nette | -55,3 | -10,9 | 10,8 | 1,6 | 1,8 | -0,7 | 3,4 | -8,6 | 1,6 |
Sources : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011; Recensement de 2016. |
3. Comment les personnes ayant déclaré une origine juive en 2011 modifient-elles leurs réponses relatives à l’origine ethnique?
3.1 Quelles origines étaient déclarées par les personnes ayant supprimé l’origine juive de leurs réponses sans la remplacer?
La population qui a mentionné une origine juive en 2011, mais qui l’a exclue en 2016, peut être divisée en deux groupes. Le premier groupe contient les personnes qui n’ont pas ajouté de nouvelles origines en 2016, mais qui ont tout simplement supprimé l’origine ethnique juive de leur réponse à la question. Par exemple, ce groupe comprendrait les personnes qui, en 2011, ont mentionné les origines juive, russe et polonaise et, en 2016, ont supprimé l’origine juive pour ne mentionner que les origines russe et polonaise. Chez les personnes qui ont mentionné l’origine ethnique juive en 2011 mais pas en 2016, 25,7 % appartenaient au premier groupe. Le graphique 6 montre les réponses relatives à l’origine ethnique les plus fréquemment mentionnées par les personnes ayant déclaré une origine ethnique juive en 2011, et qui ont modifié leur réponse pour l’exclure en 2016, sans ajouter de nouvelles origines.
Tableau de données du graphique 6
Origine ethnique | Pourcentage |
---|---|
Polonaise | 46,0 |
Russe | 44,7 |
Anglaise | 27,8 |
Canadienne | 21,8 |
Allemande | 19,7 |
Irlandaise | 17,8 |
Écossaise | 16,9 |
Française | 11,3 |
Ukrainienne | 10,8 |
Roumaine | 9,8 |
Note : Les totaux dépassent 100 % parce que les participants peuvent fournir jusqu’à six origines ethniques différentes. Sources : Statistique Canada, données intégrées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011; Recensement de 2016. |
3.2 Quelles origines ont directement remplacé l’origine juive en 2016?
Le deuxième groupe de personnes ayant cessé de déclarer l’origine juive en 2016 est constitué des personnes qui ont remplacé cette origine par une autre. Ce deuxième groupe représentait 74,3 % des réponses totales où l’origine juive avait été supprimée de 2011 à 2016. Cela signifie que la plupart des répondants ont ajouté une nouvelle origine ethnique pour remplacer l’origine juive, au lieu de tout simplement la supprimer et de conserver les autres réponses fournies en 2011. Par exemple, si une personne a mentionné les origines juives et russe en 2011, et les origines russes, ukrainiennes et roumaines en 2016, elle aurait remplacé l’origine juive par les origines ukrainienne et roumaine.
Le graphique 7 fournit les 10 principales origines ethniques ajoutées en 2016 par les personnes ayant supprimé l’origine juive de leurs réponses en 2016. Il s’agit des origines qui remplaçaient directement l’origine juive.
Le graphique 7 montre que les origines russe, polonaise et canadienne étaient les principales réponses données pour directement remplacer l’origine juive. Il faut souligner que l’origine ethnique israélienne a affiché une mobilité de réponse nette positive totale de 53,4 % de 2011 à 2016. Même si la majorité de la mobilité de réponse associée au retrait de la mention « juif » a été répartie parmi les origines ethniques ayant une grande population, comme la population d’origine russe et polonaise, ce qui a eu très peu de répercussions sur leur croissance en 2016, l’origine israélienne a affiché un petit total en 2011. Par conséquent, la mobilité de réponse accrue de l’origine juive vers l’origine israélienne a eu une incidence remarquable sur les totaux relatifs à l’origine israélienne. Le fait qu’une origine basée sur un pays, comme l’origine israélienne, ait bénéficié de la modification des réponses des répondants ayant enlevé l’origine juive, pourrait être interprétée comme un soutien à l’idée selon laquelle les répondants ne comprenaient peut-être pas que l’origine juive était une réponse valide après avoir vu une liste composée principalement d’exemples d’origines géographiques.
Tableau de données du graphique 7
Origine ethnique | Pourcentage |
---|---|
Russe | 18,3 |
Polonaise | 17,6 |
Canadienne | 16,3 |
Anglaise | 6,9 |
Roumaine | 5,0 |
Ukrainienne | 4,7 |
Israélienne | 4,7 |
Allemande | 4,3 |
Écossaise | 4,1 |
Lituanienne | 3,5 |
Sources : Statistique Canada, données intégrées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011; Recensement de 2016. |
4. Caractéristiques de la population ayant modifié ses réponses
La section précédente examinait surtout la manière dont les personnes ayant déclaré une origine ethnique juive en 2011 ont modifié leur réponse lors du Recensement de 2016. Cette section portera sur les caractéristiques de la population qui a modifié ses réponses, en mettant l’accent sur la religion, la géographie et les données démographiques. En examinant les caractéristiques de la population qui a modifié ses réponses, il est possible de déterminer si d’autres sous-groupes ou facteurs peuvent avoir contribué à la baisse des réponses relatives à l’origine ethnique juive en 2016.
4.1 Mobilité de réponse selon la géographie et les caractéristiques sociodémographiques
Il est possible d’isoler la mobilité de réponse en fonction de facteurs géographiques et sociodémographiques, afin de mieux comprendre les caractéristiques des personnes qui modifient leurs réponses d’un cycle à l’autre. En commençant par la géographie, la mobilité de réponse estimée par province n’a pas révélé de tendance évidente, puisque toutes les provinces affichaient des niveaux élevés de mobilité nette négative. Cette situation s’appliquait aussi au niveau des régions métropolitaines de recensement, où les répondants de toutes les grandes villes étaient moins susceptibles de déclarer une origine juive en 2016. Pour ce qui est des caractéristiques sociodémographiques, les tendances en matière de mobilité de réponse ont été notablement uniformes en ce qui concerne le sexe, l’état matrimonial et la présence d’enfants au sein d’une famille de recensement (voir le tableau 1).
Le statut d’immigrant et le statut des générations ont été les catégories qui ont affiché des tendances différentes. Les immigrants et, en conséquence les personnes de la première génération étaient moins susceptibles d’enlever l’origine ethnique juive de leur réponse en 2016, même si leur mobilité nette totale était encore très négative. On pourrait s’attendre à ce que cette tendance s’applique à de nombreuses origines ethniques puisque, plus il s’est écoulé de temps depuis que le répondant a quitté son lieu d’origine, plus ce dernier est susceptible de possiblement changer ses réponses. À titre comparatif, l’origine ethnique salvadorienne (aussi supprimée de la liste d’exemples en 2016) affichait une mobilité de réponse nette estimée de -21,5 % pour la troisième génération, et de -14,2 % pour la première génération. Puisque l’origine ethnique juive n’est pas un lieu d’origine, on peut s’attendre à ce que cet effet de génération soit atténué. Cependant, ce n’était pas le cas, puisque l’origine juive a affiché un effet de génération touchant la mobilité de réponse semblable à l’origine salvadorienne qui est basée sur un pays.
Caractéristiques démographiques | Mobilité de réponse nette : origine ethnique juive |
---|---|
pourcentage | |
Sexe : homme | -54,4 |
Sexe : femme | -56,1 |
État matrimonial : célibataire | -53,0 |
État matrimonial : marié | -57,6 |
État matrimonial : union libre | -56,6 |
Famille de recensement : avec enfants | -54,0 |
Famille de recensement : sans enfants | -59,7 |
Statut d’immigrant : immigrant | -45,2 |
Statut d’immigrant : non-immigrant | -59,8 |
Statut des générations : première génération | -45,0 |
Statut des générations : deuxième génération | -59,5 |
Statut des générations : troisième génération | -60,4 |
Sources : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011; Recensement de la population de 2016. |
L’analyse de la mobilité de réponse en fonction des groupes d’âge montre une légère variation entre les groupes. L’estimation de la mobilité de réponse nette est la plus basse chez les personnes dans la trentaine (-50,4 %) et dans la quarantaine (-50,2 %). Par contre, elle est supérieure chez les cohortes plus âgées (-61,7 % chez les septuagénaires et -60,7 % chez les octogénaires).
4.2 Religion
Puisque le judaïsme est une religion et que la mention « juif » est une réponse valide à la question sur l’origine ethnique, on pourrait s’attendre à un lien étroit entre les réponses « juif » à la question sur la religion et à la question sur l’origine ethnique. Cependant, comme le montre le graphique 8, les personnes ayant déclaré le judaïsme comme religion en 2011 affichaient la mobilité de réponse nette négative la plus élevée en ce qui concerne l’origine ethnique juive déclarée en 2016.
Tableau de données du graphique 8
Judaïsme | Religion autre que le judaïsme | Aucune religion | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Mobilité nette | -65,3 | -31,4 | -39,6 |
Sources : Statistique Canada, données intégrées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011; Recensement de 2016. |
Le graphique 9 montre que, chez les personnes ayant supprimé l’origine ethnique juive de leur réponse en 2016, la majorité (66,3 %) d’entre elles avaient déclaré la religion juive en 2011 et 17,5 % n’avaient déclaré aucune religion en 2011.
Tableau de données du graphique 9
Réligion | Origine ethnique juive de l’ENM de 2011 | Données intégrées de 2011 et 2016 – origine ethnique juive | Mention juive conservée | Mention juive ajoutée | Mention juive supprimée |
---|---|---|---|---|---|
pourcentage | |||||
Judaïsme | 66,7 | 65,9 | 64,8 | 25,2 | 66,3 |
Aucune religion | 18,0 | 18,7 | 21,5 | 32,4 | 17,5 |
Christianisme | 14,2 | 14,3 | 12,5 | 41,2 | 15,0 |
Autres religions | 1,0 | 1,2 | 1,2 | 1,3 | 1,2 |
Sources : Statistique Canada, données intégrées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011; Recensement de 2016. |
5. Combien de personnes au Canada avaient des origines juives en 2016 ?
Selon le Recensement de 2016, 143 665 personnes ont déclaré une origine juive. Ce chiffre est basé sur les réponses fournies, par les personnes vivant au Canada, à la question sur l’origine ethnique au Recensement de 2016.
Toutefois, tel que démontré dans ce rapport, il y a des données probantes suggérant que due au fait que la mention « juif » n’était plus parmi les exemples dans le questionnaire de 2016, moins de répondants l’ont inclus dans leur réponse qu’auparavant. Ceci porte à croire que si les exemples n’avaient pas changé et que « juif » avait été conservé comme exemple dans le questionnaire, l’estimation en 2016 aurait été plus élevée que 143 665. D’après la tendance générale de déclin de l’origine juive depuis 1991, l’estimation aurait probablement été plus basse que celle de 309 650 d’après l’ENM de 2011. Finalement, il n’est pas possible de savoir quelle estimation précise aurait été observé en 2016 si les exemples étaient demeurés les mêmes.
Il est possible de dériver de diverses estimations d’origine juive selon certaines hypothèses. Tel que mentionné dans la section 2, la mobilité de réponse nette de 2011 à 2016 était estimée à -55,3 %. Ceci signifie que s’il n’y avait pas d’autres facteurs pouvant affecter la croissance (p. ex. naissances, décès, migration), le nombre de personnes déclarant des origines juives aurait diminué de 55,3 %.
En revanche, nous avons observé une moins grande mobilité de réponse nette de 2001 à 2011. La mobilité de réponse nette de 2001 à 2006 était estimée à -15,9 %, tandis que la mobilité de réponse nette de 2006 à 2011 était estimée à -7,2 %. Dans l’hypothèse où la mobilité de réponse de 2011 à 2016 aurait été similaire à ces taux précédents, si l’exemple de « juif » avait été retenu dans le questionnaire, le nombre de personnes ayant déclaré des origines juives aurait été entre 270 000 (basé sur une mobilité de réponse à -15,9 %) et 298 000 (basé sur une mobilité de réponse à -7,2 %)Note .
Tel qu’illustré dans le graphique 10, en observant une ligne de base démontrant la tendance basée sur les 3 recensements précédents (1996, 2001 et 2006), la valeur pour 2016 aurait respecté l’intervalle des estimations prévues, cependant le résultat de 2016 est plus bas que ce que la tendance historique pourrait suggérer.
Tableau de données du graphique 10
1996 | 2001 | 2006 | 2011 | 2016 | |
---|---|---|---|---|---|
nombre | |||||
Réponses totales concernant l'origine juive | 351 705 | 348 605 | 315 120 | 309 650 | 143 665 |
Tendance linéaire fondée sur les résultats de 1996 à 2006 | 355 217,50 | 339 252,50 | 323 287,50 | 307 322,50 | 291 357,50 |
Fourchette — Fondée sur la mobilité de réponse de 2001 à 2006 | ... | ... | ... | ... | 270 000,00 |
Fourchette — Fondée sur la mobilité de réponse de 2006 à 2011 | ... | ... | ... | ... | 298 000,00 |
... n'ayant pas lieu de figurer Sources : Statistique Canada, recensements de la population, 1996, 2001, 2006 et 2016; Enquête nationale auprès des ménages de 2011;données intégrées des Recensements de 2001 et de 2006, du Recensement de 2006 et de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011; Recensement de 2016. |
La question du recensement sur l’origine ethnique permet aux répondants d’identifier les origines de leurs ancêtres. Les réponses fournies sont donc influencées par divers facteurs, incluant le climat contemporain social, la connaissance ou le point de vue des répondants sur le sujet, et leur connaissance de l’historique familiale. Même si plusieurs répondants fournissent des réponses multiples à la question sur l’origine ethnique, ils ne fourniront probablement pas toujours une liste de toutes leurs origines ancestrales.
Idéalement, les réponses fournies au recensement ne seraient pas influencées par les exemples fournis pour la question et représenteraient uniquement les origines des répondants selon leur perception réelle. Tel que démontré dans la section 2.3, particulièrement dans le cas de « canadien », les exemples peuvent inciter les répondants à fournir des réponses spécifiques qu’ils n’auraient peut-être pas déclarées sans suggestion. Plus précisément, les répondants pourraient peut-être ne pas s’identifier à certaines ascendances en tant qu’origine ethnique ou culturelle, sans suggestion provenant des exemples. Ceci peut laisser entendre que les estimations des origines présentes dans les exemples ne sont pas comparables aux origines qui n’apparaissent pas dans les exemples. En outre, les changements effectués sur cet ensemble exclusif d’exemples affectent la comparabilité de ces origines dans le temps.
En résumé, il est possible de dériver un intervalle d’estimations possibles des origines juives en 2016, dans le cas où l’exemple de « juif » aurait été maintenu dans le questionnaire. Cependant, cet intervalle d’estimations peut ne pas refléter la population pouvant s’identifier comme ayant une origine juive sans la suggestion provenant des exemples.
La question sur l’origine ethnique au recensement a pour but de mesurer les diverses origines ethniques des personnes vivant au Canada. En conséquence, la question est complexe, multidimensionnelle et dépend de l’auto-déclaration des répondants en ce qui a trait à l’origine qu’ils identifient pour leurs ancêtres. Les changements de ces facteurs au fil du temps, y compris les changements à la question elle-même, devraient toujours être pris en considération lorsque l’on compare les données sur l’origine ethnique au fil du temps.
6. Conclusion
Même si la baisse des réponses relatives à l’origine ethnique juive en 2016 a été probablement attribuable au retrait de la mention « juif » de la liste d’exemples d’origines ethniques, la mobilité de réponse de l’origine ethnique juive fait partie d’une tendance élargie qui était observée avant le Recensement de 2016. Comme il a été démontré, l’origine ethnique juive a affiché une mobilité de réponse négative depuis le Recensement de 1996. Le fait de supprimer la mention « juif » de la liste d’exemples a donc exacerbé une tendance existante. Cette suppression n’a pas entraîné l’apparition d’un phénomène entièrement nouveau.
La plupart des répondants ont remplacé l’origine ethnique juive par une autre mention. D’autres l’ont simplement supprimée d’un ensemble de réponses multiples. Les réponses « russe » et « polonais » ont remplacé le plus fréquemment l’origine ethnique juive chez ces répondants. Les personnes ayant déclaré la religion juive en 2011 ont affiché une mobilité de réponse nette négative qui était supérieure par rapport aux personnes ayant déclaré aucune religion ou une autre religion que le judaïsme. Les Canadiens de deuxième et troisième générations étaient aussi plus susceptibles que les immigrants de supprimer la réponse relative à l’origine juive. Les origines russe, polonaise et canadienne ont été les réponses les plus fréquemment ajoutées en 2016 par les répondants en remplacement de l’origine juive.
Puisque les changements apportés à la liste d’exemples sont susceptibles d’avoir un lien important avec les tendances observées en ce qui concerne les réponses, il faudrait évaluer la manière de minimiser ces répercussions. Idéalement, la question ne comprendrait pas d’exemples, afin d’éviter d’exagérer ou d’amoindrir les réponses en fonction de ce qui est inclus ou exclu dans la liste des exemples. Cependant, comme mentionné, l’élimination des exemples pourrait faire en sorte que certains répondants ne comprendraient pas la question.
La méthode actuellement utilisée pour choisir les exemples pourrait faire l’objet d’une évaluation supplémentaire, afin de résoudre certains problèmes possibles associés à la manière de sélectionner les exemples. En 2016, les origines basées sur des pays dominaient la liste d’exemples, qui ne comportait pas d’exemples d’origines culturelles non basées sur des pays et non autochtones. Comme on a pu le constater avec le nombre élevé de réponses qui sont passées de l’origine ethnique juive à l’origine israélienne, les répondants ont pu penser que la question ne visait que les origines basées sur un pays et excluait les origines qui n’étaient pas associées à un pays particulier.
La liste d’exemples peut porter à confusion. Les exemples comprennent des origines ethniques qui peuvent aussi être des langues et des origines basées sur des pays qui peuvent aussi être des citoyennetés, ce qui peut entraîner de la confusion en ce qui concerne les concepts. Une personne qui voit les mentions « anglais » et « français » au début de la liste d’exemples peut, sans égard à son origine, indiquer l’une de ces réponses parce qu’il s’agit de la langue qu’elle parle. En outre, la liste d’exemples est présentement plutôt longue, comptant 28 exemples. Les répondants peuvent considérer que cette longue liste est exhaustive et croire qu’ils doivent choisir une réponse parmi les exemples fournis.
Afin de répondre aux préoccupations soulevées dans cette étude et de prendre avantage de la croissance de la collecte électronique, Statistique Canada effectue un test d’une nouvelle version de la question sur l’origine ethnique avant le Recensement de la population de 2021. Cette version n’aura pas d’exemples dans le questionnaire même, mais fournira plutôt aux répondants une brève description de différents types d’origines ethniques, en plus d’offrir un lien qui permettra d’accéder à une liste exhaustive de plus de 400 origines, au cas où ils auraient besoin de plus d’aide. Cette approche pourrait mitiger l’effet de suggestion proposé par des exemples spécifiques, ainsi que l’effet des changements d’exemples d’un cycle à l’autre sur la comparabilité historique. Les origines seraient traitées de façon équitable au lieu de privilégier celles qui sont comprises dans une sélection d’exemples aux dépens d’autres origines exclues des exemples. Cette version est comprise dans le Test de contenu du recensement de 2019, où les résultats seront analysés et comparés avec d’autres versions de la question. Une partie de ce processus comprendra l’évaluation de multiples facteurs, incluant le fardeau de réponse et la qualité des données. Les résultats du Test de contenu du recensement de 2019 pourront contribuer aux recommandations relatives au Recensement de la population de 2021.
Annexe 1 : Questions sur l’origine ethnique de 2011 et de 2016
Question sur l’origine ethnique de 2011 :
Description de la figure 1
Cette question recueille des données sur les origines ancestrales afin de connaître la diversité de la population du Canada.
17 Quelles étaient les origines ethniques ou culturelles des ancêtres de cette personne?
Habituellement, un ancêtre est plus éloigné que les grands-parents.
Par exemple, canadien, anglais, français, chinois, indien de l'Inde, italien, allemand, écossais, irlandais, cri, mi'kmaq, salish, métis, inuit, philippin, hollandais, ukrainien, polonais, portugais, grec, coréen, vietnamien, jamaïquain, juif, libanais, salvadorien, somalien, colombien, etc.
Précisez toutes les origines qui s'appliquent en lettres majuscules.
Question sur l’origine ethnique de 2016 :
Description de la figure 2
Cette question recueille des données sur les origines ancestrales afin de connaître la diversité de la population du Canada.
17 Quelles étaient les origines ethniques ou culturelles des ancêtres de cette personne?
Habituellement, un ancêtre est plus éloigné que les grands-parents.
Par exemple, canadien, anglais, chinois, français, indien de l'Inde, italien, allemand, écossais, cri, mi'kmaq, salish, métis, inuit, philippin, irlandais, hollandais, ukrainien, polonais, portugais, vietnamien, coréen, jamaïquain, grec, iranien, libanais, mexicain, somalien, colombien, etc.
Précisez toutes les origines qui s'appliquent en lettres majuscules.
Notes
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