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Ce portrait démolinguistique des francophones de l'Île-du-Prince-Édouard contient beaucoup d'informations variées sur les caractéristiques, les pratiques et les perceptions de ce groupe linguistique. Que doit-on en retenir? Bien qu'ils ne constituent pas une liste exhaustive des informations clés que contient le présent document, les éléments suivants permettent d'en cerner la vision d'ensemble.

  1. L'effectif de la population de l'Île-du-Prince-Édouard a augmenté de 36 % de 1951 à 2006, passant de 98 430 à 134 205 personnes. La population de langue maternelle anglaise a augmenté de 41 % au cours de cette période, pour atteindre 125 565 personnes en 2006, alors que celle de langue maternelle tierce a plus que quadruplé (327 %), passant de 710 personnes en 1951 à 3 030 personnes en 2006. En contrepartie, la taille de la population de langue maternelle française a diminué d'environ un tiers au cours de cette même période, passant de 8 475 à 5 610 personnes.

  2. À l'Île-du-Prince-Édouard, le recours au critère de première langue officielle parlée affecte à la baisse l'effectif de la population francophone. Ainsi, la proportion de la minorité francophone (selon la première langue officielle parlée) au sein de l'ensemble de la population de l'île est de 3,8 % (5 135 personnes) et celle de la population ayant le français comme langue maternelle est de 4,2 % (5 610 personnes).

  3. La proportion de la minorité francophone au sein de l'ensemble de la population de l'Île-du-Prince-Édouard est de 3,8 %. La très grande majorité (97 %) de francophones insulaires résident dans deux des trois divisions de recensement (DR) qu'on retrouve sur l'Île : Prince (69 % ou 3 535 personnes) et Queens (28 % ou 1 455 personnes). En outre, près du tiers des francophones de la province résident dans les villes de Summerside (16 %) et de Charlottetown (14 %).

  4. De 1971 à 2006, la proportion d'enfants issus d'une famille exogame français-anglais parmi l'ensemble des familles dont au moins un parent est de langue maternelle française a augmenté à l'Île-du-Prince-Édouard, passant de 43 % à 74 %. À l'inverse, la part des enfants vivant au sein d'une famille endogame dont les deux parents ont le français comme langue maternelle a substantiellement diminué, passant de 57 % en 1971 à 25 % en 2006. La formation de familles exogames français-tierce langue a légèrement augmenté durant cette période, de 0,4 % à 1,0 % respectivement.

  5. En raison de la baisse de la proportion de couples endogames français de 1971 à 2006, on pourrait s'attendre à observer une baisse du taux de transmission de la langue minoritaire (en l'occurrence le français) aux enfants. Or, alors que les enfants de moins de 18 ans issus de couples endogames français s'étaient vus transmettre le français comme langue maternelle dans une proportion de 83 % en 1971, cette proportion atteignait 89 % en 2006.

  6. De 1971 à 2006, la population de langue maternelle française a connu une baisse de près de 24 % de son effectif, passant ainsi de 7 360 à 5 610 personnes. Ce ne sont pas toutes les cohortes toutefois qui ont vu leur effectif décroître. En fait, les effectifs des cohortes âgées de moins de 40 ans ont connu des pertes en raison d'une baisse de la fécondité des femmes francophones, en partie due à un taux de fécondité inférieur au seuil de remplacement des générations. En contrepartie, on observe une hausse modérée du nombre de personnes âgées de 40 ans ou plus en raison du vieillissement de la population et de l'allongement de l'espérance de vie.

  7. Au fil des recensements, on a pu constater une augmentation du taux de transferts linguistiques chez les personnes de langue maternelle française à l'Île-du-Prince-Édouard. Ainsi, en 1971, 43 % des insulaires dont le français était la langue maternelle déclaraient parler une autre langue, essentiellement l'anglais, le plus souvent à la maison. Trente-cinq ans plus tard, 51 % des personnes de langue maternelle française déclaraient parler une autre langue que le français le plus souvent au foyer. Presque nulle chez les personnes de langue maternelle anglaise, la proportion de transferts linguistiques est restée stable, se situant à 0,3 % en 1971 et à 0,1 % en 2006. Chez les personnes de tierce langue maternelle, les transferts linguistiques sont restés plutôt stables de 1971 à 2001, soit autour de 70 %. Cependant, ils sont passés de 71 % en 2001 à 60 % en 2006, soit une diminution importante pouvant s'expliquer par une forte augmentation de l'effectif des personnes de tierce langue maternelle au cours de la même période.

  8. Dans l'ensemble de l'Île-du-Prince-Édouard, une proportion plus importante de francophones déclarent parler anglais le plus souvent à la maison (transferts linguistiques complets et partiels) que celle des francophones qui déclarent être plus à l'aise en anglais qu'en français. Ainsi, environ 50 % des insulaires francophones déclarent parler l'anglais le plus souvent à la maison alors que 40 % ont déclaré être plus à l'aise en anglais qu'en français.

  9. À l'Île-du-Prince-Édouard, la population dont la première langue officielle parlée est le français fait surtout usage de l'anglais dans la sphère publique alors que dans la sphère privée (au foyer) elle utilise autant le français que l'anglais. C'est dans les échanges qui ont lieu dans les institutions et les commerces (87 %) et par l'entremise de la consommation des médias (80 %) que l'usage prédominant de l'anglais (surtout ou seulement) est le plus répandu. Dans les autres domaines de la sphère publique (avec les amis, au sein des réseaux immédiats et au travail), le degré d'utilisation prédominante (surtout ou seulement) de l'anglais varie peu, soit entre 53 % et 64 %. Fait à noter, l'utilisation conjointe du français et de l'anglais par les francophones oscille entre 10 % et 18 % selon le domaine.

  10. La proportion de personnes qui ont déclaré pouvoir soutenir une conversation en français (13 %) au sein de l'ensemble de la population de l'Île-du-Prince-Édouard en 2006 est plus grande que celle de la population qui a déclaré le français seul ou avec une autre langue comme langue maternelle (4,2 %) ou encore que celle dont le français est la première langue officielle parlée (3,8 %). La part relative des insulaires de l'Île-du-Prince-Édouard ayant la capacité de soutenir une conversation en français est fortement polarisée selon le groupe linguistique. Bien que 92 % des personnes de langue maternelle française aient déclaré une connaissance des deux langues officielles, cette proportion était de 9 % chez les personnes de langue maternelle anglaise et de 10 % chez les personnes de tierce langue maternelle.

  11. En 2006, environ 70 % des personnes de langue maternelle française et de celles dont le français est la première langue officielle parlée étaient nées à l'Île-du-Prince-Édouard. Peu importe le critère retenu, environ 27 % des francophones résidant à l'Île-du-Prince-Édouard était né dans une autre province ou un territoire du Canada, dont 12 % au Québec et 8,5 % au Nouveau-Brunswick. Quant aux personnes nées à l'étranger, des immigrants pour la plupart, ils composaient entre 2 et 3 % de la population de langue maternelle française et de celle dont le français est la première langue officielle parlée.

  12. De 1981 à 2006, le solde migratoire net de francophones entre l'Île-du-Prince-Édouard et les autres provinces et territoires a été presque nul, variant de -590 à 335 selon la période quinquennale. Les départs de francophones vers les autres provinces ou territoires ont oscillé entre 390 et 1 140 alors que le nombre de migrants qui sont venus s'installer sur l'Île a varié de 380 à 725 au cours d'un lustre donné. En ce qui a trait aux anglophones de la province, on remarque qu'ils ont également été plus ou moins aussi nombreux, à avoir quitté l'Île-du-Prince-Édouard qu'à être venus s'y installer. Par conséquent, le solde migratoire net est passé de 1 215 personnes au cours du lustre 1981à1986 à 740 au cours au cours du lustre 2001 à 2006. C'est entre 1986 et 1991 que la province a connu son solde migratoire le plus défavorable, comptant une migration nette de - 240 personnes.

  13. Lors du Recensement de 2006, très peu de médecins et d'infirmières travaillant à l'Île-du-Prince-Édouard ont déclaré pouvoir soutenir une conversation en français, alors qu'aucun ne déclarait utiliser le français au moins régulièrement dans le cadre de leur travail.

  14. Les résultats de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle rendent compte du fait que quelque soit leur langue principale, la grande majorité des francophones (96 %) utilisent l'anglais lorsqu'ils consultent les différents professionnels de la santé à propos desquels des renseignements ont été recueillis dans le cadre de cette enquête, soit les médecins de famille, les infirmières, les professionnels de la ligne téléphonique d'information et les professionnels des autres endroits fréquentés pour obtenir des soins.

  15. Les statistiques du Recensement de 2006 révèlent que le nombre de policiers qui utilisent le français dans le cadre de leur travail à l'Île-du-Prince-Édouard est légèrement inférieur au nombre de policiers francophones. Il en est autrement pour les avocats, dont l'effectif qui communiquent au moins régulièrement en français dans le cadre de leur travail est supérieur au nombre d'avocats francophones.

  16. À Île-du-Prince-Édouard, 1 170 enfants de parents francophones étaient inscrits à l'école prématernelle, maternelle, primaire ou secondaire au moment de cette enquête. Parmi ces enfants, près des deux tiers recevaient un enseignement en français au sein d'une école française ou dans un programme d'immersion dans une école anglaise alors que 35 % recevaient un enseignement en anglais au sein d'une école anglaise.

  17. En 2006, on constate que les francophones (35 %) sont proportionnellement plus nombreux à ne détenir aucun certificat, diplôme ou grade que les anglophones (23 %) alors que les anglophones (23 %) sont proportionnellement plus nombreux à détenir un diplôme d'études secondaires ou l'équivalent que les francophones (17 %). Les écarts concernant les autres niveaux de scolarité atteints sont faibles ou très faibles, soit de moins de 4 %.

  18. Parmi l'ensemble des travailleurs de l'Île-du-Prince-Édouard âgés de 15 ans ou plus, 5,5 % utilisent le français le plus souvent ou régulièrement dans le cadre de leur travail. Chez les personnes ayant seulement le français comme première langue officielle parlée, cette proportion atteint 63 %, soit 29 % qui utilisent le français le plus souvent et 34 % qui utilisent régulièrement (c'est-à-dire moins souvent que la langue prédominante).

  19. Les statistiques de 2006 révèlent que les personnes ayant le français comme première langue officielle parlée ont des revenus moyen et médian supérieurs à ceux des anglophones. Ainsi, les hommes ayant le français comme seule première langue officielle parlée (PLOP) ont des revenus moyen et médian supérieur d'environ 800 $ à celui des hommes du groupe PLOP anglais. Chez les femmes, les revenus moyen et médian des francophones sont supérieurs à ceux des anglophones de près de 2 300 $ et de 1 800 $ respectivement.

  20. En approfondissant l'analyse des résultats du recensement, notamment en utilisant la technique de l'analyse statistique multivariée, on constate que l'âge, la scolarité, le type de lieu de résidence, le secteur d'industrie et le statut d'immigrant y jouent un rôle important et permettent d'expliquer une partie de ces écarts. Ainsi, si les francophones et les anglophones avaient exactement le même profil en ce qui a trait à ces caractéristiques – ce qui n'est pas le cas –, on observerait que les femmes anglophones de l'Île-du-Prince-Édouard ont un revenu moyen inférieur à celui des francophones, d'environ 1 600 $. Chez les hommes, les analyses révèlent qu'il n'y a aucune différence statistiquement significative entre le revenu moyen des anglophones et celui des francophones.

  21. En ce qui a trait au phénomène de l'appartenance identitaire, les résultats de l'EVMLO donnent à penser que les francophones affichent une double identité ethnolinguistique. Ils déclarent en effet dans une proportion de 60 % s'identifier tant au groupe francophone qu'anglophone.

  22. La majorité des insulaires francophones ont déclaré qu'il est important ou très important (81 %) pour eux de pouvoir utiliser le français dans leur vie de tous les jours. D'autre part, il s'avère important ou très important pour eux que des personnes ou des organismes travaillent au développement de la communauté de langue française (86 %), que les services gouvernementaux soient offerts en français (77 %) et que les droits linguistiques soient respectés dans leur province (76 %).
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