Partie 1 – Les enfants des Premières nations vivant hors réserve
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Introduction
Les jeunes enfants des Premières nations et leur famille
Les activités culturelles
Les services de garde
Résumé
Introduction
« Les enfants occupent une place particulière dans les cultures autochtones. Selon la tradition, ils sont un don des esprits[…] [L'enfant] possède en lui des dons qui se manifestent lorsqu'il devient enseignant, mère, chasseur, conseiller, artisan ou visionnaire. Il apporte des forces nouvelles à la famille, au clan et au village. Sa présence joyeuse rajeunit le cœur des anciens. » (Commission royale sur les peuples autochtones, 1996)
Le Recensement de 2006 a permis de dénombrer environ 47 000 enfants des Premières nations de moins de six ans et vivant hors réserve au Canada6. La majorité (78 %) des enfants des Premières nations vivant hors réserve habitaient en milieu urbain (46 % étaient dans des régions métropolitaines de recensement et 32 % étaient dans de plus petits centres urbains). Les 22 % restant vivaient en région rurale.
Les deux tiers (67 %) des enfants des Premières nations vivant hors réserve étaient des Indiens inscrits ou visés par un traité. Les caractéristiques des enfants des Premières nations vivant hors réserve varient selon qu'ils sont des Indiens inscrits ou non. Par exemple, en 2006, un pourcentage plus élevé d'enfants des Premières nations vivant hors réserve et ayant le statut d'Indien inscrit connaissaient une langue autochtone, vivaient dans une famille économique à faible revenu et habitaient dans une famille monoparentale, comparativement aux enfants des Premières nations vivant hors réserve et n'ayant pas le statut d'Indien inscrit (Recensement de 2006). Les écarts dans les constatations applicables à ces deux groupes se retrouvent partout dans le rapport. (Pour de plus amples renseignements concernant les Indiens inscrits ou visés par un traité, voir l'encadré : Indiens inscrits).
La présente partie aborde certains aspects de la vie familiale et communautaire des enfants des Premières nations de moins de six ans et vivant hors réserve.
Indiens inscrits
Dans l'enquête sur les enfants autochtones de 2006, on demandait aux parents ou les tuteurs : « Est-ce que <nom de l'enfant> est un(e) Indien(ne) visé(e) par un traité ou un(e) Indien(ne) inscrit(e) aux termes de la Loi sur les Indiens du Canada? »
La Loi sur les Indiens établit certaines obligations du gouvernement fédéral et régit la gestion des terres de réserve indienne, de l'argent des Indiens et d'autres ressources.
Les Indiens inscrits, « Indiens de plein droit » ou « Indiens ayant un statut légal » sont des personnes qui ont le droit de faire inscrire leur nom dans le Registre des Indiens, la liste officielle que tient le gouvernement fédéral. Certains critères déterminent qui peut être un Indien inscrit. Seuls les Indiens inscrits sont reconnus comme des Indiens en vertu de la Loi sur les Indiens, qui définit un Indien comme suit : « Personne qui, conformément à la présente loi, est inscrite à titre d'Indien ou a droit de l'être ». Les Indiens inscrits ont certains droits et avantages en vertu de la loi.
En générale, les Indiens visés par un traité sont des personnes inscrites aux termes de la Loi sur les Indiens qui peuvent prouver qu'elles descendent d'une bande ayant signé un traité.
Toutes les personnes qui s'identifient comme membres des Premières nations ne sont pas forcément des Indiens inscrits ou visés par un traité. En effet, une personne peut être descendante d'Indiens inscrits et pourtant, ne pas se prévaloir du droit d'être inscrite en vertu de la Loi sur les Indiens. Selon le Recensement de 2006, 67 % des enfants âgés de moins de 6 ans vivant hors réserve identifiés comme étant des enfants des Premières nations étaient également des Indiens inscrits ou visés par un traité (31 425 enfants). Les 33 % restant n'étaient pas des Indiens inscrits ou visés par un traité (15 680).
Pour en savoir plus, notamment sur les règles de transmission du statut d'Indien inscrit des parents aux enfants, veuillez consulter le site Web d'Affaires indiennes et du Nord Canada
Les jeunes enfants des Premières nations et leur famille
Taille de la famille
Les grandes familles au Canada sont de moins en moins courantes (Conseil canadien de développement social, 2006). Cette constatation ne s'applique toutefois pas à certaines familles des Premières nations vivant hors réserve. Selon les données du Recensement, environ 17 % des jeunes enfants des Premières nations vivaient dans une famille d'au moins 4 enfants, par rapport à 8 % des enfants non autochtones de moins de six ans (graphique 1.1).
Un pourcentage plus élevé, soit 20 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve et ayant le statut d'Indien inscrit habitaient dans une famille d'au moins 4 enfants, par rapport à 12 % des enfants n'ayant pas le statut d'Indien inscrit (voir l'encadré p. 13 : Indiens inscrits).

Graphique 1.1
Pourcentage d'enfants dans la famille de recensement des enfants de moins de six ans, Premières nations vivant hors réserve et non autochtone, 2006
L'âge des parents
Le recensement démontre que les enfants des Premières nations vivant hors réserve sont élevés par des parents plus jeunes que les enfants non autochtones. Selon le Recensement de 2006, 27 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve de moins de six ans avaient une mère âgée de 15 à 24 ans, comparativement à 8 % des enfants non autochtones.
Parmi les enfants des Premières nations vivant hors réserve de moins de six ans, 29 % de ceux qui avaient le statut d'Indien inscrit et 23 % de ceux qui n'avaient pas le statut d'Indien inscrit avaient une mère âgée de 15 à 24 ans.
Les modalités de vie des jeunes enfants des Premières nations vivant hors réserve
Selon le Recensement de 2006, 52 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve habitaient avec leurs deux parents. Un pourcentage plus élevé d'enfants des Premières nations que d'enfants non autochtones vivaient dans un ménage monoparental (41 % par rapport à 13 %) (graphique 1.2).
Aux fins de l'EEA, le parent ou le gardien a répondu au questionnaire. Pour la majorité des enfants des Premières nations (89 %), cette personne était la mère ou le père biologique. Les 11 % restant comprenaient : les grands-parents (4 %), les parents de famille d'accueil (3 %) et les parents adoptifs (2 %). L'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ) est une enquête comparable réalisée auprès de la population générale7. Dans cette enquête, le parent ou tuteur était la mère ou le père biologique dans 98 % des cas (2004-2005).
Les liens entre les générations : vivre avec des grands-parents
Selon le Recensement de 2006, 9 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve et de moins de six ans habitaient avec leurs grands-parents. À titre de comparaison, 5 % des enfants non autochtones vivaient avec leurs - (tableau 1.1).

Tableau 1.1
Pourcentage des enfants des Premières nations de moins de six ans vivant avec leurs grands-parents, hors réserve, Canada, 2006
Les personnes qui s'occupent des enfants des Premières nations
Dans l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA) de 2006, les parents ou les tuteurs de 90 % des enfants des Premières nations ont déclaré ne pas être la seule personne à s'occuper de l'enfant.
Les mères ont plus souvent déclaré s'occuper des enfants (93 %), suivies des pères (72 %) et des grands-parents (44 %). Des membres de la famille (tels que des frères et sœurs, des cousins et cousines, des oncles et tantes) jouaient un rôle dans l'éducation de plus du quart (28 %) des enfants des Premières nations (tableau 1.2).

Tableau 1.2
Personnes qui s'occupent des enfants des Premières nations de moins de six ans, hors réserve, 2006
Dans l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA) de 2006, on demandait aux parents des enfants des Premières nations vivant hors réserve quelle était la fréquence de l'attention que les enfants recevaient de leurs parents, grands-parents, tantes, oncles, cousins, cousines, aînés, frères et sœurs, c'est à-dire à quelle fréquence l'enfant et différentes personnes dans sa vie « parlent ou jouent ensemble, en concentrant leur attention l'un sur l'autre pendant au moins cinq minutes ».
Les enfants des Premières nations étaient plus susceptibles de recevoir l'attention de leur mère (93 %) au moins une fois par jour, puis de leurs frères et sœurs (69 %), de leur père (64 %) et de leurs grands-parents (27 %). La majorité des enfants des Premières nations recevaient de l'attention de leur famille étendue au moins une fois par semaine (une attention à la fois quotidienne et hebdomadaire), 67 %, de leur grands-parents; 55 %, de leurs oncles et tantes; et 45 %, de leurs cousins et cousines (tableau 1.3).

Tableau 1.3
Fréquence de l'attention portée aux enfants des Premières nations de moins de six ans, hors réserve, 2006
Les jeunes enfants des Premières nations vivant dans une famille économique à faible revenu
Statistique Canada utilise plusieurs mesures pour évaluer le faible revenu. Le seuil de faible revenu (SFA) (avant impôt) est une façon de déterminer quelles familles s'en sortent moins bien que la moyenne8. En 2006, 49 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve de moins de six ans et habitant dans les provinces étaient dans une famille à faible revenu, comparativement à 18 % des enfants non autochtones.
Le pourcentage des enfants des Premières nations vivant dans une famille à faible revenu était plus élevé dans les régions urbaines que dans les régions rurales (54 % contre 27 %). Parmi les jeunes enfants des Premières nations vivant dans une région métropolitaine de recensement (une région urbaine où la population est d'au moins 100 000 habitants)9, 57 % vivaient dans une famille à faible revenu comparativement à 21 % des enfants non autochtones (tableau 1.4).
La proportion des enfants des Premières nations ayant le statut d'Indien inscrit et vivant dans une famille à faible revenu était plus élevée que celle des enfants n'ayant pas le statut d'Indien inscrit. Par exemple, dans les régions métropolitaines de recensement, 63 % des enfants des Premières nations ayant le statut d'Indien inscrit vivaient dans une famille à faible revenu comparativement à 45 % des enfants des Premières nations n'ayant pas le statut d'Indien inscrit (tableau 1.4) (voir l'encadré p. 11 : Indiens inscrits).

Tableau 1.4
Pourcentage des enfants des Premières nations vivant hors réserve et des enfants non Autochtones de moins de six ans qui sont membres de familles à faible revenu, Recensement de 2006
Le seuil de faible revenu avant impôt (SFR) ne s'applique pas dans les territoires ou dans les réserves indiennes. Toutefois, d'autres données du recensement révèlent que, en 2005, le revenu médian10 des membres des Premières nations vivant au Yukon s'établissait à 20 300 $, comparativement à un revenu médian de 34 951 $ parmi la population non autochtone. Dans les Territoires du Nord-Ouest, le revenu médian des membres des Premières nations était de 17 558 $, comparativement à 49 219 $ chez la population non autochtone.
Les sentiments à l'égard du logement et de la vie quotidienne
Dans l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA), les parents ou les tuteurs devaient classer leurs sentiments au sujet de certains aspects de leur logement et de leur vie quotidienne. Parmi les catégories « logement », « réseau de soutien », « emploi ou activité principal », « temps libres » et « finances », les parents ou les tuteurs des jeunes enfants des Premières nations étaient les moins satisfaits de leurs « finances » et de leur « logement » (graphique 1.3).
Selon les données du Recensement, 18 % des enfants des Premières nations âgés de moins de six ans (vivant hors réserve) habitaient dans un logement nécessitant des réparations importantes, ce qui représente plus de deux fois le pourcentage des enfants non autochtones (8 %). Environ 16 % vivaient dans un logement surpeuplé, comparativement à 7 % de la population non autochtone (un logement est dit surpeuplé s'il compte plus d'une personne par pièce).

Graphique 1.3
Enfants des Premières nations de moins de six ans et vivant hors réserve dont les parents ou les tuteurs se disent, « insatisfaits » ou « très insatisfaits » de … Canada, 2006
Les parents ou les tuteurs des enfants vivant dans une famille à faible revenu ont déclaré des niveaux de satisfaction inférieurs à l'égard de leurs finances. Environ 38 % des parents ou les tuteurs des enfants des Premières nations habitant dans une famille à faible revenu se sont déclarés « insatisfaits » ou « très insatisfaits » de leurs finances, comparativement à 19 % de ceux qui ne vivaient pas dans une famille à faible revenu. Le pourcentage de ceux qui vivaient dans une famille à faible revenu et qui ont déclaré être « insatisfaits » ou « très insatisfaits » de leur situation de logement était deux fois plus élevé (22 %) que le pourcentage de ceux qui ne vivaient pas dans une famille à faible revenu (9 %).
Bien que le pourcentage important des enfants des Premières nations vivant hors réserve dans une famille économique à faible revenu soit l'indice de nombreuses difficultés, en général, les parents ou les tuteurs ont déclaré des niveaux de satisfaction relativement élevés à l'égard du soutien social informel offert par des membres de la famille, des amis et d'autres personnes. La vaste majorité (90 %) s'est déclarée « très satisfaits » ou « satisfaits » de leur réseau de soutien. On n'a constaté aucun écart statistiquement significatif dans les niveaux de satisfaction à l'égard des réseaux de soutien entre ceux qui vivaient dans une famille à faible revenu et ceux qui ne vivaient pas dans une telle famille.
Les sentiments à l'égard du quartier
Selon les recherches, le bien-être des enfants est lié à la « qualité » de la collectivité (Curtis et al., 2004). Dans l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA), les parents ou les tuteurs des enfants des Premières nations devaient classer leurs sentiments à propos de leur collectivité. Ceux d'environ la moitié des enfants des Premières nations vivant hors réserve habitaient au sein d'une collectivité qu'ils jugeaient « excellent » ou « très bien » comme endroit ayant de « bonnes écoles, garderies éducatives et programmes d'éducation de la petite enfance » (53 %), « ayant suffisamment d'installations pour les enfants » (51 %), comme « collectivité sécuritaire » (46 %) et comme lieu ayant des « établissements de santé » (45 %).

Graphique 1.4
Parents d'enfants des Premières nations de moins de six ans (vivant hors réserve) répondant à la question : Que pensez-vous de votre quartier comme …
En 2006, 17 % des jeunes enfants des Premières nations vivaient dans une collectivité classée « excellente » ou « très bien » comme lieu offrant des activités culturelles des Premières nations, des Métis et des Inuit; parallèlement, la moitié (50 %) pensait que sa collectivité était « passable » ou « mauvaise » à cet égard (graphique 1.4). De nombreux jeunes enfants des Premières nations vivant hors réserve grandissent au sein d'une collectivité où les peuples autochtones constituent une petite minorité d'une multitude de cultures. Dans bon nombre de ces collectivités, il est probablement plus difficile de maintenir des liens avec les cultures autochtones traditionnelles que dans les collectivités où les peuples autochtones constituent la majorité de la population (p. ex., dans des réserves).
Les activités culturelles
La participation à des activités traditionnelles et culturelles
Selon l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA) de 2006, 46 % des jeunes enfants des Premières nations vivant hors réserve avaient participé ou assisté à « des activités traditionnelles des Premières nations, des Métis ou des Inuit, telles que des chants, des danses du tambour, du violon folklorique, des rassemblements et cérémonies ». Un pourcentage plus élevé, soit 57 % d'enfants des Premières nations vivant hors réserve et ayant le statut d'Indien inscrit avaient participé à ces activités par rapport à 32 % des enfants n'ayant pas le statut d'Indien inscrit.
En 2006, 45 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve et de moins de six ans avaient pris part à des activités de chasse, de pêche, de piégeage ou de camping. Les enfants vivant en milieu rural étaient plus susceptibles d'avoir pris part à ce genre d'activités que ceux vivant en milieu urbain (58 % par rapport à 41 %). Environ 30 % avaient aussi participé à « des activités saisonnières, comme ramasser des œufs d'oies ou des plantes sauvages, par exemple des petits fruits, du foin d'odeur, des racines ou du riz sauvage »; une fois encore, ces activités étaient plus courantes en milieu rural qu'en milieu urbain (40 % par rapport à 26 %) (tableau 1.5).

Tableau 1.5
Pourcentage des enfants des Premières nations de moins de six ans qui ont pris part à des activités traditionnelles sélectionnées, hors réserve, 2006
De l'aide pour comprendre la culture et l'histoire des Premières nations
En 2006, 45 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve connaissaient une personne qui les aidait à comprendre l'histoire et la culture des Premières nations. Ce pourcentage est plus élevé pour les enfants des Premières nations vivant hors réserve et ayant le statut d'Indien inscrit (54 %) que pour ceux n'ayant pas ce statut (32 %).
Parmi ceux qui connaissaient une personne pour les aider à comprendre leur histoire ou leur culture, 60 % recevaient cet enseignement de leurs parents, 50 % de leurs grands-parents et 20 % d'oncles et de tantes. Environ 14 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve qui connaissaient une personne pour les aider à comprendre leur culture recevaient des leçons d'un enseignant ou de la personne responsable de leur garde (tableau 1.6).

Tableau 1.6
Personnes qui aident les enfants des Premières nations à comprendre la culture et l'histoire des Premières nations, hors réserve, 2006
Les services de garde
En 2006, 47 % des enfants des Premières nations de moins de six ans vivant hors réserve bénéficiaient d'une certaine forme de service de garde, par rapport à 51 % de tous les enfants canadiens (à l'exclusion de ceux vivant dans des réserves et dans les territoires)11. Dans le présent rapport, on entend par services de garde, la garde d'un enfant par une personne autre qu'un parent, notamment une garderie, une garderie éducative ou la garde préscolaire, le programme Bon départ, un programme de garderie avant et après l'école, la garde par une personne apparentée ou une autre personne. Il s'agit de services réguliers prodigués de façon constante et non de services de garde ponctuels (p. ex., ceux utilisés au besoin). Sont exclus de cette analyse les enfants qui fréquentent actuellement une école.
Les données renvoient au principal service de garde, c'est à-dire celui où l'enfant passe le plus de temps. En 2006, environ 18 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve bénéficiaient de plus d'un type de service de garde.
Parmi les jeunes enfants des Premières nations vivant hors réserve qui bénéficiaient de services de garde, 42 % fréquentaient une garderie ou un centre de la petite enfance. Il s'agit du service de garde le plus souvent déclaré. Environ 22 % se faisaient garder par une personne apparentée, soit à la maison de l'enfant (11 %), soit à la maison d'une autre personne (10 %). Environ 15 % se faisaient garder par une personne non apparentée ailleurs qu'à la maison de l'enfant (tableau 1.7).

Tableau 1.7
Type de service de garde, enfants des Premières nations de moins de six ans en service de garde, hors réserve, 2006
Les services de garde sont utilisés pour une foule de raisons. En 2006, 64 % des enfants des Premières nations se faisaient garder parce que leur parent ou leur tuteur était au travail et 21 % parce que leur parent ou leur tuteur était aux études. Environ 16 % des parents ou les tuteurs des enfants des Premières nations ont indiqué avoir recours à un service de garde pour offrir à leurs enfants des occasions de développement (tableau 1.8).

Tableau 1.8
Raisons de recourir à un service de garde, enfants des Premières nations de moins de six ans en service de garde, hors réserve, 2006
Les services de garde qui favorisent les valeurs et coutumes traditionnelles et culturelles
En 2006, 92 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve fréquentaient un service de garde qui leur donnait l'occasion de participer à des activités d'apprentissage, comme les chansons, les histoires et les jeux éducatifs. Un environnement d'apprentissage culturellement approprié est l'aspect le plus important de la qualité du service offert aux enfants des Premières nations (Ball, 2002). Parmi les services de garde réguliers dont bénéficiaient les enfants des Premières nations, environ 24 % favorisaient les valeurs et coutumes traditionnelles et culturelles des Premières nations, des Métis ou des Inuit, et les langues autochtones y étaient parlées dans 15 % d'entre eux.
Résumé
L'Enquête sur les enfants autochtones (EEA) a été conçue pour brosser un tableau du développement des jeunes enfants autochtones et des conditions sociales et de vie dans lesquelles ils apprennent et grandissent. Il ressort de cette brève analyse des jeunes enfants des Premières nations vivant hors réserve que bon nombre d'entre eux vivaient en région urbaine et, dans bien des cas, dans une famille économique à faible revenu. Les données démontrent également que les modalités de vie des enfants des Premières nations varient beaucoup. En effet, bon nombre d'entre eux grandissent avec la participation des membres de leur famille étendue. D'autres recherches inspirées des données de l'EEA pourraient aider à comprendre la manière dont ces familles et collectivités s'occupent des enfants des Premières nations et expliquer les disparités entre les familles et collectivités autochtones et non autochtones.
Environ la moitié des enfants des Premières nations vivaient dans une collectivité qualifiée d'« excellente » ou de « très bien » par leurs parents ou les tuteurs en tant qu'endroit doté de bonnes écoles, d'installations suffisantes pour les enfants, d'établissements de santé et en tant que collectivité sécuritaire. À titre de comparaison, 17 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve vivaient dans une collectivité jugée « excellente » ou « très bien » en tant qu'endroit offrant des activités culturelles autochtones. On peut peut-être relier à ce constat le fait que moins de la moitié (45 %) des enfants des Premières nations connaissaient une personne pour enseigner leur histoire et leur culture et que 24 % de ceux placés en service de garde obtenaient des services favorisant les valeurs et coutumes traditionnelles et culturelles. D'autres recherches fondées sur les données de l'EEA pourraient faire la lumière sur la façon dont la culture est transmise d'une génération à l'autre à ces jeunes enfants des Premières nations et expliquer comment leur exposition aux valeurs et pratiques traditionnelles et culturelles influe sur leur développement et leur comportement.
Notes:
- Au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest, la population des enfants des Premières nations inclut ceux vivant dans des collectivités des Premières nations et ceux vivant hors de telles collectivités
- La population cible de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes comprennent la population civile hors établissement(de 0 à 11 ans au moment de la sélection) dans les 10 provinces du Canada, ce qui, contrairement à l'EEA, n'inclut pas les enfants des territoires. L'enquête exclut les enfants vivant dans des réserves indiennes ou sur les terres publiques, les pensionnaires d'établissement, les membres à plein temps des Forces armées canadiennes et les habitants d'un certain nombre de régions éloignées. Les données ayant trait à la « personne la mieux renseignée » incluses dans le présent rapport proviennent du cycle 6 de 2004-2005.
- Seuils de faible revenu avant impôt (SFR) – Le niveau de revenu auquel les familles ou les personnes ne faisant pas partie d'une famille économique devraient consacrer 20 points de pourcentage de plus que la moyenne de leur revenu avant impôt, à la nourriture, au logement et aux vêtements. Les familles économiques du territoire du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut et celles vivant dans des réserves indiennes ont été exclues parce que les seuils de faible revenu reposent sur certains modèles de dépenses et revenus qui ne sont pas disponibles à partir des données d'enquête pour l'ensemble de la population. La famille économique se définit comme un groupe de deux personnes ou plus qui habitent le même logement et qui sont unies par les liens du sang, du mariage, de l'union libre ou de l'adoption. Un couple peut se composer de personnes de sexe opposé ou de même sexe. Pour 2006, les enfants en famille d'accueil sont inclus.
- Une région métropolitaine de recensement est formée d'une ou de plusieurs municipalités adjacentes situées autour d'une grande région urbaine (appelée noyau urbain). Une RMR doit avoir une population d'au moins 100 000 habitants et le noyau urbain doit compter au moins 50 000 habitants.
- Le revenu s'entend ici du revenu total de toutes les sources, c'est à-dire le revenu d'emploi, le revenu tiré de programmes gouvernementaux, le revenu de pension, le revenu de placements et tout autre revenu monétaire reçu au cours de l'année civile 2005 par des personnes de 15 ans ou plus. Le revenu médian est calculé pour les particuliers touchant un revenu. Le montant médian est le niveau de revenu qui divise cette population en deux de sorte que la moitié de celle ci reçoit moins que ce montant et l'autre moitié en reçoit plus.
- Source : Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, cycle 6, 2004-2005. La population cible de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes comprennent la population civile hors établissement (de 0 à 11 ans au moment de la sélection) dans les 10 provinces du Canada. L'enquête exclut les enfants qui demeurent dans des réserves indiennes ou sur les terres publiques, les pensionnaires d'établissement, les membres à plein temps des Forces armées canadiennes et les habitants d'un certain nombre de régions éloignées.
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