Exploration du travail, de l’apprentissage et de l’apprentissage intégré au travail au Canada à partir de l’Étude longitudinale et internationale des adultes

Résumé

La présente étude examine le rapport entre le travail, l’apprentissage et l’apprentissage intégré au travail pour la population canadienne de 2012 qui a obtenu son diplôme entre 2012 et 2016, à partir de nouvelles données de l’Étude longitudinale et internationale des adultes.

Mots clés : Apprentissage intégré au travail, études postsecondaires, capital humain, Étude longitudinale et internationale des adultes

1. Introduction

L'apprentissage intégré au travail (AIT) combine les études postsecondaires (EPS) traditionnelles et l’expérience dans le monde du travail réel, souvent avec comme objectif de mieux préparer les diplômés^{Note 1} pour leur entrée dans la population active et de faciliter leur transition du statut d’étudiant à celui d’employé (ou de travailleur autonome). L'AIT englobe une vaste gamme d’activités qui intègrent les études et l’apprentissage en milieu de travail, y compris les programmes coopératifs, les placements professionnels, les internats et les stages pratiques (Co-operative Education and Work-Integrated Learning Canada, 2019).

Dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), l'AIT est considéré comme faisant partie intégrante du jumelage des étudiants et des employeurs potentiels dans leur domaine, en vue de tirer pleinement parti des avantages économiques du capital humain acquis par ces personnes (Edwards et coll., 2015). La question de l'AIT est importante au Canada, alors qu’Emploi et Développement social Canada a lancé son Programme de stages pratiques pour étudiants (anciennement connu sous le nom de Programme d’apprentissage intégré en milieu de travail) en 2017, programme qui est axé sur la promotion de l'AIT pour les étudiants dans les programmes en STIM et en affaires.

L'AIT peut améliorer les résultats sur le marché du travail suivant l’obtention du diplôme en donnant aux étudiants les compétences et l’expérience pertinentes dans leur domaine d’études, afin de compléter ce qu’ils ont appris dans le cadre de leurs études postsecondaires (compétences spécialisées) et de leur donner une expérience plus vaste du marché du travail (compétences générales). Ces dernières et un certain niveau d’expérience sont souvent recherchés par les employeurs lorsqu’ils recrutent des diplômés récents (Edwards et coll., 2015; Jackson, 2015). Le fait d’occuper un emploi^{Note 2} pendant leur scolarité, même s’il n’est pas lié à leur domaine d’études, peut avoir une influence positive sur les résultats des étudiants sur le marché du travail après l’obtention de leur diplôme, étant donné que cela leur donne l’occasion d’acquérir une expérience dans le monde du travail réel et de développer des compétences générales qui sont utiles pour trouver leur premier emploi lié à leur carrière.

Il existe beaucoup d’ouvrages sur l'AIT dans le domaine de l’éducation, qui utilisent souvent des études de cas pour tirer des conclusions normatives concernant l'AIT comme outil d’enseignement (p. ex. Choy et Delahaye, 2011; Jackson, 2015). En général, il y a beaucoup moins de recherches empiriques sur l'AIT et ses résultats, particulièrement au Canada.

Les études canadiennes abordent le plus souvent l'AIT comme la participation à des programmes coopératifs, en se fondant sur les données de l’Enquête nationale auprès des diplômés (END). L’étude de Rodriguez et coll. (2016) analyse les taux de participation aux programmes coopératifs au fil du temps et constate une augmentation importante de celle-ci depuis les années 1980. Les études de Darch (1995) et Walters et Zarifa (2008) examinent les résultats sur le marché du travail des diplômés de programmes coopératifs et déterminent que la participation à de tels programmes entraîne une prime salariale. Selon Frenette (2000), les diplômés de programmes coopératifs sont moins susceptibles d’être surqualifiés (en ce qui concerne les études) pour leur emploi. Wang (2017) est d’avis que les diplômés de programmes coopératifs obtiennent de meilleurs résultats sur le marché du travail que ceux qui ne participent pas à ce genre de programmes, c’est-à-dire des taux d’emploi plus élevés, une meilleure correspondance entre le travail après l’obtention du diplôme et le domaine d’études et un revenu plus élevé. Aux fins de la présente étude, les placements professionnels qui font partie du programme scolaire d’une personne (p. ex. les programmes coopératifs, les internats et les stages) sont considérés comme de l'AIT formel.

La présente étude porte sur l'AIT au Canada et repose sur de nouvelles données de l’Étude longitudinale et internationale des adultes (ELIA). Plutôt que de mettre l’accent exclusivement sur l'AIT traditionnel (c.-à-d. les programmes coopératifs et les placements professionnels), qui est beaucoup abordé dans les ouvrages existants, l’ELIA porte sur l’interaction plus large entre le travail et l’apprentissage et aborde une gamme variée de questions concernant le travail des diplômés, tant dans le cadre de leur programme d’études qu’indépendamment de celui-ci. Cette recherche vient compléter les ouvrages publiés au Canada sur l'AIT en exploitant une nouvelle source de données et en examinant le lien plus large entre le travail, l’apprentissage et l'AIT au Canada, au-delà des volets traditionnels de l’apprentissage intégré au travail.

2. Données

Les données de cette étude proviennent des vagues deux et trois (2014 et 2016) de l’ELIA. Cette dernière est une enquête biennale menée auprès des ménages canadiens, qui suit les mêmes personnes au fil du temps et qui pose une gamme variée de questions socioéconomiques. Elle cible les personnes qui vivaient dans les dix provinces en date de 2012 et est administrée à tous les membres du ménage âgés de 15 ans et plus. La description complète de la population cible de l’ELIA se trouve sur le site Web de Statistique Canada (2015).

L’ELIA est bien adaptée à l’analyse de l'AIT et offre une nouvelle source de données permettant de déterminer si l’emploi occupé par une personne pendant ses études postsecondaires (EPS) a été utile pour obtenir son premier emploi lié à sa carrière, peu importe si l’emploi occupé pendant les études faisait partie du programme scolaire. Cela est particulièrement important pour les étudiants qui occupaient un emploi considéré comme un AIT informel^{Note 3}, un volet qui n’est pas beaucoup abordé dans les ouvrages existants.

La troisième vague de l’ELIA permet de recueillir des données sur la situation d’emploi actuelle et passée des personnes pendant leurs études postsecondaires, son lien avec les études et sa pertinence pour le marché du travail. Conjuguée à la deuxième vague, qui a recueilli des données sur les diplômés auprès des établissements postsecondaires en 2012, 2013 et 2014, la troisième vague a permis l’évaluation de ceux qui ont obtenu leur diplôme en 2015 et 2016, et comprend des données sur l’emploi pour les diplômés de 2012 à 2014 (deuxième vague) et ceux de 2015 et 2016 (troisième vague). Autrement dit, étant donné que l’ELIA est un ensemble de données de panel, les données de la troisième vague sont appariées avec les données sur les diplômés et celles sur l’emploi de la deuxième vague pour créer un nouvel aperçu de l'AIT au Canada, de 2012 à 2016.

Aux fins de cette étude, les personnes qui ont obtenu leur diplôme d’un établissement postsecondaire entre 2012 et 2016, peu importe le pays où elles ont fait leurs études^{Note 4}, sont prises en compte dans l’analyse. L’ELIA saisit également cette information pour ceux qui ont terminé une certification postsecondaire, quelle qu’elle soit, y compris les certificats d’écoles de métiers ou d’études professionnelles. Les diplômés laissés de côté dans l’analyse comprennent ceux qui ont terminé un programme d’apprentissage, en raison de l’association forte et positive entre ce genre de certification et l’emploi occupé pendant les études^{Note 5}.

Les étudiants qui participent à des programmes dans lesquels il existe un partenariat entre l’établissement d’enseignement et l’organisation hôte sont définis dans le présent document comme des participants à une forme d'AIT formel, à condition que leur emploi soit lié à leur domaine d’études^{Note 6}. Il peut aussi y avoir ce qui est défini dans cette étude comme des formes non officielles ou informelles d'AIT, où les étudiants trouvent eux-mêmes du travail dans leur domaine d’études, sans que cela fasse partie de leur programme scolaire.

Étant donné que l’ELIA est une enquête longitudinale, le panel doit être équilibré, afin que l’on puisse utiliser des poids d’échantillonnage et que les personnes qui n’ont pas répondu entre ces années soient laissées de côté pour que l’échantillon soit représentatif de la population canadienne de 2012. Cela donne un échantillon de 877 personnes qui ont obtenu un diplôme d’un établissement postsecondaire entre 2012 et 2016, cet échantillon étant représentatif de la population de 2012 qui a obtenu un diplôme entre ces années. Il convient de souligner que les estimations ne devraient pas être interprétées comme étant représentatives de tous les diplômés canadiens d’établissements postsecondaires entre 2012 et 2016, mais plutôt de la population longitudinale de l’ELIA qui a été suivie depuis 2012. Pour obtenir plus de renseignements sur les termes utilisés dans le présent document, voir l'annexe A.

3. Résultats

Environ 80,7 % des diplômés entre 2012 et 2016 avaient un emploi à un moment donné pendant leurs études postsecondaires (tableau 1). Parmi les diplômés qui avaient un emploi, 56,7 % avaient un emploi lié à leur domaine d’études, ce qui fait que, globalement, près de la moitié (45,7 %) des diplômés avaient un emploi lié à leur domaine d’études à un moment donné pendant leurs EPS.



Parmi les 19,3 % de diplômés qui n’avaient pas d’emploi pendant leurs EPS, 47,2 % voulaient un emploi lié à leur domaine d’études, les 52,8 % restants ne voulant pas d’emploi lié à leur domaine d’études. Seulement 9,1 % des diplômés n’avaient pas d’emploi à un moment donné pendant leurs EPS et auraient aimé avoir un emploi dans leur domaine.

La proportion de diplômés qui avaient un emploi pendant leurs études postsecondaires est à peu près égale entre les sexes; 84,0 % des étudiants et 78,1 % des étudiantes avaient un emploi à un moment donné pendant leurs EPS (tableau 2). De même, 49,3 % des étudiants et 42,9 % des étudiantes avaient un emploi lié à leur domaine d’études à un moment donné pendant leurs EPS. (Aucune de ces différences n’est statistiquement significative au niveau de 5 %.)



Lorsque l’on examine les taux d’emploi pendant les études postsecondaires selon l’appartenance à une minorité visible^{Note 7}, on constate que 71,6 % et 83,7 % respectivement des personnes appartenant et n’appartenant pas à une minorité visible avaient un emploi pendant leurs EPS (tableau 3). Une différence similaire a été constatée pour l’emploi dans le domaine d’études; 37,0 % des personnes appartenant à une minorité visible avaient un emploi lié à leur domaine, comparativement à 48,1 % des personnes n’appartenant pas à une minorité visible. Les différences sont statistiquement significatives au niveau de 5 %, ce qui montre que lorsqu’on les compare aux personnes appartenant à une minorité visible, les personnes n’appartenant pas à une minorité visible étaient plus susceptibles de travailler pendant leurs EPS et de déclarer que leur emploi était lié à leur domaine d’études.



Parmi ceux qui ont obtenu un diplôme^{Note 8} au niveau du baccalauréat ou à un niveau supérieur^{Note 9} , 89,6 % avaient un emploi à un moment donné pendant leurs études postsecondaires et 56,2 % avaient un emploi lié à leur domaine d’études (tableau 4). Par contre, 72,4 % des diplômés ayant un diplôme inférieur au niveau du baccalauréat^{Note 9} avaient un emploi à un moment donné pendant leurs EPS, et 36,0 % avaient un emploi lié à leur domaine d’études. (Ces deux différences sont significatives au niveau de 1 %.) Cela laisse supposer que la propension à travailler pendant les EPS est plus grande pour les diplômés universitaires, tout comme la probabilité d’avoir un emploi lié au domaine d’études du diplômé.



Lorsque l’on sépare les diplômés par domaine d’études^{Note 10}, on note des proportions à peu près égales de diplômés dans les domaines liés aux affaires, à la santé, aux STIM et aux sciences sociales, ces quatre domaines représentant 83,9 % de tous les diplômés (tableau 5). Toutefois, les diplômés qui ont un emploi lié à leur domaine pendant leurs EPS sont légèrement moins susceptibles de venir des sciences sociales et de la santé, et plus susceptibles de venir des affaires et des STIM par rapport à la répartition de tous les diplômés.



Dans le cas de l'AIT formel compris dans le programme d’études d’un diplômé, parmi les 45,7 % de diplômés qui avaient un emploi lié à leur domaine d’études pendant leurs études postsecondaires, cet emploi faisait partie du programme (p. ex. programmes coopératifs, internats, stages) pour 34,3 % des diplômés (tableau 6a). Parmi eux, 52,6 % ont reçu à la fois des crédits et un paiement. La proportion qui reste a obtenu une forme de compensation, 16,8 % ayant reçu des crédits seulement et 30,6 % un paiement seulement.



Dans l’échantillon de l’ELIA, la participation à un programme coopératif dans le domaine d’études n’est pas répandue chez les diplômés qui travaillaient pendant leurs EPS, seulement 19,5 % des diplômés qui avaient un emploi à un moment donné pendant leurs EPS avaient un emploi qui faisait à la fois partie de leur programme scolaire et qui était lié à leur domaine d’études (tableau 6b).



L’un des objectifs premiers de l'AIT est de mieux préparer les diplômés au marché du travail. Dans le cas des étudiants qui ont obtenu leur diplôme entre 2012 et 2016 et qui avaient un emploi pendant leurs études postsecondaires, 50,2 % ont trouvé cet emploi utile^{Note 11} pour obtenir leur premier emploi lié à leur carrière (tableau 7a). Cette association est attribuable principalement à ceux qui avaient un emploi lié à leur domaine d’études (participants à une forme d'AIT); 79,4 % des diplômés qui ont trouvé l’emploi qu’ils avaient pendant leurs EPS utile pour obtenir leur premier emploi lié à leur carrière avaient un emploi lié à leur domaine d’études.



De même, parmi les 49,8 % de diplômés qui travaillaient pendant leurs EPS et qui n’ont pas trouvé leur emploi utile pour obtenir leur premier emploi lié à leur carrière, 67,7 % avaient un emploi qui n’était pas lié à leur domaine d’études. Autrement dit, 71,3 % des diplômés qui avaient un emploi lié à leur domaine d’études pendant leurs études postsecondaires ont trouvé cet emploi utile pour obtenir leur premier emploi lié à leur carrière (tableau 7b). Pour revenir au tableau 6a, on constate que seulement 34,3 % des diplômés qui avaient un emploi lié à leur domaine d’études avaient un emploi qui faisait officiellement partie de leur programme. Dans cet échantillon, 65,7 % des diplômés qui avaient un emploi dans leur domaine pendant leurs EPS ne l’ont pas obtenu par l’entremise de leur établissement d’enseignement, ce qui laisse supposer que les formes informelles d'AIT peuvent aussi servir à préparer les diplômés au marché du travail.



Si l’on compare ceux qui avaient un emploi pendant leurs EPS et ceux qui n’en avaient pas, les diplômés qui avaient un emploi pendant leurs EPS^{Note 12} avaient une probabilité de 21,2 points de pourcentage plus élevée de trouver un emploi à temps plein^{Note 13} après l’obtention de leur diplôme^{Note 14} (graphique 1a), cette différence étant significative au niveau de 1 %. Ceux qui avaient un emploi lié à leur domaine d’études (participants à une forme d'AIT) avaient une probabilité de 14,1 points de pourcentage plus élevée de trouver un travail à temps plein après l’obtention de leur diplôme^{Note 15} comparativement à ceux qui avaient un emploi non lié à leurs études (graphique 1b)^{Note 16}. Cela est particulièrement important pour les nouveaux diplômés, étant donné que les emplois de premier échelon peuvent souvent exiger une expérience de travail en plus des titres scolaires (Rodriguez et coll., 2016).

Tableau de données du graphique 1A



Tableau de données du graphique 1a
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1a Sans emploi pendant les EPS (ref.) et En emploi pendant les EPS, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

	Sans emploi pendant les EPS (ref.)	En emploi pendant les EPS
	pourcentage
Emploi à temps plein dans les 3 mois suivant l’obtention du diplôme postsecondaire	47,6	68,8Note **
Sans emploi à temps plein dans les 3 mois suivant l’obtention du diplôme postsecondaire	52,4	31,2
Note ** significatif à un niveau de 1 %. Sont exclus les diplômés qui sont retournés aux études entre 2012 et 2016 Retour à la référence de note ** referrer Source : Statistique Canada, Étude longitudinale et internationale des adultes (2014, 2016).

Tableau de données du graphique 1B



Tableau de données du graphique 1b
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1b Emploi non lié au domaine d’études (ref.) et Emploi lié au domaine d’études, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

	Emploi non lié au domaine d’études (ref.)	Emploi lié au domaine d’études
	pourcentage
Emploi à temps plein dans les 3 mois suivant l’obtention du diplôme d’études postsecondaires	60,5	74,6Note *
Sans emploi à temps plein dans les 3 mois suivant l’obtention du diplôme d’études postsecondaires	39,5	25,4
Note * significatif à un niveau de 5 %. Sont exclus les diplômés qui sont retournés aux études entre 2012 et 2016. Retour à la référence de note * referrer Source : Statistique Canada, Étude longitudinale et internationale des adultes (2014, 2016)

4. Limites

L’ELIA utilise des données autodéclarées, ce qui signifie qu’il est laissé à la discrétion du répondant d’interpréter à la fois la mesure dans laquelle l’emploi qu’il avait pendant ses EPS était lié à son domaine d’études et son utilité pour obtenir son premier emploi lié à sa carrière. L’absence de définitions uniformes de ces deux mesures limite donc les constatations.

Les termes sont définis selon la documentation de l’ELIA et ne devraient pas être généralisés aux constatations à partir d’autres sources de données où l'apprentissage intégré au travail est défini différemment. Des définitions complètes des termes comme « AIT formel », « AIT non officiel ou informel », « emploi », « diplômés » et « grade » se trouvent à l'annexe A.

Sauf pour l’ELIA de 2012 (vague 1), la collecte permanente des données de l’ELIA n’est pas représentative de la population transversale du Canada à un moment donné; elle est plutôt représentative de la population canadienne de 2012 vivant dans les dix provinces au fil du temps. Les données de l’ELIA sont donc limitées lorsque l’on compare les estimations aux études reposant sur des données transversales, comme l’Enquête nationale auprès des diplômés.

5. Conclusions

La présente étude examine le lien entre le travail, l’apprentissage et l'AIT pour la population canadienne de 2012 qui a obtenu son diplôme entre 2012 et 2016, à partir de nouvelles données de l’ELIA. Alors que la plupart des diplômés d’un établissement postsecondaire avaient un emploi à un moment donné pendant leurs études postsecondaires, environ la moitié de tous les diplômés avaient un emploi lié à leur domaine d’études, la plupart de ces emplois représentant une forme d'AIT informel. C’est donc dire qu’ils ne faisaient pas partie du programme d’études du diplômé. Néanmoins, la majorité des diplômés qui avaient un emploi lié à leur domaine d’études ont déclaré que cet emploi avait été utile pour obtenir leur premier emploi lié à leur carrière. Les diplômés qui avaient un emploi lié à leur domaine d’études avaient aussi une probabilité de 14 points de pourcentage plus élevée de trouver un emploi à temps plein dans les trois mois suivant l’obtention de leur diplôme, comparativement à ceux qui avaient un emploi qui n’était pas lié à leur domaine d’études, ce qui laisse supposer que l’intégration du travail et des études a des résultats positifs sur le marché du travail.

6. Recherches futures

Les recherches futures devraient être axées sur l’examen des taux d’emploi pendant les études pour les populations non comprises dans le présent document, comme la population autochtone ou les étudiants ayant des limitations d’activités. Les enquêtes transversales comportant des tailles d’échantillon plus importantes peuvent produire des estimations de meilleure qualité et conviennent mieux à l’évaluation des taux d’emploi parmi ces groupes.

L’examen de la participation à une forme d'AIT selon chaque domaine d’études individuel et niveau de scolarité dépasse la portée du présent document, en raison de la taille limitée de l’échantillon. Les limites concernant la taille de l’échantillon ont donné lieu à l’agrégation de catégories pour les deux variables, ce qui a empêché une évaluation plus exhaustive.

Parmi les autres sujets de recherche pouvant être explorés figurent la participation à une forme d'AIT selon la province ou le territoire et les répercussions de la participation sur le temps requis pour obtenir une certification, particulièrement pour les participants à une forme d'AIT formel qui n’ont pas reçu de crédits pour leur emploi. Étant donné que l’ELIA comporte un petit échantillon de participants à une forme d'AIT considéré comme formel, les sources de données comme l’END seront plus appropriées pour explorer la relation entre l'AIT formel et les résultats au chapitre de l’emploi suivant l’obtention du diplôme, ainsi que les taux de participation à l'AIT formel, selon le sexe, l’appartenance à une minorité visible, le domaine d’études et le niveau de scolarité. Étant donné que les étudiants postsecondaires qui ont participé à un programme coopératif qui n’était pas lié à leur domaine d’études ne sont pas pris en compte dans l’ELIA, il s’agit aussi d’un domaine qui devrait être exploré.

Toutefois, compte tenu du faible taux de participation aux programmes coopératifs dans cet échantillon et de la relation étroite entre le fait d’avoir un emploi dans son domaine d’études pendant les EPS et la probabilité d’avoir un emploi suivant l’obtention du diplôme, les recherches futures devraient examiner les pratiques exemplaires de jumelage des études et de l’emploi pendant les EPS, au-delà des méthodes traditionnelles.

Bibliographie

Boothby, D., et Drewes, T. (2010). Returns to apprenticeship in Canada. Série de documents de travail du Canadian Labour Market and Skills Researcher Network (document de travail no 70).

Co-operative Education and Work-Integrated Learning Canada. (2019). What is WIL? Work-Integrated Learning (WIL) Definitions. https://www.cewilcanada.ca/_Library/2019/WIL-def-ENGLISH_-_Updated_2019.pdf.

Choy, S., et Delahaye, B. (2011). Partnerships between universities and workplaces: some challenges for work-integrated learning. Studies in Continuing Education, vol. 33, no 2, p. 157 à 172.

Darch, J. (1995). Les diplômés des programmes coop. L’emploi et le revenu en perspective. Statistique Canada.

Edwards, D., Perkins, K., Pearce, J., et Hong, J. (2015). Work integrated learning in STIM in Australian universities. Australian Council for Education Research.

Frenette, M. (2000). Les employés surqualifiés? Les diplômés récents et les besoins de leurs employeurs. Revue trimestrielle de l’éducation, vol. 7, no 1, p. 6 à 20.

Jackson, D. (2015). Employability skill development in work-integrated learning: Barriers and best practice. Studies in Higher Education, vol. 40, no 2, p. 350 à 367.

Rodriguez, C., Zhao, J., et Ferguson, S. J. (2016). La participation des diplômés du collégial et du baccalauréat aux programmes coopératifs. Regards sur la société canadienne. Statistique Canada.

Statistique Canada. (7 décembre 2015). Étude longitudinale et internationale des adultes (ELIA). Consulté à partir du lien suivant : http://www23.statcan.gc.ca/imdb/p2SV_f.pl?Function=getSurvey&SDDS=5144.

Walters, D., et Zarifa, D. (2008). Earnings and employment outcomes for male and female postsecondary graduates of coop and non-coop programmes. Journal of Vocational Education & Training, vol. 60, no 4, p. 377 à 399.

Wang, S. (2017). Labour market outcome differences between co-op and non-co-op graduates. Document de travail de la Direction de la politique économique. Emploi et Développement social Canada.

Annexe A : Glossaire

Dans le présent document, les termes suivants sont définis ainsi :



Afin d’améliorer la qualité des données et la taille de l’échantillon, le domaine d’études et le niveau de scolarité ont été regroupés en cinq et deux catégories, respectivement. Les deux catégories créées pour évaluer le niveau de scolarité figurent ci-après :



Les cinq catégories liées au domaine d’études, de même que les paramètres devant être inclus dans les regroupements, figurent ci-après :