Partie 3 - Les enfants inuits

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Introduction
Les jeunes enfants inuits et leur famille
Les activités culturelles
Les services de garde
Résumé

Introduction

Les Inuits aiment beaucoup les enfants… Dans une culture où l'on exprime que rarement l'affection, les jeunes enfants et les bébés offrent l'occasion unique de démontrer cette affection et cela sans retenue [TRADUCTION LIBRE] (Pauktuutit Inuit Women of Canada. 2006:17).

Le Recensement de 2006 a permis de dénombrer environ 7 000 enfants inuits de moins de six ans au Canada. La vaste majorité des enfants inuits (84 %) de moins de six ans vivaient dans l'une des quatre régions qui composent l'Inuit Nunaat, c'est à-dire la « patrie inuite » dans la langue inuite. Ces quatre régions sont le Nunatsiavut dans le nord du Labrador, le Nunavik dans le nord du Québec, le territoire du Nunavut et la région d'Inuvialuit dans les Territoires du Nord-Ouest. Les 16 % d'enfants inuits de moins de six ans restant vivaient en région urbaine (13 %) et rurale (3 %), à l'extérieur de l'Inuit Nunaat.

Les jeunes enfants inuits et leur famille

Taille de la famille

La taille de bien des familles inuites demeure plus grande que celle des autres familles du pays. Par exemple, en 2006, 28 % des jeunes enfants inuits vivaient dans une famille composée d'au moins quatre enfants. Cette proportion représentait 31 % dans l'Inuit Nunaat, où vit la majorité des enfants inuits. À titre de comparaison, 8 % des enfants non autochtones du même groupe d'âge partout au Canada étaient dans cette situation (graphique 3.1).

Graphique 3.1 Pourcentage d'enfants dans la famille de recensement des enfants de moins de six ans, populations inuites et non autochtone, 2006. Opens a new browser window.

Graphique 3.1
Pourcentage d'enfants dans la famille de recensement des enfants de moins de six ans, populations inuites et non autochtone, 2006

En fait, le taux de fécondité était plus élevé chez les femmes inuites que chez les autres femmes canadiennes. Pendant la période allant de 1996 à 2001, le taux de fécondité des femmes inuites s'élevait à 3,4 enfants, c'est à-dire qu'en moyenne, elles pouvaient s'attendre, au cours de leur vie, à avoir ce nombre d'enfants. À titre de comparaison, ce taux s'élevait à 1,5 pour l'ensemble des femmes canadiennes, à 2,9 pour les femmes indiennes de l'Amérique du Nord et à 2,2 pour les métisses (Statistique Canada, 2005).

L'âge des parents

Les enfants inuits sont élevés par des parents plus jeunes que ce n'est le cas des enfants non autochtones. En 2006, 26 % des enfants inuits de moins de six ans avaient une mère âgée de 15 à 24 ans, comparativement à 8 % des enfants non autochtones.

Selon un point de vue différent, le Recensement de 2006 a révélé que 9 % des femmes inuites âgées de 15 à 19 ans avaient des enfants, comparativement à 1 % des femmes non autochtones du même groupe d'âge. Parmi les femmes âgées de 15 à 24 ans, environ le quart des femmes inuites (24 %) avaient des enfants, contre 6 % des femmes non autochtones.

Les modalités de vie des enfants inuits

En 2006, la majorité des enfants inuits (70 %) vivaient avec leurs deux parents et 28 %, avec un seul parent. Les 2 % restant vivaient autrement, notamment avec leurs grands-parents ou d'autres personnes apparentées, ou des personnes non apparentées. Parmi les trois groupes autochtones, les Inuit affichaient le pourcentage le plus bas d'enfants vivant avec un parent seul et, à l'inverse, le pourcentage le plus élevé d'enfants vivant avec leurs deux parents (graphique 3.2).

Graphique 3.2 Modalités de vie des enfants de moins de six ans, Canada, 2006. Opens a new browser window.

Graphique 3.2
Modalités de vie des enfants de moins de six ans, Canada, 2006

L'adoption dans les familles inuites

Aux fins de l'EEA, le parent ou le tuteur a répondu à l'enquête. Pour la majorité des enfants inuits, cette personne était la mère ou le père biologique (79 %). L'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ) est une enquête comparable sur la population générale des enfants canadiens14 excluant les enfants des territoires. Dans cette enquête, le parent ou le tuteur était la mère ou le père biologique dans 98 % des cas (2004-2005).

Les grands-parents (4 %) et les parents adoptifs (12 %) représentaient la majorité des autres parents ou tuteurs qui ont répondu à l'enquête au nom des enfants inuits.

La proportion de mères et pères adoptifs qui ont répondu à l'enquête à titre de parents ou les tuteurs des enfants inuits (12 %) était bien plus élevée que pour les enfants métis (1 %) et les enfants des Premières nations vivant hors réserve (2 %). Du point de vue historique, l'adoption était une pratique courante dans la société inuite et continue d'être largement répandue. « Dans la société inuite, aucun stigmate n'est rattaché à l'adoption. C'est une pratique […] où l'enfant connaît ses parents biologiques et les membres de sa famille » (Tungasuvvingat Inuit, 2008). En fait, les méthodes d'adoption traditionnelles des Inuit sont juridiquement reconnues par les gouvernements du Nord (Pauktuutit Inuit Women of Canada, 2006:20).

Les liens entre les générations : vivre avec des grands-parents

En 2006, 1 % des jeunes enfants inuits vivaient avec leurs grands-parents sans leurs parents et 16 % vivaient dans des ménages de plusieurs générations (enfants, parents et grands-parents). Le pourcentage d'enfants inuits vivant avec leurs grands-parents est trois fois plus élevé que celui des enfants non autochtones (5 %) (graphique 3.3).

Graphique 3.3 Pourcentage des enfants inuits de moins de six ans vivant avec leurs grand-parents selon le type de famille, Canada, 2006. Opens a new browser window.

Graphique 3.3
Pourcentage des enfants inuits de moins de six ans vivant avec leurs grand-parents selon le type de famille, Canada, 2006

Bien que des raisons culturelles puissent expliquer le grand nombre de ménages de plusieurs générations chez les Inuit, on peut affirmer que la situation du logement des Inuit est un facteur contributif. Le pourcentage des enfants inuits de moins de six ans vivant dans un ménage surpeuplé (43 %) est plus de six fois supérieure à celui de la population non autochtone (7 %). Ce problème prédominait surtout dans le Nunavik où 59 % des enfants de moins de six ans vivaient dans un logement surpeuplé. Le Nunavik est également la région où l'on retrouvait le pourcentage le plus élevé de ménages de plusieurs générations : à peu près un enfant inuit sur cinq (21 %) de moins de six ans vivait dans un ménage composé d'enfants, des parents et des grands-parents (tableau 3.3).

Les personnes qui s'occupent des enfants inuits

Même si les membres de la famille immédiate sont principalement responsables de l'éducation des enfants inuits, dans bien des cas, cette responsabilité est partagée par de nombreux membres de la collectivité (Nunavut Arctic College).

En 2006, la vaste majorité des parents ou les tuteurs d'enfants inuits ont déclaré ne pas être la seule personne à élever l'enfant (91 %).

Les mères ont le plus souvent déclaré s'occuper de l'enfant (92 %), suivies des pères (77 %). Les grands-parents (46 %) et d'autres personnes apparentées (tantes, oncles, cousins, cousines, frères et sœurs) (47 %) comptaient également au nombre des personnes qui jouent un rôle dans l'éducation de l'enfant (tableau 3.1).

Tableau 3.1 Personnes qui s'occupent des enfants inuits de moins de six ans, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 3.1
Personnes qui s'occupent des enfants inuits de moins de six ans, 2006

Dans l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA) de 2006, on demandait aux parents des enfants inuits quelle était la fréquence de l'attention que les enfants recevaient de leurs parents, grands-parents, tantes, oncles, cousins, cousines, aînés, frères et sœurs, c'est à-dire à quelle fréquence l'enfant et différentes personnes dans sa vie « parlent ou jouent ensemble, en concentrant leur attention l'un sur l'autre pendant au moins cinq minutes ».

Les mères étaient plus susceptibles d'accorder de l'attention à l'enfant au moins une fois par jour (92 %), suivies des pères (73 %), des frères et sœurs (73 %) et des grands-parents (43 %). La plupart des enfants inuits recevaient de l'attention de membres de la famille étendue au moins une fois par semaine (une attention à la fois quotidienne et hebdomadaire); 71 %, de leurs grands-parents; 72 %, de leurs tantes et oncles; et 69 %, de leurs cousins et cousines (tableau 3.2).

Tableau 3.2 Fréquence de l'attention portée aux enfants inuits de moins de six ans, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 3.2
Fréquence de l'attention portée aux enfants inuits de moins de six ans, 2006

Le statut socioéconomique des jeunes enfants inuits

En 2005, dans l'Inuit Nunaat, le revenu médian15 des Inuits s'élevait à 16 669 $. À titre de comparaison, le revenu médian des non Autochtones à l'échelle nationale se chiffrait à 25 955 $ (le revenu médian des non Autochtones vivant dans l'Inuit Nunaat était de 60 047 $). La vie dans le Nord coûte plus cher qu'ailleurs. Selon une étude récente menée dans les collectivités éloignées du Nord, un panier d'aliments sains destiné à nourrir une famille de quatre personnes pendant une semaine coûterait entre 350 $ et 450 $. Dans le Sud, le même panier coûterait environ 200 $ (Affaires indiennes et du Nord Canada, 2007).

À l'extérieur de l'Inuit Nunaat, de nombreux enfants inuits vivaient dans une famille économique à faible revenu. En 2006, 45 % des jeunes enfants inuits qui vivaient dans une région métropolitaine de recensement (RMR) (région urbaine où la population est d'au moins 100 000 habitants) habitaient dans une famille à faible revenu. À titre de comparaison, 21 % des jeunes enfants non autochtones dans les RMR vivaient dans une famille à faible revenu16.

Les sentiments à l'égard du logement et de la vie quotidienne

Dans l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA), les parents ou les tuteurs devaient classer ce qu'ils pensaient de certains aspects de leur logement et de leur vie quotidienne, Parmi les catégories « logement », « réseau de soutien », « emploi ou activité principal », « temps libres » et « finances », les parents ou les tuteurs des jeunes enfants inuits ont déclaré être les moins satisfaits du « logement » et des « finances » (graphique 3.4).

Graphique 3.4 Parents ou tuteurs d'enfants inuits de moins de six ans répondant à la question : Comment évaluez-vous votre satisfaction par rapport à… Opens a new browser window.

Graphique 3.4
Parents ou tuteurs d'enfants inuits de moins de six ans répondant à la question : Comment évaluez-vous votre satisfaction par rapport à…

Les niveaux d'insatisfaction au sujet des « finances » et du « logement » étaient semblables dans les quatre régions inuits (il n'y a pas d'écarts statistiquement significatifs).

L'insatisfaction à l'égard du logement est probablement le reflet des conditions de logement relativement mauvaises de certains Inuit. Selon le Recensement de 2006, 29 % des enfants inuits de moins de six ans vivaient dans un logement qui avait besoin de réparations majeures, par rapport à 8 % des enfants non autochtones. Tel que susmentionné, 43 % des enfants inuits de moins de six ans vivaient également dans un logement surpeuplé, comparativement à 7 % des enfants non autochtones (tableau 3.3).

Tableau 3.3 Caractéristiques du logement, enfants inuits de moins de six ans selon la région inuite, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 3.3
Caractéristiques du logement, enfants inuits de moins de six ans selon la région inuite, 2006

Les sentiments à l'égard du quartier

Les recherches indiquent que le bien-être des enfants est lié à la « qualité » de la collectivité (Curtis et al., 2004). La présente partie examine les collectivités où vivent et grandissent les jeunes enfants inuits.

Les parents ou les tuteurs d'enfants inuits devaient classer leurs sentiments au sujet de leur collectivité selon une foule de caractéristiques. Les parents ou les tuteurs d'enfants inuits vivant dans l'Inuit Nunaat étaient moins susceptibles que ceux des enfants vivant à l'extérieur de l'Inuit Nunaat de déclarer que leur collectivité était « excellente » ou « très bien » pour plusieurs de ces caractéristiques. Par exemple, alors que les parents de 27 % des enfants inuits vivant dans l'Inuit Nunaat ont déclaré que leur collectivité était « excellente » ou « très bien » parce qu'il y avait « suffisamment d'installations pour les enfants », 59 % des parents vivant à l'extérieur de l'Inuit Nunaat pensaient de même (tableau 3.4).

Les jeunes enfants inuits du Nunavik étaient moins susceptibles que ceux de la plupart des autres régions d'avoir des parents ou des tuteurs qui ont jugé leur quartier « excellent » ou « très bien » en tant qu'endroit ayant de bonnes écoles, des garderies éducatives et des programmes d'éducation de la petite enfance. Selon l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA) de 2006, le pourcentage était de 34 % au Nunavik, comparativement à 42 % au Nunavut et à 47 % au Nunatsiavut. Dans la région Inuvialuite, le pourcentage correspondant était de 39 %, ce qui ne différait pas de façon significative de celui du Nunavik ou du Nunavut.

Les jeunes enfants inuits de la région inuvialuite étaient plus susceptibles que ceux de toutes les autres régions d'avoir des parents ou des tuteurs qui ont jugé leur quartier « excellent » ou « très bien » en tant qu'endroit ayant suffisamment d'installations pour les enfants, comme des centres communautaires, des patinoires, des gymnases et des parcs. Selon l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA) de 2006, le pourcentage était de 45 % dans la région inuvialuite, comparativement à 32 % au Nunatsiavut, à 27 % au Nunavut et à 23 % au Nunavik.

Tableau 3.4 Pourcentage, des enfants inuits dont les parents ou les tuteurs ont dit que leur collectivité était « excellente » ou « très bien » pour des caractéristiques sélectionnées, selon la région inuite, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 3.4
Pourcentage, des enfants inuits dont les parents ou les tuteurs ont dit que leur collectivité était « excellente » ou « très bien » pour des caractéristiques sélectionnées, selon la région inuite, 2006

Les jeunes enfants inuits du Nunavik étaient moins susceptibles que ceux de toutes les autres régions d'avoir des parents ou des tuteurs qui ont jugé leur quartier « excellent » ou « très bien » en tant que collectivité sécuritaire. Selon l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA) de 2006, le pourcentage était de 22 % au Nunavik, comparativement à 42 % tant au Nunatsiavut que dans la région inuvialuite et à 47 % au Nunavut.

Les activités culturelles

La participation à des activités traditionnelles et culturelles

En 2006, environ 63 % des enfants inuits de moins de six ans et vivant dans l'Inuit Nunaat avaient pris part ou assisté à des activités inuites traditionnelles, telles que des chants, des danses du tambour, du violon folklorique, des rassemblements et cérémonies, et 58 % avaient pris part à des activités de chasse, de pêche, de piégeage ou de camping. Les jeunes enfants inuits vivant dans l'Inuit Nunaat étaient plus susceptibles de prendre part à ces activités que ceux vivant à l'extérieur de l'Inuit Nunaat.

En 2006, 60 % des enfants inuits de moins de six ans et vivant dans l'Inuit Nunaat et 33 % de ceux vivant à l'extérieur de l'Inuit Nunaat avaient participé à des activités saisonnières, comme ramasser des œufs d'oies ou des plantes sauvages, par exemple, des petits fruits, du foin d'odeur, des racines et du riz sauvage (tableau 3.5).

Tableau 3.5 Pourcentage, des enfants inuits de moins de six ans qui ont pris part à des activités traditionnelles sélectionnées, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 3.5
Pourcentage, des enfants inuits de moins de six ans qui ont pris part à des activités traditionnelles sélectionnées, 2006

Dans toutes les régions de l'Inuit Nunaat, à peu près six enfants inuits sur dix avaient participé, au moins une fois, à des activités traditionnelles, telles que des chants, des danses du tambour ou des rassemblements, et ont pris part à des activités de chasse, de pêche, de piégeage ou de camping. La participation à des activités saisonnières, comme ramasser des œufs ou des petits fruits, était plus courante chez les enfants inuits du Nunatsiavut (74 %) et du Nunavik (66 %) que dans le Nunavut (57 %) et la région de l'Inuvialuit (55 %).

De l'aide pour comprendre l'histoire et la culture inuites

En 2006, les deux tiers des enfants inuits connaissaient une personne qui les aidait à comprendre la culture et l'histoire inuites (65 %).

Parmi ceux qui connaissaient une personne pour les aider à comprendre l'histoire et la culture inuites, la plupart étaient instruits par leurs parents (76 %) et leurs grands-parents (60 %) (tableau 3.6).

Tableau 3.6 Personnes qui aide les enfants inuits à comprendre la culture et l'histoire inuites, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 3.6
Personnes qui aide les enfants inuits à comprendre la culture et l'histoire inuites, 2006

Les services de garde

En 2006, 40 % des enfants inuits de moins de six ans bénéficiaient d'une certaine forme de service de garde. Dans le présent rapport, on entend par services de garde, la garde d'un enfant par une personne autre qu'un parent, notamment une garderie, une garderie éducative ou la garde préscolaire, le programme Bon départ, un programme de garderie avant et après l'école et la garde par une personne apparentée ou une autre personne. Il s'agit de services réguliers prodigués de façon constante et non de services de garde ponctuels (p. ex., ceux utilisés au besoin). Sont exclus de cette analyse les enfants qui fréquentent actuellement une école.

Il faut souligner que ces données renvoient au principal service de garde, c'est à-dire celui où l'enfant passe le plus de temps. Environ 9 % des enfants inuits de moins de six ans recevaient plus d'une forme de service de garde.

Parmi les jeunes enfants autochtones qui se faisaient garder, 54 % étaient dans une garderie ou un centre de la petite enfance. Il s'agit du service de garde d'enfants mentionné le plus souvent. Environ 19 % se faisaient garder par une personne apparentée, soit à la maison de l'enfant (11 %) ou dans celle de quelqu'un d'autre (9 %). Environ 8 % se faisaient garder par une personne non apparentée à la maison d'une autre personne (tableau 3.7).

Tableau 3.7 Type de service de garde, enfants inuits de moins de six ans actuellement en service de garde, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 3.7
Type de service de garde, enfants inuits de moins de six ans actuellement en service de garde, 2006

Les enfants se font garder pour une foule de raisons. Les services de garde sont souvent nécessaires aux parents qui travaillent : en 2006, de nombreux enfants inuits (78 %) se faisaient garder parce que le parent ou le tuteur était au travail et 11 % parce que le parent ou le tuteur était aux études. Environ 15 % des parents ou les tuteurs des enfants inuits ont déclaré recourir à des services de garde pour offrir à leurs enfants des occasions de développement.

Les services de garde qui font la promotion des valeurs et coutumes traditionnelles et culturelles

En 2006, 90 % des enfants inuits fréquentaient un service de garde leur offrant la possibilité de participer à des activités d'apprentissage, comme les chansons, les histoires, les jeux éducatifs, tandis que 56 % étaient dans un service de garde qui favorisait les valeurs et coutumes traditionnelles et culturelles. Dans l'Inuit Nunaat, 70 % des jeunes enfants inuits fréquentaient un service de garde favorisant les valeurs et coutumes traditionnelles et culturelles, un taux bien plus élevé que celui des enfants des Premières nations vivant hors réserve (24 %) et des enfants métis (14 %).

Par ailleurs, 59 % des enfants inuits de moins de six ans fréquentaient un service de garde où on parlait la langue inuite. Dans l'Inuit Nunaat, ce pourcentage s'élevait à 82 %.

Résumé

Les enfants inuits se distinguent de ceux des Premières nations et des métis par leur culture et leur histoire. Selon les données, les familles inuites sont grandes, souvent composées d'au moins quatre enfants. Il est manifeste que la tradition de l'adoption selon la coutume est largement répandue chez les Inuit, comme en témoigne le pourcentage relativement élevé d'enfants inuits vivant avec un parent adoptif qui a répondu à l'enquête à titre de parent ou de tuteur. Bien des enfants inuits vivent dans une famille de plusieurs générations avec la présence de grands-parents. Les enfants inuits habitent dans des logements qui sont parmi les plus surpeuplés au Canada et quelques parents ou tuteurs ont déclaré être insatisfaits de leur logement.

Les enfants inuits ont souvent un réseau étendu de personnes qui s'occupe de leur éducation, notamment leurs parents, grands-parents, tantes et oncles. De même, ils sont souvent entourés d'un réseau de personnes qui les aident à comprendre leur culture. Les parents ou les tuteurs d'un pourcentage plus élevé d'enfants inuits que d'enfants métis et des Premières nations vivant hors réserve ont déclaré que leur collectivité était « excellente » ou « très bien » comme lieu offrant des activités culturelles. Un pourcentage plus élevé d'enfant inuits de l'Inuit Nunaat (63 %) que ceux vivant à l'extérieur de l'Inuit Nunaat (36 %) avait assisté à des activités traditionnelles telles que les danses du tambour ou les rassemblements. Dans l'Inuit Nunaat, le taux des « bonnes écoles », « installations suffisantes pour les enfants » et « d'établissements de santé » n'était pas aussi élevé que celui de l'extérieur de l'Inuit Nunaat.

L'Enquête sur les enfants autochtones (EEA) est une source riche de données offrant beaucoup de possibilités de continuer la recherche sur ces questions. Par exemple, on pourrait étudier plus à fond certains indicateurs de la vigueur et des résiliences culturelles et communautaires. Les mesures conventionnelles du bien-être ne conviennent peut-être pas aux Inuit et l'EEA s'avère peut-être une source de données qui permettrait d'élaborer des indicateurs plus utiles et applicables aux jeunes enfants inuits.


Notes:

  1. La population cible de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes comprennent la population civile hors établissement(de 0 à 11 ans au moment de la sélection) dans les dix provinces du Canada, ce qui, contrairement à l'EEA, n'inclut pas les enfants des territoires. L'enquête exclut les enfants vivant dans réserves indiennes ou sur les terres publiques, les pensionnaires d'établissement, les membres à plein temps des Forces armées canadiennes et les habitants d'un certain nombre de régions éloignées. Les données ayant trait à la « personne la mieux renseignée » incluses dans le présent rapport proviennent du cycle 6 de 2004-2005.
  2. Le revenu s'entend ici du revenu total de toutes les sources, c'est à-dire le revenu d'emploi, le revenu tiré de programmes gouvernementaux, le revenu de pension, le revenu de placements et tout autre revenu monétaire reçu au cours de l'année civile 2005 par des personnes de 15 ans ou plus. Le revenu médian est calculé pour les particuliers touchant un revenu. Le montant médian est le niveau de revenu qui divise cette population en deux de sorte que la moitié de celle ci reçoit moins que ce montant et l'autre moitié en reçoit plus.
  3. Seuils de faible revenu avant impôt (SFR) – Le niveau de revenu auquel les familles ou les personnes ne faisant pas partie d'une famille économique devraient consacrer 20 points de pourcentage de plus que la moyenne de leur revenu avant impôt, à la nourriture, au logement et aux vêtements. Les familles économiques du territoire du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut et celles vivant dans des réserves indiennes ont été exclues parce que les seuils de faible revenu reposent sur certains modèles de dépenses et revenus qui ne sont pas disponibles à partir des données d'enquête pour l'ensemble de la population. La famille économique se définit comme un groupe de deux personnes ou plus qui habitent le même logement et qui sont unies par les liens du sang, du mariage, de l'union libre ou de l'adoption. Un couple peut se composer de personnes de sexe opposé ou de même sexe. Pour 2006, les enfants en famille d'accueil sont inclus.