Section 2 Évolution de la population selon la langue maternelle et la première langue officielle parlée

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2.1 Évolution de la population selon la langue maternelle

De 1951 à 1991, Terre-Neuve-et-Labrador a vu sa population totale augmenter de 56 %. Alors que la province comptait 361 415 personnes en 1951, l'effectif était de 563 925 en 1991 (voir le tableau 2.1). Depuis, la population totale de la province diminue d'une année de recensement à l'autre, totalisant 500 610 Terre-Neuviens en 2006. L'examen de ces statistiques selon la langue maternelle révèle toutefois que les divers groupes linguistiques de la province n'ont pas évolué de la même façon. D'une part, le groupe de langue maternelle française a connu un accroissement de sa population de 1951 à 1971, passant de 2 320 à 3 610 personnes. Depuis, il a oscillé à la hausse et à la baisse pour atteindre 2 055 personnes en 2006. Cette population a donc fléchi de 11 % en 55 ans. D'autre part, la population de langue maternelle anglaise a connu une augmentation de son effectif de 56 % de 1951 à 1991, passant de 357 325 personnes à 555 925. Depuis, cette population décroit, totalisant 488 780 personnes en 2006. Quant à elle, la population de tierce langue maternelle est la seule qui n'a cessé de s'accroître depuis 1951, passant de 1 770 à 9 775 personnes en 2006, pour une augmentation totale de 452 %.

Tableau 2.1 Population selon la langue maternelle, Terre-Neuve-et-Labrador, 1951 à 2006

Le tableau 2.2 permet de rendre compte du taux annuel moyen de variation de la population de chacun des groupes de langue maternelle depuis 1951. On y constate que le taux annuel moyen de variation du groupe de langue maternelle française a été négatif pour la période 1971 à 1981 et depuis 1991, atteignant -2,49 pour la période 2001 à 2006. Chez la population de langue maternelle anglaise, le taux de variation, bien que positif, n'a cessé de fléchir de 1951 à 1981, passant de 2,64 à 0,83. Depuis, il est négatif mais très près d'une valeur nulle, exception faite de la période 1996 à 2001 où il était de -1,45. Le groupe de tierce langue maternelle a quant à lui connu des taux moyens de variation peu constants d'une période à l'autre. Ainsi, alors que le taux était de 7,96 pour la période 1951 à 1961, il était de 14,57 pour la période 2001 à 2006, oscillant entre -0,02 et 2,86 entre ces deux périodes.

Tableau 2.2 Taux annuel moyen d'accroissement de la population selon la langue maternelle, Terre-Neuve-et-Labrador, 1951 à 2006

La population de langue maternelle française à l'extérieur du Québec réside principalement dans deux provinces qui y sont limitrophes. À elles seules, les provinces de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick comptaient en effet 76 % de l'ensemble des francophones résidant à l'extérieur du Québec en 2006. Cette même année, les francophones de Terre-Neuve-et-Labrador représentaient 0,2 % de l'ensemble de la population de langue maternelle française à l'extérieur du Québec, comparativement à 0,3 % en 1951 et 0,4 % en 1961 (voir le tableau 2.3). À Terre-Neuve-et-Labrador, les francophones représentent 0,4 % de l'ensemble de la population de la province en 2006. Chez la population de langue maternelle anglaise et celle de tierce langue maternelle, ces proportions sont de 97,6 % et 2,0 % respectivement (voir le tableau 2.1).

Tableau 2.3 Effectif et proportion de francophones de Terre-Neuve-et-Labrador au sein de l'ensemble des francophones à l'extérieur du Québec, 1951 à 2006

2.2 Évolution de la population selon la première langue officielle parlée

Tel que décrit à la section 1, le critère de première langue officielle parlée (PLOP) constitue une définition plus inclusive de la population francophone parce qu'il permet d'inclure les personnes de tierce langue maternelle dans la population francophone ou anglophone. La plupart des personnes de tierce langue maternelle sont généralement comptabilisées dans le groupe de première langue officielle parlée majoritaire. Tout comme pour le groupe de langue anglaise, la population dont le français est la première langue officielle parlée est habituellement plus nombreuse que la population de langue maternelle française dans une province comme l'Ontario, par exemple, où la proportion de personnes de tierce langue maternelle est élevée. Dans d'autres cas, comme au Nouveau-Brunswick, l'utilisation du critère de la première langue officielle parlée est pratiquement équivalente à celui de la langue maternelle puisque les personnes de tierce langue maternelle n'y constituent qu'une faible proportion de la population. À Terre-Neuve-et-Labrador, le recours au critère de première langue officielle parlée affecte légèrement à la baisse l'effectif de la population francophone, malgré la présence d'allophones. De fait, l'effectif de la population de la minorité francophone (selon la première langue officielle parlée) au sein de l'ensemble de la population de Terre-Neuve-et-Labrador est de 1 935 personnes (0,4 %)(voir le tableau 2.4) et celui de la population ayant le français comme langue maternelle est de 2 055 personnes (0,4 %) (après redistribution égale des réponses multiples). Pour ce qui est de la population anglophone, sa part relative est de 97,6 % selon le critère de langue maternelle et de 99,4 % selon celui de PLOP, témoignant d'une orientation historique des allophones vers l'anglais.

Tableau 2.4 Population selon la première langue officielle parlée, Terre-Neuve-et-Labrador, 1971 à 2006

À la lumière des résultats présentés au graphique 2.1, on constate que l'effectif de la population de langue maternelle française est supérieur, depuis 1981, à celui de la population de la minorité francophone (selon la première langue officielle parlée). Rappelons que lorsque la population de langue maternelle française est égale à la population dont le français est la première langue officielle parlée, cela signifie que l'intégration linguistique des personnes de tierce langue maternelle ne se fait pas au profit de la langue minoritaire. Lorsque la population de langue maternelle française est supérieure à celle de première langue officielle parlée, cela signifie qu'en plus de ne pas intégrer les personnes de tierce langue maternelle, certaines personnes de langue maternelle française connaissent l'anglais, mais ne connaissent plus le français suffisamment pour soutenir une conversation. Pour cette raison, ils sont inclus dans le groupe de première langue officielle parlée anglais.

De 1971 à 2006, on observe que la différence entre l'effectif de la population de langue maternelle française et celui de la population dont le français est la première langue officielle parlée a légèrement fluctué. Néanmoins, tel que présenté au graphique 2.1, les écarts entre ces deux groupes se sont continuellement avérés faibles.

Graphique 2.1 Effectif de la population ayant le français comme langue maternelle et comme première langue officielle parlée, Terre-Neuve-et-Labrador, 1951 à 2006

2.3 Répartition géographique de la population dont le français est la première langue officielle parlée

La proportion de la minorité francophone au sein de l'ensemble de la population francophone de Terre-Neuve-et-Labrador est de 0,4 %. Plus de 80 % de la population francophone réside principalement dans les trois divisions de recensement (DR) Nº. 1 (35 % ou 685 personnes), Nº. 4 (27 % ou 510 personnes) et Nº. 10 (19 % ou 360 personnes). La division de recensement Nº. 1 inclut notamment la subdivision de recensement de St-John's (voir l'annexe A) alors que la DRNº. 10 comprend la subdivision de recensement de Labrador City. Ces deux subdivisions de recensement regroupent respectivement 23 % et 10 % des francophones de Terre-Neuve-et-Labrador, soit les proportions les plus importantes de francophones dans la province. Finalement, on retrouve, dans des proportions un peu moins importantes, près de 9 % des francophones dans la subdivision de recensement de Cap Saint-George, dans la division de recensement Nº. 4.

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