Série thématique sur l'ethnicité, la langue et l'immigration
Portrait des travailleurs de langue française dans les industries agricole et agroalimentaire de l’Ontario, 2011
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par Émilie Lavoie.
Date de diffusion : le 12 juillet 2017Remerciements
Ce projet a été réalisé dans le cadre d’une collaboration entre Statistique Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada, et Innovation, Sciences et Développement économique Canada. L’auteure tient à remercier Jacinthe Robichaud et son équipe à Agriculture et Agroalimentaire Canada pour leurs suggestions et commentaires judicieux.
Cette étude a été rendue possible grâce à la contribution de Jean-Pierre Corbeil, chef du Centre de la statistique ethnoculturelle, langue et immigration de Statistique Canada. Des remerciements vont également à Jean-François Lepage pour ses conseils. L’auteure tient à les remercier chaleureusement pour leur implication et leur disponibilité tout au long de ce projet.
Enfin, l’auteure remercie Deniz Do, Alejandro Paez Silva et Julie Bertrand pour leur collaboration dans la finalisation du rapport.
Industrie agricole de l’Ontario et minorité de langue française
Il y avait 100 665 personnes âgées de 15 ans ou plus qui travaillaient dans le secteur agricoleNote 1 en Ontario en 2011. De ce nombre, 3,4 % étaient de langue françaiseNote 2 (3 455 personnes). Alors que le secteur agricole se concentrait principalement dans les régions du Sud et de l’Ouest de la provinceNote 3, les travailleurs du secteur qui sont de langue française se retrouvaient surtout dans les régions de l’Est et du Nord de l’Ontario. Ainsi, alors que la région de l’Est de l’Ontario regroupait 11,2 % des travailleurs du secteur agricole de la province (soit 11 305 travailleurs), 1 980 travailleurs étaient de langue française, soit 57,3 % de tous les travailleurs agricoles francophones de la province. De la même façon, la région du Nord de l’Ontario regroupait 3,2 % des travailleurs du secteur agricole (soit 3 240 travailleurs) en 2011, et de ces travailleurs, 19,4 % étaient de langue française (630 travailleurs). Ces 630 travailleurs représentaient en fait 18,2 % de tous les travailleurs de langue française de l’Ontario. Bref, la répartition géographique de la population agricole de langue française en Ontario diffère de celle de l’ensemble des travailleurs du secteur dans la province. La carte 1 montre d’ailleurs que la présence conjointe du secteur agricole et de la population de la minorité de langue française ne se concentre que dans quelques municipalitésNote 4, particulièrement en deux grappes (une dans la région du Nord de l’Ontario et l’autre dans l’Est).
Industrie agroalimentaire de l’Ontario et minorité de langue française
Il y avait près de 765 000 personnes âgées de 15 ans ou plus qui travaillaient dans le secteur agroalimentaireNote 5 en Ontario en 2011. De ce nombre, 3,0 % étaient de langue française (22 595 personnes). Alors que le secteur agroalimentaire se concentrait principalement dans la région du Centre de la province, ainsi que dans le Sud et l’OuestNote 6, les travailleurs du secteur qui sont de langue française se retrouvaient surtout dans les deux autres régions, soit l’Est et le Nord de l’Ontario. Or, alors que la région de l’Est de l’Ontario regroupait 10,8 % des travailleurs du secteur agroalimentaire de 15 ans ou plus en 2011 (soit 82 310 travailleurs), elle regroupait 39,3 % des travailleurs de langue française de l’Ontario (8 880 travailleurs). De la même façon, la région du Nord de l’Ontario regroupait 5,0 % des travailleurs du secteur agroalimentaire (soit 38 275 travailleurs) en 2011, et 24,7 % étaient de ceux de langue française (5 570 travailleurs). Bref, comme dans le cas du secteur agricole, la répartition géographique de la population agroalimentaire de langue française en Ontario diffère de celle de l’ensemble des travailleurs du secteur de la province.
La carte 2 montre que, comme dans le cas du secteur agricole, la répartition de la population francophone et des travailleurs du secteur agroalimentaire n’est pas égale dans l’ensemble des régionsNote 7. Bien qu’il y avait plus de municipalités où les deux populations d’intérêt étaient conjointement présentes en 2011, nous constatons que ces 48 municipalités étaient, pour la plupart, regroupées dans deux régions agricoles de l’Ontario.
Les tableaux et cartes précédentes ont bien montré que les travailleurs des secteurs agricole et agroalimentaire de langue française étaient concentrés dans les régions de l’Est et du Nord de l’Ontario. Les portraits qui suivent porteront donc sur ces deux régions agricoles.
Partie 1 : Portrait de l’industrie agricole de l’Ontario et de ses travailleurs
Portrait socioéconomique des travailleurs francophones de l’industrie agricole de l’Ontario
Tableau de données du Graphique 1
Est de l'Ontario | Nord de l'Ontario | |||
---|---|---|---|---|
De langue française | Autres travailleurs | De langue française | Autres travailleurs | |
pourcentage | ||||
15 à 29 ans | 25,5 | 25,4 | 26,2 | 28,2 |
30 à 49 ans | 32,3 | 25,4 | 28,6 | 27,3 |
50 à 64 ans | 28,3 | 29,3 | 23,0 | 30,1 |
65 ans et plus | 13,6 | 19,9 | 23,0 | 14,7 |
Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011. |
- Le profil général de la population des travailleurs agricoles de langue française de l’Ontario selon l’âge est semblable à celui de l’ensemble des travailleurs du secteur.
- Les travailleurs agricoles francophones de l’Est de l’Ontario étaient généralement plus jeunes que les travailleurs agricoles d’un autre groupe linguistique de la région. La proportion plus élevée de la main-d’œuvre âgée de 30 à 49 ans (32,3 % pour les travailleurs agricoles de langue française comparativement à 25,4 % pour les autres travailleurs de la région) et celle plus basse des travailleurs âgés de 65 ans ou plus (13,6 % comparativement à 19,9 %) illustrent ce fait.
- On constate par ailleurs que la main-d’œuvre agricole francophone du Nord de l’Ontario était proportionnellement plus âgée que les travailleurs agricoles d’un autre groupe linguistique : 23,0 % des travailleurs agricoles de langue française étaient âgés de 65 ans ou plus, comparativement à 14,7 % pour les autres.
- Il y avait proportionnellement plus d’hommes dans la main-d’œuvre agricole de langue française que chez les travailleurs du secteur appartenant à un autre groupe linguistique.
- Comme l’ensemble de la population de l’Ontario âgée de 15 ans et plus, la majorité des travailleurs agricoles étaient mariés en 2011. 51,1 % de la population ontarienne âgée de 15 ans et plus était mariée en 2011Note 8, comparativement à entre 46,8 % (travailleurs agricoles francophones du Nord) et 58,2 % (travailleurs agricoles non francophones de l’Ontario) pour les travailleurs agricoles de la province.
- Les travailleurs agricoles du Nord de l’Ontario présentaient par ailleurs des différences notables :
- Bien que la majorité des travailleurs agricoles étaient mariés en 2011, ces proportions étaient plus basses que celles des travailleurs agricoles de l’Est et de toute la province.
- Contrairement à ce qui était observé ailleurs en Ontario, la proportion de travailleurs agricoles vivant en union libre était plus élevée chez les travailleurs agricoles non francophones de la région que chez les travailleurs de la minorité de langue française.
- Dans cette région, près d’un travailleur agricole francophone sur cinq était séparé, divorcé ou veuf en 2011, ce qui était nettement plus élevé que les autres groupes de travailleurs agricoles (où la proportion variait de 6,5 % à 10,4 %).
- Au sein de la population des travailleurs agricoles de l’Ontario, les travailleurs de langue française se démarquent entre autres par leurs plus fortes proportions de diplomation au niveau de l’école secondaireNote 9. Ainsi, les proportions de travailleurs agricoles de langue française qui possédaient un diplôme d’études secondaires étaient environ 7 % plus élevées que celles des travailleurs agricoles appartenant à un autre groupe linguistique.
- Les travailleurs agricoles francophones de la région du Nord de l’Ontario se distinguaient des autres travailleurs agricoles de la région par leur profil de scolarité. Ils étaient proportionnellement plus nombreux à ne pas posséder pas de certificat, diplôme ou grade, ou à posséder un diplôme d’études secondairesNote 10 (43,7 % dans les deux cas). Ils étaient également moins nombreux à posséder un certificat ou diplôme d’un collègeNote 11 (11,1 %) et peu ou aucun d’entre eux ne possédaient un diplôme universitaireNote 12.
- Plus de trois travailleurs agricoles sur quatre sont nés en Ontario, une proportion plus élevée que celle de l’ensemble de la population ontarienne âgée de 15 ans et plus en 2011 (57,1 %). Cette proportion était particulièrement élevée dans le Nord de l’Ontario : 86,9 % des travailleurs agricoles et 93,7 % de ceux de langue française étaient nés dans la province. De façon corollaire, moins de travailleurs sont nés à l’extérieur du Canada.
- Il y avait beaucoup moins de diversité dans les religions pratiquées par les travailleurs agricoles de langue française comparativement aux travailleurs agricoles d’un autre groupe linguistique.
- La majorité des travailleurs agricoles de langue française étaient de religion catholique, ce qui n’était pas le cas de l’ensemble des travailleurs agricoles. Il y avait ainsi entre 85,4 % (Ontario) et 93,7 % (Nord) des travailleurs agricoles francophones de religion catholique en 2011, alors que les proportions variaient de 23,9 % (Ontario) à 35,1 % (Est) pour les autres travailleurs agricoles.
- En plus du catholicisme, seules d’« autres religions chrétiennesNote 13 » étaient présentes dans la région de l’Est de l’OntarioNote 14. Aucune autre religion n’était pratiquée par les travailleurs agricoles francophones de l’Ontario.
- Enfin, la proportion de travailleurs agricoles francophones n’ayant aucune appartenance religieuse était plus basse que celle de tous les travailleurs agricoles : 0,0 % dans le Nord de l’Ontario, 4,3 % pour l’ensemble de la province et 5,1 % dans l’Est, comparativement à 15 % ou plus pour les autres travailleurs agricoles.
- Dans l’Est de l’Ontario, il y avait proportionnellement plus de travailleurs agricoles de langue française ayant un statut d’employés (53,0 % pour les travailleurs agricoles francophones de l’Est comparativement à 47,7 % pour les autres travailleurs agricoles de la région) ou de travailleurs autonomes (entreprise constituée en société) (20,5 % versus 10,7 %) et moins de travailleurs familiaux non rémunérés (4,0 % versus 6,3 %) ou de travailleurs autonomes (entreprise non constituée en société) (22,5 % versus 35,3 %).
- La tendance était grosso modo la même pour les travailleurs agricoles francophones du Nord de la province.
Portrait linguistique des travailleurs francophones de l’industrie agricole de l’Ontario
Connaissance des langues officielles
Tableau de données du Graphique 2
Est de l'Ontario | Nord de l'Ontario | |||
---|---|---|---|---|
De langue française | Autres travailleurs | De langue française | Autres travailleurs | |
pourcentage | ||||
Anglais seulement | 0,0 | 72,2 | 0,0 | 73,6 |
Français seulement | 14,9 | 2,6 | 5,6 | 1,1 |
Anglais et français | 85,4 | 24,9 | 94,4 | 25,2 |
Aucune | 0,0 | 0,4 | 0,0 | 0,0 |
Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011. |
- Le bilinguisme français-anglais était nettement plus répandu chez les travailleurs agricoles de langue française que chez les travailleurs agricoles d’un autre groupe linguistique, de même que par rapport à l’ensemble de la population ontarienne âgée de 15 ans et plus en 2011Note 15.
- Les travailleurs agricoles francophones connaissaient ainsi les deux langues officielles dans des proportions allant de 85,4 % (dans l’Est de l’Ontario) à 94,4 % (Nord de la province), alors que les proportions variaient d’environ 25 % dans le Nord et l’Est à 7,1 % pour les autres travailleurs agricoles de la province.
Langue d’usage à la maison
Tableau de données du Graphique 3
Est de l'Ontario | Nord de l'Ontario | |||
---|---|---|---|---|
De langue française | Autres travailleurs | De langue française | Autres travailleurs | |
pourcentage | ||||
Anglais | 7,6 | 78,4 | 0,0 | 73,0 |
Français | 58,6 | 10,3 | 53,2 | 10,3 |
Autres langues | 2,8 | 4,3 | 0,0 | 6,5 |
Anglais et français | 30,8 | 7,1 | 44,4 | 10,2 |
|
- Les travailleurs agricoles de langue française parlaient principalement le français à la maison en 2011 : les proportions de l’utilisation unique du français à la maison par les travailleurs francophones variaient de 46,5 % pour l’ensemble des travailleurs agricoles francophones de l’Ontario à 58,6 % pour ceux de l’Est de la province.
- L’utilisation conjointe du français et de l’anglais à la maison était également largement présente chez les travailleurs agricoles francophones : entre 30 % et 45 % des travailleurs agricoles francophones de l’Ontario parlaient les deux langues officielles canadiennes à la maison en 2011, alors que ces proportions variaient de 1,6 % (Ontario) à 10,2 % (Nord de la province) pour les travailleurs agricoles non francophones.
- L’utilisation d’autres langues que le français ou l’anglais était par ailleurs faible (2,8 % dans l’Est de l’Ontario) ou nulle (dans le Nord de la province) en 2011 chez les travailleurs agricoles francophones.
Langue(s) utilisée(s) au travail
Tableau de données du Graphique 4
Est de l'Ontario | Nord de l'Ontario | |||
---|---|---|---|---|
De langue française | Autres travailleurs | De langue française | Autres travailleurs | |
pourcentage | ||||
Anglais | 12,6 | 80,2 | 27,0 | 81,0 |
Français | 38,6 | 6,8 | 23,0 | 4,5 |
Autres langues | 5,1 | 3,1 | 0,0 | 4,8 |
Anglais et français | 43,7 | 9,9 | 46,8 | 9,7 |
|
- Comparativement aux deux indicateurs linguistiques précédents (soit la connaissance des langues officielles et les langues parlées à la maison), la langue anglaise était plus présente dans le milieu de travail des travailleurs agricoles de langue française. D’ailleurs, les proportions d’utilisation de l’anglais au travail variaient de 12,6 % dans l’Est de l’Ontario, à 27,0 % dans le Nord, à 30,1 % pour l’ensemble des travailleurs agricoles francophones de la province.
- L’utilisation unique de l’anglais au travail était plus fréquente que l’utilisation unique du français chez les travailleurs agricoles de langue française de l’ensemble de l’Ontario (30,1 % utilisaient l’anglais au travail, comparativement à 26,3 % qui utilisaient le français) de même que chez ceux du Nord de la province (27,0 % utilisaient l’anglais au travail, comparativement à 23,0 % qui utilisaient le français).
- Alors que l’utilisation conjointe du français et de l’anglais par les travailleurs agricoles non francophones de l’Est et du Nord de l’Ontario avoisinait les 10 % en 2011, les travailleurs agricoles francophones de ces régions utilisaient les deux langues dans des proportions supérieures à 40 % : 43,7 % dans la région de l’Est et 46,8 % dans le Nord.
Portrait agricole de deux régions agricoles de l’Ontario
Contrairement à ce qui a été présenté dans les sections précédentes, le présent portrait agricole se concentre sur les caractéristiques des fermes et exploitants agricoles des régions agricoles du Nord et de l’Est de l’OntarioNote 16.
- En 2011, la majorité des fermes en Ontario, incluant celles dans les régions agricoles du Nord et de l’Est de la province, étaient des fermes individuelles. Aussi, plus d’une ferme sur quatre était une société de personnes, avec ou sans contrat écrit.
- Il y avait proportionnellement davantage de fermes individuelles dans les régions du Nord et de l’Est de l’Ontario comparativement à l’ensemble des fermes de la province.
- Il y avait par ailleurs proportionnellement moins de fermes familiales ou non familiales incorporées (compagnies) dans les deux régions agricoles que dans l’ensemble de l’Ontario.
- Les fermes de l’Est et du Nord de l’Ontario étaient en moyenne de plus grande superficie que celles de la province. Il y avait ainsi proportionnellement moins de fermes de moins de 130 acres, et de façon corollaire, plus de celles ayant une plus grande superficie dans les deux régions agricoles que dans l’ensemble de l’Ontario.
- La grande majorité des fermes en Ontario possédait au moins une partie de leurs terres en 2011.
- Dans les régions agricoles du Nord et de l’Est, il y avait proportionnellement plus de fermes dont les terres étaient utilisées sous d’autres arrangementsNote 17 et moins dont les terres étaient exploitées par d’autres.
- Il y avait proportionnellement moins de fermes qui utilisaient des ordinateurs ou l’Internet pour l’exploitation agricole dans le Nord de l’Ontario que dans l’Est ou que dans l’ensemble de l’Ontario en 2011. De la même façon, l’accès haute vitesse à Internet était moins répandu dans cette région qu’ailleurs en Ontario.
- Les fermes de l’est et du Nord de l’Ontario avaient une valeur de capital agricole et des revenus agricoles bruts moindres, en moyenne, que l’ensemble des fermes de l’Ontario. Il y avait ainsi proportionnellement davantage de fermes dont la valeur du capital agricole était inférieure à 500 000 $ ou encore dont les revenus étaient de moins de 25 000 $. Les différences avec l’ensemble des fermes de l’Ontario étaient plus importantes dans le Nord que dans l’Est.
- Il y avait somme toute peu de différences entre les exploitants agricoles des régions du Nord et de l’Est de l’Ontario et ceux de l’ensemble de la province pour les trois indicateurs du tableau 12. Seuls les exploitants agricoles du Nord se démarquaient légèrement :
- Dans cette région, il y avait proportionnellement moins d’exploitants agricoles ayant déclaré avoir travaillé en moyenne plus de 40 heures par semaine sur la ferme.
- Il y avait aussi proportionnellement un peu moins d’exploitants agricoles qui avaient déclaré n’avoir aucun travail non agricole rémunéré.
- Comparativement à la production agricole réalisée dans l’ensemble des fermes de l’Ontario, il y avait proportionnellement plus d’élevage de bovins dans les fermes de l’Est et du Nord de la province :
- Davantage d’élevage de bovins de boucherie, y compris l’exploitation de parcs d’engraissement, dans les deux régions.
- Davantage d’élevage de bovins laitiers et de production laitière dans l’Est de la province.
- Davantage d’élevage mixte de bétails dans le Nord.
- Il y avait également proportionnellement plus de culture du foin dans l’Est et le Nord de l’Ontario que dans l’ensemble de la province.
- Toujours comparativement au type d’élevage et de culture pratiqués dans l’ensemble de l’Ontario, il y avait moins d’élevage de porcs, d’élevage de volailles et de production d’œufs, de culture de plantes oléagineuses et de céréalesNote 18 et de culture de fruits et de noix dans les régions du Nord et de l’Est de la province.
Partie 2 : Portraits socioéconomique et linguistique des travailleurs du secteur agroalimentaire l’Ontario
Les portraits qui suivent portent sur les travailleurs de langue française du secteur agroalimentaire dans les régions où ils étaient les plus concentrés en 2011Note 19 : le Nord et l’Est de l’Ontario.
Portrait socioéconomique des travailleurs francophones de l’industrie agroalimentaire de l’Ontario
Tableau de données du Graphique 5
Est de l'Ontario | Nord de l'Ontario | |||
---|---|---|---|---|
De langue française | Autres travailleurs | De langue française | Autres travailleurs | |
pourcentage | ||||
15 à 29 ans | 51,4 | 55,7 | 42,4 | 52,6 |
30 à 49 ans | 26,2 | 27,4 | 27,7 | 27,0 |
50 à 64 ans | 19,5 | 14,9 | 26,0 | 18,1 |
65 ans et plus | 2,8 | 2,0 | 3,9 | 2,3 |
Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011. |
- Les travailleurs du secteur agroalimentaire de l’Ontario étaient proportionnellement plus jeunes que l’ensemble de la population ontarienne âgée de 15 ans et plus en 2011. Entre 42,4 % et 55,7 % des travailleurs du secteur étaient âgés de 15 à 29 ans en 2011, comparativement à 24,0 % pour l’ensemble de la population de l’OntarioNote 20.
- Plus de la moitié des travailleurs du secteur agroalimentaire de l’Est (51,4 % des travailleurs francophones et 55,7 % de leurs collègues non francophones) et du Nord (52,6 % des travailleurs non francophones du secteur) étaient âgés de 15 à 29 ans en 2011.
- Comparativement à l’ensemble des travailleurs du secteur agroalimentaire, les travailleurs francophones du secteur étaient généralement plus âgés. Dans la région de l’Est de l’Ontario, les proportions de travailleurs francophones âgés de 15 à 49 ans étaient plus basses et celles des travailleurs de langue française âgés de 50 ans ou plus plus élevées que celles des travailleurs agroalimentaires d’un autre groupe linguistique de la région. Des tendances similaires étaient également présentes pour tous les travailleurs francophones du secteur agroalimentaire de l’Ontario, ainsi que pour ceux du Nord de la province.
- Il y avait proportionnellement davantage de femmes dans le secteur agroalimentaire du Nord de l’Ontario qu’ailleurs dans la province en 2011. Il y avait ainsi près de 60 % de femmes parmi la main-d’œuvre du secteur agroalimentaire du Nord comparativement à près de 50 % dans la région de l’Est.
- Les travailleurs francophones du secteur agroalimentaire étaient proportionnellement moins souvent célibataires que leurs collègues non francophones; autant dans les régions de l’Est et du Nord que dans l’ensemble de l’Ontario.
- Règle générale, les travailleurs de langue française formaient plus souvent une union libre avec leur partenaire de vie, ou encore étaient séparés, divorcés ou veufs comparativement à leurs collègues d’un autre groupe linguistique.
- Le tableau 14 montre que les travailleurs francophones du Nord de la province étaient proportionnellement plus souvent mariés que les travailleurs non francophones de la région; ce qui est l’inverse de ce qui est constaté pour l’ensemble de l’Ontario.
- Par rapport à l’ensemble de la population de l’Ontario âgée de 15 ans et plus en 2011, les travailleurs du secteur agroalimentaire étaient proportionnellement moins nombreux à posséder un certificat ou un diplôme d’un collègeNote 21 ou d’une universitéNote 22. En contrepartie, les travailleurs du secteur étaient proportionnellement plus nombreux à posséder un diplôme d’études secondaires ou à ne posséder aucun certificat, diplôme ou grade.
- Les travailleurs francophones du secteur agroalimentaire étaient proportionnellement plus nombreux à ne posséder aucun certificat, diplôme ou grade, tant dans les régions de l’Est et du Nord que pour l’ensemble des travailleurs du secteur agroalimentaire de l’Ontario.
- Plus du tiers des travailleurs de langue française du Nord de l’Ontario ne possédaient pas de certificat, diplôme ou de grade en 2011 (36,4 %), une proportion supérieure à celle de l’ensemble des travailleurs de la région (33,2 %) et des autres travailleurs du secteur en Ontario.
- Comparativement aux travailleurs non francophones du secteur agroalimentaire, les travailleurs de langue française étaient proportionnellement plus nombreux à posséder un certificat ou diplôme d’un collègeNote 23 et moins nombreux à posséder un diplôme universitaireNote 24.
- Plus de six travailleurs du secteur agroalimentaire sur dix étaient nés en Ontario, leur province de résidence en 2011. La proportion était particulièrement élevée dans le Nord de la province, se situant au-dessus de 85 %.
- Les travailleurs francophones étaient proportionnellement plus nombreux à être nés dans une autre province que l’Ontario et moins nombreux à être nés à l’extérieur du Canada comparativement à leurs collègues d’un autre groupe linguistique.
- La majorité des travailleurs francophones du secteur agroalimentaire étaient de religion catholique en 2011 : 74,6 % des travailleurs de l’Ontario, 79,0 % de ceux de l’Est de la province et 89,5 % de ceux du Nord. En comparaison, les proportions de travailleurs catholiques variaient de 31,6 % (Ontario) à 47,8 % (Nord) chez les travailleurs non francophones.
- Dans les régions de l’Est et du Nord, toutes les autres religions présentées au tableau 16 étaient absentes ou peu pratiquées par les travailleurs francophones comparativement aux autres travailleurs du secteur. Même l’absence d’appartenance religieuse était moins souvent déclarée par les travailleurs francophones que par les autres travailleurs du secteur agroalimentaire.
- La grande majorité des travailleurs du secteur agroalimentaire, francophones ou non, étaient des employés en 2011Note 25.
- Plus d’un travailleur du secteur agroalimentaire sur deux, francophone ou non, travaillait dans le domaine des services alimentaires et de la restauration en 2011.
- Dans ce secteur des services alimentaires et de la restauration, les francophones étaient proportionnellement moins présents. Dans l’Est de l’Ontario, 52,1 % des travailleurs francophones travaillaient dans ce secteur, alors que c’était 60,6 % des autres travailleurs du secteur. Dans le Nord de la province, c’était 55,0 % des francophones comparativement à 58,1 %.
- Entre 30 % et 40 % des travailleurs du secteur agroalimentaire travaillaient dans le domaine de la vente au détail et en gros d’aliments en 2011. Et dans ce sous-groupe, les travailleurs francophones étaient proportionnellement plus présents.
Portrait linguistique des travailleurs francophones de l’industrie agroalimentaire de l’Ontario
Connaissance des langues officielles
Tableau de données du Graphique 6
Est de l'Ontario | Nord de l'Ontario | |||
---|---|---|---|---|
De langue française | Autres travailleurs | De langue française | Autres travailleurs | |
pourcentage | ||||
Anglais seulement | 0,0 | 71,3 | 0,0 | 73,4 |
Français seulement | 5,0 | 0,5 | 1,7 | 0,2 |
Anglais et français | 95,0 | 27,2 | 98,4 | 26,0 |
Aucune | 0,0 | 1,0 | 0,0 | 0,3 |
Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011. |
- Le bilinguisme français-anglais était largement répandu chez les travailleurs francophones du secteur agroalimentaire. 96,6 % des travailleurs de langue française en Ontario déclaraient ainsi avoir la capacité de soutenir une conversation dans les deux langues en 2011; c’était également le cas de 95,0 % des travailleurs francophones de l’Est de la province et de 98,4 % de ceux du Nord. En comparaison, un peu plus d’un travailleur d’un autre groupe linguistique que le français sur quatre de l’Est et du Nord avait déclaré connaître les deux langues officielles.
- Enfin, toujours chez les travailleurs francophones du secteur agroalimentaire, la connaissance d’une seule langue était très faible (connaissance unique du français à 5 % ou moins) ou nulle (connaissance unique de l’anglais).
Langue d’usage à la maison et au travail
Tableau de données du Graphique 7
Est de l'Ontario | Nord de l'Ontario | |||
---|---|---|---|---|
De langue française | Autres travailleurs | De langue française | Autres travailleurs | |
pourcentage | ||||
Anglais | 14,2 | 77,8 | 18,5 | 82,2 |
Français | 33,0 | 3,6 | 25,8 | 3,8 |
Autres langues | 6,4 | 11,0 | 0,0 | 3,0 |
Anglais et français | 46,3 | 7,6 | 55,5 | 11,1 |
|
Tableau de données du Graphique 8
Est de l'Ontario | Nord de l'Ontario | |||
---|---|---|---|---|
De langue française | Autres travailleurs | De langue française | Autres travailleurs | |
pourcentage | ||||
Anglais | 29,7 | 82,9 | 32,4 | 84,7 |
Français | 9,6 | 1,2 | 4,6 | 0,9 |
Autres langues | 7,8 | 3,7 | 6,2 | 2,3 |
Anglais et français | 52,9 | 12,2 | 56,9 | 12,1 |
|
- La majorité des travailleurs de langue française du secteur agroalimentaire utilisaient le français et l’anglais à la maison et au travail en 2011, dans des proportions allant de 40 % à 60 % comparativement à 12 % et moins pour les travailleurs d’un autre groupe linguistique.
- Entre 23,0 % et 33,0 % des travailleurs francophones du secteur agroalimentaire parlaient uniquement le français à la maison en 2011, comparativement à entre 0,7 % à 3,8 % pour les autres travailleurs du secteur. Par ailleurs, l’utilisation unique du français était plus basse au travail qu’à la maison.
- L’utilisation unique de l’anglais par les travailleurs de langue française était quant à elle nettement plus répandue dans le milieu du travail qu’à la maison en 2011. Par exemple, près de 30 % des travailleurs francophones de l’Est de l’Ontario utilisaient uniquement l’anglais au travail, comparativement à environ 14 % qui parlaient uniquement cette langue à la maison et à 9,6 % qui utilisaient uniquement le français au travail. L’utilisation unique de l’anglais au travail était davantage fréquente chez les travailleurs francophones du Nord de l’Ontario (32,4 %) et de l’Ontario (45,4 %).
Annexes
Annexe 1 – Industries du secteur agricole
Annexe 2 – Secteur agricole et minorités de langue officielle dans les subdivisions de recensement
Annexe 3 – Industries du secteur agroalimentaire
Annexe 4 - Secteur agroalimentaire et minorités de langue officielle dans les subdivisions de recensement
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