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Portrait des minorités de langue officielle au Canada : les francophones de l'Île-du-Prince-Édouard
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- Page principale
- Introduction
- Section 1 – Définitions de la population de langue française de l'Île-du-Prince-Édouard
- Section 2 – Évolution de la population selon la langue maternelle et la première langue officielle parlée
- Section 3 – Les facteurs d'évolution de la population de langue maternelle française
- Section 4 – Quelques secteurs clés pour la vitalité des communautés de langue officielle en situation minoritaire
- Section 5 – Vitalité subjective
- Conclusion
- Références
- Tableaux, graphiques et carte
- Annexes
- Renseignements supplémentaires
- Version PDF
- Autres numéros
Section 2 Évolution de la population selon la langue maternelle et la première langue officielle parlée
- 2.1 Évolution de la population selon la langue maternelle
- 2.2 Évolution de la population selon la première langue officielle parlée
- 2.3 Répartition géographique de la population dont le français est la première langue officielle parlée
- 2.4 Proportion relative au sein des municipalités de résidence et indice de concentration géographique
2.1 Évolution de la population selon la langue maternelle
L'effectif de la population de l'Île-du-Prince-Édouard a augmenté de 36 % de 1951 à 2006, passant de 98 430 à 134 205 personnes. La population de langue maternelle anglaise a augmenté de 41 % au cours de cette période, pour atteindre 125 565 personnes en 2006, alors que celle de langue maternelle tierce a plus que quadruplé (327 %), passant de 710 personnes en 1951 à 3 030 personnes en 2006. En contrepartie, la taille de la population de langue maternelle française a diminué d'environ un tiers au cours de cette même période, passant de 8 475 à 5 610 personnes (voir le tableau 2.1).
Tableau 2.1 Population selon la langue maternelle, Île-du-Prince-Édouard, 1951 à 2006
Le tableau 2.2 permet de rendre compte du taux annuel moyen de variation de la population de chacun des groupes de langue maternelle. On y observe que, à l'exception du lustre 1996-2001, les taux de variation de la population de langue française étaient négatifs, variant de -0,61 % en 1951 à -0,93 % en 2006. De plus, on constate que, de 1951 à 2006, les taux de variation de la population anglophone étaient très faibles, passant respectivement de 0,71 % à 0,03 % au cours de cette période. En raison du faible effectif de sa population, le groupe de tierce langue maternelle a quant à lui connu des taux moyens d'accroissement peu constants d'une période à l'autre. Ainsi, alors que le taux de variation était de 5,57 % pour la période 1951 à 1961, il était de 8,71 % pour la période 2001 à 2006, oscillant entre -0,25 % et 6,97 % entre ces deux périodes.
La population de langue maternelle française à l'extérieur du Québec réside principalement dans deux provinces qui y sont limitrophes. À elles seules, les provinces de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick comptaient en effet 76 % de l'ensemble des francophones résidant à l'extérieur du Québec en 2006. Cette même année, les francophones de l'Île-du-Prince-Édouard représentaient 0,6 % de l'ensemble de la population de langue maternelle française à l'extérieur du Québec, soit une baisse comparativement à 1951 lorsque cette proportion se situait à 1,2 % (voir le tableau 2.3). Par ailleurs, les francophones composaient 4,2 % de l'ensemble de la population de l'Île-du-Prince-Édouard en 2006. Chez la population de langue maternelle anglaise et celle de tierce langue maternelle, ces proportions sont de 93,6 % et 2,3 % respectivement (voir le tableau 2.1).
2.2 Évolution de la population selon la première langue officielle parlée
Tel que décrit à la section 1, le critère de première langue officielle parlée (PLOP) constitue une définition plus inclusive de la population francophone parce qu'il permet d'inclure les personnes de tierce langue maternelle dans la population francophone ou anglophone. La plupart des personnes de tierce langue maternelle sont généralement incluses dans le groupe de première langue officielle parlée majoritaire. Tout comme pour le groupe de langue anglaise, la population dont le français est la première langue officielle parlée est habituellement plus nombreuse que la population de langue maternelle française dans une province comme l'Ontario, par exemple, où la proportion de personnes de tierce langue maternelle est élevée. Dans d'autres cas, comme au Nouveau-Brunswick, l'utilisation du critère de la première langue officielle parlée est pratiquement équivalente à celui de la langue maternelle puisque les personnes de tierce langue maternelle n'y constituent qu'une faible proportion de la population. À l'Île-du-Prince-Édouard, le recours au critère de première langue officielle parlée affecte à la baisse l'effectif de la population francophone. Ainsi, la proportion de la minorité francophone (selon la première langue officielle parlée) au sein de l'ensemble de la population de l'île est de 3,8 % (5 135 personnes) (voir le tableau 2.4) et celle de la population ayant le français comme langue maternelle est de 4,2 % (5 610 personnes) (après redistribution égale des réponses multiples). Pour ce qui est de la population anglophone, sa part relative est de 94 % selon le critère de langue maternelle et de 96 % selon celui de PLOP, témoignant d'une forte orientation du peu d'insulaires allophones vers l'anglais.
À la lumière des résultats présentés au graphique 2.1, on constate que l'effectif de la population de langue maternelle française est supérieur, depuis 1981, à celui de la population de la minorité francophone (selon la première langue officielle parlée). On rappelle que lorsque la population de langue maternelle française est égale à la population de première langue officielle parlée française, cela signifie que l'intégration linguistique des personnes de tierce langue maternelle ne se fait pas au profit de la langue officielle minoritaire. Lorsque la population de langue maternelle française est supérieure à celle de première langue officielle parlée, cela signifie qu'en plus de ne pas intégrer les personnes de tierce langue maternelle, certaines personnes de langue maternelle française connaissent l'anglais, mais ne connaissent plus le français suffisamment pour soutenir une conversation. Pour cette raison, ils sont inclus dans le groupe de première langue officielle parlée anglaise.
De 1981 à 2006, on observe que l'écart entre l'effectif de la population de langue maternelle française et celui de la population de PLOP français varie peu. Alors que l'écart était pratiquement nul en 1971, il atteignait plus de 600 en 1981 et s'avérait favorable au groupe de langue maternelle française. Depuis, la population de langue maternelle française continue de surpasser celle de PLOP français, avec un écart similaire. Néanmoins, ces deux sous-populations connaissent depuis 1971 une décroissance de leur effectif respectif.
2.3 Répartition géographique de la population dont le français est la première langue officielle parlée
La proportion de la minorité francophone au sein de l'ensemble de la population de l'Île-du-Prince-Édouard est de 3,8 %. La très grande majorité (97 %) de francophones insulaires résident dans deux des trois divisions de recensement (DR) qu'on retrouve sur l'Île : Prince1 (69 % ou 3 535 personnes) et Queens2 (28 % ou 1 455 personnes) (voir l'annexe A). En outre, près du tiers des francophones de la province résident dans les villes de Summerside (16 %) et de Charlottetown (14 %).
2.4 Proportion relative au sein des municipalités de résidence et indice de concentration géographique
Dans le cadre de la présente série de portraits statistiques sur les minorités de langue officielle au Canada, nous ne nous contentons pas seulement de présenter de l'information selon la province ou le territoire de résidence. Parce que les francophones ne sont pas répartis également entre les diverses unités géographiques et parce que la proportion qu'ils y représentent varie d'une division de recensement (DR) ou d'une subdivision de recensement (SDR) à l'autre au sein des régions, la présentation de statistiques qui tiennent compte de leur part relative au sein de leur municipalité de résidence se révèle être fort utile aux fins des présentes études. En d'autres termes, la proportion que représentent les francophones au sein de leur municipalité peut influer davantage sur leurs perceptions et leurs pratiques linguistiques que leur proportion au sein d'une plus grande région.
L'examen de la distribution des francophones selon le poids relatif que leur groupe représente au sein des municipalités où ils résident (voir le tableau 2.5) révèle une distribution qui fournit un nouvel éclairage sur le rapport minoritaire/majoritaire. En effet, un peu plus du quart (1 415) des francophones de l'Île résident dans des municipalités où ils constituent 70 % ou plus de la population. Néanmoins, Plus de 70 % des francophones (3 720) de l'Île-du-Prince-Édouard résident dans une municipalité où le poids du groupe francophone représente moins de 30 % de la population.
Le tableau A-1 qui figure à l'annexe A présentent le poids relatif de la population francophone au sein de chacune des régions, des divisions de recensement et de certaines subdivisions qui en font partie en 2006.
Cependant, les tailles des municipalités sont variées et, dans le cas des agglomérations urbaines, par exemple, cette information ne permet pas de savoir si les francophones sont répartis un peu partout à travers l'ensemble du territoire de la municipalité ou s'ils sont concentrés dans certains secteurs spécifiques. Il peut donc être utile de distinguer les municipalités au sein desquelles les francophones sont concentrés sur une partie du territoire de celles où ils ne forment aucune concentration particulière. Pour ce faire, nous présentons ici la répartition des francophones à l'Île-du-Prince-Édouard à l'aide d'un indice de concentration3. Le tableau 2.6 permet de constater que 28 % des francophones sont fortement concentrés sur le territoire de leur municipalité. La majorité des francophones (55 %) de l'Île-du-Prince-Édouard y sont faiblement concentrés alors que 18 % le sont moyennement.
Notes
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