Rapports sur l'enquête canadienne sur l'incapacité
Accessibilité dans les organisations du secteur public fédéral au Canada, 2021
par Carrly McDiarmid
Avis de Correction
Le 9 septembre 2021, l’article intitulé Accessibilité dans les organisations du secteur public fédéral au Canada, 2021 a été mis à jour afin de mieux représenter la population cible de l’enquête. La terminologie « difficultés ou problèmes de santé de longue durée » a été remplacée par « personnes ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée », sauf dans les situations où l’utilisation de « difficultés ou problèmes de santé de longue durée » demeurait pertinente, c’est-à-dire dans les cas où la situation vis-à-vis de l'incapacité ne pouvait pas être établie. Un texte qui apporte des précisions à la terminologie employée a été joint à l’article.
Principaux résultats :
- Parmi les Canadiens ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée qui ont interagi avec des organisations du secteur public fédéral au cours des deux dernières années, 73,0 % ont rencontré un obstacle à l’accessibilité.
- La proportion de personnes qui se sont heurtées à un obstacle variait selon le type : 62,5 % ont déclaré avoir rencontré un obstacle lié au mode de transport; 61,5 %, un obstacle à la communication; et 44,6 %, un obstacle lié aux technologies de l’information et des communications.
- Les personnes ayant de multiples difficultés ou des problèmes de santé de longue durée étaient plus susceptibles que celles ayant un seul type de difficulté ou un problème de santé de longue durée de déclarer avoir rencontré ces trois formes d’obstacles.
- L’obstacle lié au mode de transport le plus souvent déclaré concernait les files d’attente (34,9 %), ce qui comprend le manque de sièges accessibles, l’absence d’autres options de service ou de files d’attente.
- Dans le domaine de la communication, les Canadiens se heurtaient le plus souvent à un obstacle à la communication par téléphone (43,1 %).
- L’utilisation de la technologie libre-service (27,2 %) est l’activité où les Canadiens ont rencontré le plus d’obstacles liés aux technologies de l’information et des communications.
Introduction
L’importance de créer un Canada accessible et inclusif a été reconnue par l’adoption de la Loi canadienne sur l’accessibilité (LCA) en 2019. La LCA vise à cerner, à éliminer et à prévenir les obstacles à l’accessibilité dans sept domaines prioritaires de compétence fédérale, soit l’emploi, l’environnement bâti, les technologies de l’information et des communications (TIC), la communication, l’approvisionnement, la conception et la prestation de services ainsi que le mode de transport.
Selon les données de l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI) de 2017, 6,2 millions de Canadiens ont une incapacité, mais on en sait relativement peu sur leurs expériences en matière d’accessibilité. Or, afin de créer des collectivités, des milieux de travail et des services pleinement accessibles, il est essentiel de mieux comprendre les obstacles auxquels sont confrontées les personnes ayant une incapacité. Pour les personnes ayant des difficultés ou des incapacités, ces obstacles peuvent se présenter sous diverses formes et dans différentes situations. Ils peuvent être de nature visible (tel que les caractéristiques structurelles d’un bâtiment) ou moins visible (tel que les attitudes des fournisseurs de services, qui peuvent entraîner de la discrimination ou de l’exclusion).
Dans le cadre de l’Enquête sur l’accessibilité dans les organisations du secteur public (EAOSP) de 2021, les répondants ont été interrogés sur certains types d’obstacles et sur la mesure dans laquelle ils ont rencontré ces obstacles lors de leurs interactions avec des organisations ou des entreprises sous réglementation fédérale. Les participants à l'Enquête sur l'accessibilité dans les organisations du secteur public (EAOSP) ont été identifiés comme ayant une incapacité grâce à leur participation à l'Enquête canadienne sur l'incapacité de 2017, et certains participants à l'EAOSP continuent d'être considérés comme ayant une incapacité de la même façon qu'ils l'étaient en 2017. En raison de la nature dynamique de l’incapacité, certains participants de l’EAOSP sont considérés comme ayant des difficultés avec les activités de la vie quotidienne ou des problèmes de santé de longue durée, mais peuvent ne pas être classés comme ayant une incapacité de la même manière qu'en 2017. Pour plus d'informations, veuillez vous référer à la section « Sources de données et méthodologie » ci-dessous. L’EAOSP portait sur trois des domaines, soit le transport, la communication et les technologies de l’information et des communications (TIC). Les ministères, organismes et sociétés d’État (p. ex. Postes Canada) et les entités parlementaires sont de compétence fédérale. De plus, les Forces armées canadiennes et la Gendarmerie royale du Canada relèvent de la loi fédérale. Certains domaines du secteur privé sont également de responsabilité fédérale, dont :
- les banques;
- la radiodiffusion et la télédiffusion;
- les télécommunications;
- le transport aérien, les chemins de fer, les fournisseurs de transport routier et maritime qui traversent les frontières provinciales et internationales;
- les services portuaires, le transport maritime, les traversiers, les tunnels, les canaux, les ponts et les pipelines (oléoducs et gazoducs) qui traversent les frontières internationales ou provinciales;
- les conseils de bande des Premières Nations (y compris certains services communautaires dans les réserves);
- les élévateurs à grains, les fabriques d’aliments pour animaux et les usines de semences, entrepôts d’aliments pour animaux, et les usines de nettoyage de semences et grains;
- les entreprises d’extraction et de transformation de l’uranium et l’industrie de l’énergie nucléaire.
Obstacles généraux à l’accessibilité
Pour les Canadiens, de nombreuses activités courantes consistent à interagir avec une entreprise ou une organisation sous réglementation fédérale, comme envoyer un colis, payer une facture de téléphone cellulaire ou utiliser des services bancaires. En effet, la majorité (98,2 %) des Canadiens ayant une incapacité, une difficulté ou un problème de santé de longue durée Note limitant leurs activités quotidiennes ont déclaré avoir interagi avec une organisation ou une entreprise de compétence fédérale au cours des deux dernières années. Parmi ceux qui l’ont fait, près des trois quarts (73,0 %) ont déclaré avoir rencontré au moins un type d’obstacle à l’accessibilité.Note Note
La proportion de personnes ayant indiqué avoir rencontré des obstacles lors de leurs interactions avec le secteur fédéral était similaire pour tous les groupes d’âge et selon le genreNote , avec de légères variations (graphique 1). Parmi les personnes de 65 ans et plus, un nombre significativement plus élevé d’hommes (77,0 %) que de femmes (71,3 %) ont déclaré avoir rencontré au moins un obstacle à l’accessibilitéNote . Les hommes plus âgés étaient aussi plus susceptibles que leurs homologues plus jeunes de faire état d’obstacles : 77,0 % de ceux de 65 et plus ont mentionné avoir rencontré un obstacle, par rapport à 70,8 % de ceux de 19 à 44 ans. Le fait d’être confronté à des obstacles variait aussi selon l’orientation sexuelleNote , puisque 78,4 % des personnes LGB+Note ont indiqué avoir rencontré des obstacles lors de leurs interactions avec le secteur fédéral, par rapport à 72,4 % des personnes hétérosexuelles ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée.
Tableau de données du graphique 1
Groupe d’âge | Hommes | Femmes |
---|---|---|
pourcentage | ||
Total (19 ans et plus) | 73,8 | 72,0 |
19 à 44 ans | 70,5 | 72,5 |
45 à 64 ans | 72,3 | 72,7 |
65 ans et plus | 77,0 | 71,3 |
Source : Statistique Canada, Enquête sur l’accessibilité dans les organisations du secteur public, 2021. |
Une analyse selon le type de difficulté a été réalisée au moyen de la courte série de questions figurant dans l’enquête concernant les difficultés ou les problèmes de santé de longue durée, étant donné qu’il s’agit de l’information la plus à jour accessible aux participants aux enquêtes. Comme ces questions ne constituent pas un instrument exhaustif permettant de déterminer l’incapacité, les résultats sont déclarés pour les difficultés ou les problèmes de santé de longue durée, et non selon le type d’incapacité.
Lorsqu'on examine les données en fonction du type de difficultéNote , on constate que la proportion de personnes ayant rencontré un obstacle à l’accessibilité était de 87,2 % chez celles ayant de la difficulté à entendre, de 80,9 % chez celles ayant de la difficulté à voir, de 80,6 % chez celles ayant des difficultés cognitives, de 77,6 % chez celles ayant des difficultés liées à la santé mentale, de 76,5 % chez celles ayant des difficultés physiques, et elle était de 76,4 % chez celles ayant indiqué avoir un autre type de difficulté ou problème de santé de longue durée. Les personnes ayant de multiples difficultés ou des problèmes de santé de longue durée (77,1 %) étaient plus susceptibles de déclarer avoir rencontré un obstacle lors de leurs interactions avec le secteur fédéral que celles ayant mentionné un seul type de difficulté ou un problème de santé de longue durée (52,7 %).
On observait également des différences régionales, alors que les Canadiens vivant dans les provinces de l’Atlantique étaient moins susceptibles de rencontrer des obstacles (69,2 %) que ceux résidant en Ontario (73,2 %), dans les provinces des Prairies (73,5 %) et en Colombie-Britannique (75,3 %). Les obstacles à l’accessibilité variaient aussi selon le revenuNote . En effet, les personnes (76,0 %) dont le revenu du ménage était inférieur à 40 000 $ étaient plus susceptibles que celles dont le revenu du ménage était de 80 000 $ et plus (68,1 %) de déclarer avoir rencontré des obstacles lors de leurs interactions avec le secteur fédéral.
Parmi les autochtonesNote ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée, 78,6 % ont déclaré avoir rencontré un obstacle à l’accessibilité lors de leurs interactions avec le secteur fédéral, ce qui est comparable à la population non autochtone. Certaines variations ont toutefois été constatées selon le groupe autochtone, puisque 87,1 % des Métis et 66,8 % des Premières Nations vivant hors réserveNote ont indiqué avoir rencontré un obstacle.Note
Chez les personnes ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée qui appartenaient à une minorité visibleNote , 75,4 % ont fait état d’obstacles, une proportion comparable à celles des personnes n’appartenant pas à une minorité visible (72,6 %). Lorsqu’on analyse les données selon le groupe ethnoculturel, les Canadiens d’origine sud-asiatique (66,3 %) sont moins susceptibles que ceux d’origine chinoise (82,0 %)Note et philippine (88,2 %)Note de déclarer s’être heurtés à un obstacle.
Obstacles liés au mode de transport
L’objectif de la LCA en matière de transport est de créer un réseau de transport fédéral exempt d’obstacles, ce qui comprend les avions, les trains de voyageurs, les services de traversier et les autobus assurant le transport entre les municipalités, les provinces ou les territoires. La pandémie de COVID-19 a grandement réduit le nombre de voyages à l’étranger et au paysNote , de sorte que la période de référence a été élargie pour inclure les deux dernières années, afin de mieux saisir les expériences de voyage typiques. Parmi les 2,2 millions de personnes ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée qui ont voyagé au cours des deux dernières années, 62,5 % ont rencontré un obstacle au moment d’utiliser l’un de ces modes de transport.
Le groupe d’âge et le genre sont des facteurs ayant une incidence sur la probabilité de rencontrer des obstacles à l’accessibilité dans le domaine du transport. Dans l’ensemble, les personnes de 65 ans et plus (73,9 %) étaient plus susceptibles que celles de 45 à 64 ans (61,6 %) et celles de 19 à 44 ans (51,9 %) de déclarer avoir rencontré un obstacle lié au mode de transport. Parmi les personnes de 19 à 44 ans, les hommes (45,5 %) étaient moins susceptibles que les femmes (55,2 %) d’indiquer avoir rencontré ce type d’obstacle. Chez les hommes, la proportion de ceux ayant rencontré un obstacle lié au mode de transport augmentait avec l’âge, tandis que chez les femmes, aucune différence statistique n’a été observée entre celles de 19 à 44 ans et celles de 45 à 64 ans.
En examinant les données en fonction des types de difficultés, on observe que la proportion de personnes ayant déclaré avoir rencontré un obstacle lié au mode de transport était de 78,4 % chez celles ayant de la difficulté à entendre, de 74,4 % chez celles ayant des difficultés physiques, de 71,6 % chez celles ayant de la difficulté à voir, de 68,0 % chez celles ayant des difficultés cognitives, de 60,9 % chez celles ayant des difficultés liées à la santé mentale, et elle était de 69,9 % chez celles ayant un autre type de difficulté ou problème de santé de longue durée. Les personnes ayant indiqué avoir de multiples difficultés ou des problèmes de santé de longue durée (67,7 %) étaient plus susceptibles d’avoir rencontré un obstacle lié au mode de transport que celles ayant un seul type de difficulté ou un problème de santé de longue durée (44,4 %).
Lorsqu’on analyse les données selon le type de l’obstacle (graphique 2), on constate que les obstacles liés aux files d’attente (34,9 %), qui comprennent le manque de sièges accessibles ainsi que l’absence d’autres options de service ou de files d’attente, ont été vécus le plus souvent par des Canadiens ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée. Les autres obstacles les plus souvent déclarés étaient ceux liés à l’utilisation d’un site Web pour faire des réservations ou chercher de l’information (30,0 %) et ceux liés au niveau d’éclairage ou de bruit (29,7 %). Les obstacles en lien au niveau de service ou aux mesures d’adaptation (20,3 %) ou aux toilettes dans les aérogares ou à bord des véhicules de transport (21,1 %) étaient les moins fréquemment signalés.
Tableau de données du graphique 2
Type d'obstacle | Ayant rencontré un obstacle | N'ayant pas rencontré d’obstacle | Ne s’applique pas |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Utilisation du site Web | 30,0 | 39,2 | 30,2 |
Niveau de service ou mesures d’adaptation | 20,3 | 49,3 | 29,6 |
Panneaux ou indications | 24,7 | 48,0 | 26,1 |
Annonces ou alarmes | 25,4 | 46,9 | 26,6 |
Files d’attente | 34,9 | 41,7 | 22,5 |
Toilettes | 21,1 | 50,4 | 27,4 |
Niveaux d’éclairage ou de bruit | 29,7 | 43,0 | 26,4 |
Plans d’étage ou articles d’ameublement à l’intérieur des bâtiments | 25,1 | 45,4 | 28,9 |
Entrées ou sorties | 26,0 | 44,5 | 29,2 |
Notes : La somme des pourcentages pour chaque type d'obstacle peut ne pas correspondre à 100 en raison de la non-réponse et de l’arrondissement. La catégorie « ayant rencontré un obstacle » comprend les personnes ayant indiqué avoir rencontré l’obstacle « rarement », « parfois », « souvent » ou « toujours ». Source : Statistique Canada, Enquête sur l’accessibilité dans les organisations du secteur public, 2021. |
Si l’on examine de plus près les obstacles liés aux files d’attente, parmi les personnes ayant déclaré avoir rencontré de tels obstacles, 30,7 % ont déclaré que cela leur était arrivé « souvent » ou « toujours », et 69,3 %, « rarement » ou « parfois ». Les personnes ayant de multiples difficultés ou des problèmes de santé de longue durée (38,4 %) étaient plus susceptibles d’indiquer avoir rencontré ce type d’obstacle que celle ayant une seule forme de difficulté ou un problème de santé de longue durée (22,2 %).
Obstacles liés aux technologies de l’information et des communications
En ce qui a trait au domaine des technologies de l’information et des communications (TIC), l’objectif de la LCA est de veiller à ce que le contenu et les technologies numériques soient accessibles. Cela comprend les ordinateurs, Internet, les sites Web et les technologies de radiodiffusion, comme la radiodiffusion, la télédiffusion ou la baladodiffusion. Il existe des normes pour veiller à ce que les outils et le contenu Web soient perceptibles, compréhensibles et opérationnelsNote . Parmi les Canadiens ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée qui ont interagi avec une organisation ou une entreprise sous réglementation fédérale au cours des deux dernières années, 44,6 % ont mentionné avoir rencontré un obstacle lié aux TIC.
À l’instar des constats dans le domaine du transport, les Canadiens plus âgés étaient plus susceptibles de déclarer avoir rencontré des obstacles liés aux TIC que les plus jeunes, alors que 47,1 % des personnes de 65 ans et plus ont déclaré s’être heurtés à de tels obstacles, par rapport à 39,9 % de celles de 19 à 44 ans. Dans l’ensemble des groupes d’âge, il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les hommes et les femmes. Chez les hommes, ceux de 65 ans et plus (50,0 %) étaient plus susceptibles que ceux de 19 à 44 ans (38,3 %) de déclarer avoir rencontré un obstacle lié aux TIC. Chez les femmes, on n’observait aucune différence entre les groupes d’âge.
Un examen des données en fonction du type de difficulté révèle que la proportion de personnes ayant rencontré un obstacle lié aux TIC s’établissait à 59,3 % chez celles ayant de la difficulté à entendre, à 56,0 % chez celles ayant de la difficulté à voir, à 51,9 % chez celles ayant des difficultés cognitives, à 49,8 % chez celles ayant des difficultés liées à la santé mentale, à 49,1 % chez celles ayant des difficultés physiques, et elle était de 49,7 % chez celles ayant un autre type de difficulté ou de problème de santé de longue durée.
Le revenu de la personne et le nombre de difficultés ou de problèmes de santé de longue durée qu’elle éprouve sont d’autres facteurs qui influent sur la probabilité de rencontrer un obstacle lié aux TIC. La probabilité de se heurter à un obstacle lié aux TIC diminuait à mesure que le revenu augmentait. Les Canadiens vivant dans un ménage dont le revenu est inférieur à 40 000 $ (51,7 %) étaient plus susceptibles de déclarer ce type d’obstacle que ceux vivant dans un ménage dont le revenu est de 40 000 $ à moins de 80 000 $ (44,2 %) et que ceux dont le revenu du ménage est supérieur à 80 000 $ (38,6 %). Les personnes ayant de multiples difficultés (48,4 %) étaient plus susceptibles de déclarer avoir rencontré des obstacles liés aux TIC que celles n'ayant qu'un seul type de difficulté ou un problème de santé de longue durée (27,0 %).
Aucune différence statistiquement significative n’a été constatée entre la population autochtone (41,7 %) et celle non autochtone (44,8 %) ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée en ce qui concerne la probabilité de déclarer avoir rencontré un obstacle lié aux TIC. Les personnes appartenant à des groupes désignés comme minorité visible (52,4 %) étaient plus susceptibles que celles n’appartenant pas à une minorité visible (43,4 %) de déclarer s’être heurtées à ce type d’obstacle.
Les obstacles potentiels rencontrés dans le domaine des TIC vont de l’absence d’accès à Internet à la complexité de la présentation d’un site Web ou la difficulté de navigation dans celui-ci, en passant par des vidéos dépourvues de sous-titres, de descriptions audio ou de transcriptions textuelles. Lors de l’EAOSP, on a posé des questions sur les obstacles liés aux technologies de l’information et des communications dans le cadre de certaines activités. Le type d’obstacle le plus souvent déclaré concernait l’utilisation de la technologie libre-service en personne (27,2 %), comme les guichets automatiques bancaires et les caisses libre-service dans les environnements de vente au détail (graphique 3). Parmi les personnes qui se sont heurtées à ce type d’obstacle, 25,6 % ont indiqué avoir rencontré celui-ci « souvent » ou « toujours », alors que 74,4 % ont mentionné l’avoir rencontré « rarement » ou « parfois ». Les femmes (28,8 %) étaient plus susceptibles que les hommes (22,1 %) de déclarer rencontrer « souvent » ou « toujours » des obstacles liés à l’utilisation de la technologie libre-service.
Tableau de données du graphique 3
Type d'activité | Ayant rencontré un obstacle | N'ayant pas rencontré d’obstacle | Ne s’applique pas |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Visionnement d'émissions de télévision, de films ou d’autres contenus sur des plateformes de télévision traditionnelles | 22,0 | 56,8 | 20,5 |
Utilisation de la technologie libre-service en personne | 27,2 | 48,8 | 23,4 |
Accès en ligne à des renseignements, services ou mesures de soutien du gouvernement fédéral | 24,3 | 37,6 | 37,6 |
Accès en ligne aux entreprises sous réglementation fédérale | 19,1 | 37,5 | 42,9 |
Notes : La somme des pourcentages pour chaque type d'activité peut ne pas correspondre à 100 en raison de la non-réponse et de l’arrondissement. La catégorie « ayant rencontré un obstacle » comprend les personnes ayant indiqué avoir rencontré l’obstacle « rarement », « parfois », « souvent » ou « toujours ». Source : Statistique Canada, Enquête sur l’accessibilité dans les organisations du secteur public, 2021. |
Le deuxième obstacle le plus souvent mentionné était lié à l’accès en ligne aux renseignements, aux services ou aux mesures de soutien du gouvernement fédéral (24,3 %). Il peut s’agir d’activités en ligne, comme présenter une demande d’assurance-emploi et de prestations d’invalidité, remplir un formulaire de demande de passeport ou produire des déclarations de revenus. Venaient ensuite les obstacles liés au visionnement d’émissions de télévision, de films ou d’autres contenus sur des plateformes de télévision traditionnelles (22,0 %) et à l’accès à des sites Web d’entreprises sous réglementation fédérale (19,1 %).
Obstacles à la communication
Le domaine prioritaire de la communication de la LCA englobe le fait de comprendre les autres et d’être compris par ces derniers. L’accessibilité dans ce domaine peut inclure la fourniture de documents dans des formats de rechange, l’utilisation d’un langage clair ou la disponibilité d’interprètes gestuels. Lors de leurs interactions avec des organisations ou des entreprises sous réglementation fédérale, 61,5 % des personnes ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée ont rencontré un obstacle à la communication.
La proportion de personnes ayant rencontré un obstacle à la communication était similaire selon les groupes d’âge et le genre. La seule différence observée concernait les personnes de 65 ans et plus, où les hommes (66,5 %) étaient plus susceptibles que les femmes (60,1 %) de faire état d’un tel obstacle. La probabilité de rencontrer un obstacle à la communication variait selon l’orientation sexuelle, alors que 68,2 % des personnes LGB+ ont déclaré se heurter à ce type d’obstacle, par rapport à 60,9 % des personnes hétérosexuelles.
La répartition selon le type de difficulté était de 80,3 % chez les personnes ayant de la difficulté à entendre, de 72,7 % chez celles ayant des difficultés cognitives, de 70,8 % chez celles ayant de la difficulté à voir, de 69,0 % chez celles ayant des difficultés liées à la santé mentale, de 64,5 % chez celles ayant des difficultés physiques, et de 65,0 % chez celles ayant une autre forme de difficulté ou un problème de santé de longue durée. Les personnes ayant de multiples difficultés ou des problèmes de santé de longue durée (66,6 %) étaient plus susceptibles de déclarer s’être heurtées à un obstacle à la communication que celles ayant un seul type de difficulté ou un problème de santé de longue durée (37,9 %). Parmi les personnes ayant de multiples difficultés ou des problèmes de santé de longue durée, les hommes (68,8 %) étaient, encore une fois, plus susceptibles que les femmes (64,9 %) de déclarer avoir rencontré un obstacle à la communication.
Dans l’ensemble, il n’y avait aucune différence statistique entre la population autochtone (68,0 %) et celle non autochtone (61,3 %) en ce qui concerne les obstacles à la communication. Cependant, certaines variations ont été observées selon le groupe autochtone, alors que 75,2 % des Métis ont déclaré avoir rencontré ce type d’obstacle, par rapport à 57,7 % des Premières Nations vivant hors réserveNote . Les proportions de personnes ayant rencontré un obstacle à la communication étaient similaires chez celles appartenant à une minorité visible (61,1 %) et celles n’appartenant pas à une minorité visible (61,6 %) ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée.
La proportion de Canadiens ayant rencontré un obstacle à la communication variait selon la situation (graphique 4). Les proportions de personnes ayant fait état d’obstacles à la communication par téléphone (43,1 %)Note , en personne (40,5 %) ainsi que dans la lecture et la compréhension de documents écrits (40,2 %) étaient semblables. En revanche, les difficultés liées à l’utilisation de la vidéoconférence (26,4 %) ou des médias sociaux et forums de clavardage en ligne (23,5 %) ont été moins souvent déclarées. Les obstacles à la communication par téléphone étaient près de deux fois plus susceptibles d’être mentionnés par les personnes ayant de multiples difficultés ou des problèmes de santé de longue durée (47,1 %) que par celles ayant un seul type de difficulté ou un problème de santé de longue durée (24,7 %).
Tableau de données du graphique 4
Type d'activité | Ayant rencontré un obstacle | N'ayant pas rencontré d’obstacle | Ne s’applique pas |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Lecture et compréhension de documents écrits | 40,5 | 45,6 | 13,6 |
Utilisation des médias sociaux ou des forums de clavardage en ligne | 23,5 | 37,8 | 38,2 |
Utilisation de la vidéoconférence | 26,4 | 33,3 | 39,8 |
Communication par téléphone | 43,1 | 44,0 | 12,0 |
Communication en personne | 40,2 | 46,3 | 12,5 |
Notes : La somme des pourcentages pour chaque type de situation peut ne pas correspondre à 100 en raison de la non-réponse et de l’arrondissement. La catégorie « ayant rencontré un obstacle » comprend les personnes ayant indiqué avoir rencontré l’obstacle « rarement », « parfois », « souvent » ou « toujours ». Source : Statistique Canada, Enquête sur l’accessibilité dans les organisations du secteur public, 2021. |
Parmi les cinq situations de communication, la fréquence des obstacles était similaire pour quatre des situations, soit la communication par téléphone, la communication en personne, la lecture et la compréhension de documents écrits et les médias sociaux. Dans chacune de ces quatre situations, la proportion de personnes ayant indiqué avoir « souvent » ou « toujours » rencontré des obstacles était d’environ 25 %, par rapport à environ 75 % chez celles ayant déclaré en avoir rencontré « parfois » ou « rarement ». Pour ce qui est de la vidéoconférence, 31,8 % des répondants ont déclaré rencontrer « souvent » ou « toujours » des obstacles, comparativement à 68,2 % chez ceux ayant dit que cela se produisait « parfois » ou « rarement ».
Conclusion
Afin de créer un Canada inclusif et exempt d’obstacles, il est essentiel de cerner et de mieux comprendre les obstacles auxquels font face les personnes ayant une incapacité. Selon les résultats de l’Enquête sur l’accessibilité dans les organisations du secteur public (EAOSP), 73,0 % des Canadiens ayant des incapacités, des difficultés ou des problèmes de santé de longue durée ont rencontré au moins un type d’obstacle, au cours des deux dernières années, au moment d’interagir avec des organisations ou des entreprises sous réglementation fédérale au cours des deux années précédentes. La proportion de personnes qui se sont heurtées à des obstacles variait selon le domaine : environ les deux tiers des Canadiens ont déclaré avoir rencontré des obstacles liés au mode de transport (62,5 %) ou à la communication (61,5 %), et 44,6 % ont indiqué avoir rencontré au moins un obstacle lié aux technologies de l’information et des communications. Différents facteurs avaient une incidence sur la probabilité de se heurter à des obstacles, dont le groupe d’âge, le genre, la région, le revenu, l’orientation sexuelle, l’identité autochtone, l’appartenance à une minorité visible et le fait d’avoir de multiples difficultés ou problèmes de santé de longue durée. De futurs travaux comprendront un examen plus approfondi de l’intersectionnalité et une analyse plus détaillée des données afin de mieux comprendre les expériences vécues par les différents groupes de population.
Sources de données et méthodologie
L’Enquête sur l’accessibilité dans les organisations du secteur public a été menée dans le cadre du programme Rapidonnées offert par le Centre de l’intégration et du développement des données sociales de Statistique Canada pour répondre rapidement aux besoins pressants en matière de données. La population cible de l’enquête était les personnes ayant une incapacité qui vivaient dans l’une des 10 provinces canadiennes et qui étaient âgées de 15 ans et plus au 10 mai 2016. La base de sondage de l’enquête était composée de répondants à l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI) de 2017. L’ECI utilise les questions d’identification des incapacités (QII) pour identifier les personnes ayant une incapacité. Étant donné que la situation vis-à-vis de l’incapacité des répondants pourrait avoir changé depuis 2017 et qu’il serait trop exigeant de faire passer les QII de nouveau, l’enquête actuelle utilise les questions sur les activités de la vie quotidienne pour confirmer qu’ils ont actuellement des difficultés dans un ou plusieurs domaines. En raison de la nature dynamique de l’incapacité, certains participants à cette enquête continuent d'être considérés comme ayant une incapacité de la même façon qu'ils l'étaient en 2017, tandis que d’autres participants à cette enquête sont considérés comme ayant des difficultés avec les activités de la vie quotidienne, mais ils ne peuvent pas être classés comme ayant une incapacité de la même façon qu’ils l’étaient en 2017.
Les réponses des répondants ont été couplées à leurs données de l’ECI de 2017 afin de réduire le fardeau de réponse et d’accroître les possibilités d’analyse. Cela comprend également les données couplées du recensement, qui représentent les renseignements obtenus en mai 2016. Il est important pour les utilisateurs de garder à l’esprit les différentes périodes de référence pour chaque source de données.
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