Rapports sur l'Enquête canadienne sur l'incapacité
Résultats sur l’accessibilité tirés de l’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2017

par Rebecca Choi

Date de diffusion : le 27 octobre 2021

Principaux résultats

  • Parmi les Canadiens de 15 ans et plus ayant une incapacité qui se considéraient comme confinés à leur demeure, 17,8 % ont déclaré que la raison était l’indisponibilité d’un moyen de transport adapté.
  • Parmi les personnes ayant une incapacité physique, 44,9 % avaient besoin d’au moins un type d’aide ou d’appareil fonctionnel ou de dispositif d’accessibilité dans leur logement.
  • Parmi les personnes ayant une incapacité qui n’utilisaient pas Internet, 18,2 % ont déclaré au moins une raison liée aux technologies de l’information et des communications.
  • Plus de 1 Canadien ayant une incapacité sur 10 (11,7 %) a utilisé un téléphone cellulaire, un téléphone intelligent ou une montre intelligente dotés de fonctions spécialisées, ou un ordinateur, un ordinateur portatif ou une tablette électronique dotés de logiciels spécialisés ou d’autres mesures d’adaptation en raison de son incapacité.
  • Parmi les employés de 25 à 64 ans ayant une incapacité, 18,2 % estimaient que leur incapacité rendait difficile leur changement d’emploi ou d’entreprise en raison de la difficulté d’obtenir les mesures de soutien ou les mesures d’adaptation nécessaires.

Introduction

La Loi canadienne sur l’accessibilité (LCA) a été adoptée en 2019 dans le but de créer un Canada exempt d’obstacles d’ici 2040. En cernant, en éliminant et en prévenant les obstacles à l’accessibilité, la LCA fera en sorte que les organisations et les entreprises sous réglementation fédérale respectent les normes d’accessibilité dans les domaines de l’emploi, de l’environnement bâti et des technologies de l’information et des communications (TIC), des communications, de l’approvisionnement en biens, la conception et la prestation de programmes et de services, et ainsi que du transport.

Selon l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI) de 2017, 6,2 millions de Canadiens âgés de 15 ans et plus ont une incapacité. Le présent feuillet d’information présente les résultats de l’ECI de 2017 concernant les obstacles à l’accessibilité que les personnes ayant une incapacité peuvent avoir rencontrés dans les domaines du transport, de l’environnement bâti, des TIC et de l’emploi.

Transports

Bien qu’une grande partie de la population canadienne utilise régulièrement l’autobus, l’avion et le train pour se déplacer, les personnes ayant une incapacité peuvent avoir besoin de transport adapté ou de mesures d’adaptation pour utiliser ces modes de transport. Parmi les jeunes de 15 à 24 ans ayant une incapacité, 6,7 % (ou 32 500 étudiants) ont eu besoin d’un moyen de transport adapté pour se rendre à l’écoleNote . Les hommes (9,6 %) étaient plus susceptibles que les femmes (4,7 %) d’avoir eu besoin de ce type de moyen de transportNote Note . Les personnes ayant une incapacité plus sévère (17,4 %) étaient plus susceptibles que celles ayant une incapacité moins sévère (2,2 %) d’avoir eu besoin d’un moyen de transport adaptéNote . Parmi celles qui avaient besoin de transport adapté, plus de 4 sur 5 (81,9 %) ont déclaré y avoir accès.

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Encadré 1

Classe de sévérité globale

Un score global de sévérité a été conçu pour l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI) en tenant compte du nombre de types d’incapacités d’une personne, du niveau de difficulté à réaliser certaines tâches et de la fréquence de la limitation des activités. Afin de simplifier le concept de sévérité, quatre catégories ont été établies : légère, modérée, sévère et très sévère. Le nom assigné à chaque catégorie a pour seul but d’en faciliter l’utilisation. Il ne constitue pas une forme d’étiquette ou de jugement du niveau d’incapacité de la personne. Dans le présent feuillet d’information, les catégories légère et moyenne ont été regroupées dans la catégorie « moins sévère » et les catégories sévère et très sévère ont été regroupées dans la catégorie « plus sévère ».

Fin de la boîte de texte

Le cinquième (20,6 %) des Canadiens employés de 25 à 64 ans ayant une incapacité ont manifesté de l’intérêt pour des cours de formation professionnelle. Cependant, 14,1 % des répondants ont déclaré qu’un moyen de transport inadéquat les avait empêchés de suivre cette formationNote . De plus, 2,0 % des personnes employées ayant une incapacité n’ont pas souhaité suivre de cours de formation professionnelle en raison d’un obstacle en matière de transportNote .

Plus du quart (29,3 %) des personnes de 25 à 64 ans ayant une incapacité ont déclaré qu’elles ne pouvaient pas déménager dans une autre ville ou communauté pour améliorer leurs possibilités d’emploi ou de carrière. Parmi celles ne pouvant pas déménager pour améliorer leurs occasions d’emploi, 8,0 % ont indiqué que la raison était liée aux moyens de transport ou de transport en commun. Les personnes ayant une incapacité plus sévère (12,1 %) étaient plus susceptibles que celles en ayant une moins sévère (5,7 %) de déclarer que les moyens de transport ou de transport en commun limitaient leur mobilité sur le marché du travail.

Parmi les personnes de 25 à 64 ans ayant une incapacité qui n’étaient pas sur le marché du travail, environ 82 130 (5,8 %) se sont senties découragées de chercher du travail et ont rencontré des obstacles en raison du manque de transport adapté. De plus, parmi les personnes qui cherchaient un emploi, 24,7 % ont déclaré avoir de la difficulté à en trouver parce qu’elles n’avaient pas accès à un moyen de transport pour se rendre aux emplois disponiblesNote . Lors de l’examen des répondants par regroupement du type d’incapacitéNote  , 31,2 % des personnes ayant une incapacité sensorielleNote , 28,9 % des personnes ayant une incapacité physiqueNote , 26,6 % des personnes ayant une incapacité liée à la douleur, 31,7 % des personnes ayant une incapacité liée à la santé mentale et 40,4 % des personnes ayant une incapacité cognitiveNote  ont déclaré ne pas avoir accès aux moyens de transport nécessaires pour se rendre aux emplois disponibles.

Une analyse antérieure a révélé que 770 000 Canadiens ayant une incapacité se considéraient comme confinés à leur demeure en raison de leur incapacitéNote . Chez les personnes de 15 ans et plus ayant une incapacité, plus d'un sixième (17,8 %) ont déclaré que la raison était un manque de disponibilité de moyen de transport accessible. Aucune différence significative n’a été enregistrée entre les groupes d’âge ou selon le sexe quant à l’absence de moyens de transport accessibles comme raison pour laquelle les répondants se considéraient comme confinés à leur demeure. Lors d’un examen selon le type d’incapacitéNote , la proportion de personnes qui se considéraient comme confinées du fait de l’indisponibilité d’un moyen de transport accessible variait de 16,0 % chez celles ayant une incapacité liée à la santé mentale à 21,9 % chez celles ayant une incapacité visuelle (graphique 1).

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Type d’incapacité (titres de rangée) et pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Type d’incapacité pourcentage
Vision 21,9
Dextérité 20,5
Flexibilité 19,9
Mobilité 19,7
Développement 18.4ᴱ
Douleur 18,0
Ouïe 17,3
Apprentissage 16,7
Mémoire 16,5
Santé mentale 16,0

Environnement bâti

L’environnement bâti inclut tous les bâtiments et les espaces publics et peut comprendre des caractéristiques comme des couloirs et des portes d’entrée élargis, des toilettes adaptées et des bordures en pente. Parmi les jeunes de 15 à 24 ans ayant une incapacité, 8,5 % avaient besoin de caractéristiques de bâtiment adaptées ou modifiées pour se rendre à l’écoleNote . Les salles de classe accessibles (37,3 %) étaient la caractéristique requise la plus fréquemment signalée, suivies des bâtiments accessibles (à l’exclusion des résidences) (21,2 %) et des toilettes adaptées (18,9 %). La caractéristique la plus fréquemment signalée à la disposition des étudiants était l’accessibilité des salles de classe (50,5 %). En revanche, 25,0 % de ceux ayant besoin de toilettes adaptées et 21,8 % de ceux ayant besoin de bâtiments accessibles, à l’exclusion des résidences, ont déclaré qu’ils y avaient eu accèsNote .

Un rapport de Statistique Canada a révélé que plus du tiers (37,3 %) des employés de 25 à 64 ans ayant une incapacité avaient besoin d’au moins un type de mesure d’adaptation du milieu de travailNote . Parmi ceux-ci, 175 070 (ou 6,0 %) avaient eu besoin de modifications ou de caractéristiques particulières dans un bâtiment, comme un stationnement adapté ou accessible ou des ascenseurs accessiblesNote . Les employés ayant une incapacité plus sévère (14,9 %) étaient plus susceptibles que ceux ayant une incapacité moins sévère (2,2 %) d’avoir besoin d’au moins un type de modification ou de caractéristique dans un immeuble.

Plus de la moitié (55,8 %) des Canadiens âgés de 15 ans et plus ayant une incapacité ont déclaré avoir une incapacité physique en 2017Note . Parmi les personnes ayant une incapacité physique, 44,9 % avaient besoin d’au moins un type d’aide, d’un appareil fonctionnel ou d’un dispositif d’accessibilité dans leur logement. Les aides et les dispositifs de l’environnement bâti comprennent les rampes d’accès, les baignoires à porte ou douches au sol, les dispositifs de levage ou les ascenseurs, les comptoirs abaissés et les portes automatiques. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’avoir besoin d’un dispositif d’accessibilité chez elles, pour tous les groupes d’âge, sauf chez les jeunes (graphique 2). Aussi bien chez les hommes (55,3 %) que chez les femmes (69,6 %), les personnes de 65 ans et plus étaient les plus susceptibles d’utiliser au moins un type d’aide ou d’appareil fonctionnel à la maison.

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Groupe d’âge (titres de rangée) et Hommes et Femmes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d’âge Hommes Femmes
pourcentage
Total, 15 ans et plus 38,9 49,4
15 à 24 ans 23,5 24,1
25 à 44 ans 18,3 25,2
45 à 64 ans 30,4 37,8
65 ans et plus 55,3 69,6

Les appuis de salle de bain (comme un siège de toilette surélevé ou des barres d’appui) (31,7 %), une baignoire à porte ou une douche au sol (16,9 %) et une rampe d’accès ou une entrée au niveau du sol (12,4 %) sont les aides ou les appareils fonctionnels et les dispositifs d’accessibilité les plus couramment utilisés dans le cadre de la modification ou de l'adaptation d'un bâtiment. Plus de 1 répondant sur 10 (13,0 %) ayant une incapacité physique a déclaré avoir besoin d’aides ou d’appareils fonctionnels, mais ne pas y avoir accès. En ce qui concerne les aides ou les dispositifs dans l’environnement bâti, les besoins non comblés les plus fréquemment déclarés étaient une baignoire à porte ou une douche au sol (29,0 %) et des appuis de salle de bain (20,5 %).

Technologies de l’information et des communications (TIC)

La technologie ayant pris une plus grande place dans la vie de la population canadienne, la LCA vise à rendre les technologies de l’information et des communications (TIC) plus inclusives, grâce à des technologies et à un contenu numériques accessibles. Des exemples de TIC comprennent l’Internet, les sites Web, les ordinateurs, les logiciels, les téléphones cellulaires et les technologies de radiodiffusion.

Alors que la majorité (80,5 %) des Canadiens ayant une incapacité en 2017 ont utilisé Internet, 19,5 % ont indiqué ne pas l’avoir fait. Les personnes plus âgées étaient moins susceptibles d’utiliser Internet que leurs homologues plus jeunes : un peu plus de la moitié (56,3 %) des personnes de 65 ans et plus ayant une incapacité ont déclaré avoir utilisé Internet, comparativement à 87,5 % des 45 à 64 ans, à 95,5 % des 35 à 44 ans, à 97,1 % des 25 à 34 ans et à 98,4 % des 15 à 24 ans.

Près du cinquième (18,2 %) des personnes ayant une incapacité qui n’ont pas utilisé Internet ont indiqué ne pas l’utiliser pour au moins une raison liée aux TICNote . Selon le regroupement des différents types d’incapacité, 17,9 % des personnes ayant une incapacité physique et des personnes ayant une incapacité liée à la santé mentale ont déclaré éprouver des difficultés liées aux TIC les empêchant d’utiliser Internet, comparativement à 17,5 % de celles ayant une incapacité sensorielle, à 16,7 % de celles ayant des incapacités liées à la douleur, et à 15,9 % de celles ayant une incapacité cognitive.

La raison la plus courante de ne pas utiliser Internet du fait des TIC était l’absence d’un appareil pouvant accéder à Internet, comme un ordinateur de bureau, un ordinateur portatif ou une tablette électronique, dans le logement (15,7 %). La deuxième raison était l’indisponibilité de service Internet dans la région (1,7 %) et la nécessité de logiciels spécialisés ou d’autres mesures d’adaptation (1,5 %)Note Note . Par ailleurs, 2,6 % des personnes ayant une incapacité avaient besoin d’un logiciel spécialisé ou d’une autre mesure d’adaptation pour accéder à InternetNote  . Parmi les personnes ayant besoin de ces dispositifs d’accessibilité, 70,0 % ont déclaré ne pas posséder tous les logiciels spécialisés ou les mesures d’adaptation dont elles avaient besoin.

Les aides liées à la technologie et les appareils fonctionnels peuvent aider à éviter les obstacles auxquels se heurtent les personnes ayant une incapacitéNote . Près de la moitié (48,1 %) des jeunes de 15 à 24 ans ayant une incapacité avaient besoin d’au moins un type d’aide, d’appareil fonctionnel ou de mesure d’adaptation pour suivre leurs coursNote . Les personnes ayant une incapacité plus sévère (69,0 %) étaient plus susceptibles que celles ayant une incapacité moins sévère (39,4 %) d’avoir besoin d’aide ou de mesures d’adaptation à l’école.

Environ la moitié (52,3 %) des étudiants ayant une incapacité et ayant besoin d’une aide, d’un appareil ou d’une mesure d’adaptation avaient besoin d’une aide liée à la technologie ou d’un appareil fonctionnelNote . Les hommes (58,1 %) étaient plus susceptibles que les femmes (46,7 %) d’avoir besoin d’une aide à la technologie ou d’un appareil. La probabilité d’avoir besoin d’une aide liée à la technologie ou d’un appareil pour fréquenter l’école augmentait en fonction du nombre de types d’incapacité d’une personne. Les personnes ayant un type d’incapacité (34,9 %) étaient moins susceptibles que celles en ayant deux ou trois (52,5 %) et que celles en ayant quatre ou plus (69,3 %) d’avoir besoin d’une aide liée à la technologie ou d’un appareil.

Les aides liées à la technologie ou les appareils fonctionnels les plus couramment requis étaient un ordinateur, un ordinateur portatif ou une tablette électronique dotés de logiciels spécialisés ou d’autres mesures d’adaptation (43,6 %), de l’équipement d’enregistrement ou un appareil de prise de notes portatif (26,6 %) et un appareil pour lire des livres audio ou électroniques (20,2 %) (tableau 1). Les étudiants ayant une incapacité ont le plus souvent déclaré avoir des besoins insatisfaits en matière d’appareil permettant de lire des livres audio ou électroniques (52,0 %) et d'équipement d’enregistrement ou de prise de notes portatif (46,3 %).


Tableau 1
Type d’aide ou de mesure d’adaptation lié aux technologies de l’information et des communications nécessaire pour fréquenter l’école, personnes de 15 à 24 ans ayant une incapacité, Canada, 2017
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Type d’aide ou de mesure d’adaptation lié aux technologies de l’information et des communications nécessaire pour fréquenter l’école. Les données sont présentées selon Type d’aide ou de mesure d’adaptation lié aux technologies de l’information et des communications (titres de rangée) et nombre et pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Type d’aide ou de mesure d’adaptation lié aux technologies de l’information et des communications nombre pourcentage
Téléphone cellulaire, téléphone intelligent ou montre intelligente dotés de fonctions spécialisées 46 500 19,9
Ordinateur, ordinateur portatif ou tablette électronique dotés de logiciels spécialisés ou d’autres mesures d’adaptation 101 940 43,6
Équipement d’enregistrement ou appareil portatif de prise de notes 62 140 26,6
Appareil pour lire les livres audio ou électroniques 47 170 20,2
Manuels au format électronique 36 940 15,8
Dispositifs en circuit fermé (p. ex. télévision en circuit fermé) Note F: trop peu fiable pour être publié Note F: trop peu fiable pour être publié

Dans le cadre de l’ECI, tous les répondants ont été interrogés sur leur utilisation de divers aides, appareils et équipements spécialisés pour n’importe laquelle de leurs incapacités, ainsi que ceux utilisés pour des types particuliers d’incapacité. Un appareil fonctionnel est tout appareil ou outil conçu ou adapté pour aider une personne à accomplir une tâche ou une activité particulière. Dans l’ensemble, parmi les personnes âgées de 15 ans et plus, 11,7 % ont utilisé un téléphone cellulaire, un téléphone intelligent ou une montre intelligente dotés de fonctions spécialisées, ou un ordinateur, un ordinateur portatif ou une tablette électronique dotés de logiciels spécialisés ou d’autres mesures d’adaptation pour pallier leur incapacité. Parmi celles ayant utilisé un téléphone ou un dispositif informatique, 39,3 % avaient un appareil doté d’un logiciel de reconnaissance vocale, de traduction de texte en voix ou de reconnaissance de la parole, 30,0 % disposaient d’un appareil doté d’un logiciel grossissement de texte et 16,4 %, d’un appareil avec lecteur d’écran. Environ le quart (25,2 %) des personnes ayant une incapacité utilisaient un appareil pour lire des livres audio ou électroniques, et 83,3 % ont déclaré que des livres audio ou électroniques étaient disponibles dans un format leur étant accessible.

Environ 2 Canadiens ayant une incapacité auditive sur 5 (41,7 %) ont déclaré avoir utilisé au moins un type d’aide ou liée à la technologie ou d’appareil fonctionnel pour pallier leur incapacité auditive. Les Canadiens de 65 ans et plus ayant une incapacité auditive (49,8 %) étaient les plus susceptibles d’utiliser une aide liée à la technologie ou un appareil fonctionnel pour pallier une incapacité auditive, par rapport à tous les autres groupes d’âge. Les personnes ayant une incapacité auditive plus sévère (58,2 %) étaient plus susceptibles d’avoir besoin de ce type d’aide ou d’appareil que celles ayant une incapacité auditive moins sévère (37,5 %). Parmi les personnes ayant une incapacité auditive, plus du quart (29,6 %) ont indiqué qu’elles avaient besoin d’une aide ou d’un appareil fonctionnel, mais qu’elles n’en avaient pas.

Parmi les Canadiens ayant une incapacité visuelle, 10,8 % ont utilisé un ou plusieurs aides liées à la technologie ou appareils fonctionnels pour pallier leur incapacité. Les personnes ayant une incapacité visuelle plus sévère (24,0 %) étaient trois fois plus susceptibles que celles ayant une incapacité visuelle moins sévère (6,9 %) d’avoir besoin d’une aide liée à la technologie ou d’un appareil. Les appareils dotés de boutons surdimensionnés, comme une télécommande ou un téléphone (6,1 %), sont les aides ou appareils fonctionnels les plus couramment signalés, suivis des fonctions audio ou de vidéo description d’émissions de télévision (3,5 %) et d’un équipement d’enregistrement ou appareil portatif de prise de notes (2,6 %). Parmi les personnes ayant déclaré avoir besoin d’une aide ou d’un appareil, mais de ne pas en disposer, 14,0 % ont signalé avoir des besoins insatisfaits en matière d’aide ou d’appareil fonctionnel.

Parmi les Canadiens ayant une incapacité liée à l’apprentissage ou au développement, 16,3 % ont utilisé au moins un type d’aide liée à la technologie ou d’appareil fonctionnel pour pallier leur incapacité. En ce qui concerne le type d’aide ou d’appareil fonctionnel, 12,4 % avaient besoin d’équipement d’enregistrement ou d’un appareil portatif de prise de notes, et 7,3 % avaient besoin d’un correcteur orthographique portatifNote . Parmi les personnes ayant une incapacité sur le plan de l’apprentissage ou du développement qui ont indiqué avoir des besoins insatisfaits en matière d’aide ou d’appareil fonctionnel, 54,5 % ont déclaré avoir besoin d’une aide liée à la technologie ou d’un appareil fonctionnel, mais ne pas y avoir accès.

Emploi

L’accès aux occasions d’emploi et à des milieux de travail accessibles est un autre domaine clé de la LCA. En 2017, parmi les employés de 25 à 64 ans ayant une incapacité, 18,2 % estimaient que leur incapacité rendait difficile le changement de leur emploi ou de leur entreprise actuel, en raison de la difficulté d’obtenir les mesures de soutien ou d’adaptation requis. Les personnes ayant une incapacité plus sévère (24,1 %) étaient plus susceptibles que celles ayant une incapacité moins sévère (13,9 %) de faire état d’une difficulté à obtenir les mesures de soutien nécessaires. Parmi le cinquième des personnes employées ayant une incapacité qui a manifesté de l’intérêt pour une formation professionnelle, 6,9 % d’entre eux n’ont pas pu le faire du fait que les cours n'étaient pas adaptés à leurs besoins selon leur incapacité Note . Près des 40 000 (4,0 %) personnes employées ayant une incapacité n’ont pas souhaité suivre de cours de formation professionnelle parce que ces cours n’étaient pas adaptés à leur incapacité.

Parmi les personnes de 25 à 64 ans n’ayant pas pu occuper un emploi ou travailler dans une entreprise en raison de leur incapacité, 14,4 % ont indiqué qu’un type de mesure d’adaptation ou de modification au milieu de travail leur permettrait de travailler à un emploi rémunéré ou dans une entreprise (p. ex. tâches modifiées ou différentes, aides techniques). Parmi celles ayant rencontré des obstacles dans leur recherche d’emploi, 7,3 % ont déclaré être découragées de chercher du travail en raison de problèmes d’accessibilité lorsqu’elles postulent. Les personnes ayant une incapacité plus sévère (9,1 %) étaient plus susceptibles que celles ayant une incapacité moins sévère (4,0 %) de signaler des problèmes d’accessibilité pendant le processus de demande d’emploiNote .

Conclusion

Les personnes ayant une incapacité vivent diverses expériences en matière d’accessibilité à l’école, au travail et à la maison. Ce feuillet d’information présente les résultats concernant l’accessibilité tirés de l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI) de 2017, en ce qui a trait à quatre des sept priorités de la Loi canadienne sur l’accessibilité (LCA). Ces priorités incluent les moyens de transport, l’environnement bâti, les technologies de l’information et des communications (TIC) et l’emploi. Les résultats révèlent certaines différences clés dans les expériences en matière d’accessibilité chez les personnes ayant une incapacité, selon le groupe d’âge, le sexe, le type d’incapacité et la sévérité de l’incapacité. Malgré certaines variations pour les autres caractéristiques, les personnes ayant une incapacité plus sévère étaient généralement plus susceptibles d’avoir besoin de divers outils, appareils et équipement spécialisés liés à l’accessibilité, comparativement à celles ayant une incapacité moins sévère.

De nombreux étudiants de 15 à 24 ans ayant une incapacité avaient besoin de divers dispositifs d’accessibilité ou de soutien pour suivre leurs cours. Chez la majorité des étudiants ayant une incapacité, les besoins en matière de transport adapté pour se rendre à l’école étaient satisfaits, alors que les besoins relatifs à certains aspects de l’environnement bâti étaient moins susceptibles d’être satisfaits. En ce qui concerne le soutien lié aux TIC, la probabilité d’avoir besoin d’une aide liée à la communication ou à la technologie, d’un appareil ou d’une mesure d’adaptation liés aux TIC augmentait en fonction du nombre de types d’incapacité de l’étudiant.

La population en âge de travailler a également rencontré plusieurs obstacles liés à l’accessibilité. Certaines personnes ayant une incapacité ont déclaré que le manque d’accès à un moyen de transport approprié avait eu une incidence sur leur mobilité professionnelle, tandis que d’autres ont été découragées par leur recherche d’emploi ou ont déclaré avoir de la difficulté à trouver un emploi en raison du manque de transport adapté. Les mesures d’adaptation en milieu de travail peuvent aider à réduire certains des obstacles que les personnes ayant une incapacité peuvent rencontrer dans leur milieu de travail. Parmi les employés ayant une incapacité qui avaient besoin de mesures d’adaptation en milieu de travail, plus de 175 000 ont eu besoin d’une modification ou d’une caractéristique adaptée dans leur environnement de travail. Les personnes ayant une incapacité plus sévère étaient plus susceptibles que celles ayant une incapacité moins sévère de déclarer rencontrer des difficultés à changer d’emploi en raison de la difficulté à obtenir le soutien ou les mesures d’adaptation nécessaires.

Les aides et les appareils fonctionnels peuvent aider les personnes ayant une incapacité à accomplir certaines tâches ou activités, et bon nombre d’entre elles ont déclaré avoir eu recours à des aides ou à des appareils liés aux TIC pour pallier leur incapacité. Certaines variations existent selon les types d’incapacité en ce qui concerne la proportion de personnes ayant besoin d’une aide ou d’un appareil liés aux TIC; toutefois, dans la plupart des cas, les personnes ayant une incapacité plus sévère étaient plus susceptibles d’avoir besoin d’une aide ou d’un appareil liés aux TIC, comparativement à celles ayant une incapacité moins sévère. De nombreuses personnes ayant une incapacité physique ont eu besoin d’aides ou de modifications quant à l’environnement bâti de leur domicile. Les Canadiens plus âgés étaient les plus susceptibles d’avoir besoin de ces dispositifs d’accessibilité chez eux. Les besoins non satisfaits les plus fréquemment signalés pour ce type de modification ou d’aménagement étaient une baignoire à porte ou une douche au sol et d’autres appuis de salle de bain, comme un siège de toilette surélevé ou des barres d’appui.

L’une des limites de la présente étude est que l’ECI de 2017 n’a pas été expressément conçue pour mettre l’accent sur l’accessibilité. Par conséquent, les données ne peuvent fournir un portrait exhaustif de toutes les expériences en matière d’accessibilité vécues par les personnes ayant une incapacité. Toutefois, au prochain cycle de l’ECI, en 2022, elle comprendra des questions relatives aux obstacles en matière d’accessibilité. À l’aide des données de l’ECI de 2022, d’autres recherches devraient examiner plus en détail les autres domaines prioritaires de la LCA. À l’avenir, il faudra envisager des analyses désagrégées, y compris des données selon l’identité autochtone, l’orientation sexuelle et l’appartenance à un groupe désigné comme minorité visible. Avec d’autres sources de données et initiatives, cela aidera à mesurer le niveau d’accessibilité et d’inclusion des personnes ayant une incapacité, ainsi que les progrès réalisés vers un Canada exempt d’obstacles.

Sources de données et méthodologie

L’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2017 fournit des données exhaustives sur les personnes ayant une incapacité, selon la province et le territoire, le groupe d’âge, le type d’incapacité et la sévérité de l’incapacité. La population observée comprenait des Canadiens âgés de 15 ans et plus, en date du Recensement de la population de 2016 (10 mai 2016), vivant dans des logements privés.

Dans l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI), les personnes ayant une incapacité sont identifiées au moyen du module des questions d’identification des incapacités (QII), lequel est fondé sur le modèle social de l’incapacité. Ces questions permettent d’abord de déterminer la mesure dans laquelle les répondants éprouvent des difficultés dans dix domaines de fonctionnement, puis à quelle fréquence leurs activités quotidiennes sont limitées par ces difficultés. Seules les personnes ayant déclaré une limitation de leurs activités quotidiennes sont considérées comme ayant une incapacité. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les questions d’identification des incapacités, veuillez consulter l’Enquête canadienne sur l’incapacité, 2017 : Guide des concepts et méthodes.

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